Catégorie : actualités

  • France: un appareil de production faiblement sollicité dans l’industrie manufacturière

    France: un appareil de production faiblement sollicité dans l’industrie manufacturière

    L'INSEE publie les résultats de son enquête trimestrielle sur les perspectives à attendre dans l'industrie manufacturière en France. Il apparaît une puissante divergence entre l'évolution du solde des opinions des chefs d'entreprises qui semble franchement s'améliorer et la charge réelle des ateliers qui demeure toujours aussi faible (FIG.). Effectivement, c'est moins pire qu'il ya 6 ou 9 mois, ce que traduit le solde des opinions, mais ce n'est toujours pas terrible, ce que montre le graphique. L'industrie française évolue, pour l'instant, dans un contexte en "L" de reprise molle, sans ressort réel. Tout cela est fort inquiétant pour l'avenir industriel de notre pays.

    Industrie-manufact-trim-2010-01

    LIRE le CR d'enquête de l'INSEE.

    Le 27 Janvier 2010

  • Siemens: les entrées de commandes trimestrielles illustrent les difficultés que rencontre l’industrie allemande

    Siemens: les entrées de commandes trimestrielles illustrent les difficultés que rencontre l’industrie allemande

    Siemens-2010-T1 Siemens, prototype de la grande industrie conquérante allemande rencontre certaines difficultés à collecter de nouvelles commandes. Au cours des trois derniers mois qui constituent pour Siemens le premier trimestre de l'exercice décalé 2010, ses entrées de commandes à 19 milliards d'euros ont affiché un recul global de 15% par rapport à celles d'il y a un an (FIG.). Sa division "Industrie" affiche un recul des commandes de 16% avec des secteurs fortement impactés comme sa partie "Industry Solutions" qui recule de 36%, à côté d'un secteur éclairage "Osram" qui progresse de 3%. La division "Energie" avec des commandes en recul de 19% affiche elle aussi des résultats très contrastés avec un recul de 49% des commandes d'équipements de types "Fossil Power Generation" et une superbe avancée de la partie énergies renouvelables qui voit ses entrées de commandes être multipliées par 2,4. Commandes de près de 1,6 milliards d'euros qui correspondent majoritairement à l'activité éoliennes offshores de Siemens dont nous avons déjà parlé ici.

    Malgré ces entrées de commandes un tantinet faiblardes, Siemens voit tout de même son carnet de commandes se gonfler,  pour atteindre 83 milliards d'euros, en raison de facturations trimestrielles elles aussi en retrait à 17,4 milliards d'euros. Les scores affichés par Siemens sont généralement pénalisés de 3% en moyenne par les taux de change, illustration de la valorisation de l'euro. La partie renouvelable se distingue par un effet devise négatif de 14% (Livre Sterling?). Ces données illustrent parfaitement le fait que la reprise de l'activité économique en Allemagne est très progressive. Effet de la valorisation de l'euro? Effet d'une reprise mondiale hors Asie encore incertaine? Doutes sur des besoins en énergie croissants dans les années à venir? Surcapacités chez les clients potentiels? Sûrement un cocktail de toutes ces raisons qui conduit à cette reprise languissante.

    LIRE le papier détaillé de Siemens d'où sont extraites ces données.

    Le 26 Janvier 2010.

  • Impressionnante stratégie de Panasonic dans le domaine des systèmes relatifs à l’énergie

    Impressionnante stratégie de Panasonic dans le domaine des systèmes relatifs à l’énergie

    Panasonic-AC-DC-2009 L'absorption de Sanyo par Panasonic, avec l'apport d'une solide activité dans les modules photovoltaïques et avec la consolidation du business batterie des N° 1 et 2 japonais, constitue une formidable opportunité pour ce Groupe de repenser sa stratégie des systèmes dans le domaine de l'énergie. Cette réflexion stratégique conduit les dirigeants de Panasonic à énoncer cinq axes majeurs qu'il n'est pas anodin d'analyser.

    1- Le premier de ces axes concerne les "éco solutions" portant sur la maison, les immeubles et même étendues aux villes au travers de "community grid" qui incorporeront les systèmes énergétiques Panasonic, produits phares de cette stratégie. Les dirigeants de ce Groupe raisonnent SYSTEME complexe à forte valeur ajoutée et non COMPOSANT. Ceci me semble être fondamental pour une industrie évoluant dans un pays fortement développé.

    2- Puis vient la décision d'investir massivement (un milliard de dollars entre 2011 et 2016) dans la technologie photovoltaïque HIT de Sanyo afin de devenir le N° 1 japonais en 2013, donc devant Sharp, et être dans le TOP 3 mondial en 2016. Vaste challenge, mais qui s'inscrit dans l'approche globale définie précédemment.

    3- Dans les batteries Li-Ion l'objectif est simple: détenir plus de 40% du marché mondial en 2016, avec les deux marques Sanyo et Panasonic, pour atteindre un CA de plus de 10 milliards de dollars. Dans ce but, l'accent sera mis sur la commercialisation de batteries pour véhicules électriques et de celles dédiées aux applications domestiques. Nul doute que la réunion des deux plus grands constructeurs mondiaux de batteries et de leurs réseaux de sous-traitants va conduire à un Groupe d'une rare puissance dans ce domaine. Un tel rapprochement en Europe ou même aux USA eût été impensable. Mais les autorités japonaises connaissent bien la menace chinoise dans le domaine. La réunion des deux leaders nippons va permettre de faire faire un saut qualitatif à la technologie des batteries. Le jeu consistera alors à proposer des produits innovants que les Chinois ne sauront pas faire et de les contenir ainsi sur leur seul marché intérieur. Sorte de jeu de Go technologique.

    4- Vient ensuite un objectif beaucoup plus ambitieux et prospectif qui touche les futures technologies de transformation, de stockage et d'économie d'énergie au travers d'une Corporate Division transversale qui doit être créée cette année. Ce genre d'organisation permet de pousser des objectifs innovants et pas forcément immédiatement rentables au travers de Divisions orientées business et profit. C'est indispensable pour des Groupes qui préparent les solutions pour les décennies futures.

    5- Enfin Panasonic pense s'adresser au marché de la voiture écologique  ("eco-car market") avec des batteries économiques (?), des pompes à chaleur à faible consommation pour le conditionnement d'air et des chargeurs efficaces. Cette réflexion illustre que le marché de la voiture électrique pour Panasonic n'en est qu'à ses balbutiements. Bien des innovations et des offres commerciales sont à venir avec une part de marché qui s'élargira et des coûts décroissants qui devront accompagner ce mouvement.

    LIRE en détail ce résumé de la stratégie de Panasonic.

    Le 25 Janvier 2010

  • Les cours du pétrole prendraient-ils mieux en compte les fondamentaux d’un marché déprimé?

    Les cours du pétrole prendraient-ils mieux en compte les fondamentaux d’un marché déprimé?

     Des milliards de dollars sont investis en papiers indexés sur les cours du maïs, du soja, de l'aluminium, du nickel, du pétrole, de l'essence ou du gaz naturel. Ces fonds sont soit empruntés à taux zéro à la FED, soit proviennent des liquidités des instances financières ou des fonds de pensions et, pour une faible part, des acteurs économiques qui désirent se couvrir contre les fluctuations extravagantes des Marchés. Le durcissement politique de la position d'Obama, annonçant de possibles limitations dans l'utilisation des fonds du système bancaire dans ses activités d'investissements pour compte propre, rend les marchés nerveux. Il est peut-être revenu le temps de regarder à nouveau et avec attention les fondamentaux des marchés. Alors les cours du gaz naturel, stimulés par une forte demande qui a doublé depuis le début du mois de Janvier aux Etats-Unis et une baisse spectaculaire des stocks, conséquence de la vague de froid, se maintiennent aisément vers les 6$ /MMBTU, venant d'un plus bas de 2.5 $/MMBTU au mois de Septembre dernier.

    Raffinage-US-taux-2006-2009 

    Inversement, la demande en produits pétroliers est toujours aussi faible aux Etats-Unis et dans l'ensemble des pays de l'OCDE, entraînant de très faibles activités de raffinage (FIG.) qui poursuivent leur déclin, sur fond de stocks spéculatifs pléthoriques officiels ou flottants. Dans son rapport du mois de Janvier (page 42) l'OPEP évoque toujours l'existence à fin Décembre de 100 millions de barils de produits raffinés et 50 millions de barils de pétrole brut stockés dans des tankers amarrés pour une large part en Europe et dans le Golfe du Mexique. Alors il est possible d'assister à un retrait important des cours durant cette deuxième partie du mois de Janvier. Malgré des prévisions de notre ami Jeffrey Currie de Goldman Sachs qui annonce des tensions entre offre et demande de pétrole pour 2011, en raison du ralentissement des investissements des Groupes pétroliers; malgré un avis qualitativement de même nature provenant de Christophe de Margerie, mais qui ne précise pas la date d'apparition de ces tensions, le Marché du pétrole est pour l'instant déprimé. Le brut WTI a tout naturellement perdu 3$ par baril dans la semaine et le Brent a fait encore plus fort en lâchant 5$/baril. Cela confirme l'observation empirique qui veut que le mois de Janvier soit une mauvaise période pour les cours du pétrole. Une poursuite de ce retrait des cours la semaine prochaine, sur fond de valorisation du dollar, doit être sérieusement envisagée. Un pétrole qui reviendrait autour des 65$/baril serait un bienfait pour la reprise de l'économie mondiale mais il n'est pas sûr que la spéculation se dégonfle jusque là. Elle attend toujours, d'après Goldman Sachs, 90$/baril en 2010 et 110$ en 2011, les bonus sont en jeu.

    Le 23 Janvier 2010

  • GE, Züblin et RWE décident de lancer un démonstrateur de stockage par compression quasi adiabatique d’un GWh

    GE, Züblin et RWE décident de lancer un démonstrateur de stockage par compression quasi adiabatique d’un GWh

    La compression adiabatique (sans perte de chaleur) de l'air est un des moyens de stockage de l'énergie du futur. Il avait été mentionné son utilisation pour la récupération d'énergie au freinage, comme moyen de stockage par les véhicules lourds à arrêts fréquents, de style benne à ordure, proposée par Bosch (LIRE). Il est facile de montrer graphiquement que ce mode de stockage est 50% plus efficace que le stockage isotherme obtenu en laissant se dissiper la chaleur de compression de l'air. General Electric est sûrement le plus avancé aujourd'hui dans l'étude des technologies (turbines, compresseurs à très hautes températures) nécessaires à la mise en oeuvre de ce mode de stockage de l'énergie dans des réservoirs souterrains, creusés au sein de gisements de sel. Il existe à ce jour deux unités qui utilisent la compression d'air pour stocker l'énergie dans des cavernes de sel: la centrale de Huntorf (290MW) à côté de Brême en Allemagne et celle de McHintosh (110MW) dans l'Alabama. Les deux unités utilisent l'air comprimé pour alimenter une turbine à gaz qui présente alors un excellent rendement, le travail de compression de l'air étant déjà fourni.

    CAES-ADELE

    L'objectif de GE, Züblin et RWE, au travers du programme ADELE, est de réaliser un stockage par compression d'air quasi adiabatique qui se dispenserait de la turbine à gaz. Pour cela, en heure creuse, la chaleur de compression de l'air qui atteint les 600°C, serait stockée dans de grands échangeurs calorifugés disposés en surface contenant des céramiques (FIG. représentés en rouge, les cavernes non représentées sont au dessous de l'installation), l'air arrivant ainsi dans les cavernes sous-terraines à 40°C sous une pression max de 70 bars. Lors de la demande de puissance, l'air sous pression en repassant par les échangeurs, se réchauffe à nouveau et alimente ainsi directement une turbine sans apport de combustion de gaz naturel.

    GE qui doit fournir la partie compression et turbine, l'allemand Züblin responsable des échangeurs et l'électricien RWE ont signé un accord pour développer une unité de démonstration d'un GWh et de 200 MW de puissance qui présentera donc une autonomie de 5 heures à pleine charge. Cette unité devrait être opérationnelle en 2013.

    Dans ce projet la part la plus complexe provient de la température de l'air de 600°C qu'il faut atteindre et maintenir, ceci suppose la mise en oeuvre de matériaux réfractaires sophistiqués. 

    VOIR une animation sur cette très intelligente approche technologique de stockage d'énergie.

    LIRE le communiqué de RWE.

    Le 22 Janvier 2010

  • Un marché du pétrole incertain mais ayant conscience d’avoir trop poussé le bouchon

    Un marché du pétrole incertain mais ayant conscience d’avoir trop poussé le bouchon

     Dans ce marché hyper manipulé des produits pétroliers l'incertitude prévaut. Incertitude sur les cours du dollar contre les autres monnaies, avec un USDX qui s'est fortement valorisé en Décembre mais qui depuis à reperdu du terrain. Incertitude sur l'évolution de la régulation des Marchés avec un Gary Gensler, Chairman de la CFTC, qui après avoir complètement retourné sa veste depuis l'arrivée d'Obama, prêche la standardisation et la cotation des dérivés over-the-counter (OTC) aux travers de chambres de compensations à mettre en place. Lumière bien mal venue sur ces 300 mille milliards de dollars de papier pour certains qui préfèrent travailler dans l'ombre. Incertitude sur une reprise économique annoncée mais qui semble vouloir se faire attendre. Tout cela n'est pas très favorable à l'établissement d'une tendance nette sur les cours. Alors les opérateurs ont joué le "Rallye de la Première Neige" classique. Les frimas arrivant, tout le monde veut remplir ses cuves de mazout, alors les cours du fuel flambent et tirent ceux du pétrole. On a vu alors les cours du WTI et même ceux du Brent dépasser les 80 dollars le baril pour même franchir les 82 dollars à New York à la fin de la semaine dernière. Mais rien, à part la neige, ne pouvant justifier cette poussée de fièvre il a bien fallu se replier sur un 78 dollars le baril de WTI hier. Il y a deux ans à la même époque les cours étaient allés friser les 100 dollars le baril (FIG.) pour retomber durant le mois de Janvier. C'est un mois traditionnellement calme, on y attend la fin de l'hiver dans l'hémisphère nord et les opérateurs fourbissent les armes pour la reprise de printemps.

    Cours-WTI-2ans-2010-01

    Pour un nouveau rallye sur le pétrole il faudra donc attendre le mois de Février. Les Pythies du Pétrole vous parleront alors de reprise de l'économie, du boom chinois, de l'épuisement des ressources…du classique somme toute, pour dégager quelques milliards de dollars de marges et préparer les bonus de l'année suivante. 

    LIRE un papier de Gensler récent sur sa vision d'organisation des marchés des OTC.

    Le 16 Janvier 2010
     

  • Le fossé entre production électronucléaire et consommation d’électricité s’élargissant, la France métropolitaine voit le solde des échanges se dégrader

    Le fossé entre production électronucléaire et consommation d’électricité s’élargissant, la France métropolitaine voit le solde des échanges se dégrader

    Rien ne va plus dans l'équipe de France du Nucléaire, non seulement elle se fait planter sur des appels d'offres face aux Coréens, mais en plus elle est incapable de produire, à la maison, les quantités d'électricité nécessaires à satisfaire la demande énergétique de ses concitoyens. L'aventure nucléaire française, élément industriel de l'identité de notre pays, va-t-elle finir en eau de boudin? Une Commission dirigée par François Roussely, ancien patron d'EDF a la charge de réfléchir sur les problèmes de la filière française et de faire le point sur l'état de la concurrence mondiale. En attendant ses propositions, il faudrait tout de même regarder les médiocres performances opérationnelles hexagonales qui à fin Décembre 2009 affichent un déficit grandissant de la production nucléaire par rapport à la demande en énergie électrique (FIG.I). Cet éventail qui s'élargit rend l'observateur perplexe. Existe-t-il une seule entreprise au monde qui pourrait espérer bâtir une stratégie mondiale ambitieuse et efficace sur la base de performances opérationnelles quotidiennes médiocres dans son pays? Il n'en existe pas et c'est là un des grands problèmes actuels d'EDF et de son patron que son prédécesseur lui a généreusement légué.

    Generation-nucleaire-cumul-2008-2009-12

    Alors la demande croissant, faute de réel réchauffement attendu, la production nucléaire chancelant sous le poids du vieillissement d'installations en mal de maintenance, le Français moyen assiste à la chute inexorable du solde des échanges d'électricité de son pays avec les pays voisins (FIG.II).

    Solde-mensuel-2009-12

    Autoriser l'implantation de quelques centrales au gaz à cycle combiné en France apparaît à ce jour comme absolument indispensable. La demande solvable est là, mais faudra-t-il attendre on ne sait quel lendemain d'élection pour voir ces autorisations accordées! Notre pays si vif pour passer commandes de dizaines de millions de vaccins, se traîne pour adapter son outil de production d'électricité. Prendrait-il trop de précautions?

    LIRE le rapport mensuel de RTE

    Le 14 Janvier 2009
     

  • Un Groupe industriel peut-il durablement maintenir une politique de R&D efficace dans un pays où il ne produit pas?

    Un Groupe industriel peut-il durablement maintenir une politique de R&D efficace dans un pays où il ne produit pas?

    Le débat actuel portant sur la politique industrielle du Groupe Renault présente un intérêt majeur: il offre la possibilité d’une réflexion nationale sur ce que doit être la politique industrielle de notre pays. De nombreux économistes soutiennent qu’une délocalisation des productions dans les Zones à monnaies et salaires faibles ne serait que profitable pour Renault et que ce ne serait pas un handicap majeur pour notre pays, dans la mesure où le Groupe maintiendrait sa R&D en France. Ce ne sont pas les « productions en France » qui sont importantes, ce sont les « Groupes Industriels français ». Cette affirmation venant d’économistes de grand renom que l’on peut écouter sur BFM par exemple, semble frappée de bon sens. Les tâches ingrates de production dehors, les tâches nobles de R&D chez nous!

    Mais dans ce beau schéma il y a un hic majeur qui est le suivant: Renault n’est pas une entreprise de logiciels ou de téléphonie dont on peut définir les algorithmes à la Google et sous-traiter la production du hard en Asie. Un constructeur de voitures et sa nébuleuse de sous-traitants sont des industries de transformation de la matière. Certes les logiciels jouent un rôle de plus en plus important dans la conception d’un véhicule, mais une très large part est encore consacrée à la transformation d’une ou plusieurs sources d’énergie en mouvement mécanique maîtrisé. L’industrie sans usine (factoryless) à la Tchuruk a montré ses limites, il suffit de regarder le cours de l’action Alcatel qui devient de plus en plus topless.

    Une équipe de R&D n’est efficace dans une industrie de transformation que si elle confronte ses travaux et ses réalisations au Juge de Paix qu’est l’Usine de Production. La définition des nouveaux produits et des nouveaux process industriels sont intimement liés. Ils voient leur aboutissement, réussi ou loupé, en Usine sur les lignes. Seule l’expérience cumulée des équipes de process et de produits est porteuse de progrès. Les retours d’expérience des ateliers sont irremplaçables pour corriger ou amender. Peut-on imaginer un Toyota qui a mis plus de dix ans à maîtriser la technologie hybride sans usine au Japon? Renault affirme dans un communiqué qui fait le point sur sa situation industrielle en France, qu’il y produit 25% de ses véhicules et qu’il y consacre 86% de ses dépenses d’ingénierie. De tels ratios sont excellents, un quart des véhicules produits, les plus sophistiqués, les plus innovants semble être une fraction nécessaire et suffisante pour que la base historique du Groupe joue à fond son rôle de pôle européen de progrès. Il ne faut pas oublier que pour l’instant une grande part de l’innovation du Groupe provient de son alter-ego Nissan au Japon.

    Cet exemple montre que la politique industrielle est une chose trop complexe pour être confiée aux politiques, mais qu’un engagement ferme de Renault sur sa volonté de transférer les technologies japonaises de véhicules électriques et de productions de batteries en France est une grande chance pour notre pays. Le Groupe se doit de posséder des Unités de Productions en France mais il doit aussi pouvoir faire progresser librement ses technologies sans être entravé par la démagogie de quelques politiques, fussent-ils au plus haut de la hiérarchie de l’Etat.

    Production-industrielle-2009-11 

     Le communiqué de Renault rappelle que sur les 1400 euros de handicap par voiture produite en France par rapport à celle produite en Europe de l’Est, 750 euros représentent des charges sociales. Ne serait-il pas venu le temps de repenser l’assiette de ces charges? C’est politiquement plus ardu à résoudre. La performance industrielle de la France est, il est vrai tellement florissante, qu’on ne comprendrait pas pourquoi nos dirigeants se décarcasseraient pour des broutilles, de plus, électoralement risquées (FIG.) 

    LIRE la situation industrielle de Renault en France sur un site accessible aux pékins de mon genre, l’accession au site media-renault.com étant réservée à l’élite.

    Le 14 janvier 2010

  • Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    L'Energy Information Administration vient de publier le résultat des consommations de pétrole des pays membres de l'OCDE au mois de Septembre dernier. Les spécialistes attendaient un résultat peu probant en raison de la référence de Septembre 2008 qui avait été impactée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Effectivement les consommations américaines du mois, bien que faibles, sont ressorties à 524 mille barils/jour de pétrole consommées de plus en Septembre 2009 par rapport à celles du même mois 2008. Mais les faibles consommations européennes (-1154 kbl/j), japonaises (-191 kbl/j) et coréennes (-124 kbl/j) ont porté le bilan global sur le mois vers une franche décroissance des consommations par rapport au même mois de 2008, en affichant un retrait de 896 kbl/j.

    Le suivi de la consommation cumulée de pétrole sur 12 mois glissants permet de noter que depuis la valeur maximum du mois d'août 2005 (49,9 millions de barils/jour) les consommations cumulées à fin Septembre 2009 atteignaient 45,7 millions de barils/jour, soit une baisse de 8,3% en quatre ans (FIG., échelle de droite).

    Conso-OCDE-cumul-2005-2009-09

    Ces résultats montrent que les consommations de pétrole des pays OCDE étaient encore globalement en baisse à l'entrée dans l'automne. Malgré un hiver 2009-2010 qui semble vouloir être rigoureux, rien ne permet aujourd'hui d'avancer, contrairement aux annonces des diverses officines de prévisions, que ces consommations OCDE reprendront en 2010. En toute logique, les Agences devraient revoir leurs volumes 2010 à la baisse, ce que peut-être anticipent les marchés en retrait après les hausses traditionnelles liées aux intempéries hivernales.

    CONSULTER les données de l'EIA

    Le 12 Janvier 2010.
      

  • Après une chute de 6% en 2009, la consommation mondiale d’aluminium devrait croître de 10% en 2010

    Après une chute de 6% en 2009, la consommation mondiale d’aluminium devrait croître de 10% en 2010

     Le grand producteur mondial d'alumine et d'aluminium Alcoa vient de publier ses résultats du quatrième trimestre qui ne sont globalement pas bons, malgré un record de production d'alumine, essentiellement vendue à ses concurrents. Les ventes d'Alcoa en produits laminés et en produits usinés ont été ralenties en fin 2009 par le marasme dans l'aéronautique mais aussi par la mévente de turbines pour centrales électriques dans le monde. Cette situation fait estimer pour 2009 la consommation mondiale d'aluminium de première fusion aux environs des 35 millions de tonnes, affichant ainsi une chute globale de 6%, tirée vers le bas par les consommations américaines, européennes et russes en chutes de 15%, ceci malgré une progression chinoise de 4% (FIG.I, barres bleu-clair).

    Pour 2010 Alcoa estime une consommation mondiale d'aluminium de première fusion qui devrait être en croissance globalement de 10% à 38,5 millions de tonnes (FIG.). La moitié de cette croissance proviendrait de la demande chinoise qui avec 16,1 millions de tonnes représenterait alors 42% de la consommation mondiale.

    FIG.I : La consommation mondiale d'Aluminium de première fusion devrait atteindre 38,5 millions de tonnes en 2010

    Aluminium-2009-2010

    Les capacités de productions mondiales resteraient excédentaires avec des stocks qui étaient importants en fin d'année 2009 (FIG.II), stimulés par une courbe à terme en contango qui pousse les achats spots et les reventes à terme, phénomène semblable à celui concernant les produits pétroliers.

    FIG.II les stocks mondiaux d'aluminium atteignaient 65 jours de consommation à fin Octobre 2009:

    Aluminium-stocks-2009-10

    CONSULTER la présentation d'Alcoa d'où sont tirées les figures.

    Le 12 Janvier 2010