Catégorie : actualités

  • Réduisons nos émissions de CO2 dit l’Europe, bâtissons des centrales au charbon répond la Pologne

    Réduisons nos émissions de CO2 dit l’Europe, bâtissons des centrales au charbon répond la Pologne

                       La Pologne ne veut pas dépendre du gaz importé de Russie, il n'y a là que bon sens et leçons de l'histoire. Mais l'absence de toute politique énergétique cohérente européenne la conduit à construire des centrales au charbon. C'est ainsi que le deuxième Groupe énergétique polonais, Tauron Polska Energia, va accroître de 900MW  la capacité de génération d'énergie électrique de sa centrale Elektrownia Blachownia située dans le sud du pays. Cet investissement réalisé à part égale avec un Groupe minier, KGHM, est une des étapes qui devraient permettre de porter en 2012 la capacité de génération de cette usine à 3000 MW ou mieux, en changeant d'unité, à 3000 tonnes de CO2 à l'heure!

                     Décidément le charbon et le lignite polonais, deuxièmes européens, ont de beaux jours devant eux! N'est-ce pas, Monsieur le Commissaire Pielsbag?

    Conso-EUR27-2007  

    Le 5 Mai 2009

  • Le cours de First Solar bondit sur les bonnes nouvelles, celui de Vestas en fait de même sur de mauvaises perspectives

    Le cours de First Solar bondit sur les bonnes nouvelles, celui de Vestas en fait de même sur de mauvaises perspectives

                               Le cours de First Solar, entreprise américaine du greenbusiness photovoltaïque, s'est apprécié de 23% cette semaine après la publication de ses résultats trimestriels qui démontrent la qualité du modèle  de cette entreprise qui s'appuie sur une technologie très économique, en couches minces et des productions en Malaisie, qui en fait le producteur leader mondial en termes de prix de revient, à moins d'un dollar par Watt (LIRE). L'action First Solar à 180$ a gagné 31% depuis le début de l'année mais elle est encore loin des 245$ obtenus à fin 2007. Paradoxalement le cours de l'action Vestas, un des très grands de l'éolien, mais qui rencontre des difficultés dans son plan de charge, voit également son cours s'apprécier de 17%, effet de l'annonce de licenciements de 1900 employés en Europe (LIRE). La situation économique de Vestas semble bien plus grave qu'il n'y parait: gérée par des amateurs qui n'ont connu que la croissance, débarquée de l'éolien offshore par Siemens, investissant partout dans le monde sans recherche de rationalisation industrielle, il faut anticiper de lourdes difficultés pour Vestas dans les trimestres à venir, sous les coups d'une vive concurrence aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis.

                              Enfin signalons la rechute de THEOLIA en France et la poursuite de la descente de Pacific Ethanol, vers les enfers du Chapter 11.

    Bourse-cours-2009-05a 

    Le 3 Mai 2009

  • Les cours de l’essence à New York tirent ceux du pétrole au dessus des 40 euros le baril

    Les cours de l’essence à New York tirent ceux du pétrole au dessus des 40 euros le baril

                     La baisse des stocks hebdomadaires d'essence aux Etats-Unis, les faibles productions des raffineries, la confirmation par l'Energy Information Administration (EIA) que les consommations de carburant au mois de Février ont été soutenues, le sentiment confus d'une timide reprise, la faiblesse du dollar voila le cocktail idéal pour faire remonter les cours du pétrole WTI à New-York qui à 53,2 dollars le baril vient de franchir une barre importante: celle des 40 euros/baril.

    Mais revenons en détail sur ces divers paramètres:

    Conso-mensuelle-gasoline-US-2009-02  

    1) Les stocks hebdomadaires d'essence à 212 millions de barils, le dernier Vendredi du mois d'Avril, ont perdu 5 millions de barils sur la base d'une faible activité des raffineries (83%), d'importations limitées (0,8 millions de barils/jour) et d'une consommation qui se maintient au dessus de 9 millions de barils/jour.

    2) Cette bonne tenue des consommations d'essence est confirmée par les statistiques mensuelles de l'EIA qui montrent que conformément aux statistiques antérieures, les consommations du mois de Février se sont accrues par rapport à celles de Janvier (FIG., barres jaunes). Il est donc probable qu'avec l'arrivée des beaux jours, la consommation américaine en essence va croître. Ceci serait conforme avec la stabilisation du trafic routier qui semble se dessiner. Les cours de l'essence en forte croissance hier (FIG.II, courbe rouge), ont tiré ceux du WTI

    Cours-BRENT-WTI-2009-05

    3) L'euro sur la base de mauvaises statistiques allemandes était descendu à 1,29 dollars le 20 Avril, depuis il est repassé au dessus des 1.32 dollars. C'est un paramètre clé de hausse des prix du pétrole. Entre le 20 Avril et le premier Mai le pétrole s'est apprécié de 7.5 dollars par baril! La corrélation entre cours de l'euro en dollars et cours du pétrole est forte (Coefficient de corrélation de 0,82). Le baril a donc franchi le premier Mai la barre des 40 euros (FIG.III).

    Prix-40-euros-2009-04 

                     Acheter du papier adossé aux cours du pétrole ou, de façon plus audacieuse, à ceux du gaz naturel aux Etats-Unis, apparaît aux yeux de beaucoup de financiers comme un bon moyen de se protéger contre une dévaluation du dollar et d'accompagner un début de reprise économique américaine. Il n'en faut pas plus pour que les cours du pétrole et du gaz naturel repartent à la hausse.

                    Remarque: les consommations de pétrole aux Etats-Unis ont baissé de plus d'un million de barils/jour au mois de Février par rapport à il y a un an (-1.076 millions de barils). Mais ce sont essentiellement les consommations de gaz liquéfiés, de gasoil et de kérosène qui expliquent cette baisse (FIG IV).

    Baisse-conso-US-2009-02

    Le 2 Mai 2009.

  • Siemens voit progresser les facturations et les entrées de commandes de la division énergies renouvelables

    Siemens voit progresser les facturations et les entrées de commandes de la division énergies renouvelables

                            Siemens vient de publier ses résultats trimestriels qui montrent, pour le Secteur Energie, des facturations s'accroître de 29% à 6,6 milliards d'euros et ses entrées de commandes régresser de 9% à 8,3 milliards d'euros, dans un environnement économique difficile. Cependant les commandes demeurent nettement au dessus de la facturation. Le "book-to-bill ratio" reste supérieur à un. Au sein de ce secteur une activité se démarque nettement des autres: c'est la Division Energies Renouvelables qui voit ses facturations trimestrielles bondir de 92% à 800 millions d'euros et ses entrées de commandes atteindre 1,59 milliards d'euros, en augmentation de 65%. Elles représentent 19% des entrées de commandes du Secteur Energie (FIG., partie rouge).

    Siemens-commandes-2009-T1 

                             Ces résultats illustrent l'intelligente politique de Siemens dans l'éolien offshore, dont nous avons déjà mentionné ici l'approche technique et commerciale très agressive, sur un ensemble de technologies complexes. Ses concurrents comme Vestas se trouvent dépassés par les technologies à mettre en oeuvre et le seul concurrent potentiel, Multibrid, filiale d'AREVA, en est encore au stade de lancement des premiers exemplaires de sa future éolienne de 5MW.

                              Il semble donc se dessiner deux types de marchés dans l'éolien: un marché à terre où des éoliennes de tailles moyennes (aux environs de 2 MW), peu chères et standardisées permettront de tirer les prix vers le bas. Sur ce créneau le leader semble être General Electric avec son éolienne de 1,5 MW. L'autre segment de marché est celui de l'éolienne offshore de très forte puissance, étudiée pour réduire au minimum les coûts de fabrication des infrastructures en pleine mer et des systèmes HVDC d'acheminement du courant électrique vers la terre. C'est dans ce deuxième créneau que Siemens semble s'être imposé en Europe du Nord.

    LIRE les commandes d'éoliennes offshore à Siemens

    LIRE Multibrid filiale d'AREVA

    Le 29 Avril 2009.

  • La chute du trafic du fret aérien dans la zone Asie-Pacifique connaitrait-elle une stabilisation?

    La chute du trafic du fret aérien dans la zone Asie-Pacifique connaitrait-elle une stabilisation?

                              La variation de l'intensité du fret aérien dans la zone Asie-Pacifique, mesurée en tonnes*kilomètres et publiée mensuellement par l'IATA, constitue un indicateur avancé intéressant de l'économie mondiale. En effet, dès le tout début de 2008 il était possible de distinguer les signes d'une stagnation puis d'un ralentissement de ce flux qui représente à lui seul 44% du fret aérien mondial. Il est permis de penser que parmi les objets transportés par avion cargo se trouvent les modèles, les échantillons, les maquettes, les têtes de série de nouveaux ou de futurs produits, outils ou équipements. Un ralentissement du flux de ces échanges en amont des projets de nature économique, peut permettre d'anticiper une chute plus marquée des échanges de produits et denrées présentant des valeurs ajoutées plus faibles et échangées par voies maritimes. Réciproquement une reprise de ces flux devrait annoncer le signal d'une relance des échanges entre l'Asie et le reste du monde.

                          Or depuis quatre mois maintenant (Décembre, Janvier, Février, Mars) la courbe de variation par rapport au mois M-12 présente une quasi stabilisation de la dégradation (FIG.). A suivre!

    Fret-aerien-2009-03   

    Le 28 Avril 2009.

  • Alstom: une nouvelle commande nous rappelle que le gaz naturel est une des énergies du futur pour l’Europe

    Alstom: une nouvelle commande nous rappelle que le gaz naturel est une des énergies du futur pour l’Europe

                             Le gaz naturel sera la première ressource d'énergie primaire devant le pétrole et le charbon dans le courant de ce siècle et ceci pour trois ou quatre raisons simples: 1)- il est abondant et largement réparti dans le monde. Plus abondant qu'on ne le pensait il y a quelques années avec l'arrivée des nouveaux modes d'exploitation des schistes bitumineux (gas shales) et des filons de charbon profonds (coal bed methane), 2) sa combustion dans les turbines à gaz peut permettre d'atteindre des températures très élevées et donc de superbes rendements (MHI annonce des températures de combustion à 1600°C et des rendements en cycles combinés supérieurs à 60%, Alstom revendique 59% de rendement), 3)-les émissions de CO2 sont limitées et deviennent même très faibles dans des systèmes hybrides couplés avec des énergies renouvelables intermittentes; 4)- son principal concurrent, le charbon, va être de plus en plus taxé et même refoulé, à moins d'être équipé d'un dispositif de Capture et Stockage du CO2 (CCS) qui viendra majorer son prix et réduire les rendements.

    Energies-prim-origine-cumulées-2007 

                        Ces perspectives de développement sont confirmées par les succès rencontrés par les grands professionnels comme Siemens ou Alstom en Europe. Ce dernier communique aujourd'hui qu'il va réaliser une centrale à cycle combiné de 2000 MW pour RWE au Pays de Galles ce qui portera en cours de commandes à 6000 MW pour la seule Grande-Bretagne.

                          Les spécialistes des énergies nous apprennent doctement que le Charbon est très abondant sur terre mais que le gaz se trouve généralement, comme le pétrole, dans des zones sensibles et que l'épée de Damoclès d'une rupture des approvisionnements russes plane sur nos têtes. Un examen des données publiées annuellement par BP nous apprend presque exactement l'inverse. On y apprend que 15 pays dans le monde produisent 94% du charbon consommé (FIG.I). Et en allant un peu plus dans les détails il est possible de découvrir que l'essentiel des ressources sont consommées sur place (Chine, Etats-Unis, Inde), qu'il existe peu de pays exportateurs (Australie, Afrique du Sud, Etats-Unis) et que les problèmes de logistiques dans les ports limitent bien souvent les volumes échangés. A l'inverse les productions de gaz naturel sont largement réparties dans le monde, les 20 premiers pays producteurs n'assurent que 60% de la production globale. Certes il en existe un gros, la Russie avec 20% du Marché mondial, mais  de gros producteurs potentiels tels que le Qatar ou l'Iran pour diverses raisons, ne produisent pas encore des volumes de gaz à la dimension de leurs réserves (le Qatar n'était que le 12ème fournisseur mondial de gaz naturel en 2007). Le problème posé par l'utilisation du gaz naturel est celui de son acheminement par pipe-line  ou par méthanier. qui nécessitent tous les deux des investissements importants, en attendant la mise au point d'un transport plus souple et moins cher, en utilisant les hydrates de méthane par exemple.

                           La mise à disposition de gaz naturel dans le monde n'est donc pas un problème de ressources naturelles, c'est un simple problème économique: son prix doit se situer à un niveau suffisant pour permettre aux opérateurs d'amortir leurs  investissements d'exploration, de mise en production et d'acheminement qui peuvent être très importants dans le cas du GNL (gaz naturel liquéfié). Aujourd'hui à 3.5 $ le MMBTU les puits de forages et d'exploration de gaz ferment aux Etats-Unis. Ils n'ouvriront à nouveau qu'à 7 ou 8$/MMBTU.

    EU-27-GN-2008

                               Une analyse plus précise des besoins européens qui se sont élevés à plus de 20 mille pétajoules (PJ) en 2008 (FIG.II) montre que les gros importateurs de gaz naturel sont aujourd'hui la Grande-Bretagne qui s'approvisionne en Mer du Nord et en GNL provenant d'Afrique ou du Qatar. L'Allemagne est étroitement liée aux ressources russes et le sera encore plus lorsque le pipe-line Nordstream sera en place. Enfin l'Italie importe beaucoup d'Afrique du Nord mais s'équipe vivement de terminaux pour accueillir des méthaniers chargés de GNL. La dépendance de l'Europe vis à vis du gaz naturel russe concerne donc essentiellement l'Allemagne et les ex pays du bloc soviétique comme la Roumanie, la Pologne, la Hongrie. Les importations de gaz russe par l'Europe ne représentent que 25% de ses besoins (FIG.III, partie noire) alors que 57% de ses consommations sont assurées par les productions en Europe (EU-27 plus Norvège). Le développement de terminaux de GNL en Grande-Bretagne, en Italie et en France (Antifer, le Verdon) devraient permettre de voir baisser la part de gaz russe dans la consommation européenne. De toute façon, la Russie ne cache pas sa volonté de rééquilibrer ses échanges entre l'Asie et l'Europe. L'Europe devra donc aller chercher son gaz ailleurs.

    EU-27-GN-Origine-2008  

                           Le renchérissement du charbon par des droits d'émissions du CO2 et l'obligation de capter et d'enfouir le CO2, les réticences et les retards accumulés dans l'utilisation propre du nucléaire, la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes, la primauté de l'électricité comme vecteur d'énergie, la baisse des consommations de pétrole dans les transports vont propulser le gaz naturel comme leader des énergies primaires dans le monde dans une décennie. Il est important que l'Europe bâtisse un plan d'approvisionnement de la ressource qui lui manque et se dote des infrastructures d'importations de GNL nécessaires à son désengagement partiel de la ressource russe. Le lancement de travaux d'études et d'évaluation du transport du gaz sous forme d'hydrates de méthane, problème étudié aujourd'hui au Japon, serait peut-être une bonne idée afin de pouvoir exploiter des ressources de tailles moyennes.

    LIRE le communiqué d'Alstom sur la nouvelle centrale de Pembroke.

    LIRE les performances des équipements de MHI

    Le 27 Avril 2009.

  • Toyota revoit à la hausse les cadences de production de sa nouvelle Prius hybride

    Toyota revoit à la hausse les cadences de production de sa nouvelle Prius hybride

                             Toyota avait prudemment prévu pour l'année fiscale 2009, d'Avril 2009 à Mars 2010, des ventes de la nouvelle Prius à hauteur de 300 mille exemplaires dans le monde. Compte tenu de l'engouement constaté au Japon pour ce nouveau modèle, où le niveau des précommandes dépasse les espérances du constructeur, Toyota annonce qu'il va revoir ses prévisions de ventes durant la première année. Elles pourraient atteindre les 500 mille exemplaires. En conséquence les cadences de production de l'usine japonaise, à partir du mois de Juin, vont être accrues de 25% pour les porter à 50 mille véhicules par mois. Evènement à souligner dans un climat de ventes globales en retrait depuis plusieurs années (FIG.)

           Immatriculations-Japon-1990-2009      

                         Il semblerait donc que, malgré la crise, un modèle de véhicule répondant aux attentes profondes du Marché, puisse rencontrer le succès commercial. Cet évènement vient confirmer le succès commercial de sa concurrente moins chère, l'Insight de Honda. Et si la crise économique ne venait essentiellement que de là, d'une offre ne répondant plus aux attentes des citoyens. Le japonais urbanisé, sensible à tout ce qui peut nuire à son entourage, soit n'aura plus de voiture, soit voudra indiquer que bien qu'en en possédant une, il fait en sorte de respecter le fragile cadre de vie commun. Ce qui est vrai pour ce japonais s'applique également pour un new-yorkais, un californien, un allemand ou un français.

    Japon-1990-2050

                          Le Japon qui est démographiquement et technologiquement en avance par rapport à des pays comme l'Allemagne, va être très intéressant à suivre dans les années à venir. En effet du point de vue des consommations d'énergie dans le transport vont se superposer plusieurs phénomènes: 1)- une baisse de la taille du parc automobile en raison d'une baisse de la population active (FIG.II) et du vieillissement d'une population essentiellement urbaine, connaissant avec la baisse d'activité professionnelle une baisse des revenus et disposant d'infrastructures de transport en public. 2)- la baisse moyenne des consommations des véhicules composant le parc automobile avec la sortie des modèles hybrides ou électriques, 3)- l'amélioration de la fluidité du trafic routier en raison de l'amélioration des infrastructures, des logiciels de guidage et de la baisse du trafic. Ces trois paramètres vont jouer à la baisse sur les consommations de carburants du troisième pays le plus consommateur au monde. Des baisses régulières de consommations moyennes dans les transports supérieures à 1% par an sont à attendre pour ce pays.

    Le 27 Avril 2009.

  • Les premiers résultats trimestriels attestent que la vie est dure dans le greenbusiness

    Les premiers résultats trimestriels attestent que la vie est dure dans le greenbusiness

                            Le greenbusiness est touché durement par la crise. Le cash provenant traditionnellement des banques et d'autres gros investisseurs se fait rare. Les surcapacités de production rendent la concurrence agressive. Ainsi dans le photovoltaïque américain, SunPower vient d'annoncer pour ce premier trimestre 2009, à 214 millions de dollars, une baisse de chiffre d'affaire de 47% par rapport à celui du dernier trimestre 2008 et de 22% par rapport à celui d'il y a un an. Il dispose de toutes nouvelles lignes de productions aux Philippines qu'il ne va pas lancer, faute de commandes. Positionné sur des produits hauts de gammes au Silicium, SunPower éprouve des difficultés à s'imposer sur les grosses affaires face à FirstSolar ou au chinois Suntech très agressifs sur les prix. Le retrait du marché espagnol aura profondément bouleversé tout ce secteur du photovoltaïque mondial qui devrait installer en 2009 dans les 3,5 GW contre 5,2 GW en 2008. Lourde chute! L'allemand Q-Cells, N° 1 mondial mais bon dernier de notre sélection, a vu son cours repartir à la baisse cette semaine.

    Bourse-cours-2009-04a 

                      Dans l'éolien américain l'activité semble globalement moins menacée que celle du photovoltaïque, mais c'est la concurrence qui s'exacerbe. En 2007 ils étaient 7 acteurs significatifs dominés par GE (45%), Vestas (18%) et Siemens (17%) qui détenaient 80% des parts de marché. En 2008 ils étaient une douzaine d'acteurs avec toujours le même trio de tête GE (43%), Vestas (13%) et Siemens (9%) mais ils ne disposaient plus que de 65% de part de marché. La perte de 8 points de part de marché de Siemens n'est sûrement pas dramatique pour ce grand Groupe qui porte ses efforts sur l'activité offshore beaucoup plus complexe et lucrative, mais peu populaire aux USA; par contre la perte de 5 points de parts de marché pour Vestas est beaucoup plus inquiétante. L'arrivée de nouveaux acteurs tel Acciona et la montée en puissance de l'indien Suzlon propriétaire de Repower et qui est donc le vrai N°3 aux Etats-Unis avec 10% de part de marché ont profondément fait évoluer, en un an, le paysage du greenbusiness éolien américain.

    Eolien-USA-2008 

                    Enfin, dans les biocarburants américains c'est le marasme le plus complet. Après la banqueroute de VeraSun on en attend d'autres comme Aventine Renewable Energy ou le californien Pacific Ethanol dont les difficultés de trésorerie sont de plus en plus criantes. Archer Daniels, beaucoup plus solide, en fait les frais avec une perte en Bourse de 9% cette semaine.

                    Il est donc très difficile en ces périodes agitées de tirer son épingle du jeu du greenbusiness. Certains en ce moment achètent des obligations convertibles en actions émises par les acteurs du solaire chinois. Elles se vendent à la moitié du prix initial. Le photovoltaïque mondial va encore passer de mauvais jours en 2009 et sûrement en 2010, le temps de combler le vide espagnol. Les plus faibles périront.

    Le 26 Avril 2009.

  • Les cours du pétrole repartent à la hausse avec l’euro et le sentiment que l’économie américaine a touché le fond

    Les cours du pétrole repartent à la hausse avec l’euro et le sentiment que l’économie américaine a touché le fond

                             Des sondages allemands un peu moins pessimistes, des entrées de commandes industrielles dans la Zone Euro dont la vitesse de dégradation marque le pas, une BCE qui camoufle ses dissensions internes ont fait repartir l'euro à la hausse contre dollar. Il n'en fallait pas moins pour que la spéculation sur fond d'embellie boursière, reprenne ses achats de couverture de pétrole. Les cours du brut WTI à New York ont donc quasiment rejoint ceux du Brent à Londres  à 51.5 dollars/baril et en se rapprochant du plafond actuel des 40 euros. Le marché a également pris conscience que le recul du trafic routier aux Etats-Unis était en train de marquer une pose, indicateur sinon d'une reprise mais du moins d'une stabilisation de l'économie.

    Cours-USA-récents-2009-04 

    En effet les données statistiques du mois de Février, données par la Federal Highway Administration, sur les miles parcourus confirment le tassement du recul du trafic qui pouvait être anticipé sur les tendances des mois précédents (FIG.II).

    Trafic-US-2009-02  

                     La montée des stocks de pétrole brut et de produits dérivés ne préoccupent pas outre mesure les marchés. Ces 100 millions de barils de trop qui se trouvent aux Etats-Unis sont généralement vendus à terme, ils dorment dans des tankers loués à vil prix pour l'occasion, dans l'attente de l'échéance. Ces stockages spéculatifs baisseront puis disparaîtront dès lors que la courbe de contango fera apparaître une pente inférieure à un dollar par mois le baril, ce que coûte approximativement le stockage. La courbe du 15 Avril (FIG.III, courbe violette) avec une pente à l'origine bien supérieure à 1$/mois, ouvrait largement la voie à des achats spéculatifs. Celle d'hier, 24 Avril (courbe bleue), ne justifie plus un  tel stockage spéculatif. Les surstocks de pétrole américains disparaîtront avec l'aplatissement de la courbe de contango.

    Contango-2009-04  

    Le 25 Avril 2009.

  • Le patron de la FERC américaine veut stopper tout nouveau développement de centrale électrique au charbon ou nucléaire

    Le patron de la FERC américaine veut stopper tout nouveau développement de centrale électrique au charbon ou nucléaire

    Wellinghoff-FERC                             Le patron de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) américaine, Jon Wellinghoff, parlant des énergies renouvelables a "suggéré" que tout nouveau projet de centrale au charbon ou nucléaire soit définitivement stoppé aux Etats-Unis. Cette position radicale du patron d'une importante Commission américaine, nommé à ce poste par le Président Obama, vient appuyer  la conviction de son auteur que le développement des énergies renouvelables (éolien, hydrocinétiques) couplées à de nouveaux moyens de stockage (?) et à l'utilisation de centrales au gaz naturel abondant aux Etats-Unis, devrait permettre de s'affranchir du charbon trop polluant et du nucléaire trop onéreux en investissements. Pour lui le niveau d'investissement des centrales nucléaires qu'il estime à 7000$/kW est jugé prohibitif.

                                 Ce pavé dans la mare électronucléaire, bien que la FERC n'a aucune autorité sur les choix des ressources énergétiques, va en inquiéter plus d'un. En effet Wellinghoff a sûrement exprimé ses convictions, son passé dans les milieux des énergies renouvelables en témoigne, mais nul ne peut s'empêcher de soupçonner que ce sont celles aussi du Président Obama. Un personnage officiel de ce niveau ne parle pas ainsi par hasard. Un tel choix de proscription du nucléaire, s'il était avéré, retarderait la vitesse de réduction des émissions de CO2 aux Etats-Unis et les rendrait encore plus dépendants des prix du pétrole et du gaz.

                         Rappelons cependant que le charbon et le nucléaire assurent aujourd'hui 68% de la génération d'électricité aux Etats-Unis (LIRE) et donc que la faisabilité de ce programme sur un petit nombre de ressources primaires n'est pas encore démontrée.

    Le 24 Avril 2009