Catégorie : actualités

  • Arabie Saoudite : intervention ?

    Arabie Saoudite : intervention ?

    Images_2Les dirigeants du moyen orient, ont souvent une vision plus pondérée du pétrole que l’on croit, et ce sont d’habiles gestionnaires de cette rente. Ou du moins essaient de l’être.
    On va bientôt savoir si les gisements saoudiens ont encore quelque chose à donner, ou si ils s’épuisent irrémédiablement.
    Car pour les dirigeants saoudiens,il faut être fin comme l’or. Trop bon marché, le pétrole leur est un problème, trop cher, il est aussi leur problème.
    Car, pour eux, la production est satisfaisante, pour les besoins, car beaucoup de besoins peuvent être purement annulés. L’usage du fioul, par exemple, est en net régression.

    Et, à partir d’un certain seuil de prix, l’augmentation est malvenue, car elle incite à tourner la page, à investir dans les économies, phase qu’ils ont connus de 1974 à 1986, et qui est funeste dans leur mémoire.
    La taille des automobiles peut diminuer, les usages changer.
    Car, pour eux "l’âge de pierre ne s’est pas arrêtée, faute de pierre !", il est une évidence que le monde saura se passer de pétrole, ou du moins d’autant de pétrole que maintenant, mais leur intérêt leur suggère de reporter cette phase, le plus loin possible.
    Seule l’impossibilité quasi pathologique des nord américains (au moins des dirigeants), à envisager un changement de trajectoire, rend le problème énergétique important. Il faut dire que les cercles de pouvoir sont noyautés par les lobbys énergétiques.

  • Champ géant du Kashagan: un accord difficile à trouver.

    Champ géant du Kashagan: un accord difficile à trouver.

                    Johnbull

                 A la demande de C. de Margerie, Directeur Général de Total, les discussions entre ENI et le gouvernement kazakh, sur la recherche d’un compromis au sujet des retards et des dépassements de devis, dans l’exploitation du gisement géant de Kashagan, sont allées bon train. La compagnie d’état KazMunaiGas devrait voir sa part doubler dans le consortium qui comprend ENI (opérateur), RDS, Total, Exxon Mobil, Conoco Phillips et Inpex. Un accord devrait être trouvé avant la fin de l’année.

                    Mais voila que Exxon Mobil ne serait pas d’accord avec la montée en puissance de KazMunaiGas dans le consortium. On connaît l’intransigeance de Exxon en face des nationalisations rampantes. Après s’être chamaillée avec les Russes sur le gisement de Sakhaline et elle a préféré quitter le Venezuela, plutôt que de céder à la nationalisation des sociétés pétrolières, par Hugo Chavez.

                    Alors la conclusion d’un accord pourrait encore traîner.

  • Grenelle de l’environnement énième…

    Grenelle de l’environnement énième…

    Images_4L’apéro a du donner des idées aux acteurs du grenelle de l’environnement.
    Il n’y a pas à dire, c’est tout bonnement PHE-NO-ME-NAL, comme rendement.
    Ils ont trouvé que le chauffage central, c’était génial. Et oui, le bon vieux chauffage central. D’abord, parce qu’il peut utiliser les énergies renouvelables, parce qu’il peut s’y adapter s’il bénéficie d’une énergie fossile, et parce qu’il pourra s’adapter aux nouvelles sources d’énergie.

    les vilains, les pelés, les tondus, les galeux, ce sont les utilisateurs du chauffage électrique, sous quasiment toute ses formes, par convecteurs ou par panneaux rayonnants,  ou par planchers rayonnant. Seuls exception, les chaudières électriques, qui elles se couplent sur un chauffage central.
    On voit sans ambages condamné la politique du gouvernement français, qui pendant des années, a poussé à la consommation électrique. C’était si simple, les constructeurs en ont profités aussi, les convecteurs revenaient moins chers, et cela développait leur clientèle, les constructeurs, eux ont un marché important et dynamique.
    Plein de gens satisfaits, quoi, sauf le client.

  • Exxon ou  Total : combien de barils de pétrole?

    Exxon ou Total : combien de barils de pétrole?

       Bordeauxvue            

          Un analyste américain, Brett Steenbarger, s’est amusé à valoriser les cours de la Société Exxon-Mobil en barils de pétrole WTI (Exxon Mobil Stock Up Big, But Underperforming Crude – Seeking Alpha). Il montre ainsi, que depuis un plus haut en 1998, malgré la belle performance de l’action XOM, leader des Sociétés pétrolières cotées, cette valeur en équivalent baril, a tendance à décroître pour se stabiliser autour du prix d’une action XOM pour celui de 1,1 baril de pétrole.

                   Il m’a semblé intéressant de faire le même type d’exercice pour le cours de l’action Total et de comparer les comportements des deux actions. La valorisation des capitalisations boursières et leur comparaison aux stocks ou aux productions annuelles s’avère être instructive.

                 Afin d’être indépendant des cours de change euro/dollar j’ai étudié le cours hebdomadaire de l’ADR TOT coté à Wall-Street. Le résultat de ce calcul, comparé à celui d’Exxon, depuis deux ans est représenté FIG.I.Xom_et_tot2   

        On remarque tout d’abord l’inversion des valorisations relatives. L’action TOT qui valait un dixième de baril de plus que XOM en 2005 en vaut maintenant 1,5 dixième de moins.

         La direction de Total invoque le dollar comme cause de tous les maux. On voit là que l’explication est un peu juste. Le spin-off d’Arkema est à porter au crédit, mais ne suffit pas à expliquer cette inversion.

                 Le pic de Janvier 2007 correspond au prix anormalement bas du pétrole (50$/bl) atteint à l’entrée d’un hiver 2006/2007 exceptionnellement tardif en Amérique du Nord. Depuis les cours des deux actions, exprimés en barils, décroissent. Cela signifie que les cours de ces Sociétés ne suivent pas le prix de vente de leur production, ni la valorisation de leurs réserves.

                La capitalisation boursière de Total au 20/10/2007 correspond à la valeur de 2,14 milliards de barils (2395 millions d’actions à 0.893 barils). Il est intéressant de rapporter cette valeur aux réserves de pétrole et de gaz qui sont respectivement de 6,6 et 4,5 milliards de barils. Compte tenu des valorisations différentes du gaz et du pétrole (un baril de pétrole est valorisé à deux fois et demi celui de gaz) faire la somme n’est pas économiquement correct. Une approche plus rigoureuse est d’ajouter 40% des réserves de gaz à celles de pétrole. On obtient ainsi  des réserves « valorisées » de 8,4 mds de barils. La capitalisation boursière de Total correspond donc à 25% de la valeur de ses réserves. Celle d’Exxon, selon le même mode de calcul est de 5,77 milliards de barils, c’est 35% de ses réserves valorisées.

                Un calcul analogue en comparaison avec les productions annuelles de Total, qui s’élèvent sur les quatre derniers trimestres connus à 0,55 mds de barils de liquides et à 0,31 mds de barils équivalents de gaz, montre que la valorisation de Total est égale à 3,2 ans de production. En comparaison, la capitalisation d’Exxon est de 4,8 ans de production.

               On mesure là, la formidable sous valorisation de l’action Total. Un peu plus de trois ans de production c’est la juste valeur de ses droits sur les champs pétroliers et gaziers actuellement exploités. Tout se passe comme si les futures productions et la totalité de l’aval (chimie, raffinage et distribution), n’étaient pas valorisées dans le cours l’action Total.

                A qui la faute ? Une image dégradée ? Un marché CAC trop étroit ? Une communication peu fiable qui annonce un volume de production en croissance annuelle de 4%  en Septembre et de 1,5 à 2% en Octobre ? Une gestion historiquement « pépère » illustrée par les progrès réalisés par Arkema depuis son spin-off ? Des structures onéreuses, complexes et surdimensionnées ? Une gestion bizarre du cash qui fait de Total un groupe endetté et en même temps un gros actionnaire « quasi institutionnel » possédant 13% de Sanofi? Sûrement chacune de ces causes participe, pour partie, à cette décote.

                En conclusion, la valorisation de l’action Total, cotée en dollars à Wall-Street et exprimée en « unité baril de pétrole », montre une décroissance au cours de l’année 2007 à partir d’un plus haut à 1,3 barils en Janvier, pour atteindre 0.9 barils aujourd’hui. Figure peu commune, son cours en dollars semble donc être très peu sensible à la valeur de vente de ses productions. La capitalisation boursière représente 25% de la valorisation des réserves ou 3,2 ans de production. Les valeurs absolues de ces ratios et leur comparaison avec ceux d’Exxon montrent, de façon évidente, que cette action est anormalement sous valorisée.

  • L’électricité européenne hors de prix

    L’électricité européenne hors de prix

      Defeure13       

             Les cours de l’électricité allemande, pour l’an prochain, ont atteint leur plus haut historique en franchissant les 60euros/MWh. La faute aux prix du charbon qui a augmenté de 45% depuis le premier Juillet à plus de 112$/Tonne et à celui du pétrole. Mais également en raison de cinq centrales nucléaires allemandes qui seraient arrêtées pour maintenance. En particulier deux centrales de Wattenfall seraient indisponibles jusqu’à l’an prochain, privant le réseau de plus de 2000 MW (1260 et 771 MW).

             Morgan Stanley avait anticipé cette hausse et surpondéré l’action RWE avec un objectif de cours de 101 euros. De toute façon il est à prévoir un mouvement de hausse généralisé des cours des Groupes énergétiques européens et des droits d’émissions de carbone, en particulier si l’hiver s’avérait être précoce.

  • La Norvège arrête le programme d’expansion de Troll par StatoilHydro

    La Norvège arrête le programme d’expansion de Troll par StatoilHydro

    Popova10_2             StatoilHydro et ses partenaires (RDS, Conoco, Total, Petoro) voulaient accélérer le programme d’exploitation du grand gisement de Troll en Mer du Nord, par la construction d’un gazoduc relié au réseau européen. Cette décision sacrifiait une partie de pétrole associé à ce champ et réduisait les possibilités futures d’extraction de pétrole. Le Norvegian Petroleum Directorate (NPD) a jugé que ce projet aurait sacrifié, en l’état, au moins 65 millions de barils de brut et rendu plus difficiles les exploitations futures. Le gouvernement travailliste norvégien a donc bloqué le projet.

                StatoilHydro et ses camarades doivent revoir leur copie, et présenter un nouveau projet plus attaché à l’exploitation optimale des réserves de pétrole et de gaz.

  • BP fait le ménage aux U.S.A.

    BP fait le ménage aux U.S.A.

             Thunderhorsebp

             Chez BP, avec le nouveau CEO Tony Hayward, la saison des petites fleurs et de la gestion élégante, mais approximative, de son prédécesseur semble terminée. Après une réunion interne mémorable ou il avait qualifié les résultats de « dreadful » (épouvantables) les actions de rationalisations sont lancées.

                  La priorité semble être focalisée sur les activités nord-américaines qui ont connu tant de déboires dans les années précédentes  (explosion dans la raffinerie de Texas-City, fuites de pétrole à Prudhoé-Bay, plateforme Thunder Horse endommagée en 2005, projet Atlantis retardé, accusations de manipulations de cours, etc.). La première mesure annoncée est la suppression du Siège de la banlieue de Chicago qui compte 3300 employés. Certains seront mutés vers Houston, autre Siège de la Compagnie, d’autres rejoindront des bureaux plus modestes en ville et les derniers seront licenciés.

                 Les cours de l’action BP après un plus bas en début de mois ont repris plus de 10% de leur valeur.

  • Changement de ton autour du nucléaire allemand

    Changement de ton autour du nucléaire allemand

    Dix1915

    Le parti de Mme Merkel dit enfin tout haut ce qu’il pensait tout bas. L’accord "au centre" de sortie du nucléaire à du plomb dans l’aile.

    De plus les sondages réalisés auprès de la population allemande montrent une évolution des mentalités. Voici les deux extraits les plus marquants de ce revirement à 180°.

    C’est pour quand le futur accord de développement d’une nouvelle centrale nucléaire entre Aréva, Siemens et E-On? Quelques années, pas plus. La realpolitik prend le dessus.

    – Le conseil économique du parti conservateur allemand (CDU) a présenté, au nom de la protection climatique, un "papier de position" en faveur de l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires en Allemagne. Ce document a été écrit en réaction contre les revendications, jugées trop timides, de la fraction conservatrice du Bundestag en matière de politiques énergétique et climatique.
    Plus ferme, le conseil exige, lui, de porter rapidement la durée de fonctionnement des centrales à 60 ans, qui est une durée visée dans d’autres pays nucléarisés. Selon Kurt Lauk, président du conseil économique du CDU : "En conservant le nucléaire, l’Allemagne pourrait produire au moins 50% de son électricité sans émettre de CO2". Il propose par ailleurs d’utiliser les bénéfices économiques permis par la prolongation revendiquée, d’une part pour faire baisser les prix de l’électricité pour le consommateur, d’autre part pour financer la recherche et le développement des différentes formes d’énergie non carbonées.

    De nombreux représentants du CDU sont d’ardents défenseurs du nucléaire civil en Allemagne : le discours actuellement tenu est qu’une prolongation de la durée de vie des réacteurs (en général à 40 ans, contre une moyenne de 32 ans d’après l’accord de sortie du nucléaire), permettrait de gagner du temps pour le développement des énergies renouvelables.

    – Les premiers résultats d’un sondage d’opinion sur la question de la prolongation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires en Allemagne ont été divulgués le 8 octobre 2007 par le quotidien allemand Tagesspiegel. 48% des personnes interrogées se disent favorables à une prolongation, contre 44% d’opinions défavorables.

  • Les « asperges » vont surgir partout.

    Les « asperges » vont surgir partout.

    Images_2 Bientôt, dans les quartiers de lotissements, vous pourrez entendre les salutations comme suit :
    – "bonjour Edf",
    – "Bonjour, mon cher co-producteur",
    car vous pourrez, grâce à un simple mât ou sur votre toit, produire de l’électricité, bien au delà de votre consommation.
    Certains annoncent des productions de …1 à 22 500 W/m/s, pour un poids variant de 30 à 3500 kg, fonctionnant avec des vents de 2 m/s à 60 m/s, soit une belle amplitude de marche.

    Faible envergure, et faible emprise au sol, en font un outil idéal de généralisation de l’éolien à grande échelle.
    Quand à l’idée d’un "potentiel national" éolien, il parait farfelu.
    Le nombre de capteurs crée le potentiel.
    Il est sûr, qu’au niveau importance de la production, l’éolien est, pour le moment, bien meilleur que le photovoltaïque, en attendant  le solaire à concentration

  • Energies nouvelles: L’analyse d’un professionnel

    Jean-François Fourt, nous livre ici une analyse franche et sans langue de bois des problèmes liés à l’energie. Il précise notamment les enjeux autour de l’engouement actuel pour les energies nouvelles.
    A la fin de l’interview, il tangente presque la philosophie montrant ainsi qu’il n’y pas de réponse économique unique à ces questions mais un arbitrage entre différentes options qui sont autant de choix de vie…