Catégorie : énergie fossile

  • Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    L'Energy Information Administration vient de publier le résultat des consommations de pétrole des pays membres de l'OCDE au mois de Septembre dernier. Les spécialistes attendaient un résultat peu probant en raison de la référence de Septembre 2008 qui avait été impactée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Effectivement les consommations américaines du mois, bien que faibles, sont ressorties à 524 mille barils/jour de pétrole consommées de plus en Septembre 2009 par rapport à celles du même mois 2008. Mais les faibles consommations européennes (-1154 kbl/j), japonaises (-191 kbl/j) et coréennes (-124 kbl/j) ont porté le bilan global sur le mois vers une franche décroissance des consommations par rapport au même mois de 2008, en affichant un retrait de 896 kbl/j.

    Le suivi de la consommation cumulée de pétrole sur 12 mois glissants permet de noter que depuis la valeur maximum du mois d'août 2005 (49,9 millions de barils/jour) les consommations cumulées à fin Septembre 2009 atteignaient 45,7 millions de barils/jour, soit une baisse de 8,3% en quatre ans (FIG., échelle de droite).

    Conso-OCDE-cumul-2005-2009-09

    Ces résultats montrent que les consommations de pétrole des pays OCDE étaient encore globalement en baisse à l'entrée dans l'automne. Malgré un hiver 2009-2010 qui semble vouloir être rigoureux, rien ne permet aujourd'hui d'avancer, contrairement aux annonces des diverses officines de prévisions, que ces consommations OCDE reprendront en 2010. En toute logique, les Agences devraient revoir leurs volumes 2010 à la baisse, ce que peut-être anticipent les marchés en retrait après les hausses traditionnelles liées aux intempéries hivernales.

    CONSULTER les données de l'EIA

    Le 12 Janvier 2010.
      

  • Pour voir, Total mise 800 millions de dollars sur les gaz de schistes de Barnett dans le Texas

    Pour voir, Total mise 800 millions de dollars sur les gaz de schistes de Barnett dans le Texas

    Dans l'extraction de gaz ou de pétrole s'il vous manque une carte majeure il faut, comme au Poker, payer pour apprendre. Il manquait à Total une carte importante, sa compréhension de l'exploitation des gaz non conventionnels dans les schistes bitumineux américains. Pour cela il faut utiliser les technologies du "fracking" qui reposent sur des forages horizontaux accompagnés de fracturation des roches par injection sous pression de solutions aqueuses complexes. Total, après ses camarades européens BP et StatoilHydro, vient comme eux, de combler cette lacune en s'alliant à Chesapeake. Pour cela, il va prendre 25% des parts dans les droits d'exploitations, sur une zone de 120 mille hectares, que possède son nouveau partenaire, sur le gisement de schistes bitumineux texan de Barnett (FIG.). D'après Total, sa part représente des réserves prouvées de gaz de 130 millions de barils équivalent pétrole et de 270 millions de réserves estimées. Pour cette acquisition Total va payer 800 millions de dollars en cash et s'engage à financer à hauteur de 60% les investissements de nouveaux forages, jusqu'à concurrence de 1,45 milliards de dollars sur une période maximale de 6 ans.

    Barnett-shale-formation-map-lg[1]

    Il est à noter que Total réalise cet investissement à un moment où les cours du gaz naturel sont encore bas (< 6$/MMBTU ou 34$/baril équivalent pétrole) et où le taux de change du dollar est avantageux. Façon comme une autre de participer à la révolution énergétique américaine en marche, dans un pays qui se découvre être le premier producteur de gaz naturel au monde, grâce à des innovateurs comme Chesapeake.

    LIRE le communiqué de Total. LIRE également les commentaires du FT.

    Le 5 Janvier 2009

  • La Russie, premier producteur mondial de pétrole, a accru ses extractions en 2009

    La Russie, premier producteur mondial de pétrole, a accru ses extractions en 2009

    Kremlinmoscow Alors que la Russie, en fin 2008, au maximum de la crise, fréquentait régulièrement les réunions de l'OPEP, un observateur naïf aurait pu croire que ce grand pays allait s'associer au mouvement collectif de pression à la baisse des extractions de pétrole, formant ainsi une "SUPER-OPEC" capable de réguler définitivement l'offre mondiale. Les divergences économiques et politiques entre Russie et Arabie Saoudite rendaient un tel accord impossible. Alors les membres de l'OPEP se sont serrés la ceinture, tandis que l'Ours russe décidait par solidarité bien comprise, de pousser à fond ses extractions. Une dépêche Reuters reportant une présentation du Ministre russe de l'Energie, vient confirmer ce qui figurait déjà dans le rapport OPEC du mois de Décembre: les productions russes de pétrole en 2009 devraient flirter avec les 9,925 millions de barils par jour ce qui constitue le record historique de l'ère post soviétique de la Russie. Ce volume quotidien est à comparer aux 9,78 millions de barils/jour de 2008 et aux 9,87 millions de 2007.

    Ce résultat est tout à fait en contradiction avec les prévisions pessimistes des peak-oilers qui prédisaient, bien sûr, une chute inéluctable des extractions russes pour 2009 et les années suivantes. Dans les faits c'est la croissance des productions de champs de l'Est-sibérien, exportant vers l'Asie, qui explique ce bon score russe. Les acteurs du pétrole russe, tel que Rosneft, sont hautement motivés pour produire plus s'ils peuvent exporter et être payés en dollars. Durant 2009 ces industriels ont profité de la dévaluation du Rouble qui a laminé les coûts d'extraction en dollars mais aussi d'une politique de taxe de la part du Premier Ministre Poutine, rendue beaucoup plus flexible et donc favorable, avec la montée des cours du pétrole sur le marché mondial.

    Le rapport de l'OPEP du mois de Décembre prévoit que ces volumes russes vont poursuivre leur croissance en 2010 pour se diriger vers les 10 millions de barils/jour qui ont déjà été atteints au mois de Novembre. Le principal moteur de cette croissance étant une exonération de taxes à partir du premier Décembre 2009 sur les productions de 13 champs russes, ce qui devrait ainsi booster leurs productions. Pour mesurer la taille du bonus accordé, il faut savoir que la Russie revoit tous les mois ses taxes à l'exportation et qu'elles ont été revues à la baisse de 4$/tonne de brut pour le mois de Janvier, à 267 dollars/tonne nous informe RIA Novosti. Ceci représente dans les 36 dollars le baril.

    LIRE la dépêche de l'Agence Reuters.

    Le 4 Janvier 2010

  • Le gaz russe trop cher et trop dépendant du passage par l’Ukraine subit quelques revers

    Le gaz russe trop cher et trop dépendant du passage par l’Ukraine subit quelques revers

    L'Agence Internationale de l'Energie vient de publier une carte interactive des circuits d'approvisionnement de gaz en Europe que ce soit par gazoduc ou sous forme de GNL. Ce nouvel outil informe mois par mois des volumes de gaz transitant par les stations de comptage volumétriques aux frontières ou par les stations de regazéification sur les côtes européennes. Le rôle de l'Ukraine dans l'accès au gaz russe est ainsi quantifié avec les stations de Velke, entrée vers la Slovaquie, et de Berecdaroc, entrée vers la Hongrie qui ont assuré 25% des approvisionnements de gaz de l'Europe en 2008. Les approvisionnements en gaz russe bien que protégés par des accords à long terme de "take or pay" et dont les prix sont indexés sur les cours du baril de pétrole, sont fortement perturbés par une demande conjoncturelle moins pressante des pays européens, des menaces de ruptures de flux en Ukraine mais également par la concurrence du GNL, vendu à vil prix sur le marché spot mondial. Le monde regorge de gaz naturel et cet état de fait ne peut que handicaper la politique oligopolistique gazière de l'Ours russe et de ses amicaux concurrents que sont essentiellement aujourd'hui la Norvège et l'Algérie.

    Europe-réseaux-gaz-IEA-2009

    RIA Novosti nous informe en cette fin d'année, sorte de marronnier journalistique de Noël, que l'Ukraine n'aurait plus les moyens de payer son gaz. L'autre info provient du Vice Premier Ministre Viktor Zubkov qui vient d'annoncer officiellement que le programme Shtokman en Mer de Barents était en train de prendre du retard. Rappelons que ce gisement qui doit être développé avec l'aide de StatoilHydro et de Total doit alimenter tout d'abord le futur gazoduc Nord Stream vers l'Allemagne mais aussi fournir du GNL pour le marché mondial, essentiellement non européen. Ce deuxième volet se heurte aux développements des gaz de schistes bitumineux et autres "coal bed methane" américains mais aussi à la concurrence du Qatar et potentiellement de l'Iran dont le GNL est tout de même plus facile à extraire et à conditionner que celui de la Mer de Barents.

    Toute la problématique autour de l'approvisionnement du monde en gaz naturel dans lequel la Russie est un acteur certes important, avec sa place de N°2 derrière les Etats-Unis, mais dont l'influence pourrait se réduire au cours du temps, doit être appréhendée dans un contexte de fort développement prévisible de la demande. Le gaz naturel va devenir la première ressource d'énergie primaire au monde en raison de son abondance, de son prix, de la multiplicité des moyens d'approvisionnements et de la contrainte climatique qui va condamner progressivement l'usage du charbon. Leonardo Maugeri de chez ENI a rappelé tout récemment cette évidence au MIT, bien qu'encore peu partagée. L'Europe doit accompagner cette évolution qui va se dérouler sur les deux à trois décennies à venir. Pour cela, dans le cadre d'une politique énergétique européenne qui reste à construire, elle doit se désengager de la contrainte ukrainienne et donner plus de poids aux approvisionnements de GNL en développant les stations de regazéification et de stockage sur ses côtes. Le stupide abandon par le Gouvernement français du projet d'usine de regazéification du Verdon est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire, même pour de basses raisons électoralistes.

    ACCEDER à la carte interactive de l'IEA.

    Conférence de Maugeri au MIT

    Le 26 Décembre 2009

  • Faut-il croire les prévisions d’accroissement de consommation de pétrole en 2010

    Faut-il croire les prévisions d’accroissement de consommation de pétrole en 2010

    Trois organismes dans le monde publient chaque mois leur meilleure vision de la variation attendue des consommations de pétrole pour l'année suivante. Généralement c'est l'agence Internationale de l'Energie qui représente les intérêts de l'OCDE qui est la plus "bullish" et qui a dans le passé publié des prévisions stupides qui ont participé à la création de la bulle de 2008. L'OPEP réalise ses propres pronostics à partir d'une connaissance de terrain du marché et ses prévisions sont souvent en retrait par rapport à celles des autres Agences. Enfin, le troisième larron qui est l'Energy Information Administration américaine, publie des prévisions qui sont généralement entre celles des deux premières. Un examen des prévisions pour 2010 réalisées mois après mois, montre que cette classification est toujours d'actualité (FIG.). Au mois de Décembre l'IEA a remonté ses prévisions à 1,47 mbl/j (?), l'EIA les a baissées pour tenir compte de la faible demande dans les pays OCDE à 1,1 mbl/j et l'OPEP a conservé les siennes stables à 0,82 mbl/j.

    Previsions-pétrole-2010 

    Mais que pensent les grandes maisons de négoce du pétrole mondial comme Vitol, Glencore, Trafigura, Gunvor ou Mercuria qui commercialisent chaque année 15% du pétrole mondial. Dans l'ensemble elles envisagent une reprise molle (sluggish) de la demande en pétrole en 2010. Au mieux certains voient un certain accroissement au cours du deuxième trimestre 2010. Mais dans l'ensemble ces traders ne rejoignent pas les prévisions de l'IEA qui les ont toujours un peu fait sourire.

    Tout ceci n'empêche pas certains analystes de banques comme Frank Shallenberger de la Landesbank de prédire pour 2010 une demande de pétrole surpassant l'offre d'un million de barils/jour. Que d'âneries prononcées pour maintenir des cours artificiellement élevés.

    A titre personnel, une prévision d'accroissement de la demande de pétrole en 2010 comprise entre 0,4 et 0,8 millions de barils par jour me semblerait plus réaliste.

    LIRE le papier du Financial Times sur ce sujet.

    Le 21 Décembre 2009

  • L’Energy Information Administration ne suit pas son patron dans la réduction des émissions de CO2

    L’Energy Information Administration ne suit pas son patron dans la réduction des émissions de CO2

    L'Energy Information Administration vient de publier un pre-print de son Annual Energy Outlook 2010 dans lequel, comme d'habitude, elle prévoit une croissance continue des consommations d'énergie aux Etats-Unis. Cette année cette progression serait de 0,5% par an en moyenne d'ici à 2035, accompagnée de rejets de CO2 en croissance annuelle de 0,3% (FIG.). Ce genre de travail ne présente qu'un intérêt douteux puisqu'il n'intègre aucune politique d'infléchissement politique majeur dans les choix énergétiques américains d'ici à 2035. Il est en tous les cas en contradiction (flèche) avec l'annonce, déjà prudente, du Président Obama de vouloir réduire les émissions de CO2 américaines à 5 milliards de tonnes en 2020 (LIRE).

    Outlook-2010a

    Ces publications, à contrepied des annonces du Président, ne peuvent être interprétées que comme un outil de faire-valoir de l'effort qui devra être consenti par les U.S.A. pour réduire leurs émissions de GHG.

    CONSULTER ce travail de l'EIA
     

  • Les cours du pétrole vont-ils refléter un jour les fondamentaux du Marché physique?

    Les cours du pétrole vont-ils refléter un jour les fondamentaux du Marché physique?

    La réponse à la question posée dans le titre est évidemment "OUI". Quand les traders décident tous en coeur d'abandonner leurs positions haussières pour jouer à la baisse, durant quelques secondes, quelques heures ou quelques jours selon la rapidité du processus d''inversion, les prix passent par un point d'équilibre satisfaisant. Mais ne vous y leurrez pas, c'est une pure nécessité mathématique! Pour aller du positif au négatif, il faut passer par zéro. La question plus pertinente à poser est donc la suivante: le marché du pétrole amorce-t-il, en ce moment, une phase d'inversion de tendance?

    Il faut reconnaître que 2009, pour ces messieurs de New York ou de Londres aura été une grande année avec un baril à 40 dollars à fin 2008 qui a atteint les 80$ au mois de Novembre, il est certain que les plus values sur les futures et autres options ont dû être copieuses. En ces périodes de fin d'année certains ont sûrement clos leurs positions et engrangé les profits, en attendant 2010. Cette inversion de tendance qui a repoussé le baril vers les 70 dollars hier sur le NYMEX, semble devoir être attribuée à plusieurs autres causes.

    Tout d'abord à la faiblesse de l'euro entravé par ses Nations les plus faibles comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal pour lesquelles l'Euro est une monnaie trop forte. Mais la valorisation de cette monnaie est également trop élevée pour l'ensemble des industriels de la Zone monétaire, y compris pour l'industrie allemande qui voudrait sortir de la crise. Dans ces conditions, le dollar ne peut que s'apprécier et le pétrole perdre de son statut de couverture contre une dévaluation du dollar qui s'éloigne. Qui peut imaginer un Euro fort et conquérant dans une Zone économiquement sinistrée? Même les faucons de la BCE en reviennent.

    Le deuxième paramètre est la faiblesse persistante de la demande en produits pétroliers. Faible demande aux Etats-Unis (LIRE) et dans l'ensemble des pays de l'OCDE (LIRE) assis sur des stocks pléthoriques (LIRE). Cette anémie de la demande est à mettre en perspective avec une offre abondante du cartel de l'OPEP et des productions russes et américaines de brut croissantes.

    Spread-BRENT-WTI

     Enfin, pour expliquer la particulière faiblesse des cours sur le Nymex du WTI, il faut aussi mentionner la quasi saturation des stocks à Cushing, Oklahoma qui sur les six dernières semaines a provoqué l'inversion classique des cours entre WTI et BRENT (FIG.) provoquant un effet retard à la baisse de 4$ par baril sur le Brent. Ce sont ces blocages occasionnels sur un Marché physique trop étroit ont amené l'ARAMCO à abandonner le WTI comme pétrole de référence. Pour suivre le marché du pétrole de façon pertinente aujourd'hui, il faut donc regarder les cours du Brent.

     La guerre d'influence entre traders haussiers et traders baissiers est de toute évidence ouverte. Il est trop tôt pour dire si l'inversion de tendance est réellement amorcée, mais de lourdes chutes des cours dans des hivers déprimés se sont déjà vues, comme en Janvier 2007 où le brut était tombé à 50 dollars le baril ou en Janvier 2009 où il était descendu à 35 dollars le baril. Janvier est un excellent mois pour les huîtres et les oranges, mais pas forcément pour le pétrole.

    Le 10 Décembre 2009.

  • Les pays de l’OCDE ont poursuivi leur mouvement de baisse de consommation en produits pétroliers au mois d’Août

    Les pays de l’OCDE ont poursuivi leur mouvement de baisse de consommation en produits pétroliers au mois d’Août

     La baisse mondiale des consommations en produits pétroliers attendue dans les années à venir et qui accompagnera tout naturellement la lutte contre les émissions de GHG, proviendra dans un premier temps des actions menées contre le gaspillage énergétique engagées dans les pays de l'OCDE. Ces pays devront réduire leurs consommations de pétrole pour compenser et même dépasser l'accroissement des consommations dans les pays NON OCDE. Ces baisses annoncées proviendront de la fermeture des raffineries les moins productives, du développement des biocarburants, de l'abandon progressif du fuel comme moyen de chauffage domestique, des nombreuses mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique dans les transports de toutes sortes et de la lente mais inéluctable substitution des carburants pétroliers par l'électricité dans les véhicules électriques. Le maximum OCDE des consommations cumulées sur 12 mois date de 2005 (FIG.I). Quatre ans déjà!

    Conso-pétrole-OCDE-2005-2009-08 

      L'Energy Information Administration américaine tient à jour les consommations mensuelles moyennes des pays de l'OCDE. Ce suivi, très instructif, montre qu'au mois d'Août de cette année ce sont les consommations des pays européens de l'OCDE qui ont affiché la meilleure performance avec une baisse des consommations de 1,24 millions de barils/jour par rapport à celles du même mois en 2008. L'Allemagne (-0.37), la France (-0.26) et l'Italie (-0.12) faisant la course en tête. Pour l'ensemble des pays OCDE, cette baisse des consommations moyennes de pétrole au mois d'Août ressort à 1,86 millions de barils/jour pour afficher une consommation de 44,4 millions de barils/jour.

     Sur l'ensemble des premiers 8 mois de 2009 la consommation moyenne OCDE ressort à 45,2 millions de barils/jour en baisse de 2,6 millions de barils/jour par rapport à la même période en 2008. Les baisses de consommations du Japon et de l'Europe représentent près de la moitié du résultat (FIG.II).

    Conso-pétrole-OCDE-2009-08
     
      

    ACCEDER au Tableau Excel de l'EIA pour connaître les détails

    Le 9 Décembre 2009
     

  • Profitant de bons prix, l’OPEP produit…et les stocks pétroliers montent

    Profitant de bons prix, l’OPEP produit…et les stocks pétroliers montent

    Malgré la poursuite de la chute de la valeur du dollar contre les autres monnaies (l'USDX est passé en dessous de 75 hier sur l'ICE) les cours du pétrole sont restés sages en dessous des 80 dollars le baril. Le ressort de la corrélation inverse dollar-pétrole s'est fortement distendu. Pour l'instant, le pétrole perd peu à peu de son statut de couverture à la baisse du dollar, mais pour les professionnels de l'OPEP son cours demeure magiquement très rémunérateur. C'est donc le moment de produire, ce dont profitent en particulier les producteurs de l'Afrique de l'Ouest comme l'Angola où les Groupes pétroliers ont énormément investi, ou même le Nigeria qui, si l'on en croit les publications de l'AIE, était en Octobre, à son quatrième moins consécutif d'accroissement des productions. Lentement mais sûrement les productions de pétrole de l'OPEP s'éloignent des quotas décidés en Décembre 2008 (FIG.) pour atteindre 26,5 millions de barils/jour, soit 1,6 million de barils/jour de plus que le quota collectif.

    Prod-OPEP-quotas-2009-10

    Alimentés par une spéculation soutenue des professionnels du pétrole qui ont stocké du pétrole ou des produits raffinés pour les revendre à terme, les faibles coûts de stockage étant inférieurs au profits apportés par les courbes en contango des prix à terme, les stocks physiques officiels (FIG.II) et non officiels flottants de-ci, de-là, se sont accrus, malgré ou à cause d'une consommation en baisse. Les stocks recensés, hors stocks stratégiques, dans les pays OCDE sont 150 millions de barils trop haut. Ils représentent 60 jours de consommations. Quand aux stocks flottants anonymes de produits, ils s'élèveraient à 80 ou 100 millions de barils selon le rapport de l'AIE du mois de Novembre. 

    Une nouvelle intéressante pour les spéculateurs vient de tomber sur Bloomberg: le port de Rotterdam vient d'agrandir sa zone d'ancrage pour accepter 15 tankers de plus, chargés de pétrole et en attente de livraison de leur chargement vendu sur le Marché à terme. Leur nombre total dans le port oscille entre 50 et 60 navires avec des pointes pouvant aller jusqu'à 90. On le voit, stocker du pétrole est un sport très à la mode qui s'apparente, vu de loin, à une demande fictive.

    Stocks-produits-OCDE-2009-10

    On peut donc estimer le stock excédentaire de pétrole et de produits aux environs de 200 millions de barils aujourd'hui après une lente baisse de 24 millions de barils depuis le début du mois d'Octobre aux Etats-Unis.

    Ces informations, couplées à une demande toujours aussi faible dans les pays OCDE, ne sont pas de nature à soutenir un nouveau rallye sérieux sur les cours du pétrole.

    LIRE la nouvelle d'agrandissement du port de Rotterdam sur Bloomberg.

    Le 26 Novembre 2009
     

  • Dans un scénario improbable de consommation débridée, le CERA ne voit aucun risque de pénurie de pétrole jusqu’en 2030

    Dans un scénario improbable de consommation débridée, le CERA ne voit aucun risque de pénurie de pétrole jusqu’en 2030

     Le CERA (Cambridge Energy Research Associates) célèbre bureau d'études sur l'énergie du Massachussetts, vient de publier une actualisation de ses projections de consommations et de ressources de pétrole mondiales pour les décennies à venir. A partir d'une base de données qui recense 24000 champs pétroliers ou gaziers actifs et d'un éventail de 450 champs actuellement en développement (FUD), cet institut de recherches conclut que les capacités de productions estimées à ce jour à 92 millions de barils/jour pour une demande de 84 millions de barils/jour, pourront suivre une éventuelle croissance de la demande jusqu'à 115 millions de barils/jour en 2030 (FIG.I).

    FIG.I : les capacités de production de pétroles pourront suivre une demande de 115 millions de barils/jour en 2030

    CERA-2009-b

    Ce travail estime que 40% des champs exploités sont sur leur phase de déclin avec une vitesse de décroissance médiane de 7.5% et de 6,1% après pondération par les volumes. Cela veut dire que 60% des champs en production actuellement sont sur leur première phase en plateau. Ramenée à l'ensemble des productions, la vitesse de décroissance moyenne est de 4,5%. Cette valeur va aller en augmentant lentement avec le temps, mais l'estimation des ressources ultimes va elle aussi s'accroître au cours du temps, avec les nouvelles découvertes et la progression des techniques d'exploration et de production.
    Le CERA estime les ressources ultimes à 4800 milliards de barils dont 1100 milliards ont déjà été extraites du sous-sol. Il est à remarquer que cette valeur de 4800 milliards de barils est dans la fourchette haute des estimations de Richard Nehring (LIRE).

    Pour le CERA  la part des ressources non conventionnelles (huiles lourdes, sables bitumineux, biocarburants, coal-to liquid, gas-to liquid, gaz liquéfiés) passera de 14% aujourd'hui à 23% en 2030. Par la suite les capacités de production mondiales aborderont un long plateau d'une vingtaine d'années jusqu'en 2050 (FIG.II).

    FIG.II : les capacités de production de combustibles liquides croîtront jusqu'en 2030 puis aborderont un plateau jusqu'en 2050

    CERA-2009

     Cette date de 2050 est très importante puisque c'est la date pour laquelle, si l'on en croit nos climatologues, les émissions de gaz carbonique devront avoir été divisées par trois par rapport à aujourd'hui (ou par deux par rapport à la référence 1990). Il faut donc pour être exhaustif dans ces prévisions, intégrer cette contrainte, ce que le CERA n'a pas fait encore. Peut-on imaginer une consommation de pétrole croissante compte tenu de cette contrainte?

    Le scénario le plus probable est donc une consommation stagnante de pétrole d'ici à 2025 ou 2030 autour des 85 millions de barils/jour, la croissance des consommations de pétrole des pays en développement étant compensée par la décroissance de celles des pays OCDE. Puis jusqu'en 2050 les consommations de pétrole sous la contrainte climatique aborderont une phase de décroissance rapide. Un tel scénario où finalement, après 2050, les ressources non conventionnelles représenteraient au moins la moitié des consommations totales qui se situeraient autour de 40 à 50 millions de barils/an, conduirait à une satisfaction des besoins en ressources énergétiques liquides conventionnelles largement au-delà de la fin de ce siècle.

    Il va falloir un jour que les prévisionnistes de tous poils intègrent la contrainte climatique. Ne perdons pas espoir, cela va arriver.

    LIRE un résumé des nouvelles prévisions du CERA.

    Le 24 Novembre 2009