Catégorie : actualités

  • D’où vient l’incohérence des messages d’efficacité énergétique et des prévisions incessantes de croissance des consommations de pétrole?

    D’où vient l’incohérence des messages d’efficacité énergétique et des prévisions incessantes de croissance des consommations de pétrole?

     Il est un point sur lequel les officines de tous poils chargées des prévisions sur l'évolution des consommations de pétrole (Agence Internationale de l'Energie, OPEP, Energy Information Administration, CERA,…) sont globalement d'accord: c'est la croissance inexorable des consommations mondiales de pétrole dans les années à venir. Et pourtant! Une approche analytique de ces consommations, prenant en compte les principaux paramètres qui agissent sur la demande, ne conduit pas forcément à rejoindre cette unicité de vue. Le CERA qui vient d'actualiser ses prévisions et qui n'avait pas vu venir la crise dans les années antérieures, affirme que tout va repartir comme avant. Pour cet organisme regroupant d'éminents penseurs dignes du plus grand respect, les consommations de pétrole dans le monde vont repartir à la hausse tirées par le poste Transports et essentiellement dans les pays NON OCDE. Les consommations en 2012 prévues à 86,5 millions de barils/jour devraient retrouver leur niveau le plus haut de 2007. Puis elles devraient poursuivre leur croissance pour atteindre 89,1 millions de barils/jour en 2014. Cette croissance en 5 ans de 5,3 millions de barils/jour, par rapport à une base 2009 à 83,8 millions de barils/jour, serait imputable pour 4,4 millions aux pays NON OCDE (dont 1,6 millions pour la Chine) et pour 0,9 million aux pays membres de l'OCDE.

        Une méthode très sévère pour juger de la pertinence des prévisions de n'importe quelle officine, consiste à les comparer à celles réalisées précédemment. Un tel exercice réalisé pour celles du CERA est assez destructeur (FIG.). Il apparaît, en effet, qu'en 2008, le CERA avait surestimé les consommations mondiales 2009 de 1,7 million de baril/jour. L'exercice 2009 reprend grosso-modo celui de 2008 translaté globalement vers le bas de 2 millions de barils/jour. Est-ce bien raisonnable?

    CERA-previsions-2009-2014 

    Je pense que toutes ces prévisions ne sont pas très pertinentes et qu'elles pâtissent d'un manque d'approche analytique qui essaierait de bien peser les plus et les moins prévisibles.

    Le premier paramètre à prendre en compte est l'effet prix. Une reprise franche à la hausse des consommations, même si les productions mobilisables sont importantes, se traduira par une montée des prix des carburants. Or, 2008 nous a appris combien la consommation en carburants était sensible à ce paramètre. Les Etats-Unis sortent tout juste d'une réduction du trafic routier de 4% en un peu plus d'un an (LIRE).

    Le deuxième paramètre dans les pays OCDE porte sur le vieillissement de populations urbanisées dont la possession d'un véhicule sera de moins en moins pertinente. Ce phénomène est déjà une réalité au Japon qui voit son parc automobile décroître. Il le sera demain en Allemagne.

    Le troisième paramètre, sûrement le plus important est le formidable changement de pied marketing de l'industrie automobile mondiale, qui vous vendait hier sans vergogne d'obséqieux 4X4 et qui va vous vendre demain des véhicules de plus en plus légers, de moins en moins polluants, aux consommations de carburants et aux rejets de CO2 les plus faibles. Cette nouvelle approche, appuyée par des incitations de types Bonus-Malus ou autres primes à la casse, va se concrétiser par le fait que les consommations moyennes des véhicules vendus dans l'année vont être très largement inférieures à celles des véhicules mis à la casse. On l'a clairement chiffré pour l'opération d'un mois Cash for Clunkers américaine (LIRE) ou les 690 mille vieux tromblons mis à la casse consommaient près de 15 litres aux cent km quand ils étaient neufs!

    Un calcul simple des consommations d'un parc automobile P pour un trajet annuel moyen constant T en km et un consommation moyenne en litres aux cent km Cm vous permet d'écrire la quantité QN en litres de carburant brûlée dans l'année N:

    Q N = P x T x Cm/100

    Si l'on appelle r le taux annuel de renouvellement du parc et v le taux annuel de croissance de ce parc avec de nouveaux véhicules plus sobres en carburants, présentant une consommation C. On peut écrire que la consommation de l'année N+1 est égale à la somme des consommations du vieux parc restant P(1-r) plus la consommations des voitures de l'année P(r+v), soit en première approximation :

    Q N+1 = P (1-r) x T x Cm/100 + P(r+v) x T x C/100

    La variation de consommation entre l'année n et l'année N+1 sera donc:

    Q N+1 – Q N = (rC – rCm+ vC)PT/100

    On voit que la consommation du parc de l'année N+1 décroît si:

    Cm/C > 1 + v/r

    Pour les pays membres de l'OCDE si l'on admet que la croissance du parc automobile v est d'environ 1% par an et le taux annuel de renouvellement r du parc d'au moins 6% on en déduit que Cm/C doit être supérieur à 1,17 ou que la consommation moyenne des voitures mises en circulation dans l'année soit inférieure à 86% de la consommation moyenne du parc en place. Les nombreux 4X4 américains, les grosses voitures du Nord de l'Europe sont là pour nous assurer que cette condition sera largement satisfaite dans les dix à quinze ans à venir. Il est clair que pour un trafic moyen sensiblement constant, les consommations globales de carburants des véhicules au sein de l'OCDE vont décroître dans les 5 ans à venir. La croissance de consommation 0,9 millions de barils/jour prévue par le CERA n'a aucun sens.

    Pour le Monde, en supposant que les productions mondiales remontent rapidement à 60 millions de véhicules, soit un (r+v) de 6 à 7% des 900 millions de véhicules du parc mondial, et en supposant que la moitié de ces véhicules remplacent des véhicules détruits. Dans ce cadre où r = v = 3%, pour que la consommation globale mondiale en carburant se stabilise, il faudrait que Cm/C soit égal à 2, ou que la consommation moyenne des nouveaux véhicules soit égale à la moitié de celle du parc existant.

    Ce n'est pas une condition hors de portée. Les incitations gouvernementales du style Bonus-Malus, ou autres mesures fiscales ciblées orientent les choix vers des véhicules peu gourmands en carburants. L'arrivée des véhicules électriques profitant d'aides financières partout dans le monde, même en Chine où BYD par exemple réclame leur mise en place, va également agir radicalement sur la consommation moyenne des véhicules neufs. Les primes à la casse, même de durées limitées, permettent de détruire les véhicules les plus polluants. La mise en place de politiques volontaristes associées à des démarches des constructeurs dans le même sens peut fortement agir largement sur les consommations moyennes des véhicules neufs. Un ratio Cm/C de 1,5 qui correspondrait à des consommations de véhicules neufs aux 2/3 de celles des véhicules plus anciens conduit à un accroissement des consommations de carburants d'un pourcent par an. Sur 5 ans ceci se traduirait par une augmentation des consommations de pétrole de 3 à 5%. Alors disons qu'une demande mondiale autour de 85 à 86 millions de barils/jour en 2014, serait une hypothèse plus raisonnable que celle actualisée, à la baisse, du CERA.

    Cela veut dire tout simplement que les baisses de consommations moyennes des nouveaux véhicules mis sur le marché dans le monde, vont sensiblement compenser les augmentations du nombre de véhicules attendues dans les pays NON OCDE comme la Chine, l'Inde et le Moyen-Orient.

    LIRE le résumé des prévisions du CERA

    Le 13 Septembre 2009.

  • La déprime des cours de l’essence aux Etats-Unis tire ceux du pétrole vers le bas

    La déprime des cours de l’essence aux Etats-Unis tire ceux du pétrole vers le bas

    WTI-11-09-2009  Curieuse semaine de quatre jours pour le pétrole où, au lendemain du Labor Day, il a été possible d'assister à un gonflement des cours, animé par la faiblesse du dollar et la perte continue de contrôle du leadership politique du Président Obama. Puis, subitement, en fin de journée le Vendredi, le baril a reperdu plus de 3 dollars en deux ou trois heures (FIG.). Cet évènement signifie clairement que la spéculation ne croit pas à un nouveau rallye sur le pétrole. Elle a devant les yeux, sur les écrans, les cours du gaz naturel complètement délaissés par les milieux financiers qui se traitent à moins de 3$ le MMBTU et qu'un Karl Miller, investisseur institutionnel dans l'énergie, projette entre 2.5 et 2.75$/MMBTU faute de demande à court terme. Par analogie pour l'essence, la Driving Season terminée, des stocks pléthoriques, une demande si plate que les raffineries n'arrêtent pas de fermer leurs unités pour un oui ou pour un non, des ouragans dans le Golfe de moins en moins probables, tout concourt à lui faire prendre un chemin ressemblant à celui du gaz naturel: des cotations où la spéculation s'est amplement retirée…la catastrophe. Sur le pétrole en ce moment "il y a plus à perdre qu'à gagner" affirme un trader.

       L'EIA compte actuellement, accumulés depuis le début de l'année par la spéculation, 100 millions de barils de produits pétroliers en trop dans les stocks aux Etats-Unis. Il va falloir, faute d'ouragan, encore quelques mois pour lentement les résorber (FIG.).

    Stocks-produits-US-2009-09  

    Le 12 Septembre 2009

  • Longue vie au coréen SB Limotive futur fournisseur de batteries à BMW!

    Longue vie au coréen SB Limotive futur fournisseur de batteries à BMW!

     C'était hier la cérémonie du premier coup de pioche, lançant la construction de l'usine coréenne de SB Limotive, filiale 50/50 entre Samsung SDI et l'allemand Robert Bosch (LIRE), qui va produire à partir de 2011 essentiellement les batteries destinées à BMW pour ses véhicules hybrides et autres rechargeables. L'investissement total jusqu'en 2015 sera de 410 millions de dollars.

     SB Limotive déclare pompeusement qu'à cette date elle détiendra 30% de part de marché global des batteries Li-Ion pour véhicules. Ils doivent être une douzaine en tout, au Japon, en Chine et aux USA, à partager ce même objectif.

    SB Limotive

    LIRE le papier du Korea Times sur le sujet.

    Le 11 Septembre 2009

  • Deux millions de tonnes de Lithium gisent dans le Comté de Humbolt, dans le Nord du Nevada

    Deux millions de tonnes de Lithium gisent dans le Comté de Humbolt, dans le Nord du Nevada

     C'est Chevron qui en 1975 avait lancé une exploration d'Uranium dans la Kings Valley, dans le Nord du Nevada, autour d'un site situé sur une ancienne caldera. Il y a trouvé beaucoup de Lithium réparti sur cinq gisements correspondant à d'anciennes éruptions de laves, il y de cela 16 à 19 millions d'années, de rhyolite riche en Lithium. Les forages et les analyses réalisés par Chevron jusqu'en 1985 ont permis d'estimer la taille de la ressource, pour des teneurs en Lithium supérieures à 0,25% et dans les couches exploitables de plus de 1,5 mètre d'épaisseur, à deux millions de tonnes de Lithium. En 1991 devant la faible taille du marché du Lithium, Chevron, un grand visionnaire, se sépara de ce gisement. Ce n'est qu'en 2007 que Western Uranium propriétaire alors des droits d'exploitation, créa par spin-off une filiale Western Lithium.

    Western Lithium qui a déjà confirmé les chiffres de Chevron concernant les ressources du gisement N°1, va engager des forages sur le gisement N°2 beaucoup plus important que le premier et que Chevron n'avait exploré que partiellement.

    Western-Lithium 

     L'objectif déclaré de Western Lithium est de devenir un des plus gros producteurs mondiaux de carbonate de Lithium de très haute pureté pour batteries.

     Ces informations vont dans le sens des estimations de Chemetall et SQM qui évaluent aujourd'hui les réserves de Lithium prouvées entre 14 et 17 millions de tonnes.

     Pour évaluer simplement la quantité de batteries qui pourrait être produite avec les deux millions de tonnes de Lithium il suffit de savoir:

    • qu'un atome gramme de lithium (6,9 g) correspond dans un accumulateur à un Faraday (26,8 Ah) de quantité d'électricité,
    • que la tension moyenne pondérée d'équilibre des multiples accumulateurs au Lithium peut être évaluée aux environs de 3,4V (Entre 3,7V pour les couples au LiMn2O4 et 2,4V pour celles au titanate de Lithium de Toshiba par exemple)
    • qu'un tiers environ du Lithium total dans un accumulateur est immobilisé sous des formes irréversibles ou participe à la conduction ionique dans l'électrolyte.

    L'énergie électrique moyenne stockée dans une batterie pour un kilogramme de Lithium est alors donnée par:

    Energie = 1000/6,9 x 2/3 x 26,8 x Tension moyenne

    Avec une tension moyenne de 3,4V, le résultat est de 8,8 kWh par kg de Lithium ou de 114 grammes de Lithium par kWh.

    Remarque: ceci représente dans les 0,6 kg de Li2CO3 de base par kWh.

    Il est donc possible de calculer simplement qu'avec 2 millions de tonnes de Lithium ou 2 milliards de kg,  il est possible de construire pour 17,6 milliards de kWh de batteries. Ce seul gisement du Nevada permettra donc de construire plus d'un milliard de batteries de 16 kWh nécessaire à la traction d'une voiture électrique de type i-MiEV ou ION de Peugeot.

    On le voit les bêtises qui hantent les Blogs sur une éventuelle pénurie de Lithium, issues d'une "pseudo" étude française, n'ont aucun fondement. Cette ânerie se basait, entre autres, sur l'affirmation que les Chinois ne sauraient pas produire de carbonate de Lithium de pureté suffisante pour les applications batteries!! (LIRE).

    Les réserves prouvées de Lithium dans le monde sont suffisantes pour élaborer plusieurs milliards de batteries. Ce Lithium sera d'autre part recyclé en même temps que les métaux non ferreux (Cuivre, Aluminium, Nickel et autres) qui entrent dans la composition des batteries.

    CONSULTER le site de Western Lithium.

    Le 11 Septembre 2009

  • Des milliers de moteurs à gaz naturel VW pour actionner des groupes électrogènes domestiques

    Des milliers de moteurs à gaz naturel VW pour actionner des groupes électrogènes domestiques

     Les professionnels de l'énergie comme l'Allemand LichtBlick anticipent une forte instabilité du réseau électrique allemand dans les années à venir. Cette prévision repose sur la montée en puissance de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de ce pays. Les énergies renouvelables, compte tenu des décisions actuelles, devraient atteindre 47% en moyenne de la puissance électrique appelée par le réseau en 2020. LitchBlick, vendeur d'énergie en Allemagne, a donc imaginé de pouvoir proposer, dès 2010, à chaque foyer allemand, une centrale domestique, électrique et thermique combinée, raccordée au réseau. Ce groupe électrogène élaboré, de 20 kW environ, baptisé EcoBlue CHP, sera produit par Volkswagen et reposera sur un moteur thermique alimenté au gaz naturel (FIG. en bas à gauche) alimentant un générateur électrique (en blanc). En communication directe avec le gestionnaire du réseau, ce sytème pourra fournir, en cas de défaillance totale ou partielle du réseau, l'énergie thermique et électrique au foyer. LichtBlick prévoit un marché accessible de 100 mille unités, ce qui équivaudrait à une puissance installée de 2000 MW.

    Lichtblick-VW

    Cette idée rejoint le concept de réseau électrique intelligent ("smart-grid") mais avec une vision toute germanique de l'écologie. Chaque foyer deviendra producteur d'énergie en brûlant du gaz. Mais après tout si ces unités permettaient de stopper quelques centrales au lignite ou au charbon allemandes, le monde ne s'en porterait pas plus mal.

    LIRE le communiqué de Volkswagen.

    VOIR une animation présentant le système par LichtBlick.

    Le 10 Septembre 2009

  • Les consommations de pétrole des pays membres de l’OCDE étaient en très fort retrait à fin Mai

    Les consommations de pétrole des pays membres de l’OCDE étaient en très fort retrait à fin Mai

     L'Energy Information Administration américaine publie mensuellement des informations sur les consommations de pétrole des pays membres de l'OCDE et dans son Short-term Energy Outlook elle actualise ses prévisions de consommations mondiales pour l'année en cours et l'année à venir.

     Ce sont les consommations de produits pétroliers des pays membres de l'OCDE qui constituent le paramètre déterminant les variations de consommations de pétrole dans le monde. En effet, elles constituent plus de 54% des consommations mondiales. Les fluctuations de ces consommations dans le futur vont dépendre de nombreux paramètres qui sont le plus souvent sous estimés par les agences de tous poils, qui voient toujours les volumes mondiaux croître sans fin. Outre la conjoncture économique du moment, difficile à prévoir sur plusieurs décennies, il faut tenir compte de paramètres plus prévisibles tels que la taille, le vieillissement et l'urbanisation des populations, les efforts de maîtrise de la dépense énergétique dans tous les modes de transport individuels ou collectifs, la montée en puissance des biocarburants et des énergies renouvelables en phase avec l'électrification naissante du parc automobile, etc.

     L'EIA informe que les consommations de produits pétroliers des pays OCDE à la fin du mois de Mai étaient en retrait de 3 millions de barils/jour par rapport à la même période de 2008. Cette baisse des consommations cumulées depuis le début de l'année est observable dans pratiquement tous les pays membres (FIG.), à l'exception notable de l'Allemagne dont les choix énergétiques semblent, pour l'instant, aussi baroques que ses églises.

    Conso-pétrole-OCDE-2009-05 

     Ces résultats à fin Mai permettent à l'EIA, dans un scénario de rattrapage sur le second semestre, de prévoir que les consommations en produits pétroliers des pays membres de l'OCDE à 45,5 millions de barils/jour, seront en retrait à fin 2009 de 2,1 millions de barils/jour par rapport à celles de 2008.

     Cette administration américaine anticipe par ailleurs un accroissement des consommations des pays NON OCDE de 0,32 millions de barils/jour, dont 0.23 millions pour la Chine qui est encore un consommateur de pétrole de taille moyenne (8,1 millions de barils/jour).

     Les consommations mondiales de pétrole en 2009, prévues à 83,7 millions de barils/jour, seraient donc en retrait de 1,8 millions de barils/jour par rapport à celles de 2008.

     Ces replis de consommations qui ont été pour le seul mois de Mai de 3,6 millions de barils/jour dans le monde et de 1,6 millions de barils/jour pour les seuls Etats-Unis, sont en total déphasage avec le rallye observé à la même époque sur les cours du pétrole qui sont passés de 45 $ le baril à 70 $ le baril entre la fin du mois d'Avril et le début du mois de Juin. La demande physique de pétrole n'a que bien peu d'impact sur les cours, mais cela se savait déjà.

    Le 10 Septembre 2009.

  • Le fret aérien au mois de Juillet, rapporté à celui d’il y a deux ans, marque une moindre détérioration

    Le fret aérien au mois de Juillet, rapporté à celui d’il y a deux ans, marque une moindre détérioration

        L'IATA publie mensuellement la variation du trafic aérien par rapport au même mois de l'année précédente. Cette méthode corrige les données des variations saisonnières importantes dans ce domaine d'activité économique. Mais la référence 2008 ayant connu de fortes variations avec l'arrivée de la crise économique, perceptible dès le mois de MAI dans le fret de la zone Asie-Pacifique par exemple, il est préférable pour mesurer des tendances de l'activité de rapporter ces activités à celles d'il y a deux ans (2007) qui étaient alors stables. La courbe de variation du fret aérien dans la zone Asie-Pacifique qui est un indicateur avancé (FIG., courbe rouge), montre une tendance à une moindre dégradation de l'activité. La valeur du mois de Juillet marque une détérioration de 15% par rapport au même mois de 2007, c'est en progression par rapport aux retraits observés en début d'année qui avaient atteint 23% par rapport aux volumes de fret d'il y a deux ans.

        Ces courbes pour l'Asie et pour le Monde, sont indicatrices d'une certaine reprise économique relative, mais encore très faible en valeur absolue. Elles contredisent les annonces clamées avec force, de ci et de là, qui prédisent un retour rapide à la pleine activité économique.

    Fret-aerien-asie-2009-07

    Le 8 Septembre 2009

  • Le prochain gouvernement japonais serait prêt à réduire ses émissions de CO2 d’un tiers à l’horizon 2020

    Le prochain gouvernement japonais serait prêt à réduire ses émissions de CO2 d’un tiers à l’horizon 2020

    Hatoyama    Le futur Premier Ministre nippon, Yukio Hatoyama, qui prendra officiellement ses fonctions la semaine prochaine s'est déclaré, lors d'une présentation à Tokyo, prêt à fixer au Japon des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de CO2 à l'horizon 2020, sous réserve que les grandes nations émettrices de GHG se mettent d'accord sur des objectifs tout aussi contraignants, lors de la réunion de Copenhague au mois de Décembre. Hatoyama se fixe comme objectif d'atteindre un niveau d'émissions en 2020 qui se situerait 25% en dessous de celui de 1990. Ceci correspond à 900 millions de tonnes de CO2, soit 33% de moins que les 1,28 milliards de tonnes de CO2 émis en 2008. 

    Dans le monde, le Japon était en 2007 le second importateur de pétrole derrière les Etats-Unis, le premier importateur de gaz naturel et le premier importateur de charbon. Il importait 85% de son énergie consommée. Ces données simples montrent que le Japon doit, quoi que fassent les autres dans le monde, réduire massivement ses consommations énergétiques. La maîtrise des technologies innovantes, le vieillissement et la baisse de sa population devraient l'aider à aller dans cette direction.

    LIRE un papier du correspondant à Tokyo du Guardian sur le sujet.

    Le 8 Septembre 2009

  • Félicitations à l’électricien E-On qui rejoint le Dow Jones Sustainability Index

    Félicitations à l’électricien E-On qui rejoint le Dow Jones Sustainability Index

      E-On, le plus gros fournisseur d'énergie allemand et leader en Europe vient d'être admis dans le club très restreint des groupes les plus écologiques au monde: le Dow Jones Sustainability Index. Au nom des lecteurs du Blog Energie, dont la fibre écologique est particulièrement vive, je me permets d'adresser toutes nos sincères félicitations au Management de cette belle Compagnie.

      Rappelons qu' E-On est le deuxième plus gros émetteur de CO2 en Europe avec un total de 108 millions de tonnes de CO2 émises en 2008, venant de 92 MT de CO2 émises en 2007. Entre temps il s'est agrandi en Italie, en Espagne et en France (SNET). Prendre des parts de marché mérite bien quelques millions de tonnes de CO2 de plus dans le bilan.

      E-On n'est précédé en Europe dans ce classement que par son homologue RWE qui brûle beaucoup de lignite (TAB.). L'écologie allemande est vraiment en pointe, en particulier dans la communication.

       Pour mémoire, les émissions de CO2 allemandes ont atteint 812 millions de tonnes en 2008.

     RWE-E-On-Vattenfall

    LIRE un point instructif de Carbon Market Data sur le sujet.

    Le 6 Septembre 2009.

  • Les cours du pétrole et autres produits dérivés traduisent les états d’âme de la spéculation

    Les cours du pétrole et autres produits dérivés traduisent les états d’âme de la spéculation

       La spéculation est heureuse à la hausse qui attire le chaland et provoque l'inflation des volumes avec ceux des cours. La baisse n'est qu'un mouvement d'expiration (ou d'expiation) obligatoire du marché contre laquelle il est certes possible de se couvrir mais, dans des volumes qui retrécissent. Le cours directeur cette semaine a été celui de l'essence à New York qui s'est ramassé un énorme gadin Lundi dernier avec une baisse subite de 10$/baril (FIG., courbe rouge). Cet évènement a donné le ton à la semaine qui a vu le retrait généralisé des cours du pétrole et du gasoil à Londres. Il est clair que de gros poissons ont quitté le marché de l'essence à New York, sur la base de stocks pléthoriques, de l'absence d'ouragan sur le Golfe, des évidentes surcapacités de production du raffinage en Amérique du Nord (LIRE) et de la montée en puissance du fuel éthanol, ersatz moins onéreux que l'essence. Cours-gasoline-nymex-2009-09 

       Le spectre du marché du gaz naturel américain, complètement ravagé par des ressources abondantes, abandonné par la spéculation, à moins de 3$ le million de BTU, hante les esprits (FIG.II). Un scénario de ce type pourrait-il se produire sur la marché de l'essence? Rien n'est impossible dans ces milieux cocaïnés.

    Cours-gaz-USA-2006-2009-09

       Enfin, cerise sur le gâteau, à la demande du Président Obama, la CFTC gendarme de ces marchés de commodities, auditionne en ce moment avec la SEC les divers acteurs, afin de pouvoir faire des propositions de réforme des conditions de tenue de marché avant la fin Septembre. Les orgies de l'été 2008 et le rallye du mois de Mai dernier ont mis en évidence quelques sérieux disfonctionnements sur les mécanismes en vigueur.

        Cet ensemble de paramètres n'est donc pas favorable à l'envolée des cours du pétrole. Seule une chute des cours du dollar ou l'arrivée d'un ouragan géant sur le Golfe pourrait relancer, à court terme, les cours du pétrole à la hausse.

    Le 5 Septembre 2009.