Catégorie : actualités

  • Plombée par le poste énergie, la production industrielle de la Zone Euro au mois de Mars poursuivait son déclin

    Plombée par le poste énergie, la production industrielle de la Zone Euro au mois de Mars poursuivait son déclin

                       Assez paradoxalement la production industrielle des mois de Janvier et Février avait "profité" d'un poste production d'énergie plutôt favorable en raison d'un hiver rigoureux dans l'Europe du Nord. Cet effet a disparu au mois de Mars et le poste production d'énergie a rejoint sa tendance baissière accompagnant le retrait général de l'économie (FIG.). Les statistiques du mois suivant devraient profiter de la mise en place progressive des primes à la casse dans l'industrie automobile et marquer ainsi une stabilisation ou une réduction de la vitesse de déclin.

    Production-industrielle-2009-03 

    Le 14 Mai 2009

  • L’EIA américaine revoit à la baisse les consommations mondiales de pétrole en 2009

    L’EIA américaine revoit à la baisse les consommations mondiales de pétrole en 2009

                           La prévision des consommations mondiales de pétrole cette année est un exercice périlleux. En effet elles vont dépendre pour une large part de la reprise éventuelle des consommations au quatrième trimestre, aussi bien dans les pays OCDE qu'en Asie. L'Information Energy Administration conserve pour l'instant une hypothèse de reprise des consommations durant le troisième et le quatrième trimestre de cette année mais elle estime globalement sur l'année que les consommations se seront amoindries de 1,8 millions de barils/jour par rapport à celles de 2008 (FIG.). La prévision 2009 revue à la baisse, à 83,7 millions de barils/jour, résultant d'une baisse des consommations de 2 millions de barils/jour dans les pays OCDE et d'une hausse de 0,2 millions de barils/jour dans les pays NON OCDE.

    EIA-consommation-mondiale-2008-2009-05 

                         Malgré ces moroses prévisions, passant ainsi au dessous des 84 millions de barils/jour, paradoxalement  les cours continuent à se valoriser accompagnant la baisse du dollar. Les Chinois en particulier sont, en ce moment, de gros acquéreurs de produits pétroliers et de commodities à prix bradés. Ils ont plus à y gagner qu'à acheter des Bons du Trésor américains libellés en devise qui brûle les doigts.

    Le 13 Mai 2009

  • Le patron de GE et un accumulateur symboles de la puissance et de l’indépendance de l’Amérique

    Le patron de GE et un accumulateur symboles de la puissance et de l’indépendance de l’Amérique

    GE-Sodium-NiCl2 battery                           Elle est à la fois délicieusement rétro et formidablement moderne cette photographie du patron de General Electric sur fond de drapeau américain, brandissant un élément d'accumulateur  au Sodium-Chlorure de Nickel. Rétro puisque son Groupe dans les seventies était le leader mondial incontesté des batteries qui étaient à l'époque au Nickel-Cadmium, les japonais étaient en train d'apprendre. Puis, GE avait laissé tomber les batteries, industrie trop consommatrice de capitaux et pas assez rentable. C'est donc un remarquable come-back qu'opère Jeff Immelt, le patron de GE. C'est lui même, et non pas son patron de Division, qui fait l'annonce de lancer une unité de production de ces batteries au Sodium-NiCl2.  Elles iront constituer la réserve d'énergie électrique des futures locomotives hybrides de 207 tonnes des Indian Railways qui en ont commandé un millier d'exemplaires (LIRE). Pour GE c'est une toute petite décision industrielle de quelques centaines de millions de dollars, largement abondée par l'Administration Obama, mais pour les Etats-Unis c'est un grand symbole de réindustrialisation et d'indépendance.

                        D'après Immelt qui a déjà mis de l'argent dans le développeur de batteries au Lithium américain A123, il y a dans cette décision toute une stratégie qui lui a fait déclarer. "Nous croyons vraiment que le Lithium apporte la puissance, le Sodium permet le stockage et que la combinaison des deux est la voie d'une grande complémentarité, peut-être même dans les véhicules hybrides rechargeables".

                       Oui, sûrement Monsieur Immelt, mais il faut acheter  et loger sous le capot deux batteries! Est-ce bien raisonnable? Ce qui serait un vrai objectif, vraiment innovant, serait de concevoir une batterie au Sodium de forte puissance. Et puis, si vous pouviez enlever le Nickel qui est rare et cher ce serait encore mieux!

    LIRE le communiqué de GE qui veut construire une usine dans l'Etat de New York qui sera capable à terme de produire 10 millions d'éléments par an, soit de quoi à équiper 1000 locomotives.

    Le 13 Mai 2009

  • Les consommations de pétrole des pays OCDE ont baissé de plus de 5% au mois de Janvier

    Les consommations de pétrole des pays OCDE ont baissé de plus de 5% au mois de Janvier

                         La consommation de pétrole des 1,2 milliards d'habitants de l'OCDE représente 55% de la consommation mondiale de cette énergie fossile. Les 5,6 milliards d'habitants des pays NON OCDE se satisfaisant des 45% restants. La baisse des consommations programmée de cette frange la plus aisée de la population  déterminera pour une large part l'évolution des consommations mondiales. C'est le paramètre de premier ordre, la hausse des consommations de la Chine-India étant, pour l'instant, un paramètre de second ordre. Cette hiérarchie devrait conduire à une stabilisation mondiale des consommations de pétrole dans le monde dans les 10 à 15 ans à venir: la baisse des consommations des pays OCDE compensant la hausse des pays NON OCDE.

    Conso-pétrole-OCDE-2009-01

                       Quels sont les paramètres qui justifient ce pronostic qui pouvait sembler loufoque en Juillet 2008 (LIRE), à contre courant de toutes les courbes publiées par les agences diverses, mais qui, peu à peu, effleure les esprits des plus avisés.

                         La consommation de pétrole des pays OCDE va baisser tout d'abord pour des raisons démographiques qui se traduisent par une baisse de la population active et le vieillissement  provoquant une désaffection des consommateurs pour la voiture en milieu urbain (exemple: le Japon). Le deuxième paramètre est lié à la seconde transition démographique et à la prise de conscience des nouvelles générations de l'enjeu écologique (l'élection d'Obama illustre cette évolution des mentalités aux Etats-Unis). Le marasme de l'industrie automobile mondiale montre que cette évolution des mentalités va beaucoup plus vite que les politiques marketing des constructeurs qui vont devoir axer toute leur politique produit sur la réduction des consommations d'énergie, l'aide à la conduite écolo et à la détermination du trajet optimal en agglomération (regardez la nouvelle pub qui vente le tom-tom et de moque des pare-buffles et autres vieux gadgets). La future voiture sera Smart and Green, le succès des nouveaux modèles hybrides japonais illustre cette tendance. La troisième raison est liée aux gains de productivités des raffineurs qui par la conversion profonde ne produisent plus de fonds de barils ou de coke de pétrole qui étaient vendus à vil prix pour alimenter les centrales électriques et autres chaudières. Pour de mêmes quantités de carburant, de gaz liquéfiés et de Naphta produits, ils consomment moins de pétrole. Enfin l'utilisation des produits pétroliers pour le chauffage des locaux et des habitations connaît une baisse importante liée aux prix et aux efforts vers plus d'efficacité énergétique. Ce mouvement sera demain accéléré par l'introduction de l'énergie photovoltaïque dans les habitations. Bien sûr, conjoncturellement s'ajoutent les effets de la crise économique qui va pousser encore plus les délocalisations des productions industrielles des pays riches vers l'Asie, ce qui entraîne un transfert des consommations d'énergie des pays OCDE vers la Chine-India.

                     Ainsi l'Energy Information Administration américaine nous apprend qu'au mois de Janvier 2009 les consommations de pétroles dans les pays OCDE a baissé de 5,2% par rapport à celles du même mois 2008. Ceci correspond à une baisse de plus 2,5 millions de barils/jour qui est largement répartie entre les trois grandes zones Amérique du Nord, Europe et Japon-Corée (FIG.).

                     Il serait une faute de croire qu'il n'y a là que l'effet de la crise. Ce sont toutes les actions vers plus d'efficacité énergétique qui sont la cause d'une partie de cette baisse des consommations dans l'OCDE. Les réserves constituées de gaspillages d'énergie sont immenses!

    Le 12 Mai 2009.

  • Deuxième cours d’écologie énergétique: toujours parler énergie, bannir les puissances!

    Deuxième cours d’écologie énergétique: toujours parler énergie, bannir les puissances!

                            Les chasseurs de primes du greenbusiness manipulent essentiellement deux unités les millions d'euros (ou de dollars) et les puissances en MW de leurs installations. Un exemple schématique est donné par le rapport trimestriel récemment paru, d'EDF EN qui caractérise son parc énergétique par une somme de puissances installées de toutes origines (FIG.I), addition de carottes et de navets pour un pot-au-feu boursier. Pourtant un vendeur d'énergie comme EDF EN sait bien que la performance de ses installations va dépendre de leur puissance et du temps moyen de fonctionnement sur une période. Entre une éolienne au coeur de l'Allemagne qui va fonctionner en moyenne à 18% de sa puissance nominale (1600 heures/an) et la même éolienne en Mer du Nord qui va produire 3500 heures par an il est simple de comprendre de d'additionner des puissances n'a aucun sens. Cette différence du simple au double entre l'ensoleillement à Berlin ou à Hanovre et celui à Séville ou Cordoue est aussi vrai pour le photovoltaïque. Ajouter des puissances n'a aucun sens, les comparer entre elles non plus si la durée de fonctionnement moyenne annuelle n'est pas précisée. Il est donc évident qu'il faut arrêtrer de parler de puissances et comparer les énergies produites durant une période de temps de chacun des systèmes de génération. Sur une année la division de ces énergies par 8760 heures permettra d'accéder à des puissances moyennées des systèmes étudiés.

    FIG.I - copie d'une partie du communiqué trimestriel d'EDF EN (T1 2009)

     EDF-EN-2009-03

                 Un exemple significatif de l'intérêt de ces comparaisons peut-être présenté: la comparaison de la production d'énergie par hectare  contenue dans l'alcool de biomasse avec celle de l'électricité photovoltaïque produite sur la même surface au sol, mais sous des climats différents. L'un et l'autre sont des vecteurs d'énergie susceptibles de propulser un véhicule, ils sont donc qualitativement à des niveaux comparables.

    TAB.II- Comparaison des énergies par hectare obtenues par l'éthanol issu de la biomasse ou par le processus photovoltaïque:

    Energie-hectare-ethanol-photovolt 

                   Un champ d'un hectare de maïs dans l'Iowa, le coeur de la corn-belt permet à la raffinerie du coin de produire 4200 litres d'éthanol par an, soit un peu plus de 11 litres d'alcool par jour. Heureusement le paysan et la distillerie n'ont pas que la vente de l'éthanol comme ressource, il y a aussi les tourteaux de maïs pour l'alimentation du bétail, certains vont même jusqu'à produire de l'huile de maïs et, en prime, il ne faut pas oublier les subventions des gouvernements aux biocarburants. L'énergie produite sous forme d'éthanol à 25000 kWh par hectare et par an est donc très faible (TAB.II). Les biocarburants de deuxième génération qui porteraient les productions à 10 mille litres d'alcool par hectare et par an amélioreront ce bilan à 60 mille kWh par hectare et par an. Mais on le voit le rendement de conversion de la puissance de rayonnement solaire qui est en moyenne (nuits comprises) de 341,5W/m2 est très faible, de l'ordre de 1 à 2 pour mille, quand le processus est arrivé à l'éthanol.

                    Cette faiblesse des rendements de la biomasse à l'hectare explique les débats sans fin des écolos mondains sur la nuisance agricole qu'ils apportent. Il faut en effet d'immenses surfaces cultivées pour arriver à produire les 34 milliards de litres d'éthanol qui sont consommés annuellement aux USA…et, cerise sur le gateau, l'administration Obama veut multiplier par 4 cette consommation à l'horizon 2022.

                    Remarque: avec une production moyenne de 3500 litres d'éthanol à l'hectare ce sont donc plus de 90 mille km2 de champs de maïs qui sont exploités aujourd'hui aux Etats-Unis pour produire du fuel éthanol, sur un total planté en maïs de 344 mille km2 en 2009. Plus des 2/3 de la surface de la France (FIG.III, 175 boisseaux/acre = 11 tonnes/hectare).

    FIG.III- les rendements de production de maïs sont très hétérogènes sur le territoire américain, la moyenne, à 153 boisseaux/acre en 2008, croît de deux boisseaux par an depuis 25 ans

    US-corn-yield-per-county-2008

                      En comparaison la conversion photovoltaïque du rayonnement solaire directement en électricité apparaît comme un miracle d'efficacité énergétique. Ici (TAB.II) a été choisi un exemple de 1800 heures d'ensoleillement (la moitié sud de l'Espagne ou un très large quart sud-ouest des Etats-Unis) et une emprise au sol des modules solaires de 80% avec deux taux de conversion: l'un courant de 10%, l'autre un peu plus évolué de 18%. Les énergies électriques fournies par le photovoltaïque de 1,5 à 2,5 GWh par an et par hectare sont 50 à 100 fois supérieures à celles de l'alcool de maïs. On voit ici toute la chance qu'ont les contrées trop chaudes pour que le maïs ne pousse pas.

                      Ces quelques chiffres montrent que le futur du véhicule électrique sera privilégié par l'équation énergétique, surtout si sont prises en compte les multiples possibilités de localisation et de morcellement de la ressource solaire. Une voiture électrique pourra être rechargée par des panneaux solaires situés sur le lieu de travail, au Supermarché, sur un parking municipal, au domicile, dans une station-service en mode rapide. Ces possibilités et les besoins de capitaux rendent farfelue l'hypothèse de remplacement de la batterie déchargées par son homologue chargée, bien trop précieuse pour attendre le chaland sur des étagères.

                      Bien sûr d'autres paramètres viendront dans le futur arbitrer le match entre électricité et biocarburants qui cohabiteront. Mais le couplage photovoltaïque-voiture électrique à de beaux jours ensoleillés devant lui, avec d'immenses possibilités de progrès.

    Remarque: un abri solaire de 8m2 sous lequel serait garé le véhicule, équipé de modules avec des rendements de conversion de 20% (200W/m2) pourra recharger une batterie de 16kWh au régime de C/10  (1,6 kW) et assurer une recharge quasi complète en 8 heures de stationnement. Cela donnera un rayon d'action au véhicule de plus de 120 km, soit plus de 240 km aller et retour au boulot dans la journée. L'aller le matin est du courant de nuit pas cher, le retour est assuré par du courant gratos, s'il a fait beau bien sûr. Quand aux Supermarchés la recharge photovoltaïque sur le parking sera un produit d'appel et d'image écolo indispensable pour attirer les consommateurs de produits bios. Préparez-vous donc mes amis à voir des panneaux photovoltaïques un peu partout, dans un futur pas si lointain que cela.

    Le 11 Mai 2009.

  • Bonne semaine boursière dans le greenbusiness tirée par les biocarburants américains

    Bonne semaine boursière dans le greenbusiness tirée par les biocarburants américains

                        La montée des cours des carburants aux Etats-Unis et l'annonce par l'Administration Obama de maintenir les objectifs 2022 de productions américaines de biocarburants qui se traduira par un quadruplement de la production actuelle, a fortement soutenu le marché des Sociétés plutôt mal en point du secteur. Pacific Ethanol, penny stock au bord du Chapter 11, a vu son cours remonter de 77% dans la semaine à 62 cents et Archer Daniels, numéro deux de l'éthanol aux USA, qui a publié des comptes trimestriels déplorables, larvés de pertes spéculatives financières inattendues, arrive tout de même à voir son cours progresser. Il semblerait qu'une nouvelle ère de prospérité puisse s'ouvrir pour les biocarburants, soutenus à bouts de bras par l'Administration américaine et ses aides financières.

    Bourse-cours-2009-05b 

     Les progrès accomplis dans l'industrie de l'éthanol de maïs qui produit dans la corn-belt dans les 4200 litres d'éthanol à l'hectare, ne peuvent qu'encourager les autorités. Le prochain grand pas attendu est celui des biocarburants issus de la ligno-cellulose qui ne se réalisera que lorsque des enzymes robustes et peu onéreux seront industriellement disponibles pour assurer une bonne rentabilité au secteur. Il sera alors possible de pousser les productions d'alcool de maïs vers les 6000 litres d'éthanol à l'hectare, par utilisation des rafles et des déchets végétaux ou de construire de nouvelles raffineries qui utiliseront d'autres plants que le maïs et qui pourront constituer une nouvelle filière, dite de deuxième génération, capable d'atteindre des rendements de 10000 litres ou plus d'éthanol ou de butanol à l'hectare. Mais ces évolutions iront pas à pas, à la recherche de l'optimum économique du moment, compte tenu des procédés, des cours des matières premières, des prix des enzymes et des contraintes agricoles d'assolement. Tout cela reposera sur des distilleries locales, proches du monde paysan qui assurera les fournitures et devra y trouver son compte. En Europe les choses sont beaucoup moins évidentes. Une industrie du bioéthanol autour de la betterave et du blé semble vouloir émerger (CropEnergies), mais il ne semble pas que l'industrie soit prête à introduire une boucle de deuxième génération dans la filière. Une fois de plus, l'Europe va être très en retard!

                      Signalons la bonne progression d'EDF EN qui vient de publier de bons chiffres d'affaires trimestriels et dont la puissance électrique éolienne à fin Mars 2009 à 1496 MW s'est accrue de 55% en un an.

                      L'embellie de l'action Q-Cells qui vient de perdre sa place de dernier de la classe de la sélection, est imputable à sa décision de vendre les actions qu'il détenait dans le producteur de Silicium danois REC. Produire du Silicium va devenir une activité de plus en plus chinoise. EDF EN le sait maintenant, avec une ardoise de 19 millions d'euros dans Silicium de Provence placé en liquidation judiciaire.

                       Enfin notons que le DJ Euro Stoxx 50, pondération des cours des actions des plus grandes Sociétés européennes cotées, est revenu à son niveau de début d'année.

    Le 10 Mai 2009

  • Les achats de couverture devant la faiblesse du dollar font bondir les commodities

    Les achats de couverture devant la faiblesse du dollar font bondir les commodities

                         Et si la politique économique de l'Administration Obama n'était qu'un processus de fuite en avant articulé autour de fortes dépenses budgétaires, de faiblesse du dollar entraînant la reprise de l'inflation et la montée des taux longs? Si cette hypothèse est exacte, la remontée des cours des commodities (matières premières et énergie) n'en est qu'à ses débuts.

                         Un des marqueurs les plus nets des mouvements spéculatifs sur l'énergie aux Etats-Unis est le cours du gaz naturel au Henry Hub dans le Golfe du Mexique et coté sur le NYMEX. Entre le 27 Avril et le 8 Mai le cours du million de BTU a gagné plus d'un dollar pour atteindre 4.31 $/MMBTU (FIG.I) alors que la demande en gaz aux Etats-Unis est au plus bas et les stocks au plus haut. La raison de cette très forte variabilité: la faiblesse du dollar. Entre le 20 avril et le 8 Mai l'euro à 1.36 $ s'est apprécié de 7 cents.

    Cours-gaz-nymex-2009-05 

                     La remontée des cours de l'énergie se concrétise également sur le pétrole WTI tiré par les cours de l'essence qui flambent. Le baril d'essence à 13 dollars au dessus de celui du brut tire tous les cours pétroliers. A  72 $/baril les cours de l'essence sont à 8$ de plus que ceux du gasoil, au mépris des données énergétiques de base (FIG.II).

    Cours-essence-gasoil-2009-05 

                     La corrélation entre cours de l'euro en dollars et cours du pétrole WTI est toujours aussi bonne. Un pétrole à 45 euros le baril est à portée de main (FIG. III).

    Cours-USA-récents-pétrole-2009-05 

                     Ces quelques données confortées par la montée des cours de l'éthanol, du maïs, du blé, etc., remettent en évidence cette propension des milieux financiers à se couvrir sur les commodities d'une faiblesse du dollar annoncée, entraînant ainsi une demande de papier sans liaison avec la demande physique de ces produits. Pour qu'un mouvement spéculatif se  maintienne il faut qu'il s'appuie sur des pseudo-évidences. Il en est une puissante en ce moment: la sortie de crise économique annoncée. En Chine tout d'abord puis aux Etats-Unis phénomènes reliés aux puissants plans de relance de chacun des deux pays.

                   Pour mesurer le chemin à parcourir, il suffit d'examiner le Reuters-Jefferies CRB Index qui à 243, à 21% au dessus du plus bas de 200 du printemps a encore de fortes progressions devant lui pour aller rejoindre un indice supérieur à 300 qui n'aurait rien de scandaleux.

    CRB-Index-2009-05  

    Le 9 Mai 2009

  • Etats-Unis: le cours de l’essence repasse au dessus de celui de l’éthanol

    Etats-Unis: le cours de l’essence repasse au dessus de celui de l’éthanol

                                 Le rallye sur les cours de l'essence accompagnant la baisse du dollar et la reprise des consommations américaines en carburants avec les beaux jours, vient de faire se croiser les cours de l'essence (1,69 $/gallon sur le NYMEX) et de l'éthanol (1,65 $/gallon sur le Chicago Board of Trade). C'est un signal fort pour l'industrie américaine des biocarburants, coincée entre les cours du maïs qui ont tendance à remonter et ceux de l'éthanol qui étaient relativement stables jusque là, légèrement au dessus d'un dollar et demi le gallon (FIG.).

    Cours-ethanol-2008-9-2009-5  

                         Pour les producteurs d'alcool de maïs américains, leurs revenus sont constitués de trois postes principaux: la vente du fuel éthanol qui est un éthanol dénaturé avec quelques pourcents d'essence, la vente des tourteaux de maïs destinés à nourrir le bétail qui rapporte dans les 0.4 $/gallon et les subventions de l'Etat américain qui sont de 0,45 $/gallon.

                        Les postes de dépense sont essentiellement l'achat de maïs, l'énergie (gaz naturel et électricité) et le dénaturant. Le principal poste d'économie est donc la réduction de la consommation d'énergie au cours du procédé ce qui incite les producteurs à vendre les tourteaux humides et à récupérer toute l'énergie possible, comme la chaleur latente de la vapeur d'eau dans des condenseurs. Le gaz peut également provenir, en partie, de la fermentation des lisiers des troupeaux associés à la distillerie.

                        L'autre poste important d'économie en cours de préparation qui va complètement modifier le bilan énergétique de ces productions est l'utilisation des rafles de maïs et autres déchets cellulosiques agricoles par la mise en place d'une boucle de production enzymatique de sucres à partir de ligno-cellulose. Le premier producteur d'éthanol américain, au doux nom de Poet, est le leader actuel dans cette voie. Il est donc probable que les futures usines de production d'éthanol américaines seront un mélange de procédés de première et deuxième génération qui utiliseront tout le plant de maïs et les déchets agricoles annexes que livreront les paysans du coin à la distillerie.

                       D'autres évolutions sont envisageables qui consisteraient à produire de l'isobutanol par un autre type de fermentation enzymatique. C'est la voie étudiée par de nombreux laboratoires comme GEVO qui a acquis les droits des procédés mis au point par le Professer Liao de l'UCLA. Grâce à  plusieurs réactions enzymatiques successives, Liao arrive à convertir la cellulose en alcool isobutylique avec un rendement de 86% par rapport à la théorie. 

                    Nombreux de ces projets reposent sur la maîtrise de ces protéines fragiles et chères que sont les enzymes tout au cours du procédé industriel. Il est indispensable que la consommation de ces catalyseurs bio-organiques et inorganiques à la fois, plus ou moins modifiés, soit suffisamment réduite pour limiter un poste de dépense nouveau et déterminant qu'est l'achat de l'enzyme. Pour l'instant il ne semble pas que le problème soit entièrement maîtrisé, ce qui explique en partie, la non réalisation d'unités industrielles.

                   L'industrie agricole des biocarburants constitue un formidable champ d'application pour les biotechnologies et la recherche d'enzymes sélectifs et robustes C'est sûrement la voie la moins agressive qui arrivera à produire des alcools ou autres carburants organiques à des prix concurrentiels avec ceux de l'essence. Mais ces productions demeureront limitées parce qu'elles ne pourront reposer que sur une année de production naturelle de végétaux contrairement aux ressources fossiles qui représentent plusieurs millions d'années de stock sous-terrain.

    Le 8 Mai 2009.

  • Cours du pétrole: nouveau rallye ou simple poussée de fièvre?

    Cours du pétrole: nouveau rallye ou simple poussée de fièvre?

                         Les largesses de l'Administration Obama font imaginer par certains, de plus en plus nombreux, que tout cela finira dans l'inflation et la baisse du dollar. Cette défiance montante vis à vis du billet vert pousse donc les gestionnaires à se couvrir en achetant du papier adossé aux cours des produits pétroliers, du pétrole, du gaz naturel ou autres commodities. L'essence par exemple profite d'un vif intérêt de la part des spéculateurs, en raison du contrôle exercé par les raffineurs américains sur les stocks qui limitent leurs productions et de la croissance des consommations aux Etats-Unis avec l'arrivée des beaux jours. On assiste donc à un rallye sur les prix de l'essence qui tirent vers le haut les cours du WTI (FIG.II) avec un spread de 12$/baril ce qui constitue une excellente affaire pour les raffineurs.

     Cours-USA-récents-pétrole-2009-05 

    La corrélation entre cours de l'euro en dollar et cours du pétrole est toujours pertinente (FIG.I).

    L'objectif de cours de 60$/baril ou mieux de 45 euros/baril semble être à portée de main.

    Cours-USA-récents-essence-2009-05

                          La certitude que les prix de l'énergie ne pourront pas rester longtemps à des cours bradés, que les crises économiques, même graves, connaissent toujours une fin, que le risque de voir les cours pétroliers reculer est très faible va inciter les spéculateurs à pousser les feux des cours du pétrole. Le seul débat est de savoir à partir de quel seuil le jeu s'arrêtera. Les expériences passées nous ont appris que toute prévision dans ce domaine était potentiellement erronée. Alors, 60$ disent les uns, 75$ disent les autres. Fixez vous-mêmes l'objectif, il aura autant de chance d'être réalisé que ceux-ci!

                          Ce n'est pas la demande en pétrole qui fait le cours, c'est la demande en papiers adossés aux cours des produits pétroliers. La nuance a une énorme importance et permet bien des fantaisies. A suivre!

    Le 7 Mai 2009.

  • La Russie va lancer la construction d’une centrale nucléaire offshore de 70MW

    La Russie va lancer la construction d’une centrale nucléaire offshore de 70MW

    Centrale-offshore                             C'est RIA Novosti qui nous apprend que la Russie va lancer, à Saint Petersbourg, la réalisation d'une mini centrale nucléaire offshore de 70MW. C'est une première mondiale qui devrait être opérationnelle à la fin 2012. Cette unité serait réalisée par le consortium Rosatom pour l'équivalent d'un peu plus de 300 millions de dollars. D'après l'article l'intérêt pour un tel générateur est important dans le monde, en particulier dans les régions en manque de puissance électrique. Cette centrale serait donc le modèle de démonstration pour une commercialisation ultérieure.

                             Ces projets de mini centrales nucléaires, clones des réacteurs de sous-marins et autres porte-avions atomiques, disséminées un peu n'importe où, posent tout de même un problème majeur potentiel de sécurité,… à moins que l'usage ultime soit militaire.

    LIRE l'article de RIA Novosti.

    Le 6 Mai 2009