Catégorie : actualités

  • Grêve en Afghanistan.

    Grêve en Afghanistan.

    Images Les chauffeurs de poids-lourds pakistanais qui ravitaillent les forces de l’OTAN, via la passe de Kaybar, menacent de se mettre en grêve. (La CGT se serait elle implantée à Peshawar ?)
    Déjà, la menace talibane pesait sur cette route, et les attaques et destructions de camions étaient légions.
    L’OTAN, avec bien de ses membres trainant des pieds, faisait une guerre, a minima, au rabais, mais coûteuse.
    Bien entendu, les talibans, qui contrôlent déjà la majorité du pays, se frottent les mains. Le sud du pays devrait ENCORE PLUS tomber sous leur coupe.

    L’occupation de l’Afghanistan, qui visait à siphonner l’Ex-URSS de ses ressources énergétiques aux dépens de la Russie, dépend, de plus en plus, du bon vouloir de la dite Russie.
    La question "transport" révèle ici son importance.
    On se rappelle aussi des rapports difficiles de De Gaulle avec les américains et les anglais. En 1944, peu de temps après la libération, et alors que la guerre durait toujours, il les menaça de grève dans les chemins de fer.
    Les armées occidentales, calquées sur un moule américain, sont incapables de faire la guerre sans un flot colossal de ravitaillement.
    La suite logique, tout le monde la devine. Les talibans feront peser le poids de la guerre sur les voies de communications, trop longues pour être toutes gardées.
    L’Otan ne peut donc que perdre ce conflit. Les ponts aériens seront trop couteux et n’arriveront pas à garantir le standard des armées.
    Le pire qui puisse arriver, c’est que les armées, trop longtemps maintenues, soient dans l’obligation d’utiliser TOUS les moyens possibles pour se dégager.

    En tout cas, si les talibans se mettent à crier : "Tous ensemble, tous ensemble, ouai !", un monde aura basculé.

    Mardi 16 décembre 2008

  • L’inflation américaine sauvée par le renversement des prix de l’énergie

    L’inflation américaine sauvée par le renversement des prix de l’énergie

                         Les Etats-Unis affichent en Novembre une inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) à 2% indiquant une absence de déflation. Là-dessus s’ajoute un poste alimentation à de très hauts niveaux, à 5,8%, déniant la baisse des prix de base des matières premières alimentaires (citons l’inflation des produits à base de céréales à +12% ou celle des huiles et graisses à +17%) qui porte l’inflation hors énergie à 2,6% par rapport à il y a un an. Mais voilà la Fée du logis qui vient tout arranger, c’est le poste énergie qui affiche un spectaculaire renversement de tendance avec une baisse des prix de -13% (FIG.) et ramène ainsi l’inflation américaine à 1,06% par rapport à il y a un an, elle était de 3,66% au mois d’Octobre.

                         A court terme c’est une bonne nouvelle qui devrait accompagner une lente amorce de reprise, à moyen et long terme c’est une mauvaise nouvelle pour la maîtrise des gaspillages d’énergie par les américains. La nouvelle administration américaine devra lancer une vaste campagne sur les économies d’énergie, si elle ne veut pas revoir de sitôt le pétrole à 150$ le baril. Inflationenergieusa200811_2

    Le 16 Décembre 2008.

  • Les ventes de voitures en Europe prennent des allures américaines

    Les ventes de voitures en Europe prennent des allures américaines

                          Tout se passe comme si le syndrome de recul catastrophique des ventes de voitures à l’américaine déferlait sur l’Europe avec deux mois de décalage. Si le score des ventes européennes du mois d’Octobre (-14.5%) ressemblait au recul des ventes américaines du mois d’Août, le recul des ventes du mois de Novembre en Europe (-26%) ressemble étrangement à celui enregistré aux USA en Septembre. Les ventes du mois dernier ont été particulièrement mauvaises en Espagne (-50%), en Grande-Bretagne (-37%) et en Italie (-30%). Celles de l’Allemagne (-18%) et de la France (-14%) apparaissent  par comparaison comme de vraies prouesses de résistance. Par constructeurs (FIG.), sur le mois tous sont touchés. En cumulé depuis le début de l’année c’est Toyota qui plonge le plus (-15%), suivi de General Motors -Opel (-14%) et du Groupe PSA (-9%).Ventesvoitureseu272008_11

  • Peugeot a la patate.

    Peugeot a la patate.

    Images_3 Peugeot a la patate. Le comité d’entreprise de Sochaux a renoué avec de vieilles traditions. 7 tonnes de pommes de terre, vendues 1.5 euros les 2.5 kilos.
    Ce genre de démonstration montre l’étendue de la crise.
    Le gel des embauches, le renvoi des intérimaires, le non renouvellement des CDD.
    Les anciennes entreprises publiques, privatisées comme Renault, demandent l’aide de l’état.
    Dans le marché néolibéral, elles avaient "oubliées" que la demande, non seulement, elles étaient incapables de la créer spontanément, mais que la seule chose qu’elles étaient capable (incapables qu’elles étaient !) de faire, c’était de la massacrer en délocalisant, licenciant, comprimant les salaires et"cost-killant" à tout va.

    Bien entendu, les demandes des princes sont toujours très coquettes : l’unité de compte, c’est la dizaine de milliards d’euros.
    Pourtant, ce n’est pas la compétence qui étouffe ces PDG surpayés de rémunérations coquettes, de stocks-options gargantuesques et amateurs de versements de dividendes pantagruéliques.
    C’est d’ailleurs le spectacle de ces "responsables" qui donne au commun des mortels, le vertige.

    Nulle trace de respect nulle part, nulle trace de considération, nulle trace de justification. Leurs seules relations, ce sont désormais des courtisans.
    L’appellation la plus polie est de trois lettres, commençant par un "C" majuscule.
    Bien entendu, la globalisation n’apporte aucun mieux, au contraire.
    Tous les marchés dégringolent en même temps. Progressivement, on avoue la vérité.
    La Chine ne devrait plus avoir qu’une croissance de 5 % l’an prochain.
    Enfin, c’est la nouvelle au 15 décembre. Au 31, elle ne fera plus que 2.5.

    Lundi 15 décembre 2008

  • Nord contre sud.

    Nord contre sud.

    Destructionshermansatlanta Si l’on connait tant soit peu l’histoire américaine, le résultat de l’élection de novembre, c’était celui de 1860. Les étiquettes, seules étaient inversées. Obama emporta les mêmes états que Lincoln.
    Il dit s’inspirer de lui. Ce n’est pas forcément un gage très rassurant pour l’avenir. Ce fut un président de combat, acharné à un seul but, le maintien de l’union à tout prix.
    La dernière phase de la guerre civile américaine fut un prémisse des guerre du 20°siècle ; une destruction soignée, totale et fignolée du sud après Gettysburg.
    J’avais déjà consacré un article sur ce clivage. Aujourd’hui, le site "De defensa", reprend cette césure, mais pour les positions des sénateurs sur l’aide à l’automobile.

    Les sénateurs sudistes bénéficient des "implants", nippons et allemands, des créations d’emplois et des investissements.
    L’ouverture, pour eux, a été bénéfique. Le sud de 1860 était aussi libre-échangiste.
    En 1860, le nord était démocratique et industriel. Aujourd’hui, il regroupe les usines des constructeurs américains où les salariés -syndiqués- sont bien mieux payés que ceux -non syndiqués- du sud. Le coût de la main d’oeuvre y atteint 70 $ de l’heure, contre 50 dans le sud.
    Bien entendu, les sénateurs sudistes sont terriblement limités intellectuellement parlant. Ils n’imaginent pas que La fin des "big three", sonnerait aussi la fin de leurs usines à eux, et ne procèderait pas à un transfert en leur faveur.
    Les licenciés n’achètent pas de voiture DU TOUT.
    Une différence à noter avec la thèse de "De Defensa", Lincoln n’abolit pas l’esclavage, parce qu’en difficulté, il abolit l’esclavage parce que vainqueur. L’opinion du nord se radicalisait, elle n’aurait pas accepté le "statu quo ante", le soutien des "border states" (états du sud non sécessionnistes) devenait moins important, la victoire acquise.
    La libération des esclaves se fit d’ailleurs contre indemnités pour les personnes et les états fidèles à l’union.
    C’est aussi l’action des armées nordistes qui opéraient dans le sud qui aboutit à la déclaration d’émancipation. Les chefs militaires retenaient les nombreux esclaves fugitifs comme "contrebande de guerre" car les esclaves prirent en charge l’effort de guerre confédéré, ainsi que les travaux du génie. (la guerre civile fut aussi une "guerre de tranchée").

    Lundi 15 décembre 2008

  • La décroissance du trafic américain participe encore aux réductions de consommation de carburants

    La décroissance du trafic américain participe encore aux réductions de consommation de carburants

                          La consommation de carburant pour véhicules routiers d’une nation dépend de son trafic,  lié à la fréquence et longueur des trajets, à la consommation moyenne du parc des véhicules à moteur et au mode de conduite local (embouteillages, air conditionné, conduite sportive, limitations de vitesses, etc.). Aux Etats-Unis, plus gros consommateur de carburants du monde, le paramètre déterminant aujourd’hui est la baisse du trafic. Il avait crû fortement jusqu’aux années 2004, puis cette croissance s’était infléchie avec l’augmentation des prix à la pompe, pour atteindre un maximum annuel en 2007 au dessus de 3000 milliard de miles (FIG.). Depuis décembre 2007 on assiste à une nette décroissance de ce trafic qui au mois d’Octobre était inférieur de 3,5% par rapport à il y a un an.

                          Cependant la baisse des cours de l’essence qui tendent à dégringoler vers les 1,5 $ par gallons fait peser une légitime suspicion sur la pérennité du phénomène. Il n’est pas sûr que cette décroissance se répète avec des prix de l’essence non dissuasifs. Il faudra, pour que les consommations américaines poursuivent leur vertueuse décroissance que les consommations nominales des nouvelles voitures vendues soient bien inférieures à celles des anciens 4X4, dinosaures routiers de temps révolus. Ce ne sera pas très complexe à réaliser.Traficusa200810

    Le 15 Décembre 2008.

  • Automobile : l’attente…

    Automobile : l’attente…

    Jules_meline Nous aurons bientôt la réponse. G. W. Bush est il aussi stupide qu’il le parait, et aussi stupide que les élus républicains.
    Ces élus ont eu à choisir entre idéologie, économie et pragmatisme. Ils ont choisi l’idéologie.
    Bien sûr que les firmes automobiles ne sont pas innocentes. Elles ont accumulées les erreurs.
    A commencer par la régression salariale.
    Mais, quelles seraient les conséquences de leur faillite ?
    D’abord, une firme automobile ne rebondit pas quand elle a recours au redressement judiciaire. Elle finit de couler. Les phénomènes de déclin des constructeurs automobiles sont des longs processus.

    Ensuite, les constructeurs américains emploient, directement ou indirectement, dans la sous traitance, 3 millions de personnes. Les retraités sont nombreux aussi.
    L’état fédéral serait contraint de les assister. Pour un montant bien supérieur au montant demandé. On évoque -dans un premier temps- 200 milliards de US $.
    Le dépôt de bilan des constructeurs, entrainerait des dépôts de bilan en chaine, et une défaillance globale du crédit. En effet, le marché de la dette GM notamment, est important.
    Le montant serait au minimum de 1000 milliards de US $.
    Ensuite, le dépôt de bilan, de l’un ou de l’autre, entrainerait l’un et l’autre, étendu aux implants des sociétés nipponnes.
    Le marché automobile, malade, plongerait encore plus. Il s’est rétracté de presque 40 %. Il continuerait sa rétractation. Hors beaucoup de constructeurs étrangers faisaient sur les USA, de gros bénéfices. C’est éclatant pour les nippons, mais les allemands ne sont pas en reste.
    La chute des constructeurs, entrainerait la chute des marchés, la chute des marchés, d’autres constructeurs, et ainsi de suite.
    Un cercle vicieux se mettrait en place.
    L’automobile au tapis entrainerait le marché pétrolier au tapis. On peut penser que la défaillance de l’économie globale serait extrêmement rapide.
    Même si l’on n’aime pas l’automobile, il faut choisir entre un risque de collapsus tellement profond qu’il peut emporter nos sociétés dans le pire, dans une régression si rapide, si profonde et si totale, qu’elle n’est absolument pas à souhaiter.
    Ce serait, réellement, révolutionnaire. Il est aussi probable que ceux qui prendraient cette décision, ne signent pas seulement l’arrêt de mort de cette industrie, mais leur propre condamnation.

    "Nous ne pourrons pas occuper toute la population à fabriquer des automobiles" Jules Méline.

    Dimanche 14 décembre 2008.

  • L’Equateur suspend le service de 40 % de sa dette

    L’Equateur suspend le service de 40 % de sa dette

    Equateur L’Equateur suspend le service de 40 % de sa dette. Après audit, il apparait qu’elle est illégitime.
    Une caricature nazi des années 1930 montrait les financiers allemands empochant les millions, et le prolétariat se faire déshabiller pour les rembourser.
    Il était un lieu commun en amérique du sud, que les dictateurs s’endettent, dans des buts à la légitimité douteuse, ou simplement pour remplir quelques poches, le sommet ayant été atteint dans les années 1970 par le dictateur Somoza.
    La bourgeoisie Nicaraguayenne bascula du côté des révolutionnaires, qui eux, ne parlaient que de partager, Somoza prenait tout, ne laissant pas même des miettes à tous les autres.

    Dans ce cas de figure aussi, les intérêts accumulés représentent plus que la totalité de la dette.
    La fiction d’une continuité de l’état arrange bien les financiers, qui arguent que, de toute façon, il faut payer.
    Les $, prêtés aux régimes, aux dictateurs, aux oligarchies, reviennent immédiatement sur des comptes à Miami, pendant que les matières premières servent à payer les intérêts.
    (la Suisse, c’est pour les dictateurs africains).
    Le cas de l’équateur est particulièrement intéressant. Il possède du pétrole, suffisamment pour être assez fiable, mais insuffisamment pour en être enrichi et accéder à une certaine dose d’autonomie.
    Le pétrole physique partait pour les USA, pendant que les revenus du pétrole partaient pour les USA aussi.
    Tout le monde était content (surtout les Etats-unis), sauf le peuple équatorien qui vivait dans la misère.

    Les résultats de l’audit ordonné par le président Correa étaient corsés. Rien n’y manquaient pour une parfaite escroquerie. Collusion, corruption, détournements de fonds, conflits d’intérêts…
    Tout un dossier judiciaire aussi invraisemblable qu’impudent.

    Dimanche 14 décembre 2008

  • Faut-il établir un prix plancher des cours du pétrole et du gaz, mais aussi les faire respecter?

    Faut-il établir un prix plancher des cours du pétrole et du gaz, mais aussi les faire respecter?

                          Dans le cadre des fluctuations folles des cours du pétrole et du gaz naturel en 2008, il est évident qu’une question se pose de plus en plus, même parmi les adeptes américains les plus attachés à un libre marché: faut-il établir un cours plancher des prix du pétrole? Une telle question demande un minimum d’analyse. Tout d’abord est-ce vraiment utile? Il est clair que dans un monde qui dispose grosso-modo d’un siècle pour progressivement se sevrer de la ressource pétrolière, il vaudrait mieux pour le bonheur de tous, que le processus se fasse de façon progressive plutôt que de façon brutale. La solution repose essentiellement sur l’introduction de nouvelles formes de vecteurs d’énergies impérativement associée à d’importantes améliorations d’efficacité énergétique. Citons en exemple dans le transport terrestre les biocarburants, les véhicules hybrides rechargeables, les véhicules électriques alimentant des véhicules sobres, légers et profilés. Il est évident qu’un tel mouvement inéluctable, car lié à la baisse des ressources faciles, nécessite d’être accompagné d’un pétrole cher, dont les prix vont encourager le changement et le progrès. Ce sont les économies qui doivent progressivement se désensibiliser aux cours élevés du pétrole et non pas aux cours du pétrole de s’adapter à la conjoncture économique, comme c’est le cas actuellement. Il est donc important que le pétrole soit raisonnablement cher et cela de façon dynamique.Courswti20042009

                      Il est nécessaire que le pétrole soit cher pour que les acteurs économiques fassent évoluer les technologies qui permettront de s’en affranchir ou, pour le moins, d’en consommer le moins possible. Egalement, dans une moindre mesure, le développement d’ersatz type biocarburants ou Gas to Liquid ou, plus tard Carbon to Liquid, rendu ainsi possible, assurera un complément qui sera de plus en plus affecté aux applications n’ayant pas encore trouvé de substitut aux carburants pétroliers comme le transport aérien. Il est nécessaire que son prix soit dynamique (FIG. droite rouge de corrélation linéaire) pour intégrer les progrès de désensibilisation aux cours du pétrole réalisés par les économies mondiales. Un prix d’équilibre dynamique aujourd’hui, se situant sur la droite de corrélation, serait de l’ordre de 100 dollars le baril.

                        La situation économique du moment étant en péril, il est normal que les cours du pétrole soient inférieurs à ce prix d’équilibre. Mais ne faut-il pas se poser la question de la décote que devrait supporter le cours compte tenu de la situation. Nous sommes aujourd’hui 55% au dessous de cette valeur avec un pétrole à 46 dollars le baril. Ces cours très faibles sont un formidable analgésique à la crise actuelle, on a vu le chiffre d’affaires de Wal-Mart augmenter en Novembre en raison de la baisse des cours du carburant à la pompe aux Etats-Unis. Mais ces cours intègrent la future crise du pétrole. Ils ont stoppé net les investissements dans l’Alberta, les pétroliers vont retarder la mise en exploitation de champs pétroliers ou gaziers en offshore profond, l’Arabie Saoudite a repoussé tous ses projets de raffinage, la contagion aux cours du gaz naturel entraîne la fermeture de puits. L’exploration va se ralentir, les parapétrolières (Schlumberger, Baker Hugues, etc.) vont souffrir. Il faut donc que cette situation cesse rapidement et que le pétrole retrouve un prix plancher raisonnable.

                        L’Arabie Saoudite, la seule à avoir le pouvoir de régulation des cours au monde, propose un prix plancher à 75 dollars le baril, c’est à dire 25% en dessous du prix d’équilibre. Un examen des fluctuations de cours autour de la droite de corrélation montre que cette limite de -25% n’aurait posé que bien peu de problèmes dans les années récentes (FIG. II), sinon une brève alerte en Janvier 2006.Courswtivariationregression200812

                          C’est donc l’OPEP et son allié objectif la Russie qui ont la possibilité de réguler les cours du pétrole et de fixer une valeur minimum à ne pas dépasser. Les traders et diverses officines de promotion de la spéculation sont très imprudents en supposant que le Cartel n’arrivera pas à réguler les cours. L’OPEP et la RUSSIE représentent 52% des productions de pétroles dans le monde mais ils doivent peser encore plus si l’on ne considère que les volumes échangés dans le monde qui proviennent également du Canada, du Brésil, de quelques pays africains NON OPEP et des anciens satellites de la Russie. Le Cartel, s’il en a la volonté politique, peut très rapidement créer la pénurie dans les échanges.

                         L’autre action possible au niveau économique international serait de redonner le pouvoir dans les salles de Marchés aux opérateurs qui échangent physiquement le pétrole ou le gaz. Ceci supposerait de limiter la part de spéculation à une part marginale du marché soit en demandant de très forts dépôts de caution aux hedgers, soit en limitant les volumes échangés par ces derniers.

                         Il apparaît que les outrances des cours à la hausse ou à la baisse du pétrole et du gaz vont devenir de plus en plus insupportables par les économies mondiales. La nécessité de mettre en place des modes de régulations physiques ou financiers va s’imposer. La détermination de cours planchers par les instances internationales, lors de négociations des règles du commerce mondial par exemple à l’OMC, pourrait être une voie pour amener un peu de bon sens à des marchés déboussolés. La surveillance de ces marchés par les producteurs et par des Autorités de régulation des marchés s’avère incontournable.

    Le 14 Décembre 2008.

  • Etats-Unis : les cours du gaz frappés par la déprime économique, les puits ferment à tout va

    Etats-Unis : les cours du gaz frappés par la déprime économique, les puits ferment à tout va

                                Les américains ont une grande ressource énergétique: le gaz naturel. Il est extrait en offshore ou à terre de gisements classiques, mais il provient aussi de l’exploitation de veines de charbon profondes ou de schistes bitumineux très abondants en Amérique du Nord. Mais les cours du gaz sont cotés sur le NYMEX et y font l’objet d’une spéculation acharnée, bien que la ressource soit là et que la consommation moyenne soit bien peu fluctuante d’une année sur l’autre. Rappelons les 6 milliards de dollars perdus en Septembre 2006 par le fond Amaranth, de Juillet à Septembre les cours du gaz naturel étaient passés de 8$ à 4.4$ le million de BTU (FIG.), et la valeur du fond spéculatif de 9 milliards à 3 milliards de dollars. Plus près de nous, les cours avaient dépassé un improbable 13 dollars le million de BTU au mois de Juillet 2008 et ce sont eux par une chute vertigineuse qui ont sonné le signal de la débandade des prix de l’énergie. Nombreux sont ceux qui ont dû y perdre des plumes.Coursgazusa200812_2

                            En phase avec les cours du gaz les très nombreux producteurs américains ouvrent ou ferment des puits de forage pour tenter de s’adapter aux fluctuations imprévisibles du marché (FIG. II). Il est peu probable que l’hiver 2008-2009 s’avère être un grand cru pour les gaziers américains dont le nombre de puits en exploitation est passé en dessous de 1400 unités.Foragesgazusa200812 Il est difficile de comprendre comment avec de telles fluctuations dans les cours il est possible d’établir une activité industrielle pérenne.

    Le 13 Décembre 2008.