Catégorie : actualités

  • La spéculation sur le pétrole intègre la baisse actuelle et future des consommations mondiales

    La spéculation sur le pétrole intègre la baisse actuelle et future des consommations mondiales

                           C’était un secret de Polichinelle. Malgré les "prévisions" attardées des diverses Agences et de l’OPEP dont les dernières publications prévoient encore une croissance des consommations de pétrole dans le monde en 2008 et 2009, certains vrais "connaisseurs" de ces marchés commencent à parler tout haut, en contradiction avec ce que les Agences officielles racontent. C’est le cas de Sadad Al-Husseini ancien patron de l’exploration production à l’Aramco et depuis, devenu consultant auprès de Morgan Stanley. Il annonce que les consommations sont déjà en  forte baisse, en fin 2008, et que cette tendance va se poursuivre en 2009 (FIG.). Elles vont décroître jusqu’au deuxième trimestre 2009 pour atteindre 83,5 millions de barils/jour.Consomonde20082009

                           Alors les marchands de papiers adossés aux cours du gaz ou du pétrole, les mêmes qui au mois de Juillet dernier vendaient le peak oil et le pétrole à 200$/baril, annoncent maintenant les 50 dollars comme une évidence, le pétrole coulerait à flots, certains évoquent même les 30$. Les mêmes excès, les mêmes messages d’intoxication qu’il y a trois mois, mais en sens opposé. Jouons maintenant la baisse à tout va!

                        Les premières conséquences de ces baisses orchestrées vont être la fermeture de puits de forage américains  qui a déjà commencé (FIG. II) avec l’effondrement des cours du gaz naturel qui se traite à moins de 7$ le Million de BTU sur le Nymex. A titre de comparaison il se traite aux environs de 11$ en Grande-Bretagne.Foragesgaz200810 Baker Hugues parle de la fermeture probable de 200 puits aux USA. Certains se posent également des questions sur la viabilité de certains forages en Mer du Nord sur les champs britanniques en déplétion.

                        Mais ce qui va être important ce sont les annulations de livraisons de l’Arabie Saoudite aux raffineurs dans le monde en période hivernale. Il se pourrait alors que le pétrole fasse physiquement défaut. En effet le Nigeria ne s’est pas subitement mis à produire plus, ni le Venezuela. La déplétion des gisements continue à hauteur annuelle de 4 millions de barils/jour, les productions de l’Alaska baissent tous les mois et les stocks américains de fuel sont au plus bas pour un début d’hiver.

    Le 23 Octobre 2008.

  • Opep : baisser la production.

    Opep : baisser la production.

    Images_4 L’Opep va baisser sa production, elle va le faire, volontairement, ou involontairement, peu importe, mais elle va le faire.
    Volontairement, ce peut être dans le cadre d’un accord. Mais ce genre d’accords nécessite de la bonne foi, et donc, dure peu.
    Involontairement, c’est l’interruption du cycle d’investissement par la baisse des prix. les excédents fondent, et les pays producteurs reportent ou annulent les investissements prévus.
    Le mouvement est d’ailleurs assez rapide, car maintenir la production nécessite des forages frais en grand nombre.

    Le gisement Saoudien de Khurais, par exemple est emblématique d’une exploitation à éclipses. Au contraire du gisement roi de Ghawar, celui-ci est complexe, peu exploité, bien que connu de longue date.
    Le problème était simple, ce gisement est couteux. On pense à lui quand le pétrole est cher, et on l’oublie quand il est bon marché.
    Le problème rebondira aussi aux USA, où on fore à tout va. On fore, parce que c’est rentable, mais si le cours du brut baisse trop, la prospection se relâchera, tout simplement.
    La baisse a été aussi déstabilisante que la hausse pour bon nombre d’agents économiques.

    A cela s’ajoute un autre problème actuel : les occidentaux n’ont pas été les seuls à boire le bouillon avec la crise financière. Oligarques russes, princes arabes, fonds chinois, beaucoup sont lessivés aussi. Ils pourraient avoir aussi des problèmes à maintenir la production, faute d’argent, et le bruit court que certains sont déjà, financièrement exsangue. C’était déjà vrai pour le Mexique, mais la situation se généralise.

    Mercredi 22 octobre 2008

  • La GM Volt.

    La GM Volt.

    Images_3 Dans ses emm…iellements, GM est 100 % responsable.
    La preuve ? Le grand écart entre les produits passés et les attentes des consommateurs.
    Gm présente un modèle, la GM volt, hybride roulant à 160 km/h, 150 cv qui consommera 1.6 litres au 100 Kilomètres et aura une autonomie -électrique- de 100 kilomètres aussi. L’autonomie totale atteindra 1030 km.
    Bien entendu, on mesure le fossé qui existait avec ses autres modèles (versions civiles du char d’assaut).
    L’économie de carburant atteindra 1500 $ par an.
    Ce modèle a été conçu dans l’urgence et a connu une gestation très courte et bâclée pour le monde de l’automobile.

    D’une manière générale, la voiture à moins de 2 litres au cent, aurait du être disponible depuis 10 ans.
    Le problème était celui d’une porosité politique extrême entre pétroliers, constructeurs, hommes politiques.
    Je me rappelle un article, vieil article des années 1970, il décrivait une automobile bourrée de choses inutiles, nuisibles, simplement construite pour faire plaisir à un tas de gens : le pétrolier, les sidérurgistes, l’état et en tout dernier lieu, le consommateur.
    Cet article était celui d’un apparatchik du parti communiste d’union soviétique.

    Il faut se rendre à l’évidence, une automobile est un geste politique. "Notre mode de vie n’est pas négociable" a dit un président. C’était vrai il y a quelques années, aujourd’hui, l’affaiblissement politique des USA.

    Mercredi 22 octobre 2008

  • Technip et Air Products vont construire leur trentième unité de production d’Hydrogène aux Etats-Unis

    Technip et Air Products vont construire leur trentième unité de production d’Hydrogène aux Etats-Unis

    Techniplogo                         Les raffineries modernes, équipées de conversion profonde, traitent de plus en plus de pétroles lourds et soufrés ou de fonds de barils les moins chers. Ces opérations améliorent la rentabilité de leurs unités, permettent de produire plus de carburant par baril et utilisent les pétroles lourds les moins convoités et donc les moins chers. Mais ces unités doivent délivrer des produits règlementés de plus en plus sophistiqués et à très faible teneur en Soufre. Cette apparente contradiction entre faible qualité à l’entrée et très haute qualité à la sortie des raffineries, est en particulier résolue par apport d’Hydrogène. Il est utilisé dans les opérations d’hydrodésulfuration qui à l’aide d’un catalyseur de type MoS2, de l’hydrogène sous pression (jusqu’à 200 bars) et des hautes températures (jusqu’à 450°C), permettent d’extraire le soufre sous fourme H2S. Cet hydrogène supplémentaire est obtenu essentiellement par steam reforming du méthane avec formation de CO2 et de H2.

                         Exxon vient de signer un accord de fourniture d’Hydrogène pour sa raffinerie de Bâton Rouge avec Air Products qui dispose d’un large réseau d’hydrogène en Louisiane. Pour satisfaire à cette demande supplémentaire Technip et Air Products vont construire leur trentième unité de production d’hydrogène aux USA. Technip construit les équipements de reforming et Air Products apporte sa technologie de séparation des gaz pour obtenir l’hydrogène pur. Cette unité sera en production en Mars 2010.

                        Les contraintes écologiques sur la pureté des carburants ont leur revers de la médaille. Moins de Soufre implique d’utiliser plus d’hydrogène et donc plus de méthane, avec des rejets de CO2 supplémentaires.

    Le 22 Octobre 2008.

  • Que peut faire la troïka du gaz face à la spéculation?

    Que peut faire la troïka du gaz face à la spéculation?

                          Moscou s’alarme devant la chute des cours du pétrole qui par ricochet entraîne également la baisse des facturations des livraisons de gaz, aux prix indexés sur les cours du pétrole. Pourquoi une telle baisse aussi brutale des cours? La raison principale est évidemment spéculative, de nombreux edge fonds sont encore en train de fermer, ils vendent à n’importe quel prix leurs positions sur le pétrole et le gaz naturel. Bien sûr cette grande braderie aura une fin. Il faut donc s’attendre à des réactions de la Russie sur ces marchés. Elle pourrait tenter d’accompagner un mouvement de reprise des cours en s’associant aux décisions attendues de baisse de production de l’OPEP, ce qui aurait un très fort impact, en particulier en Europe. Le vice-premier ministre Igor Sechin envisagerait la constitution d’une réserve russe de stabilisation des cours. L’autre action est la constitution d’une troïka du gaz naturel avec l’Iran et le Qatar, officiellement aux objectifs purement techniques, mais dans les faits éminemment politique. Concentration

                         La constitution d’un cartel du gaz naturel n’est pas chose aisée. La position de la Russie avec 20% des productions mondiales (FIG. courbe verte) permet d’imaginer la constitution d’un OPEP du gaz. Mais la première remarque est que malgré cette position dominante de Gazprom, les réserves de gaz dans le monde sont largement réparties et les marchés locaux très morcelés. La deuxième remarque est la situation paradoxale de l’Iran qui possède d’énormes réserves de gaz naturel mais qui se trouve dans l’impossibilité politique de les développer et qui ne confiera jamais, ni à Gazprom ni à une quelconque troïka, la possibilité de venir piocher dans ses réserves. Enfin n’oublions pas que les réserves de gaz dans le monde croissent avec les nouvelles possibilités techniques d’exploiter les gisements de houille profonds ou les schistes bitumineux. Il n’y a pas de marché tendu du gaz et encore moins de pénurie dans le monde.

                        La première réunion de ce très restreint club du gaz, aux pouvoirs limités, a été fixée par le russe Miller, l’iranien Nozari et le qatari al-Attiyah au mois de Novembre à Moscou. Il est certain qu’on y parlera beaucoup des cours du pétrole.

    Le 22 Octobre 2008.

  • Grenelle : naissance d’un nouvel intégrisme…

    Grenelle : naissance d’un nouvel intégrisme…

    Images_3 …et d’un nouveau politiquement correct.
    A peine l’un meurt, le néolibéralisme, que dans une ambiance d’union sacrée, la chambre vote le Grenelle de l’environnement.
    Il eut été sain que l’on voit les choses différemment. C’est à dire qu’on fasse preuve d’un esprit pragmatique d’adaptation aux conditions du moment, et tout simplement, devant le fait que toute économie est la bienvenue, et qu’il n’y a pas de petites économies.
    Au lieu de cela, on cherche à élaborer des nouvelles tables de la loi, un nouveau monothéisme, où, chaque déviant sera vilipendé, châtié, roué, exposé au pilori, trainer sur des claies.

    Déjà, la formule du Grenelle était spécieuse. Pour aboutir au même résultat, un simple travail de standardisation et de normes était nécessaire.
    Ces normes, trop longtemps reportées au nom du libéralisme, deviennent urgentes.
    C’est tout ce qu’il y a à retenir. Certaines sont très simples à mettre en place, c’est, par exemple, la mort de la lampe à incandescence.
    D’autres sont plus longue à mettre en place. Ce sont tous les travaux d’économie d’énergie du bâtiment. Certaines se font dans la douleur, le sang et les larmes, c’est le marché automobile.

    L’unité de la foi dans l’occident médiéval qui s’était manifesté dans la foi et se perçoit dans l’effondrement de la foi dans le libéralisme, investit désormais un autre champ.
    Il faut toujours se méfier de l’union sacrée. Elles se sont toujours soldées par des millions de morts.

    Mardi 21 octobre 2008.

  • Air France va tester les véhicules MDI

    Air France va tester les véhicules MDI

    Images_2 Air France va tester les véhicules MDi, des airpods, pesant 220 kg, 4 places (ou matériel et bagage de poids et volume moyen), deux mètres de long, et bien sûr, utilisant l’air comprimé.
    "Les évaluations qu’elles mèneront porteront notamment sur la sécurité, l’ergonomie, la mise en œuvre, la fiabilité et la maintenance du véhicule.Dans une démarche volontariste, avec responsabilité et réalisme, Air France s’engage à poursuivre ses efforts et mobilise tous les moyens pour réduire davantage l’impact de son activité sur l’environnement  ".
    Il n’y a pas de petits profits ou de petites économies en la matière.

    Dans le même temps, la coopération avec le groupe Tata motors s’accroit.
    Le concept d’une production locale, pour une clientèle locale, semble coller à l’air du temps, hier pour cause d’une énergie chère, aujourd’hui, pour cause de crise financière (les islandais, par exemple, n’ont plus qu’une monnaie locale inconvertible).
    Car MDI ne propose pas qu’une voiture, mais un concept économique.

    Le seul problème, c’est que, lui aussi, risque d’être victime de la crise financière.

    Mardi 21 octobre 2008

  • Peut-être un compromis en vue entre Exxon et Gazprom sur le gaz de Sakhaline-1

    Peut-être un compromis en vue entre Exxon et Gazprom sur le gaz de Sakhaline-1

    Sakhaline_i_2                    Il y avait de l’eau dans le gaz entre Gazprom et l’opérateur du champ de Sakhaline-I: Exxon-Mobil. Ce dernier, associé à divers groupes nippons et indiens, désirait vendre son gaz, au cours international, à la Chine, alors que Gazprom faisait le forcing pour que ce gaz soit vendu à vil prix sur le marché intérieur russe. Gazprom, se réservant le droit d’exporter par ailleurs son gaz aux chinois. Les choses se sont envenimées et on a même vu les productions de Sakhaline-I dangereusement baisser quelques mois après avoir atteint leur pleine production. Mais voila que les choses semblent se décanter, Gazprom d’après certaines sources proches du dossier serait finalement prêt à payer le gaz au tarif international, et Exxon Neftegas Ltd annonce qu’il est prêt à s’engager pour la fourniture de 1,5 milliards de m3 supplémentaires de gaz à Gazprom à l’horizon 2012, en plus des engagements déjà pris. Pour Exxon pas de problème: entre la Chine et Gazprom il vendra son gaz au plus offrant.

                         L’économie de marché fait de très grand progrès dans cette région!

    Le 21 Octobre 2008.

  • La fin des oligarques et des traders…

    La fin des oligarques et des traders…

    Images_5 L’argent gagné par l’envolée des cours des matières premières, du pétrole, du gaz, et de tout ce que l’on peut imaginer, aura été de courte durée et se sera évanoui, comme une fumée.
    Les oligarques russes auraient perdus 240 milliards de $.
    Les pays arabes producteurs de pétrole, sans doute encore plus, les si industrieux chinois et japonais, tout autant, les si prudent norvégiens, pareils, les retraités américains, encore plus.
    Le point commun qu’ils avaient tous, ils spéculaient, d’une manière ou d’une autre, avec un fort effet de levier.
    Les gains sont multipliés en période de hausse, les pertes en période de baisse.

    Il y a une chose qui est impossible, c’est de transmettre la valeur de l’argent, quand les sommes sont si phénoménales qu’elles en deviennent abstraites.
    Elles sont donc gaspillées, sans utilité.
    Il est difficile de s’écarter de la moyenne de rentabilité sur longue période. Quelque soit le secteur, une honorable performance est de 1 % l’an, non 15 %, comme l’enseignait les canons de l’économie libérale.
    Le secteur de l’énergie n’y échappe pas.
    Il va être doublement atteint. Les sommes gagnées sont gaspillées et elles auront été tellement énormes qu’elles auront déclenchés une phase d’investissements pour l’économiser.

    Les saoudiens ont coutume de dire que l’âge de pierre ne s’est pas fini, faute de pierre. Finalement, dans ce cas de figure, il y aura eu beaucoup de victimes de la hausse des prix, mais pas de bénéficiaires.
    Producteurs et consommateurs auront été lésés, tous deux.

    Lundi 20 octobre 2008.

  • Poutine conquiert l’Asie centrale.

    Poutine conquiert l’Asie centrale.

    Images_2 Pour le sénateur Lugar, vice-président de la commission des affaires étrangères du sénat américain, la Russie a éjecté les occidentaux d’Asie centrale : "Le premier ministre Poutine se rend dans cette région plusieurs fois par an, et sa diplomatie personnelle est un facteur clé du succès de la Russie. Les leaders de l’OTAN et de l’UE n’ont pas consacré le temps, l’énergie et le poids politique nécessaires afin de renforcer les liens entre l’Occident et cette région ".
    Il est vrai que les occidentaux ont été, en l’espèce, suffisants et insuffisants.
    Ils ont déployé toute la gamme et la palette de l’incompétence la plus crasse, et de la présomption la plus grande.

    Ils se gargarisent de "confiance" et en même temps, appuient les satrapes les plus archaïques, quand ils sont pro-occidentaux et se découvrent des "scrupules droits de l’hommiste", quand ils sont dans le camp opposé, ou que le bonhomme soutenu devient trop infréquentable (il perd la main), sans se préoccuper de connaitre les équilibres de puissance dans la région.
    A l’époque de l’URSS, et dans la dislocation de de celle-ci, la lutte contre la corruption sévissant en Asie centrale avait été déterminante. Les populations ne la vécurent pas comme une opération main propre, mais comme une entreprise de russification. Si les dirigeants locaux étaient réellement très corrompus, dans le cadre de l’URSS, ils défendaient aussi les intérêts locaux. Mickaël Gorbatchev a aussi souffert politiquement, d’être le plus "central" des dirigeants d’URSS, le seul à n’avoir ni expérience, ni origine des confins de l’empire.
    Poutine a très patiemment tissé des liens, très patiemment tenu compte des clans, des équilibres et apparait désormais comme un stabilisateur. Sa pondération dans les conflits, l’air de ne pas vouloir s’y impliquer, feignant de s’y intéresser quand toutes les parties l’y appelaient.
    Le "pouvoir fou" perçu en asie centrale, est occidental.

    Bien entendu, dans ce jeu, vous l’aurez deviné, il y une cagnotte. Elle s’appelle gaz, pétrole et uranium.

    Lundi 20 octobre 2008