Catégorie : bio-carburants

  • Les cours du maïs aux USA perturbés par la faillite de VeraSun

    Les cours du maïs aux USA perturbés par la faillite de VeraSun

                              La mise sous Chapitre 11 du producteur américain d’éthanol VeraSun désoriente complètement le marché du maïs. Cette Société qui a une capacité de traitement de maïs de plus de 600 millions de boisseaux ne produit presque plus rien. Le Département de l’Agriculture américain a revu en baisse de 300 millions de boisseaux le marché du maïs à 3,7 milliards de boisseaux. Les cours se traitent autour des 3$ le boisseau alors qu’ils avaient flirté avec les 8$ le boisseau cet été. Les paysans producteurs qui avaient vendu à terme leur maïs à VeraSun à 6 ou 7$ le boisseau, voient leur contrat refoulé et se retrouvent avec leur maïs sur les bras. Cette faiblesse du maïs couplée à une légère reprise des cours de l’essence peut expliquer la croissance du cours de Pacific Ethanol de 50% cette semaine (FIG.).Boursecours200812b

                            Les Sociétés du photovoltaïque qui avaient fortement plongé les semaines précédentes reprennent quelques couleurs avec Q Cells dont les cours reprennent un tiers de leur valeur, imité par Suntech (+24%) et First Solar aux USA qui prend 20% de sa valeur.

                           Notons que THEOLIA est la seule action de notre échantillon à présenter une baisse de cours cette semaine.

    Le 20 Décembre 2008.

    –                                                                  

  • Japon: un nouveau procédé simple et propre de production de biodiesel

    Japon: un nouveau procédé simple et propre de production de biodiesel

                         La transformation des corps gras en ester méthylique par transestérification qui fait intervenir de la soude ou de la potasse concentrée, nécessite de grandes quantités d’eau pour laver et neutraliser les produits de réaction. Ce n’est donc pas un procédé très écologique. Plusieurs Universités japonaises associées à l’Institut National de Recherche Alimentaire ont développé un procédé pilote dit "superheated methanol method" qui fait directement réagir le méthanol avec les graisses portées à haute température, à pression atmosphérique. Le procédé d’une grande simplicité, ressemble à un entraînement à la vapeur de l’ester méthylique et du glycérol par les vapeurs de méthanol (FIG.). Le pilote en place produirait 400 litres de biodiesel par jour à partir de 500 litres de corps gras d’origines diverses. Superheatedmethanol_2

    Le 17 Décembre 2008.

  • Le canadien Dynamotive vend son procédé de production de  BioOil à la Chine

    Le canadien Dynamotive vend son procédé de production de BioOil à la Chine

    Biooil_2                      Parmi les très nombreux procédés de production de biocarburants, le procédé du canadien Dynamotive est un des plus simples. La probabilité de le voir appliqué est donc élevée. Il consiste à transformer par pyrolyse en lit fluidisé vers 450°C à 500°C, de la sciure de bois sèche en un liquide noirâtre appelé BioOil. Ce produit peut être utilisé comme combustible dans une chaudière industrielle. Le procédé produit également de la suie (15 à 20%) qui peut être commercialisée et des gaz combustibles (10 à 20%) qui sont recyclés pour fournir l’énergie à l’unité industrielle. Dynamotive annonce avoir vendu sa technologie et son assistance technique à un Groupe chinois pour 2,5 millions de dollars. La première usine sera implantée dans la province du Henan. Une quinzaine d’autres usines devraient suivre. Dynamotive touchera alors un million de dollars par usine construite.

    Comprendre le procédé Dynamotive.

    Le 2 Décembre 2008.

  • Coup de froid dans le biodiesel: Ineos abandonne quatre projets en Europe

    Coup de froid dans le biodiesel: Ineos abandonne quatre projets en Europe

    Ineosbaleycourt_2              Le chimiste anglais Ineos, connu en France pour avoir acquis en 2005 la partie Innovène de BP, possède une usine de biodiesel en France à Baleycourt dans laquelle il a toujours l’intention de doubler la capacité de production, en la portant à 230 mille tonnes par an, en association avec les coopératives locales. Mais Ineos vient d’annoncer qu’il repoussait sine die quatre nouveaux projets d’usines de biodiesel en Europe, dont celui de Lavera. Pour Ineos les incertitudes économiques et règlementaires sont actuellement trop importantes pour assumer de tels projets. Le marché du biodiesel en Europe est fortement handicapé par des importations de produits en provenance des Etats-Unis, par les prix des matières premières et par la baisse des prix des carburants. De plus, en Europe, les aides financières à ces activités sont fortement remises en cause.

                        La chimie européenne va devoir franchir quelques mois difficiles, avec l’arrêt de locomotives comme l’industrie automobile. Alors la chimie des biocarburants, qui ne font plus l’unanimité en raison de soi-disant pénuries alimentaires, va pratiquement  passer à la trappe au grand dam de ceux qui ont investi dans cette filière en toute bonne foi. Un exemple de ce qu’il vaudrait mieux éviter de faire en Europe.

    Le 29 Novembre 2008.

  • Municipalisation du marché de l’eau parisien.

    Municipalisation du marché de l’eau parisien.

    Ecussonparis Le marché de l’eau parisien va retourner à la gestion municipale.
    La production était détenue par la ville et la distribution par Veolia et Suez.
    Bien entendu, les performances du secteur privé n’ont pas été éclatante du tout, sauf pour le montant à payer.
    Distribution et production vont donc être réintégrés dans une même société.
    Pour bien préciser les choses, l’idéologie libérale faisait l’impasse sur un aspect de la gestion privée ; les 15 % de rendement demandé par l’actionnaire, qui renchérissait les coûts, le court-terme de la gestion, qui faisait que le volume des investissements n’était souvent pas à la hauteur, toujours au profit de l’actionnaire, enfin l’opacité de la gestion, qui, comme dans tous les cas où les fluides sont concernés,

    (eau, électricité, gaz, pétrole…), on sombre dans un marécage.
    En effet, pour ce genre de produit, il est très difficile de donner un coût exact.
    On investit, en espérant que cet investissement rapporte et qu’en même temps, il dure le plus possible. Mais les infrastructures ont cela de commun qu’on ne sait jamais à l’avance, leur durée, les travaux d’entretiens nécessaires.

    Tout ce qui a été investi doit être désinvesti un jour (Keynes), mais il est difficile de tracer une frontière claire sur des dépenses courantes, des dépenses d’investissements, de savoir si celui-ci est fait correctement et que le suivi des équipements est correctement fait.
    En bref, s’il y a une leçon à tirer de ce passage au privé, c’est que dans le public et dans le privé, les hommes sont les mêmes, ni pires, ni meilleurs, les différences de rendements ne peuvent être que marginales. Les dérives des grandes entreprises privés, prouvées par la crise actuelle, montrent qu’elles peuvent très bien, elles aussi, être des bureaucraties irresponsables.

    Mercredi 19 novembre 2008.

  • L’utilisation de la biomasse peut faire appel à de nombreux procédés plus ou moins complexes

    L’utilisation de la biomasse peut faire appel à de nombreux procédés plus ou moins complexes

    Biooil_2                   La forme la plus simple et de très loin la plus utilisée de la biomasse est le bois peu transformé sous diverses formes, bûches pour le feu, copeaux et sciure agglomérés ou non pour les chaudières ou comme additifs aux centrales électriques au charbon. Puis viennent les diverses huiles ou bio-oil obtenues par pyrolyse du bois à très haute température en l’absence d’oxygène. Ces huiles sont des mélanges instables de suie, d’eau et de produits chimiques oxygénés issus des constituants ligneux ou cellulosiques. Elles sont acides et instables. Elles peuvent être utilisées dans les quelques jours qui suivent leur production comme combustibles dans des chaudières industrielles (LIRE). Certains industriels comme l’américain UOP essaient de stabiliser et de valoriser ce produit.

                           UOP qui vient d’obtenir une aide du Department of Energy de 1,5 millions de dollars pour son projet veut tout d’abord stabiliser ce produit, puis par réaction catalytique le débarrasser de son oxygène pour obtenir un mélange riche en hydrocarbures cycliques qui permettront au travers d’une étape de raffinage d’obtenir des carburants à haute valeur ajoutée du type kérosène. UOP imagine des unités locales de pyrolyse et de stabilisation catalytique et une raffinerie centrale qui collecterait toutes les productions d’une région pour élaborer les produits finis (FIG.). Uoppyrolysis1

                    Puis viennent les nombreux procédés de production d’éthanol de deuxième génération par traitement physicochimique du bois ou extraction de la cellulose, action d’enzymes pour obtenir des sucres et fermentation alcoolique. Les industries qui ont le plus de chance de réussir dans cette filière sont celles, comme POET, qui produisent déjà de l’éthanol à partir de maïs. Elles ont leur fournisseurs, leur logistique et une partie du process, l’éthanol de deuxième génération à partir de tiges et de rafles de maïs est dans ce cas une extension du procédé avec amélioration des rendements.

                           Enfin les procédés très complexes du type Biomass to Liquid avec production de syngas, procédé Fischer Tropsch et hydrocracking catalytique n’ont de chance de voir le jour qu’en très petit nombre d’exemplaires dans le monde, auprès de très grosses et très riches industries du bois.

                            Ce foisonnement de procédés montre clairement que bien peu vont s’imposer. Le paramètre clé est la simplicité de mise en oeuvre autour de quelques exploitations agricoles, sortes de coopératives industrielles. Il est peu probable que de très grandes usines voient le jour, sinon en quelques rares exemplaires. Les problèmes de logistique s’opposent à la consommation sur un site de centaines de milliers de tonnes de bois par jour. Un procédé en deux étapes, le premier très simple et décentralisé comme proposé par UOP a peut-être ses chances. Encore faut-il valider la rentabilité de l’ensemble, pour des productions obligatoirement marginales.

    Le 29 Octobre 2008.

  • Biocarburants de deuxième génération: Mascoma aux Etats-Unis semble tenir la corde

    Biocarburants de deuxième génération: Mascoma aux Etats-Unis semble tenir la corde

                           Mascoma est une Société américaine qui revendique posséder le procédé de production de bio éthanol le plus efficace du moment. A partir de lignocellulose broyée, grâce à prétraitement léger (hydrolyse?) et à l’action de microbes, Mascoma obtient directement, après l’avoir séparé de résidus ligneux solides, un jus fermenté contenant de l’éthanol et autres produits chimiques combustibles. C’est ce qu’elle nomme le procédé CBP pour Consolidated Bio-Processing (FIG.).Mascomacbp

                       Cette voie semble attirer l’attention de bien des industriels comme GM ou Marathon qui possèdent des parts dans Mascoma. Le Department of Energy et l’Etat du Michigan viennent de mettre au pot 26 M$ et 23.5M$ respectivement pour financer une partie de la future unité industrielle qui devrait produire 2600 barils par jour de biocarburant à base essentiellement d’éthanol. Cette unité de production sera cantonnée dans un JV, Frontier Renewables Ressources, créé avec  JM Longyear, un industriel du bois du Michigan.

    Le 8 Octobre 2008.

  • La Californie porte le taux maximum d’éthanol dans l’essence de 5,7% à 10%

    La Californie porte le taux maximum d’éthanol dans l’essence de 5,7% à 10%

    California                          Le Bureau des Règlements Administratifs de Californie (OAL) vient d’approuver la proposition de majoration de la teneur maximale en éthanol dans l’essence "oxygénée" de 5,7% à 10%. En parallèle la teneur en Soufre maximum est ramenée de 30 ppm à 20 ppm (21 ppm exactement pour le mélange essence éthanol).

                              Ce nouveau règlement ne fait pas que des heureux. Il irrite en particulier les raffineurs qui voient dans l’éthanol un produit concurrent à l’essence qu’ils produisent. Le raffineur Tesoro a donc posé un recours auprès de la Justice contre ce nouveau règlement, au titre des émissions de CO2 liées à la production de d’éthanol et à l’approfondissement de la connaissance de l’impact des cultures liées à sa production sur les prix de certaines denrées alimentaires.

    Le 1er Octobre 2008.

  • Weyerhaeuser serait intéressé par le sous-produit d’extraction de la cellulose par le procédé de Lignol

    Weyerhaeuser serait intéressé par le sous-produit d’extraction de la cellulose par le procédé de Lignol

    Lignol21                          Le procédé de production d’éthanol de deuxième génération du canadien Lignol, inventé par Kendall Pye, se distingue de tous les autres procédés par une extraction préalable, au moyen de solvants, de la cellulose du bois. Ce procédé original permet donc d’obtenir une cellulose très pure aisément biodégradable en sucres eux même fermentables en éthanol. Mais dans ce procédé on n’exploite que 50% à 70%  de la ressource de bois sec. Pour que le procédé soit économiquement rentable, il est donc absolument indispensable de valoriser le sous-produit qui est essentiellement de la lignine présente à hauteur d’un tiers en masse du bois sec de peuplier ou de pin. Il semblerait que l’industriel du bois américain Weyerhaeuser qui vient de signer un Memorandum of Understanding avec Lignol, soit intéressé par la valorisation de ce sous produit qui permettrait de confectionner des panneaux agglomérés ou des matériaux composites aux propriétés innovantes. Les deux groupes vont donc évaluer la faisabilité d’une unité industrielle sur un site d’exploitation de bois de Weyerhaeuser. Une telle association semble avoir du sens.

    Le 1er Octobre 2008.

  • Un papetier norvégien décide de se lancer dans la synthèse de biocarburants

    Un papetier norvégien décide de se lancer dans la synthèse de biocarburants

    Norskeskog                              Tout procédé de type Fischer-Tropsch consistant, à partir de la biomasse et après avoir produit du syngas (CO+H2), à réaliser la synthèse catalytique de paraffines qui seront ensuite transformées  par hydrocracking en carburants de type gazole se heurte à un problème majeur: la taille. En effet ce type de procédé, développé par Choren en allemagne, en alliance avec RD Shell, met en jeu des procédés en continu du type raffinage du pétrole. Ce ne sont donc pas des procédés de coin de paillasse ou d’arrière ferme. Ils sont trop chers, trop complexes et trop dangereux. Seuls donc quelques rares industries dans le monde, fortement impliquées dans la transformation du bois, possèdent à la fois l’accès aux ressources  naturelles et la logistique nécessaires pour alimenter une telle industrie. C’est le cas du norvégien Norske Skog.

                           Norske Skog est un papetier implanté un peu partout dans le monde et qui produit 10% du papier journal et 5% du papier magazine mondial. C’est donc un industriel qui sait manipuler de larges quantités de biomasse. Il vient de décider d’utiliser les compétences de Choren pour étudier la faisabilité d’une usine de biocarburant en Norvège, au travers de sa filiale Xynergo formée en 2008. L’objectif serait de pouvoir produire 270 mille m3 de biocarburant (gazole) par an, soit environ 5000 barils par jour. La décision définitive de se lancer dans ce projet sera prise en 2009, sur la base des conclusions de l’étude réalisée par Choren.

                          Ce type de projet pour un industriel du bois ou du papier présente un intérêt de diversification et de valorisation de ses déchets, mais aussi un moyen de se trouver subitement une image écolo, ce qui n’est pas évident dans ces métiers fortement polluants.                         

                            Il existe, à ma connaissance, un autre projet dans le monde entre un industriel du bois et un industriel du raffinage c’est l’alliance entre Weyerhaeuser et Chevron aux Etats-Unis, au travers de leur filiale Catchlight Energy (LIRE).

    Le 29 Septembre 2008.