Catégorie : actualités

  • Fujifilm présente un nouveau film transparent conducteur pour les applications photovoltaïques et autres écrans et éclairages d’avenir

    Fujifilm présente un nouveau film transparent conducteur pour les applications photovoltaïques et autres écrans et éclairages d’avenir

                            Les revêtements transparents conducteurs des modules photovoltaïques, des divers écrans plasmas ou à cristaux liquides ou des futures LED organiques émettrices (OLED) sont rendus conducteurs par des revêtements transparents d'oxydes d'Indium et d'Etain (ITO). Fujifilm vient de présenter des films à base de PET (polyéthylène téréphtalate) rendus conducteurs par un fin réseau d'argent appliqué au film plastique. Ce nouveau produit qui sera largement échantillonné à partir de  la fin de l'été, présente deux avantages majeurs par rapport aux solutions ITO. Il est tout d'abord très flexible et même pliable, mais il peut surtout conduire à des films très conducteurs et conservant leur transparence. Une telle propriété est fondamentale pour réaliser de grands panneaux éclairants par exemple. Ces produits présentent typiquement une transmittance de 80%  qui est celle des produits industriels actuels, mais qui peut être portée jusqu'à 89% dans certains cas.

                             Fujifilm argumente également sur le faible coût de la technologie qui peut utiliser un mode de production en continu par transfert par rouleaux. Sur le papier, ce produit apparaît donc comme un réel concurrent aux solutions à base d'oxydes dopés conducteurs. La suite nous le dira.

    Fujifilm-conducteur-transparent 

    LIRE un papier sur les OLED.

    Le 20 Avril 2009

  • La baisse de l’euro repousse à plus tard le rallye américain sur les cours du pétrole

    La baisse de l’euro repousse à plus tard le rallye américain sur les cours du pétrole

                            Les dissensions au sein des Muppets Show de la Banque Centrale Européenne qui hésitent à baisser ou non les taux en dessous de 1%, qui se chamaillent pour savoir s'ils vont acheter des fonds d'Etats, qui découvrent que leur mouvement de réduction lente des taux crée un réflexe d'attente de la prochaine baisse de la part des Banques, tirent les cours de l'euro vers le bas. De  1,36 dollar aux environs du 20 Mars, le voila à 1,30 dollar en fin de semaine. Certains anticipent un euro à 1,20 dollar dans les semaines à venir. Ce mouvement a désamorcé la spéculation de couverture sur le pétrole WTI qui s'était mise en route le mois précédent. De ce fait, les cours ont suivi la baisse du dollar (FIG.I) et restent nettement en dessous de la barre des 40 euros le baril.

    WTI-euro-2009-04

                          Un indice de ce mouvement de repli de la spéculation sur le WTI est la reprise du leadership par le BRENT à Londres dont les cours sont repassés de 3$ au dessus de ceux du WTI (FIG., courbe violette). Londres est plus guidé par les fondamentaux, alors que le marché américain est beaucoup plus marqué par la spéculation. En ce moment pour suivre les cours du pétrole c'est le Brent qu'il faut regarder.

    Cours-BRENT-WTI-2009-04 

    Le 18 Avril 2009.

  • Faut-il capturer, stocker ou valoriser le CO2? Un rapport parlementaire prend position

    Faut-il capturer, stocker ou valoriser le CO2? Un rapport parlementaire prend position

    Assemblée-Nationale                           La France dans le domaine de l'énergie a connu un binôme de génie, célèbre auprès de toutes et de tous, je veux parler de Chaffotaux & Maury dont la mémoire hante nos cuisines ou nos salles de bain. Maintenant il faut que notre Nation se familiarise avec un nouveau binôme parlementaire, attelage hors du commun d'un Socialiste et d'un UMP, Christian Bataille et Claude Birraux respectivement rapporteur et président de l'OPECST (Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques). MM Bataille & Birraux se sont attaqués à une tâche gigantesque et c'est tout à leur honneur, qui consiste à faire le point sur tous les travaux dans le domaine de l'énergie en France, de les comparer à ce qui se fait à l'étranger et d'en déduire des recommandations d'orientations des politiques, d'ordre parlementaire ou administratif concernant ces travaux. Leurs études se traduisent par des propositions sur les aides financières, les textes législatifs ou règlementaires, les choix d'organisations et d'actions des équipes reportant à des organismes relevant de l'Etat, comme les Laboratoires universitaires, le CNRS ou le CEA. Vaste programme!

                          Parmi les mille et un sujets traités les Députés abordent, dans une partie du rapport daté du 3 Mars 2009, celui du stockage et de la séquestration du CO2 avec un très fort a priori d'hostilité à ces projets.

                        Leur approche de Députés est bien sûr nationale. La France ne génère que très peu de CO2 avec son parc électronucléaire elle ne doit donc pas aider les recherches sur le CCS qui ne peut qu'encourager à brûler plus de charbon, telle est en substance la conclusion des auteurs. Par contre leur réflexion les conduit, par analogie lointaine avec les problèmes posés par les déchets radioactifs, à préconiser une recherche chimique de valorisation du CO2, ce qui vous l'avouerez est un peu en contradiction avec la première partie de la proposition.

                       Ce qui apparaît de plus étonnant dans leur approche logique, c'est qu'à aucun moment leur regard ne se soit porté au niveau de l'Europe. Ils auraient alors découvert que cet ensemble politique dont la France fait partie intégrante, émet annuellement des milliards de tonnes de CO2 et que cela pose  problème. Ils auraient alors étudié le cas des entreprises qui travaillent dans le CCS, comme Alstom ou Total, comme des entreprises européennes et, j'en suis persuadé, auraient modulé leur message. Lorsque Alstom va moderniser la centrale de Belchatow en Pologne, une des centrales les plus polluantes d'Europe, et propose à la Direction de cette Unité de travailler à moyen terme sur le CCS avec Dow Chemical peut-on appeler cela de "l'exportation" terme utilisé par les auteurs?

                  Pour ma part, en tant que contribuable lambda, je suis tout à fait favorable à ce que mon pays aide les industries françaises à être plus performantes dans le traitement des rejets de CO2, même si l'essentiel de leurs actions doit par la suite se dérouler ailleurs qu'en France. Ce sentiment pourtant de bon sens, ne semble pas être partagé par ces parlementaires.

                     En fait il faudrait que Bataille et Birraux revoient simplement la partie de leur exposé sur ce sujet en structurant l'approche de façon fonctionnelle: la capture du CO2 puis le stockage et enfin la valorisation éventuelle.

    1) – La capture du CO2

                   Allons messieurs B&B que vous vouliez stocker ou valoriser ce CO2 il faut bien le capter et l'isoler! C'est une fonction incontournable quel que soit votre choix ultérieur. Pensez-vous, par ailleurs, qu'à partir de 2020 Alstom pourra vendre la moindre centrale dans le monde, qu'elle soit au charbon ou au gaz, si elle n'est pas équipée d'une unité de capture de CO2? Ne pas accompagner cette mutation technologique c'est condamner une entreprise qui, vous le savez M Birraux, est très chère à notre bien-aimé Président et à un certain nombre de personnes qui y travaillent. Enfin parmi les contre-vérités inévitables que contient votre rapport on peut lire à propos de l'encouragement au progrès technique: "Le contenu technologique du dispositif de captage et de stockage du gaz carbonique est limité, puisqu'il repose en partie déjà sur des procédés bien maîtrisés"! Etes-vous bien sérieux en écrivant de telles âneries? Le DOE estime que la technologie sera maîtrisée en 2020! Le procédé d'Alstom à l'ammoniac n'en est qu'à ses balbutiements préindustriels, de nouveaux solvants du CO2 restent à définir et à valider en tenant compte de l'optimisation énergétique et de leur stabilité chimique. Vous avouez avec une grande naïveté que lors de votre voyage au Japon: " Ce qui était frappant dans les échanges sur le sujet avec nos interlocuteur japonais, c'est qu'ils étaient plus diserts sur le captage que sur le stockage. Tout se passait pour eux comme si le stockage n'était pas une question à l'ordre du jour." Effectivement Mitsubishi Heavy Industries est un leader mondial du captage du CO2, mis au point dans ses unités de production d'urée, et il vendra ses centrales thermiques à flamme avec la fonction capture, quand à la séquestration ce sera le problème local de son client et des géologues. La capture du CO2 est la part la plus délicate et la plus chère. Celui qui la maîtrisera à moindre coût, sera incontournable comme acteur au sein du procédé global.

    2) – La séquestration

                       C'est sûrement, aujourd'hui, le moyen le moins cher pour se débarrasser du CO2 une fois qu'on l'a produit et isolé. On pourra l'utiliser pour extraire plus de pétrole et de gaz des gisements (Enhanced Oil Recovery ou EOR), on pourra l'enfouir dans diverses formations géologiques ou le faire réagir de façon irréversibles sur des roches alcalines ultramafiques (olivine, serpentine). Les premiers essais d'enfouissement en vraie grandeur sur plusieurs années, comme à Sleipner dans une nappe acquifère, semblent bien se passer. Je ne vois pas ce que vient faire dans le débat l'accident du lac Nyos au Cameroun qui est évoqué, sinon par une certaine volonté de filer la pétoche au lecteur. Je pense que le vrai danger vient d'ailleurs, de la Chine par exemple dont les auteurs ne parlent pas dans leur rapport et dont les émissions de CO2 sont largement supérieures à celles du Cameroun.

    3) La valorisation:

                      Le CO2 est malheureusement la forme oxydée la plus stable du Carbone et vouloir le réduire coûtera très cher. Certains proposent d'aller jusqu'au méthanol ou au DME, mais il faut 6 électrons ou 3 molécules d'hydrogène pour y arriver (TAB.). Il faut avoir de l'hydrogène en trop. La chimie du CO2 peut amuser beaucoup de laboratoires, mais il n'est pas certain que ce soit un axe à prioriser de nos jours.Reduction-CO2 

                  Il est certain que quel que soit le chemin choisi pour éliminer le CO2, le coût du GWh produit à partir de charbon sera plus cher: "…le DOE estime qu'en l'état de l'art, le prix de de l'électricité produite à partir de charbon serait doublé. … le financement de la recherche puis de l'implantation des systèmes de captage et stockage aura un effet de restriction du pouvoir d'achat freinant la demande." Tiens, c'était l'opinion du Président Bush et de son Vice-president Cheney! Comme quoi les poncifs ont la vie dure.

                   Mais, Messieurs les Parlementaires studieux,  ne faut-il pas inscrire ce mouvement dans un renchérissement global des diverses formes d'énergies qui sera largement compensé par la réduction des gaspillages, surtout sur le territoire américain évoqué ici? La donne d'une énergie peu chère ne sera plus de mode, alors l'économie en gaspillera moins. Le gisement du gaspillage de l'énergie est immense.

                  Remarque sur les droits d'émissions de CO2: les auteurs émettent une prévision qui semble de bon sens sur l'évolution des cours du CO2 dans le futur. Moins l'industrie produira de CO2 et moins elle aura à acheter de droits d'émissions. Donc les cours du CO2 doivent structurellement baisser. Oui bien sûr, mais dans plusieurs siècles. Entre temps ce système débile de cotation, largement ouvert à la spéculation, aura été abandonné au profit d'un système à prix fixe ou encadré. Quel que soit le système, émettre du CO2 devra avoir un coût et le plus probable est que ce coût ira en croissant dans les décennies à venir.

    LIRE le rapport parlementaire du 3 Mars 2009.

    LIRE une approche du marché mondial du CCS

    Le 18 Avril 2009.

  • La production industrielle en Europe s’est un peu plus contractée au mois de Février

    La production industrielle en Europe s’est un peu plus contractée au mois de Février

                              Eurostat nous informe que la baisse de la production industrielle en Zone Euro par rapport au même mois de 2008 qui était de 16% au mois de Janvier, est passée à -18,4% au mois de Février. Cette poursuite de la chute des productions industrielles est générale à tous les grands pays européens (FIG.). Ce sont les biens d'investissements (-25%), les biens de consommation durables (-24%) et les biens intermédiaires (-22%) qui tirent vers le bas les indices, contrairement aux biens de consommations non durables (-6%) et à l'énergie (-4%) dont les chutes sur un an sont limitées.

                           La chute des industries allemandes depuis le mois d'Août (courbe noire) est particulièrement significative de la tendance observée. Il faut espérer que les mesures de relances dans l'industrie automobile seront de nature à stopper la chute de l'indice allemand et de l'indice italien aux mois de Mars ou Avril.

    Production-industrielle-2009-02 

    LIRE le communiqué d'Eurostat sur le sujet.

    Le 17 Avril 2009

  • Pour un stockage décentralisé de l’énergie électrique: Toyota avance une solution possible

    Pour un stockage décentralisé de l’énergie électrique: Toyota avance une solution possible

                           La nécessité de savoir stocker et mobiliser à la demande de l'énergie électrique dans le monde se fait de plus en plus pressante. En effet les exigences croissantes sur la qualité et la fiabilité du courant délivré par les opérateurs sont incompatibles avec le caractère aléatoire des nouvelles sources d'énergie renouvelables de types éolien ou photovoltaïque. De plus l'impérieuse nécessité de réduire les appels de puissance en pointe (peack shaving, load leveling ou écrêtage) est une contrainte nécessaire pour réduire les coûts de cette énergie et pour minimiser les émissions de CO2 associées au fonctionnement intermittent de centrales thermiques d'appoint utilisant soit du charbon, soit du fuel lourd, soit du gaz naturel dans le meilleur des cas.

    Saft-Solion 

                     A ce jour, un mode de stockage domine tous les autres: c'est le pompage hydraulique gravitaire qui consiste à remonter de l'eau par pompage dans des retenues d'altitude en heures creuses pour ensuite la libérer en heure de pointe. Ce dernier  a consommé 46 TWh en Europe en 2007, soit 1,5% de la production nette d'énergie électrique. Avec un rendement de l'ordre de 70% on peut donc considérer que ce sont quelques 32 TWh d'énergie qui ont été recyclés ainsi, pour répondre aux demandes de pointes de puissance des réseaux européens.

                   Mais cette énergie de pointe rapportée aux 160 millions de foyers européens correspond annuellement à une énergie de (32 x 10P9) : (160 x 10P6) = 200 kWh/foyer. Autrement dit, la puissance de pointe apportée par le pompage en Europe correspond à une faible énergie de moins d'un kWh par jour et par foyer!

    Remarque: cette énergie de pompage est encore plus faible aux Etats-Unis où la consommation annuelle de pompage a atteint 6,3 TWh en 2008, soit 7 fois moins qu'en Europe.

                     Le corollaire de cette observation est le suivant: un stockage d'énergie électrique décentralisé au niveau de l'immeuble ou de la maison assurerait un apport précieux de puissance au réseau durant les moments les plus critiques de la journée. A une approche centralisée jacobine d'un problème s'oppose toujours une approche décentralisée girondine! On doit apprendre cela à l'ENA!

                     Pour essayer d'aller plus loin dans l'approche du problème il faut sérieusement intégrer l'arrivée des modules solaires photovoltaïques à faibles prix qui deviendront très attractifs et sponsorisés par la puissance publique ou par les opérateurs qui devront satisfaire des quotas d'énergie renouvelable dans leur mix énergétique. Il faut également intégrer que dans le garage se trouvera au moins un véhicule électrique qui se rechargera la nuit mais qui parfois nécessitera une charge au moins partielle dans la journée.

                    On arrive ainsi au projet SOLION de SAFT et l'allemand Conergy dont nous avions rapporté l'annonce du lancement au mois d'Août 2008 (FIG.I). Ce projet européen qui va se dérouler jusqu'en 2011 a pour objet de démontrer qu'un ensemble module photovoltaïque, batterie Lithium-Ion et onduleur raccordé au réseau, peut parfaitement s'intégrer dans une maison individuelle pour assurer des fournitures d'énergie électrique au moment les plus critiques pour le réseau et donc les plus économiques pour le propriétaire du système.

                    On sait également que SHARP a pris une participation dans le constructeur de batteries japonais Eliiy et qu'il devrait présenter dans les mois qui viennent des systèmes de ce type associant module solaire et batterie.

                    Mais c'est TOYOTA qui vient de créer la surprise en annonçant pour 2011 la sortie d'un Home Energy Management System (FIG.II) qui alimenté par des modules photovoltaïques ou en heure creuse, assurerait la gestion des besoins en énergie de la maison (éclairage, air conditionné, etc.) et qui grâce à une batterie de type Li-Ion de 5 kWh participerait à la fourniture de puissance en heure de pointe. Toyota annonce qu'il va tester son HEMS au travers de sa filiale Toyota Housing.

    Toyota-Home-Energy-Management-System

                   Nul doute que l'électrification annoncée des besoins en énergie dans le monde et la possibilité de décentraliser une partie de la production d'électricité grâce au photovoltaïque raccordé au réseau, va conduire à des solutions technologiques innovantes dans la gestion des pics de puissance et le stockage décentralisé de l'énergie électrique. Les industriels européens devraient essayer d'accélérer leur développement et verrouiller la propriété industrielle de leurs idées, s'ils ne veulent pas une fois de plus se faire larguer par les industriels nippons, sur un marché à forte teneur en innovations.

    Remarque: au niveau d'un immeuble ou d'un lotissement un système de plus forte puissance pourrait être imaginé à l'aide de batteries de type Sodium-Soufre installé dans un local dédié et relié à une ou plusieurs unités de modules photovoltaïques.

    LIRE l'annonce du projet SOLION par la SAFT.

    LIRE le papier sur les batteries Sodium-Soufre.

    Le 16 Avril 2009.

  • Etats-Unis: pendant la crise, la spéculation sur l’énergie et les matières premières  continue!

    Etats-Unis: pendant la crise, la spéculation sur l’énergie et les matières premières continue!

                              Quand l'environnement politique ou militaire semblait devenir incertain ou menaçant, votre arrière grand-mère achetait du sucre et de l'huile pour les stocker. N'en riez point! Aujourd'hui, aux Etats-Unis, la crise est une occasion inespérée pour spéculer sur les commodities. Alors on achète du pétrole, de l'essence, du cuivre ou du nickel à prix bradé. Les moins nantis achètent du papier indexé sur les cours, mais les plus avisés qui disposent de moyens de stockage, se font physiquement livrer de leur achat et le revendent à terme à 2 ou 3 mois en faisant une marge raisonnable et sûre au passage. Les banques américaines par exemple, sont très actives dans ces activités de trading et en tirent profit.

                              Alors de façon inattendue les stocks de produits pétroliers s'envolent alors que tout le monde sait que la consommation de pétrole américaine est au plus bas, que les raffineries tournent à 80% de leurs capacités, que la production de pétrole américain est à la hausse dans le Golfe du Mexique, que les productions de  biocarburants se développent . Mais qu'à cela ne tienne, la spéculation importe à tout va et stocke du pétrole ou des produits raffinés (FIG.I). Les Etats-Unis ont au bas mot 80 à 100 millions de barils de trop dans leurs stocks ce qui représente 4 à 5 milliards de dollars d'achats physiques spéculatifs. 

    Stocks-produits-US-2009-04 

                      Les stocks de pétrole brut s'accroissent un peu partout sur le territoire américain nous informe l'EIA, sauf là ou ils devraient être pour être revendus rapidement, à Cushing, Oklahoma où s'échangent physiquement les lots de pétrole WTI cotés sur le NYMEX (FIG.II). Ceci est une bonne nouvelle pour assurer des cotations fluides sur le marché spot de référence.

    Stocks-cushing-2009-04 

                          Plus généralement le marché des matières premières aux Etats-Unis s'est retourné depuis le début du mois de Mars où il avait atteint un plus bas comme en témoigne le Reuters-Jefferies CRB Index (FIG.III) sorte de panier de la ménagère en commodities. Depuis le premier Mars où cet indice avait atteint les 200, il s'est revalorisé de plus de 12%. Tout le débat maintenant porte sur le moment opportun du TOP Départ d'un vrai rallye sur les matières premières qui ferait remonter cet indice vers les 300 ou 350 points. Les spéculateurs de tous poils piaffent dans leurs box, en attendant le signal du départ de la ruée vers l'or. Certains, on le voit, sont partis un peu en avance pour reconnaître le terrain.

    CRB-Index-2009-04 

    Rem.: ci-jointe, la courbe en contango du 15 Avril des prix à terme du pétrole qui montre que le stockage spéculatif de pétrole n'est pas près de s'arrêter, sous réserve de trouver les moyens de stockage physique supplémentaires.

    Contango-2009-04

    Le 16 Avril 2009.

  • La consommation moyenne mondiale de pétrole a baissé de 0,4 millions de barils en 2008

    La consommation moyenne mondiale de pétrole a baissé de 0,4 millions de barils en 2008

                         L'Energy Information Administration américaine qui est la source la plus fiable de publications de données concernant les consommations d'énergie, nous informe que la consommation moyenne mondiale de pétrole et gaz condensés (liquides, tels le butane ou le propane) en 2008 a reculé, par rapport à celle de 2007, de 0,4 millions de barils/jour à 85,5 millions de barils/jour (FIG.). Cette décroissance est le résultat d'un recul marqué des consommations des pays OCDE (-1,8 millions de barils/jour) et une avancée des consommations des pays NON OCDE (1,4 millions de barils/jour). Les Etats-Unis participent pour plus des deux tiers (-1,26 millions de barils/jour) à ce retrait des consommations OCDE.

                       La consommation des pays OCDE est passée par un maximum en 2005, depuis, l'impact de la montée des prix des produits pétroliers, puis de la crise économique ont fait régresser ces consommations. Cette baisse des consommations est également à attribuer en partie aux progrès accomplis par le raffinage mondial qui chaque année réduit, avec la mise en route de nouvelles unités de conversion profonde, la production de fonds de barils et de coke de pétrole qui sont vendus à vils prix pour la génération de courant ou autres chaudières. Dans ces consommations mondiales doivent normalement figurer les biocarburants qui sont considérés comme des additifs utilisés par les raffineries. Conso-pétrole-EIA-2001-2008

    Le 14 Avril 2009

  • Politique énergétique européenne: concurrence et planification sont-elles antinomiques?

    Politique énergétique européenne: concurrence et planification sont-elles antinomiques?

    Electricite                                                    Sur le site Internet du think-tank de gauche Terra Nova on peut lire un papier de Gilles Darmois qui s'intitule "Pour une politique énergétique européenne ambitieuse" datée du 12 Février 2009. Cet auteur fait tout d'abord un constat évident: la politique énergétique européenne "repose avant tout sur le recours à la concurrence afin d'éviter la constitution de monopoles" et tout son papier qui met en cause, à juste raison, la non pertinence de cette position idéologique dans le domaine de l'énergie, propose par réaction une politique planificatrice pure et dure, schématique d'une approche plus réaliste dans laquelle une certaine dose de planification serait souhaitable (LIRE: Plaidoyer pour une politique énergétique commune).

                         Tout son papier repose, à mon avis, sur un postulat faux qui sert de base à la construction de ses propositions de réformes: concurrence et planification sont antinomiques! Je voudrais démontrer ici que ce genre de postulat ne peut conduire qu'à des constructions bancales et sans avenir en prenant pour exemple la production, l'acheminement et la distribution de l'électricité en Europe. Pour cela et pour adopter une approche rationnelle des problèmes il est  nécessaire de séparer les trois fonctions production, acheminement, distribution, auxquelles il faut rajouter une fonction autorité fédératrice qu'est la régulation, ce qui n'apparaït pas toujours très bien dans l'exposé en référence.

    La distribution de l'électricité en Europe doit mettre en concurrence des acteurs indépendants:

                   Il me semble pertinent de prendre le problème en partant du consommateur et donc d'aborder tout d'abord la distribution. Dans ce domaine rien ne s'oppose à l'existence de plusieurs Sociétés indépendantes, nationales ou européennes, en charge au minimum des offres commerciales, du comptage de l'énergie consommée en fonction de tarifs horaires adaptables avec les saisons, de la facturation et du recouvrement des factures. Mais ces Sociétés commerciales qui vont acheter du courant en gros peuvent vendre à leur fournisseur des effacements de consommations en heures de pointes grâce à des compteurs intelligents dont elles assureront la promotion, la vente et l'installation. Elles peuvent proposer des générations décentralisées d'énergie à l'aide de modules solaires connectés au réseau et  réaliser la compensation entre énergie vendue au réseau et énergie consommée, elles peuvent proposer des batteries en tampon pour effacer les consommations de quelques dizaines de minutes en heures de pointes. Ces Sociétés qui peuvent acheter leur électricité à un seul ou à plusieurs producteurs européens introduisent ainsi un certaine dose de concurrence entre les producteurs d'énergie. La puissance publique Etat ou Europe pourra éventuellement leur imposer un quota d'énergie "carbon free" ou une teneur maximale de carbone dans le mix d'énergie acheté ou distribué. Pour le développement de solutions innovantes et décentralisées, tout milite pour que la libre concurrence joue à fond sur ce créneau de la distribution.

                   Dans le cas de gros consommateurs industriels des marchés de gré à gré pour une durée de temps "raisonnable" seront directement passés entre producteurs, acheminement et consommateurs. Là également la concurrence est possible, des clauses d'effacement en pointe pourront faire partie de la négociation avec l'acheminement.

    L'acheminement en charge du développement, de la modernisation et de la maintenance des réseaux doit être traité au bon niveau de compétence:

                      Le développement et la maintenance du réseau électrique européen est un point fondamental de la politique énergétique européenne. Le morcellement et le délabrement du réseau américain est là pour en convaincre quiconque. Il doit être géré à plusieurs niveaux. Le niveau le plus élevé est celui de "l'ossature européenne" des grands axes d'interconnexions qui relient les gandes régions productrices et les régions consommatrices. C'est lui qui fédère les Etats entre eux. Ce réseau peut dépasser les frontières de l'Europe administrative  (Afrique du Nord, Norvège, Islande, Pays de l'Est). C'est un des éléments clés d'une Politique Electrique Commune européenne à mettre en place (LIRE "La Révolution Electrique"). Il doit faire l'objet d'une gouvernance européenne, d'une gestion et d'un financement indépendants. Les réseaux régionaux qui s'articulent autour de cette ossature principale peuvent être gérés par les régions ou les nations. La base du financement doit être assurée par une facturation de l'acheminement qui doit être modulée en fonction de la puissance instantanée appelée sur le réseau. L'effacement des pointes ne se réalisera qu'en facturant les surinvestissements nécessaires à la production et à l'acheminement de la puissance et non pas par "l'interdiction du chauffage électrique et le contrôle du développement commercial de la climatisation" comme le propose de façon assez "soviétique" le camarade Darmois. Ces réseaux locaux, responsables de la qualité du courant auprès de leurs clients, pourront réduire leurs appels occasionnels aux centrales pour réguler la fréquence du réseau, en implantant des batteries d'accumulateurs ou des volants à inertie placés en tampon et en charge d'absorber les fluctuations de quelques minutes.

    Les moyens de production modernes et le démentellement ou la réhabilitation des centrales polluantes doit être planifié au niveau européen:

                     Il est là une évidence: l'Europe ne pourra bâtir une politique énergétique que s'il existe un jour une "gouvernance européenne" qui planifiera le démollissement des centrales hors d'âge les plus polluantes, la réhabilitation de celles qui peuvent encore l'être et la construction indispensable de nouvelles centrales qui assureront les productions supplémentaires et de remplacement (LIRE : Il faut supprimer les centrales au charbon). Ce travail, réalisé en concertation avec les Nations, aura pour objectif d'assurer l'approvisionnement en qualité et en quantité de l'énergie électrique aux pays membres, de réduire les émissions de CO2 selon un planning accepté par tous et sera chargé des grandes options d'approvisionnement énergétique de l'Europe. Cette instance disposera de services hautement compétents, sur le modèle de la Californie et du DOE américain, qui animeront les actions de recherche et de développement  dans le domaine (stockage et séquestration du CO2, stockage de l'énergie, batteries avancées pour applications stationnaires, futures générations de centrales nucléaires, etc.). Ces services feront des propositions de standardisation des cahiers des charges des centrales électriques les plus modernes au charbon ou lignite, au gaz naturel ou nucléaires. Ils veilleront à la sécurité des installations. Ils définiront les modèles d'hybridation du type éolien ou photovoltaïque avec des centrales au gaz naturel à cycle combiné permettant de lancer par une même procédure la réalisation d'équipements complémentaires capables d'assurer un service continu de fourniture d'énergie.

                    Cette planification réalisée, les actions passeront par des procédures d'appels d'offres soit au niveau européen, soit au niveau de chacun des Etats, avec mise en concurrence des opérateurs. La séparation planification de l'exécution est fondamentale pour assurer le maximum d'efficacité au système.

    La régulation du réseau doit être européenne:

                        La régulation du réseau au niveau européen s'impose comme une évidence, compte tenu de la nécessaire solidarité intra-européenne tendant à éviter la survenue de black-outs dévastateurs. C'est le régulateur qui préviendra le niveau européen de gouvernance des insuffisances de moyens de production ou des possibilités de fermeture définitive d'une centrale polluante. C'est lui qui assurera l'interface au quotidien avec les réseaux extérieurs à l'Europe administrative. C'est lui qui alimentera par ses prévisions et ses appels de puissance le Marché spot de cotation et d'échange d'énergie électrique.

    La concurrence n'est pas l'ennemie de la planification:

    Ces quelques réflexions partielles et insuffisantes démontrent clairement que la concurrence peut s'adapter à la planification, à condition que le processus global soit bien segmenté et que dans chaque fonction élémentaire soit faite la part du Politique planificateur et celle de l'Entreprise en concurrence. Il n'existe pas de politique énergétique européenne de gauche planificatrice et utopique ou de droite libérale "à la va comme je te pousse". Il n'existe que de mauvaises ou de bonnes politiques énergétiques. Une bonne politique énergétique doit laisser une place au Politique pour la planification et les grands choix qui engagent l'avenir des Nations, mais elle doit aussi, dans l'exécution, laisser un large champ aux entreprises en concurrence qui sont les seules qui apporteront les innovations décentralisées et les idées nouvelles pour une meilleure efficacité énergétique.

    Quelques lacunes ou contre-vérités relevées dans le papier de Darmois:

    1) Sur la réduction de la dépendance au pétrole dans le secteur des transports on peut lire: "Cela passe enfin par la recherche de carburants alternatifs. Le candidat le plus évident aujourd'hui est l'électricité, surtout si l'on prend en compte les rejets de CO2. Toute flotte captive urbaine (véhicules de services, taxis) et tous les véhicules rentrant le soir au dépôt (autobus) doivent progressivement passer au moteur électrique. La recherche sur le moteur électrique ne semble pas nécessiter aujourd'hui de financement public."(Sic). On en tomberait de son siège!  Outre d'assimiler l'électricité à un "carburant" ce qui peut lui être pardonné, outre d'oublier que des millions de véhicules privés vont en ville dans la journée et rentrent au garage le soir venu, résumer la problématique du véhicule électrique à son seul moteur montre l'ignorance de cet auteur pour tout ce qui touche la révolution énergétique du moment: l'électrification des véhicules, sujet sur lequel l'Europe et ses entreprises (mis à part Renault-Nissan) présentent un immense retard stratégique.

    2) "On voit que la concurrence dans la production d'électricité conduit à la construction de centrales à gaz à cycle combiné, qui ne sont optimales ni en terme de coût marginal, ni en terme de bilan carbone." L'auteur oublie tout simplement de signaler que ces centrales très souples d'utilisation et rapidement mobilisables sont les auxiliaires naturelles des énergies renouvelables de type éolien ou photovoltaïque. La mise en place de centrales au gaz naturel va de pair avec la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes, les constructeurs comme Siemens le savent bien. C'est donc le bilan global qu'il faut réaliser. Il est alors très favorable aux émissions de CO2, mais il est très pénalisant pour le coût marginal, surtout si l'on ajoute les aides tarifaires à l'éolien ou au photovoltaïque. Signalons d'autre part que ce types de centrales appelées à un grand avenir font l'objet de perfectionnements majeurs (LIRE les progrès réalisés par le japonais MHI)

    3) "Le sous investissement actuel génère des marges de raffinage trop élevées. Un prélèvement exceptionnel devrait être appliqué aux compagnies pétrolières européennes qui n'investiraient pas dans l'outil de raffinage". Ce cow-boy est vraiment dangereux, d'abord parce qu'il dégaine son flingue fiscal à la moindre occasion et en plus il tire sur le pianiste. Pourrait-on expliquer à Darmois que la baisse programmée des consommations de carburants par toutes les actions d'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules en cours et de l'utilisation croissante de biocarburants, va se traduire par un excédent de capacités de raffinage en Europe. C'est déjà le cas aux Etats-Unis ou de nombreuses raffineries sont en "maintenance prolongée" ou sont à vendre sans acquéreur en face. Les exportations d'essence d'Europe vers les Etats-Unis vont être de plus en plus restreintes. A plus long terme le ratio entre consommation d'essence et consommation de gasoil en Europe devrait se rééquilibrer en raison de l'arrivée des voitures hybrides à essence. On peut donc prévoir que dans les années qui viennent des raffineries en Europe seront fermées (LIRE la fermeture des raffineries).On ne peut pas demander moins d'émissions de CO2 au Grenelle et réclamer l'ouverture de raffineries. Il y a la une incohérence évidente, même si l'on veut "bouffer du pétrolier" parce qu'on est de gauche.

    LIRE le papier de Gilles Darmois

    Le 12 Avril 2009.

  • Devant un excès d’offre et un repli de la demande, le monde regorge de gaz naturel dont les cours s’effondrent

    Devant un excès d’offre et un repli de la demande, le monde regorge de gaz naturel dont les cours s’effondrent

                            Jean-Marie Dauger de GDF-Suez, en charge de la ligne "Global gas & GNL", nous apprend que la demande de gaz naturel en 2009 de la part des industries en Italie, en Allemagne ou en Belgique enregistrera des baisses en volumes pouvant atteindre entre 20 à 25%. En France la baisse serait moins marquée, quoique non négligeable: elle devrait avoisiner les 10% des volumes industriels de 2008.

                           Aux Etats-Unis les consommations de gaz naturel par l'industrie qui représentent traditionnellement 29% des consommations totales, comparées à celles du même mois de l'année précédente, sont en nette baisse depuis quelques mois: Novembre (-4%), Décembre (-10%), Janvier (-12%).

    Cours-gaz-USA-2006-2009-04 

                            Au Japon en 2008, les consommations de gaz naturel ont connu une forte croissance (+20%)  en raison de l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires. Si le Japon arrive à redémarrer ces réacteurs, mécaniquement les consommations de gaz naturel seront en fort repli.

                            Il apparaît donc que la consommation de gaz dans le monde pour les besoins de l'industrie sont conjoncturellement en baisse sous l'effet de la crise, ce qui crée un climat de défiance de la part de la spéculation sur ce produit, bien que les conditions climatiques, en particulier aux Etats-Unis et  en Europe aient maintenu jusque là sa consommation à un niveau sensiblement constant. La conséquence est une formidable baisses des prix (FIG.I) avec des cours sur le NYMEX au plus bas depuis Septembre 2002 à 3.53 $/millions de BTU (un MMBTU=1055 MJoules). De même sur le National Balance Point britannique de cotation du gaz naturel de la Mer du Nord les prix sont en forts replis depuis l'été 2008 (FIG.II, source: BP). Rem.: il faut ajouter à cette chute des cours britanniques la dévaluation de plus de 25% de la Livre par rapport au dollar.

    Cours-gaz-BP-NationalBalancePoint-2009-T1

                        En face de cette demande potentiellement en retrait, l'offre a du mal à s'adapter. De nombreux puits de forage ont été fermés avec une quasi division par deux de leur nombre aux Etats-Unis (FIG.III) mais avec semble-t-il un effet très limité sur les volumes de production. En parallèle le Qatar vient d'inaugurer en fanfare le lancement en production de l'unité de liquéfaction de gaz Qatargas II, comportant deux trains de liquéfaction capables de traiter annuellement  7,8 millions de tonnes de gaz chacun (ou une semaine de production russe environ).

    Forages-gaz-USA-2009-04

                             Les navires  chargés de gaz liquéfié partant des côte d'Afrique de l'Ouest ou du Qatar qui n'arrivent pas à livrer leurs chargements en Grande-Bretagne par manque de demande finissent leur voyage aux Etats-Unis où ils livrent leur cargaison à prix cassés. Marché de la dernière chance.

                            Ces conditions de négoce du gaz naturel font apparaître qu'il existe des alternatives d'approvisionnement pour l'Europe au gaz russe qui devrait se tourner de plus en plus vers l'Asie. Le Qatar va devenir peu à peu un acteur majeur sur ce marché, à la hauteur des réserves qu'il possède,  l'Australie deviendra également un fournisseur important pour toute l'Asie, l'Afrique de l'Ouest est une ressource idéale pour des livraisons à l'Europe ou aux Etas-Unis. Par la suite une partie des productions russes du gisement de Shtokman viendront s'ajouter à cette offre de GNL et enfin il ne faut pas oublier l'Iran qui partage les mêmes ressources que le Qatar avec l'immense gisement de South Pars et qui, les tensions politiques aplanies, aura toutes les chances de devenir lui aussi un très grand du gaz naturel, en proportion avec ses ressources.

                          L'abondance du GNL et autres gaz de schistes ou de houille dans le monde et l'instauration de taxes carbones renchérissant effectivement le prix du charbon devraient militer pour voir s'accroître la part d'utilisation du gaz dans les ressources énergétiques mondiales, en particulier pour la génération d'électricité.

    Le 11 Avril 2009

  • L’Agence Internationale de l’Energie tombe dans la déprime

    L’Agence Internationale de l’Energie tombe dans la déprime

                       L'AIE est une institution hautement politique en charge de la défense des intérêts des 28 Nations membres de l'OCDE et globalement consommatrices nettes d'énergies primaires. Cette institution a réalisé jusque là des prévisions mondiales de consommations de pétrole plutôt "optimistes" et parfois grossièrement ridicules qui l'obligeaient à revoir tous les mois ses prévisions à la baisse (FIG. courbe 2008), avec l'espoir de pousser l'organisation "ennemie" des producteurs qu'est l'OPEP à produire plus. Ses dernières prévisions de consommation mondiales de pétrole et de gaz liquéfiés pour 2009 qui viennent de paraître en retrait de 2,4 millions de barils par rapport à celles de  2008 marquent un tournant politique évident de cette institution.

    AIE-conso-2009-04 

                     Elle semble enfin prendre en compte la récession qui sévit de façon globalisée et ramène ses prévisions de consommations mondiales moyennes annuelles de 2009 à 83,4 millions de barils/jour. Cette valeur correspond à une baisse de 2,8% des consommations estimées en 2008 à 85,8 millions de barils/jour.

                      Cette baisse des prévisions peut sembler aujourd'hui excessive, elle suppose en effet que les consommations du deuxième semestre 2009 vont poursuivre leur déclin et vont se maintenir à plus de deux millions de barils/jour en dessous de celles de 2008 qui avaient elles-mêmes déjà marqué un net recul. Un objectif de 84 millions de barils/jour aurait semblé plus raisonnable, mais l'avenir nous dira si l'AIE a pêché par un profond pessimisme soudain ou a su anticiper la décrue plus marquée que prévu des consommations. Décidément l'art de la prévision est un exercice bien complexe. Il sera également intéressant de comparer ces chiffres aux prévisions de l'OPEP et à celles de l'Information Energy Administration qui vont suivre dans le courant du mois.

    Le 11 Avril 2009.