Catégorie : énergie fossile

  • Demande de pétrole en contraction.

    Demande de pétrole en contraction.

    Images_2 Pour la première fois depuis 25 ans, la demande de pétrole devrait se contracter.
    C’est, sans doute, la concomitance de deux pics. Le pic de la production, et celui de la consommation.
    Si, en effet, il reste beaucoup de pétrole sous la surface de la terre, le problème est désormais, à quel coût ?
    Le pétrole bon marché "permettait" de le gaspiller. Sa raréfaction, relative (forte dans certains pays du tiers-monde, faible en OCDE) seulement, est néanmoins un signal fort pour les usages non-vitaux.
    Le gaspillage ostentatoire souffre. C’est le plus visible dans une civilisation, même si ce n’est pas le plus important.
    Tout le monde pense aux gigantesques SUW US, aux tours de villes automobiles de la jeunesse, deux signes en voies d’extinction.

    Ce sont ces usages, clinquants, qui trinquent en premier.
    Mais il est clair que d’autres usages, moins visibles, plus liés à des flux économiques, sont bien plus dispendieux.
    La mauvaise construction coûte cher, le chauffage qu’elle nécessite, et la climatisation qu’elle réclame par la suite sont des gouffres bien plus importants, mais passent inaperçus.
    On peut aussi rajouter ces si bons haricots kenyans, que vous avez acheté à votre supermarché.
    Pour soigner l’un des symptômes, c’est facile. On peut continuer à sortir.
    A pieds. On peut réduire tout ce qui n’est pas strictement indispensable.
    Et investir. Dans des véhicules moins gourmands, dans des appareils moins gourmands, dans de la réhabilitation.
    Mais le pic de la consommation, vient sans doute d’un élément bien plus profond, c’est la remise en cause du système économique, du haricot kényan.
    C’est l’épuisement d’un schéma, de la croyance de la résilience éternelle du système, au delà de tous les aléas.

    Attali parle de 10 à 20 % de récession, Roubini, de 5 % (sur deux ans). La consommation des pays développés va dégringoler, mais celle des pays émergents aussi. Jamais la Chine, même avec son plan de soutien, ne pourra pallier la déconfiture économiques US, sans parler d’une japonaise et d’une européenne…
    Là aussi, sur le plan énergétique, le découplage est une idiotie. On a fait en sorte de mondialiser. Maintenant il faut payer la note. Sur le plan énergétique, les consommations vont donc chuter. Souvenez vous de l’URSS.

    Mardi 18 novembre 2008

  • Autoroutes : les cocus.

    Autoroutes : les cocus.

    Images_3 Les fonds d’investissements qui pensaient se gaver avec l’achat à prix très doux des sociétés d’autoroutes, risquent de se retrouver cocus avec une ramure aussi impressionnante que joyeuse et réjouissante.
    L’état envisage, en effet, des augmentations substantielles de redevances, qui pourraient se coupler avec des augmentations pas réellement affriolantes.
    En effet, une crise, c’est avant tout la remise en cause des dogmes.
    En 1914, les possédants râlaient contre le projet d’impôt sur le revenu (taux marginal : 2 %), pour se retrouver, dix ans plus tard, avec des taux à 90 % (et sans sourciller).
    On se souvient de la loi de 1914. Elle bloqua les loyers, jusqu’en 1948.
    Les sociétés ont, dans leur infinie bêtise, oublié ce que voulait dire "immobilier", et une autoroute, c’est un placement immobilier.

    Il a pour principale caractéristique de ne pas pouvoir bouger.
    Le gouvernement, celui-là, ou un autre, en arrivera logiquement à l’équation suivante : je bloque les augmentations, et j’augmente la redevance.
    Solution logique, car en bonne économie, il y a une chose qu’on ne peut garantir sur le long terme, ni même le cours, c’est la rentabilité.
    D’ailleurs, le cochon de payeur s’y met aussi. Il roule beaucoup moins, et sur certains parcours, l’intérêt de l’autoroute est voisin de zéro.
    En effet, par rapport au coût, il faut qu’il y ait gain, notamment de temps. Si ce gain est vérifiable pour les grands parcours (rares), il est souvent peu important pour les parcours fréquent et conduit l’utilisateur à d’autres solutions…

    En outre, il faut bien voir que ce "partenariat public-privé" a peu de chance de perdurer. Il s’appuyait sur l’endettement, d’agents privés. Or, vu l’état présent et surtout futur des marchés des capitaux, il est probable que certaines sociétés ne pourront faire face.

    Lundi 17 novembre 2008.

  • Renault : chute de la production…

    Renault : chute de la production…

    Images_2 Quand on fait appel à un "cost-killer", on met d’ailleurs quelques usines en sous-traitance,  on pressure ceux-ci et les anciens, et on s’aperçoit, au bout de quelques années, que la politique "géniale", c’était n’importe quoi.
    Le savoir faire est parti du constructeur chez le fournisseur, le constructeur n’est plus qu’assembleur et le VRAI départ des problèmes, ce n’est pas chez GMC par exemple, mais chez DELPHI.
    Le constructeur n’est plus qu’une enveloppe vide, le plus souvent une société financière.

    Suite à l’éclatement de la bulle immobilière, à la crise financière, les marchés reculent fortement, pour ne pas dire s’effondrent dans les pays OCDE.
    En effet, à – 40 % en Espagne, on ne peut pas parler de simple crise.
    Plus important, les marchés émergents, censé faire progresser encore la croissance, et notamment les BRIC, ont l’air d’arrêter brutalement leur expansion.
    Dans le cas de Renault, c’est visible surtout au niveau Brésil et Russie.
    Le marché automobile, comme le marché pétrolier, vit dans une illusion. Que la croissance de l’un, "compense" la récession de l’autre.
    Or, on oublie la politique imposée, celle de la globalisation. La récession américaine a provoqué la récession européenne et nipponne. On voit mal, à part la foi du charbonnier, ce qui pourrait empêcher les pays émergents de plonger à leur tour (vous avez vu ce jeu de mots ?). Leur développement était largement extroverti, les occidentaux, les clients solvables de bien des usines dans le monde.

    On a organisé un monde suivant un schéma d’échanges, et l’on s’attend à ce qu’il réagisse comme précédemment. Une crise, dans l’organisation économique actuelle, ne peut être que mondiale.
    Automobile, pétrole, ces deux consommations vont piquer du nez. A la liste des pays en récession, on peut ajouter tous les pays vivant de l’envoi d’argent de leurs émigrés : pour le Mexique, c’est apparent depuis quelques mois, l’Afrique noire est touchée, l’Asie aussi.
    Ce qu’on qualifiait de "voies de la prospérité", les routes commerciales, vont aussi véhiculer, désormais, la crise.

    Lundi 17 novembre 2008.

  • Opel : la nationalisation est pour demain.

    Opel : la nationalisation est pour demain.

    Images_4 Opel a été siphonnée financièrement par sa maison mère ("GM a des dettes envers Opel de plusieurs milliards d’euros, sous forme de reconnaissance de dettes" ) et elle commence à s’émanciper d’elle.
    Elle appelle au secours Lander et état fédéral allemand.
    En effet, la reconnaissance de dettes d’une firme au bord de la faillite, ne vaut pas grand chose.
    Bien sûr, la crise est en Allemagne aussi, 20 000 emplois liés à l’automobile devant disparaitre en 2009, ainsi que 80 000 emplois à temps partiel.
    Symbole de la puissance économique des USA après la première guerre mondiale, et encore plus après la seconde, Opel est devenu un reliquat.

    D’ailleurs, il est significatif qu’Opel se tourne vers son environnement immédiat, les autorités politiques allemandes, et non vers la maison-mère.
    La dite maison-mère ressemble à un bateau ivre depuis pas mal d’années (Les constructeurs ont été dans le déni pendant trente ans   ), et les lubies, comme la fusion avec Chrysler, aussi malade qu’elle, n’a été abandonnée que récemment.
    Il faut néanmoins signaler qu’Opel est beaucoup moins malade que GMC.
    En effet, si le "gap" entre les exigences des consommateurs, qui finalement est simplement celui de la voiture toute simple des années 1950, pas chère, et la gamme existante est significatif pour Opel, il n’a pas atteint la taille du gouffre existant aux USA.
    Néanmoins, on peut voir qu’un caffouille-foutra d’équipements aussi inutile que redondant est proposé et qu’il reposait sur les intérêts du constructeur, et peu sur les aspirations de l’acheteur.

    On peut noter aussi, que le marché automobile US est malade à un niveau beaucoup élevé que le marché européen en général et allemand en particulier (sauf Espagne).
    Là aussi, le retour à l’état nation est rapide.

    Samedi 15 novembre 2008

  • Taux nul, résultats exponentiels.

    Taux nul, résultats exponentiels.

    Exponentielle "Le moyen le plus efficace pour améliorer l’efficacité énergétique du secteur européen du logement serait d’instaurer un taux nul commun pour l’investissement dans les habitations existantes  ".
    Un taux nul de TVA, s’ajoutant à un taux nul d’intérêt, ou a des subventions, on voit le chemin parcouru.
    L’importance macro-économique de la consommation d’énergie apparait plus éclatante de jour en jour, même si la détente des prix rend le changement moins pressant.
    "Dernièrement, le gouvernement britannique a annoncé que son nouveau département du Changement climatique avait un objectif de réduction de 80 % des émissions de CO2 d’ici 2050  ".

    L’ensemble PARAIT impressionnant, mais il ne s’agit, faut il encore le répéter que d’une chose : une combinaison d’investissement et de généralisation du progrès technique existant.
    l’avantage que l’on en retirera sera immédiat.
    Les sommes investies sur la période (2008-2050) ne représenteront pas un cout global en 2050, mais un gain, seuls, les dernières années d’investissements (on peut compter, à partir de 2045), ne seront pas remboursées.
    Il ne s’agit donc que de dégager une politique, des budgets pour appliquer un nouveau paradigme économique, politique, écologique. Le déclin américain, sonne aussi le déclin d’un système économique et ouvre la voie à une pensée neuve et dégagée des pesanteurs et des habitudes acquises.

    Le mot est dit, il s’agit d’un simple changement d’habitudes. Le montant d’investissements ne sera finalement qu’appliqué différemment. Au lieu de subventionner la production, il faut subventionner la frugalité.

    Samedi 15 novembre 2008.

  • The Will E Coyot CMI…

    The Will E Coyot CMI…

    Ticket Le complexe militaro-industriel (CMI) étasunien est comme le coyote poursuivant Bip-Bip. Pour le moment, il est dans le vide, mais comme il ne s’en est pas aperçu, il continue à courir.
    Comprendre sa logique est simple. C’est celle d’une bureaucratie, qui, comme toutes, s’accroit pour devenir tentaculaire, lance des projets les uns après les autres, les faits mûrir pour qu’on ne puisse revenir dessus, et, grâce à ses budgets publics, qui ont, en fait, échappé à tout contrôle public, fait du lobbying.
    Ce lobbying, c’est de la corruption pure et simple, vis-à-vis de l’intérieur et l’achat, clé en main de partis politiques dans certains pays (notamment de l’est européen).
    Seulement, la pression de la crise, ressentie comme "mortelle" en Europe, a remis des alliances en cause, notamment britannique.

    Et remet en cause, à l’intérieur même des USA, le deal de 1948.
    Les commandes militaires assuraient la prospérité (ou était censé le faire) et en conséquence, elles croissaient sans cesse.
    Quand, au début de la décennie 1990, on réduisit le budget de la défense, un lobbying intense fit remonter ce budget, pour "sortir de la crise".
    La prochaine administration Obama va sans aucun doute rentrer en collision avec le complexe militaro-industriel. Son poids est devenu trop lourd, sa prégnance trop grande.
    La logique du CMI est dans une logique d’affrontement avec la Russie, qui remplit le rôle du méchant. Les pays européen ne sont pas dans cette optique, l’administration US actuelle est plus tiède pour cet affrontement, et la future ne semble pas du tout sur cette longueur d’onde.

    En effet, on est rentré, comme dans la phase énergétique, dans une autre époque. Celle de l’inversion.
    Un modèle de croissance s’épuise, ne reste que la charge ressentie et réelle.
    Il y a 40 à 50 ans, le citoyen US rentrant chez lui, passait "du bon temps" au volant de sa voiture. "le meilleur de la journée". Aujourd’hui, les trajets domicile-travail, c’est la torture.
    Le CMI qui, selon certain, fit "la prospérité" se révèle, à l’heure de la rareté, un boulet.
    Derrière toutes les grandes orientations politiques, il y a le principe de réalité. Les USA étaient une grand puissance, parce qu’ils avaient de l’énergie abondante et bon marché. Elle ne manque pas réellement, mais elle est plus rationnée. Or un pays, comme l’Europe occidentale, d’ailleurs depuis 1945, qui a été bâti sur le mythe de la prospérité éternelle et toujours accrue, vit un grand stress, quand il change de paradigme.

    Vendredi 14 novembre 2008.

  • Gorbatchev ou Louis XV ?

    Gorbatchev ou Louis XV ?

    Images_4 La crise US se fait pressente et la lourde et lente politique américaine va, semble t’il évoluer.
    Pressé par la situation qui devient de plus en plus grave, Obama deviendra OBLIGE de réorienter la politique de défense, la guerre contre le terrorisme est évacuée, abandonnée, ringardisée, au profit de problèmes internes, et le plus pressent des problèmes internes, c’est le pentagone.
    L’administration de la défense ne maitrise plus ses budgets, et ceux-ci sont devenus insoutenables économiquement.
    A l’est, cela aura des conséquences. Le déploiement des ABM sera "suspendu" sans doute définitivement, malgré la pression de certains milieux des pays de l’est, pour qu’il soit déployé.

    Angela Merkel rejette l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine dans l’OTAN, en termes diplomatiques : "L’Ukraine et la Géorgie pourront devenir membres de l’OTAN à condition remplir les exigences nécessaires, ce qui n’est pas envisageable dans un proche avenir, a estimé la chancelière allemande."
    Le désir de coopération, y compris américain, avec la Russie, l’emporte sur la frange qui désire la confrontation.
    Il faut dire, que, désormais, les USA n’ont guère le choix, deux fronts, l’irakien et l’afghan à tenir, c’est déjà beaucoup (et difficile), alors, le front russe…
    L’évolution de la situation ne laissera sans doute, au nouveau président, pas d’autre choix que la remise en cause du système intérieur, comme Gorbatchev, comme la révolution royale de Louis XV (1770-1774), comme ses deux prédécesseurs, ils devra affronter une partie des tenants du statu-quo (le complexe militaro-industriel fait vivre beaucoup de gens) et certains parlent de mobiliser la population en appui, via internet.
    Avec les deux risques. Celui rencontré par Louis XV, de n’être pas ou pas assez suivi et soutenu, et de mourir dans une impopularité totale, pendant que la noblesse acclamait son successeur, ou celui de ne plus maitriser et d’être dépassé par le mouvement, comme Gorbatchev.

    La pression des évènements ne laisse guère le choix.
    Et la voie est étroite, entre les deux dénouements. Il faudra aussi maitriser le mouvement.
    La Russie, quand à elle, semble savourer une puissance retrouvée, qui fait profil bas.
    Il faut dire que quand on maitrise 30 % de la production mondiale de gaz, on maitrise aussi un vrai pouvoir. On est une vraie puissance. Il n’y a pas besoin de se la jouer, ni de proclamer à tout bout de champ : "nous sommes les meilleurs"… C’est tellement évident, qu’il n’y a aucun besoin de le rappeler.

    Lundi 10 novembre 2008

  • Les mendiants.

    Les mendiants.

    Images_3 Si certains sont très pessimistes sur les chances de survie des grands groupes automobiles en général et des "bigs three" yankee en particulier, je pense raisonnablement qu’ils ont raison.
    Opel nous prouve ce qu’est devenu General Motors : une firme spécialisée non dans la construction automobile, où ils se sont plantés en beauté, mais un courtisan, affairé auprès du prince, habillé, perruqué, connaissant par coeur l’étiquette et n’espèrant qu’une chose, la pension, alors que son activité ne lui permet plus de "tenir son rang".
    Opel désormais, demande l’aide de la chancellerie allemande. Et pas qu’un peu.
    40 milliards d’euros, et de regonfler le marché.

    Marché que les firmes automobiles, les grandes entreprises, en général, les petites et moyennes aussi, ont littéralement tués, à force de compression  des salaires, de licenciements, de plans sociaux diverses…
    Et oui, parce que, leurs clients, ce sont aussi les salariés, et il est fort beau de chercher un ailleurs meilleur, mais quand, partout où sévit la même politique, partout sévit les mêmes travers.

    Bien entendu, ces grands groupes, banques et autres trouvent sur leurs arrières, des ennemis inattendus et des alliés insoupçonnés.
    Les partisans de l’intervention de l’état savaient fort bien que l’idéologie de la responsabilité, du laisser-faire, c’était du vent.
    Les réponses apportées par le passé avait été simple et puissante : la création d’une économie administrée qui lissait la conjoncture, ils se retrouvent paradoxalement les alliés de grands groupes, même si les modalités d’aides les offusquent.
    Mais, comme avec le plan Paulson première mouture, c’est dans le corps électoral de la droite que sévit l’opposition la plus farouche : ils y croyaient, au bien fondé du discours…
    Ils se sont entrevus une âme de cocus, une âme farouchement anticapitaliste en voyant ces patrons mendier des aides et empocher bonus, stocks-options et salaires himalayens.

    Lundi 10 novembre 2008

  • Ce que vous devez savoir avant de parler, avec humilité, à la radio ou à la télé des énergies renouvelables.

    Ce que vous devez savoir avant de parler, avec humilité, à la radio ou à la télé des énergies renouvelables.

                           Les émissions "vertes" qui parlent en abondance des énergies renouvelables sur nos ondes de radio ou de télé sont de plus en plus nombreuses et présentent, malheureusement, un niveau technique de plus en plus indigent. On y flingue avec allégresse et démagogie le charbon, le pétrole, le nucléaire au profit de je ne sais quoi. La plus grosse erreur généralement commise, est celle des ordres de grandeurs qui consiste à comparer des sources d’énergies distantes d’un facteur 100 en importances relatives. Alors il semble indispensable de rappeler quelques évidences, pour faire comprendre que même avec Monsieur Obama, les USA vont continuer à émettre dans l’azur leurs 5 à 6 milliards de tonnes de CO2, pendant encore bien des années. Energiesprimairesmonde2007_2

                           Il faut rappeler tout d’abord qu’en dehors des forces de gravitation responsable des marées, toutes les énergies que nous utilisons ont une origine thermonucléaire, soit de fission au coeur de notre planète, la Terre, soit de fusion au sein de notre étoile, le Soleil. La vie, grâce à la lumière, a permis durant des centaines de millions d’années d’accumuler le charbon et lignite, le pétrole et le gaz qui participent encore pour 83% des quantités d’énergie consommées par l’humanité (FIG.). Chaque année de ce siècle, nous consommons des ressources qui proviennent de biomasse accumulée pendant des dizaines ou des centaines de milliers d’année, puis transformée et compactée.

                         La première source primaire d’énergie consommée est le Pétrole avec 4 milliards de tonnes équivalent pétrole, sur un total de 12 milliards. Le pétrole est encore la première ressource d’énergie primaire consommée sur Terre et non pas le Charbon, comme on l’entend dire trop souvent. Cette situation privilégiée du pétrole, due à la simplicité d’utilisation des produits dérivés liquides, est une chance pour l’humanité. En effet il est essentiellement utilisé et gaspillé dans les transports: 70% du pétrole aux USA va dans les transports. Or ce secteur est en train d’amorcer une véritable révolution industrielle, subitement accélérée par la folie des cours du brut de cet été. Les consommations de pétrole vont se réduire dans le monde non pas parce qu’il est rare, mais parce qu’il est cher. Les applications autres que le transport telles que le chauffage ou la pétrochimie vont devoir s’orienter peu à peu vers de nouvelles ressources.

                            La deuxième énergie primaire la plus consommée est le Charbon avec 27% de part de marché, 3,2 milliards de tonnes équivalent pétrole sur 12 milliards. Il est au premier rang en Chine mais au troisième rang derrière le pétrole et le gaz aux Etats-Unis (22%) et en Europe (18%). En Asie Pacifique, il représente 50% de l’énergie consommée. Son utilisation va croître avec le développement de la Chine. Seul un vaste programme mondial de rénovation des centrales électriques et de substitution partielle par le nucléaire et le gaz devrait pouvoir faire décroître son utilisation dans le monde. Sans cela les émissions de CO2 continueront à battre des records olympiques.

                            Enfin dans le trio des énergies carbo-polluantes vient le Gaz Naturel, avec 22% de part de marché ou 2,6 milliards de TEP. Son utilisation est appelée à croître, il est second aux USA (25%) et en Europe (24%). Il est abondant sur terre et largement réparti dans le monde. Les techniques modernes de forage permettent de l’extraire des veines de charbon profondes (coal bed methane) ou des schistes bitumineux (oil shale). Ces nouvelles ressources vont rendre les Etats-Unis autosuffisants. Il va d’ici une décennie devenir le N°1 aux Etats-Unis, ce sera l’énergie de base de la deuxième partie de ce siècle. On devrait donc voir décroître les utilisations du pétrole et du charbon dans les pays de l’OCDE au profit de la montée du gaz. C’est de plus le supplément d’énergie indispensable pour pallier les défaillances des énergies renouvelables.

                             Vient par la suite l’ensemble des énergies peu ou non carbo-polluantes avec seulement 17% du marché. C’est l’hydroélectricité (6%), en plein développement en Amérique du Sud avec 28% de part de marché, qui tient la tête de ce deuxième peloton, puis vient le nucléaire (5,3%) et la biomasse très difficile à évaluer mais estimée autour de 5% du marché. Le développement de la biomasse se heurte tout bêtement à des problèmes de logistique  pour collecter un produit de très faible énergie massique et volumique (FIG.II). Elle n’est concevable que pour de petites unités agricoles ou municipales, proches des lieux de culture ou de collecte du bois. Les grands projets complexes et rentables sont difficiles à imaginer, leur approvisionnement en matière première limitant la taille du projet et donc disqualifiant les procédés trop complexes.Energiesvolumiquesmassiques 

                         Enfin de ce lot il reste moins d’un pourcent des 12 milliards de TEP, soit autour de 100 millions de TEP, pour l’ensemble éolien, géothermie et solaire. Ces productions demeurent donc pour l’instant marginales et non rentables. Elles subsistent grâce à l’existence de subventions qui pourraient alimenter des projets plus pertinents. Le seul espoir réside dans le fait qu’elles arrivent un jour à atteindre un seuil de rentabilité raisonnable. Le solaire photovoltaïque qui dispose d’immenses marges de progressions technologiques et industrielles semble être pour l’instant le seul éligible des trois.

                          Espérons donc un jour une émission de télé "verte" nous parlant des progrès réalisés dans les transports terrestres, maritimes et aériens. Nous ventant les mérites des nouvelles centrales électriques à eau hypercritique, nos expliquant les progrès à accomplir dans l’électronucléaire, nous présentant l’intérêt du transport du gaz sous forme d’hydrates de méthane qui permettrait de démocratiser cette matière première et de rendre son prix compétitif.

                         Cela nous changerait des chasseurs de primes qui hantent les antennes en nous expliquant que l’éolien va remplacer les autres sources d’énergie et que la capture et la séquestration du CO2 c’est pour demain.

    Le 9 Novembre 2008.

  • Plan de relance chinois.

    Plan de relance chinois.

    Images_3 On annonce la chute des consommations en occident de 6 à 9 %, et une augmentation continue dans les pays émergents.
    Ce "ciseau" n’existe pas. Les pays émergents n’ont pas de marchés intérieurs et sont totalement extrovertis. C’est la Chine qui le reconnait.
    Elle annonce un plan interne de relance de 4 000 milliards de Yuan, soit 461 milliards d’euros.
    Bien entendu, certains se demandent où prendre cet argent, c’est simple, il suffit de le créer.
    Mais le problème, c’est que, rapporté à la population, c’est cacahouète.

    A quoi servirait cette relance ?  "La somme ainsi libérée sera consacrée à des investissements dans les infrastructures du pays, au système de protection sociale et à d’autres secteurs.  "
    La croissance officielle décélère doucement (de 10.5 % l’an à 9 %), mais la croissance chinoise est nettement exagérée et ne pourra, de toute façon, résister à une dépression occidentale, occident dont elle est l’atelier.
    Le "moteur interne" n’existe pas et la taille économique du pays est réduite.
    Les fuites d’entrepreneurs sont légions et la Chine a souvent connu ces développements fulgurants, notamment au début du XX°siècle.
    L’investissement, dans un contexte social houleux (les émeutes sont nombreuses, violentes) n’est sans doute pas perdurable, et la tentative actuelle de développement se brisera sur l’importance de la population.
    Le symbole de la police, la voiture, est fréquemment détruit, et ces phénomènes, malgré les peines sont en pleine expansion, même si le lock-out est important.
    Elles expliquent le plan de relance des autorités, mais en cas de récession, la Chine risque de passer du stade du pays du grand avenir, à celui du grand mirage.

    Dimanche 9 novembre 2008