Catégorie : actualités

  • Total doit quitter la France et la Bourse de Paris!

    Total doit quitter la France et la Bourse de Paris!

     En des temps ou la gestion des États fait la renommée des entreprises locales et de leurs officines financières, il est évident qu'une place financière de deuxième rang comme l'est Paris ne peut plus servir de support à certains grands groupes internationaux. Parmi ces grands Groupes figure sans nul doute la pétrolière Total. Mettre en cause les profits "scandaleux" de cette pétrolière sans mettre en balance ses énormes investissements, ne pas insister sur le fait qu'un des derniers points forts de la France par rapport à l'Allemagne est de posséder une entreprise pétrolière de taille moyenne, certes plus petite que les anglo-saxonnes du coin (BP et RD Shell) mais tout de même plus grosse que l'italienne (ENI) ou l'espagnole (Repsol); promouvoir à tout moment une image de pollueur-exploiteur (Erika, Myanmar, gaz de schistes, etc…) sorte d'image d’Épinal nationale démagogique jouée de tous bords politiques, aux relents démagogiques de bas étage; remettre en cause le repli du raffinage local après un Grenelle prêchant à cor et à cri la baisse des consommations de carburants; conspuer l'utilisation d'outils fiscaux d'optimisation (sport national) légaux mais réputés amoraux…voici quelques éléments de la liste insupportable d'une manipulation d'Opinion organisée par quelques officines aux nostalgies égalitaristes du siècle passé.

    Total-cours en baril

      Les dégâts boursiers sur ce champion national sont considérables. Le cours de son action qui valait autour d'un baril de pétrole de Brent dans les années 2006-2007 (entre 50 et 60 euros) ne vaut plus à 32 euros en 2011 que 0,4 baril de brut (FIG., courbe rouge, échelle de droite). Perte de capital qu'aucun actionnaire ne peut avaler sans demander un plan de redressement de l'Entreprise.

     Total, c'est évident, en isolant la distribution française de carburant et en cédant les quelques sites d'exploitations nationaux, prépare son départ vers d'autres cieux boursiers plus cléments et plus réalistes. Il lui aura fallu supporter beaucoup de démagogie de tous bords pour en arriver à cette décision extrême. Le vote inconsistant et précautionneux de nos parlementaires bannissant le mode d'extraction des gaz de schistes et pénalisant de plein fouet le pétrolier national, a joué un rôle déterminant dans cette décision.

     Attention, la France indolente n'a pas les moyens pour se payer la démagogie verte de ses industrieux voisins allemands. Une France trop verte, victime des idéologies du repli, se retrouvera encore plus affaiblie et rapidement dans les choux. Cela se fera comme aujourd'hui, sans tambours ni trompettes, processus au fil de l'eau des choix d'investissements des industriels qui préfèreront promouvoir les sites en dehors de l'hexagone…allez savoir pourquoi?

    Le 28 Août 2011

  • Le tsunami japonais aura fait perdre trois mois de croissance à l’économie mondiale

    Le tsunami japonais aura fait perdre trois mois de croissance à l’économie mondiale

    Le CPB néerlandais publie mensuellement les données du commerce mondial. Il vient de publier les données du mois de Mai qui affichent une progression de 2,3% en un mois et se retrouvent à l'indice 166,6 (base 100 en 2000) valeur proche de celle du mois de Mars après une chute de 2,2%  en Avril. En tendance sur trois mois la faiblesse des exportations asiatiques fortement impactées par le tsunami japonais, (FIG., courbe bleue, échelle de droite) se traduit par une stagnation du commerce mondial (FIG., courbe rouge, échelle de gauche).

    Cpb-world trade

    Les économistes les yeux braqués sur la consommation à crédit américaine ont tendance à sous-estimer l'impact du tsunami japonais et de ses conséquences sur l'offre, faute de disponibilité de composants de très haute technicité dans toutes les régions du monde. On a vu les fabricants de voitures réduire leurs cadences non seulement au Japon mais aussi en Europe et aux Etats-Unis. Citons par exemple l'impact sur les usines américaines d'assemblage de Honda, Toyota, Mitsubishi et Nissan qui entre Janvier et Juillet ont vu leurs productions décroître de 240 mille véhicules, soit une baisse des volumes de 12% par rapport à la même période de l'année précédente. Ces productions étaient encore en retard de 29% pour le seul mois de Juillet par rapport au même mois de 2010 avec un manque de 77 mille véhicules ce qui montre que la gestion de la pénurie en certains composants japonais est toujours d'actualité. Les arrêts de production des usines dans le Kansai par manque d'énergie électrique, la baisse des exportations japonaises de 3,3% au mois de Juillet par rapport à celles du même mois de l'année précédente confirment cette poursuite de l'effet dévastateur du tsunami.

    Remarque: l'effet tsunami apparaît clairement en cette fin du mois d'Octobre avec les publications de ventes de voitures dans le monde qui reprennent leur progression à partir du mois d'Août (WardsAuto). Les économistes ont de toute évidence sous-estimé ce paramètre en criant au double-deep.

    Ventes-vehicules-monde-2011

    L'Europe a ressenti bien entendu l'impact de la catastrophe japonaise qui a été amplifiée par la décision de la Chancelière Merkel de stopper les centrales nucléaires allemandes les plus âgées. Ce "tsunami écologique" s'est immédiatement traduit par un renchérissement des prix du gaz naturel qui a percuté de plein fouet la rentabilité des grandes Sociétés de l'énergie allemandes.

    Un des meilleurs indicateurs avancés de l'activité européenne est sûrement le niveau des entrées de commandes à l'industrie manufacturière allemande qui détermine les facturations de cette industrie deux mois à l'avance en moyenne. Après les mois de Mars et Avril en retrait par rapport aux commandes de Février, l'industrie allemande a vu ses commandes repartir en Mai et en Juin pour atteindre un plus haut de trois ans à l'indice 119 (FIG.II, courbe rouge). Compte tenu du délai de deux mois, les facturations de l'industrie manufacturière allemande des mois de Juillet et Août seront probablement en hausse.

    Allem-industrie manufacturière

     Le PIB allemand du troisième trimestre profitera de facturations industrielles favorables et pâtira d'importations d'énergie en croissance en volumes.

    Bien que le consensus des économistes dans le monde prévoit une rechute ou une stagnation de l'économie mondiale, rien dans les données objectives ne permet d'affirmer une telle issue. Le repli observé au deuxième trimestre largement imputable aux désordres causés par le tsunami japonais sera-t-il un épiphénomène dans un processus de croissance molle en France, plus dynamique en Allemagne (FIGIII)? Ou bien est-ce l'amorce d'une rechute économique? Bien fort serait celui qui pourrait aujourd'hui trancher entre les deux options…sinon que prévoir le malheur est devenu un mode trivial de pensée apprécié en Occident. L'optimisme niais du scientifique agnostique est devenu une valeur ringuarde. La pensée écolo-religieuse qui doit punir l'homme de ses excès bat son plein. Le tsunami n'est-il pas un signe divin qui est venu punir le peuple japonais de ses excès technologiques?

    PIB-France-Allemagne

    Le 18 Août 2011

  • France:la stagnation du PIB en volumes entre deux trimestres ne traduit que la langueur de la reprise depuis la crise

    France:la stagnation du PIB en volumes entre deux trimestres ne traduit que la langueur de la reprise depuis la crise

     Le PIB à prix courants de la France au deuxième trimestre 2011 nous dit l'INSEE se serait accru de 1,67% en valeur annualisée par rapport à celui du trimestre précédent. En volumes (valeurs chaînées au prix de l'année précédente) ceci se traduit par une variation nulle ce qui émeut au plus profond de leurs certitudes les commentateurs économiques de tous poils et interrompt même les vacances ensoleillées et familiales de notre bien-aimé Président.

    PIB-France

     Et pourtant, pourtant…un simple examen des valeurs absolues de cet indice de richesse nous montre que les valeurs de ce deuxième trimestre, après celles un peu gonflées du premier trimestre par l'effet de fin 2010 des primes à la casse, se situent parfaitement dans la tendance molle de reprise depuis la mi-2009 (FIG., corrélation courbe rouge).

     Depuis deux ans le PIB de la France croît en moyenne en volume de 1,6% par an et de deux fois plus à prix courants. En volume, il n'a pas encore rattrapé le niveau du premier trimestre 2008 qui défiait crânement alors les nuages océaniques menaçants de l'été 2007 des "subprimes" américains.

     Rien aujourd'hui dans ce pays, tant en terme de consommation ou d'investissement des ménages au moral dans les chaussettes, de la consommation ou des investissements des Administrations qui vont devoir se serrer la ceinture, d'une hypothétique reprise des exportations de biens que la France ne produit plus pour cause de globalisation, ne permet de prévoir à court ou moyen terme une reprise de cet indice. Tout au plus peut on espérer qu'une baisse probable de l'activité à venir sera partiellement compensée par une réduction des importations de stupides gadgets électroniques "appleliens" et autres fringues asiatiques à cent sous.

     Mais c'est sur la réduction des dizaines de milliards d'euros d'importations d'énergie que la France doit agir pour réduire sa dépendance vis à vis de l'étranger. Pour cela il faudra qu'elle réduise à activité constante encore et encore ses consommations de gaz et de produits pétroliers et qu'elle fasse tout pour en produire plus localement…même si ces ressources sont enfouies dans les schistes diaboliques.

    ACCÉDER aux données de l'INSEE.

    Le 12 Août 2011

  • France: 31 milliards d’euros de pétrole et de gaz sont partis en fumée au premier semestre de cette année

    France: 31 milliards d’euros de pétrole et de gaz sont partis en fumée au premier semestre de cette année

     Avec une réelle frénésie, les Français consomment au-delà de leurs moyens. Aucun de leur dirigeant ou éventuel futur dirigeant n'a expliqué au Bon Peuple que la Fête serait bientôt finie, faute de subsides à emprunter, sous la menace de dégradation imminente de la note financière de notre beau Pays par les cruelles officines anglo-saxonnes ad hoc. Un survol des statistiques douanières, instructif et inimitable inventaire à la Prévert, montre un très long alignement de nombres négatifs dans la rubrique Solde du Commerce Extérieur. On y apprend que sur les douze derniers mois à fin Juin, les Français étaient importateurs nets pour 15,5 milliards d'euros d'ordinateurs, de téléphones portables et autres accessoires électroniques, soient plus de 570 euros avant marge distributeur et impôts, par foyer recensé. De même ils ont importé net 11,4 milliards de fringues et autres godasses de piètre qualité. Les deux postes électroniques et fringues réunis avec 27 milliards d'euros, représentent 1000 euros par foyer et par an avant prise en compte de la marge du distributeur local et autre TVA. En comparaison les exportations d'avions et engins spatiaux n'ont apporté qu'un excédent de 18 milliards sur ces douze derniers mois. Il faudrait accroître de 50% les exportations d'avions pour se payer les multiples fantaisies asiatiques à l'obsolescence parfaitement programmée* par un Marketing grand-public débridé. Une autre alternative plus probable nous indique qu'il faudra revenir à une consommation un peu mieux maîtrisée et réduite d'un tiers par rapport à celle en vigueur.

     Mais c'est le poste énergie et autres métaux qui inspire le plus d'inquiétudes avec un paragraphe pétrole et gaz en rouge de 56 milliards d'euros sur douze mois et de 31 milliards sur les six derniers mois. Les métaux et autres minerais venant s'ajouter pour 5  et 2,9 milliards respectivement à ces montants (TAB.). L'évolution probablement croissante des prix de ces "commodities" ne peut que rendre pessimiste l'observateur avisé sur l'évolution de cette facture.

    Solde commerce exterieur-2011-06 

     L'ensemble du commerce extérieur de notre pays se solde par un déficit de 65 milliards d'euros sur les douze derniers mois et même de 37,5 milliards sur le premier semestre 2011…formidable sortie de cash qui retarde d'autant une saine reprise de l'activité locale, même si les pétro-dollars reviendront un jour partiellement se recycler dans des achats d'armes et de produits de luxe.

     Bien sûr une telle situation comptable ne sera pas soutenable très longtemps par un pays fortement endetté. Il faut donc s'attendre, sous la pression des Agences de Notation, à quelques révisions douloureuses et rapides dans la Politique Économique de notre pays. La plus immédiatement effective sera une réduction de la consommation des 27 millions de ménages par un accroissement des prélèvements fiscaux ou sociaux et une réduction des multiples largesses de l’État.

     Pour rendre ces mesures politiquement acceptables une réduction du train-de-vie de l’État et de ses énarques aux compétences discutables sera la bienvenue. Plus de savants qui ont la connaissance, plus d'investisseurs qui ont la finance, plus d'entrepreneurs qui réunissent les deux précédents, moins de normes et de règles créatrices de rentes, moins de précautionnisme, un État recentré sur ses missions sont les ingrédients indispensables à un sursaut de notre Pays…si sa population veut bien aller un jour vers un "Socialisme de l'Excellence" (Jean-Marc Daniel, François Bourin éditeur, 2011).

    * Remarque: une batterie d'ordinateur portable chinois au phosphate de fer garantie 6 mois présente le plus souvent une durée de vie de quelques semaines au-delà de la garantie. Une batterie Li-Ion de bonne qualité devrait tenir le choc durant 5 à 10 ans pour une telle application peu exigeante. Il y a là un exemple d'obsolescence programmée inacceptable. L'exemple des imprimantes pré-programmées pour se mettre hors service dans les deux ans est tout aussi scandaleux.

    CONSULTER les données des Douanes.

     

  • La guerre du 18650 concrétise les progrès techniques japonais dans les batteries Li-Ion

    La guerre du 18650 concrétise les progrès techniques japonais dans les batteries Li-Ion

      L'industrie japonaise des composants pour produits grand-publics ou professionnels que sont les batteries de quelques Watts ou dizaines de Watts applique depuis des décennies toujours la même recette pour conserver son leadership mondial sur le segment haut de gamme aux prix rémunérateurs: le progrès technologique. Cette lutte fratricide entre les grands industriels du secteur (Panasonic-Sanyo, Sony, Toshiba, etc.) a créé dans les faits un formidable cluster japonais des batteries au travers d'un vaste réseau de sous-traitants, où se réalise l'essentiel des progrès dans les divers ingrédients ou composants qui entrent dans ces produits.

    Sony-Nexelion  L'annonce de Sony d'un nouvel accumulateur 18650 de la famille Nexelion de 3,5 Ah de capacité illustre ce propos. D'après le Nikkei, toujours bien informé, ce produit largement amélioré par rapport à la première génération sortie en 2005 sur un produit 4/5AA pour camcorder, intègre les innovations suivantes:

    – une électrode négative à base d'étain, cobalt, carbone de très forte capacité volumique mais dimensionnellement stable en cyclage malgré la "respiration" de l'étain lors de l'insertion d'atomes de lithium en son sein,

    -une électrode positive à base de LiCoO2 revêtue d'un coating en surface pour pouvoir charger l'ensemble à 4,3V au lieu de 4,2V classiquement. Cette accroissement de la tension de charge améliore le rendement massique de la matière électroactive d'au moins 10%.

    -un séparateur céramique-polyoléfine microporeux qui assure une meilleure sécurité en cas d'échauffement intempestif de l'accumulateur.

    L'assemblage par spiralage de ces composants complexes conduit à un produit très dense (d= 3,2) présentant une énergie volumique de 723 Wh/litre affirme le constructeur.

    Il est intéressant de comparer ces performances à celles pronostiquées en Décembre 2009 par Panasonic pour ses futurs éléments 18650 à base de LiNiO2 et d'anodes au Carbone puis au Silicium (TAB.).

    Panasonic-Sony-18650

     Le produit Nexelion a une année d'avance sur le produit Panasonic annoncé pour 2012. Il faut donc s'attendre à une accélération de la part de Panasonic dans le développement et l'industrialisation de son futur produit de 4 Ah à anode de Silicium initialement prévu pour 2013.

    LIRE l'annonce du Nikkei sur le 18650 Nexelion.

    Le 21 Juillet 2011

     

  • Stockage d’énergie: la prévision est un art qui demande de fréquentes et cruelles  mises à jour

    Stockage d’énergie: la prévision est un art qui demande de fréquentes et cruelles mises à jour

     Les récents évènements post-Fukushima, la vogue à géométrie variable pour les énergies renouvelables intermittentes, la demande croissante en énergie électrique provenant d'immenses zones urbaines de plus en plus peuplées et accédant au confort moderne, la demande croissante d'aluminium, le développement rapide des unités de dessalement d'eau de mer, l'arrivée des véhicules électriques, l'opposition des populations européennes à la mise en place de nouvelles lignes électriques aériennes, la lourdeur des investissements à réaliser aux États-Unis…tous ces facteurs concourent à penser que de nombreux réseaux électriques dans le monde vont être de plus en plus surchargés et les puissances de génération disponibles de plus en plus sollicitées avec un accroissement prévisible des délestages intempestifs plus ou moins programmés. Le Japon souffre d'un manque de puissance électrique, l'Europe de l'Ouest risque sérieusement de connaître la pénurie cet hiver s'il s'avère être rude, les réseaux américains souffrent d'instabilité chronique tant les achemineurs de puissance électrique ont modéré leurs investissements avec la crise. Il ressort de tout cela une certitude: le marché du stockage d'énergie électrique qu'il soit centralisé dans de larges unités ou délocalisé dans des UPS (Uninterruptible Power Supply) domestiques va connaître une superbe croissance.

    C'est un immense marché très diversifié qui va du pompage hydraulique en montagne au petit UPS de secours d'un ordinateur en passant par le secours électrique dans les hôpitaux où dans le balisage public pour prévenir l'asphyxie régulière des centres urbains. Réaliser des prévisions sur tout ces marchés complexes relève beaucoup de l'exercice divinatoire. Pike Research s'adonne annuellement à cet exercice périlleux. Il prévoit le Chiffre d'Affaire cumulé sur les 10 ans à venir par les industriels concernés. Il est intéressant à un an seulement d'intervalle de mettre en évidence les voltes-faces opérées par ce consultant (FIG.) et de relativiser ainsi ce qui peut être raconté sur le sujet.

    Stockage Pike Research
     La prévision 2010 (graphique du bas) prévoyait une immense et inattendue progression du stockage par compression d'air (CAES) c'était apparemment une bêtise puisqu'elle passe de plus de 20 milliards de dollars en 2010 à quelque chose autour des deux milliards en 2011. L'autre grand changement provient du rôle des batteries Sodium-Soufre qui était complètement sous-estimé en 2010 et qui apparaît fort logiquement de façon significative en 2011. L'ensemble du business affirme Pike devrait dépasser les 22 milliards de dollars alors qu'il annonçait 35 milliards un an plus tôt.

    UPS Toshiba  Je n'attache que bien peu de crédibilité aux prévisions sur les stockages de solutions (Advanced Flow Batteries) qui utilisent la plupart des métaux de transition onéreux. Par contre le développement des batteries au Lithium pour de courtes autonomies ou dans les ensembles domestiques seront beaucoup plus importantes que prévu.

      Citons par exemple l'annonce récente de Toshiba qui présente une UPS de 1,6 kWh pour usage commercial (FIG.), capable de fournir en heures de pointes 400W pendant trois heures grâce à une batterie d'accumulateurs de type SCiB de 20 Ah, 80V (16 éléments). Toshiba annonce une durée de vie de 4000 cycles, soient dix ans de durée de vie à raison d'un cycle par jour. La pénurie d'électricité au Japon va favoriser l'émergence et la démocratisation de nombreux dispositifs de stockage décentralisés de ce genre.

    Consulter l'annonce de l'étude de Pike Research et celle relative au nouvel UPS de Toshiba.

    Le 19 JUiillet 2011

     

  • La forte croissance du dessalement des eaux de mer va participer à la consommation mondiale d’électricité

    La forte croissance du dessalement des eaux de mer va participer à la consommation mondiale d’électricité

     L'électricité est la forme élaborée d'énergie qui va s'imposer au cours d'un XXIème siècle de plus en plus urbanisé, dépendant de systèmes à fort rendements énergétiques comme les pompes à chaleur et asservi aux énergies renouvelables intermittentes. Dans les transports, les trains à grande vitesse se substitueront aux avions et autres ferries, les véhicules à traction électrique, le développement de l'industrie de l'Aluminium (métal léger et donc écologique, malheureusement de moins en moins produit dans une Europe qui n'a rien compris au match qui se joue) seront des évolutions qui vont accentuer encore et encore les consommations d'électricité. Mais je voudrais évoquer ici, pour agrémenter le tableau, une application encore marginale mais en très forte croissance qui participera de plus en plus à cet engouement pour l'énergie électrique: le dessalement de l'eau de mer et autres eaux saumâtres.

    Dessalement

     Le Fraunhofer estime qu'en 2011 la demande mondiale d'eau va s'élever à 4400 milliards de m3 et que le potentiel de dessalement des eaux de mers et autres eaux saumâtres installé dans le monde va atteindre en 2011 les 77 millions de m3 par jour soit un flux de production potentielle en fin d'année autour des 28 milliards de m3 par an. Important au Moyen-Orient, aux États-Unis, en Espagne, le dessalement des eaux est donc encore tout à fait marginal dans l'approvisionnement global mais sa croissance annuelle dépasse les 10%. Il faut donc prévoir un doublement des capacités installées environ d'ici à 6 ans. Dans ce cadre le Fraunhofer pronostique une capacité de dessalement autour des 130 millions de m3 par jour dès 2016 (48 milliards de m3 par an). Ceci correspondra alors à 1% environ de l'approvisionnement en eau des populations mondiales.

    Siemens electrodialyse  L'autre paramètre à prendre en compte est la nouvelle suprématie des techniques électriques de séparation sur les technologies thermiques classiques reposant sur l'évaporation et la condensation de l'eau. L'osmose inverse utilisant la compression de l'eau au travers d'une membrane est le procédé industriel le plus répandu aujourd'hui et les industriels comme Siemens (FIG.) travaillent activement sur l'électrodialyse qui repose sur la migration des ions au travers de membranes lors du passage du courant dans l'électrolyte naturel que constitue l'eau salée. Ces technologies "électriques" représentaient 64% de l'ensemble des unités installées en 2008, elles en représenteront 68% à fin 2011 et autour de 79% en 2016.

     L'intérêt des techniques électriques réside dans le fait qu'elles évitent la combustion de fuel lourds ou de gaz au sein de gigantesques installations en charge d'évaporer et de condenser de l'eau. De plus les progrès réalisés dans les membranes sélectives abaissent de plus en plus l'énergie nécessaire à l'extraction des ions (Voir la remarque en fin de papier). Alors que l'osmose inverse consomme selon Siemens entre 3,4 et 4,8 kWh d'électricité par m3, l'électrodialyse devrait permettre de diviser par deux ces consommations d'énergie.

    Compte tenu de ces hypothèses:

    -de croissance forte du potentiel de dessalement de l'eau dans les années à venir,

    – de la suprématie des techniques électriques: osmose inverse et électrodialyse,

    – de la baisse continue des consommations d'énergie vers 2kWh par m3 d'eau

    il apparaît que la consommation d'électricité dans le dessalement va poursuivre sa croissance et passer d'une consommation annuelle autour des 60 TWh en 2008 à une énergie autour des 170 TWh en 2020 (FIG.). Par la suite chaque milliard de m3 d'eau consommée de plus, demandera dans les deux TWh d'électricité pour le produire. Il faut ramener ces consommations aux trente mille TWh d'électricité qui seront environ produits annuellement en 2020 dans le monde.

    Remarque: Siemens après des tests conduits sur un pilote de dessalement de 50 m3/jour depuis Décembre 2010, annonce vouloir installer une unité pilote industrielle d'électrodialyse en 2013 à Singapour. Cette unité sera équipée de trois unités d'électrodialyse en série permettant de traiter des eaux très salées et de trois unités d'électrodéionisation en parallèles.

    électrodialyse  Pour enlever par électrodialyse les sels contenus dans une eau de mer à 35 grammes de sels par litre il faut faire passer avec un rendement supposé de 100% et en tenant compte des concentrations et des charges des divers ions une quantité d'électricité autour de 0,6 Faraday soient 16,1 Ah. Pour estimer l'énergie nécessaire à cette opération de désolvatation des ions et de transfert au travers de membranes il faut connaître la tension Delta V, pour une densité de courant donnée, entre les deux compartiments riches en sel encadrant une des paires de membranes d'un réacteur. Pour un Delta V autour des 100 mV l'énergie de désolvatation et de transfert des ions est de 16,1 x 0.10 = 1,6 Wh par litre. Il faudra pour le bilan complet tenir compte la tension d'électrolyse aux deux extrémités du réacteur ramené au nombre N de paires de membranes. Par exemple pour n=50 et une tension totale de 7 Volts la tension moyenne par cellule est de 7/50 = 140 mV. Dans ce cas pour un rendement supposé à 100% l'énergie nécessaire sera de 16,1 x 0.14 = 2,3 Wh/litre. On le voit, la qualité des membranes et la pureté de l'eau floculée et ultra-filtrée permettant d'éviter le "fouling" des membranes entrant dans la cellule sont les points clés d'une électrodialyse économe en énergie.

    LIRE le communiqué de Siemens sur le sujet.

    CONSULTER une présentation récente du Fraunhofer sur le dessalement.

    Le 15 Juillet 2011

     

     

  • BHP-Billiton: une poignée de milliards de dollars pour des gaz de schistes

    BHP-Billiton: une poignée de milliards de dollars pour des gaz de schistes

    Les gaz de schistes nous explique un docte journaliste du New York Times, journal qui s’illustre par des papiers d’une objectivité parfois douteuse, ne seraient qu’un énorme bluff…du vent. Ceci ne semble pas être tout à fait l’avis de certains grands groupes de l’énergie comme BHP-Billiton qui après avoir acheté au mois de Mars dernier à Chesapeake pour 4.75 milliards de dollars, un accès aux gaz de schistes du gisement de Fayetteville dans l’Arkansas, vient de faire rebelote en mettant au pot 12,1 milliards pour s’offrir un jeune premier doué du secteur, Petrohawk, qui possède un million d’acres (400 mille ha) de concessions dans l’Arkansas (Heynesville Shale) et surtout dans le sud du Texas (Eagle Ford area).

    Ces achats importants qui succèdent à ceux d’Exxon qui a absorbé XTO pour près de 35 mrds$, et aux diverses emplettes de quelques milliards de dollars de BP, Statoil et Total pour des participations dans les gaz de schistes américains de Chesapeake, montrent combien stratégiquement les grands Groupes de l’énergie veulent être associés à la montée en puissance du gaz naturel dans le mix énergétique américain.

    Gaz-US

    En raison de cours du gaz naturel actuellement très bas aux États-Unis (FIG.) entre 4 et 5$ le MMBTU alors qu’ils sont 2,5 fois plus élevés en Europe, ces opérations ne semblent pas aujourd’hui dégager de larges profits. Cependant, il ne faut d’une part pas négliger la ressource financière que constituent les liquides associés à ces gaz et il est opportun d’autre part de prendre en compte sur le moyen-terme l’inexorable montée des cours de l’énergie. Rien n’affirme que les cours du gaz naturel US vont continuer à se traîner sous les 5 dollars le MMBTU alors que les cours du pétrole vont se valoriser.

    Remarque: les prix avaient frisé les 14 dollars à l’été 2008 alors que l’Amérique n’a jamais manqué d’un seul BTU de gaz…il est tout de même des moments où les Marchés ne traduisent plus du-tout les « fondamentaux ». Le retour de bâton qui s’en suivit le démontre.

    Remarque: Total qui vend du gaz naturel un peu partout dans le monde annonce un prix moyen de ses ventes au cours du T2 de 6,60 $/MMBTU contre 6,19 $ au trimestre précédent et 4,82 $/MMBTU il y a un an. Il y a là une tendance nette à la hausse des prix de cette ressource.

    LIRE le papier de Bloomberg sur ce thème.

    Le 15 Juillet 2011

  • Japon: recherches pour rendre opérationnels des aimants SmFeN de hautes performances

    Japon: recherches pour rendre opérationnels des aimants SmFeN de hautes performances

      Aimant permanent SmFeN Le Japon veut absolument dénouer sa dépendance vis à vis des terres-rares chinoises les plus convoitées. Parmi celles-ci figure le Dysprosium utilisé dans les aimants Néodyme Fer Bore pour améliorer leurs performances. Ce métal est le talon d’Achille de cette technologie, unique solution à ce jour pour réaliser les aimants de hautes performances nécessaires aux moteurs de véhicules électriques ou aux génératrices d'éoliennes. La Chine est pratiquement aujourd'hui le seul producteur de Dysprosium dans le monde et elle l'exporte avec parcimonie.

     Le Japon dispose des trois types d'actions classiques pour résoudre un problème de disponibilité de cette ressource stratégique:

    – trouver d'autres approvisionnements autres que chinois, il s'y emploie activement;

    – recycler les aimants permanents pour récupérer les terres-rares, les procédés existent mais la ressource est rare;

    -trouver des produits de substitution.

     C'est sur ce troisième type d'action radical que travaille l'AIST japonais en essayant de définir les conditions de frittage à basse température de la poudre de Sm2Fe17N3 produite par Daido Steel. En effet au dessus d'une température de frittage de 500°C la poudre perd ses propriétés d'aimantation.

     Pour résoudre ce problème de diffusion des couches de surfaces des grains qui assurent le frittage, l'AIST semble avoir résolu le problème en appliquant à la fois de très fortes pressions et des courants pulsés qui échauffent la matière à l'interface de contact entre grains, sans dégrader les propriétés d'aimantation à cœur. Cette technologie de frittage flash qui porte les grains vers les 400°C seulement, permet de rapprocher les performances des aimants ainsi obtenus de celles des produits standards les plus performants du moment (FIG., deux aimants de 15mm de diamètres et de 6 mm d'épaisseur soulèvent 30 billes d'acier de 4g).

    LIRE un papier du Nikkei sur le sujet.

    Le 13 Juillet 2011

  • Japon: des centaines de kWh de batteries en conteneur mobile

    Japon: des centaines de kWh de batteries en conteneur mobile

    MHI-batterie conteneur  Un exemple de stockage local d'énergie électrique: le conteneur mobile imaginé par Misubishi Heavy Industries (MHI). Il est constitué d'un onduleur et de plus de 2000 accumulateurs Li-Ion de plus de 50Ah assemblés en batteries. Ceci représente une énergie globale de 408 kWh avec un rendement charge-décharge global de 90%.

    Cet ensemble est défini pour être installé rapidement dans des zones de travaux ou lors de difficultés rencontrées sur le réseau électrique. Un prototype va être testé en simulant diverses configurations de réseau.

    Remarque: sur la base d'une énergie massique autour des 140 Wh/kg on peut estimer la masse de batterie installée vers les 3 tonnes.

    LIRE le communiqué de MHI sur ce sujet.