Catégorie : actualités

  • L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans

    L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans

    Le Directeur Général du Groupe Renault, Patrick Pelata, vient d'être convoqué par notre sympathique et compétent Ministre de l'Industrie pour lui rendre compte des vues de sa Société sur l'avenir de la construction automobile en France. Visite protocolaire de pure forme durant laquelle l'industriel va répéter au représentant de l'Etat que les coûts industriels français sont incompatibles avec les prix bas du marché, que des réformes structurelles sont indispensables pour alléger les charges des industriels, mais qu'il ne veut pas brutalement réduire les feux, malgré la disparition programmée de la prime à la casse. Développer un pôle véhicule électrique en France est une proposition que Renault a déjà formulée et qui rend l'entreprise difficilement attaquable sur sa stratégie et sa mise en oeuvre.

    Industrie-INSEE-1990-2009 

    L'INSEE vient de publier les statistiques industrielles du mois de Novembre qui vont dans le bon sens, avec une activité en croissance de +1,6% pour l'Industrie manufacturière par rapport à celle du mois précédent (FIG., courbe violette). Elle est tirée en particulier par la construction automobile (courbe rouge) qui affiche un +8,5% succédant à un -6,1% du mois précédent. Tous ces chiffres sont bien sympathiques mais ils oublient de dire que l'industrie automobile se situe 30% plus bas que ce qu'elle affichait en moyenne en 2005 et que l'industrie manufacturière est en moyenne en repli de 10%, le tout sur un fond d'entrées de commandes assez déprimé.

    Le vrai débat que les Français devront un jour aborder, après les généralités confuses sur l'Identité Nationale, portera sur la volonté de notre Nation à rester industrielle et innovatrice. Il y a là une question de fond à laquelle, pour l'instant, la réponse de fait, par les comportements de nos concitoyens et par les lois qui les régissent, est franchement négative.

    LIRE l'info rapide de l'INSEE.

    Le 11 Janvier 2010

  • Volkswagen et Alstom profitent des largesses fiscales de l’Administration Obama pour leurs nouvelles usines américaines

    Volkswagen et Alstom profitent des largesses fiscales de l’Administration Obama pour leurs nouvelles usines américaines

     Installer des unités de production à Chattanooga dans le Tennessee présente un double intérêt pour les industriels européens. Ils produisent tout d'abord en Zone dollar pour le grand marché américain et ils peuvent profiter des largesses fiscales de l'Administration Obama dans le cadre du "Recovery Act". Parmi les nombreuses entreprises qui viennent de se voir allouer récemment une enveloppe globale d'avoirs fiscaux de plus de deux milliards de dollars par le DOE, il est possible de noter les 150 millions de dollars accordés à Volkswagen pour sa nouvelle usine de Chattanooga (FIG.) dans laquelle VW va pouvoir produire jusqu'à 150 mille véhicules de plus par an destinés au marché US à partir de 2011. Sur le continent nord-américain VW possède des usines au Mexique. Les constructeurs allemands ont décidé de localiser tout ou partie de leurs productions en Zone Dollar pour servir le marché américain. Il est possible de noter également les 63 millions de dollars dont va bénéficier Alstom pour sa nouvelle usine qui va produire de grosses turbines à vapeur qui pourront atteindre les 1700 MW et destinées à rétrofiter ou équiper en première monte des centrales nucléaires ou hydrauliques. L'Administration Obama ne refuse rien aux entreprises européennes qui veulent venir s'épanouir aux Etats-Unis.

    VW-Chattanooga 

    CONSULTER la liste des projets retenus et les montants alloués lors de ce dernier train de mesures fiscales de relance de l'économie américaine.

  • Les entrées de commandes à l’industrie en Europe se traînaient dans les bas-fonds au mois d’Octobre

    Les entrées de commandes à l’industrie en Europe se traînaient dans les bas-fonds au mois d’Octobre

    Eurostat, comme il le fait depuis des lustres, compare les entrées de commandes à l'industrie en Europe d'un mois sur l'autre et lance ainsi des messages parfois très optimistes, parfois moins allants, au gré de ces micros variations. En fait, ces variations n'ont que bien peu de significations et ne traduisent pas le caractère alarmant de l'état de l'industrie en Europe. Le seul message qu'Eurostat devrait passer aux politiques qui nous dirigent est le suivant: les entrées de commandes à l'industrie européenne au mois d'Octobre ont baissé de 28% par rapport à celles d'il y a deux ans. En effet, elles ont baissé de 12 à 15% entre Octobre 2009 et Octobre 2008 (TAB.), mais il ne faut pas oublier qu'elles avaient baissé de 15 à 17% entre Octobre 2008 et Octobre 2007. Le bilan sur deux ans est sans appel!

    Entrees-commandes-2009-10

    Une fois de plus cet indicateur avancé des entrées de commandes montre l'état de délabrement de l'industrie européenne. Il n'est pas vrai que l'industrie allemande, réputée si dynamique, soit en phase de redressement. Le monde a de moins en moins besoin de la technologie allemande pour se développer, on trouve aussi bien ailleurs et beaucoup moins cher. Quand aux clients européens ils se font de plus en plus rares, au fur et à mesure des transferts d'activités vers des zones monétaires plus favorables.

    Il faut donc être très pessimiste sur l'activité industrielle européenne en ces débuts de 2010. De telles nouvelles devraient tout de même participer à l'affaiblissement de l'Euro contre les autres monnaies.

    LIRE le communiqué d'Eurostat.

    Le 7 Janvier 2010

  • Les choix et les modes de consommation des nouvelles générations bousculent les marchés traditionnels

    Les choix et les modes de consommation des nouvelles générations bousculent les marchés traditionnels

    Les économistes distingués, les sociologues et autres scientifiques en charge de l'étude des évolutions des comportements humains en relation à la démographie commencent à percevoir que la crise que le monde vient de traverser n'est pas qu'un simple soubresaut économique habituel. Au dessous de la crise économique et financière se cachent de profonds bouleversements au sein des mentalités des nouvelles générations. Ces phénomènes liés à l'urbanisation croissante des populations, à l'abandon de certaines valeurs traditionnelles, à la meilleure compréhension d'un monde globalisé font l'objet d'études approfondies de la part des scientifiques en charge de percevoir les prémices de tels phénomènes mais aussi de la part des équipes Marketing en charge de l'élaboration des politiques produits de leurs boutiques. Les modes de pensée évoluent, la hiérarchisation des valeurs est chamboulée et finalement les modes de consommation se transforment en profondeur. Souligner cette évidente généralité ne présenterait que peu d'intérêt si certains indicateurs, en train de changer de signe ou de grandeur, n'illustraient pas de façon spectaculaire l'ampleur de ces phénomènes. Le belge Ron Lesthaeghe a réalisé de profondes études sur le phénomène de "Seconde Transition Démographique" lié aux modes de vie des nouvelles générations et de leur impact sur les choix politiques lors de l'élection pour le deuxième mandat de G. Bush. On attend bien sûr la même étude pour analyser l'élection d'Obama. Le comportement des jeunes Japonais fait également l'objet de recherches intenses et les constructeurs de voitures voudraient comprendre pourquoi les jeunes nippons vivant dans les grandes métropoles, ne veulent plus se laisser piéger par la possession d'une voiture. Les Etats-Unis connaissent eux aussi ce phénomène comme le montre la baisse continue des titulaires du permis de conduire parmi la population des 16-19 ans (FIG.I), ce qui fait dire à L.R. Brown que la voiture n'est plus l'objet préféré de socialisation des adolescents américains, ce sont maintenant d'avantage Internet et le Portable.

    Teenagers-permis de conduire

    La baisse impressionnante des achats de voitures aux Etats-Unis (LIRE) est probablement en partie liée à ces phénomènes d'urbanisation et de moindre importance apportée au statut social que confère la possession d'une "caisse". Une conséquence de cette désaffection est la toute nouvelle baisse du Parc Automobile américain, les mises en déchets de 14 millions de véhicules dépassant largement les 10,4 millions de véhicules immatriculés en 2009 (FIG.II). Compte tenu de la lenteur de la reprise du marché automobile et de la persistance attendue de la mise au scrap des vieux véhicules, cette baisse du Parc Automobile américain va se poursuivre dans les années à venir.

    Parc-US-1991-2009

    Ces observations ainsi que la baisse de la consommation d'énergie aux Etats-Unis (LIRE) sont indicatrices du chamboulement en cours des comportements d'une part de la population américaine qui comprend peut-être que le modèle basé sur le gaspillage des biens est définitivement révolu.

    VOIR les travaux de Ron Lesthaeghe et LIRE le papier de Lester R. Brown sur le sujet.

    Le 6 janvier 2010

  • Les ventes unitaires de voitures américaines, devenues inférieures à celles de la Zone Euro, ont-elles connu leur étiage?

    Les ventes unitaires de voitures américaines, devenues inférieures à celles de la Zone Euro, ont-elles connu leur étiage?

    Après des ventes du mois de Décembre supérieures à un million d'unités, également réparties entre 4X4 et berlines, les ventes de voitures américaines semblent avoir connu leur étiage. En cumulé sur 12 mois mobiles ces ventes se sont effondrées de près d'un tiers sur les 18 derniers mois (FIG.I) pour finir l'année 2009 à 10,4 millions d'unités vendues.

    Ventes-voitures-USA-cumulées-2009-12

    Parmi les constructeurs américains, c'est Chrysler qui paie le tribut le plus lourd avec un retrait de 48% sur la période, suivi de GM qui voit ses ventes reculer de 40% (FIG.II). Ford sauve les meubles avec un retrait de 26% seulement et de 12% sur l'année 2009 en raison d'une timide reprise de ses ventes. Les marques allemandes limitent les pertes avec une chute de 20% sur la période considérée.

    Ventes-vehicules-cumul-2009-12

    Au rythme ou vont les ventes américaines, il se pourrait que les ventes cumulées sur les douze derniers mois remontent lentement vers les 12 millions d'exemplaires dans le courant de 2010. Cela veut dire que certains citoyens américains vont revenir lentement sur leur décision, prise en 2008 ou en 2009, d'espacer dans le temps leurs achats de véhicules neufs.

    Les ventes de véhicules qui avaient été sensiblement identiques en 2008 dans la Zone Euro et aux USA (12,8 millions d'exemplaires) ont donc fortement chuté aux Etats-Unis mais se seront accrues vers plus de 13 millions en Zone Euro en 2009. L'offre européenne commercialement agressive, parfois aidée fiscalement, et proposant des modèles économes en carburant, moins en décalage avec les attentes des consommateurs, peut expliquer cette inversion historique.
     

    Le 6 Janvier 2010
     

  • La forte poussée du fret aérien en Asie au mois de Novembre confirme le dynamisme de la reprise dans cette zone

    La forte poussée du fret aérien en Asie au mois de Novembre confirme le dynamisme de la reprise dans cette zone

     La mesure de la variation du fret aérien qui quantifie les variations de flux à caractère urgent ou important dans les échanges commerciaux, constitue un indicateur avancé de la conjoncture économique dans une zone considérée. L'IATA vient de publier les variations du mois de Novembre qui font apparaître une progression du fret aérien dans la Zone Asie-Pacifique de 15,5% par rapport à il y a un an. Cette référence située en pleine crise, étant éminemment instable il est préférable, en ce moment, de rapporter cette indicateur à la référence d'il y a deux ans qui était alors beaucoup plus stable. Il apparaît alors (FIG., courbe rouge) un puissant mouvement de rattrapage du fret de cette Zone qui devrait rejoindre, vers la fin de l'année, ses niveaux d'il y a deux ans.

    Inversement les variations de fret de la Zone Europe (Courbe violette) n'indiquent aucun mouvement de reprise net avec un fret aérien situé à -16% par rapport à il y a deux ans. Ce chiffre confirme les conclusions du mois précédent qui étaient très pessimistes sur les possibilités d'une reprise de l'activité économique en Europe au cours du printemps à venir. L'Europe s'endort sous les effets du puissant sédatif que constitue le taux de change de l'euro et sous l'emprise croissante de la concurrence asiatique qui devient de plus en plus autosuffisante. Européens, il va falloir se réveiller, même si c'est avec une formidable gueule de bois!

    Fret-aerien-asie-2009-11

    VOIR les chiffres de Novembre de l'IATA

  • La dette publique de la France à la fin du T3, s’était accrue de 173 milliards sur 12 mois

    La dette publique de la France à la fin du T3, s’était accrue de 173 milliards sur 12 mois

     Tel un cheval fou que plus rien ne contrôle, la dette publique de la France poursuit son inéluctable progression quadratique. A la fin du troisième trimestre 2009, nous dit l'INSEE, elle était en progression de 173 milliards d'euros par rapport à il y a un an, pour atteindre un montant de 1457 milliards d'euros. Plus des trois quarts du PIB annuel. Rien n'exclut, sinon de meilleures rentrées qu'attendues de l'impôt sur les Sociétés, que cette progression n'atteigne les 200 milliards en cette fin d'année. Il faudra attendre le Printemps prochain pour connaître le montant exact lors de la prochaine "info rapide" (sic) de l'INSEE. L'établissement des données statistiques officielles sont très lentes dans notre pays, les ordinateurs de l'Etat semblent ne pas vouloir faire leurs 35 heures de calcul hebdomadaire.

    Dette-publique-2009-T3

    LIRE le communiqué de L'INSEE

    Le 30 Décembre 2009 

  • Une sacrée bonne question : que peut-on retenir de l’an 2009 dans le domaine de l’énergie?

    Une sacrée bonne question : que peut-on retenir de l’an 2009 dans le domaine de l’énergie?

    Il est de tradition d'établir un bilan à la fin de l'année sur les évènements marquants retenus où les tendances de fond perceptibles. Il me semble important de réaliser cet exercice pour mesurer tout le chemin parcouru, au cours de l'année 2009, dans le domaine des énergies et de leur utilisation. Je retiendrai moins d'une dizaine de points importants.

    1 – Le fait marquant majeur de 2009 est la conviction partagée par tous les constructeurs automobiles que l'offre Marketing dans le monde doit s'appuyer maintenant sur les économies d'énergie, la traction électrique et le respect de l'environnement. Le revirement de Peugeot vers le petit EV de Mitsubishi, la présentation d'un véhicule diesel hybride consommant 2,4 litres aux cent kilomètres par VW au salon de Los Angeles, en disent long sur le renversement d'approche des marchés par les constructeurs. Up-Lite-VW-concept-2009  Il faut créditer aux comptes des grands constructeurs japonais (Toyota, Honda, Mitsubishi, Nissan) et à ceux de leurs partenaires constructeurs de batteries (Panasonic, Sanyo, GS-Yuasa, NEC), après de longues années de développement et d'optimisation,  de cette mise à disposition de nouvelles technologies hybrides ou électriques en faveur du transport routier. Le mouvement repris par l'ensemble des constructeurs asiatiques, européens et américains semble être irréversible. La Chine, forte de son industrie des batteries, déclare vouloir en particulier adopter la technologie électrique pour assurer une large part de son développement dans les transports individuels. Les premiers exemplaires d'EV qui vont apparaître en 2010 vont marquer le début d'une formidable aventure de plusieurs décennies qui va, peu à peu, substituer à l'essence ou au gasoil, l'électricité comme source d'énergie dans le transport routier. Un exemple de progrès dans l'efficacité énergétique et de substituabilité des sources d'énergie qui ramènera les angoisses des peak-oilers à leur juste mesure métaphysique.

    Dans le domaine des transports il faut noter les trop lents développements industriels et commerciaux des avions de nouvelle génération de type Airbus A380 ou Dreamliner B787 qui par leur large utilisation de matériaux composites vont faire faire un saut qualitatif au transport aérien commercial durant la prochaine décennie. L'annonce d'une nouvelle génération de réacteurs moins bruyants et moins gourmands en kérosène (Pratt & Whitney, CFM) destinée aux futures générations d'avions va également dans le bon sens.

    2 – le deuxième fait majeur est la conviction qu'ont acquise les Marchés de la disponibilité d'énormes réserves de gaz naturel encore inexploitées. Gaz conventionnels comme celui du Qatar ou de l'Iran, gaz un peu plus complexes à exploiter comme celui de la Mer de Barents de type Shtokman, gaz de Schistes bitumineux, de houille ou de sables compacts aux Etats-Unis rendus exploitables grâce aux forages horizontaux et à la fragmentation des roches par injection de solutions aqueuses. Cours-gaz-Henry-2009-12 Durant l'année les cours du gaz aux Etats-Unis se sont totalement effondrés jusqu'à 2.5 $/MMBTU au début du mois de Septembre. Ils sont remontés vers les 6$ depuis ce qui est équivalent, à quantité d'énergie comparable, à 35 $ le baril de pétrole. L'abondance de gaz naturel dans le monde, ses cours raisonnables, sa diffusion par gazoduc ou sous forme de GNL et son efficacité dans la génération d'électricité à l'aide des centrales à cycle combiné en font le champion potentiel des diverses énergies primaires accessibles et raisonnablement polluantes (deux fois moins que le charbon). Les Etats-Unis ont ravi la place de premier producteur de Gaz Naturel à la Russie. La politique de prix rigides indexés sur ceux du pétrole et les contraintes des accords de "take or pay" rendent le commerce de Gazprom avec ses clients européens assez difficile.

    3 – le troisième paramètre important est le redressement, en cours d'année, des cours du pétrole à des niveaux inattendus voisins des 80 $/baril dans un climat de faible demande, de stocks spéculatifs élevés, recensés ou flottants. Cours-WTI-2ans-2009-12 Certains traders estiment en cette fin d'année, les stocks flottants de pétrole brut et de dérivés vendus à terme, à des volumes proches de 150 millions de barils. Dans le courant de 2010 les deux tiers de ces réserves devraient disparaître. Ces niveaux de prix élevés des produits pétroliers ne sont pas favorables à la reprise économique mondiale et incitent les utilisateurs à moins consommer ou à mieux consommer. Ce paramètre est donc favorable à une baisse des consommations de pétrole attendue dans les pays de l'OCDE. Il se pourrait donc que la reprise des consommations de pétrole, en 2010, annoncée par l'Agence Internationale de l'Energie soit beaucoup plus modeste que prévue.

    4 – Il est possible de noter pour 2009 le piétinement du développement du nucléaire empêtré dans d'interminables mesures administratives au sein des démocraties occidentales. Par exemple, le sentiment peu favorable de l'Administration Obama envers la voie nucléaire peut permettre de pronostiquer que rien de bien décisif n'est à attendre aux USA dans ce domaine durant les trois ans à venir. Les piètres performances de nos champions français et de leur réacteur franco-allemand EPR trop lourd, trop cher, trop sophistiqué qui ont eu la bonne idée d'aller développer le premier prototype en Finlande, ne sont pas là pour nous rendre optimistes sur la filière de troisième génération. Seule une alliance plus formelle avec la branche nucléaire de Mitsubishi Heavy pourrait redonner des couleurs à une offre franco-nippone rénovée. Il est curieux de ne plus entendre parler du réacteur Atmea, réacteur de troisième génération de taille moyenne de 1100 MW normalement en cours de développement au sein de la JV AREVA-MHI.

    5 – La chute des prix des modules photovoltaïques est également un point marquant pour 2009. Les prix auraient été divisés par deux par certains fournisseurs par exemple, sous le coup de la concurrence mondiale dont la capacité de production est largement excédentaire. Cette situation a même conduit certains industriels allemands à se plaindre auprès des autorités administratives des prix de dumping pratiqués par leurs concurrents chinois. L'année 2009 aura été sauvée par une forte demande en Allemagne qui pourrait atteindre 4000 MW, soit 1300 MW de plus que pronostiqué, poussée par des annonces de réduction des prix des tarifs préférentiels dès 2010. En France, l'annonce de l'installation de First Solar à Blanquefort dans la banlieue de Bordeaux, sponsorisée par EDF EN est une bonne nouvelle. Rappelons que First Solar est le premier constructeur mondial avec une technologie en couche mince au CdTe. Toyota-chargeur Seules les technologies en couches minces, largement automatisables, arriveront à survivre dans les pays de l'OCDE. La Chine constitue dès à présent un puissant cluster du Silicium cristallin que seules des mesures protectionnistes des Etats arriveront à provisoirement endiguer. Pour comprendre l'avenir du photovoltaïque il faut se persuader que les modules photovoltaïques vont devenir des composants banalisés, certains parlent même de "commodities". Ce n'est pas sur leurs productions que les pays occidentaux doivent se battre, mais sur la définition de systèmes complexes "smart" qui associeront modules, batteries et traitement de l'information.

    6 – La concrétisation de vastes projets éoliens offshore en Europe du Nord (Grande-Bretagne, Allemagne,..) dominée par Siemens et le dynamique électricien Dong constitue également une donnée intéressante. Là également, c'est l'approche système qui prévaut, Siemens proposant à la fois les éoliennes mais aussi toutes les infrastructures permettant d'acheminer l'énergie électrique vers les réseaux existants. Le taux de charge de 40% (3500 heures/an) des éoliennes intervient de façon évidente dans le bilan financier des opérations. Siemens estime un marché éolien offshore en Europe du Nord autour de 70 GW, mais cet industriel pense que le marché mondial et en particulier asiatique va soutenir une croissance annuelle moyenne de 12% d'ici à 2030.

    7 – Le piétinement des développements de biocarburants de deuxième génération est un fait avéré. La crise venue, les divers sponsors ont regardé de plus près les rentabilités des projets et se sont retirés. Pour l'instant, les seuls projets rentables de biocarburants de deuxième génération semblent être ceux de Poet le leader mondial de l'éthanol de maïs. Pour ce dernier l'introduction d'une boucle utilisant les rafles de maïs est un investissement marginal rentable qui lui permettra d'accroître de 10 à 20% les volumes produits par chacune de ses usines. Sinon les procédés enzymatiques semblent stoppés par le coût trop élevé des enzymes et la faible teneur en alcool des jus fermentés. Les procédés Fischer-Tropsch sont arrêtés par leur complexité évidente. Seuls de futurs procédés de pyrolyse catalytique rapide qui transforment en une seule étape de la sciure de bois en une solution contenant des solvants organiques semblent posséder la simplicité indispensable pour pouvoir imaginer une usine de faible taille, rentable, alimentée par les déchets cellulosiques d'un canton. Il reste à développer et à valider industriellement ces nouveaux procédés.

    8 – L'inexorable croissance quadratique des émissions de CO2 dans le monde, liées à la combustion du charbon dans les centrales chinoises ou indiennes ne caractérisera pas que l'année 2009. En effet, elle risque de s'étendre sur une large partie du 21ème siècle. CO2-anthropique-1980-2009 La naïveté et le manque de clairvoyance du nouveau Président des Etats-Unis, l'incompétence de la Commisiion et la division stupide de l'Europe sur ces sujets, ne peuvent qu'encourager ces immenses pays à poursuivre, pénards, leur développement débridé. L'absence de politiques énergétiques claires aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe place nos pays occidentaux en position de faiblesse pour essayer de négocier quoi que ce soit avec la Chine et l'Inde. Il faut donc espérer un sursaut de nos Dirigeants pour lancer un vaste plan énergétique qui devrait reposer sur le démantèlement programmé sur deux décennies des centrales au charbon que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord. Seulement une fois ces actions programmées et engagées, les pays de l'OCDE pourront se retourner vers les pays en voie de développement et leur demander de participer à l'effort collectif. Il faudra, au bas mot, une dizaine d'années pour en arriver là.

    9 – Les querelles des climatologues et les magouilles des plus extrémistes auront marqué 2009. Il faut donc attendre l'équipe de climatologues, plus perspicace que les autres, qui va réaliser la synthèse évidente entre l'effet des variations d'irradiance solaire (Scafetta) et celui de l'effet de serre des GHG. Scafetta-quadratique Ne parler que de l'un ou de l'autre effet est simplement un non-sens. Cela revient à faire porter les phénomènes observés que sur l'un des deux paramètres et donc de surestimer ou sous-estimer son impact sur le climat. Quand à ceux qui prévoient le climat qu'il fera dans trente ans à Ouagadougou ou à Calcutta, exercice proche de la rédaction des Contes de Perrault qui terrifient les enfants, ils feraient mieux de se taire. Copenhague aura au moins douché les mystiques du climat les plus radicaux.

    En conclusion, il est évident que 2009 aura été une année très riche en évènements dans le domaine des énergies et de leurs applications. La nécessité d'agir à la fois sur l'efficacité énergétique des applications et sur la recherche d'un mix énergétique plus respectueux du climat, entre peu à peu dans les moeurs, poussée par la demande des jeunes générations urbanisées et soucieuses des effets de leurs choix sur le monde. Espérons pour 2010, une prise de conscience des Dirigeants les Pays les plus riches de l'impérative nécessité de bâtir des politiques énergétiques cohérentes qui imposeront des choix dans le développement ou l'abandon progressif de certaines ressources énergétiques, en fonction de leur impact environnemental.

    Le 30 Décembre 2009,

  • Etats-Unis: la stagnation du trafic routier au mois d’Octobre est en phase avec la stabilité des consommations en carburant

    Etats-Unis: la stagnation du trafic routier au mois d’Octobre est en phase avec la stabilité des consommations en carburant

    Beaucoup d'acteurs des marchés du pétrole jouent toujours la chute du dollar et la reprise de la demande américaine. Alors qu'il est difficile de prévoir quoi que ce soit sur les variations de taux de change, la reprise de la demande en produits pétroliers semble par contre bien hypothétique. Les Américains sont partis un peu plus nombreux que l'an dernier pour les vacances de Noël, l'arrivée de la neige a provoqué "as usual" une reprise des ventes de fuel, avec la rechute du dollar le baril de WTI est repassé au dessus des 78 dollars, mais tout cela ne fait pas une reprise économique. Les chiffres du trafic routier américain du mois d'Octobre, publiés par la Federal Highway Administration, en baisse de 0,5% par rapport à l'an dernier, confirment une quasi stagnation de ce trafic. Le tracé des valeurs cumulées sur douze mois de ces estimations statistiques indique une très lente progression (FIG.). La valeur cumulée du mois d'Octobre dernier était encore inférieure de 3,5% à celle d'il y a deux ans.

    Trafic-USA-2009-10

    CONSULTER ces données de trafic.

    Le 28 Décembre 2009
     

  • Dans le cadre d’une stratégie agressive, Panasonic annonce longtemps à l’avance de nouveaux produits Li-Ion

    Dans le cadre d’une stratégie agressive, Panasonic annonce longtemps à l’avance de nouveaux produits Li-Ion

     Une des stratégies gagnantes dans l'industrie des composants s'adressant aux marchés OEM, est de conserver une avance technique importante vis à vis de ses concurrents afin de pouvoir imposer ses prix sur la partie haut de gamme ("Premium") du Marché. Cela suppose des politiques de R&D et industrielle très agressives, relayées par des annonces marketing ventant régulièrement les progrès à venir. Tout le monde a compris maintenant la stratégie du "Intel Inside" formidable image de progrès continu et de performances croissantes, qui détermine pour une bonne part le geste d'achat final. La politique de Panasonic dans le domaine des accumulateurs Li-Ion s'inspire de cette démarche. Pour lutter contre la concurrence à vil prix chinoise, le constructeur japonais doit régulièrement apporter des améliorations techniques démarquant vers le haut ses produits. Après avoir annoncé récemment la commercialisation d'un accumulateur 18650 de 3,1 Ah (LIRE), voila Panasonic qui annonce pour le printemps 2012 un accumulateur au LiNiO2 amélioré de 3,4 Ah. Et pour faire bonne mesure le Groupe japonais n'hésite pas à annoncer un produit de 4 Ah pour le printemps 2013 qui contiendrait une électrode négative à base de silicium, remplaçant le carbone comme matériau d'insertion du Lithium (TAB.). Ce produit malgré une tension de décharge légèrement dégradée présenterait, avec une tension de charge maintenue à 4,2V, une énergie volumique de 800 Wh/litre, ce qui devrait permettre d'atteindre les 650 Wh/litre en batterie.

    Panasoic-18650-2009-12

    Le fait que Panasonic annonce ces produits signifie qu'ils ont déjà été au moins testés et validés sous forme de maquettes. L'industrialisation de masse qui suppose la mise à disposition en larges quantités de nouveaux matériaux par les sous-traitants peut expliquer les délais de deux ans et trois ans annoncés.

    VOIR l'annonce de Panasonic qui compare les deux nouveaux produits au 18650 classique de 2,9Ah