Catégorie : énergie fossile

  • Le désarroi énergétique mondial est illustré par l’ascension des cours du pétrole

    Le désarroi énergétique mondial est illustré par l’ascension des cours du pétrole

     Au lendemain d'une crise économique profonde, les Occidentaux découvrent un monde profondément transformé, où les incertitudes politiques font peser une menace sur leurs approvisionnements en pétrole et en gaz naturel et où les catastrophes les font douter sur certains choix technologiques structurants tels que le forage offshore ou le nucléaire. Ce changement de climat apparaît dans les discours du Président Obama qui adhère à son tour aux objectifs d'indépendance énergétique nord-américaine, poussé par la politisation des prix de l'essence à la pompe présentés par l'opposition républicaine comme la conséquence des choix ineptes de son Administration. Alors que dans un tel climat d'incertitudes où flambent les prix de l'énergie et autres commodities, on attendrait un discours de la FED prudent et restrictif pour essayer de calmer un tant soit peu le jeu, c'est l'inverse qui est décidé, avec une politique inflationniste traditionnelle qui alimente à grands seaux de dollars la spéculation mondiale. Les profits des Pension Funds passent avant la maîtrise des révoltes populaires d'Afrique ou du Moyen-Orient.

     De façon évidente, pour se protéger de la faiblesse pilotée du dollar, il faut acheter du papier adossé aux produits pétroliers dont les cours à la hausse confirment l'évidence des risques géopolitiques mondiaux et justifient la démarche. Ce mouvement d'auto-allumage spéculatif "liquidités-achats-gel des stocks-hausse des cours" est toujours d'actualité sur les produits pétroliers, en Europe sur le Brent coté à Londres ou sur le fuel à Rotterdam, aux États-Unis sur l'essence. Le dollar plonge et le baril de Brent s'apprécie, mouvement synchrone préféré des milieux financiers en quête de plus-values rapides et peu risquées (FIG.)

    Cours-BRENT-USDX

      L'US Index coté sur l'ICE qui valait 88$ en Juin 2010 a atteint la zone des 73 dollars cette semaine (FIG., courbe verte, échelle de droite), dévaluation du dollar de 17% vis à vis d'un panier de monnaies dont l'euro, la livre sterling, le Yen et autres couronnes ou francs suisses. En contrepartie une appréciation continue du baril de Brent est observée (courbe rouge, échelle de gauche). Elle n'a aucune raison de s'arrêter sur fond de révoltes populaires possibles dans certains grands pays producteurs de l'OPEC, que ce soit en Afrique de l'Ouest, en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient.

     Pour observer un renversement de tendance il faudrait voir apparaître des politiques tendant à calmer les consommations en Asie et surtout aux États-Unis. La Chine nous dit-on, préparerait un tour de vis pour calmer l'inflation, mais il n'apparaît pas que les américains veuillent rapidement réduire leur gaspillage, malgré quelques appels des plus sages, peu audibles, à plus de parcimonie.

     En attendant certains en profitent. C'est le cas de la Russie qui détient pour une large part les clés du pétrole et du gaz pour l'Europe et de plus en plus pour l'Asie. Elle exporte à tout-va à tel point que la pénurie en carburants pointe sur son territoire. La facture énergétique de notre pauvre pays, tétanisé par des idéologies de tous poils, va s'en trouver fortement plombée. Citoyens, il va falloir un jour faire sonner le réveil.

    Le 28 Avril 2011

  • Miniaturiser le procédé Fischer-Tropsch pour application à des unités de faibles capacités

    Miniaturiser le procédé Fischer-Tropsch pour application à des unités de faibles capacités

    Les procédés Fischer-Tropsch qui consistent à dégrader radicalement avec de l’eau une ressource organique (biomasse, charbon, gaz naturel ou biogaz) en un mélange de gaz CO et H2 (syngas ou gaz à l’eau), puis à recomposer catalytiquement des paraffines à partir de ce mélange pour ensuite par cracking catalytique produire des carburants et autres produits pétroliers, souffrent tous d’une contrainte: la taille gigantesque des installations et des investissements. Il suffit de se reporter aux énormes investissements réalisés par le Qatar avec Shell pour s’en convaincre.

    GTL-Oxford-Catalyst

    Cependant il existe de nombreux cas où la miniaturisation du procédé serait une opportunité. C’est le cas par exemple de la valorisation des gaz associés à l’exploitation de gisements pétroliers qui sont soit brûlés par torchage soit réinjectés dans le sous-sol. C’est le cas des projets qui désireraient transformer la biomasse en carburants (BTL) qui se heurtent au problème insoluble de logistique d’approvisionnement des millions de tonnes de biomasse qui seraient nécessaire pour alimenter une unité industrielle. C’est le cas général pour tout gisement modeste de gaz éloigné d’un réseau de gazoducs ou d’un port équipé d’une unité de liquéfaction.

    Oxford Catalyst dispose d’une technologie (Velocys) qui repose sur la mise en œuvre de réacteurs compacts (FIG.I) composés de canaux de faibles sections (microchannel) dont les parois sont revêtues de catalyseurs. Cette technologie permet de réduire les temps de réaction et donc de miniaturiser les équipements. Après plusieurs années portant sur la mise au point et l’optimisation des procédés, associée aux japonais Toyo Engineering et Modec, filiale du Groupe Mitsui,  Oxford Catalyst annonce le démarrage de la construction d’une unité de démonstration dans une raffinerie de Petrobras au Brésil. Cette unité composée d’un Steam Methane Reformer (SMR) produisant le mélange gazeux et d’un réacteur Fischer-Tropsch conduisant à des paraffines devrait être opérationnelle au mois de Septembre pour entreprendre une campagne de validation de neuf mois.

    A terme l’objectif est d’équiper une plateforme flottante (FPSO) de ce type d’équipements pour transformer le gaz en un mélange de paraffines qui serait ensuite valorisé avec le pétrole brut extrait. Rappelons que ce sont 150 milliards de m3 ou 5% du gaz naturel produit dans le monde qui sont brûlés annuellement dans les torchères selon les estimations réalisées à partir des observations par satellites (TAB.). La Russie, l’Afrique et le Moyen-Orient sont les grands acteurs du torchage dans le monde.

    Torchage-GE-2011c

    En parallèle, Oxford Catalyst gère des projets de Biomass To Liquid en Autriche et de production de bio-kérosène aux États-Unis.

    Pour en savoir plus il faut consulter une description des procédés et des projets, mais aussi une excellente vidéo qui illustre l’architecture et le fonctionnement des réacteurs.

    Le 24 Avril 2011

     

  • Le prix de l’essence à la pompe est un signal fort qui fait réagir le consommateur

    Le prix de l’essence à la pompe est un signal fort qui fait réagir le consommateur

    Tout le monde a bien conscience que les prix de l’essence à la pompe est un paramètre du premier ordre qui agit à court-terme sur le comportement du consommateur qui va limiter ses trajets en voiture, à moyen-terme sur ses décisions au travers de l’achat d’un véhicule moins lourd, diesel ou hybride par exemple et qui incite les constructeurs de véhicules à adopter des démarches marketing privilégiant l’efficacité énergétique de leurs modèles par rapport à d’autres caractéristiques plus sportives. Les normes et autres contraintes administratives viennent appuyer et renforcer ce mouvement généralisé vers les économies de carburant dans le transport routier. C’est un phénomène mondial qui tend à réduire les consommations de carburants dues à l’élargissement du parc et à l’accroissement du trafic particulièrement vifs en Asie par exemple.

    Il a été montré ici récemment que la consommation d’essence aux États-Unis avait atteint un maximum il y a de cela quatre ou cinq ans et qu’elle était passée en phase de décroissance. L’impact des prix des carburants, des normes et des nouveaux véhicules plus économes en carburants ont pris le dessus dans ce pays sur un éventuel accroissement du parc automobile, associé à l’accroissement de population.

    Remarque: il n’est pas certain que depuis 2008, en raison de la crise, le parc automobile américain se soit accru. Ce que l’on sait (FHA), c’est que le trafic à 3000 milliards de miles sur les douze derniers mois est inférieur d’un point de pour-cent à celui enregistré à fin 2007. La baisse du trafic américain avait débuté dés la fin de 2007, donc bien avant la crise, sous l’impact des prix des carburants.

    Les tendances depuis le début de l’année sur les prix des carburants aux USA (FIG.I) ne sont pas de nature à faire repartir ces consommations.

    Prix-essence-USA

    En effet il est possible de noter que les cours de l’essence sur le NYMEX (courbe rouge) se sont ajustés sur les prix marginaux de l’essence en Europe qui dépendent des cours du BRENT (courbe noire). Il en est résulté un fort accroissement des marges de raffinage (distance entre la courbe rouge et la courbe bleue) qui s’est immédiatement répercuté sur les prix à la pompe. Il fallait 40$/baril en début d’année pour passer du prix du baril de pétrole WTI (90$) à celui la pompe (130$), il faut maintenant 50$ pour atteindre les 160 dollars de l’essence vendue au détail en moyenne la semaine dernière. Au rythme où vont les choses les 4$ en moyenne le gallon d’essence aux États-Unis, soit 168$ le baril, sont à portée de vue.

    En Europe il est intéressant de suivre le cas de la France qui a depuis de longues années, avec l’instauration de la TIPP en 1928 sous Raymond Poincaré, maintenu une politique de carburants chers. En 2008 cette taxe a rapporté au budget de l’État 28 milliards d’euros ce qui rend anecdotique et ridicule la défunte taxe carbone qui avait tant agité le cocotier environnemental. Sous l’impact des prix, des mesures d’incitations gouvernementales de type Bonus-Malus et autres Primes à la Casse, les consommations en volume de carburants par les ménages français reculent depuis une décennie (FIG.II).

    Conso-carburant-France-2006

    Ce résultat issu d’une excellente étude statistique menée sur les données entre 1985 et 2006 par Lucie Calvet et François Marical, montre l’élasticité de la demande en carburant à la montée des prix. D’après ces auteurs une augmentation des prix des carburants de 10% se traduit par une baisse des consommations en carburants des ménages de 2,5% à 3,5% à court-terme et par une baisse de 6 à 7% à long-terme. Ce résultat est globalement vrai quelques soient les ressources des ménages. La part des carburants dans le budget des ménages tend à se réduire au cours du temps, mais elle dépend fortement du lieu d’habitation. Les habitants ruraux ou péri-urbains étant plus impactés que les habitants de centre-villes ou de Paris.

    Un autre paramètre important: la possession d’une voiture et donc les consommations de carburants dépendent beaucoup de l’âge du chef de famille interrogé au sein d’une génération donnée (FIG.III).

    Voitures par age France
    La baisse probable du nombre de véhicules par foyer des générations du baby-boom partant à la retraite va participer à ce phénomène d’adaptation des ménages aux contraintes économiques des décennies à venir. Le prix des carburants étant un des paramètres du premier ordre.

    Les rusés politiciens qui nous dirigent, devraient donc reprendre fermement en main la fiscalité des carburants qui a eu tendance à se relâcher ces dernières années sous fond de bla-blas écolos, afin de maintenir sous pression et faire reculer les consommations en carburants de nos contemporains. Ils doivent passer par zéro les incantations de l’AIE qui annonce à tue-tête le recul des économies mondiales dès que le pétrole s’apprécie de quelques dollars. Il y a belle-lurette que plus personne n’écoute les prédictions essouflées de cette pythie parisienne.

    LIRE le rapport de Lucie Calvet et François Marical.

    LIRE le rapport sur la place de la TIPP dans la taxation écolo de notre pays

    Le 18 Avril 2011

     

  • Gaz de schistes: la Chine possèderait d’énormes réserves, la France ferait partie des pays privilégiés annonce l’EIA

    Gaz de schistes: la Chine possèderait d’énormes réserves, la France ferait partie des pays privilégiés annonce l’EIA

     En ces temps de doutes sur la filière nucléaire il apparaît que le monde de l'énergie va se retourner pour une large part vers le gaz naturel abondant, efficace énergétiquement et donc économiquement compétitif par rapport aux lignites et charbons polluants. La flexibilité d'exploitation des centrales au gaz naturel à cycle combiné constitue d'autre part le support de base idéal à d'éventuels investissements dans les énergies éoliennes ou photovoltaïques. Elle est donc politiquement écolo compatible.

    Shale-gas-world-eia-2011  Il n'est pas nécessaire d'être grand-clerc pour imaginer que cet avenir énergétique du gaz naturel va dépendre pour une large part de la taille des ressources exploitables constituées à la fois de ressources conventionnelles (Russie, Norvège, Qatar, Golfe du Mexique, Algérie, Libye, Indonésie, Australie, etc.) et des ressources non conventionnelles (grisou ou "coal-bed methane", gaz de schistes ou "shale gas", gaz de grès ou "tight gas") qui détermineront les prix de la ressource. Une étude toute récente du DOE américain et du Gas Research Institute portant sur 14 régions en dehors des USA et 36 pays dans le monde (CARTE des pays étudiés) vient d'essayer de quantifier les ressources techniquement extractibles pour les seuls gaz de schistes.

     Il ressort de ces estimations qu'il faut prendre avec beaucoup de prudence en raison de données insuffisantes de prospection, à l'exception notable des États-Unis qui prospectent intensivement leur sous-sol depuis plus de vingt ans, que la Chine serait le premier dépositaire au monde de gaz de schistes (FIG.). Elle serait suivie par les États-Unis, l'Argentine, le Mexique et l'Afrique du Sud. Il y a de quoi à perturber le classement mondial des pays les plus énergétiquement favorisés.

    Shalegas-EIA-2011

     Dans ce classement provisoire la France avec le Bassin Parisien et le Delta du Rhône, ferait partie des heureux élus et arriverait comme second européen derrière la Pologne à plus de 5000 milliards de m3 de réserves techniquement mobilisables…ça vaudrait le coup de vérifier un peu par quelques sondages de prospection pour l'instant interdits par nos dirigeants. Ceux qui nous administrent sont pourtant à la recherche, par un dirigisme économique d'un autre âge, de limitations des prix de l'énergie facturée à nos concitoyens. Il n'est pas certain que de telles méthodes portent remède aux 60 milliards de déficit énergétique de la balance commerciale en vue pour 2011 (-10,3 milliards sur les deux premiers mois selon les Douanes) dont une quinzaine pour le seul gaz naturel indexé.

     Pour l'EIA cette nouvelle évaluation majorerait les réserves de gaz techniquement extractibles dans le monde de 40% et les porterait à 640 000  milliards de m3. Pour mémoire, le monde a consommé un peu plus de 3000 milliards de m3 de gaz naturel en 2008 (dont 44 milliards pour la France) auxquels il faut encore ajouter les scandaleux 150 milliards de m3 de gaz brûlés dans le torchage, dont 50 milliards en Russie (GE).

     Ces données sont de nature à conforter l'hypothèse d'un gaz naturel première ressource énergétique mondiale du XXIème siècle.

    LIRE le communiqué de l'EIA et accéder au dossier pdf détaillé.

    Quelques cartes issues du dossier détaillé:

    Shale-gas-China-2011
    Shale-gas-sud-AmeriqueduSud-2011
    Shale-gas-nord-AmeriqueduSud-2011

    Shale-gas-Australie-2011

    Shale-gas-India-Pakistan-2011

  • Etats-Unis: les consommations d’essence poursuivent leur décrue

    Etats-Unis: les consommations d’essence poursuivent leur décrue

    Le mois de Janvier dernier qui avait vu les prix de l’essence à la pompe franchir le seuil psychologique des 3$/gallon aux États-Unis a affiché une consommation d’essence en décrue par rapport à celle du mois de Janvier 2010 (EIA). Depuis les prix de l’essence sur le Nymex se sont envolés puisque depuis le début du mois de Janvier les cours de l’essence se sont accrus de 31%, alors que le WTI a pris 18% et le Brent 28%. L’histoire de l’impact des prix sur la consommation de carburants dans le monde n’en est qu’à ses débuts.

    Quelque faits pour illustrer ces propos:

    1- le mois de Janvier est historiquement (hors ouragans sur le Golfe) celui où la consommation d’essence est la plus faible aux États-Unis (FIG.I):

    Conso-essence-US

    2- le suivi des consommations d’essence des mois de Janvier, après les fêtes du mois précédent, traduit le besoin de base de ce carburant pour assurer un trafic routier « utile » aux États-Unis. Cette consommation est passée par un maximum de 8,9 M barils/jour en Janvier 2007 (FIG.II, courbe rouge). Depuis elle ne cesse de décroitre (8,4 M barils/jour en Janvier 2011).

    Conso-essence-US-Jan

    3- pour porter jugement sur le prélèvement de pétrole il faut tenir compte des gains de process en carburant dans les raffineries américaines (1 point de % par an tous les dix ans) et surtout de l’addition d’éthanol qui, en ce début 2011, a atteint les 9% en volumes (6% en énergie). Dans les faits, la consommation maximum de la fraction pétrolière de l’essence (FIG.II, courbe verte) est donc passée par un maximum de 8,6 M barils/jour les mois de Janvier 2005 et 2006 pour ensuite décroitre jusqu’à 7,7 millions de barils/jour en Janvier 2011, ancien niveau de Janvier 1999.

    Cette courbe verte en vive décroissance, rend évident l’intérêt de la production de bioéthanol aux Etats-Unis, tant décriée par certains écolos-rétro de l’EPA aux yeux rivés sur quelques tonnes de CO2 de plus ou de moins dans l’azur liées à d’hypothétique transferts de cultures (LUC). Les biocarburants n’ont qu’un impact marginal sur les émissions de GHG, par contre ils en ont un essentiel sur la consommation de produits pétroliers, en particulier aux États-Unis. C’est la raison essentielle qui pousse l’Administration Obama à encourager la diffusion de la distribution de ces biocarburants sur le territoire américain. Ceci passe par la généralisation de la mise en place de pompes à essence qui distribuent le mélange à la teneur en éthanol désirée (97%, 15% ou 10% selon le type et l’âge du véhicule). Ces pompes vont être subventionnées (LIRE le dernier discours du Président Obama).

    4- mais tout cela n’empêche pas les cours du pétrole Brent en Europe, devenu le benchmark mondial, de nous « rejouer 2008 » avec trois ans de décalage (FIG.III):

    ° les liquidités sont abondantes grâce aux « quantitative easing » de la FED et autres carry-trade sur le Yen,

    ° l’évidence du peak-oil imminent de 2008 a été remplacée par celle des troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,

    °la montée des cours gèlent des stocks physiques qui attendent des cours meilleurs pour se débloquer,

    °les économies mondiales se sont en trois ans une fois de plus désensibilisées aux cours élevées du brut ce qui rend possible un nouveau record de prix, encore plus élevé que le précédent, avant le futur plongeon « post-bulle ».

    Cours_Brent

    En conclusion: la montée des cours du pétrole et de l’essence devrait poursuivre son effet dépressif sur les consommations américaines et mondiales de carburants. En parallèle les biocarburants devenus moins onéreux que les équivalents pétroliers devraient poursuivre leur prise de part de marché. Mais ceci n’est pas de nature à empêcher cette croissance des cours du brut en Europe, animés par des considérations géopolitiques et spéculatives sur fond de gel des stocks.

    Le 6 Avril 2011

  • Les gazettes et autres propos du Café du Commerce surestiment la part du nucléaire dans le monde

    Les gazettes et autres propos du Café du Commerce surestiment la part du nucléaire dans le monde

     En ces moments où tout un chacun a un avis définitif sur les problèmes énergétiques de la planète, il est difficile de supporter sans broncher toutes les âneries qui peuvent être proférées comme de véritables vérités premières révélées. Chacun y va de son couplet annonçant la fin de la suffisance énergétique dans le monde, les inéluctables restrictions à venir, causes d'une croissance trop rapide de la demande et de la condamnation sur le champ de la ressource électronucléaire. Les solutions les plus folkloriques sont proposées…le solaire (pourquoi pas lui?) ayant plutôt bonne presse dans l'arsenal des produits de substitution, bien sûr les questions posées par son caractère éminemment cyclique ne sont même pas esquissées.

     Je pense que ces travers, outre que certains de nos concitoyens "en vue" aiment souvent parler en public de sujets qu'ils maîtrisent mal, provient du prisme déformant français qui affiche une part hypertrophiée de la ressource électronucléaire dans son bilan énergétique.

    Energie-2008

     En partant simplement des données publiées par BP en 2008 (2009 a été trop affecté par la crise) il est possible de constater que la part de l'énergie nucléaire dans le bilan énergétique (hors renouvelables autres que l'hydraulique) ressort à 39% pour la France, à 11% pour l'Allemagne et à 5,5% pour le monde (TAB.). Se retirer du nucléaire serait un vrai challenge pour la France, une adaptation significative pour l'Allemagne mais ne concernerait de façon importante que quelques pays dans le monde.

    Ces données sont établies par BP en transformant des TWh en TOeq en utilisant un rendement énergétique forfaitaire du nucléaire voisin de 35%. Je pense qu'aujourd'hui la meilleure ressource de substitution au nucléaire serait du gaz naturel utilisé en cycle combiné fonctionnant avec un rendement bien meilleur, de 60%. Dans cette hypothèse le poids énergétique de l'électronucléaire dans le monde devient moins important et se réduit à 3,5% du total (TAB., dernière ligne).

    Pour parler sainement de l'impact de l'accident de Fukushima sur la politique énergétique mondiale il faut donc intégrer:

    -que la part de l'électronucléaire dans les ressources énergétiques classiques dans le monde ne représente que 5,5% du total,

    -que cette fraction si elle était remplacée par de la génération au gaz naturel à cycle combiné ne représenterait que 3,5% de la ressource totale et accroitrait la consommation de gaz naturel d'environ 15%

    – que cette transition totale si elle était décidée se déroulerait sur plusieurs décennies,

    -qu'il est peu probable que la Chine en l'absence d'accident sur son territoire suivrait une telle décision. Un point clé réside dans la connaissance de ressources possibles de gaz naturel dans le sous-sol chinois riche en gisements de houille et en schistes.

    Wintershall en Allemagne est en train d'aborder le sujet du remplacement des centrales électronucléaires par des centrales au gaz naturel (Reuters). Dès à présent il semblerait qu'un électricien local à Brême ait déjà pris la décision de lancer une centrale au gaz de 445 MW qui sera opérationnelle en 2013. Les vieux projets enterrés lors de la décision de repousser la date de péremption des centrales allemandes vont ressortir des cartons pour le plus grand plaisir de Siemens.

     Pronostiquer un ralentissement à venir du nucléaire est une évidence. Énoncer gaillardement son enterrement définitif est une autre histoire. Son sort dépendra en partie des ressources mondiales de gaz naturels non conventionnels à découvrir et qui pourraient accorder un demi-siècle ou plus aux technologies du noyau atomique pour se perfectionner dans la génération d'électricité, devenir moins angoissantes et plus économes en matières fissiles. Nul n'est capable aujourd'hui de prévoir les technologies qui prévaudront vers la fin du siècle.

     Douter, dire qu'on ne sait pas, peut être dans certains domaines un signe de compétence. L'essentiel est de laisser la porte ouverte aux progrès possibles dans tous les domaines.

    Le 3 Avril 2011

  • Le prix de l’essence: un obstacle certain vers la réelection du Président Obama

    Le prix de l’essence: un obstacle certain vers la réelection du Président Obama

    Oil_Prices_California  En ces temps agités en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (MENA), en ces moments où le WTI coté sur le NYMEX a perdu probablement de façon définitive son rôle de benchmark mondial au profit du Brent coté sur l'ICE à Londres, les cours de l'essence aux États-Unis se sont indexés sur le prix marginal de l'essence importée d'Europe. Il en résulte de copieuses marges de raffinage (entre 20 et 25 $/baril) pour les raffineries américaines provenant à la fois du spread de 10$ par baril entre Brent et WTI qui se superpose à la marge entre le cours de l'essence et celui du pétrole européen (FIG.I). Les prix à la pompe aux États-Unis ont gagné plus de 50 cents depuis le début de l'année pour venir friser les 3.6$/gallon en moyenne avec des prix dépassant les 4$/gallon en Californie (EIA). De telles données économiques laissent augurer d'excellents résultats financiers pour les Groupes pétroliers américains au premier trimestre 2011, mais elles sont politiquement destructrices pour l'Administration Obama et son patron.

    Marge raffinage et spread

     Que peut faire le Président devant cette équation énergétique et financière dont les clés se trouvent sur la cotation du Brent à Londres et dans les mouvements d'émancipation démocratique dans le MENA? Objectivement pas grand chose. Mais ceci ne l'a pas empêché d'aborder hier ce sujet au cours d'un long discours à la Georgetown University à Washington portant sur l'indépendance énergétique des États-Unis.

    – Constatant les retards pris dans le développement des ressources pétrolifères du Golfe du Mexique, les deux-tiers des permis accordés ne seraient pas encore en phase d'exploration (le traumatisme de la plateforme BP a dû en refroidir certains),

    – constatant que faute de rentabilité et face aux problèmes de logistique, les biocarburants de deuxième génération n'ont pas connu le succès escompté par les oracles du Department of Energy ,

    le Président Obama n'en demeure pas moins convaincu que la poursuite des objectifs d'amélioration dans l'efficacité énergétique des véhicules et l'accroissement des productions locales de pétrole et de gaz, conventionnel ou non, le développement des biocarburants et leur large distribution, leur utilisation dans l'Air Force, le développement des véhicules hybrides et électriques, devraient permettre de réduire d'un tiers les importations de pétrole des U.S.A. "en un peu plus d'une décennie".

     Pour atteindre un tel objectif encore faudrait-il convaincre le consommateur américain qu'il doit choisir lors de ses achats de voitures les véhicules les moins lourds et les plus sobres en carburant. Une politique interventionniste de type Bonus-Malus étant impensable dans ce pays de liberté, il ne reste plus qu'à espérer que les prix des carburants vont enfin jouer leur rôle et infléchir les choix des conducteurs et des fabricants vers des modèles plus énergétiquement efficaces.

    Remarque: pour parler de façon pertinente des importations de pétrole américaines il faut examiner les importations nettes (FIG.II, courbe rouge). En effet les raffineurs américains constatant de moins en moins de demande locale, en raison de la réduction des consommations et de la montée des biocarburants, exportent de plus en plus de produits tels que le gasoil très bien payé en Europe. Les volumes exportés de produits pétroliers au mois de Janvier dernier se sont élevés à 2,7 millions de barils/jour. Ceci fait que pour des volumes importés de près de 12 millions de barils/jour, les importations nettes n'ont atteint que 9,3 millions de barils/jour au mois de Janvier. Pour comprendre l'objectif du Président Obama, en réduisant les importations "d'un tiers de 11 millions de barils/jour …en un peu plus qu'une décennie", est donc de ramener ces importations nettes vers les 5,7 millions de barils/jour. Il suffit pour cela de refaire aux U.S.A. en un peu plus de dix ans ce qui a déjà été réalisé en 5 ans. Le gaspillage énergétique américain est une vraie mine d'économies.

    USA-imports-pétrole

    LIRE l'intégrale du speech du Président Obama qui devant un parterre d'universitaires, met en avant avec humour la compétence indéniable de son Secrétaire d'État, Prix Nobel de physique. Du petit-lait politique.

    Le 31 Mars 2011

     

  • Séparer le bitume du sable de l’Alberta n’est peut-être pas aussi difficile que cela

    Séparer le bitume du sable de l’Alberta n’est peut-être pas aussi difficile que cela

    Sables bitumineux séparation  J'aime les innovations quand elles apparaissent après coup comme évidentes. Extraire du sable du bitume à l'aide d'un solvant organique et d'une solution ionique aux propriétés surfactantes est une démarche qui peut sembler évidente pour tout chimiste organicien qui a fait un peu de paillasse. Alors allez consulter le site de la Pennstate University qui vous montrera une vidéo montrant la simplicité de la démarche. Le sable décanté après rinçage à l'eau, est plus propre que celui des plages déclare Aron Lupinsky qui a mis au point le procédé. Tout le tour-de-main réside dans le choix du liquide ionique à base d'un sel de methyl-immidazolium.

    Voir l'article de la Pennstate.

    Le 19 Mars 2011

  • France: par quoi remplacer le parc électronucléaire? Ou les approximations à éviter

    France: par quoi remplacer le parc électronucléaire? Ou les approximations à éviter

    Electricité production 2010  Un futur candidat déclaré aux élections présidentielles a affirmé dernièrement, sans sourciller, vouloir remplacer le parc électronucléaire français par les ressources géothermiques. J'avoue que malgré la sympathie que m'inspirent le dynamisme et la culture du personnage, les bras "m'en sont tombés". Ce fait divers illustre la méconnaissance par certains de quelques données énergétiques de base de notre pays et de leurs ordres de grandeur. La France à fin Janvier sur 12 mois avait importé 139 MTEP de combustibles fossiles (dont pétrole et dérivés: 87,4 / dont gaz naturel: 41,2/ dont charbon: 10,6) et en 2010 en Métropole, elle a produit 550 TWh d'électricité à partir de diverses ressources (TAB.). La part électronucléaire représente avec 408 TWh les trois quarts de la production d'électricité. Cette énergie annuelle représente une puissance électrique moyenne de 47 GW.

     Le parc électronucléaire français en activité représente une puissance nominale de 63GW. Elle sera portée vers les 65 GW à la mise en route de la nouvelle tranche EPR de 1650 MW de Flamanville. Au sein de ce parc 5 réacteurs ont été implantés avant 1980: deux réacteurs de 880 MW à Fessenheim et trois de 900 MW environ au Bugey.

     Le traumatisme causé par l'accident nucléaire japonais a fait subitement ressortir toutes les thèses antinucléaires qui s'articulent généralement autour de la gestion de la pénurie volontaire et du développement de ressources alternatives. Mais lesquelles?

     Les générateurs nucléaires assurent la production de base de l'électricité. Cela disqualifie comme cœur de la solution l'éolien ou le solaire faute de solutions de stockage à la hauteur. Alors il reste effectivement la géothermie, le biogaz en complément du gaz naturel et diverses autres solutions à base de biomasse, de vagues, de courants ou de marées qui ne font pas la maille. Il faut savoir que la géothermie dans le monde représente une puissance électrique installée de 10 GW environ dont 2 sur la côte ouest des États-Unis, 2 aux Philippines, 1,2 au Mexique, 1,2 en Indonésie, 0,9 en Italie, 0,6 en Islande, pays où les sous-sols remuent beaucoup et parfois les volcans grondent. Elle n'évolue que très lentement en raison des investissements élevés par MW. Les États-Unis envisageaient avant la crise de porter la puissance installée à 12GW à l'horizon 2025, mais où trouveront-ils les investisseurs? La France est heureusement peu concernée par ces phénomènes tectoniques et vouloir développer massivement cette filière dans notre pays me semble être une hypothèse bien audacieuse.

     Pour remplacer le nucléaire en France il ne reste donc plus que le charbon ou le gaz. Oublions pour l'instant le charbon trop polluant et difficilement transportable, il reste donc une option réaliste à base de gaz naturel qui serait constituée de ce qui se fait ou va se faire de mieux dans chacun des domaines:

    -de centrales au gaz à cycle combiné avec un rendement énergétique de 60% (Siemens, MHI, GE, Alstom)

    -d'une alimentation au gaz naturel de plus en plus enrichi en biogaz, jusqu'à 5% ou 10% ? en développant à fond la filière au travers de multiples petites unités agricoles ou urbaines de production de biogaz sur le modèle allemand (voir par exemple le projet Verbio),

    -d'un complément éolien offshore, peu éloigné des côtes, constitué d'éoliennes de 6 à 10 MW couplées au centrales au gaz.

    Il faudrait donc installer pour remplacer les centrales nucléaires dans les 60 GW de centrales au gaz et dans les 30 à 40  GW d'éoliennes. La puissance installée au gaz devant pouvoir répondre à la demande avec un vent nul durant une période de grand froid anticyclonique, courante sous nos latitudes en hiver. Laissons à d'autres la réalisation de calculs plus précis ce qui importe ce sont les ordres de grandeurs.

    En l'absence d'éoliennes les 420 TWhe qu'auraient produit les centrales nucléaires seront assurés par la combustion de 700 TWh thermiques de gaz (60% de rendement) ce qui représente 60 MTEP. Il devient alors possible de calculer ce que représente le parc nucléaire dans le bilan énergétique 'fossile" de notre pays. Il représente 60/(139+60) = 30% soit une majoration potentielle des importations d'énergie fossile de 60/139= 43%.

    Dans l'hypothèse d'un large parc éolien offshore de 40 GW en supplément, en prenant un taux de charge de 30% au large des côtes françaises, ce serait un quart de l'énergie (105 TWh) qui serait founi par les éoliennes. Il ne faudrait plus alors que 45MTEP de gaz naturel pour alimenter les centrales à gaz.

    Importer 60 MTEP ou 45 MTEP de gaz naturel supplémentaire à 10$/MMBTU (62 pences/therm) qui est le prix actuel sur le marché spot en Europe cela représente dans les 23 ou 17 milliards de dollars.

    En résumé remplacer la totalité des centrales nucléaires en France nécessiterait d'investir dans

    -60 centrales au gaz à cycle combiné d'un GW chacune

    – en option, pour réduire les consommations de gaz, 40 GW d'éoliennes offshores de 6 à 10 MW chacune, soit dans les 5000 bestioles

     A un milliard d'euros le GW (à la louche, mais les volumes agiraient sur les prix unitaires) cela représente dans les 100 milliards d'euros d'investissements. A cette facture il faudrait ajouter une facture supplémentaire annuelle de gaz qui atteindrait à terme dans le 13 milliards d'euros (aux cours actuels) et les frais de démantèlement des centrales.

     L'Allemagne qui est très riche et possède un parc nucléaire plus restreint a sûrement les moyens de s'offrir le démantèlement de ses centrales. Je suis certain que la France, même dirigée par une majorité écolo, dans la situation financière où elle se trouve, sous la surveillance des Marchés, ne pourra pas s'offrir un tel projet trop onéreux. Une option serait d'étaler au fil de l'eau un plan sur une quarantaine d'années qui débuterait par la construction d'éoliennes et de centrales au gaz en substitution des centrales nucléaires les plus anciennes ou des plus délabrées. Cela apporterait au moins plus de souplesse dans la gestion du parc. Les régions les plus isolées (Bretagne, Sud-Est) pourraient être ainsi désenclavées.

     Une opportunité serait encore envisageable, à condition de prospecter, si par miracle notre sous-sol regorgeait de gaz non conventionnels. Il faudrait alors choisir entre la peur atomique et les nappes phréatiques polluées…je vous le prédis concitoyens gaulois: le ciel va nous tomber sur la tête!

     Les évènements du Japon ne marqueront pas la fin du nucléaire, les prix croissants des énergies fossiles lui garderont tout son attrait. Mais je crois qu'ils auront après réflexion, définitivement condamné le nucléaire "low-cost" fait maison, ce qui est une excellente chose.

    LIRE le Bilan Electrique Français sur RTE

    Le 18 Mars 2011

     

  • La France ne doit pas se tromper de cible: ses consommations de gaz et de pétrole sont la vraie menace

    La France ne doit pas se tromper de cible: ses consommations de gaz et de pétrole sont la vraie menace

      Hoover-Wagon En ces moments d'évènements électronucléaires japonais générant en chacun d'entre nous de fortes émotions, relayés par de multiples barbus plus ou moins hirsutes, nous prédisant sur les écrans plats un tsunami en Alsace ou dans l'embouchure de la Gironde il est important de garder son sang-froid. Le ciel ne va peut-être pas nous tomber sur la tête. Les techniciens japonais vont même arriver à juguler les émissions d'hydrogène de leurs centrales nucléaires corrodées, causes d'explosions polluantes et traumatisantes, faute d'unités de recombinaison catalytique de ce gaz à l'oxygène de l'air à la sortie des purges des réacteurs. Dans quelques semaines, il faudra alors se rendre à l'évidence: le Japon pour pallier son manque de puissance électronucléaire, va mettre en marche toutes ses centrales à flammes disponibles et importer massivement du gaz, du charbon et du pétrole. D'autres vont abandonner immédiatement leurs projets électronucléaires low-cost et se tourner vers des solutions plus classiques au charbon ou au gaz naturel. Certains vont mettre leurs vielles centrales nucléaires au rancard alors qu'elles étaient auparavant prévues pour un report d'obsolescence (on parlait de 60 ans ou même 70 ans de durée de vie possible). Il faut donc prévoir en raison d'une certaine désaffection du nucléaire, une demande durable et croissante de combustibles fossiles dans le monde, sur fond d'incertitudes politiques dans la zone MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord) et anticiper des cours du pétrole encore à la hausse. Le regain de demande de gaz naturel va de plus, permettre au fournisseur russe de gaz de maintenir ses tarifs indexés sur ceux du pétrole auprès de ses clients européens.

     La France n'est pas à ce jour physiquement menacée par un accident nucléaire majeur bien improbable mais elle l'est économiquement par une montée programmée des prix de ses combustibles fossiles importés. Au mois de Janvier le solde du commerce extérieur des combustibles fossiles a affiché un solde négatif record de 5 milliards d'euros (LIRE). Il est à prévoir un accroissement de la facture dans les mois à venir. Dans les 70 milliards d'euros annuels de solde négatif cela représente un budget de 4000 euros par foyer d'achats d'énergie à l'extérieur, dont une faible part seulement reviendra en France avec retard pour financer des exportations d'avions, d'armes ou de bijoux.

     Il en résulte que les mesures urgentes à prendre ne sont pas d'inciter le bon peuple à réduire ses consommations d'électricité produite localement à moindre coût, mais plutôt de réduire ses consommations de fuel, de carburants routiers et de gaz de chauffage, ressources largement importées. Il ne faut pas se gourer de cible, sous peine de voir notre pays sombrer dans un profond Moyen-âge économique.

     Rappelons que l'Allemagne malgré ses décisions de se passer de nucléaire est toujours incapable de le faire réellement. Elle va, sur ordre de la Chancelière, fermer au printemps quelques vieilles centrales durant quelques mois pour amuser la galerie et brûler à pleins feux son lignite polluant. On attend toujours le plan de fermeture définitive de ces centrales allemandes qui ne sera ni gratuit, ni immédiat.

     Alors investissez dans une chaudière à bois ou encore dans une pompe à chaleur japonaise pour soutenir ce pays martyrisé! Vous réduirez votre facture énergétique et ne donnerez plus un seul kopeck pour du fuel domestique ou du gaz importé à des prix prohibitifs de Russie ou d'ailleurs.

    Rédigé le 15 Mars 2011