Catégorie : énergie fossile

  • Effondrement économique et énergie.

    Effondrement économique et énergie.

    Images_3 On parle de journées des 4 sorcières, à certaines phases boursières, on peut aujourd’hui, parler de "journée des 4 sorcières énergétiques".
    La première sorcière est une phase d’investissement. En matière de bâtiment, la PAC (pompe à chaleur), surchauffe.
    Beaucoup sont déjà posées, beaucoup sont programmées, mais à l’heure actuelle, la progression s’essouffle visiblement. La conquête a été trop rapide et l’effondrement du prix du fioul fait hésiter les propriétaires de chaudières récentes. On y viendra, mais plus tard. En attendant, la consommation énergétique dégringole.
    La deuxième sorcière est la paupérisation des très galvaudées "classes moyennes" : au début des années 1970, les "dépenses discrétionnaires" atteignaient 50 % des budgets des ménages, qui avaient un revenu.

    Aujourd’hui, avec deux revenus, elles ne se montent plus qu’à 30 %. Les "petites" hausses en tout genre qui font doubler (et plus) les prix de l’eau, de l’électricité, du téléphone, et de bien des choses ont fait leur oeuvre.
    Quand on se retrouve dans la situation actuelle, il faut tailler dans la chair. La climatisation était, aux USA, incontournable, y compris politiquement. On revient au ventilateur (aïe les rhumes), par économie. On abandonne les trop gourmands modèles automobiles, par économie.
    Là aussi, la consommation d’énergie dégringole.
    La troisième sorcière est la ruine des pays producteurs d’énergie. Leurs oligarques, princes et dictateurs ont joués aux sous. L’argent ? Ils n’en avaient jamais assez, et ils adoraient "l’effet de levier". Ils viennent de faire connaissance, avec "l’effet de massue" (le même, en inverse).
    On peut y rajouter l’effondrement de la spéculation des matières premières. Tous les spéculateurs s’y intéressaient, maintenant, par nécessité, ils liquident. A n’importe quel prix.
    La dernière sorcière, est, quand à elle, l’effondrement des firmes multinationales attardées, notamment automobiles. Elles n’ont pas vues venir le raffermissement des prix de l’énergie, leurs ventes se sont effondrés et leur pitoyable politique de montée en gamme se brise sur la paupérisation ambiante. Ils ferment, licencient, font recours au chômage technique, toutes mesures qui accroissent la crise.

    Cette crise est financière, mais c’est aussi une des premières crises de l’énergie chère. La déconfiture économique, alliée aux mesures d’économies, permettront de desserrer, un temps, les mâchoires des prix. Dans un deuxième temps, la baisse des prix, relancera la crise énergétique.
    Plus que jamais, la solution est dans l’économie tous azimuts, même si, pour l’heure, elle semble perdre de son urgence.

    Vendredi 24 octobre 2008

  • Tricastin : sortie de crise ?

    Tricastin : sortie de crise ?

    Images_2 Pour qui connait le monde industriel, un pépin, c’est un pépin, quand il y a deux pépins, c’est un arbre. Cela image bien le caractère exponentiel des problèmes.
    Bien sûr, une barre de combustible s’était déjà retrouvé bloqué sur la structure, mais deux, c’était de l’inédit, du compliqué, du risque supplémentaire, par wagons.
    Le 8 septembre, deux barres des 157 assemblages restaient bloqués, avec risque de chute et, une contamination à l’intérieur et à l’extérieur.
    Le risque de réaction en chaine, était lui, théorique, mais pas nul.

    La nature du combustible, moxé, rajoutait aussi au péril. Le plutonium, c’est délicat. Le risque le plus probable était l’arrêt définitif du réacteur, l’évacuation des populations et la destruction de la confiance.
    Si, cette fois ci, l’incident est maitrisé, le coût financier en reste carabiné, l’analyse de la cause et la correction partout, démesuré.

    Reste que le problème, finalement, n’est pas un problème énergétique. Le problème, c’est celui d’une structure qui, tel le complexe militaro-industriel US, vis sa propre vie, et sa propre dérive (plus qu’un complot), sans fin ni but, pour dévorer des crédits, de l’influence et de l’autojustification.

    Vendredi 24 octobre 2008

  • Poutine conquiert l’Asie centrale.

    Poutine conquiert l’Asie centrale.

    Images_2 Pour le sénateur Lugar, vice-président de la commission des affaires étrangères du sénat américain, la Russie a éjecté les occidentaux d’Asie centrale : "Le premier ministre Poutine se rend dans cette région plusieurs fois par an, et sa diplomatie personnelle est un facteur clé du succès de la Russie. Les leaders de l’OTAN et de l’UE n’ont pas consacré le temps, l’énergie et le poids politique nécessaires afin de renforcer les liens entre l’Occident et cette région ".
    Il est vrai que les occidentaux ont été, en l’espèce, suffisants et insuffisants.
    Ils ont déployé toute la gamme et la palette de l’incompétence la plus crasse, et de la présomption la plus grande.

    Ils se gargarisent de "confiance" et en même temps, appuient les satrapes les plus archaïques, quand ils sont pro-occidentaux et se découvrent des "scrupules droits de l’hommiste", quand ils sont dans le camp opposé, ou que le bonhomme soutenu devient trop infréquentable (il perd la main), sans se préoccuper de connaitre les équilibres de puissance dans la région.
    A l’époque de l’URSS, et dans la dislocation de de celle-ci, la lutte contre la corruption sévissant en Asie centrale avait été déterminante. Les populations ne la vécurent pas comme une opération main propre, mais comme une entreprise de russification. Si les dirigeants locaux étaient réellement très corrompus, dans le cadre de l’URSS, ils défendaient aussi les intérêts locaux. Mickaël Gorbatchev a aussi souffert politiquement, d’être le plus "central" des dirigeants d’URSS, le seul à n’avoir ni expérience, ni origine des confins de l’empire.
    Poutine a très patiemment tissé des liens, très patiemment tenu compte des clans, des équilibres et apparait désormais comme un stabilisateur. Sa pondération dans les conflits, l’air de ne pas vouloir s’y impliquer, feignant de s’y intéresser quand toutes les parties l’y appelaient.
    Le "pouvoir fou" perçu en asie centrale, est occidental.

    Bien entendu, dans ce jeu, vous l’aurez deviné, il y une cagnotte. Elle s’appelle gaz, pétrole et uranium.

    Lundi 20 octobre 2008

  • Islande : une terre d’avenir énergétique.

    Islande : une terre d’avenir énergétique.

    Images_5 Les responsables islandais sont des ploucs. Alors qu’ils avaient de l’or dans les mains avec les énergies renouvelables, ils ont préférés jouer aux sous et aux banquiers.
    Au total, l’aventure bancaire les aura lessivés.
    Du moins, pour un temps, car les disponibilités sont grandes.
    Avec 200 volcans et 600 sources d’eau chaude, l’Islande est le pays rêvé de la géothermie, qui assure quasiment la totalité des moyens de chauffage l’autre source locale d’énergie est l’hydroélectricité.
    Le taux d’indépendance énergétique est de 72 %, les importations ne servant qu’aux véhicules et aux navires.

    Avec de telles ressources, les Islandais ne sont guère économes, et ont implantés aussi une importante industrie de l’aluminium.
    Le potentiel énergétique est très peu utilisé : pour un total de 50 000 GWh par an, seul 30 % est effectivement récupéré.
    Il se décompose à 60 % en hydroélectricité et 40 % en géothermique.
    Gérer cette ressource avec sagesse eut apporté une richesse et une tranquillité d’esprit sans pareille aux islandais.
    Apparemment, ils ont préférés les mirages et la rente.

    Pour un temps, ils n’auront, ni l’un, ni l’autre. La manne financière s’est envolée, et ils n’ont pas autant investi qu’ils auraient du.

    Dimanche 19 octobre 2008

  • La crise qui s’annonce…

    La crise qui s’annonce…

    Images_5 Nous sommes rentrés en crise, tout le monde désormais le sait.
    Mais si la crise, contrairement à ce que l’on disait, touchera tout le monde (il n’y aura pas de découplage), son impact sur les puissances énergétiques sera très différentes.
    Canada et Mexique sont trop en symbiose pour que la crise des USA ne leur occasionne pas un sévère préjudice. Le principe de réalité veut que le commerce se déroule surtout avec le voisin.
    Le Mexique vit déjà une crise financière sévère, doublé d’un épuisement de ses ressources. Il est, de plus, dépendant au niveau alimentaire.
    D’ailleurs, tous les états trop dépendants des USA sur le plan alimentaire, militaire, diplomatique et énergétique, vont souffrir horriblement.

    On peut citer : la Colombie, déjà en guerre, l’Egypte, scotché aux USA depuis camp David, l’Ukraine et la Géorgie qui ont choisi l’affrontement avec la Russie, en s’appuyant sur les USA, sans compter les états du golfe, parfaits satellites.
    Une crise de désolvabilisation des USA va entrainer la rétractation immédiate du marché énergétique et les ateliers du monde, Chine et Inde vont se retrouver sans clients.
    Les puissances énergétiques plus équilibrées comme la Russie et le Brésil, l’Amérique Latine, qui a commencé à diverger économiquement s’en sortiront sans doute plus facilement.
    L’Islande, après sa déconfiture financière, retrouvera son économie réelle, qui a l’avantage de disposer de nombreuses ressources.

    L’Europe continentale, quand à elle, a un déficit extérieur peu important, hors énergie, une politique d’économie de longue haleine lui permettra de remédier à la situation.
    Elle sera aussi, certainement, sa prochaine grande révolution industrielle. Elle a, un peu, mais pas trop, non plus sacrifié sa population au mythe du commerce extérieur.
    Le pire, c’est que cette évolution de crise, apparait comme tout à fait plausible désormais.

    Samedi 18 octobre 2008

  • Etats-Unis: forte croissance des réserves prouvées de gaz, stabilité de celles de liquides (pétrole+ gaz liquides)

    Etats-Unis: forte croissance des réserves prouvées de gaz, stabilité de celles de liquides (pétrole+ gaz liquides)

                                L‘Energy Information Administration américaine vient de publier un état d’avancement résumé de l’évaluation des réserves de pétroles et de gaz en 2007. Il ressort de ce rapport la forte croissance des réserves prouvées de gaz naturel de 13% par rapport à celles de 2006. Sur une période de 10 ans la croissance de ces réserves est de 42% (FIG., courbe violette). Ce résultat prouve la vitalité de la prospection aux USA avec un accroissement du nombre de puits en production et l’introduction de nouvelles techniques d’exploitation faisant appel aux forages horizontaux dans les veines profondes de charbon (coal bed methane) ou dans les schistes bitumineux (oil shales). Les consommations totales de gaz aux Etats-Unis atteignent 4 milliards de barils équivalent pétrole.Rservesusgazliquides2007

                           Les réserves de gaz liquides qui sont associées à celles de gaz naturel, progressent également de 8% en un an. Ces réserves ajoutées à celles de pétrole constituent dans le jargon pétrolier les réserves de liquides (FIG., courbe rouge) qui croissent de 3,5% en un an et qui sont stables depuis 10 ans. Les statistiques de production de pétroles prennent en compte le plus souvent ces liquides associés aux gaz (butane et propane essentiellement). Elles sont de 2,5 milliards de barils par an aux USA.

                           Les seules réserves de pétroles (FIG., courbe noire) sont en progrès de 1,7% en un an et en décroissance de 5,5% en dix ans. Un nouvel effort de prospection dans les zones jusque là interdites par le moratoire de Bush père, confirmé par Clinton, permettra aux USA de reconstituer leurs réserves prouvées dans la décennie à venir et d’exploiter avec parcimonie ces réserves si précieuses. Pour les réserves de gaz la croissance actuelle illustre le formidable potentiel en gaz naturel dont dispose les Etats-Unis dans ses gisements de charbon et de schistes. Ils assureront à ce pays les ressources nécessaires pour réduire son addiction au pétrole et se reconvertir à l’utilisation très majoritaire de gaz naturel en particulier par une électrification des véhicules, un développement des réseaux ferrés (TGV) et une reconversion de la pétrochimie.

    Le 17 Octobre 2008.

  • Pragmatisme Italien.

    Pragmatisme Italien.

    Images_4 S. Berlusconi, par moment, ne manque pas de bons sens.
    Pour lui, il est "ridicule" de miser sur des bourses d’échanges du CO2 dans le contexte actuel. "Or il s’agit de la principale mesure imaginée par les Européens pour tenir leurs engagements internationaux."
    En réalité, la sortie italienne, vis à vis de la présidence française de l’UE, entre partenaires qu’on présentait comme proche politiquement et idéologiquement, dénote surtout un pragmatisme foncier, monétaire, économique, énergétique.
    L’attachement italien à l’euro est faible,
    l’attachement italien au libéralisme économique est faible,
    l’attachement italien à l’idéologie droit de l’hommiste est faible, cela s’est vu dans la politique vis à vis

    de la Russie. Pour L’italie, tout parti confondu d’ailleurs, il n’est de gaz, en Europe que Russe. Il faut se rendre à l’évidence.
    Le gout de la politique, le gout de la "combinazione" est fort en Italie. A une époque, on disait que la diplomatie était Italienne, la banque aussi, d’ailleurs.
    On parle, paradoxalement de faillite en Italie, alors que les banques semblent y être relativement sûr (plus qu’en France et en Allemagne, en tout cas), sans doute héritage des vieilles traditions bancaires florentines, vénitiennes, génoises.

    Les bisbilles européennes en matière énergétique atteignent leur sommet, c’est le dissensus le plus affirmé. Il faut dire, qu’en l’espèce, chaque pays y est un cas particulier.

    Jeudi 16 octobre 2008

  • Grenelle et rénovation de l’habitat.

    Grenelle et rénovation de l’habitat.

    Images_3 L’assemblée nationale se penche sur la rénovation de l’habitat existant.
    De 2013 à 2020, 400 000 logements devraient être rénovés chaque année, pour arriver à une réduction de 38 % de la consommation énergétique.  L’état, lui, se devra d’aller un peu plus vite. Mais, là aussi, rien de révolutionnaire, au sens Braudélien du terme, une inflexion après une évolution trop longtemps retardée, pour cause de vacances libérales. Là aussi, la généralisation du progrès technique fera qu’une évolution qui aurait pu être "douce", risque d’être beaucoup plus brutale, parce que reportée. En ce qui concerne les moyens financiers, il n’y a, à mon avis, aucune inquiétude à avoir, la petite plaisanterie économique qui se pointe à l’horizon relativisera tout à fait, les "impératifs" de gestion budgétaire et le désir et la nécessité de relance devraient se retrouver dans le secteur du bâtiment.

    Autre paramètre, et non des moindres, l’existence et la force du lobby du bâtiment. Celui-ci à fait sien les objectifs du Grenelle, on peut donc être tranquille pour sa réalisation. Il y a là, pour lui, deux générations de travail.
    A l’heure où la construction ralentie, il va donc mettre les bouchées doubles, il met les bouchées doubles pour y arriver.
    Quand l’intérêt général et national rencontre l’intérêt d’un lobby, on peut être tranquille, les deux seront bien protégés.

    Le problème du Grenelle de l’environnement est un problème politique, avant tout. Il n’y avait pas, jusqu’à présent, de synergies anti-consommation d’énergie qui s’étaient crées. Grâce à une politique de gribouille gouvernementale, dans la "libéralisation" (lire forte augmentation) des marchés énergétiques, cette synergie émerge, et va, à terme, fragiliser les compagnies privatisées… Jusqu’à leur nationalisation…

    Mercredi 15 octobre 2008

  • A l’heure de la crise qui s’annonce…

    A l’heure de la crise qui s’annonce…

    Images_2 Certains pensent que les problèmes énergétiques vont devenir cruciaux. L’urbanisation et la globalisation ont rendus des besoins sans équivalents dans l’histoire : eau, énergie, nourriture.
    Beaucoup de pays, dans les années 30 étaient protégés par leur "archaïsme". En France, l’eau courante était rare, les voitures plus encore, l’approvisionnement purement local pour beaucoup de produits…

    La capacité de résilience était forte.
    En effet, certains ont pu passer relativement sans encombre la seconde guerre mondiale. Ils avaient simplement un grand jardin.
    La forte crise qui s’annonce aura des répercussions infiniment plus grandes : nul ne peut dire les coups de boutoirs que subiront les circuits économiques.

    La vie quotidienne sera sans doute, très bouleversée. Nous n’avons pas le même degré d’archaïsme que nos grands parents et arrières grands parents.
    Le jardin potager, par exemple, avait pratiquement disparu.
    A la dernière réunion de lotissement à laquelle j’ai assisté, c’était LE sujet de conversation. Même pour ceux à qui cette simple idée donnait précédemment des boutons.
    C’était simple, la nourriture, il y avait le supermarché. Pour y aller, on montait dans sa voiture.
    Maintenant, le supermarché, c’est cher, même le "superPrimou", ça dépense de l’essence pour y aller, les dépenses obligatoires dévorent les budgets…

    L’image de la dernière  guerre ? Des gens simples, ébahis de voir ce que pouvaient leur proposer pour leurs patates et leurs haricots les gens si bien habillés, qui, il n’y a pas si longtemps, les toisaient…
    Cette fois, c’est puissance 1000. Nous sommes bien plus dépendants des liens économiques auquels beaucoup de gens échappaient alors.

    Mercredi 15 octobre 2008

  • Australie: une variante du procédé « coal to liquid » par gazéification souterraine du charbon

    Australie: une variante du procédé « coal to liquid » par gazéification souterraine du charbon

                            Très vieille technique utilisée à la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis pour produire du "gaz de ville", reprise par l’URSS puis par la Chine la gazéification du charbon souterraine à très haute température conduit à un gaz riche en hydrogène, en CO2, en monoxyde de carbone CO, en méthane et en vapeur d’eau. Cette technologie retrouve de l’intérêt en la couplant avec un procédé Fischer-Tropsch de synthèse de carburant liquide. La Société australienne Linc Energy, dans son usine de Chinchilla, vient de démarrer une usine pilote de production de carburants liquides à partir de syngas obtenu par gazéification souterraine (underground coal gasification ou UCG). Linc aurait l’intention de démarrer la construction d’une unité de production industrielle dans un an environ. Cette Société participe également à des projets du même type au Vietnam. Ucg1

    Le 14 Octobre 2008.