Catégorie : actualités

  • L’économie américaine crée annuellement plus de 2 millions d’emplois depuis 2012

    L’économie américaine crée annuellement plus de 2 millions d’emplois depuis 2012

    L’imprécision des publications des statistiques mensuelles de l’emploi américain nécessite quelques précautions d’interprétation parfois négligées.

    Je suis, tous les mois, étonné par l’importance qu’ont prises les publications des données mensuelles de l’emploi non agricole américain, publications émanant du Bureau of Labor Statistics (BLS) et surtout par celles des variations mesurées par rapport aux données du mois précédent (pente estimée de la courbe des emplois non agricoles en fonction du temps) qui intéressent tant les économistes ou financiers de tous poils dans le monde.

    Ce paramètre, censé mesurer, d’un mois à l’autre,  la variation de l’état de santé de la première économie du monde, est de toute évidence d’une grande importance, mais les données du BLS sont entachées de nombreuses incertitudes ou erreurs ponctuelles qui rendent leur exploitation délicate, sinon incertaine.

    A titre d’exemple, les premières données publiées concernant le  mois de Novembre 2012 annonçaient 146 mille créations de postes, chiffre décevant. Le mois suivant cette donnée était corrigée à 161 mille et le mois d’après à 247 mille ce qui apparaissait alors comme une bonne performance. Depuis elle apparaît dans les statistiques « définitives » à 203 mille postes créés.  Il y a dans cet exemple récent toute la problématique posée par ces statistiques régulièrement retouchées et corrigées.

    Après avoir envisagé plusieurs formes d’exploitations de ces données historiques, il me semble que la forme la plus parlante et traduisant les tendances à long terme de l’emploi américain me semble être le suivi des variations d’emplois cumulés (créations nettes) sur les douze derniers mois mobiles (FIG.I). Cette façon de faire ne supprime pas, bien sûr, l’incertitude pesant sur les données mensuelles les plus récentes, mais elle rapporte cette incertitude à une valeur annuelle, dix à douze fois plus grande que la valeur mensuelle précédente, ce qui évite de trop raconter de bêtises.

     

    FIG. variations sur douze mois mobiles des données d’emplois non agricoles publiées par le Bureau of Labor Statistics américain :

                Depuis le maximum des 2,87 millions d’emplois créés sur douze mois, au mois de Mai 2006 (flèche bleue sur le graphique) il est possible de constater que la crise dite des « subprimes », datant  officiellement de 2008, était peut-être précédée de certaines faiblesses économiques plus générales passées inaperçues du grand-public à l’époque.

    Les dernières valeurs enregistrées pour Juillet 2014 affichent des créations de postes sur les douze derniers mois à hauteur de 2,57 millions. Les commentaires sur les récentes et faibles fluctuations de la courbe relèvent des traditionnelles querelles byzantines de soi-disant experts.

    A partir de ce graphique, il est possible d’avancer que l’économie américaine crée allègrement des emplois, elle en crée même plus de deux millions en rythme annuel depuis début 2012.

    Il ne me semble pas aberrant de rattacher cette bonne  performance à la richesse énergétique et humaine de ce grand pays.

    Il est possible, alors, d’ergoter à l’infini sur la qualité des postes de travail créés qui seraient moins rémunérateurs, plus à temps partiel et moins qualifiés que ceux d’avant. Mais laissons ces débats ombrageux aux vrais économistes, diplômés et reconnus comme tels.

    Remarque : certains enrichissent ces données avec le « taux de participation » qui est la part des citoyens américains en âge de travailler occupant un emploi. Ce paramètre dépend du nombre d’emplois, d’une-part, du nombre moyen d’emplois occupés par citoyen actif américain et des données démographiques d’autre-part. Le grand nombre de paramètres nécessaires à l’établissement de ces données rend alors bien imprécises ces statistiques. Une certitude cependant : en raison de la croissance démographique américaine, estimée annuellement autour d’un million d’individus entre 15 et 64 ans par la Division des Populations des Nations Unies,  il ne devrait pas y avoir, à court-terme, durant cette phase de rattrapage d’après crise, quantitativement,  pénurie de main d’œuvre disponible qui serait susceptible de ralentir  une croissance ou une stabilisation à venir des créations d’emplois. A plus long terme, ce rythme annuel de 2 millions par an de créations de postes ne peut pas être pérenne, à moins d’un accroissement du flux d’immigration de population, en âge de travailler, vers les États-Unis,  par exemple.

    L’économie américaine créant annuellement plus d’emplois que la croissance démographique des citoyens en âge de travailler, il est normal que le nombre de chômeurs soit en décroissance.

    Le 18 Août 2014

     

     

     

  • Tesla et Panasonic: accord pour construire une usine d’accumulateurs et de batteries aux Etats-Unis

    Le marché de la voiture électrique haut de gamme aux États-Unis est bien trop séduisant pour laisser Panasonic indifférent. Ce constructeur historique japonais d’accumulateurs et de batteries vient de céder aux avances de Tesla pour transférer sa technologie et une part de ses sous-traitants du cluster japonais  des batteries aux États-Unis. L’enjeu avoué pour 2020 est de produire annuellement 35 GWh d’accumulateurs  et 50 GWh de packs batterie, ce qui suppose la poursuite d’importations d’accumulateurs cylindriques en provenance du Japon.

    Sur la base d’une énergie embarquée très copieuse pour ces modèles luxueux, à ce jour autour des 76 kWh (batterie composée de 11 modules de 621 accumulateurs 18650 de 3,1 Ah !!) cela représente un flux théorique annuel de 650 mille véhicules par an ou plus si l’énergie des batteries est réduite dans certains modèles plus abordables à venir.

    Un exemple de transfert de technologie complexe, attiré par l’ampleur du marché potentiel d’un grand pays.

    LIRE le communiqué de TESLA et PANASONIC sur le sujet.

    Le 31 Juillet 2014

  • Escalade des sanctions économiques américaines contre la Russie

    La décision du Président américain de faire monter de plusieurs crans le niveau des sanctions économiques contre la Russie en élargissant leur champ d’application aux industries gazières comme Gazprom, Novatek ou Rosneft va sûrement poser problème à l’Europe dont les entreprises allemandes, britanniques et françaises ont établi de nombreux liens industriels et commerciaux avec ces grandes entreprises russes.

    Il y a dans ces décisions une amorce d’une politique économique unilatérale américaine qui pourrait, à terme,  fragiliser certaines alliances et remettre même en cause la primauté du dollar comme monnaie d’échange dans certaines parties du monde.

    Une des ripostes éventuelles de la Russie consisterait à réduire ses exportations de pétrole et faire flamber les cours mondiaux du pétrole. C’est, à mon avis, la seule riposte économique, à la hauteur, dont elle dispose.

    LIRE  les récentes sanctions décidées par le Department of the Treasury américain.

     

    Le 17 Juillet 2014

  • Un exercice loufoque: la comparaison des coûts de l’électricité nucléaire et de celle des énergies intermittentes

    De savants comptables de Greenpeace  ont l’habitude de se poser et de résoudre un certain nombre de questions stupides telles que, récemment, la comparaison des coûts entre l’électricité d’origine nucléaire  et celle d’origines renouvelables intermittentes comme l’éolien ou le solaire. Bien sûr, les conclusions fondamentales de ces travaux éminents ont immédiatement été reprises par l’AFP, une des caisses de résonance  des divers groupes altermondialistes aujourd’hui en cour et pour lesquels  la question de légitimité n’est jamais posée. Leur légitimité serait-elle  immanente? Postulat de l’idéologie écologique?

    Comparer les coûts des deux ressources n’aurait de sens que s’il y avait possibilité d’arbitrage, de mise en concurrence, de substitution de l’une par rapport à l’autre. Dans le cas du nucléaire et des énergies intermittentes ce n’est pas le cas: ces deux ressources sont tout simplement complémentaires.

    Les énergies électriques intermittentes ne sont opérationnelles sur le continent ouest européen qu’en raison de l’existence d’une ressource électrique de base abondante générée par les centrales au lignite ou au charbon en Allemagne et les centrales électronucléaires en Allemagne et en France. Enlevez ces ressources de base et les énergies intermittentes deviendraient tout simplement impraticables.

    Allonger la durée de vie des centrales nucléaires et accroître leur sécurité coûte cher à EDF, personne n’en disconvient.

    Mais pour comparer les prix des électricités potentiellement alternatives et concurrentes au nucléaire je ne vois que deux options possibles, après avoir éliminé, par dépit,  les centrales au gaz naturel à cycle combiné toutes neuves actuellement sous cocon car non compétitives:

    1- soit le remplacement programmé, en France, des centrales nucléaires par des centrales au charbon, seules capables de fournir de l’énergie électrique de base à des prix compétitifs et donc éligibles par les teneurs de réseau. C’est le choix allemand du « paradoxe merkélien » (moins de nucléaire et moins de CO2…?) et qui dispose du lignite local.

    2- soit d’imaginer un continent ouest-européen recouvert peu à peu d’un parc surdimensionné d’éoliennes, de panneaux solaires, d’onéreuse stations de pompage turbinage ou mieux encore de systèmes de batteries électrochimiques en tampon largement répartis sur le territoire pour suppléer aux manques occasionnels de puissance. Les dirigeants français, visionnaires, affirment vouloir suivre cette audacieuse voie.

    Dans ces deux cas de comparaison je suis entièrement convaincu que le choix de modernisation du parc électronucléaire français est un bon choix économique.

    Ceci dit, chacun a le droit d’avoir peur de la centrale nucléaire du coin, personnellement elle ne m’empêche pas de dormir.

     

    Le 13 Juin 2014

  • La production d’électricité en Europe: un échec de la politique énergétique européenne

    La production d’électricité en Europe: un échec de la politique énergétique européenne

    Mais où sont passés les rêves éveillés de la Directive  20-20-20 européenne, rêves qui devaient illuminer le monde et tracer le chemin vertueux vers une énergie universelle propre et vers celui de la relance économique de l’Europe. Puissance des idées, du faisable et mépris du possible et des faits, telles fonctionnent les idéologies.

    Dans les faits, nous assistons à la croissance ininterrompue d’un outil de production d’électricité onéreux et  subventionné, dans un contexte de décroissance économique illustré en 2013, par une baisse de 0,5% des consommations d’électricité qui selon l’ENTSO-E ont atteint les 3308 TWh sur l’ensemble du réseau électrique ouest-européen, coordonné par cette organisation.

    Cette décroissance s’inscrit dans un lent processus de déclin européen des consommations (FIG.I)

    FIG.I Décroissance continue des consommations électriques du continent ouest-européen

    Des décisions idéologiques préconisant une course effrénée vers les énergies intermittentes, un bannissement allemand des ressources nucléaires (mais dans les faits encore toujours actives parce qu’indispensables à la bonne tenue du réseau), un apport massif d’énergie issue de la combustion de lignite allemand, de charbon américain importé rendu, grâce aux ressources de gaz américain, disponible et abordable, et enfin de gaz russe délivré, tout frais, en direct de Russie grâce au lien Nord Stream passant sous la Baltique et alimentant le Nord de l’Allemagne.

    Importations massives rendant l’Europe de l’énergie encore plus dépendante, politique allemande du « fait accompli » que ses voisins affaiblis, véritables carpettes inaudibles , acceptent sans moufter. Effondrement des prix de gros de l’électricité en raison d’un outil de production surdimensionné, mais accroissement des prix de détails, nécessaire pour payer les subventions tarifaires aux énergies renouvelables.  Affaiblissement financier des grands acteurs européens de l’énergie qui doivent, dépités, se rabattre sur les énergies intermittentes pour préserver en partie leurs marges et qui, comme GDF-Suez,  qui n’a rien vu venir, ferment leurs centrales au gaz à cycle combiné dernier cri, toutes neuves, devenues subitement inutiles dans le cadre règlementaire en vigueur. Gamelle industrielle sans appel.

    Voici à grands traits, l’état du champ de bataille. La gangrène  menace.

    Pour vous convaincre cher lecteur que d’autres partagent ce diagnostic avec encore plus de conviction que la mienne,  je vous invite à lire le papier au vitriol de Cécile Maisonneuve de l’IFRI  intitulé : « l’Europe et  l’Energie: un contrat à refonder d’urgence ». Son analyse est remarquable, la refondation qu’elle appelle et qui nécessitera de remettre en cause certaines certitudes du moment ne me semble pas évidente à construire.

    Un exemple: pourquoi faudra-t-il, peu à peu, accroitre la part du nucléaire dans le mix électrique européen?

    Partons d’un constat objectif. En 2013 nous dit l’ENTSO-E la part de la combustion des énergies fossiles dans le mix électrique européen atteignait les 44%, tirée par les productions allemandes, britanniques et italiennes qui représentaient à elles trois plus de la moitié des générations de ce type (FG.II)

    FIG.II: Répartition par types d’énergies primaires des générations d’électricité en 2013 sur le continent ouest-européen. Détail des générations par pays attribuables aux combustions d’énergies fossiles (Source: ENTSO-E)

    Malgré de formidables efforts financiers collectifs, la part des énergies renouvelables hors hydroélectricité atteint péniblement les 13% de la production d’électricité en 2013, dont 7% pour l’éolien et 2,4% pour le solaire. A la lumière de ces données, il apparaît que la seule voie raisonnable pour progresser dans l’indépendance énergétique de l’Europe, tout en maîtrisant les coûts, c’est d’accroître la part de l’électronucléaire et de réduire d’autant la part des combustions de ressources fossiles importées. Or seuls les grands pays européens comme l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne disposent des ressources géographiques, géologiques et financières répondant au cahier des charges impératifs nécessaires à ces implantations de centrales. Ce sont donc les populations et les dirigeants de ces grands pays qu’il faudra, peu à peu, convaincre de changer à 180° de politique énergétique. Vaste programme.

    Une Europe couverte d’éoliennes, de panneaux solaires et de stations de pompage turbinage, le tout étant subventionné et  hors de prix n’a aucun sens. Les industries se seront au préalable délocalisées et les rares peuples encore présents seront sans ressources. Le processus est déjà  en marche et appelle à un douloureux aggiornamento énergétique européen.

    Les industries américaines aux ressources énergétiques abondantes ne se priveront pas, accompagnées de leurs homologues chinoises, de  rentrer dans le lard de l’industrie européenne handicapée par ses charges énergétiques.

    Braves gens, lors des prochaines négociations de libre échange entre américains et européens, ce n’est pas de bœufs aux antibiotiques ou de crevettes à l’eau de Javel qui vous effraient, dont il faudra parler, c’est de ressources énergétiques et de remise en cause nécessaire de politiques malvenues.

    Le 28 Mai 2014

     

     

     

     

  • Emissions indirectes de CO2 d’une voiture électrique alimentée par une Pile à Combustible à l’Hydrogéne

    Emissions indirectes de CO2 d’une voiture électrique alimentée par une Pile à Combustible à l’Hydrogéne

    Les voitures électriques alimentées, via une batterie électrique de tension élevée (plusieurs centaines de Volts) et un convertisseur de tension, par une Pile à Combustible embarquée (PAC) basse tension fonctionnant sur la production d’eau  à partir de l’oxydation de l’hydrogène comprimé et de la réduction de l’oxygène de l’air vont faire leur apparition nous annoncent certains constructeurs d’automobiles Japonais, Coréens ou Allemands. Ces développements de pointe vont être handicapés par le prix du véhicule sophistiqué (certains parlent de cent mille dollars la bête ou plus) et surtout par la mise en place lente et onéreuse sur le territoire d’un réseau de stations distribuant l’hydrogène.

    Ces véhicules de  haut de gamme, onéreux ne vont pas immédiatement envahir le marché et vont être au départ chichement réservés à une clientèle institutionnelle bobo qui disposera des moyens financiers collectifs pour afficher devant le peuple ébahi sa foi et son militantisme écologiques.  Bien sûr ce caractère confidentiel de ces nouveaux produits a immédiatement mobilisé nos élus et mis en transe leur phobie carbonique, ce qui les conduira dans leur manie régulatrice,  à probablement n’accepter que de l’Hydrogène garanti sans carbone, produit chèrement par électrolyse, à partir de courant éolien, nom d’un chien.

    Il me semble urgent de calmer les angoisses de nos élus devant  cet enfer climatique annoncé, qui les poussent à croire que la France qui n’émet pourtant que 1,1 % des effluves de CO2 mondiales (370 millons de tonnes en 2012 pour un total mondial de 34,5 milliards de tonnes selon le PBL néerlandais), va enflammer la planète et qui les persuadent que rien n’est trop cher pour en réduire l’impact dévastateur. Comme si notre pauvre pays, peu industrieux, avait les moyens de s’offrir ce genre de fantaisies (ou foutaises, au choix) décarbonées.

    Dans le cadre de cette mission urgente ,  j’ai essayé d’estimer un ordre de grandeur des quantités de CO2 qui seraient produites lors d’une opération de réforming catalytique de gaz naturel, en vue de la production d’hydrogène en quantité nécessaire pour alimenter un véhicule électrique à PAC pendant un an.

    Le réforming catalytique:

    C’est une opération de pétrochimie de routine, parfaitement maîtrisée qui permet à partir de produits hydrocarbonés gazeux ou liquides de produire de l’hydrogène, largement utilisé dans les opérations de raffinage  (valorisation,  désulfurisation) et de production d’engrais azotés comme l’urée ou le nitrate d’ammonium.

    L’équation chimique classique (FIG., équation 1) synthétise deux réactions chimiques successives qui permettent d’obtenir 4 moles d’Hydrogène pour une mole de CO2.

    Cette réaction étant endothermique, il est nécessaire d’apporter de l’énergie par la combustion partielle du gaz (FIG. équation 2) qui conduit industriellement à un bilan proche de l’équation 4 qui produit une mole de CO2 pour 3 moles d’hydrogène produites.

    La PAC:

    J’ai réalisé un calcul à partir d’une PAC, évacuant de la vapeur d’eau qui permettrait de délivrer 16 kW d’électricité, sous une tension unitaire de cellule de 0,9V, avec un rendement électrique proche de 72%. Cette puissance permet de faire rouler le véhicule routier à grande autonomie, à cent km à l’heure. J’exclus toute utilisation urbaine intempestive réservée aux véhicules électriques urbains classiques.

    Ce calcul est résumé dans le Tableau ci-après (les valeurs surlignées concernent les paramètres indépendants que j’ai choisis) :

    Avec ces hypothèses et pour un trajet annuel de 14000 kilomètres, il est possible d’estimer la consommation d’hydrogène annuelle à 93 kilogrammes et les émissions de CO2 par reforming aux environs de 700 kilogrammes par an et par véhicule. Ceci correspond aux émissions d’un véhicule émettant 50 grammes de CO2 au kilomètre, ce n’est pas si mal..

    700 tonnes de CO2, indirectement émis annuellement pour 1000 véhicules électriques à PAC, il reste encore un long chemin à parcourir  pour atteindre les émissions de CO2 chinoises.

    Mesdames et Messieurs les parlementaires hâtez-vous lentement avant de légiférer et de subventionner l’électrolyse de l’eau et de nombreuses éoliennes inutiles qui auraient en charge d’alimenter ces électrolyseurs « écologiques ». Il reste encore pas mal de gaz sous-terre, et peut-être même  dans notre sous-sol inexploré, pour produire économiquement et efficacement de l’hydrogène.

    Soyez persuadés d’une vérité scientifique  simple:  même si vous arriviez à conduire la France vers des émissions anthropiques de CO2 quasi nulles, l’effet de cette prouesse spectaculaire ne réduirait pas d’un dixième de degré la température de l’air à Tombouctou ou à Palavas.

    Demandez gentiment aux trois ou quatre grands émetteurs de CO2  dans le monde de se réunir simplement entre eux et de se concerter loin des kermesses climatiques pour tenter de limiter le flux annuel des  émissions mondiales de ce gaz à 40 milliards de tonnes. Ceci serait beaucoup plus efficace que les grand-messes  sur le climat ou chacun y va de sa promesse de faux-cul, persuadé que, comme les autres, il ne la tiendra pas.

    Voir le papier précédent sur le sujet.

    Le 25 Janvier 2014

     

     

     

  • Pour une dénonciation des utopies énergétiques européennes.

    Pour une dénonciation des utopies énergétiques européennes.

    Nous assistons médusés à ce soi-disant virage énergétique allemand, fait de recettes unilatérales, comme la fermeture brutalement décidée d’une large part des capacités électronucléaires du pays, dont certains voudraient s’inspirer et  les appliquer à leurs façons, mais sans se rendre compte que l’Allemagne a pris les devants ce qui rend, pour un pays voisin, quasiment impossible toute imitation du coup de force .

    Un peuple, détaché des idéologies du moment,  peut-il parler sérieusement de l’avenir de ses enfants tout en laissant ses dirigeants faire le nécessaire pour les conduire dans une impasse énergétique?

    Non, les ressources électriques aléatoires et intermittentes ne conduiront pas à elles seules, dans un avenir prévisible et à un prix acceptable, à la mise à disposition d’une puissance électrique continue suffisante sur le réseau de l’ensemble de l’Ouest Européen, espace pertinent où se créent et s’échangent nos ressources électriques. Les énergies éoliennes ou solaires photovoltaïques trop aléatoires ne peuvent pour l’instant que servir d’appoint sur un fond prévisible de puissance modulable,  issue de la combustion des énergies fossiles (lignite, charbon, gaz) éventuellement enrichies de biomasse stockable et disponible (pellets et autres granulats) ou issue de l’énergie des atomes. Les énergies renouvelables continues telles que celles issues des centrales hydroélectriques au fil de l’eau, demain celles issues des courants marins, présentent par leur prévisibilité des caractéristiques d’exploitabilité évidentes.

     Le caractère renouvelable d’une énergie est d’évidence une qualité, son caractère aléatoire la condamne à n’être que marginale et sûrement très onéreuse à mettre en œuvre de façon pérenne.

    Cette affirmation de bon-sens repose sur le fait que nous ne savons pas aujourd’hui stocker de façon réaliste l’énergie électrique. Les stations de pompage qui nous fournissent aujourd’hui une part de la puissance en heures de pointes en France reposent sur la fourniture fatale et quasi-gratuite d’énergie nucléaire nocturne. Une fois les centrales nucléaires démantelées, quelle ressource nocturne alimentera les stations de pompage?  L’éolien aléatoire de pleine mer éloigné des montagnes, le solaire disqualifié la nuit? Allez savoir?

    Quand aux batteries électrochimiques, pour l’instant,  le projet le plus ambitieux est celui de la sous-station de Sendai au Japon (FIG.) qui va utiliser une batterie Toshiba en tampon de 20 MWh pour générer des pointes de puissance de courant de 40MW , en charge de maintenir la fréquence du courant issu de stations éoliennes et solaires nippones. Ces monstres, sortes d’énormes capacités en tampon, définis pour un maximum d’une demi-heure d’autonomie continue, ne sont pour l’instant que des prototypes qui permettront de valider en vraie grandeur le concept, à la mode japonaise, indépendamment des coûts.

    L’approche occidentale du moment est de vouloir faire appel à des « smart-grids » pilotées par des compteurs dits intelligents et qui répartiront à prix fort les faibles puissances électriques disponibles en périodes de disette énergétique. La pénurie de ressources serait régulée par les prix pour que la consommation accompagne la production aléatoire. Gare aux hautes pressions sur la Mer du Nord et la Baltique, alors le kWh issu du réseau dégradé vaudra une fortune. Une consommation régulée par les prix se calquera sur la chiche disponibilité de la ressource. En bon français on appelle une telle issue une stratégie de  rationnement et non une « smart grid » terme si acceptable d’un point de vue marketing.

    Autre forme d’utopie: se convaincre que l’énergie de l’atome,  difficile à maîtriser et dangereuse dans certaines conditions naturelles extrêmes, doit être bannie du mix énergétique des nations. Ceci promeut immédiatement la combustion de lignite et de charbon importé, forme, pour l’instant, la plus économique de génération de courant électrique qui disqualifie, en Europe de l’Ouest,  les centrales à gaz moins polluantes, partenaires idéales des ressources  intermittentes, mais trop éloignées, par les prix, des critères de sélection des centrales à activer au jour-le-jour par les gestionnaires du réseau européen.

    Une autre option pourrait se pencher sur la définition d’unités électronucléaires plus sûres  et sur leur implantation dans les zones les moins menacées par les phénomènes naturels extrêmes. Ne pas vouloir examiner cette option me semble être une choix erroné, dicté par l’émotion.

    Il me semble important de dénoncer ces utopies, même si ce n’est pas dans l’air du temps qui glorifie un certain jeunisme frugal éclairé, forme d’un écologisme du retour vers un passé qui n’a jamais existé. L’avenir énergétique de nos enfants européens dépend de décisions qui ne semblent pas être toutes dictées par la raison mais plutôt par l’émotion, même si elles permettent à la chancelière Merkel d’être populaire dans son pays, ce qui d’évidence est important pour elle, mais sans aucun intérêt pour la collectivité européenne.

    FIG. Énergies électriques générées par technologies en 2011 et distribuées par le réseau Ouest-Européen:

    Disqualifier a-priori  l’énergie de l’atome dans le mix énergétique du futur me semble être une option insoutenable pour le réseau de l’Ouest de l’Europe. Débrancher l’ensemble des centrales électronucléaires de la zone qui ont généré en 2011, selon l’ENTSO-E , 26,5% de l’énergie électrique totale de la zone (886 TWh sur un total de 3347 TWh, part rose du camembert de répartition par types de génération) et annuler les projets en cours de réalisation conduirait le réseau vers une formidable anarchie électrique dont il est difficile de mesurer les conséquences néfastes pour la santé économique des nations concernées. En 2011, les centrales électronucléaires allemandes avaient généré 101,4 TWh soit 3% de l’énergie générée sur la zone, cette faible part explique que le réseau soit capable d’accepter l’arrêt de toutes les centrales électronucléaires allemandes, mais elle montre aussi que ce geste symbolique ne résout pas la potentielle dangerosité des nombreuses centrales électronucléaires en Europe . Pour la France c’est plus de 4 fois l’Allemagne 2011 (421 TWh en 2011) qu’il faudrait débrancher. On n’est plus dans l’épaisseur du trait.

    Remarque: un examen heure après heure des productions allemandes d’électricité en période de forte production éolienne et photovoltaïque, au mois d’Octobre dernier, (FIG.III) montre que ces productions sont encore, la plupart du temps, minoritaires par rapport aux productions conventionnelles. On notera une qualité intrinsèque évidente de la ressource photovoltaïque qui apporte sa part d’énergie durant la journée, si le temps est clair, et s’efface la nuit en heures creuses. Le revers de cette énergie photovoltaïque sur-payée abondante est la mise au repos des centrales classiques qui perdent ainsi leur rentabilité économique. Il faudra donc à terme subventionner la construction et le fonctionnement de centrales thermiques pour qu’elles restent économiquement acceptables. Paradoxe de formes d’énergies que l’on voudrait proscrire mais qui restent indispensables à la bonne marche de l’ensemble.

    FIG.III Productions électriques allemandes exprimées en GW horaire moyen durant trois jours, en Octobre 2013, de fortes productions de ressources renouvelables.

    LIRE la synthèse des statistiques 2011 publiée par l’ENTSO-E.

    La batterie Toshiba pour la sous-station de Sendai.

  • Les taxes éco ne rient plus! Nous non plus.

    Malgré les menaces de sanctions européennes, les compagnies chinoises ne veulent pas payer à l’Europe les taxes (ETS) portant sur les émissions « nocives » issues des réacteurs de leurs aéroplanes, les Bretons nous apprennent que de vouloir taxer les camions au kilomètre parcouru (pourquoi pas au mètre?) sur certaines portions du réseau routier, à l’aide d’Arcs de Triomphe surplombant nos routes,  est une immense absurdité, fruit technologique d’un profond écologisme dogmatique et obtus, aux pensées aussi fumeuses que l’air à Pékin.

    Et pourtant une taxe est une taxe que paieront à la fin les consommateurs et non pas ceux qui « usent nos chaussées » (externalité négative vous diront les économistes fringants) puisqu’ils répercuteront les importants coûts de « tracking » et les taxes en pied de facture. Le transport n’est pas une activité ludique ou obscène que l’on peut réduire par des taxes; le transport est une résultante de l’activité économique et des besoins d’optimisation des flux d’échange de biens dans notre pays. Taxer le transport quoi-qu’on en dise n’est pas écologique, c’est tout simplement taxer une fois encore les processus économiques d’échange, au sein de toutes les régions de France qui ne sont pas toutes équipées de canaux avec péniches Freyssinet pour livrer les paquets de biscuit le matin à 6 heures à la Grande Surface du coin.

    L’Histoire nous apprend, des croisades à l’islamisme violent d’actualité, en passant par les atrocités qui ont égrené le siècle précédent,  que les  idéologies conduisent bien souvent les peuples à agir de façon stupide. L’écologisme possède bien sûr cette capacité. Pour l’instant ce n’est pas très grave, l’écolo bobo est respectable et consomme (cher), mais la propagande ne cesse d’émettre et de nous casser les oreilles pour émousser notre capacité de bon-sens et de bonne compréhension du monde.

    Amis, comme les braves Bretons ou les Camarades Chinois,  faites gaffes et gardez intactes vos capacités d’analyse, les abscons précautionneux nous dirigent!

    Le 10 Novembre 2013

     

     

     

  • Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Le sentiment de reprise économique aux États-Unis est de plus en plus largement partagé. Les statistiques de productions et de ventes de voitures, la montée des cours du baril WTI à New-York adossée à des productions de condensats locales croissantes,  les données sur l’emploi américain qui dépassent les 1,2 million d’emplois non agricoles créés sur les 6 premiers mois de l’année, confirmant la tendance longue de création de plus de 180 mille postes par mois (FIG.I), bref, toutes ces données vont dans le sens d’une reprise et contrebalancent largement les lamentations de pythies françaises annonçant la fin brutale du libéralisme américain (séquelles de la pensée marxiste du siècle précédent?), sur le point d’être asphyxié par les soi-disant outrances de la FED. Mais voila, l’économie américaine faite de prises de risques, d’innovations, de créativité, d’ample consommation et de larges ressources naturelles et humaines peut, en avançant, supporter bien des avanies provenant d’initiatives financières créatives et parfois en limites de hors-jeu.

    La révolution énergétique américaine faite de gaz non conventionnels et de biocarburants arrive pile au bon moment pour relayer les formidables avancées numériques locales. Ce qui est un large succès là-bas est interdit ou décrié chez nous. Cherchez les failles précautionneuses et écologiques, d’idéologies étouffantes et destructrices qui font florès ici.

    Ce sont ces données américaines et certaines chicanes entre le sabre et le goupillon le long du Canal de Suez qui expliquent les montées récentes du prix du pétrole avec un WTI qui a franchi aujourd’hui les 103 dollars le baril malgré un raffermissement du dollar vis-à-vis des autres monnaies.

    Le 5 Juillet 2013.

     

  • Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    La  soi-disant « politique énergétique » européenne monomaniaque, axée sur la réduction des émissions de CO2 va se concrétiser dès 2013 par la construction de nombreuses nouvelles centrales allemandes au charbon ou au lignite annonce le BDEW association des producteurs d’énergie allemands (TAB.).

    Pour le moins l’objectif est raté par les incompétents de Bruxelles.  Alors qu’ il est bien connu que la Chine brûle, de son côté, des milliards de tonnes de charbon, cette fantaisie allemande n’apparait pas comme très grave à l’échelle de la planète…mais pour le chantre européen de l’écologie bien-pensante européenne, ceci n’est tout de même pas terrible. Une consolation, ces centrales peu chargées par les droits d’émissions de CO2 (ETS) bradés à vil prix la tonne, produiront une énergie électrique très compétitive pour l’industrie allemande. Les centrales au gaz naturel moins polluantes et plus performantes seront appelées à se mettre en veille…le gaz européen est trop cher.

    Le charbon ressource de base de la transition énergétique allemande.

    CONSULTER la liste, établie par le BDEW,  des diverses centrales électriques allemandes programmées pour les années à venir.