Catégorie : actualités

  • Dévoreuses de capitaux, les énergies renouvelables vont-elles aborder une mauvaise passe?

    Dévoreuses de capitaux, les énergies renouvelables vont-elles aborder une mauvaise passe?

                         L‘industrie des énergies renouvelables, par besoins de capitaux, est un formidable gouffre à liquidités. Que ce soit dans l’énergie solaire avec ses formidables investissements en capacités de production de cellules solaires, que ce soit dans l’énergie éolienne avec des prix d’équipements tirés vers le haut en raison de formidables goulets d’étranglement dans les outils de réalisation, les financiers internationaux se posent des questions sur la viabilité de certains projets. On a vu hier en Bourse Vestas perdre 10%, Suntech plonger de 16%, Q-Cells perdre 9% pour ne citer que les plus gros acteurs. Ces activités pâtissent à la fois d’un business model qui repose sur la disponibilité de capitaux et également sur des niveaux de prix des équipements rendus insupportables par une demande artificiellement soutenue par les subventions étatiques. Photovoltaicprices20082016

                            Une des clés passe par la réduction des coûts des investissements, permettant d’accompagner une croissance importante en volumes des équipements. Par exemple aux Etats-Unis les objectifs demandés par les financiers, pour assurer une croissance en volume de la filière photovoltaïque de plus 40% par an, sont de faire décroître le prix du Watt installé de 3,75$ en 2008 à 1,5$ en 2012. Bien sûr cette décroissance viendrait à la fois d’une réduction des marges excessives résultant du passage de la pénurie à un excès d’offre (FIG. barres rouges) mais aussi de gains de productivités importants par l’introduction des technologies en couches minces. On le voit, l’extrapolation d’un tel scénario pourrait conduire à un prix du Watt photovoltaïque vers les 1 dollar en 2016, date d’expiration des aides à l’investissement de la nouvelle loi en cours de discussion à la Chambre des Représentants américains.

                               Ce seuil d’un dollar le Watt aux USA ou d’un Euro le Watt en Europe est très important. Il correspond en effet au pay-back en 10 mille heures d’un investissement pour un prix de vente du MWh d’énergie électrique de 100$ ou de 100 euros. Dix mille heures d’ensoleillement correspondent à 5 ans d’utilisation en Arabie et à 10 ans en Europe du Nord.

    Le 3 Octobre 2008

  • Le cours de l’action TOTAL ramené à celui d’une Société pétrolière régionale

    Le cours de l’action TOTAL ramené à celui d’une Société pétrolière régionale

                   Par des temps où la disponibilité de Cash est argument de pérennité pour une entreprise, où les cours du pétrole supérieurs à 90$/baril assurent une formidable rentabilité aux investissements pétroliers et où des mécanismes de cartels, tels que celui de l’OPEP, empêcheront toute éventuelle baisse excessive des cours, on pourrait assurer que notre "champion national" du pétrole, Total, est une valeur refuge en ces périodes troublées. Or, il n’en est rien. Son cours en dollars à Wall Street n’arrête pas de se dégrader et à perdre du terrain par rapport au benchmark de la profession qu’est Exxon Mobil (FIG.). Le cours de l’action TOTAL se comporte comme celui d’une Société régionale de taille moyenne, sorte de Mid-Cap mal aimée du pétrole.Courstotxom200810

                        A parité avec l’action EXXON durant l’été 2006, l’action TOTAL vaut 21 dollars de moins un peu plus de deux ans après. Elles font pourtant le même métier, avec des organisations industrielles et des méthodes comparables. Quelles explications peut-on alors trouver à cette désaffection des investisseurs pour notre "champion national"?

    1. les arbitrages lui sont défavorables: un investisseur sur le secteur des pétrolières  va privilégier la taille de l’entreprise (Exxon, RDSA, BP), le dynamisme du marché sur lequel l’entreprise est cotée (Wall Street ou Londres) et va donc éviter Total, ENI (Milan) ou Repsol (Madrid).
    2. la stratégie industrielle n’est pas claire: les dépenses dans les sables bitumineux n’assurent aucune vision d’issue favorable à court terme. Plus généralement, la présence en Amérique du Nord de Total est insignifiante et maladroite par méconnaissance des ressources (ex. les gaz bitumineux locaux qui vont rendre les importations de GNL marginales ou nulles). Le Président, C. de Margerie, parle de nucléaire mais n’a aucune idée de ce qu’il pourrait bien y faire.
    3. la stratégie financière, l’inexistence de recherche d’économies de structures, la vente au plus mauvais moment des actions Sanofi, les menaces de nouvelles taxes gouvernementales, les amendes européennes pour accords illicites, etc. créent un climat délétère autour de la Société.

                         Cette entreprise a de toute évidence besoin d’une stratégie plus claire, d’objectifs opérationnels plus percutants. Par la recherche d’alliances elle a besoin de faire sauter le cadre boursier trop étroit dans lequel elle évolue. Il n’est pas sûr que le management en place en soit pleinement conscient.

    Le 3 Octobre 2008.

  • La guerre sur deux fronts.

    La guerre sur deux fronts.

    Bagration La guerre en Afghanistan et en Irak approchent de leur terme.
    Il n’y a plus de réserves US, et la guerre sur deux fronts épuise les ressources.
    Pour le site AntiWar.com, la situation est celle de l’Allemagne de 1944, avec une guerre sur deux fronts, plus de renforts, à cause de la crise des effectifs et des ennemis qui se renforcent constamment.
    La tranquillité actuelle en Irak est trompeuse, elle est précaire et ne repose que sur une situation temporaire de "partage de pouvoir", et peut difficilement perdurer.
    Les quelques milliers d’hommes que Gates voulait retirer d’Irak risquent de ne plus être disponible.

    A cela s’ajoute l’usure du matériel, des hommes, du moral.
    L’idéal pour une défaite militaire complète.
    Le pouvoir américain a fait une guerre "pour voir", situation du joueur de poker.
    Il a méprisé une approche plus napoléonienne, pour qui la bataille n’était que le résultat de la campagne, et Napoléon aimait dire qu’il gagnait celle-ci sur les ampoules de ses soldats.
    Dans la campagne qui conduisit à Ulm et à Austerlitz, ses soldats marchèrent à la même vitesse que les panzers de Guderian, 140 ans plus tard, pendant la campagne de France.
    Mais les deux, les pieds et les panzers, trouvèrent leurs limites. C’est la Russie.
    C’est marrant, le prisme avec lequel on voit cette puissance.
    On dit, à toutes les époques, que là-bas c’est le merdier, et qu’on y parie pas un kopeck dessus.

    Pourtant le pays existe depuis 6 siècles. Les armées sont battues, pour la raison transport, étirement des lignes de communications et fonte des effectifs, de par la taille de la conquête et pour la logistique.
    Il n’y a aucune raison pour que l’Irak et l’Afghanistan soit différents.
    La situation d’ailleurs, de l’Allemagne était bien meilleure en 1944. Malgré toutes ses difficultés, elle bénéficiait de l’avantage transport en étant au centre de la toile, elle pu se rétablir un temps pendant l’hiver pendant que ses ennemis, aux voies de communications distendues soufflaient.
    Pour les forces engageaient en Irak et Afghanistan, ce sera beaucoup plus compliqué de se retirer.

    Jeudi 2 octobre 2008.

  • Europe: les indices des prix industriels du mois d’Août sont toujours tirés par les prix de l’énergie

    Europe: les indices des prix industriels du mois d’Août sont toujours tirés par les prix de l’énergie

                     Les indices des prix industriels des grands pays européens ont flambé au mois d’Août, nous dit Eurostat. C’est la Grande-Bretagne qui décroche le pompon avec plus de 18% en un an (FIG.), c’est la France la plus sage avec +7%. La faute à la flambée des prix énergétiques qui se poursuivent au gré des révisions de tarifs du gaz et de l’électricité dans les divers pays européens.Prixindustrie200808

  • Miser sur la Russie.

    Miser sur la Russie.

    Pour l’économiste et historien Jacques Sapir, la crise économique actuelle devrait très peu toucher la Russie.
    Images_2 Sa marginalisation (très relative), sa spécialisation internationale, ses disponibilités financières et ses ressources naturelles réanime les caractéristiques qui avaient fait que Staline avait pu décrété "le socialisme dans un seul pays".
    " es efforts importants restent à accomplir, mais ceci était vrai avant que la tempête de la crise ne se déchaîne et ne lui est nullement lié ".
    Les problèmes russes sont des problèmes de géopolitique lié à l’espace -colossal- et à une économie terrestre et non pas maritime, qui nécessitent de gros travaux d’infrastructures, ainsi qu’à une médiocre efficacité productive, pour laquelle la Russie est en situation de demandeuse vis-à-vis de l’Union européenne.

    Le principal problème de la Russie sera le chaos qui pourrait se généraliser et sa participation à l’élaboration d’un monde redéfini est indispensable.
    La raison principale est que désormais, elle est devenue, par un curieux et inattendu retour de l’histoire, un pôle de stabilité.
    L’histoire n’est jamais finie, et on peut savourer désormais la phrase de Gorbatchev : "Avec un pétrole à 80 $, jamais l’URSS ne se serait effondrée".
    Certains attribuerons la réussite russe au pétrole et au gaz, c’est grandement vrai, mais c’est incontournable.
    Des gisements y existent, et l’on y peut rien. D’ailleurs des gisements existaient en Grande-Bretagne aussi.
    Le basculement du centre de gravité européen de l’axe atlantique sur l’axe continental n’est qu’une question de temps. Il devrait être rapide. On ne peut rien contre la géographie.

    Jeudi 2 octobre 2008

  • Etats-Unis: effondrement des ventes de voitures au mois de Septembre

    Etats-Unis: effondrement des ventes de voitures au mois de Septembre

                              La crise financière, la chute de la Bourse, le rétrécissement du crédit vont-ils achever l’industrie automobile américaine? Les volumes de ventes du mois de Septembre, en retrait de 23% par rapport à il y a un an, à 962500 véhicules vendus, incitent à répondre par l’affirmative à cette question iconoclaste.Ventesvehiculesusa200809_2

                        Durant ce mois (FIG., barres vertes) non seulement les constructeurs américains comme Ford ou Chrysler, le plus fragile, ont continué à s’enfoncer avec des scores de -31% et -30%, mais on assiste également à un formidable gadin de Nissan (-34%) ou de Toyota (-30%). Tous les constructeurs sont en retrait sur le mois.

                      En cumulé (barres rouges) depuis le premier Janvier le marché américain est en retrait de –12,8%, seul Daimler affiche des chiffres de ventes en progression et Chrysler affiche la plus mauvaise performance avec un recul de 25%. Seul GM voit ses ventes du mois moins dégradées que ses ventes cumulées.

                     Tous ces résultats augurent d’un bien mauvais quatrième trimestre en perspective pour un des secteurs clés de l’économie américaine. La chute des ventes de véhicules au Japon de 5,3% pour le mois de Septembre, ressemble à une performance par rapport à ces lamentables résultats américains.

                     Ces chiffres permettent d’anticiper une poursuite du recul des ventes de carburants dans les mois à venir car ce ne sont plus les trajets qui seront réduits mais c’est aussi la taille du parc automobile américain qui va être en retrait, avec moins d’un million de véhicules vendus par mois.

    Le 2 Octobre 2008.

  • Pour revenir sur la fin des flux tendus…

    Pour revenir sur la fin des flux tendus…

    Images_3 La situation actuelle mérite d’être contée, car elle est significative.
    Le bâtiment est entré en récession, et on aurait pu croire que la baisse de pression des besoins aurait entrainé la fin des ruptures chroniques d’approvisionnements, dont c’était, pratiquement, la marque de fabrique.
    Et bien pas du tout.
    Accélérant la récession, les industriels du secteur ont plus vite encore suspendu les productions, tout en continuant à utiliser le flux tendu.
    Comme on continue à produire sur commande, et qu’il faut un certain volume de commandes pour produire, les ruptures sont devenues systématiques, et on essaie de les contrecarrer à grand coups de livraisons d’urgence.
    Pour résumer en un mot, on en arrive à brasser du vent, mais de plus en plus vite.

    Les kilomètres parcourus s’allongent, mais, au dire des professionnels, rien n’est sain.
    Cela repose sur les défauts de l’appareil productif et de distribution, et surtout, la question qui se pose est cruciale : combien de temps le secteur va t’il pouvoir tenir, en distribuant des bouts de chandelles, pour un prix de plus en plus réduit, à un cout de plus en plus élevé.

    Là aussi, le cout de l’énergie, bien qu’en légère détente, aura été crucial. Transporter des quantités de plus en plus infimes, de plus en plus vite et de plus en plus loin, n’a guère de sens économique.
    D’autant que le fabricant, lui-même ne voit pas son intérêt. Ce qui n’est pas produit n’est pas vendu, encore moins encaissé.
    Etre un contrariant dans l’affaire, disposer d’un peu de stocks permettrait d’empocher de coquettes sommes : l’urgent est toujours plus cher.
    Mais dans cette affaire, l’idéologie très mal comprise remplace le réalisme, l’efficacité, le sens du commerce.

    mercredi 1°octobre 2008

  • La nouvelle révolution industrielle.

    La nouvelle révolution industrielle.

    Images_2 La nouvelle révolution industrielle sera celle des énergies renouvelables. Selon le Programme des nations-unies pour l’environnement, des millions d’emplois seront crées dans ce secteur, et tous ne seront pas des sinécures (on peut citer agriculture et recyclage, déjà, souvent, emplois de pauvres).
    Mais le contexte ne sera pas celui escompté. Les émirs perdent la main, et la réduction des consommations des pays développés fait baisser la pression sur la production.
    La volatilité des cours aura pesé lourd et consommer coutera toujours plus cher que d’épargner.
    De plus, un grand nombre d’emplois seront "écologisés" par l’évolution des techniques, c’est notamment le cas du bâtiment.

    Mais le mécanisme économique, pèse lourd aussi.
    Tout bêtement, le secteur de l’efficacité, comme du renouvelable est en train de devenir un business rémunérateur et d’un poids économique de plus en plus important dont le mouvement se développera de lui-même.
    Il évincera, de plus en plus les secteurs traditionnels, qui auront, en plus, le désavantage d’être bridé par un plafonnement perceptible, même s’il n’est pas absolu.
    Déjà, Braudel parlait déjà, il y a trente ans, de plafond reconstitué anéantissant la croissance.
    Il se posait la question de savoir, plus "quand" que "si", et il pensait à l’économie "classique", dévoreuse d’énergie fossile.
    La seule question importante, finalement est la vitesse de la mutation. Rapide ou plus mesurée ?
    Cette question sera résolue par le combat de retardement du business énergétique actuel. Les gens qui le composent gagnent beaucoup d’argent, et dans toutes mutations, il y a des victimes, fussent-elles très riches. La richesse s’ hérite, pas le génie.

    Mercredi 1°octobre 2008

  • L’Europe s’agite.

    L’Europe s’agite.

    Images_5 L’union européenne s’agite sur fond d’énergie renouvelable, d’énergie chère et d’économies d’énergies.
    Un clivage clair est apparu au parlement, entre les intégristes du marché et des députés socialistes.
    Ceux-ci se réveillent bien tard.
    La seule finalité de l’évolution était bien entendu de faire flamber les prix. Le triomphe des libéraux, est total en la matière, mais comme tout triomphe il est éphémère et fugace.
    L’augmentation des prix fera réduire, d’une manière ou d’une autre, les consommations.
    Un autre clivage existe, entre les pays ayant résolument pris le parti de développer les énergies renouvelables et les autres.

    Pour les convaincus, il s’agit d’insuffler une dynamique globale à l’union, pour les autres, sauver le complexe énergétique.
    Les normes d’efficacité des lampes et téléviseurs sont renforcées, mais à train de sénateur.
    Néanmoins, les effets devraient être colossaux (c’est pour cela que le train de sénateur est utilisé, il ne faut pas peiner les lobbys, par contre le consommateur…).

    En un mot, on s’aperçoit que le débat énergétique est surtout un débat économique ET politique : ne peinons pas les lobbys énergétiques, pressons nous, mais avec retenue, c’est toujours ça de gagné.

    Mercredi 1°octobre 2008

  • 45 000 milliards d’ici 2050

    45 000 milliards d’ici 2050

    Aie Pour l’AIE, 45 000 milliards de $ devront être investis d’ici 2050 pour que les énergies renouvelable fournissent 50 % de l’énergie.
    Ce chiffre peut sembler élever, mais reste très relatif sur une quarantaine d’années et reste surtout un redéploiement de ce qui est investi souvent dans le fossile à l’heure actuelle.
    C’est même très peu, comparer au taux d’investissement d’un pays industriel (couramment en dessus de 20 % du pib).
    Pour un petit pays comme la France, l’investissement global sur plus de 40 ans, c’est 25 000 milliards avec le taux actuel, compte tenu de l’augmentation du pib, dont une bonne partie est prévue d’être affecté à la question énergétique.

    Donc, rien de bien nouveau dans le programme de l’AIE, simplement une relativisations des efforts à accomplir.
    Si l’on tient compte du panachage renouvelable + économie, ces 45 000 milliards seraient en grande partie d’ailleurs, remboursés à cette date.
    La remarque principale est la création d’un cadre. Certains pays ont mis en place une dynamique et une industrie qui feront la prochaine révolution industrielle, d’autres pas encore.

    Mercredi 1°octobre 2008