Catégorie : actualités

  • PIB: l’Allemagne patine, la France en s’endettant poursuit sa lente progression

    PIB: l’Allemagne patine, la France en s’endettant poursuit sa lente progression

     Le PIB annuel de la France à 1996 milliards d'euros à fin 2011 a progressé en euros courants de 64 milliards d'euros en un an (+3,3%). Ce résultat s'explique pour la moitié environ (+1.7%) par une croissance en volume, le restant étant apporté par la hausse des prix, ici fort bienvenue. Rappelons que ce résultat est obtenu, entre autres, par un endettement en croissance annuelle de 114 milliards à la fin du T3 2011. Ceci veut dire que notre endettement profite aussi à d'autres, ceux qui nous vendent du pétrole, du gaz, du charbon et des portables. La France est un client endetté mais prodigue… Pour le personnel! Merci! Les milliards valsent et les prêteurs commencent à se faire du souci… qu'importent leurs angoisses pourvu qu'on ait l'ivresse d'une nation qui se croit toujours riche.

    PIB-France-Allemagne

      De façon qui pourrait paraître paradoxale le PIB de l'Allemagne, plus ouverte au commerce du monde, au quatrième trimestre 2011 patine et apparaît après correction des variations saisonnières (CVS) à 646 milliards d'euros (FIG.), inchangé par rapport à celui du trimestre précédent. Cela conduit tout de même à un PIB annuel CVS de 2567 milliards d'euros en croissance de 95 milliards d'euros (+3.9%) en un an.

      Ces résultats trimestriels réfutent une fois encore les sombres prévisions de certains économistes et illustrent la volonté de survie des acteurs économiques sur le terrain. Il faudra cependant en France, traiter un jour les comptes délabrés de l'Etat par une purge bérégovienne de "socialisme gestionnaire", celle qui ne s'annonce pas mais qui s'imposera inexorablement au lendemain des flonfons de la fête. On attendra alors la "reprise", sorte d'Arlésienne moderne … Anne au ma soeur Anne ne vois-tu rien venir? Pour cela il faudra s'arracher de la torpeur précautionniste du moment.

    Le 15 Février 2012

  • Le rapport Percebois-Mandil « Energies 2050 »

     Il est intéressant de lire les recommandations de ce rapport  d'une grande sagesse. J'ai rajouté en bleu ce qui me semble avoir été formellement omis (réduire en prorité les consommations de pétrole, prospecter puis exploiter les gaz de schistes, développer nos technologies dans la biomasse et les biocarburants) et marqué en rouge ce qui me semble mal venu (handicaper notre pays avec des taxes plus lourdes sur les émissions de CO2, la Commission européenne s'en charge bien assez…il n'est pas la peine d'en rajouter).

    Recommandation n° 1 : faire de la sobriété et de l’efficacité énergétique une grande cause nationale ; lancer des appels à proposition afin de mobiliser la R&D et l’innovation dans ce domaine en privilégiant les secteurs du bâtiment et des transports. Axer les priorités sur la réduction des consommations de produits pétroliers qui ont coûté à la France 50 milliards d'euros en 2011.
    Recommandation n° 2 : pour chaque décision de politique énergétique, évaluer le coût et l’effet sur les finances publiques, sur la balance commerciale, sur les émissions de CO2 et sur l’emploi (à la fois en postes et en qualifications créés), par comparaison avec une décision différente, afin de dégager des priorités.
    Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de l’autorité de sûreté.
    Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité (c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie (et des émissions de CO2) , en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses consommatrices.
    Recommandation n° 5 : prendre l’initiative de proposer à nos principaux partenaires européens un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l’énergie : celui-ci doit permettre le financement des investissements nécessaires, en particulier ceux permettant d’assurer la pointe à moindre coût, et assurer la cohérence des décisions des acteurs au sein d'une instance européenne ad hoc.
    Recommandation n°6 : envisager une initiative dans le domaine de l’harmonisation internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire afin de faire converger ces règles et pratiques vers le niveau le plus élevé
    Recommandation n° 7 : maintenir, voire accroître l’effort de recherche (publique) dans le domaine de l’énergie, en coopération internationale et en accordant une priorité absolue aux programmes mis en œuvre conjointement par des laboratoires publics et des entreprises innovantes, grandes ou petites, capables de s’attaquer au marché mondial. Les renouvelables, les biocarburants et le stockage de l’énergie devront recevoir une attention toute particulière. Les ressources en gaz de schistes de notre pays devront être activement évaluées et les modes d'exploitation écologiquement acceptables développés.
    Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l’ASN).

    ACCEDER à ce rapport

    Le 14 Février 2012

  • Le solde du commerce extérieur français: illustration d’un peuple qui consomme et qui n’investit pas

    Le solde du commerce extérieur français: illustration d’un peuple qui consomme et qui n’investit pas

     Le solde du commerce extérieur dans le rouge illustre la propension d'une nation à consommer plutôt qu'à économiser et investir. Le cas de la France avec 85,7 milliards de déficit du solde des échanges matériels, hors équipements et consommables militaires (TAB.), est exemplaire dans son comportement de cigale. Notre pays a consommé net en 2011 pour 2 milliards de charbon, pour 13 milliards de gaz et pour 50 milliards de pétrole et autres produits raffinés. Aucun Politique ne s'est indigné à ce jour de cette gabegie. Seul le poste excédentaire de 2,6 milliards de solde des échanges d'électricité fait débat avec les stupides projets d'arrêt de centrales électronucléaires. Citons également pour être exhaustifs, la toute aussi stupide décision en 2011 de nos élus d'interdire la prospection de gaz non conventionnels sur le territoire. L'idéologie écolo prévaut sur tous les bords de l'éventail politique mais le bon peuple ignore encore qu'il faudra un jour payer la facture de ce précautionnisme paralysant.

    Solde commerce exterieur-2011-12

    Et pourtant, combien seraient utiles:

    – un plan national de réduction radicale des consommations de produits pétroliers, en particulier dans les chaudières industrielles et domestiques

    – un plan d'action de rationalisation et de modernisation de nos raffineries qui produiraient plus de carburants par baril de brut, avec une prime au gasoil grâce à la conversion profonde…au lieu de pinailler sur les émissions de CO2!

    – une incitation majeure dans l'investissement d'unités modernes de productions d'engrais, proches de leurs clients,

    – le passage des poids lourds de 40 à 44 tonnes et donc de leur charge utile de 24 à 28 tonnes,

    – la suppression progressive des bouchons routiers et l'hybridation des véhicules. Imaginez un Périphérique parisien qui ne ferait aucun bruit aux heures de pointes …cohorte de véhicules moteurs arrêtés dans le méga embouteillage biquotidien, seules les radios égraineraient leurs nouvelles lancinantes sur le trafic routier local,

    – un plan de prospection des gaz de schistes avec pour objectif de démarrer leur exploitation rigoureuse dans les dix ans à venir…pas forcément dans les sources de l'Hérault ou sur le Larzac…maquarel! Que d'emplois non subventionnés pourraient être ainsi créés! Et l'eau abondante de la France, arrosée par les nuées atlantiques ou méditerranéennes, serait toujours aussi propre,

    -un plan de développement de biocarburants à base de plants hybrides ad hoc produisant de larges quantités à l'hectare d'amidon, de sucres, de cellulose et ligno-cellulose et transformés par des procédés complexes de valorisation au sein d'usines agricoles. Ces procédés seraient pour partie exportés en Afrique.

    Bien-sûr tout cela ne serait pas forcément écolo-labellisé…mais combien ce serait utile à la bonne santé de notre pays!

    Le 7 Février 2012

  • La bonne tenue de l’emploi américain va-t-il relancer les prix des matières premières?

    La bonne tenue de l’emploi américain va-t-il relancer les prix des matières premières?

     L'emploi non agricole américain tient la route nous affirme le BLS américain. Malgré le caractère hautement folklorique des données mensuelles instantanées publiées, largement modifiées un ou deux mois après, il est possible de relever que l'emploi  non agricole américain progresse depuis un an et demi, de 150 mille unités par mois environ (FIG.).

    Emplois US

     La croissance annuelle (1,8 millions d'emplois) atteignait les 1,4% au mois de Décembre dernier, résultat supérieur à la croissance de la population américaine qui est de 0,9%. Elle conduit de ce fait à une légère baisse du nombre d'Américains sens emploi.

     Effet "aile de papillon", de telles informations sur le marché dominant enflamment les cours des diverses bourses et autres lieux de cotations.

     La comparaison des cours du pétrole avec ceux du Cuivre (FIG.II, courbe rouge) qui illustrent les tensions diverses sur les matières premières, montre la prime géostratégique attribuée aux cours du Brent (courbe verte) sur celui du cuivre. Effet particulièrement marqué à partir du "printemps arabe" et des évènements en Libye, en Egypte, en Syrie et autre Yemen.

    Cours cuivre pétrole

     Phénomène alimenté par de larges liquidités financières existantes, il faut donc pronostiquer pour 2012 une probable remontée des cours de matières premières avec la reprise des activités et des consommations américaines. A cette tendance se superposera l'effet des inquiétudes géostratégiques sur le pétrole qui pèsent dans ce vaste chaudron en ébullition qu'est le Moyen-Orient.

     Les cours du Brent pourraient allègrement repasser au-dessus des 120 dollars le baril. De l'urgence pour notre pays de mettre en place un vaste programme tous azimuths de réduction des consommations de produits pétroliers et de leurs productions locales à moindres coûts.

    Le 4 Février 2012

  • Les grands paramètres qui vont déterminer les choix de mix énergétique des nations

    Les grands paramètres qui vont déterminer les choix de mix énergétique des nations

     En ces temps de démagogie électorale débridée, il me semble important pour parler avec un-tant-soit-peu d'objectivité de politique énergétique, de revenir aux paramètres fondamentaux.

    1) Le premier des paramètres concerne la cherté croissante programmée du pétrole essentiellement déterminée par l'instabilité politique et religieuse de grands pays producteurs du Moyen-Orient qui ont besoin de la manne pétrolière pour acheter la Paix Sociale. Ce seuil serait aujourd'hui à 90 dollars le baril pour l'Arabie Saoudite, il sera largement supérieur à 100 dollars en cas de menace de conflit entre puissances Sunnites et Chiites de la région, il exploserait en cas de largage de missiles armés dans le Détroit d'Ormuz.

    Marge raffinage et spreadCe seul paramètre qui détermine les décisions du cartel de l'OPEC, est suffisant pour pronostiquer des cours du pétrole durablement fermes. Il est conforté par l'épuisement naturel des ressources et par la cherté des ressources plus exotiques (sables bitumineux, synthèses Fischer-Tropsch).

    Les élucubrations sur la demande décroissante de pétrole de l'Europe en crise n'ont que peu d'impact sur les cours. Elles sont en contradiction avec la prime que présente le baril de Brent européen sur le baril de WTI américain (FIG.).

    2) Assez paradoxalement les décennies à venir vont être marquées par une large disponibilité partout dans le monde de ressources conventionnelles ou non conventionnelles (schistes, grès, houille) de gaz naturel qui va stabiliser les prix de l'électricité de base aux niveaux actuels des prix européens, aux taxes près sur les émissions de CO2 qui resteront limitées par la contrainte de la nécessaire compétitivité des économies concurrentes. La part du gaz naturel dans la génération d'électricité croîtra par rapport à celle du charbon.

    3) Le développement d'énergie d'origine nucléaire va toujours être déterminé par le choix politique des États qui détiennent le pouvoir d'autoriser ou d'interdire la construction et l'opération des centrales. La Chine est objectivement pour, l'Allemagne est viscéralement contre…aucun financier n'apportera les immenses capitaux nécessaires pour le développement de cette énergie en cas de doute politique. Le futur de cette énergie va donc fluctuer au gré des accidents nucléaires et des poussées de fièvre des prix du pétrole. Entre politique de précaution et sentiment de pénurie énergétique imminente. Disposer d'une abondante ressource d'énergie électronucléaire apparaît comme un avantage concurrentiel évident.

    4) Le développement massif des ressources renouvelables d'électricité va se heurter à leur caractère intermittent qui nécessitera de formidables investissements dans les réseaux (la soi-disant "plaque de cuivre" européenne…qui va la payer?), dans la gestion de la pénurie intermittente pompeusement appelée "smart-grid" (tarifs dissuasifs en pointe, effacement des industries consommatrices et des particuliers, etc.) ou dans la mise en place de centrales au gaz en secours, mal valorisées.

    5) Le développement des biocarburants suivra les cours croissants des produits pétroliers et l'accroissement des surfaces cultivées dans le monde. Cette activité constituera une formidable opportunité pour le développement rentable de cultures et d'usines agricoles simples en Afrique et en Amérique Latine. Des ressources organiques (cane à sucre, maïs, manioc, palme) de plus en plus génétiquement optimisées et une spécialisation des procédés vers les produits finis à forte valeur ajoutée (kérosène, gasoil, produits chimiques et pharmaceutiques, etc.) rendront encore plus rentables ces activités. Il y a là un axe de développement négligé par notre pays sous la pression néfaste de l'idéologie verte.

    6) Les émissions de CO2 des pays en voie de développement (essentiellement asiatiques) progressent chaque année de près d'un milliard de tonnes. Les ridicules et très onéreux efforts des pays européens pour contribuer à limiter ces émissions de GHG sont analogues à l'effet d'un encrier déversé dans la Mer pour la rendre plus bleue.

    Toute recherche d'évolution lente du mix énergétique de notre pays doit tenir compte de ces données de base.

    Ces quelques considérations imposent pour notre pays, les conséquences suivantes:

    1) la progression dans l'efficacité énergétique des processus doit se focaliser en priorité sur la réduction de consommation des produits pétroliers et non sur celle d'électricité comme préconisé stupidement par les écolos nucléophobes. Des mesures fiscales, règlementaires ou de toute autre nature devraient tendre à réduire fortement l'utilisation de fioul domestique qui représentait encore en 2010 dans les 13 millions de tonnes de produits consommés en France sur un total de 79 millions de tonnes. La revalorisation de la TIPP doit permettre d'accélérer la transition du parc automobile vers les véhicules hybrides à essence ou autres options à faible consommation en produits pétroliers. Un vaste plan national portant sur la suppression toutes les causes de surconsommations (bouchons routiers, vitesse, chaussée, équipements, etc.) devrait être initié. La filière pétrolière française devrait être rationalisée et modernisée.

    2) l'utilisation de gaz naturel comme matière première de substitution partielle ou totale aux fractions du pétrole (naphta par exemple) utilisées dans la pétrochimie devrait être encouragée. Dans le même esprit, la chimie du CO2 devrait être sponsorisée.

    3) le parc électronucléaire français doit être absolument préservé, fiabilisé, modernisé et programmé pour atteindre au moins les 60 ans de durée de vie. C'est un des rares éléments majeurs de la compétitivité de la France. La future génération franco-japonaise ATMEA doit être développée pour accéder aux marchés asiatiques et s'allier à MHI. Les générations futures qui utiliseront à fond la ressource fissile doivent être mises à l'étude.

    4) le développement d'une filière française de l'éolien offshore doit savoir qu'il va se retrouver confronté sur les marchés mondiaux à de redoutables adversaires tels que Siemens, GE, les fabricants chinois et autres indiens. Ses chances de succès sont donc minimes, sinon à prix cassés. Il faudra se poser la question de l'opportunité du financement par les contribuables français d'une telle filière abondamment subventionnée. La prospection de gaz de schistes et le développement d'outils d'exploitation compatibles avec les contraintes environnementales serait peut-être une voie plus porteuse de progrès et de richesses.

    5) les laboratoires français doivent entrer dans l'élaboration intelligente de biocarburants, de la plante optimisée génétiquement aux procédés utilisant la totalité de la ressource et conduisant de de nobles produits. L'objectif n'est pas d'économiser quelques ridicules tonnes de CO2 comme le pensent certains de nos élus, mais de remplacer une part de pétrole (8 à 10 millions de barils/jour).

    Réduire les consommations de la France en produits pétroliers de 5% par an pendant 10 ans me semble être un objectif réaliste. Encore faudrait-il élaborer un vaste programme national ambitieux pour atteindre ou dépasser cet objectif. La France importe pour 49 milliards de pétrole et produits pétroliers par an.

    Le 11 Janvier 2012

  • L’industrie manufacturière allemande patine à l’entrée de l’hiver

    L’industrie manufacturière allemande patine à l’entrée de l’hiver

    Allem-industrie manufacturière

     Des facturations (FIG., courbe violette) au mois de Novembre après correction des variations saisonnières, qui stagnent et dans la ligne de faibles entrées de commandes enregistrées deux mois auparavant. Ces entrées de commandes (courbe rouge) semblent marquer un maximum et amorcer une certaine décrue, conséquence d'une baisse des commandes à l'export.

    LIRE le papier du Figaro sur le sujet.

    Le 6 Janvier 2012

  • Résidents allemands: au mois de Novembre l’emploi avait progressé de 900 mille unités en deux ans

    Résidents allemands: au mois de Novembre l’emploi avait progressé de 900 mille unités en deux ans

    Emplois Allemagne
    Remarque: les mois d'Octobre et de Novembre sont traditionnellement les plus actifs en Allemagne.

    Ce résultat s'accompagne d'une régression du nombre de personnes sans emploi.

    Chômage-Europe
    LIRE le papier de DESTATIS sur le sujet.

  • La dette publique de la France se creuse de 114 milliards en un an (+7,2%)

    La dette publique de la France se creuse de 114 milliards en un an (+7,2%)

    Résumons les données économiques de la France au troisième trimestre 2011 par trois paramètres:

    -la dette publique au sens de Maastricht à 1689 milliards d'euros s'est accrue de 114 milliards en un an (+7,2%) dont 24 milliards imputables à la sécurité sociale,

    – malgré cela, le PIB à euros courants cumulé sur 4 trimestres mobiles qui est la bonne référence dans ce cas, ne s'est accru en un an que de 60 milliards (+3,1%) dont la moitié est due à la hausse des prix,

    – la balance commerciale sur 12 mois cumulés affichait à fin Septembre un déficit de 67 milliards d'euros dont 60 milliards imputables aux seuls produits énergétiques.

    Dette France

    En résumé, la France, "très cool", en s'endettant sur un rythme quadratique avec le temps (le quinquennat Sarko aura vu la facture s'envoler de plus de 500 milliards) progresse peu mais consomme beaucoup et assure une bonne activité à ses fournisseurs extérieurs.

    Certains à Gauche préconisent "un grand emprunt par an de l'ordre de un à deux points de PIB (20 à 40 milliards), inscrit dans un programme budgétaire spécifique non soumis aux arbitrages budgétaires annuels" …moi je veux bien mais il faudrait alors que le pay-back des actions menées grâce à cet emprunt soit très rapide. Ne vaudrait-il pas mieux, dans un premier temps, oublier les grandes théories et autres sulfureuses équations économiques pour faire l'inventaire de ce que nous importons à grand frais et essayer de réduire les volumes ou les prix de ces importations par de siouxes actions.

    Ne faudrait-il pas importer mieux pour gagner plus?

    Quelques données pour réflexion:

    -La France importe net pour 13 milliards de gaz naturel, dont une large part (2/3) est indexée sur les cours du baril de brut et se refuse d'explorer ses réserves en gaz de schistes.

    -Elle importe net pour 2,2 milliards d'engrais qui pourraient être pour une part produits localement avec une unité de production d'urée par réaction du CO2 sur l'ammoniac selon le procédé japonais MHI qui met en œuvre la capture du CO2 issu du réformage du méthane.

    – Elle dispose d'un potentiel de raffinage du pétrole de 98 millions de tonnes par an, faiblement compétitif, croulant sous les règlementations diverses, aux mains parfois d'acteurs affaiblis (Petroplus) dans un contexte européen en surcapacité de production. L'avenir d'une part du raffinage français est donc morose. Une politique de rationalisation, de modernisation des quelques unités conservées vers des rendements accrus et de rééquilibrage à la baisse entre consommation d'essence (hybrides) et de gasoil devrait permettre à la France de réduire ses importations nettes de pétrole (36 milliards d'euros) et de produits raffinés (13 milliards d'euros). Un plan pluriannuel avec les principaux acteurs économiques devrait accompagner une réduction des consommations de 3% par an au bas mot.

    -La France consomme encore pour 2 milliards d'euros de charbon dont une part est destinée à des centrales qui devraient peu à peu disparaître.

    -Elle importe net pour 2 milliards d'euros de dispositifs photosensibles à semi-conducteurs dont cellules et modules photovoltaïques (code douanier: 85414090)!! Et si ces fadaises étaient réduites par 5 ou par 10?

    -Elle importe net 24 millions de téléphones cellulaires par an pour quelques 3,4 milliards d'euros (code douanier: 85171200)…l'obsolescence programmée bat son plein. On change plus aisément de portable que de chemise.

    -Je ne sais pas combien lui coûtent les éoliennes en pièces détachées, mais ce doit être non nul, pour un bilan économique et écologique des plus discutables,

    – La filière bois devrait être revue de fond en comble,

    -La chimie fine des principes actifs des médicaments s'est barrée aux Indes, allez donc voir les contrôles et la traçabilité des lots… quand les livraisons sont réalisées!

    -etc.

    Le 28 Décembre 2011

  • C’est le business qui devient green et non l’inverse!

    C’est le business qui devient green et non l’inverse!

    Eva Joly veut créer 1 million d’emplois dans les filières vertes!!!!

    La nouvelle croyance populaire, largement alimentée par les propos à l’emporte-pièce d’écolos de tous bords, veut que le green-business va un jour sauver notre économie et créer des milliers d’emplois…alors que pour l’instant, dans la réalité, ces activités auraient plutôt tendance à la plomber et donc à faire disparaître des emplois. Citons pour mémoire:

    -l’industrie photovoltaïque, niche longtemps artificiellement supportée par des tarifs scandaleux de l’électricité générée (Espagne, Allemagne) qui a attiré en Europe les industries du monde entier (Chine, Taïwan, Inde) et créé une surproduction qui va détruire tous les acteurs européens du secteur. L’action Q-Cells qui avait frisé les 100 euros en 2008 n’en vaut plus que 0,6!! Quand à SolarWorld qui avait dépassé les 60 euros ne vaut que 3,3 euros. C’est la débâcle solaire!

    – l’industrie éolienne proche de la saturation dans sa version terrestre en Europe de l’Ouest va poursuivre son développement dans sa version offshore (Siemens suivi des autres) à l’aide de moultes subventions pour raccorder les fermes au continent par des lignes HVDC hors de prix, pour assurer un déploiement grandiose de lignes hautes tension pour amener le courant électrique du nord de l’Allemagne vers le sud industriel et pour interconnecter les divers pays européens limitrophes chargés de combler les incontournables absences de fournitures éoliennes. Tout cela pour, peut-être, économiser quelques tonnes de CO2 qui seront amplement gaspillées par ailleurs, dans les centrales thermiques à flamme maintenues volontairement à mi-puissance au cas où le vent faiblirait.

    – les milliards d’euros de subventions accordés à ceux qui peuvent investir et équiper leurs maisons de panneaux photovoltaïques et se dispensent ainsi de payer leur électricité, aux dépens des moins favorisés qui, eux, paient plein pot les MWh hors de prix …on est très loin d’une l’écologie sociale à inventer. Impôt écolo-dégressif parfait. La CRE nous apprend que la part des énergies renouvelables aux charges prévisionnelles du service public de l’électricité va atteindre 2,2 milliards d’euros en 2012.

    Alors citons quelques business qui sont devenus « green » alors que rien ne les prédisposait à le devenir un jour.

    Le business des aimants permanents nécessaires aux nouvelles éoliennes direct drive et aux moteurs des véhicules hybrides ou électriques en est un exemple. Il faut 265 kg de terres rares sous forme métallique pour construire une turbine d’éolienne d’un MW nous apprend Jean-Pierre SCHAEKEN WILLEMAERS. Et pourtant ces fameux gisements de terres rares ont la malencontreuse idée d’être associés à de l’Uranium et du Thorium ce qui rend très impopulaire leur métallurgie dans le monde occidental et justifie pour une large part la position dominante de la Chine dans l’extraction et la purification de ces métaux (Voir l’aventure LYNAS).

    Marché-Li-Ion-2010-2015  L’industrie des batteries qui fait appel au Plomb pour les batteries de démarrage et utilisait le Cadmium pour les accumulateurs alcalins de plus faibles tailles n’avait pas une image particulièrement « Verte » au cours du siècle précédent. Le remplacement du Cadmium par des alliages à base de Terres Rares (encore elles) et de Nickel leur a conféré une image plus acceptable. Le développement des batteries au Lithium, lancé gaillardement par Sony, a définitivement apporté une image plus écolo à cette industrie. Le marché de ces batteries Li-Ion estimé aujourd’hui à 15 milliards de dollars devrait doubler d’ici à 2015 (FIG.), tiré par les applications Véhicule Électrique et les applications industrielles de stockage d’électricité en tampon avec les sources intermittentes d’électricité.

    L’évolution des techniques d’éclairage est également époustouflante. Issue de la lampe à incandescence d’Edison, après un réel progrès dans les tubes fluorescents dans le courant du siècle précédent, on aurait pu croire l’aventure à bout de souffle. Mais c’eut été sans compter sur les LEDs dont certaines font appel à des Terres Rares (encore!) ou plus encore sur les OLED’s forme organique des précédentes qui sans aucun doute vont révolutionner l’éclairage domestique et commercial. Le monde devient urbain, électrique et éclairé. Ces nouvelles technologies d’éclairage vont révolutionner la Ville.

    Les techniques de pompe à chaleur initialement conçues pour faire du froid dans la Sun Belt américaine ou pour assécher les tatamis nippons hors de prix durant la mousson d’été et éviter le développement de moisissures, deviennent les technologies incontournables pour assurer un développement propre et économe en énergie du conditionnement d’air des habitations. L’utilisation du CO2 comme fluide caloporteur devrait permettre de maintenir en activité ces équipements même par grand froid et éviter ainsi les pointes d’appel de courant sous nos climats parfois rudes. La démocratisation et la production des pompes à chaleur en Europe est un des impératifs énergétiques à privilégier…bien plus que la synthèse du Silicium à moins de 30$ le kilogramme.

    Ces quelques exemples simples montrent que ce sont des industries existantes complexes qui en s’adaptant à diverses contraintes ou demandes, trouvent de nouveaux débouchés qui répondent aux exigences d’efficacité énergétique du moment. Ce ne sont pas les industries subventionnées qui sont l’avenir, ce sont les industries naturellement rentables qui créeront les emplois pérennes de demain. Or, pour l’instant, ni les techniques photovoltaïques, ni les techniques éoliennes ne sont des activités rentables en l’absence de subventions. Coupez les subventions et tout s’effondre. Faire subventionner ces industries par les consommateurs les moins fortunés qui n’ont pas les moyens d’investir ni dans des modules photovoltaïques ni dans une pompe à chaleur, me semble être d’une grande injustice et d’une efficacité économique discutable. De telles subventions devraient être prélevées directement sur les budgets des États… et donc limitées. Quand aux quelques tonnes de CO2 économisées, encore faudrait-il bien les mesurer, combien pèsent-elles face au presque milliard de tonnes de CO2 largué sans complexe en plus chaque année en Asie?

    Durban est un grand port d’Afrique du Sud qui exporte du charbon vers l’Asie. Son activité exportatrice devrait passer de 13 millions de tonnes de charbon cette année à 50 millions de tonnes en 2030. Joli lieu pour un meeting bidon sur les émissions de CO2!

    LIRE un papier du Nikkei sur l’avenir à court-terme des batteries Li-Ion.

    Le 18 Décembre 2011

     

  • Solde du commerce extérieur de la France: la débâcle

    Solde du commerce extérieur de la France: la débâcle

    Solde commerce exterieur-2011-10

     87 milliards d'euros de trou (hors matériel militaire) sur 12 mois à fin Octobre.

     Il y a un an les dockers du port de Marseille avaient ralenti les importations de pétrole. Cette année ils ont exceptionnellement travaillé au mois d'Octobre, alors le trou se creuse (-35,7 milliards) auquel il faut rajouter le déficit croissant en produits raffinés (-13,6 milliards).

     J'ai rajouté la ligne 2015- Engrais et composés azotés qui dépend directement des prix du gaz naturel. Elle va mal elle-aussi. La France agricole importe de plus en plus d'engrais.

     Tout ceci traduit des choix politiques qu'il va bien falloir revoir en profondeur. Mettre à la diète la France qui consomme, investir dans la production d'urée, investir dans les quelques raffineries de pétrole préservées, importer du GNL pour produire plus d'électricité en attendant les gaz de schistes locaux, mettre en place un programme national pour faire baisser les consommations de pétrole de 3% par an (proscrire le fuel domestique, diéséliser, alléger, hybrider, profiler, faire sauter les bouchons routiers, etc.).

     Messieurs les Parlementaires, lisez les statistiques douanières tous les mois! Cela ne pourra pas vous faire de mal. La France n'a pas de pétrole…aurait-elle encore quelques idées?

    Le 8 Décembre 2011