Catégorie : énergie fossile

  • L’EIA pronostique une étonnante reprise des consommations mondiales de pétrole en 2010

    L’EIA pronostique une étonnante reprise des consommations mondiales de pétrole en 2010

     Depuis deux mois consécutifs l'Energy Information Administration, dans son Short-Term Energy Outlook publié mensuellement, revoit à la hausse les pronostics de reprise des consommations mondiales de pétrole en 2010 (FIG.I) qui avec un accroissement de 1,5%, atteindrait 85,4 millions de barils/jour.

    Conso-pétrole-monde-eia-P2010

     Cette publication du mois de Novembre pronostique une reprise de la demande en produits pétroliers des pays NON-OCDE de 1,14 millions de barils/jour dont 0,45 millions pour la Chine (+5.5%), ce qui constitue une valeur haute des accroissements prévisibles pour ce pays. Mais de façon assez étonnante, dans le climat de préparation de la réunion de Copenhague, l'EIA prévoit également un accroissement des consommations des pays OCDE de 0,12 millions de barils/jour dont 0.30 millions pour les seuls Etats-Unis (FIG.II) dont les consommations repasseraient ainsi au dessus des 19 millions de barils/jour.

    Conso-pétrole-monde-eia-b-P2010

     Ces chiffres pour les pays OCDE et plus particulièrement pour les Etats-Unis sont assez déroutants, dans un contexte de valorisation forte des cours du pétrole, de volonté politique de diminution des consommations moyennes en carburants des gammes automobiles et de la montée en production des biocarburants.

     Il y a chez les Agences de prévisions de tous poils une tradition à la hausse des consommations de  pétrole dont elles ont du mal à se dépouiller. Il est certain que de tels chiffres, couplés à la faiblesse du Dollar Obama, vont conforter la spéculation à poursuivre la pression à la hausse sur les cours du pétrole et donc à la baisse mécanique des consommations américaines. A moins que nombreux des opérateurs aient cessé de croire en ces pronostics de peu de valeur, continuellement revus et corrigés.

    VOIR les chiffres du Short-Term Energy Outlook du mois de Novembre.

    Le 12 Novembre 2009

  • Siemens prend commande de quatre gazéifieurs de 500MW pour une future centrale IGCC dans l’Illinois

    Siemens prend commande de quatre gazéifieurs de 500MW pour une future centrale IGCC dans l’Illinois

    Gazéfieur-Siemens-500MW-40bars Siemens Energy vient de recevoir une commande, de la part de l'américain Tenaska, pour 4 gazéifieurs de 500MW qui seront alimentés au charbon. Ces unités (FIG.) qui peuvent engloutir quotidiennement 2000 tonnes de poudre de charbon chacune seront destinées, entre autres, à alimenter en syngas (CO + H2) une centrale électrique de type IGCC (Integrated Gas Combined Cycle) pour le Teylorville Energy Center situé dans l'Illinois. Cette unité qui devrait produire 700 MW de puissance électrique, devrait être équipée d'une unité de captage et de séquestration (CCS) destinée à piéger au moins 50% du CO2 produit lors de la formation du syngas et de sa conversion en mélange CO2 + H2. Ce taux de captage amènerait le niveau de rejets de CO2 vers celui d'une centrale au gaz naturel. Elle devrait être opérationnelle en 2014. Mais il n'est pas dit qui sera en charge de la réalisation de la partie CCS qui pourtant est la moins bien maîtrisée du process à ce jour. 

    Le projet devrait bénéficier d'une garantie de prêt de la part du DOE américain à hauteur de plus de 2,5 milliards de dollars.

    LIRE le communiqué de Siemens et DECOUVRIR que pour un industriel allemand un gazéifieur de charbon est un équipement "environnemental".

    Le 10 Novembre 2009.

  • Les cours du pétrole dopés par la FED et douchés par la demande

    Les cours du pétrole dopés par la FED et douchés par la demande

     Les cours du pétrole à New York sont tirés à hu et à dia. D'un côté la spéculation qui emprunte du dollar en monnaie de singe, à des taux quasi nuls, joue à bon compte au casino des produits pétroliers. Il faut avouer que depuis les 35$/baril du printemps certains traders ont bien gagné leur faramineux bonus. Pour les encourager, la FED vient de leur signaler que les taux allaient demeurer toujours aussi faibles pendant quelques mois encore, tournée générale gratuite pour une assemblée d'ivrognes. Les bateleurs de la spéculation ne rechignent devant aucune compromission pour faire monter encore les cours. N'a-t-on pas lu avec étonnement les déclarations du célèbre Jeffrey Currie de Goldman Sachs, affirmer sans vergogne que ce n'est pas la faiblesse du dollar qui fait monter les cours du brut. C'est l'inverse, c'est la montée des cours du brut qui affaiblit le dollar. Il faut oser le dire! Tout cela pour annoncer un 85$/baril à la fin de l'année et un 95$/baril d'ici à un an. La fête continue! Mais il est bien certain que toute cette gouaille repose sur de bien fragiles bases. La demande n'est pas là. L'effet des prix des carburants aux Etats-Unis bride la consommation. Certains achètent même des voitures diesel allemandes, c'est vous dire! Et puis il y a eu la gifle de l'Arabie Saoudite qui ne veut plus indexer son pétrole sur les cours du WTI. L'Aramco va utiliser l'Argus Sour Crude Index (ASCI), indice spot de pétroles du golfe du Mexique, pour indexer ses prix. Le symbole de défiance vis à vis de la spéculation newyorkaise est très fort. Alors le Marché est nerveux, à la moindre mauvaise nouvelle le WTI plonge. Hier par exemple sur l'annonce d'un taux de chômage américain au dessus de 10% le WTI a perdu 3$/baril en quelques heures (FIG.). Pour accrocher le brut à 80$/baril il va falloir que Jeffrey Currie raconte beaucoup de salades.

    Cours-2009-11-6

    LIRE les propos rapportés de Currie sur Bloomberg.

    Le 7 Novembre 2009

  • Le chinois CNPC démarre la construction de la tête de pont du pipe-line birman

    Le chinois CNPC démarre la construction de la tête de pont du pipe-line birman

    La Chine sera appelée à importer de plus en plus de pétrole dans les décennies à venir, en raison de la montée en puissance de ses consommations mais aussi en raison d'une baisse prévisible de ses productions. Selon PFC Energy ses importations devraient passer de 4 millions de barils/jour en 2008 à 10 millions de barils/jour en 2020 en extrapolant les conditions politiques, économiques et environnementales actuelles. La Chine importe plus des trois quarts de son pétrole par mer, via le Détroit de Malacca, haut lieu de piraterie, qui sépare la presqu'île thaïlandaise et Singapour de l'île de Sumatra (FIG.). Une faible partie des importations chinoises de brut (300 mille barils/jour) provient du pipe en provenance du Kazakhstan et un pipe en provenance de Russie (300 mille barils/jour) est en cours de construction pour être opérationnel en 2010.

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    A moyen terme, la Chine envisage de by-passer une partie du flux traversant le Détroit de Malacca en construisant un pipe-line traversant la Birmanie et permettant d'alimenter en pétrole les provinces du Yunnan (Kunming) et du Sichuan (Chongqing). C'est le pétrolier CNPC qui est en charge de ce projet et qui vient de démarrer, dans le Golfe du Bengale, la construction de la tête de pont de ce nouveau pipe qui sera long de 771 km et qui pourra acheminer 240 mille barils par jour de pétrole dans un premier temps. Par la suite ce lien pourrait être doublé par un gazoduc.

    Nous attendons toujours les réactions indignées des organismes de Défense des Libertés et des Droits de l'Homme, condamnant la collusion entre un Régime Communiste et une Dictature Militaire, cocktail somme-toute tout en nuances. Mais c'est vrai, le silence s'explique, Total ne semble pas être dans le projet.

    Le 3 Novembre 2009

  • Faut-il encore croire aux prévisions de tous poils dans le domaine de l’énergie?

    Faut-il encore croire aux prévisions de tous poils dans le domaine de l’énergie?

    Nostradamus s'il revenait par je ne sais quel phénomène de balancier dans l'espace-temps, serait étonné de la pléthore de collègues qu'il devrait saluer et des formidables moyens informatiques mis à leur disposition pour calculer le futur. En effet il est une vieille croyance préhistorique, celle des prévisions qui est toujours d'actualité. Prévisions économiques bien sûr, démographiques, énergétiques ou climatiques, toutes les plus apocalyptiques les unes que les autres. Vous ne devenez célèbre qu'en prévoyant le malheur, le bonheur est réservé aux cartomanciennes de quartier. Avant c'était la mort du voisin ou du seigneur local, maintenant c'est celle de populations entières trop proches de la Mer et de ses moussons ou des Tropiques et de ses ouragans. La taille des catastrophes annoncées a évolué avec le nombre de térabits nécessaires à réaliser le papier du jour. L'outil mathématique n'est pas en cause bien sûr. Il extrapole, il infléchit, il équilibre les contraintes en fonction des données qu'on lui a confié. L'essentiel réside donc dans les données d'entrée, leur pertinence, leur pérennité, la réalité des relations. C'est là qu'est le talon d'Achille du prévisionniste de la grande Institution Internationale: il sait calculer, mais sait-il rêver? Possède-t-il la connaissance de ce qui va changer dans les technologies et le comportement de ses contemporains ou de leurs descendants? Garbage in, garbage out!

    CERA-previsions-2009-2014 

    Il a été montré ici (LIRE) bien des fois, combien un retour en arrière sur des prévisions oubliées et depuis remplacées par de nouvelles pouvait être destructeur pour de grandes officines peuplées de doctes savants. Il y a peu, l'exercice a été conduit pour le CERA en comparant ses prévisions de consommations de pétrole à un an de distance (FIG.I). Un an, c'est proche me direz-vous? Mais par les temps qui courent les divergences notées constituent une terrible leçon d'humilité. Toute prévision nouvelle devrait, en introduction, contenir un chapitre d'autocritique essayant d'expliquer pourquoi la prévision précédente s'est révélée erronée. Ce serait un gage évident de qualité, même si cela poserait quelques problèmes pour facturer la prestation à son client.

    La complexité des moyens employés, le nombre de paramètres et d'interactions font qu'une critique des choix réalisés par le prévisionniste est difficilement possible par le non spécialiste. Alors le lecteur peut se faire une idée de la probable occurrence de la prévision en comparant plusieurs travaux et en vérifiant s'ils sont globalement en accord ou en désaccord. Mais même la proximité des conclusions de plusieurs travaux n'est pas une preuve de pertinence. Un exemple cuisant est la croyance unanime dans la croissance des consommations de pétrole dans le monde. Il y a deux ans de cela, ce n'est pas très loin pourtant, toutes les officines de prévisions annonçaient des consommations croissantes de pétrole dans le monde L'Agence Internationale de l'Energie en première ligne, portait le drapeau, pour annoncer chaque année des consommations croissantes, le tout à la deuxième décimale près, participant ainsi à l'instauration du climat de pénurie imminente annoncée par les tristes adeptes du peak-oil, caution évidente de la spéculation sur les commodities qui balaya l'économie mondiale en 2008. C'était pour motiver l'OPEP à produire plus.

    AIE-prévisions-2007-2012

     Avec un peu plus de deux ans de recul sur les prévisions de l'AIE publiées dans son Medium Term Oil Market Report de Juillet 2007 il est possible de comparer ses prévisions de consommations de pétrole avec ce qui s'est réalisé depuis (FIG.II). Cette institution prévoyait une croissance continue des consommations de pétrole dans le monde, y compris dans les pays de l'OCDE où le gaspillage sévissait. Que peut-on constater aujourd'hui? Un peu plus de 5 millions de barils/jour d'erreur sur la valeur probable de 2009 et probablement 6 millions en 2010. Voila qui est sans appel. De plus l'erreur provient presque exclusivement des pays OCDE que l'AIE représente (courbes du bas). Un comble! Mais l'AIE pouvait-elle prédire la formidable spéculation sur le pétrole qu'elle a elle même engendré par ses prévisions farfelues et la crise économique qui en découlerait? Un délit de prévisions erronées en bande organisée serait-il à inventer?

    Alors que demander à ces Agences pour que cesse leur délire prévisionniste? Je pense que leur principale obligation serait celle de la cohérence des prévisions.

    Peut-on prévoir à la fois un accroissement des consommations de pétrole des pays riches de l'OCDE dans les décennies à venir et la baisse de leur population active au sein d'une population urbanisée et vieillissante.

    Peut-on prévoir un accroissement des consommations mondiales de pétroles dans la décennie à venir en sachant qu'elles représentent près de 38% des émissions de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles? Et cela, tout en faisant campagne pour une division par trois des émissions de CO2 dans le monde et en sachant qu'il faudra pour lancer le vaste mouvement mondial de réduction que les pays riches donnent l'exemple, même si pour l'instant ils renâclent à le faire.

    On ne peut pas prédire une chose et son contraire. Les pays riches vont devoir réduire par trois au moins leur consommation de pétrole dans les décennies à venir. Les pays OCDE vont devoir se contenter d'une quinzaine de millions de barils/jour de pétrole à l'horizon 2040. Soyez certains que les bureaux d'études des constructeurs automobiles y travaillent activement. Les réglementations de plus en plus drastiques les obligeront à présenter des véhicules de plus en plus sobres en carburants, de plus en plus légers et de plus en plus électrifiés. Les contraintes sur la possession d'un véhicule orienteront les populations de plus en plus urbaines vers les transports en commun. Alors messieurs les prévisionnistes rêvez un peu et débrouillez-vous avec vos données d'entrée pour obtenir le résultat attendu! La réputation de vos officines en dépend.

    Le 2 Novembre 2009

  • Etats-Unis : les consommations de pétrole confirment l’adaptation des acteurs à la nouvelle donne économique

    Etats-Unis : les consommations de pétrole confirment l’adaptation des acteurs à la nouvelle donne économique

    Les consommations de produits pétroliers aux Etats-Unis durant le mois d'Août, publiées par l'EIA, confirment clairement le processus d'adaptation en cours des acteurs économiques à la nouvelle donne économique et environnementale, par une baisse importante de leurs dépenses énergétiques. Les chiffres montrent, même en l'absence provisoire de contrainte climatique formelle, que ces consommations ne reviendront plus aux niveaux d'avant crise. Les consommations mensuelles moyennes d'essence, hors éthanol, sont restées sensiblement étales durant les trois mois d'été et proches du niveau de ceux de l'année précédente (FIG.I), alors que les prix du gallon qui avaient dépassé les 4$ il y a un an de cela, étaient beaucoup plus dissuasifs. Le faible accroissement de consommation d'essence de 2% sur les trois mois, par rapport à la même période 2008, a sensiblement été assuré par des productions d'éthanol supplémentaires.

    Conso-essence-USA-2007-2009-8 

    Mais cette stabilité des consommations d'essence qui représentent 50% des consommations de pétrole américaines n'est pas retrouvée pour les autres produits pétroliers qui constituent l'autre moitié. Au contraire ceux-ci affichent une baisse des consommations toujours maintenue. Le transport aérien qui a procédé à de rigoureuses adaptations, voit ses consommations de kérosène baisser de 10% par rapport à l'année précédente, le transport routier de fret et autres utilisateurs de gasoil et de fuel affichent une baisse des consommations de 8%, les consommations de gaz liquéfiés et autres produits pétroliers affichent une baisse de 5%. Au total ces consommations autres que l'essence, autour de 9,5 millions de barils/jour, affichent un recul de 7% au mois d'août (FIG.II), confirmant ainsi les résultats des mois précédents.

     Conso-non-essence-USA-2007-2009-8

    Ces chiffres mettent en évidence le processus en cours, partout dans le monde, d'adaptation des économies à la nouvelle donne énergétique. Les acteurs économiques ont compris qu'il fallait impérativement désensibiliser leur activité aux fluctuations de prix de l'énergie, le processus est en marche, y compris aux Etats-Unis qui voient l'activité de leurs raffineries se réduire de 3 à 4% par an sur un marché encombré de stocks spéculatifs pléthoriques. 

    La spéculation sur les produits pétroliers qui évoque une reprise imminente de l'économie accompagnée de consommations flamboyantes de pétrole, raconte des Fables pour les gogos.

    Remarque: les demandes américaines hebdomadaires en produits pétroliers publiées par l'EIA quand on les compare aux demandes mensuelles publiées et validées deux mois après, apparaissent bien souvent comme totalement farfelues (FIG.III). Par exemple, la croissance de consommations estimée au mois d'Août par les valeurs hebdomadaires, disparaît subitement dans les chiffres mensuels. Ce sont ces publications hebdomadaires cependant qui peuvent entraîner des variations de cours des produits pétroliers lors de leur parution, généralement le Mercredi.

    Conso-produits-2009-10

    Le 31 Octobre 2009
     
     
     

  • Encore plus fous que les cours du pétrole: ceux de l’essence à New York

    Encore plus fous que les cours du pétrole: ceux de l’essence à New York

     Il est bien souvent souligné ici combien l'établissement des cours du pétrole ressortaient d'une alchimie complexe dans laquelle les fondamentaux du Marché physique, régis par l'offre, la demande et les stocks, n'avaient que peu d'impact. Mais il est un marché aux Etats-Unis et donc dans le monde, encore plus imprévisible: c'est celui de l'essence. En effet un paramètre spéculatif supplémentaire vient pimenter ce marché plus étroit que celui du pétrole, c'est le comportement présagé des grands raffineurs. Les résultats trimestriels des Compagnies Pétrolières en cours de publication montrent qu'elles ont énormément souffert de la conjoncture du raffinage durant ce troisième trimestre en raison de la faiblesse persistante de la demande en carburants et de la faiblesse des marges de raffinage, en particulier des marges sur l'essence (FIG.).

    Cours-USA-récents-essence-2009-10

     Alors que les cours du gasoil suivent sagement les cours du Brent à Londres avec un spread de 4 à 10 dollars par baril, dans le cas de l'essence les choses sont beaucoup plus sportives. A quelques semaines d'intervalles peuvent se succéder de fortes anticipations de pénuries pour un raffinage supposé en sous production, poussant le spread au dessus de 15 dollars le baril, suivies par des constatations de stocks pléthoriques ramenant le spread vers des valeurs proches de zéro, comme à la fin du mois de Septembre. Ces variations spéculatives amplifient celles du pétrole à la hausse et se répercutent sur les prix à la pompe.

     Les raffineurs américains qui avaient dû jouer l'arrivée d'un ouragan dans le Golfe du Mexique et qui leur a fait faux bond, constatant la faiblesse structurelle de la demande, ne cachent pas qu'ils vont réduire leurs volumes de production pour essayer de rétablir leurs marges. Il n'est donc pas impossible de revoir les prix moyens de l'essence aux Etats-Unis, repasser rapidement au dessus des 3 dollars le gallon, seuil psychologique qui détermine les comportements d'achats vers des modèles plus économes en carburants. Les ventes de 4X4 avaient fortement chuté aux USA dès le printemps 2008, bien avant la crise, lors du passage de ce seuil des 3 dollars/gallon par l'essence (LIRE). Ce prix est d'ailleurs déjà franchi sur la Côte Ouest.

    Prix-pompe-essence-US-2007-2009

     Anticiper une augmentation des consommations de carburants aux Etats-Unis, sur la base d'une timide reprise économique, semble être une erreur profonde de compréhension des comportements des consommateurs américains. 

    Le 30 Octobre 2009
     

  • L’accroissement des consommations de pétrole de la Chine ne devrait pas à court terme bouleverser le marché du pétrole

    L’accroissement des consommations de pétrole de la Chine ne devrait pas à court terme bouleverser le marché du pétrole

    Quand j'ai l'outrecuidance d'affirmer qu'à court terme ce ne sont pas les augmentations de consommation de pétrole de la Chine qui vont révolutionner le paysage pétrolier mondial, il se trouve toujours un lecteur attentif et courtois, pour relever le caractère loufoque de cette proposition et me le faire savoir. La Chine a consommé en 2008 dans les 7,85 millions de barils de pétrole par jour, nous informe l'EIA, soit un peu moins de 10% de la consommation mondiale. Cette année la meilleure prévision table sur une consommation de 8,17 millions de barils/jour ce qui représentera 9,8% des près de 84 millions de barils consommés en 2009 dans le monde. Prévoir quelle va être la croissance de la consommation de pétrole de la Chine dans les années à venir semble être un exercice bien complexe. Alors, le mieux est de se référer à une source d'information pétrolière chinoise qui a des chances de mieux connaître le contexte que n'importe quelle officine de prévision. Au mois de Mai de cette année l'Agence Reuters a reporté des prévisions du pétrolier chinois Sinopec qui, se basant sur une consommation en 2008 de 380 millions de tonnes de pétrole, prévoyait pour 2020 une consommation comprise entre 570 et 620 millions de tonnes (FIG.). Partant de la valeur maxi de cette fourchette cela conduit à une croissance moyenne annuelle de 4,2%. Une prévision plus proche et donc plus fiable, à l'horizon 2015 ressort pour Sinopec entre 500 et 530 millions de barils (FIG.), ce qui conduit à une croissance annuelle pour la fourchette haute de 5%.

    Oil-demand-2008-2020 

    La croissance des consommations annuelles chinoises de pétrole devrait donc se situer entre 400 mille et 500 mille barils par jour d'ici à 2015 soit entre 0,5% et 0,6% de la consommation mondiale annuelle. Par exemple, à ce jour, l'EIA prévoit entre 2009 et 2010 une croissance de consommation chinoise de 370 mille barils/jour. A l'horizon 2015 la consommation chinoise de pétrole devrait atteindre 11 millions de barils/jour et se diriger vers 13 millions de barils par jour vers les 2020. Ce chiffre est en accord avec les prévisions de PFC Energy qui voit un peu plus de 12 millions de barils/jour consommés par la Chine en 2020 (FIG.II) avec une croissance déterminée par les transports, la chimie et la production de bitume pour construire le réseau routier de cet immense pays.

    Oil-demand-1990-2030

    En raison d'une baisse programmée des productions autochtones, les importations de pétrole chinoises devraient passer de 4 millions de baril/jour en 2008 à près de 11 millions en 2020. Mais entre temps il est hautement probable que les consommations des pays OCDE auront fortement baissé pour assurer une consommation de pétrole mondiale quasi-stable entre 85 et 90 millions de barils/jour. Une baisse des consommations de pétrole des pays OCDE de 2,5% par an conduira à maintenir les consommations mondiales aux alentours de 85 millions de barils par jour pendant 7 ou 8 ans. Cette baisse sera en phase avec les objectifs de réduction des émissions de GHG (FIG.III), en particulier dans les transports.

    Conso_Mondiale_2009-2020

    Faire des prévisions au delà de 2020 semble bien hypothétique. En effet, d'ici là, la contrainte environnementale aura fortement perturbé la marche des économies dans le monde. En particulier on peut se poser des questions sur les prévisions de croissance de la consommation de charbon chinoise qui, si l'on en croit PFC, augmenteraient de 60 à 70% entre 2010 et 2020 et de 100% entre 2010 et 2030. Extrapoler pour la Chine, à 10 ou 20 ans d'ici, les tendances actuelles conduit à des absurdités environnementales. Il est évident que cette tendance n'est pas soutenable et qu'il faudra bien trouver de gré ou de force, des alternatives énergétiques et un compromis de croissance chinoise et mondiale.

    Le développement des véhicules électriques et des centrales électronucléaires en Chine sont une partie de la solution à trouver. Mais il faudra aussi faire appel massivement au gaz naturel et marginalement aux énergies renouvelables.

    Le 26 Octobre 2009.

  • Effondrement de l’industrie automobile nipponne.

    Effondrement de l’industrie automobile nipponne.

    Images L’industrie automobile nipponne décroche fortement : – 41 % en janvier dont – 59 % à l’exportation.
    Pour les USA, la chute atteint 76 %, pour l’Europe, elle est plus mesurée à – 63 % et pour l’ Asie, les chiffres sont à peine meilleurs à – 55 %.
    On n’attend pas de chiffres meilleurs avant mai.
    L’ajustement, apparemment s’est fait, les stocks ne sont pas trop importants.
    On peut s’interroger, dans ce contexte là, sur l’avenir des implants britanniques, par exemple.
    Ils ont déjà, dans leur situation de soumission, subi des réductions de productions encore plus importantes.

    En effet, les chaines de production ne sont plus rentable en deçà d’une certaine charge de travail. Il semble logique donc, de sacrifier certaines usines, au profit d’autres.
    Les usines britanniques servaient surtout à la réexportation dans l’union européenne.
    On peut penser que, au vu des réductions de capacités et surtout si la crise perdure après mai 2009, qu’il sera logique de fermer purement et simplement certains sites.
    Simples bases de réexportations, les usines britanniques, comme les implants US, pourraient voir leur avenir très compromis.

    D’une manière générale, la politique industrielle devra être largement revue. Les implantations sans débouchés réels dans le pays où ils sont implantés, n’ont pas d’avenir.
    D’ailleurs, devant une telle rétractation du commerce internationale, Lamy pourrait prendre les clefs de l’OMC, fermer soigneusement et rentrer chez lui.

    Vendredi 27 Février 2009

  • Norvége : nouvelles 2008

    Norvége : nouvelles 2008

    Baril_petrole Les nouvelles en provenance de Norvège confirment la tendance générale antérieure.
    La production de pétrole continue sa décroissance, quoique à un rythme légèrement moins élevé : 2.1 millions de barils/jour soir – 4.5 % par rapport à 2007. A son apogée, la production norvégienne (2001) atteignait 3.1 millions de barils.
    La production de gaz augmente encore de 10.8 % à 99 milliards de mètres cubes, le maximum sera sans doute atteint à 110 milliards.
    Les vraies grosses découvertes concernent la mer de Barentz, plus lointaine, moins explorée.
    Les "bonnes nouvelles" annoncées restent ridicules : 15.7 millions de barils (8 jours de production).

    On espère, avec la foi du charbonnier  pétrolier, un quasi plateau à partir de 2011-2012, alors que la marge d’erreur, les projections 2007, puis 2008 montre une continuité certaine dans la vitesse de chute.
    Là aussi, la donne est inchangée ; des investissements, de plus en plus lourds, vont servir à mettre en production des champs et des réserves de plus en plus petits.
    Et il y aura de moins en moins de résultats.
    La production gazière, va un temps suppléer à la production pétrolière.
    Mais, le déclin de l’autre partie de la mer du Nord, la britannique, s’accélérant, au niveau pétrolier ET gazier, l’Europe voit disparaitre un producteur proche et fiable.
    De toute façon, en matière gazière, la part norvégienne ne peut être que marginale. La consommation européenne est en effet trop forte.

    Samedi 21 Février 2009