Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Lockheed Martin plonge dans les vagues avec OPT

    Lockheed Martin plonge dans les vagues avec OPT

     Le Groupe international Lockheed Martin après avoir signé une lettre d'intention au mois de Janvier dernier, vient d'annoncer la création d'un "commercial engineering services agreement" avec le spécialiste anglo-américain de l'utilisation de l'énergie des vagues OPT (Ocean Power Technologies) créé en 1994. Selon cet accord Lockheed Martin apportera à OPT son expérience dans l'intégration des systèmes, dans les méthodes de production et dans l'optimisation de la technologie de ces capteurs d'énergie des vagues que constituent les PowerBuoy. Cette alliance a pour objectif de permettre aux deux Sociétés de déployer une offre commerciale en Amérique du Nord.

    OPT-vagues

    Ces systèmes basés sur la récupération inertielle de l'effet de yo-yo créé par les vagues pâtissent de faiblesses majeures auxquelles il faut remédier pour rendre la solution financièrement acceptable. La première est la faible puissance nominale d'une bouée. Aujourd'hui OPT propose un prototype de 150 kW de puissance électrique, d'après ce constructeur il pourrait faire évoluer la technologie pour atteindre 500 kW de puissance unitaire. La conséquence de cette faible puissance unitaire est un investissement élevé rapporté au MW installé. Le montant qu'OPT voudrait atteindre sur des productions industrielles est de 4M$ par MW, c'est deux fois le prix des récentes transactions sur l'éolien offshore. Le facteur de charge estimé à 30 à 45% selon le lieu d'implantation des bouées, est du même ordre de grandeur que celui de l'éolien offshore en Mer du Nord qui calcule ses productions sur 3500 heures par an, ce qui équivaut à un facteur de charge de 40%. Enfin le raccordement d'un champ de bouées à la terre et la conversion de l'énergie électrique en un courant acceptable par le réseau n'est pas une mince affaire qui ne se justifie que pour des puissances de plusieurs dizaines ou centaines de MW.

    C'est donc une équation complexe qui doit être abordée dans sa globalité. L'appui de Lockheed Martin qui vient ainsi faire un peu de greenwashing, ne sera pas de trop pour aider OPT aux Etats-Unis. Sur la nouvelle, le cours de l'action OPT s'est accru hier de 45% sur le Nasdaq.

    Cet accord américain vient compléter géographiquement les accords conclus par OPT avec un consortium japonais (Idemetsu Kosan, Mitsui Engineering, ..) qui veut également évaluer cette technologie au Japon sur un champ d'au moins 10MW et obtenir bien sûr une licence.

    LIRE le communiqué de Lockheed Martin.

    LIRE l'accord japonais.

    CONSULTER une récente et intéressante présentation d'OPT sur le sujet.

    Le 14 Octobre 2009

  • Les productions mensuelles nord-américaines de véhicules devraient repasser au dessus du million d’exemplaires

    Les productions mensuelles nord-américaines de véhicules devraient repasser au dessus du million d’exemplaires

     Il a été rapporté ici récemment que les ventes d'aluminium d'Alcoa à l'industrie automobile avaient repris de 21% au troisième trimestre. Cette information indicatrice d'une reprise de cette activité industrielle importante pour l'économie est confirmée par les statistiques de productions de véhicules sur le continent nord-américain. Les productions ont atteint 969 mille exemplaires au mois de Septembre (FIG.) en forte hausse par rapport aux productions des mois précédents. Ces volumes correspondent à un taux d'utilisation des capacités de production de 74%. Une étude prospective auprès des constructeurs permet d'estimer que ce taux d'utilisation dépassera les 75% en Octobre et Novembre. Il est donc fort probable que les productions repasseront au dessus du symbolique million d'exemplaires au mois d'Octobre.

    Prod-mensuelle-véhicules-NA-2009-09

     Cette tendance devrait porter les productions cumulées nord-américaines vers les 9 millions d'exemplaires en 2009 qui devrait constituer un plus bas historique digne du début des sixties (FIG.). Il faudrait maintenant que les constructeurs américains apprennent à produire des voitures économes en carburant pour une clientèle à plus de 75% urbaine (données Census Bureau 1990). En effet il est aisé de déceler sur les productions de longues périodes combien l'engouement pour les 4X4 et autres SUV's a été artificiellement développé par les politiques marketing des constructeurs américains et japonais durant les 90's (FIG.II). Une nouvelle mode est en préparation dans les bureaux d'études, elle sera plus racée.

    Prod-annuelles-vehicules-NA-1980-2008

    Le 12 Octobre 2009
     
     

  • Quelle va être la clé de répartition des émissions de CO2 entre l’atmosphère, les océans et les sols au cours de ce siècle?

    Quelle va être la clé de répartition des émissions de CO2 entre l’atmosphère, les océans et les sols au cours de ce siècle?

     Les problèmes posés par le réchauffement global de notre planète, en raison du forçage radiatif des gaz à effet de serre, mesuré à partir d'une base non polluée choisie sous le règne de Louis XV, vont dépendre de deux facteurs importants: tout d'abord des émissions de gaz directement dues aux activités humaines ou conséquences indirectes de ces activités, et d'autre part de la répartition de ces gaz entre l'atmosphère, les océans et autres eaux lacustres, la végétation et les sols. Alors que le premier paramètre peut être assez bien cerné dans le cas du dioxyde de carbone par les émissions dues à la combustion des énergies fossiles et à la production de ciment dans le monde, le second paramètre qui concerne la clé de répartition entre ciel, terre et mer est beaucoup plus difficile à quantifier.

    Fraction-atmosphérique-Fossile-1980-2008

     Une première approche empirique consiste à comparer chaque année les émissions de CO2 dues aux activités anthropiques, rapportées à la teneur totale de gaz carbonique dans l'atmosphère, avec la croissance annuelle moyenne atmosphérique en dioxyde de carbone. Le ratio entre ces deux vitesses d'apparition et d'émission de gaz permet d'accéder à ce que les spécialistes appellent la fraction atmosphérique (airborne fraction) qui détermine la quantité de gaz qui chaque année se retrouve dans l'atmosphère. Un calcul simple des émissions anthropiques, depuis 1980, à partir des données de l'Energy Information Administration pour ce qui est des combustions d'énergies fossiles, auxquelles il faut ajouter les émissions dues à la production mondiale de ciment et rapportées à la teneur globale de ce gaz dans l'atmosphère, calculée à partir de la teneur globale en CO2 dans l'air sec fournie par le NOAA permet d'établir la courbe d'émission de gaz carbonique anthropique jusqu'en 2008 (FIG., courbe rouge). Il est possible de distinguer sur cette courbe deux époques. Entre 1980 et 2003 la croissance des émissions anthropiques est sensiblement linéaire, puis à partir de 2004, l'arrivée de la croissance économique de la Chine, accompagnée de la construction de multiples centrales au charbon (VOIR le diagramme des puissances installées) transforme complètement la donne et fait emballer les émissions mondiales de gaz carbonique. Venant de 0,7% au début des années 80, elles ont franchi le seuil symbolique de 1% en 2005 et elles ont atteint en 2008 avec 32,4 milliards de tonnes de gaz carbonique, 1,08% de la quantité de CO2 contenu dans l'atmosphère qui est de 3000 milliards de tonnes. La crise économique va stabiliser ce ratio en 2009, mais les besoins en énergie électrique de la Chine et d'autres pays d'Asie, comme l'Inde qui investit massivement dans les centrales au charbon, vont continuer à faire croître les émissions mondiales de CO2.

     En parallèle avec ces émissions croissantes, la teneur en CO2 dans l'atmosphère poursuit son parcours parabolique mais sans changement réel de tendance. La variation annuelle de la teneur globale en CO2, publiée par le NOAA montre une croissance continue qui était de 0,36% en 1990 et qui est passée à 0,52% en 2008 (FIG., courbe violette). Mais tout se passe comme si l'absorption de CO2 par les océans et la végétation avait amorti l'accélération des émissions de dioxyde de carbone due à la Chine.

     Ceci apparaît encore plus clairement lorsque on calcule pour chacune des années la fraction atmosphérique aFOSS en divisant vitesse d'émission du CO2 par la vitesse de croissance dans l'atmosphère. Ce ratio qui avait atteint 0,56 en 1998-2002 a plongé ces dernières années pour atteindre 0,49 en 2007 et 2008. Les terres et les mers absorbent en ce moment la moitié du CO2 émis par l'homme.

     Dans une publication datant de 2008, Raupach et Col. ont réalisé une étude plus approfondie et détaillée où ils introduisent des émissions anthropiques dues aux changements d'utilisation des sols (Land Use Change ou LUC) provenant du déboisement et de l'extension des surfaces cultivables. Ils estiment, avec beaucoup d'incertitudes, ces émissions à 5,5 millards de tonnes de CO2 par an pour la période comprise entre 2000 et 2006. (Remarque: les savants estiment les émissions annuelles de CO2 en pétagrammes de Carbone, comme cela ils sont sûrs de ne pas être compris, ce qui est à la base de toute forte renommée scientifique). L'introduction chaque année d'émissions de ces 5,5 milliards de tonnes de CO2 dans les calculs conduit à modifier la courbe d'émission vers le haut (FIG.II, courbe rouge) et donc à faire baisser la fraction atmosphérique aE vers 0,42 (FIG.II, courbe pointillée verte).

    Fraction-atmosphérique-1980-2008

     Donc si l'on tient compte des émissions dues aux changements d'utilisation des sols ce sont 58% des émissions de gaz carbonique qui sont piégées dans les océans et la végétation. Notre calcul simplifié est en accord avec la valeur moyenne de 57% (aE=0.43) proposée par Raupach et Col.

     Une étude toute récente de Thornton et Col. vient de se pencher sur le piégeage du CO2 par les sols et les plantes en introduisant un paramètre supplémentaire dans le développement de la végétation qu'est le cycle de l'azote. Cette étude complexe, sur un sujet mal maîtrisé, conclut que d'ici à la fin du siècle les sols auront de moins en moins tendance à piéger le CO2 et donc qu'une part de plus en plus importante se retrouvera dans l'atmosphère. Cependant leur modèle conduit pour la période passée de 1959 à 2006 à une fraction atmosphérique de 0,56 complètement en dehors de la plaque. Cette faiblesse porte atteinte à la confiance qui peut être accordée à ce travail.

     Un examen attentif et si possible objectif sur tous ces travaux de simulation sur la répartition du CO2 dans la nature met en évidence tout d'abord une formidable incertitude sur les résultats annoncés. Il n'est pas rare de voir des résultats estimés varier du simple au double d'une publication à l'autre, à quelques années d'intervalle. Je pense que la principale faiblesse provient de l'insuffisance de résultats expérimentaux et de l'absence de mesures. 

     Pour évoluer positivement ces travaux doivent s'attaquer à un découpage fin de toute la surface de la terre, comme ont commencé à le faire les américains, et à conduire dans chacune de ces cellules, des mesures fréquentes de teneurs en CO2. Bien sûr, l'aide de satellites de mesures est indispensable pour mener à bien cette tâche. Ce n'est qu'à partir de ces milliards de valeurs que des programmes de consolidation des résultats ou de validation de simulations pourront être engagés, pour une meilleure compréhension des phénomènes.

     On peut dire aujourd'hui que 50% +/- 5% du gaz carbonique provenant de la combustion des énergies fossiles et de la production de ciment sont retrouvés dans l'atmosphère. 30% +/- 10% sont absorbés par les océans et le restant est capté par la végétation et les sols à la merci des déboisements, des reboisements, de l'humidité et de la température ambiantes et bien d'autres paramètres agricoles. L'évolution des ratios de répartition entre ciel, terre et mer semblent varier d'une année à l'autre. Leur tendance longue d'évolution est incertaine. Mais tout cela n'empêche pas d'être certain que de brûler moins de charbon et de planter des forêts ira toujours dans la bonne direction.

    LIRE le papier de Raupach et Col.

    LIRE le papier de Thornton et Col.

    Le 11 Octobre 2009

  • Fusion dans le photovoltaïque allemand: Systaic s’agrandit avec l’absorption de Solarwatt

    Fusion dans le photovoltaïque allemand: Systaic s’agrandit avec l’absorption de Solarwatt

     Systaic est une Société allemande qui joue la carte du photovoltaïque haut de gamme orientée vers une clientèle aisée et exigeante. Dans cette optique, elle veut également devenir un acteur majeur pour la conception et la réalisation de toits photovoltaïques pour les futurs véhicules électriques. Les toits des véhicules allemands représentent 50 millions de m2 affirment ses dirigeants qui ont créé une filiale focalisée sur ce créneau d'avenir. La Société affirme travailler, entre autres, en relation avec Daimler sur le sujet. Dans le cadre de son expansion et dans un objectif de gains de productivités, Systaic a décidé de s'intégrer en amont dans la réalisation de cellules solaires en rachetant l'allemand Solarwatt qui possède une bonne technologie et une capacité de production de 25MW qui emploie 54 personnes. Voila typiquement un business très intelligent, d'une entreprise à l'écoute du marché et essayant de mettre à profit l'environnement industriel allemand pour se développer dans des créneaux très pointus et innovants. Une approche système aux antipodes des rêves éveillés français de réduction de coût du Silicium.

     Il faut voir ce regroupement dans le cadre d'une consolidation de l'industrie photovoltaïque allemande qui souffre de la pression sur les prix des concurrents asiatiques et américains.

    Systaic-roof 
    LIRE les communiqués de Presse de Systaic

    Le 9 Octobre 2009 

  • Faire remonter le dollar pour voir baisser les cours du pétrole et autres commodities?

    Faire remonter le dollar pour voir baisser les cours du pétrole et autres commodities?

     L'imprévisibilité des cours du pétrole et autres commodities à moyen terme provient de la complexité des équations aux nombreux paramètres qui régissent les cours. Cependant, sur de brèves périodes de temps, il est possible d'identifier une ou deux variables déterminantes, admises comme telles par la majorité des professionnels qui animent les Marchés. Actuellement, depuis le mois de Mars dernier avec l'affaiblissement quasi continu du dollar et le démarrage du grand rallye sur les cours du pétrole, c'est clairement le taux de change du dollar qui est le paramètre de premier ordre (LIRE). Une démarche pour essayer de rationaliser cette équation confuse consiste à examiner un par un les paramètres déterminants et à essayer de pondérer leur impact à la baisse ou à la hausse sur les cours (FIG.).

    Pétrole-paramètres-cours-2009-10 

    – Les stocks de pétrole dans les pays OCDE sont pléthoriques, il est évident de leur attribuer la note de 5/5 dans la colonne prévoyant la baisse du WTI.

    – Les prévisions économiques sont à la reprise, le Marché est optimiste sur ce point. Cela vaut un 3 ou 4/5 à la hausse.

    – La spéculation veut la hausse, les Banques viennent sur le Marché des commodities pour faire du gras.

    – Jusque là le Marché a joué essentiellement la faiblesse du dollar et a utilisé les commodities comme instruments de couverture. C'est un mécanisme pervers qui risque de mettre en péril toute amorce de reprise.

    – Une règlementation plus stricte des Marchés est en préparation (LIRE) cela peut pousser à la baisse.

    – Les ouragans sur le Golfe du Mexique n'ont pas été au rendez-vous et les conditions météorologiques américaines prévoient un hiver doux.

    – Les risques géopolitiques semblent être à peu près maîtrisés par le nouveau Prix Nobel de la Paix.

    – Les réserves mondiales de productions de pétrole sont abondantes à court terme, la preuve l'OPEP a fortement réduit ses quotas..

    – L'OPEP produit au dessus de ses quotas et les productions NON OPEP sont injustement dénigrées et perçues comme fragiles, malgré la montée en puissance des productions brésiliennes et américaines.

     Ce tableau avec toutes les incertitudes et imperfections qu'il contient montre qu'un revirement sur un paramètre déterminant comme l'évolution des taux de change du dollar contre les autres monnaies peut faire basculer le marché du pétrole vers la baisse. En effet les conditions sur les échanges physiques de pétrole sont objectivement baissières.

     Hier nous avons entendu J.C.Trichet râler contre la volatilité du dollar, puis Ben. Bernanke affirmer qu'il n'hésiterait pas à remonter les taux dés que la reprise pointera son nez. Il ne veut pas commettre les erreurs de son prédécesseur qui, ennivré par sa popularité, avait laissé traîner les taux bas durant trop longtemps, une des causes majeures de la crise ultérieure. Il apparaît donc aujourd'hui qu'un resserrement des conditions de crédit aux Etats-Unis qui inverserait la tendance du taux de change du dollar, serait de nature à dégonfler les très puissantes velléités spéculatives sur le pétrole et autres produits dérivés. Spéculation qui arrive à faire monter les cours d'une ressource, sur un marché physique largement suralimenté. Mais cela n'indigne personne.

    Le 9 Octobre 2009.


     

  • Le marché chinois du photovoltaïque appelé à un remarquable essor dans les années à venir

    Le marché chinois du photovoltaïque appelé à un remarquable essor dans les années à venir

     GTM Research fait le point sur les capacités de productions chinoises et taïwanaises de modules photovoltaïques. Pour cet institut de recherches le Marché chinois va connaître un essor certain pour trois raisons essentielles. La première réside dans la volonté du Gouvernement chinois de développer cette filière au travers de son programme "Golden Sun" qui subventionnerait  jusqu'à 50% ou 70% des installations solaires. La deuxième raison réside dans les énormes capacités de production installées dés aujourd'hui en Chine et qui vont s'accroître. GTM estime ces capacités, en incluant les unités taïwanaises, à 5,6 GW en 2009, elles devraient atteindre compte tenu des projets en cours dans les 8GW en 2012 (FIG.). Enfin cette étude estime qu'aujourd'hui un prix du Watt installé et opérationnel sur site chinois de 2.82 US$, avec un prix de module de 1,57 US$ le Watt. Ce prix installé devrait descendre rapidement en dessous des 2.2 US$ le Watt. Ces trois ingrédients: volonté politique, capacité de productions disponibles et faible coût de revient du MWh ne peuvent qu'inciter les opérateurs électriciens locaux et provinciaux à investir dans cette ressource énergétique, malgré toutes les difficultés administratives à franchir.

    PV-marché-chinois-2009-2012

    Il est évident que la Chine va subir de nombreuses pressions internationales pour stabiliser ses émissions de CO2 et stopper ses investissements dans les centrales au charbon. Une politique agressive de développement de la ressource photovoltaïque pourra constituer un des éléments de réponse à cette pression. Mais il faut se rappeler, pour relativiser les choses, que la boulimie énergétique chinoise est colossale (FIG.II). Cette comparaison entre les programmes américains et chinois de centrales à charbon est explicite.

    Centrales-charbon-CHINE-1998-2015

    Le 8 Octobre 2009
     

     

  • Alcoa : accroissement des ventes d’aluminium laminé de 21% pour l’industrie automobile

    Alcoa : accroissement des ventes d’aluminium laminé de 21% pour l’industrie automobile

     La publication précoce par Alcoa de ses résultats trimestriels est toujours instructive pour la perception des tendances de l'économie mondiale. En particulier, ses ventes d'aluminium et plus précisément de ses produits laminés à la base des industries aéronautiques et automobiles constituent des indicateurs pertinents. Alcoa affirme que ses productions d'aluminium de première fusion durant le troisième trimestre, à 881 milliers de tonnes, ont régressé de 25 mille tonnes par rapport à celles du trimestre précédent. Quand à ses ventes à 698 mT, elles ont régressé de 80 mille tonnes. On ne peut pas dire à partir de ces chiffres que la reprise soit franchement en marche. Cependant un examen plus précis des ventes de produits laminés à 476 mille tonnes marque une reprise des ventes de 28 mille tonnes par rapport à celles du trimestre précédent (FIG.). Le Groupe affirme que les commandes de l'industrie aéronautique sont toujours aussi déprimées, mais que les ventes de ces produits semi-ouvrés progressent dans tous les autres secteurs. En particulier, les ventes à l'industrie automobile ont marqué un progrès de 21% sur le trimestre.

     Quand aux bons résultats financiers trimestriels d'Alcoa, les cours de l'Aluminium y sont pour beaucoup.

    Alcoa-laminés-2009-T3

    LIRE les résultats trimestriels d'Alcoa

    Le 8 Octobre 2009

  • Toyota va présenter sa petite citadine électrique au Salon de Tokyo

    Toyota va présenter sa petite citadine électrique au Salon de Tokyo

     Les Français considèrent que la prime de 5000 euros pour l'achat des premiers cent mille véhicules électriques, annoncée par notre ami J.L.Borloo, est un gadget. Cette réponse montre combien nos contemporains connaissent JLB mais sous-estiment la révolution en cours des modes de transports. Révolution tranquille certes, évoluant au gré des technologies et des évolutions mentales des consommateurs, mais inscrite dans la nouvelle approche marketing des constructeurs automobiles et dans leur politique de nouveaux produits. Les petites citadines électriques vont arriver dans nos villes avec la e-MiEV de Mitsubishi Motors tout d'abord (2010), distribuée par Peugeot, puis avec les modèles Renault-Nissan (2011). Mais il faudra compter également avec les modèles de Toyota qui ne peut pas être absent de ce segment de marché en forte croissance (FIG.). Le premier constructeur japonais va présenter sa petite citadine électrique au Salon de l'Auto de Tokyo. Par la suite Honda N°2 au Japon, les constructeurs coréens (Hyundai) et chinois (BYD et autres) proposeront leurs propres modèles.

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    Cette offre de véhicules typiquement urbains, non polluants et silencieux, d'entretien simplifié, correspond à une demande qui ne pourra aller qu'en croissant avec la pression écologique et l'urbanisation des populations. Il est évident que pour ce type de véhicules le premier marché mondial sera rapidement la Chine qui dispose des compétences dans la conception et l'assemblage des batteries et dont le développement de la mobilité urbaine individuelle ne pourra être qu'électrique. C'est déjà le cas aujourd'hui avec les scooters et autres véhicules à deux roues électrifiés qu'utilisent les Chinois laborieux.

    La présentation par Toyota d'une Prius Plug-in rechargeable au réseau correspond au marché un peu plus sophistiqué des limousines et des 4X4 qui évolueront dans de vastes métropoles urbaines ou dans les banlieues éloignées de grandes agglomérations américaines. Il y a de toute évidence complémentarité entre les deux gammes qui profiteront des infrastructures de recharge mises à leur disposition.

    Pour plus tard, Toyota ne perd pas espoir de définir une Pile à Combustible qui serait 10 fois moins onéreuse que le produit actuel pour fournir l'énergie électrique aux véhicules. Défi à la japonaise pour un objectif industriel à plusieurs décennies et remettant en selle les hydrocarbures. En attendant les modèles hybrides et les biocarburants assureront les solutions techniques des segments des véhicules lourds. Le gaz naturel comprimé constituant une option pour les lourds véhicules urbains dont l'hybridation sera un plus évident.

    LIRE le communiqué de TOYOTA pour plus de détails sur ses nouveaux modèles.

    Le 7 Octobre 2009

  • La respiration annuelle de la Terre met en jeu des milliards de tonnes de CO2

    La respiration annuelle de la Terre met en jeu des milliards de tonnes de CO2

    Malgré les affirmations péremptoires et parfois schématiques de certains groupes d'opinion, les variations de la teneur en CO2 de l'atmosphère de notre planète sont à l'heure actuelle profondément incomprises en raison de la multitude et de la complexité des paramètres mis en jeu. Seul un examen approfondi en temps réel des sources et des puits de CO2 pourra permettre, plus tard, de mieux appréhender les phénomènes.

    Je voudrais tout d'abord rappeler simplement ce que les analyses de CO2 réalisées régulièrement en divers sites de la Terre nous apprennent (LIRE). La quantité totale de CO2 dans l'atmosphère qui est de 3000 milliards de tonnes, croît annuellement de 15 milliards de tonnes (0,52%). Cette croissance moyenne correspond à la moitié environ des 32 milliards de tonnes de CO2 résultant de la combustion des énergies fossiles et de la production de ciment. Cela veut donc dire que, chaque année, 17 milliards de tonnes de CO2 sont absorbés par la croissance éventuelle du stock de végétaux et autres diatomées ou par des processus de dissolution du CO2 dans les masses d'eaux océaniques ou lacustres. Mais ce que l'on sait aussi c'est que le processus n'est pas monotone. Les analyses montrent que sur ce phénomène de croissance des teneurs en CO2, se superposent des variations importantes de CO2 dans l'atmosphère à l'intérieur d'un cycle annuel (FIG.I). Ces variations sont beaucoup plus intenses dans l'hémisphère Nord que dans l'hémisphère Sud (VOIR la petite animation très instructive du NOAA).

    NOAA-CO2-2004-2009

    Pour analyser de tels phénomènes il est pratique de supprimer la composante continue donnée par la droite de corrélation qui présente une pente de 15 milliards de tonnes par an. Pour cela en chaque point mensuel de la courbe on soustrait la valeur de la droite de corrélation. Le résultat mesure donc la distance entre la courbe expérimentale et une valeur d'équilibre du moment sur la droite. Il est important d'exprimer ce résultat en milliards de tonnes pour sortir de l'unité abstraite des ppm (FIG.II).

    NOAA-CO2-variation-2006-2009

    Que nous montre cet effet de loupe sur les variations?

    Partons par exemple du point de Septembre 2006 situé à -21 milliards de tonnes. On s'aperçoit que la traversée des 6 mois de l'automne puis de l'hiver dans l'hémisphère nord entre Septembre 2006 et Avril 2007 se traduit par un accroissement de la teneur variable en CO2 de 36 milliards de tonnes qui s'ajoute aux 7,5 milliards de tonnes de la partie monotone de la droite. Un total de 44 milliards de tonnes qui représente 2,7 fois les émissions anthropiques du semestre, soit 28 milliards de plus. Alors d'où proviennent ces exhalations de 28 milliards de tonnes de dioxyde de carbone? Du brassage des océans par les vents et les tempêtes disent les uns. Les couches profondes riches en CO2 remontent à la surface et comme le Coca ou le Champagne évacuent du gaz. De la décomposition et de la fermentation des matériaux cellulosiques, de leur combustion, etc. Bien des hypothèses sont avancées mais difficiles à quantifier et à localiser.

    Après le maximum à +15 milliards de tonnes du mois d'Avril 2007 (FIG.II), la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère replonge rapidement pour atteindre un minimun de -21,5 milliards de tonnes au mois d'août. A cette chute de la teneur en CO2 de l'atmosphère de laquelle il faut enlever les 7,5 milliards de tonnes de la partie monotone de la droite, correspond donc en un semestre à la disparition nette de 29 milliards de tonnes de gaz alors que l'activité humaine en a produit 16 milliards. Ce sont donc 45 milliards de tonnes de gaz qui ont été inhalées durant ces 6 mois. Bien sûr la croissance végétale dans l'hémisphère nord joue un rôle important dans ce processus, mais le pompage et l'enfouissement de CO2 par les océans qui se rechargent en CO2 doit être également déterminant. Les courants et la circulation thermohaline (FIG.III) qui fait plonger vers le Groenland les couches superficielles du Gulf Stream chargées en gaz carbonique, dans les profondeurs océaniques, peuvent jouer pendant l'été un rôle majeur.

    Thermohaline-circulation

     La manipulation de ces grandes masses de gaz montre la complexité des mécanismes et la nécessité d'identifier en temps réel, sur toute la surface du globe, les multiples puits et sources de CO2 liés à l'activité humaine ou à des phénomènes naturels. Pour cela il existe une méthode particulièrement adéquate: l'observation satellitaire. En début 2009, il avait été mentionnée toute l'importance du lancement annoncé par la NASA du satellite OCO de mesure de CO2 (LIRE), à la fois pour la compréhension des phénomènes et pour la sensibilisation des populations et de leurs dirigeants. Mais, malheureusement le lancement de ce satellite très important a échoué (LIRE).

    Le lancement urgent d'un clone du satellite OCO devrait raisonnablement figurer dans la liste des priorités de la réunion sur le climat de Copenhague.

    Les chiffres de CO2 sont tirés des valeurs publiées par le NOAA (LIRE)

    Le 6 Octobre 2009.

  • Panasonic envisage de lancer une offre batterie Lithium-Ion modulaire pour le stockage d’énergie

    Panasonic envisage de lancer une offre batterie Lithium-Ion modulaire pour le stockage d’énergie

      Panasonic annonce qu'il va présenter lors du CEATEC JAPAN 2009 un produit tout simple en apparence: un pack batterie de 1,5 kWh (25,2V; 58Ah) constitué de 140 éléments Li-Ion cylindriques 18650 de 2,9Ah (Diam.18mm, Haut.65mm) réalisé à partir de 20 ensembles de 7 éléments en série, montés en parallèle (7S20P). Cette module batterie de 7 litres environ, pèse 8 kg. Il pourra constituer la base de futurs ensembles plus importants de stockage d'énergie électrique par mise en série et/ou parallèle de plusieurs de ces modules de 1,5 kWh. Compte tenu du petit élément de base qui le constitue, ce produit ne veut optimiser ni l'énergie massique, ni l'énergie volumique de l'ensemble. Il veut simplement optimiser le coût à l'aide d'un élément de batterie produit à grandes cadences sur des lignes automatiques. Panasonic nous informe que ce produit fait appel à un oxyde lithié de Nickel (LiNiO2) de forte capacité et présentant une très bonne aptitude au cyclage. Quand à la fiabilité de l'ensemble qui est un des points de grande importance, Panasonic affirme avoir mis au point une séparation entre les deux polarités à base d'une couche d'oxyde métallique isolante qui permet de prévenir les courts-circuits et les phénomènes d'emballement thermique. L'assemblage à l'aide de 20 sous-ensembles montés en parallèle se prête également à fiabiliser le tout, en cas de défectuosité de l'un d'entre eux.

    Panasonic-140-18650-battery-pack

     La mise à disposition par les fabricants de batteries de tels modules qui pourront devenir par la suite des standards, est une des étapes importantes du processus de développement et de démocratisation des systèmes décentralisés de stockage d'énergie, couplés à des modules solaires par exemple qui seront à la base des réseaux intelligents (smart grid) du futur. Dans ce type de marché, c'est le prix de la batterie qui déterminera en grande partie la rentabilité et donc la viabilité de l'ensemble.

    LIRE le communiqué de Panasonic.

    Le 5 Octobre 2009