Catégorie : actualités

  • Les cours du pétrole devront un jour rejoindre une plage de prix plus réalistes

    Les cours du pétrole devront un jour rejoindre une plage de prix plus réalistes

                            Les cours du pétrole à 40 dollars le baril constituent une formidable potion magique pour faire baisser la fièvre de la crise économique mondiale dans les pays les plus développés. La baisse des prix des carburants à la pompe dans les pays consommateurs de pétrole est identique à une baisse d’impôts immédiate à la consommation de plusieurs centaines de milliards de dollars. Pour l’OCDE qui consomme 48 millions de barils par jour, cette baisse de 40$ par rapport à un niveau d’équilibre de 80$/baril correspond à une baisse mensuelle des prix des produits pétroliers de 57 milliards de dollars, soit 57 dollars par habitant. Mais cette baisse est ponctionnée sur les pays producteurs de pétrole et sur les Groupes pétroliers qui vont voir leurs fabuleux profits fondre comme neige au soleil. Un tel niveau de prix conjoncturellement bienvenu pour certains, attribuable à une spéculation jouant la remontée à terme des cours et faisant gonfler les stocks physiques de brut, n’est pas supportable sur une longue période.Cera200822b_2

    Quelles sont les principales raisons de ce manque de pérennité de niveaux de cours très bas?

    On peut en citer quatre:

    -la reprise conjoncturelle des consommations, inexorablement encouragée par des prix bradés des carburants; elle s’amorce aux Etats-Unis (LIRE),

    – la limitation des stocks physiques et leur coût: quand tous les tankers seront pleins de pétrole en attendant des jours meilleurs, il faudra bien que le stockage se ralentisse sous l’impact de la montée des prix des moyens de stockage devenus rares,

    -la raréfaction des livraisons de pétrole dues aux restrictions de production de l’OPEP et de ses alliés du moment,

    – l’arrêt des investissements ou parfois même des exploitations dans les zones les plus chères et par les pétrolières indépendantes ou les Etats les plus fragiles. La pénurie en capitaux et la baisse des prix du pétrole ont déjà provoqué l’arrêt de nombreux projets. Un classement réalisé par le CERA des cours minimum permettant de financer un nouveau projet dans diverses zones est intéressant à analyser (FIG.). Il tient compte des conditions actuelles de coût de sous-traitances et des taxes ou impôts prélevés par chacun des pays possédant les gisements. Les huiles lourdes du Bassin de l’Orénoque plombées par les taxes de Chavez et la complexité des procédés sont disqualifiées pour longtemps. Il n’est même pas sûr que l’exploitation dégage des marges brutes en ce moment. Les sables bitumineux de l’Alberta attendront une baisse des impôts, une baisse des prix de sous-traitance et des cours vers les 80 dollars. La aussi l’équation de l’Administration de l’Alberta est d’éviter l’arrêt des productions en cours. Les gisements offshore de la Mer du Nord, du Brésil, du Golfe du Mexique, de l’Angola qui concernent de nombreux nouveaux projets ne sont jouables qu’avec un brut à 60 où 70 dollars le baril. Avec les cours actuels seuls les nouveaux projets chinois, saoudiens ou libyens sont abordables. Or on sait que les Saoudiens ont arrêté tous leurs nouveaux projets dans le cadre des restrictions de quotas de production de l’OPEP. Le CERA estime que jusqu’à 40% des projets pourraient être menacés de report ou d’annulation pour des raisons de cash.

                           L’industrie pétrolière que ce soit en amont ou en aval de ses activités risque de souffrir dans les mois à venir d’un formidable coup d’accordéon à la baisse des capitaux investis pour des raisons économiques ou politiques. Ce phénomène entraînera à coup sûr, dans trois à cinq ans, une pénurie de nouvelles mises en production et une possible pénurie de pétrole.

                          Cette problématique du Stop and Go dans cette industrie lourde devrait inciter ceux qui nous gouvernent à se pencher sur les processus d’établissements des cours sur le NYMEX à New York ou sur l’ICE à Londres. Une restriction d’accès aux seuls professionnels, l’obligation de dépôts de garantie importants pour les hedgers, des limitations de volumes échangés, devraient permettre de réduire la variabilité (ratio de l’écart type sur la moyenne), des cours du pétrole et du gaz  qui reflèteraient ainsi un peu mieux l’état du marché physique.

    Le 21 Décembre 2008.

    Remarque aux auteurs francophones: en parlant de variabilité au lieu de volatilité vous serez statistiquement plus rigoureux et surtout vous  éviterez de commettre l’erreur impardonnable de traduire l’anglais "volatile" par le substantif de basse-cour volatile. Le coq est un volatile, mais l’éther est un liquide volatil. 

                          

  • Pour le CERA les quantités mondiales disponibles de pétrole vont croître et peser sur les prix

    Pour le CERA les quantités mondiales disponibles de pétrole vont croître et peser sur les prix

                          Le Cambridge Energy Research Associates qui a toujours affirmé qu’il y avait du pétrole disponible dans le monde et que les cours extrêmes atteints cet été n’avaient aucune base rationnelle, à fait l’objet d’attaques sordides, dignes des procès en sorcellerie d’un autre temps, de la part d’adeptes de théories géologiques schématiques. La crise spéculative à la hausse passée, les affirmations du CERA retrouvent toute  leur crédibilité. Cet organisme vient de présenter ses dernières hypothèses concernant le marché du pétrole mondial à l’horizon 2020 lors d’un Meeting à Londres organisé par le Ministère de l’Energie britannique et le Ministre du Pétrole de l’Arabie Saoudite. Le CERA affirme aujourd’hui que les consommations de pétrole avec une décroissance en 2009 et une légère croissance en 2010, vont rester globalement stables jusque là, puis reprendront leur croissance. Cette stabilité va s’accompagner d’un accroissement des réserves disponibles qui va peser sur les prix (FIG.).Cera2008consodispo_2

                          Nul ne peut certifier aujourd’hui que les consommations mondiales vont reprendre leur croissance à partir de 2011 ou 2012, puisqu’elles vont essentiellement dépendre du comportement des pays de l’OCDE et de son milliard d’habitants. Le CERA conserve une vision américaine du problème qui associe évolution du PIB et consommation de pétrole, bien qu’il note la nouvelle aversion des américains aux voitures consommatrices en carburants et polluantes. Cette constatation l’amène à prévoir des consommations en carburants aux Etats-Unis en décroissance avec une part des biocarburants en augmentation (FIG.II).Cera200816b Mais le CERA n’explicite pas le comportement de l’ensemble des pays de l’OCDE.

                Les Instituts américains n’ont pas encore totalement intégré et quantifié ce que pourrait-être une vraie politique américaine d’économies d’énergies dans les transports, promue et accompagnée par l’Administration. Il leur faudra encore quelques années pour se convaincre que les voitures américaines pourraient rouler tout autant, avec la même sécurité et le même confort, en ne consommant que 4 ou 5 millions de barils par jour de carburants.

    Le 21 Décembre 2008.

  • GDF-Suez, E-On et EnBW jouent au « Monopoly » avec leurs centrales électriques

    GDF-Suez, E-On et EnBW jouent au « Monopoly » avec leurs centrales électriques

    Eon                   E-On le géant allemand du gaz et de l’électricité doit désinvestir 5000 MW de capacité de production en Allemagne, comme le lui a ordonné la Commission Européenne, en raison d’une trop forte position dominante dans ce pays. Ceci explique la prise de décision par GDF -Suez et par E-On de vouloir échanger des actifs et des droits de tirages d’énergies sur leurs centrales électriques respectives. Le swap va porter de part et d’autre sur une puissance de l’ordre de 1700 MW. Par cette opération E-On va entrer sur le Marché belge de l’électricité avec 12% de part de marché et désinvestir en Allemagne comme la Commission Européenne le lui a demandé. De façon symétrique GDF-Suez déjà présent en Allemagne va renforcer sa position sur cet important marché et Gérard Mestrallet montre à l’Administration belge qu’il joue le jeu de la concurrence.

                           Mais en analysant les échanges entre les deux Groupes, ont s’aperçoit que certains droits de tirages de puissance sont accordés sur des centrales nucléaires dont la fermeture est théoriquement très proche. Les réacteurs de Doel 1 et 2 en Belgique ont des licences d’exploitation de 40 ans, jusqu’en 2014 et 2015; la centrale allemande d’Unterweser doit fermer en 2012 et celles de Krummel et de Gundremmingen doivent s’arrêter en 2015 après 32 ans de bons et loyaux services. Ces accords seraient-ils, en plus, une astuce pour mettre un peu plus la pression, le moment venu, pour porter la durée de vie de ces centrales belges et allemandes au standard international qui est de 60 ans?  De toutes les façons ni la Belgique, ni l’Allemagne ne sont en train de préparer la relève de ces unités. Le choix se fera donc, le moment venu, entre  la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires ou la nuit. Devinez ce que choisiront les sympathiques citoyens belges et allemands concernés!

                        D’autre part, toujours dans le cadre de la cession de parts de marché par E-On, cet électricien et son homologue EnBW, proche d’EDF, sont semble-t-il tombés d’accord pour la cession à EnBW de deux centrales au lignite Lippendorf (446 MW) et au charbon Bexbach (79 MW) qui devrait avoir lieu en 2009.

                       Dans tout cela, une chose certaine: les échanges de centrales polluantes au lignite ou au charbon entre électriciens ne feront pas réduire les émissions de CO2  de l’Allemagne qui s’élevaient à 860 millions de tonnes en 2007.

    Le 20 Décembre 2008

  • Hourra, Hourra pour le retour de l’Union Soviétique.

    Hourra, Hourra pour le retour de l’Union Soviétique.

    Images_2 On avait mis l’URSS aux poubelles de l’histoire.
    Aujourd’hui, c’est la période post-soviétique qui risque de passer à la trappe, aussi vite qu’elle est venue et se révéler n’avoir été qu’une parenthèse.
    Petit rappel historique : pendant la période Elstine, les oligarques s’emparent des entreprises pour une bouchée de pain, pas payée d’ailleurs.
    Passé la période de chaos, un deal est établi entre le Kremlin et les oligarques : les privatisations (vol) ne seront pas remises en question. En échange, les oligarques ne feront pas de politique.

    Aujourd’hui, le deal est rompu.
    Les 25 plus grosses fortunes du pays ont perdues 230 milliards de $, et si elles possédaient beaucoup d’argent, à cause du cours du pétrole, gaz et matières premières, elles en ont emprunté beaucoup et en ont perdus aussi beaucoup dans le crédit-crunch.
    Clairement, ils sont aux abois.
    Le mouvement auquel s’était refusé le Kremlin, à la fin du XX° siècle, la renationalisation, vient de se réenclencher.
    Pas question de laisser les fleurons filer chez les étrangers, 50 milliards de $ ont été alloués.
    Pendant le premier semestre 2009, c’est 363 milliards qui devront être payés.
    Pour le moment, les réserves financières du pays sont suffisantes.
    Après, ce sera des expropriations.

    D’une manière générale, la situation du pays est dans la même gamme qu’ailleurs : déroute immobilière et bancaire, déroute du marché automobile, fermetures d’usines, quand à la baisse de production pétrolière décidée, elle ne sera pas difficile à obtenir, la situation dans la production était fort tendue.
    On a exagéré le rôle de Lénine en 1917. L’appareil économique s’était effondré en 1916, après l’assassinat de Raspoutine.
    Sans révolutionnaires professionnels, l’Union soviétique est en train tranquillement de réémerger, ici et ailleurs, notamment aux USA.

    Samedi 20 décembre 2008

  • La VRAIE raison…Les VRAIES raisons…

    La VRAIE raison…Les VRAIES raisons…

    Images Dans la déconfiture des trois grands constructeurs américains, le gouvernement US avance les explications classiques du compromis de Washington (entre banque mondiale et FMI) : salaires trop élevés.
    Quand est il ?
    C’est faux. Le différentiel de salaire entre Detroit et les usines implants des constructeurs nippons et allemands sont somme toute, assez faible : 28 $ de l’heure, contre 24. Et le montant des salaires dans le cout final d’une automobile est quasi négligeable : 10 %.
    Seulement voilà, les usines implants sont neuves. 15 à 20 ans d’âge, contre, au mieux, 40 ans pour GM, quand ça ne remonte pas aux années 1930.

    Bien sûr, ces usines ont été modernisées. Mais elles restent fondamentalement, de leur époque.
    Le deuxième point est le refus de la solidarité.
    Le refus de la solidarité, ce sont les mutuelles et les retraites maisons.
    Quand tout va bien, on ne veut pas payer pour les autres, les retraités des PME/PMI, les malades trop lourds.
    Et le gouvernement a largement poussé dans ce sens.
    Ce qui arrive à un différentiel final de 70 $ l’heure, contre 50 $ dans le sud. Mais pour réduire de 20 $ l’écart, là aussi, il va y avoir du sport.
    Qui c’est qui ne va plus manger ?
    Bien entendu, le gouvernement américain, totalement inféodé aux pétroliers n’a guère poussé aux économies d’énergies, aux normes plus contraignantes, susceptible de réduire les consommations. Mieux, toutes les demandes des constructeurs étaient agrées.

    On a souvent montré du doigt la bureaucratie de l’état. Il est clair qu’aujourd’hui aussi, les bureaucraties privées des entreprises privées sont encore plus nuisibles et tentaculaires que celle d’un état. D’où la grande question : faut il reconvertir les usines d’automobiles, en usines d’entonnoirs ? (Besoins énormes pour la classe dirigeante)…

    Samedi 20 décembre 2008.

  • Golfe du Mexique: BP annonce la montée en production de la plateforme Thunder Horse

    Golfe du Mexique: BP annonce la montée en production de la plateforme Thunder Horse

                            Après bien des vicissitudes, cette plateforme offshore du Golfe du Mexique, fortement abimée par l’ouragan Dennis en 2005, est en train de monter en production nous informe le pétrolier BP. Elle en serait à 200 mille barils équivalents par jour de production de pétrole et de gaz. Son objectif est d’atteindre 250 mille barils par jour de pétrole associé à du gaz. Cette performance tant attendue par BP et son comparse Exxon qui possède 25% des droits, doit être mise en perspective avec la montée en production des gisements offshore du Golfe du Mexique. Pour 2010, l’Energy Information administration prévoit qu’avec la montée en production des trois grandes plateformes offshore Thunder Horse (250 mille bl/jour), Atlantis (200 mille bl/jour) et Tahiti (125 mille bl/jour) les productions de ces trois plateformes seront sensiblement équivalentes à celles de la Californie (FIG.). Les Etats-Unis voient ainsi arriver en production des investissements décidés il y a cinq ans. Les décisions d »arrêt des dépenses d’aujourd’hui ne verront leurs conséquences que d’ici plusieurs années. C’est le cycle de 5 ans chers aux économistes mais qui ne provient que des modes délirants d’établissement des cours des matières premières dont ceux du pétrole et du gaz, manipulés par la spéculation et incompatibles avec des politiques industrielles constantes et de long terme. Usapetrolegolfemexique_3

    Le 20 Décembre 2008.

  • ERDF et les 100 000 clients.

    ERDF et les 100 000 clients.

    Images_4 100 000 clients ont été privés d’électricité dans le massif central, certains plusieurs jours, et les pannes tournantes ont été légions.
    Bien entendu, on incrimine neige, verglas, conditions climatiques diverses.
    Hors, si cela avait été le cas, il est fort probable que ce n’est pas le massif central qui aurait été dans le noir, mais la France entière, car le Massif central est un gros producteur d’électricité hydraulique.
    Le problème est autre. Il réside dans le fait que ces départements sont de plus en plus boisés, et que les équipes chargés de l’entretien des lignes, de plus en plus réduites.

    Pour dresser le constat, c’est simple. Il suffit de s’arrêter le long des lignes électriques et d’essayer de les voir, perdues dans la végétation.
    L’autre alternative, c’est que les responsables ERDF aient une documentation qui date sur le massif central. Si au 18°siècle, on parlait de "toit chauve de la France", la situation a évolué depuis et certains départements sont devenus parmi les plus boisés de France.
    Bien entendu il n’y a pas que les lignes EDF qui soient touchés, je me rappelle ces deux frères (habitants le même village), obligé de se téléphoner (en 2005) sur le portable.
    En effet, la ligne téléphonique (détruite en 1999) n’était toujours pas réparé.
    Bien entendu, les arbres ayant le mauvais goût de pousser, nous risquons de connaitre, à l’image yankee ou italienne, la mégapanne causée par UN arbre qui se croûte sur la ligne à haute tension.
    De même, la plupart des pannes sont causées par des petites lignes, lignes qu’on peut techniquement enterrer.

    La panne n’est pas technique, elle est politique. Bien entendu, dès que la panne, par cascade, touchera la région parisienne, on fera semblant de découvrir le problème.
    A l’heure où les dirigeants EDF ne semblent pas jouir de toutes leurs capacités en rachetant les entreprises de production électro-nucléaires à grand coups de milliards, après les déconvenues des "investissements" en amérique latine, on peut effectivement se poser des questions.

    Vendredi 19 décembre 2008

  • Une Alliance regroupant les acteurs de l’industrie des batteries patronnée par l’Argonne National Laboratory

    Une Alliance regroupant les acteurs de l’industrie des batteries patronnée par l’Argonne National Laboratory

    Argonne                         Les Autorités et l’Administration américaines ont compris que l’avenir de l’industrie automobile dépendait pour une large part de la maîtrise de la conception et de la production de systèmes batteries Li-Ion de nouvelles génération. Pourquoi? Parce que tout simplement l’introduction de la traction électrique, grâce à la récupération de l’énergie au freinage, permet de faire faire de nets progrès en efficacité énergétique aux véhicules. De plus, elle accorde la possibilité de distendre et même de couper le cordon entre pétrole et transport. C’est donc une option majeure et inéluctable pour les véhicules du 21ème siècle. Mais voila, les industriels américains sont très en retard dans ce domaine. Il n’y a pas de grand producteur de batteries au Lithium aux USA qui est à plus de 95% une spécialité asiatique (Japon, Chine, Corée) avec de grands noms comme Sony, Sanyo, Panasonic, GS-Yuasa, NEC, Hitachi, BYD, LG ou Samsung. Il est donc indispensable pour l’industrie américaine de rattraper le retard cumulé.

                                        Une industrie repose sur quelques leaders qui apportent leur force Marketing, leur image, leur réseau de commercialisation. Mais elle repose de nos jours encore plus sur un réseau de sous-traitants qui va amener sa technicité, ses compétences dans des domaines très variés indispensables à la réalisation d’objets complexes. Pour réaliser une batterie il faut des chimistes réalisant les matières électroactives, des liants, des solvants, des sels, des membranes; il faut des mécaniciens qui réalisent des feuillards, des boîtiers, des couvercles avec des traversées étanches; il faut des électroniciens qui développent des outils de contrôle, de sécurité, de dialogue, de puissance, il faut des technologies d’assemblage, de soudure, de process. Tout un monde à imaginer, à créer, à développer, à encourager. Alors l’Argonne National Laboratory a décidé de créer la "National  Alliance for Advanced Transportation Battery Cell Manufacture" regroupant les actuels ou futurs acteurs et sous-traitants de cette industrie aux USA avec 14 Sociétés, certaines très connues et d’autres beaucoup moins comme 3M, ActaCell, All Cell Technologies,  Altair Nanotech, Dontech Global, EaglePicher, Enersys, Envia Systems, FMC, MicroSun, Mobius, SiLyte, Superior Graphite et Townsend Advanced Technology. D’après l’Argonne National Lab il faudra injecter 1 à 2 milliards de dollars sur 5 ans pour installer un ou plusieurs larges laboratoires de développement et d’industrialisation que les membres du Club se partageront pour arriver à l’instauration d’une industrie américaine des batteries. Bien entendu l’essentiel des subsides proviendra de l’Etat fédéral, aucune des Sociétés associées à ce projet n’étant capable d’engager des sommes d’argent aussi importantes.

                                      Quand les contrôleurs intransigeants de l’orthodoxie bruxelloise vont découvrir ce projet ils ne vont plus rien comprendre à l’application des théories libérales. C’est pourtant simple, il existe deux types d’économies: celle en temps de paix et celle en temps de guerre. Et pour l’instant, dans l’automobile, c’est la guerre.

    LIRE ce très intéressant projet et l’argumentaire utilisé par l’Administration américaine.

    Le 19 Décembre 2008

  • OPEP et le jeu de la barbichette.

    OPEP et le jeu de la barbichette.

    Images_3 La globalisation, finalement, c’était simple, une économie à la Ponzi, du nom du célèbre escroc (destiné à être remplacé par Madoff).
    On est dans une pyramide, et quand la pyramide est incapable d’agrandir sa base, elle s’écroule.
    Financièrement, c’est on ne peut plus risible : les $ des uns sont entassés par les autres et si ceux-ci arrêtent le mouvement, c’est la fin.
    La ruine conjointe des deux.
    Mais le marché pétrolier, visiblement obéi aussi à une pyramide de Ponzi.
    On imagine les consommateurs sous la coupe des producteurs, mais l’inverse est vraie aussi.

    L’alternative a toujours été de ne pas consommer, et beaucoup de techniques existent pour cela.
    Il a fallu une politique tenace des états pétroliers pour bâtir l’économie telle que nous la connaissons, avec un dollar assis sur le pétrole (comme monnaie de négoce).
    Bien entendu, pour la puissance tutélaire, le pétrole était gratis, il ne coutait que les frais pour fabriquer la monnaie.
    La chute actuelle des cours du pétrole est causée, non seulement par le déclin de la spéculation, mais aussi par le décrochage économique violent des puissances anglo-saxonnes, souffrant le plus d’addiction au pétrole.
    La fin de la tension sur les marchés pétroliers entraine logiquement la baisse des prix, sans que cela porte remède à l’économie réelle.
    Les emplois perdus sont perdus, et il faut longtemps pour en créer d’autres.
    En outre, les dépenses superflues sont sabrées.
    Et on vient de s’apercevoir qu’en matière de pétrole, il existait beaucoup de superflu.

    Le "normal" d’une époque passe brutalement au mode "passé", comme le tour de ville en voiture des jeunes américains.
    C’est, assez largement, un changement culturel. Et contre cela, l’OPEP ne peut rien.

    Vendredi 19 décembre 2008

  • AIE : Le Pic-Oil pour 2020.

    AIE : Le Pic-Oil pour 2020.

    Images Effectivement, les organismes devant prévoir l’avenir, donne plus d’indication sur leur mode de pensée, de fonctionnement, leur bureaucratie que sur l’avenir lui-même.
    L’AIE (agence internationale de l’Energie), bascule dans le camp de ceux qui croient le PO proche. Il sera là en 2020.
    Sachant qu’il faut 20 ans pour l’adaptation, on est déjà dans les choux.
    Enfin c’est ce que dit cette bureaucratie irresponsable, tentaculaire et irrécupérable, à l’image de l’époque actuelle et de ce que sont les grandes bureaucraties : constructeurs automobiles, entreprises côtées, Pentagone…
    Les prévisions n’y existaient même pas. c’était simplement des compromis bureaucratiques.

    La vérité est beaucoup plus crue et beaucoup plus abrupte, nous la vivons actuellement.
    On réduit la voilure, tout simplement.
    La voiture d’aujourd’hui en France consomme la moitié de ce que consommait le parc en 1974. La réduction du parc économisera ce qu’il faut pour s’ajuster.
    La réduction aussi, du parc immobilier (les surfaces habitées ont beaucoup augmentées) se réduiront aussi.
    La pauvreté est une raison importante et suffisante pour cela.
    On voit aussi que le schémas de distribution souffrent gravement.
    Les supermarchés achètent au meilleur coût, sans voir si ce coût est énergétiquement dépensier.
    Je rappellerais simplement l’époque où les villes étaient ceinturées de ceintures maraichères.
    Les petits commerces, souvent, n’avaient aucun souci d’approvisionnement, c’était des voisins qui le ravitaillait en légumes frais, et d’une manière générale, de tout ce qui était disponible à proximité.

    D’ailleurs, la baisse de production de l’OPEP s’est révélée un coup foireux. En même temps, les mythes vont s’effondrer : la hausse "structurelle" de la consommation électrique.
    En même temps, les projections prennent les conditions actuelles et les adaptent dans X années. On voit que dans le cas des anglo-saxons, la crise risque d’être sévère, très sévère. Voire d’être une crise d’effondrement.

    vendredi 19 décembre 2008