Catégorie : actualités

  • Le pic oil est devenu visible…

    Le pic oil est devenu visible…

    PeakoilmoviethLa production de brut vient de baisser : – 500 000 barils entre mai et juin, – 700 000 entre avril et mai, l’AIE (agence internationale de l’énergie), désormais met en relief la réalité du pic oil.
    84,3 millions de barils jour en juin 2007, c’est la production, encore considérable, mais sur le déclin. Surtout face à une demande qui s’envole : 86 M de barils jours, au troisième trimestre.
    En réalité, même si les voeux de L’AIE s’avéraient comblés, que les producteurs produisent aux taquets de ce qu’elle croit possible, on aurait 2 millions de barils en plus chaque jour. Avec le déclin prévisible du 3° trimestre, c’est clair désormais que la descente de la courbe est engagée. Clairement.

    Désormais, quelles seront les conséquences ? Peut être pas forcément celles auxquels on pense. En effet, l’augmentation vertigineuse des prix est loin d’être inéluctable.
    Pour plusieurs raisons :
    – les précédents chocs pétroliers ont été des crises de prix, non des crises de volumes. Ceux ci restaient importants, même plus chers.
    – la mondialisation "inéluctable" et "incontournable" est morte. Elle s’appuie sur des prix de transports bas. L’essor des échanges étaient assis sur ses prix. Il y a eu des reflux connus. On avait, par exemple annonçait la mort de la sidérurgie US, au début 1990. Elle fut sauvée par des remontées de prix de transport. Tous les pondéreux, chaque personne qui travaille dans ces secteurs le savent. Le facteur kilomètre est plus qu’important. Ce facteur a fait que la France soit le pays des centaines de fromages.
    – la vitesse de changement peut être vertigineuse. Des usages peuvent se trouver diamétralement chamboulés. L’autosuffisance alimentaire proche en est un exemple. Tant pis pour le Pib  s’il  y a  moins de  camions sur les routes et que notre dit  pib soit minoré d’autant , nous n’en vivrons peut être pas moins bien. Quel intérêt de manger des haricots du Burkina Faso ? Pas beaucoup ici, pas beaucoup là bas…
    – La chute du US $ est une crise de désolvabilisation. C’est le quart de la consommation. La suite de la crise financière en cours est donc cruciale.
    Beaucoup de scénarios, mais tous aboutissent au même résultat : fin de la mondialisation, fin de l’empire US, fin d’une époque et mutation technique accélérée qui risque de nous surprendre…

  • L’hydrogène pour la sidérurgie.

    L’hydrogène pour la sidérurgie.

    Haut_fourneauIl existe deux sortes de "zinvestisseurs".
    Le premier est un agioteur qui joue aux sous (généralement empruntés) dans la finance.
    Le second seul est un vrai. Les sidérurgistes nippon veulent lancer des 2008 un haut fourneau expérimental dernière génération, utilisant de l’hydrogène pour combustible et ce à la place du coke, lui même issu de la distillation de la houille.
    99 % de l’énergie utilisée dans la sidérurgie vient du coke.
    Le démonstrateur commercial serait prêt pour 2020.
    On voit donc le temps qu’il faut pour réaliser un investissement, un vrai…

    Et le cout, lui même, n’est pas du tout anodin. Plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais quel technologies et quelles économies à la clef…
    Seulement désormais, l’innovation vient d’extrême-orient, où l’on dispose encore d’une culture industrielle solide. La volonté de voir loin, et des nerfs pour REELLEMENT investir.

  • IFRI : la Russie ne peut se passer de l’Europe

    IFRI : la Russie ne peut se passer de l’Europe

    Europe_et_russieThomas Gonart de l‘Ifri est clair : " la Russie ne peut se passer de l’Europe" et "Gazprom a plus besoin du marché européen que l’ Europe de Gazprom"
    Reconversion possible : clown chez Zavatta.
    En effet, l’ Ifri (institut français de recherche extérieure) semble oublier une donnée fondamentale.
    Un pays tel que la Russie peut tout à fait choisir une logique d’affrontement et d’annexion pure et simple de l’Europe Occidentale.
    En coupant l’approvisionnement. C’est tout simple. La Russie vivrait certes des heures difficiles. Mais, en combien de temps l’Europe serait à genoux ?

    Les relations Russo/ ukraino/ Polonaises sont difficiles. Mais c’est Moscou qui détient le départ. On voit bien un contexte particulier : les polonais ne veulent pas être contournés par les nouveaux gazoducs. De même que les Ukrainiens. Ils ne veulent pas perdre toute importance stratégique.
    Vu la taille de la production russe de gaz, c’est en effet une crise mondiale, neuvième dan, que peut se résoudre la Russie.
    L’Allemagne serait réduite sans doute en premier, avec elle immédiatement après la grande Bretagne, la France, placée plus loin, approvisionnée en gaz algérien tiendrait un peu plus longtemps…
    L’Ifri, décidément ne voit rien, ou se cantonne à des positions "ils n’oseront pas".
    En réalité, ce scénario n’a pas de chances de se réaliser, il VA se réaliser. Au fur et à mesure de la déplétion gazière en grande-Bretagne, en Norvège et de la dépendance de plus en plus grande vis-à-vis de Gazprom.
    La seule inconnue est de savoir quand. C’est pour l’instant, un peu trop tôt. L’alternative est unique et simple : réduire les consommations énergétiques en Europe Occidentale. TANT QU’IL EN EST ENCORE TEMPS. Car, TOUT CE QUI PEUT SE PRODUIRE, SE PRODUIT, UN JOUR.

  • Hausse des prix 2006

    Hausse des prix 2006

    InseeL’insee manque désormais de crédibilité. Comme dans tous les grands pays occidentaux d’ailleurs. Les outils de transparence se sont transformés en outils de négation de la vérité, ou du moins d’appréciation de la vérité.
    L’insee a dégagé de ses indices tout ce qui fâche (augmente), dans une optique purement stalinienne.
    Faire en sorte que l’indice officiel augmente le moins possible.
    Pour l’énergie, on a depuis trois ans désormais, une série d’augmentations carabinées.
    Pour toutes les énergies, la baisse de quantités consommées est effective. A une exception prés, celle de l’électricité des ménages.
    Le prix du baril de pétrole en $ a doublé en trois ans et été multiplié par 5 depuis 1999.

    Le prix du gaz spot à Londres a augmenté de 76 % de 2004 à 2006. Mais pour tous les pays l’importance est inégale. Les britanniques féru de marché paient plein pot, mais les autres états ont souvent des contrats à 25 ans.
    Le charbon… Flambe : plus 48 % entre 2005 et 2004.
    La plupart des produits pétroliers en France ont vu leur hausse atténuée de par l’existence de fortes taxes.
    Enfin, la morale de l’histoire est la fin de la politique de l’offre qui est visible ; "consommez, nous trouverons toujours une solution". la politique qui se met en place est une politique de réduction (très lente) de la demande (il ne faut peiner personne, sauf les consommateurs, cochons de payeurs).
    Espérons qu’elle va accélérer…

  • Nouvelles d’Europe…

    Nouvelles d’Europe…

    Drapeau_europeenL’union européenne avait fixé un certain nombre d’objectifs, en matière d’énergie. Le point a été fait récemment, et les objectifs réévalués.
    – En ce qui concerne la part des énergies renouvelables, elle devait atteindre un niveau global de 12 % en 2010, on atteindra 10 %, avec des performances variées.
    L’ Allemagne pulvérise ces objectifs et prouvent qu’ils n’ont rien d’irrationnels ou de passéistes. 12.5 % dés cette année.
    – Progrès surtout tangible dans l’électricité, 19 % en 2020. Mais il ne faut pas oublier que les électriciens freinent particulièrement toute tentative de faire baisser la consommation.

    – Les progrès sont lamentables en chauffage, climatisation, où le potentiel est le plus élevé et énorme. Considéré comme le "géant endormi" ces dépenses de chauffage et de climatisation vont devoir faire l’objet d’un traitement particulier.
    – l’objectif pour les carburants industriels issus de l’agriculture sont maigre. 3 pays seulement dépassent 1 %. Comme l’ éthanol est simplement un additif à l’essence et ne peut la remplacer, on voit la modicité de la performance.
    La moralité de l’histoire : on a donc commencé, mais pas là où c’était le plus rentable et le plus efficace. De plus, un discours lénifiants "tout va bien, dormez braves gens", n’incite pas franchement à ce qui serait nécessaire : la mobilisation des énergies dans un but commun.
    La volonté de ne froisser personne, l’inertie, le manque de volonté des états, les fausses solutions (oui, mais nous, on a le nucléaire !), tout concourt à la stagnation plutôt qu’au mouvement, à la différence allemande, qui elle a décidé l’impulsion d’une nouvelle révolution industrielle.

  • America America HS ?

    America America HS ?

    Raffinerie95 % de capacités de productions des raffineries utilisées étaient espérés aux USA pour passer le mauvais cap de la driving season. On avait atteint 91, mais on n’atteindra jamais 95.
    C’est fini.
    La raffinerie de l’Ohio vient de s’arrêter net. Pour cause d’incendie.
    De plus le champ de Dalia, en Angola, vient de voir sa production divisée par deux, passant de 240 000 à 120 000 barils jours.
    C’était lui aussi un brut léger, facile à raffiner.
    La production du Nigéria a reculé de 17 % en deux ans. Là aussi, on voit donc que la "pacification" progresse nettement.

    Quand à la mer du Nord, elle a elle aussi des problèmes de pipelines.
    Non, décidément, les dieux n’aiment pas les empires finissant. Et puis pour que la saison se passe bien, il aurait fallu trop de chance partout, une conjonction de bonnes nouvelles. La main ne peut pas toujours être gagnante. Tout bon joueur sait cela.

    photo : Gnu free documentation license

  • America America…

    America America…

    Amerique_du_nordIl n’y a pas qu’en Europe que des "zélites", férues d’empires, délirent.
    En Amérique du nord aussi.
    En catimini, bien entendu (la démocratie, c’est bien, mais sans le peuple), l’empire étasunien s’étend. Après le succès évident en Afghanistan et en Irak, l’empire se replie donc sur quelque chose de plus vraisemblable : l’ Amérique du Nord.
    L‘union nord-américaine sera ratifiée d’ici un mois.
    Jusque là, le silence des médias nord-américains est assourdissant.
    90 % des personnes ignorent la conférence de Montebello au Québec qui aura lieu dans un mois.
    Le "partenariat" entrainera "l’intégration continentale".

    la souveraineté militaire déjà réduite notamment chez le voisin canadien, n’existera plus. la souveraineté nationale des états canadiens et mexicains sera réduite à néant. Les lois et règlements seraient alignés sur celle des états unis. La monnaie, le $ américain serait étendue aux deux voisins, en changeant de nom.
    La finalité ? Une seule. L’effacement de deux nations auraient comme conséquence simple de nourrir les USA en matières premières. Notamment énergétiques. Le Canada est structurellement excédentaire en électricité, bois, et autres matières premières. L’effacement signifierait un regain d’exploration minière et pétrolière au Canada.
    Reste deux inconnus. La réaction du Québec. L’effacement signifie aussi le coulage dans le moule nord américain. Quand au Mexique, son annexion pure, simple et totale avait été envisagé à plusieurs reprises : 1848, 1865, 1916. On se contenta de l’amputer de la moitié de son territoire, la moins peuplée.
    Les hommes politiques de ces époques en avaient conclues que c’était se mettre trop de problèmes sur le dos. Il est vrais que les hommes politiques actuels aux USA ont l’air d’aimer les problèmes, et notamment celles de minorités ethniques latinos multipliées par 4.
    Mais il est vrai que dans l’optique des pétroliers, mettre la main sur ce qui reste de pétrole et sur le gaz mexicain, vaut bien cela.

  • Famines disettes : une affaire souvent politique II.

    Famines disettes : une affaire souvent politique II.

    Danse_macabre_2La famine et la disette ont largement disparue avant l’agriculture industrielle. La sureté alimentaire en Europe existait avant, et seule une idéologie libérale avait entrainé une baisse de la sureté alimentaire, visible pendant la guerre.
    Mais une autre composante de la donne est, et a été les moyens de transports.
    Partout, en tout temps, en tout lieu, ce qui a été en cause a été la capacité des autorités à aller chercher ailleurs les subsistances manquantes dans un lieu.
    Le seul problème vécu en Europe entre 1914/1945, était d’être dépendante, PAR CHOIX de l’extérieur, et d’être coupé de l’extérieur par la guerre.
    A ce niveau là, la mission du capitaine de Chambrun à Washington (juin 1940), dernier émissaire informel (il pratiquait le lobbying) du gouvernement Reynaud, portait sur deux aspects : convaincre le gouvernement US de ne pas cesser de soutenir la Grande Bretagne, malgré l’armistice français en vue. Le deuxième était l’approvisionnement. Ce dernier point fut débouté.
    Instrumentalisation clair de l’arme "N" comme Nourriture…

    De plus la mécanisation de l’agriculture après 1945 répond à la volonté plus de restructurer et d’américaniser des modes de productions pour obtenir des productions animales.
    Il s’ensuit un grand gaspillage (la production de calories consommables nécessite la consommation d’un grand multiple de calories fossiles), que l’on peut analyser comme le puisage dans un stock, par définition fini.
    On ne peut donc pas dire que la sureté alimentaire est récente.
    Ni même obtenue.
    Les céréaliers du bassin parisien ne doivent leurs résultats économiques qu’à coup de subventions, et au fait d’être un lobby efficace.
    Pas au fait d’être compétitifs.
    La rentabilité économique à l’heure est diamétralement opposée à la surface.
    Les petites exploitations arrivent à dégager des marges, pas les grosses.
    En même temps, abandonner comme le voulait Blair, la sécurité alimentaire est idiot. On a déjà vu ce que cela a donné.

    Reste que l’on peut clairement réfléchir à un mode de production français, beaucoup moins productiviste, demandant moins d’intrants. Ce n’est pas être archaïque, c’est être réaliste. Les grands agriculteurs ? Des gens gavés de subventions, et incapable de survivre sans. Leur modèle économique est donc dépassé.

  • Famines, disettes : une affaire souvent politique…

    Famines, disettes : une affaire souvent politique…

    Danse_macabre"Ne pas verser dans l’angélisme non plus, si les grandes récoltes font les grandes mauvaises récolte, on ne connait plus les grandes famines que nous ont apporté la traditionnelle agriculture biologique. Le courant éco-réac est si fort qu’on en oublierait qu’on en sort de l’argi biologique, et qu’elle a provoqué famines et disettes jusqu’au 20° siècle. L’agriculture prodctiviste a si bien fonctionné qu’on a oublié jusqu’au mot famine !".
    Erreur courante.
    On sait ce qu’il faut faire pour une économie agricole cohérente depuis le 16° siècle.

    C’est Olivier de Serres qui l’écrit dans "le théâtre d’agriculture et de ménages des champs". Le premier livre scientifique sur une organisation rationnelle des travaux agricoles. Olivier de Serres peut faire la réorganisation, parce que la population a fui les combats (on est, à l’époque en pleine guerre civile), la famine disparait de France avec l’état Louisquatorzien, et même l’incident climatique de 1709, ne crée pas la famine. En catastrophe, les récoltes de blé détruites par l’hiver sont remplacées par de l’orge. La destruction de la vermine permet les derniers beaux jours du règne. En effet, la récolte suivante est exceptionnellement bonne. Si j’en crois un des seuls auteurs populaires qui parle de son époque, le 18°siècle connait des "manques", comme celui qui laissera sa mère, "comme une ombre sans force", mais l’essor de la population ne peut se faire sans essor des productions. Nouvelles plantes (rechargeur d’azote), pomme de terre (mal vue par l’église : trop peu fatigante). En ce qui concerne la France, la sureté alimentaire est entière au début 19°. Les recettes d’ Olivier de Serres ont été appliqué, on a découvert le rôle de l’azote atmosphérique et le moyen de le piéger  et ainsi supprimer la jachère.
    Les famines et manques suivants dans le monde et le monde développé sont du à d’autres facteurs ;
    – volonté politique (Irlande, russie de la fin du 19°, Urss, Ethiopie), qui ont pour but de réduire des régions rebelles, mal vues, de réduire des populations, etc…
    – volonté économique : les cultures commerciales en Inde ont supplantés les cultures vivrières,
    – guerre, troubles politiques…
    On le voit la famine n’est guère un problème technique, mais un problème politique, de transport, ou autre…
     

  • L’agonie du libéralisme. II

    L’agonie du libéralisme. II

    P_lamy La clef du succès des trente glorieuses était un mix d’économie dirigé et d’initiative économique. A l’heure actuel, il est difficile de cacher les méfaits du libéralisme.
    Appauvrissement des sociétés, effondrement des balances commerciales, assymétrie de la mondialisation : 10 % de croissance pour les uns, 2 % (surestimés) pour les autres, 100 de ventes à la Chine pour 600 d’achats aux USA, 100 pour 300 en Europe.
    La relance du cycle de Doha par P Lamy pue l’entêtement, l’esprit borné, faux et le refus de toute évaluation.
    Mais le protectionnisme qui était l’apanage d’extrême gauche et d’extrême droite va ressortir du bois.
    Pour quelle raison ? D’abord parce que les économies largement dirigées des pays du tiers monde ont de l’appétit pour tous les joyaux industriels occidentaux, particulièrement allemand. Ensuite parce que le libéralisme ne pouvait fonctionner que dans l’abondance des ressources, notamment énergétiques, mais aussi alimentaires. Pour l’alimentaire, c’est largement fait. Un certain nombre de pays se referment.

    L’Ukraine se refuse à exporter son grain. Pour l’énergie cela a été dit publiquement, et diffusé à la BBC :
    " Vous pourrez bien offrir n’importe quel prix pour le gaz, nous ne vous le fournirons pas".
    Exit le marché.
    Les seules questions intéressantes sont :
    Retour du protectionnisme à quelle échelle ?
    Tôt, ce sera européen, tard, ce sera national.
    Tôt, ce sera facile (désindustrialisation moins importante), tard, plus compliqué et plus national (désindustrialisation sévère).
    Mais la crise énergétique en sera le coeur.
    Libéraliser les échanges, dans quels buts ? Cela n’a d’intérêts que s’il y a excédents.
    Pour le commerce agricole, c’est largement emballé et pesé.
    La montée en puissance des carburants industriels va laminer et réduire à zéro les excédents…