Catégorie : bio-carburants

  • Poet fait part des bons résultats de son usine pilote de conversion des rafles de maïs en bioéthanol

    Poet fait part des bons résultats de son usine pilote de conversion des rafles de maïs en bioéthanol

    Poet, Société non cotée américaine, est le premier producteur de bioéthanol aux Etats-Unis avec des volumes de plus de 100 mille barils/jour (1,54 milliards de gallons ou 5,8 millions de m3 par an). Son objectif, à l'aide d'un investissement limité, est de modifier la plupart de ses 26 usines pour les rendre aptes à produire une partie de l'éthanol (15 à 20%) à partir de rafles de maïs. Pour cela, il a démarré depuis un an, avec une subvention du DOE, une usine pilote de conversion en alcool des rafles et autres déchets cellulosiques du maïs. Poet fait le point sur l'avancement de ce projet qu'il avoue avoir fait largement progresser.

    Ses efforts ont porté sur les économies d'énergies et sur l'utilisation du biogaz et autres déchets qui assureront la totalité des besoins en énergie de la partie cellulosique et 80% de l'énergie de la partie traditionnelle de ses usines.

    L'autre point important qui bloque l'apparition de bien des projets est le coût des enzymes. Poet assure avoir réussi à réduire le coût de ces additifs indispensables avec son fournisseur.

    Enfin une remise en cause de certaines étapes du process lui permet de réduire ses investissements de 40%.

    Poet-liberty-prix

    L'ensemble de ces actions permettent à Poet d'atteindre un prix de l'éthanol cellulosique de 2.35$/gallon aujourd'hui et de prévoir un prix de 1.90$/gallon en 2011 (FIG.). Pour information, le gallon de fuel éthanol se vend autour des 2,1$/gallon en ce moment.

    Cette démarche d'un grand réalisme qui grâce à un investissement marginal et à l'apport de tous les progrès technologiques réalisés jusque là sur la conversion de maïs en éthanol, va faire de Poet le premier producteur d'alcool cellulosique américain à l'échelle industrielle. Mais ce qui est rentable marginalement ne l'est peut-être pas encore pour les "pure players" de la voie cellulosique, surtout par ces temps d'investisseurs rendus prudents.

    LIRE le communiqué de Poet.

    Le 19 Novembre 2009

  • Shell se débarrasse de sa participation dans Choren, le chantre allemand des procédés biomass to liquid

    Shell se débarrasse de sa participation dans Choren, le chantre allemand des procédés biomass to liquid

    Depuis l'inauguration des nouvelles installations de production de Choren par la Chancelière Merkel (LIRE) et des promesses d'engagement de Rob Routs Directeur Exécutif de Royal Dutch Shell en Avril 2008, il s'est passé bien des choses dont un effondrement des cours du brut et une crise économique qui n'ont pas épargné les pétroliers. L'heure est donc venue à des modes de gestion plus réalistes et plus économes. Alors, rien d'étonnant lorsqu'on apprend que Shell Deutschland Oil vient de vendre sa participation dans Choren. La Société Choren c'est le leader allemand des procédés Biomass to Liquid (BTL) avec un fichu procédé, sorte de Fischer Tropsch, amélioré par Shell, mais alimenté avec de la paille ou des copeaux de bois. Tout un symbole pour une Allemagne verte. Le défaut majeur de cette voie très complexe est son inadaptation à de petites unités agricoles, impératif économique dicté par les contraintes de logistiques dans une Europe agricole morcelée et largement exploitée par ailleurs. Les biocarburants seront agricoles, produits par des procédés très simples, de tailles adaptées au canton ou au county ou ne seront pas. La nouvelle est un coup dur pour cette entreprise allemande.

    Choren-process

    LIRE le communiqué de Choren.

    Le 9 Novembre 2009
     

  • Des récoltes australiennes d’algues qui produiraient 5 fois plus d’huile à l’hectare que les palmiers à huile de Malaisie

    Des récoltes australiennes d’algues qui produiraient 5 fois plus d’huile à l’hectare que les palmiers à huile de Malaisie

    Algues-borowitzka_biofuel_web Michael Borowitzka professeur à la Murdoch University de Perth affirme qu'il a réussi avec ses équipes, à récolter annuellement, en étang salé ouvert, jusqu'à 50 tonnes d'algues à l'hectare, ce qui d'après lui constitue un record mondial. Il affirme également pouvoir tirer plus de 50% d'huile de ces récoltes. Pour lui la construction programmée d'une nouvelle unité pilote de production d'algues à Karratha dans le Nord-Ouest ensoleillé de l'Australie devrait permettre de battre ce record.

    Ces productions annuelles annoncées, autour de 25 tonnes à l'hectare de carburant, sont à comparer aux 5 tonnes d'huile de palme produits annuellement par hectare en Malaisie qui devraient, par sélection de plans, aller vers les 10 tonnes à l'hectare. Pour le Dr Lewis de l'Université d'Adélaïde, qui collabore à ce projet, l'intérêt de ces cultures d'algues réside dans le fait qu'elles n'ont pas besoin de terres arables et qu'elles n'entrent donc pas en compétition avec les ressources vivrières de la planète.

    Tout cela semble passionnant, mais mériterait d'être validé industriellement. A suivre!

    LIRE le papier sur ce sujet.

    Le 5 Novembre 2009

  • ASTM officialise les mélanges de carburants synthétiques au kérosène pour l’aéronautique

    ASTM officialise les mélanges de carburants synthétiques au kérosène pour l’aéronautique

    Turbofan

    La publication de la nouvelle spécification ASTM D7566 est un pas franchi vers possibilité d’utiliser des carburants de synthèse ou autres biocarburants sous formes de mélanges, jusqu’à 50%, avec les carburants traditionnels dans l’aéronautique. Bien sûr chaque additif devra être homologué avant usage, mais c’est une voie ouverte à la possible utilisation de biocarburants dans la propulsion des avions, une des voies à privilégier par les opérateurs et les motoristes pour faire baisser les émissions de CO2 dans le transport aérien.

    Il n’est pas anodin que cette norme paraisse juste avant la réunion de Copenhague, lieu où sera sûrement débattu le sort de la gestion des émissions de GHG de l’aviation civile (LIRE)

    LIRE le communiqué d’ASTM.

    Le 30 Septembre 2009

  • L’aviation civile voudrait être évaluée mondialement et de façon indépendante pour ses rejets de CO2

    L’aviation civile voudrait être évaluée mondialement et de façon indépendante pour ses rejets de CO2

    Kyoto-protocol

      L'Organisation de l'Aviation Civile Internationale, dont l'IATA fait partie, vient d'élaborer un projet de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle internationale. Des membres de l'IATA ont présenté ce projet auprès des Nations Unies dans le cadre de l'organisation de la prochaine réunion de Copenhague. Les professionnels demandent à ce que l'aviation civile soit considérée comme un secteur distinct et non traitée Etat par Etat, que les émissions de GHG soient comptabilisées à l'échelle mondiale et que le paiement d'éventuelle pénalités soit réclamé une seule fois afin que toutes les Compagnies soient traitées sur un même pied d'égalité.

     En contrepartie la profession présente un plan d'amélioration et de stabilisation des émissions de CO2 à l'horizon 2020 grâce à des améliorations d'efficacité énergétique estimées à 1,5% par an. L'IATA revendique pour améliorer ses performances la mise en place d'un système de nouvelle génération de gestion du trafic aérien aux Etats-Unis et d'un ciel unique européen, qui par la simplification des procédures et la rationalisation des routes de transport permettrait d'économiser 41 millions de tonnes de CO2 d'après le patron de l'IATA. Elle demande également aux législations des Etats d'ouvrir la possibilité d'utilisation des biocarburants.

    On peut estimer que le seul transport aérien émet dans les 800 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui est cohérent avec une consommation mondiale de kérosène (d=0.793) autour des 5,5 millions de barils/jour.

    LIRE le communiqué de l'IATA.

    LIRE le document de travail de l'ICAO

    Le 23 Septembre 2009

  • De la représentation de l’enjeu des biotechnologies ou du Marketing effréné de WWF Danemark

    De la représentation de l’enjeu des biotechnologies ou du Marketing effréné de WWF Danemark

     WWF Danemark, associé à Novozymes, présente deux rapports pour illustrer l'avenir radieux des biotechnologies à l'horizon 2030. Pour cela nous avons droit à des représentations graphiques remarquables qui nous suggèrent que la solution aux émissions de CO2 repose sur les biotechnologies, au travers de superbes courbes adimensionnelles qui montrent l'importance de ces technologies associées au recyclage (FIG., courbes du haut). D'après cette étude 1 à 2,5 milliards de tonnes d'émissions annuelles de CO2 peuvent être évitées, à l'horizon 2030, grâce à ces "nouvelles" technologies. Le graphique le montre, les émissions de GHG sont maîtrisées par les biotechnologies. Mais voila si l'on rapporte cet enjeu aux seules émissions de CO2 dans le monde qui sont à peu près identifiées et si l'on représente la courbe verte du haut à l'échelle on obtient cette courbe verte, des plus quelconques, sur le graphique du bas. Vous avouerez que c'est franchement  beaucoup moins vendeur. Il y a là toute la différence entre science et marketing.

    Ceci illustre bien que les biotechnologies ne sont qu'un des éléments du puzzle à prendre en compte pour résoudre le problème des émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre. Si les chiffres de WWF sont exacts, ils ne portent que sur 4 à 8% des volumes de rejets de CO2 et de 3 à 6% environ des rejets de GHG totaux. Ce n'est pas négligeable, mais cela ne suffira pas.

    Biotech-WWF-2009

    CONSULTER ces présentations

    Le 21 Septembre 2009

  • Relaxation des cours du maïs américain sur fond de bonne récolte dans la Corn Belt

    Relaxation des cours du maïs américain sur fond de bonne récolte dans la Corn Belt

    Maïs-américain-1938-2008

     Une délirante spéculation s'était abattue au premier semestre 2008 sur toutes les commodities allant du pétrole, au gaz naturel, aux droits d'émissions de CO2 et aux matières premières industrielles et agricoles. Parmi celles ci, les cours du maïs avaient atteint les 8 dollars le boisseau ce qui permit à de nombreux écologistes de salons (ou de saloons) de pester contre l'industrie du bioéthanol qui allait affamer les pauvres du Continent Américain se nourrissant de galettes de maïs. Mais voila, la bulle spéculative a explosé et comble de malheur pour les agriculteurs de la Corn Belt, la récolte 2009 stimulée par un été froid et pluvieux devrait atteindre des niveaux proches du record historique. Le Department of Agriculture américain estime que la récolte de cette année se situera autour des 14 milliards de boisseaux, en croissance de 7% par rapport à celle de l'an dernier. Cette croissance s'inscrit dans la progression des surfaces plantées de maïs aux Etats-Unis représentant plus des deux tiers du territoire français (340 mille km2) et l'amélioration continue des rendements.

    Voir la progression des rendements US

    Alors les cours du maïs qui se traitaient autour des 4 $ le boisseau sont descendus dans le courant de l'été vers la zone des 3 $ (FIG.).

    Cours-maïs-2009-09

      Les fervents de planification doivent savoir que la production de bioéthanol à partir de maïs est étroitement bornée économiquement entre les cours de l'essence qui constituent une barrière haute du prix de l'éthanol difficile à franchir durablement et les cours du maïs. Si ces derniers atteignent des niveaux trop élevés par rapport aux cours de l'essence ce sont les distilleries qui ferment et les bouilleurs de cru qui font faillite. L'année 2008 a connu ce genre de défaillance. La consommation d'un tiers de la production de maïs américain par les industries du bioéthanol est donc un élément de stabilisation des marchés pour les paysans de ce pays qui ne veulent affamer personne.

    LIRE un papier du site texan CHRON.COM

    Le 20 Septembre 2009.

  • Cultiver du Jatropha curcus en Indonésie pour rendre vert le gasoil taïwanais

    Cultiver du Jatropha curcus en Indonésie pour rendre vert le gasoil taïwanais

       L'Agence Bloomberg informe que le pétrolier taïwanais CPC va faire exploiter en Indonésie par un groupement local, 100 mille hectares de terrain avec des plantations de Jatropha Curcus qui devraient produire 350 mille tonnes d'huile de Jatropha par an. Info d'une grande banalité. Mais il m'est apparu intéressant de comparer ces récoltes à d'autres sources de biocarburants et aux fermes photovoltaïques (LIRE). On peut tout d'abord noter que le volume d'huile produit à l'hectare (d=0.92) est de 3800 litres par an, un peu plus de 10 litres par jour et par hectare! Ce rendement est inférieur à celui des palmes de Malaisie qui produisent en moyenne 5300 litres/ha/an et dont des sélections clonées devraient atteindre des rendements de 9800 litres/ha/an. Converties en énergie sur la base de 11 kWh/kg, ces récoltes de Jatropha vont produire sous forme d'huile 38500 kWh/ha/an ce qui les place sensiblement à hauteur des productions d'alcool de canne à sucre brésiliennes qui avec 6000 litres/ha dépassent les 35000 kWh/ha/an. En divisant ces énergies annuelles par 8760 heures et en les exprimant au m2, il est possible de comparer cette "puissance de biocarburant" à l'irradiance solaire moyenne qui est de 341,5 W/m2 (FIG.).

         On constate que les rendements de conversion sont très faibles. Heureusement, il reste les tourteaux pour le paysan, ce qui améliore le maigre bilan énergétique. Ces chiffres montrent que ce ne sont pas les cultures de Jatropha qui vont révolutionner la biomasse.

    Jatropha-rendement

    Le 3 Septembre 2009

  • Comment s’y retrouver dans les divers procédés conduisant de la biomasse à un biocarburant

    Comment s’y retrouver dans les divers procédés conduisant de la biomasse à un biocarburant

      Il ne se passe pas une semaine sans que la littérature ne dévoile un nouveau procédé, un nouveau brevet ou un nouvel industriel qui va révolutionner l'industrie en gestation, de deuxième génération, (elle n'est pas encore née malgré les multiples faire-part) qui va convertir les matériaux lignocellulosiques les plus divers, en biocarburants de type essence, gasoil, éthanol, butanol ou autres dérivés du furfural.

        Pourquoi cette profusion de nouveaux procédés et pourquoi ne voyons nous pas s'élever les rangs de cheminées d'usines de production de biocarburants de cette très attendue deuxième génération? A mon avis il y a quelques raisons très simples pour expliquer ce dynamisme en amont, dans les laboratoires et les ateliers de développement, et cet attentisme en aval, sur le terrain où devrait s'élever une usine.

    1. La crise économique bien sûr qui a freiné bien des projets. Les financiers ont refait les calculs et malgré les multiples aides étatiques, la rentabilité n'est pas au rendez-vous.
    2. La biomasse nécessite des cultures, des récoltes, de l'acheminement vers un centre de traitement et tout cela pour une densité énergétique très faible, 20 fois plus faible pour un m3 de paille que celle de l'essence.
    3. Pour ces raisons spatiales et de logistique, les futures unités industrielles devront être de taille et de complexité "agricoles", à la taille du canton, pilotées simplement par quelque dizaines d'opérateurs, nécessitant peu de maintenance et ne posant pas de problèmes de sécurité.
    4. Le produit obtenu doit être facile à isoler et à conditionner. Des "bières" à 4 ou 5 degrés d'alcool ne sont pas économiquement acceptables.
    5. Les catalyseurs de réactions, de types enzymes gloutons, ne peuvent pas coûter plus cher que l'éthanol ou le butanol produit.

    On le voit les diverses contraintes logistiques, économiques, énergétiques et environnementales sont de puissants obstacles au développement des procédés d'élaboration de biocarburants de nouvelle génération. C'est la raison pour laquelle il est impératif de phosphorer fort dans les laboratoires.

    BTL-process   

       Ne verront le jour industriel et ne se développeront que les procédés simples, économes en capitaux et aisés à conduire.

       Pour se faire une idée des diverses grandes familles de procédés il est intéressant de les trier selon le premier traitement qui va être appliqué. Ces traitements du plus destructeur au plus doux, vont de la gazéification pure et simple qui conduit au syngas CO+H2 à une hydrolyse douce en milieu acide pour faire passer la cellulose et une part d'hémicellulose en solution qui sera ensuite soumise à fermentation (FIG.).

     Remarque: cette classification est très réductrice, dans les faits les procédés, souvent complexes, s'entrecroisent ou se chevauchent, en raison d'une très grande créativité des scientifiques travaillant sur le sujet.

    Le cahier des charges appelant un procédé simple et peu dangereux disqualifie tout procédé de type Ficher-Tropsch qui nécessite de très gros investissements. La gazéification ne peut se concevoir qu'en appoint d'un procédé existant (LIRE) de type coal-to-liquid. La pyrolyse est simple mais elle conduit à un produit intermédiaire complexe et instable. Les procédés enzymatiques sont à la recherche de l'enzyme universel et pas cher, qui conduirait à des solutions concentrées en éthanol. Il ne semble pas être encore tout à fait au point.

    Aujourd'hui les regards se portent vers la décomposition catalytique de la lignocellulose et les travaux de l'Université du Massachusetts Amherst qui portent sur la pyrolyse catalytique rapide en présence de zéolites entre 400°C et 600°C. C'est le jeune et dynamique George Huber qui semble avoir le mieux compris l'équation, en proposant un procédé de conversion catalytique directe qui partant de sciure de bois conduit à un mélange de "green gasoline" et d'eau. La rusticité du procédé semble a priori suffisante pour justifier enfin un certain enthousiasme. Un spin-off, Anellotech, vient d'être créé pour exploiter en exclusivité les droits du procédé développé par Huber.

    REGARDER absolument la video qui montre George Huber expliquer en laboratoire le procédé, cela vous changera de nos airport-professeurs souvent guindés des Universités européennes.

    Le 30 Août 2009.

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  • La spéculation semble avoir laissé tomber provisoirement le maïs américain, se focalisant sur le pétrole

    La spéculation semble avoir laissé tomber provisoirement le maïs américain, se focalisant sur le pétrole

                                  Que de bêtises avons nous lues, sur bien des blogs et autres rapports d'officines, sur les méchants paysans américains affamant les populations des pays en voie de développement pour égoïstement produire du maïs destiné à la production d'éthanol. La galette de maïs mexicaine devint hors de prix. Une large bouffée d'antiaméricanisme primaire, rendue possible par une spéculation tous azimuts, durant le printemps et l'été 2008, se répandit dans les milieux anarcho-écolos. José le destructeur des Mc Donalds l'avait bien dit!  Que de bêtises sur un soi-disant peak-oil, que de courbes de consommations d'énergie à la croissance parabolique annonçant la pénurie inéluctable et imminente. Puis soudain, vint la crise! Financière, incomprise, tout d'abord, puis économique, beaucoup plus profonde, fortement liée à une demande de consommation de biens moins obséquieux, à la mise en évidence d'un pouvoir d'achat dégradé pour un large pan des populations laborieuses et vieillissantes subitement sevrées de prêts à la consommation, besoin de biens plus basiques, rejet des Marques affabulatrices, sensibilité des nouvelles générations à l'impact de leurs choix sur le monde. Ensemble détonant, conduisant à une pénurie d'offre de produits plus simples, plus dépouillés, correspondant à une demande nouvelle, indicatrice de l'élargissement du phénomène de Seconde Transition Démographique.

    Mais-essence-mai-juillet-2009 

                     Mais l'appât du gain de certains n'a bien sûr pas disparu, les mécanismes d'avant la crise sont toujours aussi vivaces. Alors au mois de Mai, dans un climat de demande déprimée, les cours des commodities sont repartis à la hausse. Le CRB Reuters-Jefferies index, panier de la ménagère de commodities, s'est apprécié de 20% en cinq semaines, portant le baril de pétrole à 72$ le baril, l'essence à New York à 86$ le baril et le maïs à 450 dollars les 5000 boisseaux sur le Chicago Board Of Trade. Mais à partir de la mi-juin ce mouvement de hausse purement spéculatif, sur une amorce de stabilisation du dollar s'est essoufflé et les cours des commodities se sont repliés, le pétrole revenant vers les 60$/baril. Depuis la mi-juillet les chemins entre produits pétroliers et maïs ont divergé (FIG.). Les cours du maïs, abandonnés par la spéculation sur des nouvelles de récoltes record, ont poursuivi leur baisse, perdant 25% de leur cote en un mois. Par contre, les cours des produits pétroliers repris en main par les financiers sont repartis sur une tendance haussière. Défiance envers le Président Obama dont l'idéologie irait parfois à l'encontre des profits de ces milieux et favoriserait l'affaiblissement du dollar?

                         Ce désintérêt de la spéculation pour le maïs, tout comme son désintérêt pour le gaz naturel devant des volumes de production importants, entraînent une baisse des cours des commodities favorables aux producteurs d'éthanol. On a vu ainsi le cours d'Archer Daniels (ADM) se valoriser de plus de 5% à plus de 30$ en fin de semaine dernière. De plus en plus de personnes raisonnables affirment vouloir juger les biocarburants sur leurs performances mesurées économiques et écologiques réelles et non pas sur des chiffres faux qui circulent dans les salons écolos. Réaction contre cette tentation de vouloir brûler les Dieux encensés la veille et contre cette démarche irrationnelle faite d'émotions et animée par des gourous souvent incultes. 

    Le 27 Juillet 2009.