Catégorie : bio-carburants

  • Europe: l’industrie du biodiesel souffre de la concurrence subventionnée américaine.

    Europe: l’industrie du biodiesel souffre de la concurrence subventionnée américaine.

                          L‘European Biodiesel Board (EBB) vient de publier les résultats d’activité de cette industrie en 2007. Ils sont très décevants: les volumes produits en croissance de 17% sont passés de 4,9 millions de tonnes en 2006 à 5,7 millions de tonnes en 2007. Cette faible croissance pour une activité émergente, ne suit pas l’accroissement important des capacités de production (FIG.). Ce résultat, dans un marché du gazole européen en croissance, voisin de 200 mille tonnes par an (3,8 millions de barils/jour), montre que les unités de production européennes, essentiellement allemandes et françaises, produisent en moyenne à 60% de leur capacité de production. Biodiesel

                            L’European Biodiesel Board explique cette contre performance par la concurrence des biodiesels importés des Etats-Unis, qui ne proviennent pas forcément tous de ce pays. En effet il existe une réelle "biodiesel connection" qui optimise les aides fiscales mondiales. Un bateau de biodiesel en provenance du Brésil ou de Malaisie arrive dans un port américain du Golfe du Mexique. Il ajoute 1% de gazole à sa cargaison et il touche 1$ par gallon de subvention de l’Administration américaine. Puis il part pour l’Europe et vend son "B99" américain en touchant les subventions européennes. Un exemple de plus montrant la faiblesse de tous ces mécanismes de subventions. L’EBB a déposé une plainte le 29 Avril qui a déclenché une procédure d’investigation antidumping et antisubventions de la part de la Commission Européenne à l’encontre du biodiesel américain.

                          Dans un nouveau climat de marché en 2008 en forte croissance des prix du pétrole et de prix élevés du gazole mondial, la non reprise des productions européennes de biodiesel poserait alors des questions plus fondamentales de viabilité de certaines unités de production de tailles insuffisantes. La création d’une véritable industrie par le procédé d’hydrogénation de Neste Oil à Rotterdam (LIRE) devrait à terme consolider cette filière.

    Le 28 Juin 2008

  • La question de la distance.

    La question de la distance.

    Images_2 J’avais consacré un article à la Pologne, et au manque de rentabilité de son transport routier.
    Certains ont traité la Pologne de boulet, d’autres se sont indignés de ce propos. Qu’en est il ?
    Au point de vue transport, la Pologne avait une port de sortie peu couteuse. C’était Danzig (Gdansk).
    La ville exportait les denrées polonaises qui étaient collectées par le bassin de la Vistule. Jusqu’à récemment, il n’y avait pas de meilleurs moyens de transport que le transport fluvial et après le transport maritime. On s’aperçoit dans les comptes du moyen-âge, de la renaissance et d’après, que quelques kilomètres de route coûtaient aussi cher que des milliers de kilomètres en bateau.

    Alors, à l’heure actuel, quelle est le problème de la Pologne ? C’est le problème de la distance. L’ouest n’avait, à l’heure actuelle, pas ce genre de problème, le réseau est court, dense et cohérent. En Pologne, la situation s’inverse. le réseau est déjà grevé par les frais de transport, il est long, lâche, même s’il a de lma cohérence. Et c’est pire si l’on s’enfonce en Ukraine. On retombe sur la donne transport, quelque fut le régime politique.
    L’Europe de l’Ouest, c’est finalement petit et bien déservi. Le coût du transport aussi y augmente, mais en Europe de l’est, la crise est plus grave.
    L’union européenne, s’est, de fait effectivement mis un "boulet" au pied avec l’Est.
    Boulet n’est pas péjoratif dans le sens que je lui donne.
    La densité de population y baisse, les données géographiques y sont plus exigeantes.
    L’axe de développement européen est l’axe rhénan où les communications ont été TOUJOURS plus faciles.
    Mais en votant l’extension sans fin de L’union, les hommes politiques européens ont négligés la géographie et le possible.
    Les fais sont têtus, et un réseau ne se bâti pas en 15 ans mais plutôt en 50, ou plus, et il ne fait pas bon négliger la géographie. La Vistule structure la pologne, et la Vistule ne regarde pas l’Europe.
    L’Irlande va apprendre que finalement, elle est loin. La Pologne que le transport routier, c’est ruineux, les balkans, c’est comme le massif central, difficile…

  • Production de carburants à partir graisses animales et végétales en Louisiane

    Production de carburants à partir graisses animales et végétales en Louisiane

                          La Société Dynamic Fuels, joint venture entre un chimiste, Syntroleum, et  un industriel de l’agro alimentaire, Tyson Foods, va construire une usine de transformation des graisses animales et végétales en Louisiane, dans la zone dévastée par les ouragans Katrina et Rita. Elle va profiter d’une exemption de taxes de 100 millions de dollars. L’usine pourra produire 5000 barils par jour de carburants, par un procédé qui semble assez proche de celui développé par Neste Oil en Europe et à Singapour (LIRE). C’est un procédé catalytique d’hydrogénation-isomérisation qui évite de former le glycérol, obtenu par le procédé classique de transestérification, et qui conduit à du propane et des oléfines de très hauts indices de cétane utilisables dans les moteurs diesel et les réacteurs d’avions. Les volumes mis en oeuvre comme dans tous les projets de biocarburants, restent très modestes.

    Hydrogenation

    Le 23 Juin 2008.

  • Le finlandais Neste Oil va construire une usine de biodiesel à Rotterdam

    Le finlandais Neste Oil va construire une usine de biodiesel à Rotterdam

                                                                                        Nesteoil_logo1 Neste Oil est le spécialiste mondial des grandes unités de production de biodiesel. Il a mis au point un procédé qui accepte comme charges les corps gras les plus divers végétaux et animaux. Il dispose à ce jour de deux usines l’une en Finlande l’autre à Singapour. Neste Oil va confier à Technip Italie la construction d’une nouvelle usine à Rotterdam de 800 mille tonnes par an de capacité de production, soit 16000 barils par jour. L’investissement s’élèvera à 670 millions d’euros.  Elle est programmée pour être en production en 2011. C’est Air Liquide qui fournira l’Hydrogène nécessaire au process.

                           Une grosse unité de production de biodiesel est au dixième de grand d’une raffinerie de pétrole. C’est toute la problématique des biocarburants.

    Lire le communiqué de Neste Oil (En anglais)

    Lire également : Neste Oil une usine à Singapour.

    Le 13 Juin 2008

  • Etats-Unis: un nouveau projet d’usine d’éthanol de deuxième génération

    Etats-Unis: un nouveau projet d’usine d’éthanol de deuxième génération

                               Raven Biofuels un nouveau venu dans l’éthanol de deuxième génération a présenté un projet d’usine qui serait implantée dans l’Etat de Washington. Elle pourrait traiter 500 tonnes par jour de déchets ligno cellulosiques et produire 200 barils par jour d’éthanol et de fufural (composé à 5 carbones, c’est un aldéhyde du furane, hétérocycle à 4 atomes de carbone et un d’oxygène). Cette usine de faible taille dont la réalisation demandera 14 mois, représente un investissement de 30 millions de dollars. Grâce aux aides à l’investissement et aux aides fiscales aux productions d’éthanol de deuxième génération, le projet devrait être remboursé en 3 ans de production. Après broyage de la charge, le procédé repose sur une hydrolyse acide en deux étapes la première extrait les sucres en C5 qui mènent au Furfural, la deuxième extrait le Glucose qui conduit à l’éthanol, enfin, les 15% de résidus ligneux permettent de générer l’essentiel de l’énergie nécessaire au procédé (FIG.).

                   Encore un exemple d’un gros pilote industriel. Il en faudra des milliers de ce genre pour que l’éthanol de deuxième génération devienne crédible aux Etats-Unis.Ravenprocess

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    Le 11 Juin 2008.

  • Le Congrès américain vote une aide spéciale aux biocarburants de deuxième génération

    Le Congrès américain vote une aide spéciale aux biocarburants de deuxième génération

    Capitole                         Le Congrès américain vient d’adopter une loi globale d’aide aux biocarburants. Dans la liste des décisions adoptées, il est possible de noter la reconduction jusqu’au 1/01/2011 de la subvention de 0.54$/gallon (0.14$/litre) de l’éthanol produit à partir de maïs. Mais apparaît également, jusqu’au 31/12/2012, une nouvelle aide, sous forme d’un crédit d’impôt, de 1,01$/gallon aux biocarburants cellulosiques de deuxième génération. A ces subventions aux volumes produits s’ajoutent diverses mesures de garanties de prêts, de subventions à l’investissement et aides diverses pour servir de support au développement des biocarburants de deuxième génération.

                            Ces mesures vont bien sûr encourager les industriels à aller de l’avant dans l’industrialisation des procédés de transformation de matériaux lignocellulosiques en alcools. Mais la complexité des procédés, les problèmes de ressources en matière première et de logistique vont limiter la taille et le nombre de projets. En effet les biocarburants de deuxième génération sortent de la ferme et des bouilleurs de cru, pour entrer dans l’industrie des biotechnologies ou de la pétrochimie, avec des montants d’investissements importants et des procédés complexes à maîtriser.

    Le 28 Mai 2008.

  • Coskata: un procédé de plus pour produire de l’éthanol à partir de produits cellulosiques

    Coskata: un procédé de plus pour produire de l’éthanol à partir de produits cellulosiques

    Coskata1                           Il existe des dizaines de procédés chimiques ou biologiques qui sont actuellement étudiés pour transformer de la matière ligno cellulosique en combustible liquide (voir le tableau synthétique de G. Huber sur ce sujet). La plupart de ces procédés, sous l’influence de la politique américaine du moment et de ses aides financières, conduisent à de l’éthanol. Jusqu’à présent il était possible de distinguer au moins deux grandes familles de procédés : l’une purement chimique avec production de syngas (CO +H2) suivie d’une polymérisation Fischer-Tropsch; l’autre essentiellement biologique avec une première étape de dégradation de la structure ligneuse ou d’extraction de la cellulose, suivie d’une conversion enzymatique en sucres puis en alcool. L’américain Coskata, soutenu par General Motors qui joue la carte des bio carburants et des options Flex-fuel, propose un procédé hybride qui repose sur une production de syngas qui va servir par la suite, grâce à une fermentation anaérobie avec une bactérie issue de ses sélections, à produire de l’éthanol.

                         Coskata a compris une chose importante: il faut que l’éthanol produit qui possède un pouvoir énergétique inférieur à celui de l’essence, présente un prix de vente inférieur à celui de l’essence pour être compétitif. Le prix du E85 (85% d’éthanol) doit être inférieur à celui de l’essence. Il se fixe donc pour objectif de produire de l’éthanol à moins d’un dollar le gallon, hors amortissement des installations.

                        Pour ce nouveau venu dans l’industrie, la taille idéale pour une installation de ce type serait une unité de 40 à 50 millions de gallons par an, soit 3000 barils par jour, qui nécessiterait 1000 tonnes de bois sec par jour environ. Pour mémoire la consommation d’essence américaine est supérieure à 10 millions de barils par jour.

                         Il ne semble pas que Coskata soit industriellement très avancé, il paraît en  être encore au niveau de l’optimisation de ses bactéries en laboratoire. Mais l’aide financière de GM lui sera d’un secours précieux pour accélérer son développement industriel qui devrait le conduire à l’ouverture d’une première usine de validation industrielle en 2011.

    Voir l’animation du procédé. (En anglais)

    Le 25 Mai 2008

  • Les papetiers finlandais étudient la filière biocarburants

    Les papetiers finlandais étudient la filière biocarburants

    Storaenso                          Stora Enso est un gros papetier intégré finlandais qui produit annuellement 13 millions de tonnes de papier et 7,5 millions de m3 de bois scié. Il vient de signer un accord de joint venture avec le pétrolier nordique Neste Oil pour former une filiale commune, appelée Biofuels Oy Ltd qui a en charge l’évaluation industrielle d’un procédé de synthèse de carburants (BTL) à partir des déchets de l’industrie du bois. Cette Société vient de passer commande à Forster Wheeler, société d’ingénierie diversifiée, d’une unité pilote de gazéification de déchets de bois par un procédé de lit fluidisé (circulating fluidized-bed ou CFB) qui produira en présence d’oxygène et de vapeur d’eau du "syngas" ou gaz à l’eau (CO + H2) purifié pour une future transformation en carburant, par une étape ultérieure de type Fischer-Tropsch. Cette unité pilote sera implantée dans une usine de bois de Stora Enso en Finlande.

                            Ce projet, moins avancé que celui de Choren en Allemagne, semble beaucoup plus intéressant parce qu’implanté dans une région productrice de bois et dans une usine où l’on sait approvisionner des milliers de tonnes de bois et où les problèmes de logistique sont maîtrisés. Les procédés BTL vont se heurter de plein fouet, pour des problèmes d’approvisionnements, à l’industrie papetière et celle des bois sciés. Que ces nouveaux procédés soient intégrés dans l’ensemble est donc un gage de succès.

    Le 14 Mai 2008

  • USA : transaction partielle dans les procès de pollution par le MTBE

    USA : transaction partielle dans les procès de pollution par le MTBE

    Mtbe_2                               Le Methyl Tertiobutyl Ether ou MTBE, éther de l’alcool tertiobutylique et du méthanol, a été massivement utilisé aux USA comme additif à l’essence dans les carburants dits "oxygénés". Ce produit chimique présente un défaut grave: il n’est que très lentement biodégradable. Les diverses fuites de carburants, autour des garages, des casses ou des stations service par exemple ont occasionné des pollutions de nappes et des puits. Maintenant interdit dans les Etats américains, il a été remplacé par l’éthanol. Bien sûr, ces pollutions ont entraîné des procès collectifs regroupant de nombreuses municipalités contre les distributeurs de carburants. Selon Bloomberg, un accord partiel portant sur une indemnisation de 423 millions de dollars, aurait été trouvé auprès d’un juge à New York.

                                  Parmi les onze Sociétés pétrolières qui ont donné leur accord pour payer ces indemnités se trouvent Shell, BP, Chevron, ConocoPhillips, Marathon, Valero, Sunoco. Les plaignants indemnisés représentent 153 municipalités de 17 Etats américains.

                                 Mais certains pétroliers n’ont pas voulu signer cet accord parmi lesquels se trouve ExxonMobil, éternel rebelle aux compromis.

                                Rappelons que le MTBE était le premier essai à grande échelle d’introduction de biocarburant dans la consommation américaine. Ce fut donc le premier flop.

                                  La France mélange toujours de l’Ethyl Tertiobutyl Ether (ETBE), éther de l’alcool tertiobutylique et de l’éthanol, à l’essence pour utiliser son éthanol comme carburant; mais les nappes phréatiques françaises en ont vu d’autres.

    Le 9 Mai 2008

  • USA: des recherches financées pour développer du soja plus riche en huile

    USA: des recherches financées pour développer du soja plus riche en huile

    Soybean_2                        Le National Biodiesel Board américain (NBB), avec l’aide du Department of Transportation (DOT) va financer pour 1.2 millions de dollars des recherches génétiques sur le soja qui seront conduites durant trois ans par le Donald Danfort Plant Science Center à Saint Louis (Mississipi). L’objectif, par modification des processus biochimiques de la plante, est de lui faire produire 10 à 15% de plus d’huile, tout en conservant les productions de protéines au sein de la graine. Le soja est une plante précieuse pour la nourriture des hommes et l’alimentation animale. Le biodiesel issu du soja réduit les émissions de CO2 de 78% environ. Une amélioration du rendement en huile améliorerait d’autant ce bilan carbone.

         Le 2 Mai 2008