Catégorie : bio-carburants

  • Les biocarburants français n’ont plus la cote

    Les biocarburants français n’ont plus la cote

                           On attendait des biocarburants de notre beau pays monts et merveilles, ils allaient sauver l’agriculture française et le climat du monde. On les accuse maintenant de tous les maux, ils affament les pauvres. Bien sûr aucune de toutes ces opinions outrancières n’est vraie. Mais rigueur budgétaire aidant, le Loi des Finances 2009 prévoit de réduire les allègements de TIPP (Taxe Intérieure des Produits Pétroliers) dont ils jouissaient jusqu’à présent (FIG.) selon un échelonnement dans le temps qui fait disparaître cet avantage pour les ester méthyliques d’acides gras et l’éthanol à l’horizon 2012. D’après l’AFP cette mesure devrait rapporter au budget 400 millions d’euros dès 2009.Loifinances2009_2

    Le 27 Septembre 2008.

  • Poet veut produire 27% de plus d’éthanol à l’hectare de maïs

    Poet veut produire 27% de plus d’éthanol à l’hectare de maïs

    Poet1                        Poet est le plus grand producteur de fuel éthanol des Etats-Unis. Il possède 24 unités de productions qui produisent chacune, en moyenne, 160 mille barils par jour d’éthanol. Il prévoit d’en démarrer deux autres dans quelques mois. Poet travaille activement sur les biocarburants de deuxième génération et il est en train de construire une usine pilote  à Scotland, dans le Sud Dacota, qui doit démarrer avant la fin de l’année. Mais fort intelligemment, Poet ne veut pas tout chambouler, il veut produire plus d’éthanol dans chacune de ses usines en incluant une unité de production de deuxième génération, à partir des rafles et des tiges du maïs qu’il consomme localement. A l’aide d’un investissement marginal il va donc produire 27% d’éthanol de plus à l’hectare de maïs. Sa première usine qu’il va transformer dans ce sens, sera celle d’Emmetsburg dans l’Iowa, pour un investissement de plus 200 millions de dollars, mais avec une aide d’Etat de près de 15 millions de dollars de l’Iowa Power Fund. Les paysans qui vendent le maïs à Poet lui vendront également les rafles et les tiges pour un prix de l’ordre de 30$ à 60$ la tonne.

                          Cette évolution de la production de fuel éthanol à partir de maïs avec une efficacité accrue à l’hectare va dans le bon sens, elle permettra d’accroître de 27% les volumes de biocarburants produits à surfaces plantées constantes et sans avoir à créer de nouvelles usines. Les prix du boisseau de maïs à Chicago, après un plus haut au mois de Juillet à 7,6$ le boisseau, sont redescendus depuis vers les 5,2$.

    Le 12 Septembre 2008.

  • Le Parlement Européen invente le biocarburant « électrique »

    Le Parlement Européen invente le biocarburant « électrique »

    Fueling_revolution21                        Légiférer sur les objectifs énergétiques à 10, 15 ou 20 ans est un exercice périlleux s’il ne tient pas compte, dans la mesure du possible, d’éventuelles évolutions  technologiques et environnementales. Nos Députés Européens l’ont enfin bien compris au sein de la Commission de l’Industrie, où ils ont revu les objectifs de consommation de  biocarburants dans les transports à l’horizon 2015 puis 2020, rigidement et naïvement fixés auparavant par la Commission. Pour 2015 ces Députés ont fixé un objectif d’utiliser 5% de biocarburants dont au moins un point de pourcent doit provenir de biocarburants de deuxième génération, ou d’électricité, ou d’hydrogène produit par des sources renouvelables. Pour 2020, l’objectif devra être revu en 2014, mais il pourrait être de 10% de "biocarburants" dont au moins 4 points de pourcent seraient constitués du cocktail précédent.

                           On le voit, nos écologistes en Chambre deviennent prudents, bien que le ridicule n’ait jamais tué. Alors à leur place faisons un pari: en 2020 près de la moitié des voitures commercialisées seront totalement ou partiellement électriques et grâce aux nouvelles générations de batteries, le Parlement Européen envisagera une conversion totale à la traction électrique des nouvelles voitures pour 2035 ou 2040. Les producteurs de biocarburants manifesteront dans les rues.

    LIRE le rapport de conclusion adopté à 50 voies contre 2.

    Le 12 Septembre 2008.

  • Verenium vend sa technologie de production de fuel éthanol de deuxième génération à BP pour 90 M$

    Verenium vend sa technologie de production de fuel éthanol de deuxième génération à BP pour 90 M$

    Verenium                   Verenium n’allait pas financièrement très bien, ce que traduisait son cours de bourse qui, au dessus de 6$ il y a un an, avait frôlé les 1$ au mois de juillet pour remonter vers les 2$ récemment. Verenium fait partie des multiples entreprises américaines qui veulent produire de l’éthanol à partir de déchets  ligno cellulosiques par un procédé d’hydrolyse acide, suivie d’une étape de fermentation puis d’une séparation de l’éthanol. Elle dispose d’une unité pilote à Jennings en Louisiane, aidée par des subventions du DOE. Elle a accordé une licence à Bioenergy Japan, une Société d’Osaka qui vient de construire une usine en Thaïlande de 3 millions de litres par an et qui a beaucoup travaillé sur les effluents. BP vient de former avec Verenium une SPE (Special Purpose Entity) 50/50 grâce à un apport de 90 millions de dollars qui seront versés à Verenium durant une période de 18 mois de fonctionnement de cette entité qui lui donne accès à la connaissance de la technologie. Par la suite cette alliance pourrait déboucher sur une association de type JV plus opérationnelle.

                             Cet achat permet à BP d’accéder, à peu de frais, à la  technologie artisanale et agricole d’élaboration des biocarburants de deuxième génération. Il est peu probable qu’il en fasse grand chose, sinon d’améliorer son image verte aux Etats-Unis.

    Le 6 Août 2008.

  • La mission de Lula

    La mission de Lula

    Images Lula a bien appris son rôle de représentant de puissance émergente.
    Il représente fidélement le lobby du bio-carburant sucrier.
    En effet, quoi de plus différend que le Brésil, le Burkina-Faso, l’Inde ou la Chine ?
    La population fragilisée au niveau agricole par le cycle de Doha représenterait 4 fois la population du Brésil en Inde, et 5 fois en Chine.
    Comme disait Mao, on imaginerait le potentiel révolutionnaire de la paysannerie ruinée, affamée et sans emploi.

    De plus, s’entendre entre Chine, Inde, USA et Brésil, laisse beaucoup de monde de côté.
    On imagine aussi le nid de vipère de l’UE, le peu d’empressement des candidats-députés UMP en France à massacrer une clientèle électorale solide, qui lui assure une majorité inaltérable au sénat.
    Le Brésil lui-même est dans une situation fragile.
    Cela fait 5 siècles que son économie va de cycles en cycles, et à chaque fois, les possédants le juge "éternel".
    En plus cette évolution, elle-même se fait au dépens de tout aménagement de structure sociale.
    Le pays a peut-être la structure économique agricole la plus déséquilibrée.
    A côté de latifundia, au Brésil, il n’y a rien.
    A l’heure actuelle, les états producteurs d’alcool de cannes à sucre importent tout. Absolument tout. 

    "Le Brésil est une puissance d’avenir. Ce sera d’ailleurs toujours une puissance d’avenir" G. Clemenceau

    Mardi 5 août 2008

  • Biocarburants américains: objectif 50 tonnes de lignocellulose à l’hectare

    Biocarburants américains: objectif 50 tonnes de lignocellulose à l’hectare

    Mais1_2                      La réussite industrielle des biocarburants de deuxième génération nécessitera trois conditions essentielles: 1-des procédés simples et peu polluants, à la taille d’une exploitation agricole, 2- des ressources concentrées sur une surface réduite de territoire (quelques km2) et 3- une rentabilité acceptable. Seules quelques grandes unités seront opérées par l’industrie du bois qui dispose des infrastructures et des moyens logistiques pour approvisionner une usine importante, mais l’essentiel proviendra de petites unités agricoles ou urbaines, dispersées sur le territoire. Pour satisfaire aux conditions de concentration et de rentabilité, l’industrie des semences veut développer des plants (sorgho, switchgrass, miscanthus…) à l’aide des outils de la biotechnologie, qui permettront d’atteindre des récoltes annuelles de 50 tonnes de biomasse par an et par hectare. C’est le cas de l’américain Ceres qui travaille activement à la sélection de gènes qui multiplient le nombre de cellules des plantes et oriente les productions vers plus de parois de cellules faites de cellulose, d’hémicellulose et de lignine.

                            Sur la base de rendements de productions de 100 gallons d’éthanol (380 litres) par tonne de biomasse que devraient atteindre les usines de deuxième génération les plus performantes et pour un prix de commercialisation de l’éthanol de 2$/gallon (0,34 euros/litre), une usine produisant 10 mille barils par jour d’éthanol consommera 1,5 millions de tonnes de biomasse par an (4200 tonnes/jour) approvisionnées à partir de 30000 hectares de plantations, pour un chiffre d’affaire annuel de 200 millions d’euros. Telle est l’équation spatiale et économique posée. Bien sûr il sera impératif, pour sa pérennité, qu’une telle activité ne soit pas subventionnée. Un prix de la biomasse livrée à l’usine à 40 euros la tonne (2000 euros/hectare) serait acceptable.

                              Ces chiffres montrent qu’une usine basée sur des procédés complexes de type Ficher-Tropsch suivis d’hydrocraking catalytique (procédé Choren-Shell en Allemagne) ne peuvent pas être viables pour des unités de tailles moyennes ou petites. Elles seront donc peu nombreuses et les productions seront marginales. Par contre de petites usines agricoles de deuxième génération pourraient peu à peu supplanter et remplacer les productions actuelles à base de maïs.

    Le 4 Août 2008.

  • Le Miscanthus giganteus serait un très bon candidat pour fournir les biocarburants de deuxième génération

    Le Miscanthus giganteus serait un très bon candidat pour fournir les biocarburants de deuxième génération

                           Les recherches menées dans l’Université de l’Illinois ont montré par des essais de cultures simultanées et voisines de switchgrass et de miscanthus que ce dernier produisait en un an trois fois plus de matériau cellulosique que le switchgrass ou le maïs. En effet il est plus précoce de six semaines que le maïs et reste vert dans l’Illinois jusqu’au mois d’octobre. Sa période de croissance est donc comparable à celle du switchgrass, mais il est beaucoup plus grand, ce qui le rend plus productif (Photo). Une récolte tardive en Décembre ou Janvier permet aux nutriments de retourner dans le sol, ce qui limite l’utilisation de fertiliseurs. La repousse l’année suivante est assurée par les rhizomes, la plante est un hybride stérile.

                           Le miscanthus pourrait donc devenir un grand concurrent du maïs dès que les technologies de productions de biocarburants de deuxième génération seront maîtrisées.Miscanthusswitchgrass

    Le 3 Août 2008.

  • Les productions de biocarburants ne doivent pas être oubliées dans le bilan offre-demande de pétrole

    Les productions de biocarburants ne doivent pas être oubliées dans le bilan offre-demande de pétrole

                          Les biocarburants n’ont pas la cote. Ils consomment des cultures vivrières de plus en plus chères qui utilisent de l’eau, menacent la biodiversité; les subventions qui les supportent coûtent cher aux contribuables et ne permettent d’économiser qu’une partie seulement du CO2 théorique, ce qui rend donc la tonne de CO2 économisée hors de prix. Oui, tout cela est vrai mais les biocarburants participent au bilan énergétique des combustibles liquides, dominés par le pétrole. Les productions mondiales en 2007, de fuel éthanol ont atteint 327 millions de barils et celles de biodiesel se sont élevées à 64 millions de barils. La production des deux carburants a donc sensiblement représenté un million de barils de pétrole/jour. L’accroissement de 25% des volumes de biocarburants produits, entre 2006 et 2007, soit 95 millions de barils, a représenté près du tiers de l’accroissement de la demande en produits pétroliers entre 2006 et 2007 (760 mille barils/jour). Les Etats-Unis et le Brésil ont produit plus des trois quarts de l’éthanol, l’Europe et les Etats-Unis ont produit plus des trois quarts du biodiesel (FIG.).Biocarburants2007_2

                         Les économistes distingués lorsqu’il parlent de la difficile adaptation de la production de pétrole à la demande, ne font que répéter ce que d’autres commentateurs ont eu, eux-mêmes, du mal à comprendre en raison de l’aridité du sujet. Il faut en effet bien préciser la nature de l’offre et celle de la demande.

                         L’offre de pétrole s’est accrue depuis un an en raison essentiellement de la relaxation des quotas par les membres de l’OPEP et la décision de l’Arabie Saoudite de produire plus. Celle de gaz condensés qui font partie de la demande en pétrole en alimentant la pétrochimie et le chauffage de nombreux foyers dans le monde, s’est accrue avec la production de gaz (+3,5% en 2007) et la suppression progressive du torchage sur les puits de forage, enfin, l’offre de biocarburants s’est accrue de 25% entre 2006 et 2007.

                        La demande qui est le paramètre principal de cette complexe équation est en phase de contraction dans les pays de l’OCDE depuis la montée des prix des produits pétroliers et la prise de conscience écologique. Ce phénomène est particulièrement marqué aux Etats-Unis où les raffineries, retrouvant des capacités de production excédentaires par rapport à la demande locale, produisent du gasoil plus rémunérateur pour l’exportation. Mais cette demande s’adapte aussi au fur et à mesure de l’implantation ou de la rénovation de raffineries équipées de conversion profonde, avec désulfuration et hydrocracking catalytique, qui permet de consommer des pétroles lourds et soufrés excédentaires. Certains même introduisent une partie de gaz naturel en substitution du naphta dans la pétrochimie.

                      L’ensemble de ces paramètres tous poussés par les prix, vers plus d’économie et la recherche de l’efficacité énergétique, font que l’offre de pétrole est supérieure à la demande. La poursuite de la baisse de la demande dans les pays de l’OCDE et de la croissance de l’offre en biocarburants devrait permettre de maintenir cette situation dans les prochaines années, où la mise en exploitation de nouveaux champs pétroliers compensera la déplétion des productions en activité.

                    De ce fait les prix du pétrole devraient revenir à des niveaux plus raisonnables et éviter ainsi au monde une trop longue stagflation (les prix montent et l’activité décroît) en cours de formation.

    Le 27 Juillet 2008.

  • Un rapport du britannique Gallagher démolit les ambitions européennes sur les biocarburants

    Un rapport du britannique Gallagher démolit les ambitions européennes sur les biocarburants

                               A la demande du gouvernement britannique, le patron de la UK Fuels Renewable Agency, Ed Gallagher, tenant compte des effets dangereux d’une course effrénée aux cultures destinées aux biocarburants sur la gestion des sols dans le monde, préconise, dans un rapport argumenté, une approche beaucoup plus réfléchie et progressive de montée en puissance des productions de biocarburants. D’après ce rapport la coexistence de cultures destinées à l’alimentation, à l’élevage et aux biocarburants est sûrement possible. Mais il préconise par rapport aux stupides 10% en énergie de "carburants d’origine renouvelable" à l’horizon 2020, prévus par la Commission Européenne,  une démarche prudente qui ne déstabilise pas tout l’ensemble et tenant compte des progrès technologiques accomplis à chaque étape. Il recommande de faire un premier pas en portant le taux de biocarburants à 4% en énergie en 2013 ou 2014 (FIG.), puis avec les technologies de nouvelles générations de porter ce taux vers les 5 ou 6% en énergie à l’horizon 2020. Le Gouvernement Britannique, lors d’une réunion entre le Secrétaire aux Transports et le Secrétaire à l’Environnement, a donc décidé d’appliquer cette recommandation.Gallagher1

                              Cet exemple de remise en cause radicale des préconisations européennes montre exactement ce qui ne doit pas être fait par la Commission. Décider d’un coup de baguette magique ce que sera la composition des carburants en 2020 sur la base de faibles connaissances, dans un secteur technologiquement en pleine évolution à la fois sur les technique d’élaboration des biocarburants mais surtout sur les techniques de conception de futurs véhicules, de plus en plus complexes et électrifiés. C’est une vue naïve et incompétente du monde qui a voulu imiter la décision américaine de l’administration Bush, de tout miser sur les biocarburants.

                                L’Europe, comme l’a fait la Californie, doit se doter de services compétents et au contact permanent des problèmes de développements industriels, pour pouvoir imaginer le futur au travers d’hypothèses multiparamétriques et actualiser régulièrement ses scénarios, en tenant compte des échecs et des progrès accomplis (LIRE). La compétence de la Commission n’est pas au niveau des ambitions de l’Europe et de la complexité des problèmes à résoudre.

    Le 8 Juillet 2008.

  • Banque mondiale : c’est la faute aux biocarburants.

    Banque mondiale : c’est la faute aux biocarburants.

    Images_5 La famine mondiale est directement dûe aux biocarburants.
    C’est le point de vue de la Banque Mondiale, mais le rapport n’a pas été publié : " Il mettrait la Banque mondiale en situation conflictuelle avec la Maison Blanche  ".
    La hausse des consommations des pays en développement, les mauvaises récoltes ont certes eu un rôle, mais relativement marginal.
    En ce qui concerne la hausse totale, qui atteint, de 2002 à 2008, 140 %, 75 % sont dus aux biocarburants, 15 % à l’augmentation des intrants pétroliers.

    On peut aussi citer, mais c’est difficilement quantifiable, la destruction des agricultures du tiers monde, notamment en matière vivrière, l’extroversion, l’interdiction de l’investissement agricole, au nom du libéralisme économique.
    Georges Walker Bush, n’a donc rien à envier à Joseph Vissarianovitch Staline, il était président en 2002 et est donc directement et personnellement responsable de chaque mort de faim, de part le fait qu’il administre le plus gros producteur agricole au monde.
    Sont coupables avec lui, tous les responsables du système économique en place.
    A une différence prés. Ils ont beaucoup plus tué et à plus grande échelle que J. V. Staline, qui lui, faisait figure de petite main.
    Ils ont reproduit la famine irlandaise de 1847, à l’échelle mondiale.
    Qui a dit que le "pacte de famine" n’existait pas ? Il est en réalité d’une simplicité biblique. Une poignée de spéculateurs s’en mettent plein les poches, au dépend de la population, pendant que les autorités politiques laissent faire.