Catégorie : bio-carburants

  • Archer Daniels voit se marginaliser son activité fuel éthanol

    Archer Daniels voit se marginaliser son activité fuel éthanol

    Archerdaniels                             Archer Daniels est une grosse Société américaine impliquée dans de nombreuses activités liées au monde agricole comme les additifs alimentaires, la nourriture pour animaux, les bio carburants et les dérivés naturels pour la chimie. Après avoir fondé beaucoup d’espoir sur la production de fuel éthanol à partir de maïs, cette activité est en cours de marginalisation au sein d’Archer Daniels. L’activité des "bioproducts" du trimestre écoulé présente une profitabilité opérationnelle de 74 millions de dollars contre 119 millions $ pour le même trimestre l’an dernier. Cette baisse est liée au renchérissement des prix de l’énergie et des prix du maïs, dont une partie est achetée pour assurer les productions d’éthanol. Le résultat de cette activité, malgré de bonnes ventes de Lysine, ne représente plus que 8% des résultats opérationnels du Groupe.

                            

                                    Il y a fort à parier que la production d’éthanol à partir de maïs au sein d’Archer Daniels va devenir une activité de deuxième plan. Il n’est pas sûr que l’entreprise poursuive ses investissements lourds vers les productions de deuxième génération, sinon pour valoriser simplement les déchets du maïs utilisé. L’action ADM cotée à New York présente un cours vers les plus hauts, il y a belle lurette que le Marché a passé l’activité éthanol en profits et pertes sur cette action dont les profits trimestriels sont en croissance de 42%.

    Le 29 Avril 2008

  • Austin : éthanol nouveau procédé.

    Austin : éthanol nouveau procédé.

    Images_4 Un nouvel éthanol qui a sans doute peu de chance de voir son essor, a vu le jour aux USA , à partir d’une 
    "cyanobactérie photosynthétique rencontrée communément sous l’appellation d’algue bleu-verte  ".
    le procédé, prometteur, permettrait de faire rouler le parc automobile avec 2 millions d’hectares inutilisés.
    Mais, il y a peu de chance de voir ce procédé se généraliser.
    En effet, la pression sur les producteurs de cannes à sucre au brésil, et sur les producteurs de maïs aux USA est énorme.
    En réalité, ces bactéries n’ont aucune chance de percer : "Les cyanobactéries élimineraient ces procédés coûteux de transformation."

    Ou va t’on si n’importe qui peut produire de l’énergie sans problèmes et sans investissements couteux autant qu’inadéquat.
    J’ai bien peur que les forces économiques mises en marche par les productions industrielles plus "classiques", comme pour l’éthanol-canne et l’éthanol-maïs, ne soit beaucoup plus fort que cette innovation.
    En réalité, on s’aperçoit que la nature utilise DEJA certains procédés de fabrication.
    Il suffit, par exemple, de se promener dans les bois pour sentir de fortes odeurs d’éthanol auprès des troncs tombés à terre et qui pourrissent.
    Seuls d’autres pays que le Brésil ou les USA où les lobbys seraient moins forts ou inexistants pourront développer ces procédés.

  • Ethanol-maïs : pas prêt de s’arrêter.

    Ethanol-maïs : pas prêt de s’arrêter.

    Images_3 Tout est dit pour la filière éthanol-Maïs :
    "c’est qu’elle est extrêmement profitable pour les producteurs de maïs d’une part et pour les industriels de l’éthanol d’autre part  ".
    Le pays de la libre entreprise subventionne "à mort", la filière : 51 cents le gallon par l’état fédéral, auquel se rajoute les subventions des états. Le total va de 1.05 à 1.38 dollars le gallon.
    L’additif MTBE est sur la sellette. Considéré comme toxique, il DOIT être remplacé par l’éthanol.
    Autre manière de le promouvoir.

    La rentabilité économique quand à elle, où se trouve elle ? Elle se trouve à 8.85 $ le boisseau de maïs.
    Son cours actuel, au début avril était d’environ 6 dollars.
    La subvention n’était donc pas économiquement justifiée (elle était calculée pour un prix du baril à 30 $).
    "en fait une subvention agricole indirecte car versée aux industriels  ".
    On ne soigne jamais assez sa clientèle électorale…
    Nouvelle subsidiaire : quelques centaines de millions d’habitants vont crever de faim la bouche ouverte.
    Chaque cent de 6 $ à 8.85 + la subvention représente un million de mort.

    Image : le candidat favori à l’élection présidentielle américaine.

  • Choren: une nouvelle usine de biocarburant de synthèse

    Choren: une nouvelle usine de biocarburant de synthèse

    Chorenangela                   La Chancelière allemande, Angela Merkel, a inauguré ce mois-ci une nouvelle usine à Freiberg dans la Saxe. Cette usine chimique de Choren, synthétisera des biocarburants de type BTL reposant sur trois phases principales: la gazéification du bois sec, la synthèse de paraffines par le procédé Fischer-Tropsch et l’hydrocracking de ces paraffines en carburants. L’ensemble qui repose en grande partie sur des procédés Shell, est d’une grande complexité. Il va nécessiter de mettre en place et de valider de nombreuses étapes individuelles de production durant les deux ans à venir.

                            Cette usine de démonstration ne devrait produire à terme que 310 barils de carburants par jour à partir de 178 tonnes de bois sec, pour un investissement de 100 millions d’euros environ. A un prix de vente du carburant de 150 $/baril cette unité fera un chiffre d’affaire de 17 millions d’euros par an environ avec un prix de revient du bois sec à 100 euros la tonne, de 7 millions d’euros. On en déduit qu’un tel procédé n’est pas financièrement viable sans subvention. La complexité de cette unité de production, sa taille limitée sont les causes de cette impasse financière. Mais une usine de plus grande taille (100 fois plus grande pour produire comme une raffinerie) poserait alors des problèmes de ressources en bois et de logistique de très grande ampleur que ne saurait pas résoudre l’Allemagne.

                              La production de biocarburants se heurte aux problèmes géographiques de ressources limitées en matières de base, les unités resteront donc limitées en volumes et devront faire appel à des procédés simples et peu coûteux, sinon artisanaux, pour être rentables. C’est là que réside toute la complexité du problème.

    Le 28 Avril 2008

  • BP investit dans l’alcool de canne à sucre brésilien

    BP investit dans l’alcool de canne à sucre brésilien

    Bplogo1                        BP annonce qu’il compte prendre, pour 60 millions de dollars, 50% des parts dans Tropical BioEnergia SA un joint venture de deux Sociétés brésiliennes créé pour assurer la construction d’une usine de production d’éthanol de 435 millions de litres par an. L’entreprise pourrait alors construire une deuxième usine de production, ce qui représenterait au total un investissement d’un milliard de dollars. La première usine devrait produire dès 2008 et la pleine capacité pourrait être atteinte en 2010.

                           Placement financier? Outil de communication? Jouet du Directeur Général? Il est difficile d’expliquer les motivations de BP pour ce genre de participation.

    Lire le communiqué BP (en anglais)

    Le 25 Avril 2008

  • Le gouvernement US soutient de petits projets de production d’éthanol, à partir de matériaux cellulosiques

    Le gouvernement US soutient de petits projets de production d’éthanol, à partir de matériaux cellulosiques

    Doebiofuels11                         La production d’éthanol à partir de matériaux ligno-cellulosiques est fortement encouragée aux USA. Le Department of Energy vient d’attribuer trois nouveaux contrats d’aide à la réalisation de petites unités de production à RSE Pulp dans le Maine, à Mascoma dans le Tennessee et à Ecofin dans le Kentucky. Ces aides font suite à quatre précédentes décisions d’aides qui concernaient ICM (Missouri), Lignol (Colorado), Pacific Ethanol (Oregon) et New Page (Wisconsin). Chaque projet est de taille modeste le plus petit (Ecofin) produira 1,3 millions de gallons par an (10 barils par jour) et le plus gros (New Page) 5,5 millions de gallons. Ce sont donc des unités pilotes de production.

                                       Aucun grand projet d’éthanol cellulosique n’émerge pour l’instant, sûrement en raison de la lente complexité des procédés, de la taille des investissements, des problèmes lourds de logistique et des incertitudes économiques pesant sur la filière éthanol subventionnée. Le DOE voudrait également subventionner des projets de pyrolyse rapide conduisant à des "jus" valorisables. Les procédés chimiques présentant l’avantage de temps de réaction très brefs par rapport aux heures nécessaires de digestion des biotechnologies.

    Voir la note du DOE (en Anglais)

    Le 22 Avril 2008

  • Recul stratégique sur la politique des biocarburants en Europe!

    Recul stratégique sur la politique des biocarburants en Europe!

    Mais1_2                         Souvenez-vous! Un 2003 la Directive Biocarburants fixait les objectifs de 2% en 2005 et de 5,75% (?) en 2010 de teneur en biocarburants. Mais en 2007 (hier) les Ayatollahs européens de l’essence verte rajoutaient un objectif de 10% en 2020. Et bien maintenant nous assistons à une phase de rétro pédalage de l’Allemagne tout d’abord, suivi du Comité Scientifique de l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) qui demande d’abandonner l’objectif des 10%.

                  Mais que dit ce Comité Scientifique, un an après avoir fait la promotion des biocarburants?

                      Il note tout d’abord que les émissions de gaz à effets de serre dans le domaine des transports, croissent régulièrement en Europe en raison d’une augmentation régulière des transports routiers. (Eurostat vient de publier les statistiques 2006 qui montrent que les transports routiers de marchandise ont augmenté de 5,3% dans l’Europe des 27, dont 6,4% en Allemagne).

                     Après quoi il invoque la faible utilisation de la biomasse dans les carburants de première génération, l’absence d’efforts dans la recherche de l’optimisation énergétique des transports, la pression sur les sols, l’eau et la biodiversité. Il note enfin que l’atteinte des 10% nécessiterait d’importer des biofuels d’origines diverses.

                      Voici un exemple des errements du fonctionnement des prises de décisions en Europe. On brûle ce qui était adulé la veille, par manque d’analyse objective des divers paramètres et de leur poids respectifs, par absence de hiérarchisation, par absence de politique globale. Dans une analyse des causes d’émissions de CO2 et des remèdes à apporter en tenant compte de critères d’efficacité et de retour sur investissement, le biocarburants doivent être entre la vingtième et la cinquantième place. Quelques exemples: limiter la puissance et la vitesse des camions, introduire des objectifs de rendements énergétiques des moteurs, des pneus, de l’aérodynamisme des poids lourds, introduire la récupération d’énergie au freinage, promouvoir les bus hybrides en ville, promouvoir une approche plus professionnelle du transport ferroviaire, uniformiser les taxes sur les carburants, etc. sont des exemples qui seraient classés avant les biocarburants dans le domaine des transports.

                        Les mêmes erreurs sont commises dans le domaine de l’énergie où la modernisation du parc de centrales électriques les plus polluantes serait bien plus efficace et bien moins onéreux que les milliers d’éoliennes et de panneaux solaires que l’on fait subventionner grassement par le consommateur européen au travers de sa facture d’électricité. Impôts déguisés dont personne ne parle, levier redoutable de l’inflation.

    Lire cette recommandation de l’EEA (en anglais)

    le 11 Avril 2008

  • Biocarburants: introduire les enzymes de conversion des lignines en sucres dans les végétaux

    Biocarburants: introduire les enzymes de conversion des lignines en sucres dans les végétaux

    Sticklen1_2                Les biotechnologies constituent un immense domaine scientifique qui va permettre de développer des végétaux génétiquement modifiés afin d’être mis en oeuvre plus aisément dans la production industrielle de biocarburants. Les premiers résultats encourageants annoncés par Mariam Sticklen de l’Université du Michigan, qui dirige un laboratoire en pointe sur ces sujets, sont un exemple des possibilités de ces techniques.

                                 Pour décomposer les matériaux ligno cellulosiques en sucres il faut préalablement casser l’armure de lignine. Pour cela les procédés industriels font appel à des réactions d’hydrolyse ou à des traitements thermiques sous pression qui vont détruire l’enveloppe ligneuse, puis vont intervenir des enzymes qui vont casser les matériaux en sucres élémentaires. Toutes ces opérations sont onéreuses, nécessitent l’achat d’enzymes complexes et accroissent les investissements industriels, mettant ainsi en péril la rentabilité globale des projets.

                                   L’idée de Mariam Sticklen est d’accélérer toutes ce étapes en introduisant dans la plante le cocktail d’enzymes nécessaires à la dégradation de la ligno cellulose. Elle a réussi par exemple à créer un maïs génétiquement modifié possédant trois enzymes, le Spartan Corn III. Un enzyme issu des sources chaudes casse les matériaux cellulosiques, un second issu d’un champignon coupe ces fragments et paires de sucres, le troisième issu des microbes de l’estomac des ruminants scinde ces paires de sucres en sucres élémentaires. Ces enzymes sont localisés dans la feuille de la plante et plus précisément dans la vacuole pour éviter que les enzymes ne dégradent leur hôte.

                                   Avec un peu d’imagination il est possible de concevoir que dans le futur, existeront des matériaux ligno cellulosiques aux propriétés optimisées pour la production de biocarburants. Ce seront par exemple, des switchgrass, riches en celluloses et contenant les enzymes nécessaires à leur conversion en sucres puis en alcool de type butanol, miscible en toutes proportions à l’essence.

                                     Malheureusement au nom de l’obscurantisme de certains incompétents et de principes précautionneux, ces innovations ne se feront pas en France. Il y a belle lurette que les semenciers sont partis faire leurs recherches ailleurs, en relation avec de jeunes chercheurs qui expérimentent et réfléchissent, sans se soucier de leur statut d’employé à vie d’un organisme nationalisé et soi disant scientifique.

                                  Le processus, quoiqu’en disent les politiques, est malheureusement irréversible. Relancer l’innovation nécessite cinq ans pour constituer les équipes compétentes, cinq ans pour voir aboutir certaines innovations en laboratoire, cinq à dix ans pour devenir industrielles.

    Voir le site de Mariam Sticklen

    Le 9 Avril 2008

  • Le Temps des Troubles.

    Le Temps des Troubles.

    Images_2 Il y a huit ans, on nous sortait des couillonnades et des cagasses sur "la nouvelle économie", toujours en croissance, toujours plus belle.
    Pour la "nouvelle économie" en gestation, les dirigeants occidentaux font figures d’inadaptés profonds, d’autistes graves et d’arriérés mentaux.
    La nouvelle économie est née en quelques mois.
    Son principal souci est la taxation des prix alimentaires.
    Pour ce faire, la plupart des pays ont pris des mesures radicales.
    Le retour au protectionnisme a été express et déterminé.
    On n’exportera plus rien, ou le minimum, ce qui est hors de prix. Le riz Basmati, par exemple.

    Au Tibet, en Afrique, d’abord dans les pays du tiers monde, mais aussi dans nos pays "riches", une période tendue, d’énergie chère et d’alimentation chère est là.
    Nos dirigeants, complètement déphasé s’occupent… de faciliter les importations… Alors qu’il est de plus en plus fréquent que les exportations des autres (nos imports à nous) soient interdites ou plafonnées.
    A tel point que la "riche" Allemagne vient de faire un enterrement express, rapide et déterminé aux nécro-carburants.
    Pour répartir la rareté, le libéralisme ne fonctionne pas.
    L’on peut certes produire une -petite- partie de biocarburants.
    Cela suppose deux choses :
    – Taxer les prix alimentaires,
    – faire de la possession d’une automobile, non pas un droit, mais le résultat d’une autorisation.
    Le monde que nous allons connaitre sera donc fort différent de celui que nous avons connu.
    La seule question simple est de savoir si se sera avant ou après des troubles graves.

  • Grande Bretagne et Allemagne : même combat.

    Grande Bretagne et Allemagne : même combat.

    Images_3 Un seul producteur décide de restreindre ses exportations de riz, et celui-ci flambe en une journée de 30 %.
    Cet exportateur n’est pas très important, c’est le Viet-Nam, et il n’est pas non plus très fiable.
    Les récoltes sont irrégulières.
    On voit que les pays s’alignent sur leurs capacités. GB et Allemagne sont structurellement déficitaires au niveau alimentaire.
    Ils sont donc contre les "bio" carburants actuel.
    L’équation, est, je dirais simple.
    1 % de la nourriture distillée comme carburant, c’est à terme 100 millions de mort et 1 000 millions de pauvres supplémentaires.

    La production de ce genre de carburant est négligeable au niveau mondial, mais les effets sont déjà dévastateurs.
    Elle préfigure une grande famine, déjà inscrite dans les tablettes.
    Elle préfigure la mort de tout commerce, d’abord alimentaire, ensuite industriel, pour le repli sur les frontières nationales.
    Elle préfigure le retour violent du stalinisme.
    Explications.
    On s’ennuie beaucoup dans le monde fermé des campagnes russes.
    On y boit donc beaucoup. Pour boire beaucoup, il faut distiller aussi (du grain) énormément.
    Dans les années 1920 en Russie, on détruisait déjà de la sorte, énormément de récoltes.
    Tous les paysans distillaient en masse et l’alcool leur permettait d’acheter les autorités locales, tout aussi alcooliques.
    Pour être membre du parti communiste à l’époque, il fallait être parrainé.
    Souvent le motif du parrainage était : "il ne boit pas" ou "il ne boit pas trop". 4 ou 5 mots.
    Cet état de fait explique, pour une bonne part, la collectivisation brutale de l’agriculture au début des années 1930.
    Les dirigeants soviétiques ne supportaient plus de voir les récoltes détruites dans ce but.  (Ce n’est pas la seule explication, mais elle a pesé très lourd ).
    Allemagne et Grande Bretagne ont besoin du monde.
    L’ Allemagne y  vend ses machines, la Grande Bretagne du vent (son marché boursier).
    En cas de repli, surpeuplés, ils auront de gros problèmes.