Catégorie : énergie fossile

  • Septembre 2016: l’économie de la France a profité d’une moindre facture énergétique

    Septembre 2016: l’économie de la France a profité d’une moindre facture énergétique

    Notre pays, à l’exception de quelques barils de pétrole, de quelques mètre-cube de gaz de houille et de quelques stères de bois,  importe la quasi totalité de ses ressources énergétiques fossiles. Le gisement du gaz de Lacq, l’une des pépites de l’après seconde guerre pour notre pays, est maintenant épuisé et nos fins élus, intoxiqués par un obtus écologisme de pacotille électoraliste, ont tout règlementé pour éviter d’avoir à revivre un tel moment d’espoir en verrouillant toute possibilité d’exploration et de production d’éventuels nouveaux gisements gaziers et pétroliers enfouis dans notre sol.

    Quoiqu’il en soit, les ressources énergétiques que nous ne trouvons plus chez nous, nos industriels les importent à grand frais et les valorisent, ce qui permet à la France d’être encore exportatrice nette d’électricité au sein du réseau ouest-européen interconnecté.

    Au mois de Septembre 2016, nous informent les Douanes, la facture énergétique définie par le panel ci-joint (TAB.I) s’est élevée, sur les douze derniers mois, à 35 milliards d’euros. Ceci représente une réduction de la facture de 9,6 milliards d’euros par rapport à la même période de l’année précédente.

    Malgré ces bonnes nouvelles pour l’économie de la France, il est à noter la nette dégradation, de 552 millions d’euros, du solde exportateur d’électricité  par rapport à celui de l’année précédente. Décidément, la France de l’énergie n’est plus en pleine forme malgré les promesses enivrées de ceux qui nous dirigent.

    Pas assez d’éoliennes, pas assez de modules photovoltaïques vous diront les bien-pensants.

    Le 8 Novembre 2016

     

     

  • Est-il raisonnable de pronostiquer un plafonnement des consommations mondiales de produits pétroliers dans la décennie à venir ?

    Le monde voit sa population croitre, surtout en Afrique, et son économie progresser, surtout en Asie. Si le paramètre population, concernant les pays les plus pauvres, n’agira que marginalement sur les consommations de produits pétroliers, aux phénomènes d’émigration près qui accroitront le bien-être et le nombre des habitants des pays les plus riches, par contre, le niveau de vie des populations asiatiques, de par sa progression, va continuer, dans la décennie à venir, à faire croitre les consommations de produits pétroliers. Les faibles niveaux de prix du baril, qui devraient se poursuivre jusqu’aux années 2020, sont également de nature à encourager cette consommation croissante.

    Selon l’EIA les consommations en produits pétroliers des pays asiatiques (hors Japon) non membres de l’OCDE sont de l’ordre de 24 millions de barils par jour, dont près de 12 millions pour la seule Chine. Si nous estimons une croissance modeste moyenne à venir des économies de cette région de 5% par an, ceci conduit à des croissances de consommations annuelles en produits pétroliers de l’ordre de 1 million de barils par jour (FIG).

    Pour que la consommation mondiale se mette à plafonner, il faudrait que le reste du monde hors Asie voit ses consommations en produits pétroliers se réduire d’autant c’est à dire de près de 1,5% par an ou pour les seuls pays de l’OCDE les plus riches de la planète, une réduction de plus de 2% par an. Ce sont des hypothèses de crise économique et non de maîtrise des consommations.

    En conclusion, il apparaît à ce jour que, durant la décennie à venir, en raisons des efforts globaux apportés à la maîtrise de l’efficacité énergétique des processus, il semble possible que nous assistions à un tassement des accroissements annuels des consommations mondiales de produits pétroliers. Une stagnation ou une régression de ces consommations supposerait la formation d’une crise économique grave et durable.

    Quant-à l’impact de la traction électrique des véhicules routiers, il faudra tout d’abord rendre accessible leur prix de vente au plus grand nombre et disposer de la puissance électrique à des prix raisonnables pour les alimenter.  Brûler, à la mode germanique, du lignite ou du charbon pour cela me semblerait incongru.

    Le 7 Novembre 2016

  • Un problème de traduction qui occupe un volume autour des 20 millions de barils par jour

    Les publications regardant l’industrie pétrolière mondiale sont généralement publiées en Anglais par l’EIA américaine ou l’IEA, la très parisienne Agence Internationale de l’Energie, organisme  de l’OCDE. Les données concernant des produits aux densités variables selon leur ordre de sortie des colonnes de distillation sont publiées en volumes, dans l’unité datant de Rockfeller, qu’est le baril américain (42 gallons et proche des 159 litres) commercialement majoré de 5% par rapport au baril anglais. Reconnaissons la maladresse de ce choix qui, pour une masse de pétrole brut donnée, fait croître la mesure tout au long d’un processus complexe de raffinage destiné, pour une large part, à obtenir des produits légers.

    La traduction en Français de ces statistiques est presque toujours réalisée de façon inappropriée et au mieux approximative.

    Je voudrais rappeler ici qu’en raison des lieux de comptage dans le flux de production, il vaut mieux traduire:

    crude oil : par pétrole ou pétrole brut et dont les volumes sont mesurés en sortie des cuves et autres navires de stockage intermédiaires, proches des lieux de forage.

    – oil: par « produits pétroliers » dont les volumes sont mesurés en sortie des raffineries et contiennent divers additifs comme les biocarburants

    La définition de « oil » par l’Agence Internationale de l’Energie va jusqu’aux graisses de paraffines et même au coke de pétrole:

    « Oil includes crude oil, condensates, natural gas liquids, refinery feedstocks and additives, other hydrocarbons (including emulsified oils, synthetic crude oil, mineral oils extracted from bituminous minerals such as oil shale, bituminous sand and oils from CTL and GTL) and petroleum products (refinery gas, ethane, LPG, aviation gasoline, motor gasoline, jet fuels, kerosene, gas/diesel oil, heavy fuel oil, naphtha, white spirit, lubricants, bitumen, paraffin waxes and petroleum coke). »

    Quant à l’EIA américaine elle insiste sur l’état « liquide » des produits concernés

    Oil:  A mixture of hydrocarbons usually existing in the liquid state in natural underground pools or reservoirs. Gas is often found in association with oil. Also see Petroleum. A broadly defined class of liquid hydrocarbon mixtures. Included are crude oil, lease condensate, unfinished oils, refined products obtained from the processing of crude oil, and natural gas plant liquids. Note: Volumes of finished petroleum products include non hydrocarbon compounds, such as additives and detergents, after they have been blended into the products.

    Bien souvent, quand les organismes français de vulgarisation parlent de pétrole, ils publient des données concernant les produits pétroliers, mesurées en sortie de raffineries et dont la part en biocarburants et autres produits de synthèse est appelée à croitre. Ne vous étonnez pas si ces sujets sont parfois hermétiques à toute saine compréhension.

    Le 14 Octobre 2016

  • IEA: des prévisions approximatives de consommations mondiales de produits pétroliers

    Les cours d’écoles ou d’Université vous apprennent que si vous voulez publier des prévisions plus ou moins incertaines ou folkloriques, tout en conservant une certaine crédibilité, il faut souvent les actualiser afin que les modifications apportées à chaque publication semblent mineures. C’est ce que fait l’IEA qui publie et modifie tous les mois ses prévisions mondiales, à l’horizon d’un an, des consommations de produits pétroliers dans le monde. Ces chiffres sont largement repris par diverses publications dans le monde et elles influent ainsi, à la marge,  sur le halo qui entoure les marchés du pétrole et de ses dérivés.

    J’ai repris ces estimations réalisées depuis Juillet 2015 et portant sur les flux moyens de consommations mondiales de produits pétroliers au cours du troisième trimestre 2016 (FIG.)

    En Juillet 2015 l’IEA prévoyait pour ce T3 2016, des consommations moyennes inférieures à 95,6 Millions de barils par jour, en ce mois d’Août 2016, en plein trimestre, après de nombreuses actualisations l’estimation de consommation ressort très proche des 97 millions de barils par jour. A posteriori il est possible de se poser des questions sur la pertinence des prévisions réalisées un an plus tôt et de leur impact sur les prix.

    Cette sous-estimation des volumes consommés de produits pétroliers dans le monde, participe à la faiblesse des cours, alors que ces volumes n’ont cessé de croitre, année après année, en raison de la croissance démographique et économique du monde, en particulier en Asie. L’Arabie Saoudite a révélé d’excellents volumes livrés durant le mois de Juin.

    C’est le monde des transports (terre, air, mer) des hommes et des marchandises, lié aux échanges, qui tire en particulier cette demande soutenue en carburants. Cette tendance devrait se poursuivre durant les années à venir.

    Le 21 Août 2016

     

  • Un concept encore à la mode: les réserves énergétiques fossiles « imbrûlables »

    Poussant la peur du réchauffement climatique observé aux limites de leur logique, les anglo-saxons Mc Glade & Ekins avaient publié en 2015 un papier dans Nature qui préconisait qu’une limitation du-dit réchauffement aux fameux 2°C officiels, impliquerait que les émissions cumulées de CO2  devraient être limitées à 1100 milliards de tonnes environ. Cette limitation à respecter d’ici à 2050 demanderait selon ces auteurs, compte tenu des émissions actuelles, de laisser dans le sol un tiers des réserves de pétrole,  la moitié des réserves de gaz et 80% des réserves de charbon. Ce papier, d’un grand pessimisme, est depuis, largement repris, sans barguigner, par de nombreux universitaires.

     

    Je voudrais, cependant, sans pour cela invoquer les doutes raisonnables sur le caractère purement anthropique du réchauffement observé depuis 1914, sur la précision de sa mesure altérée par l’urbanisation autour de certains lieux de mesure et sur l’imprécision des simulations réalisées, encore et toujours revues et corrigées, rappeler que ce n’est pas la quantité cumulée de CO2 relargué qui est le paramètre pertinent, mais que ce sont les flux annuels de CO2 relargués qui sont aujourd’hui trop abondants. Notre atmosphère s’enrichit de nos jours de l’ordre de 17 milliards de tonnes de CO2 par an (soit 2,2 ppm en volume mesurés en moyenne à Mauna Loa) parce que les rejets anthropiques, de l’ordre de 40 milliards de tonnes de CO2 par an, sont largement supérieurs aux 23 milliards de tonnes nets de CO2 que notre planète est capable d’absorber en moyenne dans les océans et les terres, grâce aux progressions des quantités de planctons et de végétation formés. La baignoire de CO2, malgré les fuites importantes, se remplit trop vite (revoir les cours du CM2).

    Si aujourd’hui les émissions anthropiques de CO2 étaient magiquement ramenées aux environs de 23 milliards de tonnes par an, la teneur en CO2 dans notre atmosphère resterait stable.  Ce n’est donc pas le cumul dans le temps des rejets qui importe mais la vitesse avec laquelle ces rejets sont réalisés par unité de temps, c’est à dire leur flux.

    Dans le papier de Mc Glade & Ekins qui limite les 1100 milliards de tonnes de rejets de CO2 jusqu’en 2050, soit sur 35 ans, il est possible d’en déduire qu’ils invoquent un flux annuel moyen maximum de 1100/35 = 31,4 milliards de tonnes de CO2 par an. (20% inférieures en moyenne à celles d’aujourd’hui)

    Je ne vois pas en quoi cette limitation raisonnable impliquerait de laisser impérativement dans le sol des réserves de carbone ou d’hydrocarbures.

    Ce qui semble aujourd’hui important c’est de réduire le flux annuel des émissions de CO2 pour atteindre une quasi stabilité de sa teneur, à l’état de trace actuel, dans l’atmosphère. Réduire les émissions de gaz carbonique par deux, par rapport à aujourd’hui, me semblerait être un objectif ambitieux et efficace. Il permettrait cependant de continuer à brûler avec modération et parcimonie les charbons et les hydrocarbures abondants que contient encore notre planète et qui a accumulé ces réserves durant des centaines de millions d’années. La Terre est vieille et bien dotée.

    La question majeure demeure: quelles formes d’énergies seront appelées à remplacer ces réductions de combustions d’énergies fossiles et qui permettront d’éviter à l’humanité de s’effondrer dans la pauvreté et la guerre (il faut lire La Guerre du Feu des frères Rosny, première guerre énergétique  imaginée, bien avant celle du Pacifique, bien réelle,  contre un Japon, alors, à court de pétrole). Pour ma part, j’estime que seules de nouvelles formes, à inventer et à mettre au point, d’exploitation de l’énergie de l’atome pourront suppléer efficacement à cette réduction programmée de combustion des énergies fossiles et je condamne, fort de l’exemple actuel allemand,  l’utopie folle du pseudo « tout renouvelable » qui repose sur la combustion du lignite local.

    Le 13 Août 2016

    LIRE le résumé du papier de Mc Glade et Ekins ainsi que la reprise récente de ces thèses par de valeureux universitaires de la Rice University.

     

  • Il est plus aisé et moins onéreux de stocker des gigabits que des gigawatts

    L’analogie entre réseau internet et réseau électrique (« grid »), à la source du concept de « smart grid » ou de réseau intelligent, nous vient de penseurs gaucho-altermondialistes américains, motivés par leur détestation pour le système économique en place. L’Homme libre moderne, assez proche de l’anarchiste traditionnel, mais assez riche pour investir, car initialement américain, pourrait subitement devenir à la fois producteur et consommateur d’énergie, ses excédents de production seraient, gratuitement acheminés bien-sûr, et revendus à ses voisins. A quoi servent donc ces énormes Compagnies obsolètes qui investissent sur des durées de plusieurs décennies dans les moyens classiques de génération, alimentés par l’atome, le gaz naturel, le lignite, le charbon ou l’énergie des fleuves ou des lacs d’altitude et dans de complexes réseaux de distribution assurant, à tout moment, la mise à disposition de la puissance électrique nécessaire.

    Une multitude de ressources privées ou communales, intriquées entre elles, devrait suffire à satisfaire les besoins de puissance électrique de la Nation, à condition qu’un système complexe et intelligent relie tous les consommateurs et tous les producteurs (qui sont les mêmes ou presque).

    Mais pour qu’un tel système soit viable il est nécessaire de disposer à tout instant de ressources de puissance disponible qui peuvent être soit des stocks de puissance (batteries électrochimiques, stations de pompage-turbinage, réserves chimiques aux rendements inappropriés, etc.) soit, comme en Allemagne aujourd’hui, un formidable réseau de moyens de production, foisonnants, plus ou moins subventionnés car sous-utilisés .

    Internet repose sur l’interconnexion apparente des utilisateurs, au travers de centres de stockages des données gérés par les hébergeurs qui stockent des milliards de gigabits dans, soi-disant, un « nuage ». Ces données sont consultables et non consommables. Elles ne s’épuisent pas, sinon sous la contrainte du temps qui les rend obsolètes.

    Mais le « nuage » du stockage électrique est bien plus onéreux à mettre en place et à maintenir. Ces stocks sont consommables et doivent être en permanence entretenus. Là réside le hic du problème et les limites de l’analogie stupide entre réseau électrique et réseau internet.

    Mais, me direz-vous, il reste cependant une alternative: c’est de limiter les consommations en heures de pointes, façon élégante de limiter les appels intempestifs de puissance et donc de stabiliser le réseau. Le principe d’effacement, en échange de tarifs avantageux, est déjà opérationnel. Demain il serait généralisé au moyen de compteurs intelligents qui feront fluctuer les tarifs au cours de la journée. Nous risquons de vivre alors une période de restriction de puissance généralisée par les prix qui touchera bien-sûr les plus pauvres ou les dernières industries électro-intensives qui nous restent encore et qui fuiront immédiatement.

    Toutes ces thèses écolo-anarchistes qui relèvent de la conviction des bienfaits des micrproductions, sont aujourd’hui défendues, assez paradoxalement, sur un site d’ERDF financé par les consommateurs et contribuables que nous sommes. Y apporter la contradiction est une tâche difficile mais les thèses défendues vont dans la ligne du pouvoir en place et des prêches relevant de la soi-disant transition énergétique, escroquerie intellectuelle du moment. Y-aurait-il là, une forme classique du moment, de collusion insupportable entre pouvoir politique exécutif et agence administrative technique? A chacun de former son opinion.

    Le 24 Juillet 2016

     

  • Une estimation mondiale des ressources ultimes de pétrole, un exercice plein d’embûches

    L’estimation des ressources ultimes de pétrole, valeur amplement débattue et qui sera exactement égale à la somme des consommations cumulées de cette ressource quand le monde futur sera en rupture de la moindre ressource naturelle. Cette valeur a fait l’objet de bien des estimations et de diverses études analytiques. Cet exercice se poursuit aujourd’hui avec la publication de Rystad Energy qui estime les ressources encore enfouies autour des 2100 milliards de barils. Cette publication est malheureusement exprimée en volumes (et non en masse) de pétrole brut qu’il faut convertir en toute rigueur en produits pétroliers raffinés  de plus faibles densités (FIG.) et auxquels sont et seront ajoutés des additifs oxygénés comme l’éthanol et autres biocarburants ou carburants de synthèse. Il faut donc convertir ces ressources brutes enfouies en produits pétroliers consommables en sortie de raffineries  (« oil consumption ») autour des 2500  milliards de barils. Compte tenu d’une consommation cumulée à fin 2015, estimée à partir des publications de BP sur un demi-siècle, autour des 1400 milliards de barils, il ressort qu’à partir de cette publication les ressources ultimes, exprimées en produits pétroliers, seraient de l’ordre de 4000 milliards de barils, mesurés à la sortie des raffineries.

    Cette valeur, 2 fois plus importante que celle retenue, de 2000 milliards de barils, par les adeptes du prématuré  « peak oil » qui fit tant trembler la planète, a déjà été avancée par certains spécialistes raisonnables des explorations et productions pétrolières. A ces ressources ultimes, majorées par l’ajout systématique de quelques pourcents de biocarburants (E10 puis P18), il faudra rajouter les carburants de synthèse issus essentiellement des conversions de gaz en liquides (GTL) qui deviendront, compte tenu des immenses réserves de gaz naturel de la planète, une des sources essentielles de carburants dans le monde. Dès aujourd’hui le gaz naturel se substitue au naphta dans la synthèse d’éthylène et donc dans la synthèse de polymères issus de la pétrochimie.

    FIG.I : le nombre de barils de produits pétroliers par tonnes n’est pas constant dans le temps. C’est la conséquence de l’évolution des mix de productions par conversion profonde vers les carburants, produits légers et de l’ajout systématique de biocarburants en sorties des raffineries:

    FIG.II: Les consommations  de produits pétroliers, cumulées depuis 1965 et exprimées en masses, affichent une progression quadratique. Conséquence de la progression économique et démographique du monde. La redoutable révolution énergétique de pénurie et de restrictions, tant espérée par certains idéologues et autres politiques roublards occidentaux, n’a pas encore eu lieu.

    A partir de ces quelques données et études analytiques, il est possible de montrer combien est complexe l’équation d’évaluation des ressources ultimes de produits à base de chaines hydrocarbonées dans le monde. Cette valeur dépendra dans le futur des prix des produits élaborés disponibles en sortie des raffineries, prix qui détermineront les efforts réalisés dans l’exploration-production mais aussi les progrès industriels réalisés dans la synthèse de biocarburants complexes ou de simples carburants de synthèse à partir de gaz naturel.

    Aujourd’hui estimer ces ressources autour des 4000 à 5000 milliards de barils de produits raffinés semble être raisonnable, il faudra, à l’avenir, actualiser cette estimation en tenant compte des progrès réalisés dans l’exploration-production ainsi que dans les techniques de la pétrochimie qui feront de plus en plus appel au gaz naturel largement disponible et aux biocarburants de plus en plus complexes.

    Une seule certitude: ceci ne se réalisera qu’avec des prix de produits pétroliers et de carburants de plus en plus rémunérateurs en sortie de raffineries, prix qui permettront de rendre rentables les recherches et développements industriels à conduire. Les jours d’un pétrole à 50 dollars le baril sont comptés.

    Consulter les résultats des études de Rystad

    Le 7 Juillet 2016

     

  • Un élégant procédé pour passer du gaz aux liquides

    Un élégant procédé pour passer du gaz aux liquides

    L’abondance des réserves de gaz naturel dans le monde laisse à penser qu’un jour à venir, à la fin de ce siècle ou durant le siècle prochain, les procédés de la famille GTL (gas to liquid) contribueront pour une  part significative et rentable à l’approvisionnement en carburants liquides du monde.

    Une large part de ces procédés reposent aujourd’hui sur la méthode Fisher-Tropsch qui consiste à dégrader profondément  un gaz naturel, en gaz à l’eau ou syngas (CO + nH2) pour ensuite construire difficilement une chaîne aliphatique qu’il faut, à son tour, par hydrocracking et isomérisation, transformer et valoriser dans une unité pétrochimique pour atteindre en qualité,  les mélanges d’hydrocarbures désirés. C’est un procédé global qui par nature est de très faible efficacité énergétique. Certains perfectionnements japonais consistent, à ce jour sur pilote, à remplacer une part de l’eau par du CO2 qui apporte à la fois l’oxygène désiré et des atomes de carbone supplémentaires.

    Il apparait donc aujourd’hui un créneau technologique destiné à développer des procédés, de type GTL, plus subtils et moins énergivores que ceux existants, pour passer du gaz naturel abondant aux plus rares et plus onéreux carburants liquides, largement utilisés dans les transports terrestres, aériens et maritimes .

    La collaboration entre l’américain Siluria Technologies et le Groupe Air Liquide illustre parfaitement cette possibilité de passer du méthane aux chaines aliphatiques complexes des carburants avec le moins possible de dégradations et donc avec le plus d’efficacité énergétique.

    Ce procédé repose sur un couplage catalytique oxydatif de la molécule de méthane (OCM) en éthylène selon la réaction exothermique globale:

    2 CH4 + O2 ———> CH2=CH2 + 2H2O

    Cette réaction du méthane à l’éthylène est une oxydation limitée à deux électrons par atome de méthane.

    Puis en reprise, l’éthylène est polymérisé sur catalyseurs pour atteindre les divers carburants désirés (FIG.)

    LIRE l’annonce du 7 Juin 2016 de la collaboration entre SILURIA et AIR LIQUIDE

    VOIR la description du procédé OCM de Siluria.

    Le 8 Juin 2016

  • IEA: La décroissance annuelle des consommations des nouveaux véhicules routiers légers est revue à la baisse

    Dans un complexe travail de synthèse portant sur les véhicules légers enregistrés dans 26 pays, représentant plus de 80% du marché mondial des véhicules routiers légers, l’IEA analyse pays par pays les progrès annuels réalisés dans la limitation des consommations annuelles de carburants des nouveaux véhicules immatriculés entre 2005 et 2013, pour divers types de classes de véhicules, mesurées ou transformées selon la norme WLTC.

    Ces nouveaux résultats conduisent à des économies annuelles de consommations, exprimées en litres équivalents d’essence, de 2,2% pour les pays OCDE et de 0,5% seulement pour les pays NON OCDE, ce qui conduit à une moyenne mondiale pondérée de 1,6%.

    Dans ce classement des divers pays, c’est la France qui apparait comme le modèle à suivre, alors que les États-Unis et la Chine, gros consommateurs, ressortent à la traîne dans leur classe respective de pays OCDE ou NON (FIG.).

    Cette moyenne des baisses de consommations unitaires  annuelles de 1,6% conduit à une réduction globale théorique des consommations mondiale des nouveaux véhicules légers de 50% en 43 ans au lieu des 23 ans estimés auparavant avec une baisse moyenne annuelle théorique de 3%, estimation alors trop optimiste. Ceci implique que les consommations mondiales de carburants par les véhicules légers pour les décennies à venir, vont devoir être revues en hausse. Ceci évitera peut-être à l’IEA de revoir sans-cesse à la hausse ses annonces passées des flux moyens trimestriels des consommations mondiales de pétrole, manie qui décrédibilise ses publications (voir FIG. provisoire et ce n’est pas fini).

    Ce travail confirme que c’est le secteur des transports, lié à la croissance démographique et économique du monde, qui dirige, avec la pétrochimie, les consommations croissantes de pétrole dans le monde.

    CONSULTER  le rapport de l’IEA.

    Le 23 Mai 2016

     

     

  • Un exemple de prise en compte de la lente substituabilité compétitive des sources primaires d’énergie

    Dans la littérature du moment, il est courant de constater combien les écrits et autres pamphlets, parlant d’évolution possible des sources primaires d’énergie et de leur répartition dans le monde, sous-estiment la viscosité, dans le temps, des processus de substituabilité. Certains magiciens prédisent la disparition du charbon mais oublient de préciser par quelle ressource le remplacer et à quel prix, d’autres prêchent pour la disparition  imminente des ressources énergétiques traditionnelles et pour leur substitution par les énergies renouvelables tout en omettant d’aborder  les problèmes majeurs posés par l’intermittence de ces ressources éoliennes et solaires; encore,  par insupportable et grossière tactique politicienne, d’autres militent pour un bannissement des exploitations et même, récemment, des importations de gaz de schistes alors que ces derniers vont être, peu à peu, appelés à représenter la majorité des ressources abondantes de gaz naturel dans le monde. Enfin certains revendiquent la fin de l’atome comme ressource d’énergie, alors que de futurs modes de mise en œuvre de l’atome, à développer, constitueront une large part du mix énergétique à venir de la planète. Enfin, aller capter l’énergie solaire dans l’espace, là où le jour est éternel ou presque, sera peut -être un jour possible, mais il faudra savoir rapatrier cette énergie sur terre sans exterminer les pauvres oiseaux migrateurs qui sillonnent des couloirs aériens millénaires. Les solutions écologiques éoliennes ou solaires sont souvent implacables pour nos oiseaux, fragiles descendants directs des dinosaures. Malheur aux dindons de la farce, il faut sauver la planète! L’homme, dit-on en haut-lieu, pourrait subitement déterminer le climat. Quelle arrogance imbécile!

        Mais revenons à la substituabilité des sources d’énergies, processus lent, qui met en œuvre de nouvelles technologies mais aussi de nouvelles habitudes ou de nouveaux standards sociaux. Chauffer son foyer au feu de bois, ou avec une chaudière à mazout, ou bien avec une pompe à chaleur  ne relèvent pas des mêmes standards de mode de vie, des mêmes modes du moment, des mêmes influences tribales, des mêmes technologies, des mêmes langages.

        J’ai retenu, pour illustrer cette lenteur, la publication par l’EIA américaine portant sur les consommations d’énergies mondiales relevées dans son « International Energy Outlook 2016 » qui vient de paraître (FIG.) et d’où il ressort qu’entre 2012 et 2040, les consommations d’énergies primaires dans le monde devraient progresser de 48%. Selon cette officine, les parts de marché du pétrole et du gaz devraient rester globalement stables (56%) avec une part de marché du pétrole et des condensats en baisse de 3 points alors que la part du gaz naturel progresserait de 3 points.

        Durant ces 28 ans, les consommations de gaz naturel dans le monde seraient multipliées par 1,7 et celles de pétrole et autres ersatz (liquids) ne croitraient, elles, que de 34%. Nous retrouvons l’importante croissance des ressources gazières  dans le futur mix énergétique du monde.

        Mais ce qui est tout aussi passionnant dans ces projections, c’est la part de marché du charbon qui ne perdrait que  6 points, pour se retrouver à 22% en 2040. Ces 6 points se répartissent entre le nucléaire (+2 points) et les diverses autres formes d’énergies (+4 points) essentiellement renouvelables.

         L’EIA ne prévoit pas, pour 2040, un effondrement de la part du lignite ou du charbon dans le mix énergétique mondial dont les consommations devraient progresser de 18% durant la période. Supprimer l’utilisation du charbon nécessiterait de réaliser d’énormes investissements mondiaux dans les filières nucléaires et celles des énergies renouvelables secourues par des stocks ou d’autres centrales classiques. Après-tout, autant conserver le charbon peu onéreux.

    CONSULTER  « L’INTERNATIONAL ENERGY OUTLOOOK » 2016 de l’EIA américaine.

    Le 13 MAI 2016