Catégorie : énergie fossile

  • Automobile et acier…

    Automobile et acier…

    Images_2 Les secteurs automobiles et sidérurgiques ont violemment réagi la semaine dernière, dans le cadre plus général de la crise de crédit, montrant que l’économie réelle et très classique, notamment la plus emblématique de toute, la sidérurgie est elle même très atteinte.
    Pour beaucoup de firmes automobiles, la seule rentabilité ne se trouvait pas dans le produit, mais dans le crédit qu’on vous proposait en même temps que la voiture.
    Renault fut dans ce cas très longtemps, General Motors s’y engouffra jusqu’à la lie (à l’hallali ?), se vautrant dans le subprime nauséabond, avec délice.
    Le développement du marché automobile qu’on a vu triomphant dans les années 1970 fut aussi caricatural.

    Tout y fut obtenu à coup de crédits.
    Crédit maison, crédit auto, suivait les petits crédits des années 1960, ceux qu’on prenait pour acheter réfrigérateur, télé, et autre électroménager.
    Le marché automobile français est mature depuis 30 ans, oscillant autour de 2 millions, plongeant parfois, montant un peu plus, parfois, au gré des humeurs économiques bonnes ou mauvaises.
    Mais la crise du crédit est la menace la plus sérieuse qui pèse sur cette industrie.
    On avait déjà tendance à voir un "marché grisonnant" où les retraités était le gros de la clientèle, on risque bien de voir un marché en régression.
    La tendance actuelle du début d’année, même si elle était bonne, indiquait un début de paupérisation, petites voitures économiques à l’achat et bon marché à l’entretien.
    La sidérurgie vit  une heure beaucoup plus grave. Deux de ses principaux débouchés, l’automobile et le bâtiment se sentent mal en même temps et le mal de l’un se nourrit du mal de l’autre, sur fond de crise de crédit, de crise sociale et politique.

    Le rebond boursier du jour risque donc d’être court. On risque fort de voir une crise à la brésilienne, avec des volumes en chute importante

    Lundi 13 octobre 2008

  • Comparaison des mix énergétiques entre l’Europe et les Etats-Unis

    Comparaison des mix énergétiques entre l’Europe et les Etats-Unis

                            La répartition des consommations en énergies primaires de l’Europe des 27, en 2006, montre que c’est le pétrole avec 37% du marché qui est la principale source d’énergie consommée. Il est clair que c’est le premier poste, au travers de nouvelles offres sur le transport et sur le chauffage industriel, commercial ou domestique, sur lequel l’Europe doit agir. La recherche d’une meilleure efficacité énergétique et l’adoption d’autres sources d’énergies apporteront la solution à la disparition progressive de la ressource pétrolière durant le 21ème siècle. Elle sera fortement encouragée par la montée des prix des ressources d’énergies liquides, nous en avons eu un aperçu cet été.Energieprimairesconsoeurope2006

                         Vient ensuite le gaz naturel avec 24%, dont la large répartition des ressources dans le monde et les progrès technologiques qui permettent d’exploiter de nouveaux gisements dans les schistes bitumineux placeront cette ressource en tête dans le monde et en Europe dans les 20 ans à venir. L’Europe doit élaborer une politique d’approvisionnement diversifiée en gaz naturel, cette approche devrait être simplifiée par l’évolution vers l’autosuffisance des Etats-Unis qui n’importeront du gaz naturel liquéfié que de façon très marginale. La recherche et le développement d’autres modes d’acheminement (hydrates de gaz) ou de sous produits substituts au gasoil (DME) devraient faire partie des objectifs important européens. La conversion progressive de la pétrochimie vers une chimie du gaz naturel devra se mettre en place (travaux de BASF sur les catalyseurs).

                         Puis arrivent les combustibles solides tels que le lignite ou le charbon avec 18%. Essentiellement utilisés dans la génération d’électricité et la métallurgie. La réduction des consommations ne viendra que d’une modernisation indispensable du parc de centrales électriques d’un autre siècle (Pologne, Allemagne, Grande-Bretagne, Grèce, etc.) ou de leur substitution par des centrales nucléaires. L’achat à 100% des droits démissions de CO2 qui chargerait chaque MWh électrique produit d’une trentaine d’euros aidera à accélérer cette conversion qui devrait être prioritaire en Europe.

                          L’énergie nucléaire avec 14% de l’énergie consommée n’est pas en si mauvaise place en Europe grâce à la France, l’Allemagne et la Suède. La montée en puissance de la Grande-Bretagne  dans les décennies à venir et le come-back de l’Italie devraient permettre d’accroître sa part dans le mix énergétique, aux dépens du charbon.

                          Vient ensuite la biomasse sous toutes se formes (5%) où plus on réfléchit à la meilleure des solutions et plus on est persuadé que de brûler des copeaux agglomérés de bois en mélange au charbon dans les centrales électriques ou les chaudières existantes est sûrement la méthode la plus simple et la plus efficace d’utilisation de cette ressource. Elle est en tous les cas en plein essor.

                          L’hydroélectricité (1,5%) doit bien sûr être encouragée, elle produit la très chère et très indispensable électricité de pointe. Le couplage de cette ressource avec les énergies éoliennes ou solaires grâce au pompage pourrait lui permettre de gagner quelques fractions de points.

                        Enfin les trois autres formes d’énergies renouvelables que sont l’éolien, la géothermie et le solaire qui ne pèsent même pas pour 1% (on est en 2006, alors disons 1% pour 2007) ne sont là que pour mémoire. Leur développement est incapable de résoudre nos problèmes énergétiques urgents. Par contre l’énergie solaire couplée à des dispositifs de stockage à définir et à développer pourra constituer une ressource énergétique clé dans plusieurs décennies. Les pays du Sud de l’Europe et d’Afrique du Nord joueront alors un rôle important dans la génération d’électricité. Mais il est inutile de mettre la charrue avant les boeufs.

                     Si l’on compare le camembert du mix énergétique des Etats-Unis à celui de l’Europe (FIG.) on constate tout d’abord que les parts de pétrole et de gaz sont similaires 37% pour le pétrole et 25% pour le gaz. La décrûe des consommations de pétrole, déjà amorcée aux Etats-Unis, va se poursuivre sous l’impact des prix et accompagnée par la nouvelle donne de la politique produit de l’industrie automobile qui va enterrer ses 4X4 au profit de véhicules plus légers, mieux profilés et électrifiés. La croissance des consommations de gaz va être encouragée par les énormes ressources locales de schistes bitumineux qui participeront à la recherche d’indépendance énergétique de ce pays. La primauté du gaz sur le pétrole est une question de quelques années aux Etats-Unis (entre 5 et 6 ans) avec croissance du gaz dans la génération d’électricité et décroissance des besoins en carburants liquides dans les transports.Energieprimairesconsousa2008s1

                    Par contre là où le mix énergétique est complètement différent de celui de l’Europe, c’est dans le couple charbon nucléaire. La somme des deux pèse 30% aux Etats-Unis et 32% en Europe, elles sont donc très comparables, mais la pondération entre nucléaire et charbon 8% et 22% respectivement aux USA montre le retard pris par l’énergie nucléaire aux Etats-Unis depuis les évènements de Three Mile Island en 1979. Un rattrapage de ce retard par rapport à l’Europe nécessiterait un quasi doublement de la puissance nucléaire installée aux Etats-Unis. Le Department of Energy a actuellement sur son bureau 14 projets de centrales nucléaires en demande de garantie d’emprunt pour un montant global de 188 milliards de dollars et il n’est autorisé à garantir que 18,5 milliards de dollars d’emprunts. Le compte n’y est pas.

                 On constate également que les USA sont en retard sur l’utilisation de la biomasse par rapport à l’Europe, mais que leurs ressources hydroélectriques sont bonnes.

                   L’éolien, le solaire et la géothermie pèsent pour 0,9% du total au cours du premier semestre de cette année. Peanuts!

                   En conclusion les Etats-Unis consomment un trop grande part de charbon dans leur mix énergétique. Si l’on compare les pondérations par rapport à l’Europe on s’aperçoit que cette surconsommation provient d’une insuffisance en énergie nucléaire et dans l’utilisation de la biomasse. Ce constat peut expliquer la plus grande lucidité des écologistes américains, effrayés par les consommations de charbon de leur pays, dont beaucoup d’entre eux acceptent, de plus en plus, l’alternative de l’énergie nucléaire comme une des solutions à la réduction des émissions de CO2 et autres saletés associées.

    Le 13 Octobre 2008.

  • Les cours du charbon poursuivent leur chute sur fond d’absence de transactions

    Les cours du charbon poursuivent leur chute sur fond d’absence de transactions

                          L‘essentiel du commerce du charbon dans le monde, évalué à 700 millions de tonnes, se fait par des échanges directs entre producteurs et consommateurs, sur la base de contrats généralement annuels avec négociations des prix en début d’année. Mais comme toute matière première, ces prix s’inspirent généralement du marché spot marginal sur lequel sont adossés les futures et autres papiers financiers qui intéressent tant les edge fonds spécialisés dans les matières premières. A l’apogée de la crise de folie sur les matières premières et de la dépréciation du dollar, le 4 Juillet 2008, il y a seulement trois mois de cela, le cours du charbon au port de Newcastle en Australie avait atteint 195$ la tonne (FIG.). Mais depuis ce temps les choses ont bien changé.Charbonnewcastle200810

                         La Chine a prévenu que ses productions de charbon battaient des records, que les stocks dans les ports étaient pleins, que ses usines hydroélectriques de l’Ouest étaient mieux reliées aux zones consommatrices côtières et donc qu’elle allait moins importer de charbon. La crise financière de son côté a poussé les edge fonds, tirés par des appels de fonds de leurs clients, à se désengager massivement des marchés des matières premières. Nous avons vu dernièrement ce phénomène agir sur les cours de l’Uranium par exemple (LIRE). Le marché spot du charbon s’est donc fortement rétréci, mettant dans l’inactivité totale bon nombre de petits acteurs ou de banques auxquels plus personne ne fait plus confiance.

                       L’Intercontinental Commodity  Exchange (ICE), bien connue pour sa cotation du Brent à Londres, pourrait en profiter pour rapatrier ce marché dans ses murs, elle offre en particulier la faculté de pouvoir réaliser une compensation (clearing) entre les diverses transactions, ce qui rend les cotations au jour le jour moins opaques.

                      Aux Etats-Unis la cotation du charbon se fait région par région et dépend beaucoup de la qualité très inégale. Pour ce qui est du charbon le plus exporté, celui des Appalaches, son cours a fortement baissé cette semaine en perdant 25$ la tonne pour atteindre  92,5$/tonne.

                      Ces baisses de prix des sources primaires d’énergie qui, la crise aidant, ne sont sûrement pas terminées devrait se concrétiser par une baisse de l’inflation en Europe, fortement déterminée par les prix de l’énergie (LIRE).

    Le 12 Octobre 2008.

  • Valeurs énergétiques.

    Valeurs énergétiques.

    P1000144 EDF et GDF-Suez se sont rudement ramassés pendant cette semaine boursière historique.
    EDF baisse de 5.81 % aujourd’hui, de 26 % cette semaine, GDF-Suez, dégringole de 34 %.
    Le masque a été brutalement arraché. La rumeur d’un tarif régulé en Belgique a provoqué la réaction.
    Cela résume bien la philosophie de l’ouverture : l’ouverture pour la hausse des tarifs.
    Reste que si cette annonce a été démentie, ce n’est, devant la crise politique, économique et sociale qui s’annonce, qu’une question de temps.
    Les temps vont devenir très risqués et l’environnement juridique va évoluer très vite.

    Les ouvertures de marchés et les dénationalisations n’auront duré que ce que durent les roses.
    Il n’y a aucune raison que ces sociétés échappent à une récession globale, ni puissent continuer à se livrer à des orgies d’augmentations de tarifs, dans un contexte social de plus en plus tendu et explosif.
    La rétractation immobilière a entrainé la rétractation bancaire et financière, qui elle même entraine l’industrie dans sa chute. L’industrie entraine la consommation d’énergie à la baisse.

    Dans ces conditions, les privatisations se révèleront comme un bref instant. Les sociétés privés ne peuvent perdurer dans un environnement récessif. Prises dans l’étau de la récession et de la dépression, ou de la très grande dépression, elles se seront révélés être des mirages.
    Seul un état peut endosser les investissements à long terme nécessaires à leur existence, les aléas de conjoncture sont mortels à des sociétés privées.
    Là aussi, comme le dit R. Bonnaterre, les "prévisions" sont loin, très loin de la moindre objectivité, et d’ailleurs, elles ne peuvent l’être, mais révèle plus les désirs des opérateurs, au travers d’opération de magie divinatoire, qu’une méthode.

    Source : Boursorama

    Vendredi 10 octobre 2008

  • Le « credit crunch » et la baisse des cours du pétrole vont repousser les projets dans les sables bitumineux de l’Alberta

    Le « credit crunch » et la baisse des cours du pétrole vont repousser les projets dans les sables bitumineux de l’Alberta

    Syncrude                           Une dizaine de projets de "upgraders", unités de traitement des sables bitumineux de surface chargés de séparer le bitume du sable et de traiter et de désulfurer le bitume pour le rendre aisément utilisable par les raffineries, sont envisagés dans l’Alberta. Chaque unité selon sa taille et sa complexité nécessite de lourds investissements industriels estimés entre 5 et 12 milliards de dollars. Les Groupes pétroliers concernés par ces projets tels que StatoilHydro, RD Shell, Canadian Natural Ressources, Total vont se poser des questions sur l’urgence de tels investissements dans le cadre de la crise actuelle. Pour C. de Margerie,le patron de Total, la chose est claire: si les cours du pétrole passent sous les 80$/baril, les projets seront repoussés. BA Energy un pétrolier privé a déjà annulé un projet de "upgrader" de 5 mrds$ par manque de capitaux mobilisables. L’Alberta pourrait donc ressentir très rapidement les effets de la crise avec le départ de certaines équipes d’ingénieries vers des cieux plus cléments. Plus généralement, la prospection pétrolière qui connaît une formidable embellie, pourrait ressentir durant les mois à venir, dans ses carnets de commandes, ce phénomène de raréfaction des capitaux.

    Le 10 Octobre 2008

  • Sauver le soldat Nuke.

    Sauver le soldat Nuke.

    Images_5 Le seuil de performance énergétique dans le neuf, fixé à 50 Kwh/m2 pourrait être de 120 kwh/m2 pour les logements équipés de convecteurs électriques.
    L’amendement Ollier est fait pour sauver le nucléaire, sans que rien d’autre ne puisse expliquer cette dérive.
    En même temps, cet amendement est parfaitement stupide.
    La consommation moyenne actuelle est de 240 Kwh/m2 et le faire passer à 120 en 2012 en global dans l’ancien intéresse fortement le lobby bâtiment, ce qui signifierait pour lui, un doublement de son chiffre d’affaire.

    Il n’empêchera pas des réductions de consommations drastiques, en même temps que les constructions neuves sont en chute libre, et sans doute pour longtemps. Dans la totalité du parc, elles sont, de toute façon très minoritaires et le chauffage électrique encore plus minoritaire.
    En même temps, ces consommations créent la crise sociale. Dans un contexte d’énergie chère, les particuliers sont saignés et désolvabilisés.

    la crise politique est visible dans l’amendement Ollier. Il n’y a vraiment aucun homme politique capable de réfléchir UNE minute au bien fondé d’une initiative dont les résultats seront maigres et incertains pour la cause qu’ils défendent.
    En même temps, la société civile, elle avance plus vite encore. C’est de la maison passive qu’elle parle.
    L’amendement et le député Ollier ? Des traces du passé.

    Mercredi 8 octobre 2008

  • Matières premières

    Matières premières

    Images_3 Le cours des matières premières est orienté à la baisse très nettement et c’est d’autant plus remarquable dans le bâtiment.
    Les cours de tous les produits augmentent, mais le cuivre dégringole de 10 % en un mois, au niveau de la consommation finale.
    Même les spécialistes du recyclage du cuivre, les gitans, le disent.
    Toutes les matières premières sont touchées, à des doses inégales, et surtout la matière première reine, le pétrole.
    Pourquoi ? Parce que la crise financière, doublée d’efforts sans précédents d’économies d’énergie, contracte la demande.

    On a un double effet Kiss-cool : paupérisation et évolution technique accélérée.
    Les phénomènes de sevrage causé par les prix, qui se cantonnaient au tiers monde, touche aussi le monde développé.
    Ce mouvement, qui semble de fond, sur les matières premières, est semble t’il, causé par la dépression immobilière qui semble mondiale, et très mal médiatisée.
    La construction est un secteur fortement consommateur de matériaux, de métaux, et d’énergie.

    Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il y ait, mécaniquement, une forte décote de tous ces produits. Cela ne remet pas en cause, finalement, la mécanique du Pic-oil. la baisse des prix, simplement, entraine la baisse du plafond (moindre investissement).
    Comme je l’avais déjà dit, le PO ne sera pas seulement géologique, mais politique, économique, social…

    Lundi 6 octobre 2008

  • Deux projections, deux manières de voir l’avenir.

    Deux projections, deux manières de voir l’avenir.

    Images_2 Deux manières de voir le monde, deux philosophies s’affrontent entre l’AIE (agence internationale de l’énergie) et l’EREC (conseil européen sur les énergies renouvelables).
    Pour la période 2003-2005, les deux ont des vus diamétralement opposés.
    L’une, l’EREC, voit la consommation électrique doubler, mais la part du fossile décroitre légèrement (passant de 11 000 téraWatt à 9 500) pour une consommation globale évoluant de 16 600 à 31 000 térawatt.
    Dans ce cas, les énergies renouvelables représenteraient 70 % de la production (21 500), toutes les énergies progresseraient, mais l’éolien se taillerait la part du lion, le nucléaire est voué à la disparition.

    Pour l’AIE, la consommation électrique passe de 16 500 téraWatt à 46 000 essentiellement appuyée sur le charbon et les fossiles passant de 11 000 à 36 000, le nucléaire stagne (2600 – 2700) et le renouvelable se contente de doubler de taille (3 000 téraWatt à 7500), essentiellement appuyé sur l’hydraulique.
    On peut donc tirer plusieurs constatations.
    Les prévisions sont essentiellement celle des lobbys qui agissent sur les uns et les autres.
    Ils est fort peu probable que les prévisions de l’AIE soient conformes. Il faudrait que les productions charbonniéres et gazières puissent suivre (multiplier pas 4 dans les deux cas) et celle du pétrole se maintenir.
    Que les industries énergétiques arrivent à ces exploits, c’est très douteux.
    Mais, pour les deux organismes, le sort du nucléaire est plié : marginal, il le restera dans le "meilleur" des cas, il disparaitra dans le "pire."
    Mais, petit à petit, l’AIE évolue, sous l’emprise du principe de réalité. Il concéde désormais que ce sera 50 % en renouvelable.
    Sans doute pour chasser sa grande peur : qu’elle diminue.

    Dimanche 5 octobre 2008

  • La guerre sur deux fronts.

    La guerre sur deux fronts.

    Bagration La guerre en Afghanistan et en Irak approchent de leur terme.
    Il n’y a plus de réserves US, et la guerre sur deux fronts épuise les ressources.
    Pour le site AntiWar.com, la situation est celle de l’Allemagne de 1944, avec une guerre sur deux fronts, plus de renforts, à cause de la crise des effectifs et des ennemis qui se renforcent constamment.
    La tranquillité actuelle en Irak est trompeuse, elle est précaire et ne repose que sur une situation temporaire de "partage de pouvoir", et peut difficilement perdurer.
    Les quelques milliers d’hommes que Gates voulait retirer d’Irak risquent de ne plus être disponible.

    A cela s’ajoute l’usure du matériel, des hommes, du moral.
    L’idéal pour une défaite militaire complète.
    Le pouvoir américain a fait une guerre "pour voir", situation du joueur de poker.
    Il a méprisé une approche plus napoléonienne, pour qui la bataille n’était que le résultat de la campagne, et Napoléon aimait dire qu’il gagnait celle-ci sur les ampoules de ses soldats.
    Dans la campagne qui conduisit à Ulm et à Austerlitz, ses soldats marchèrent à la même vitesse que les panzers de Guderian, 140 ans plus tard, pendant la campagne de France.
    Mais les deux, les pieds et les panzers, trouvèrent leurs limites. C’est la Russie.
    C’est marrant, le prisme avec lequel on voit cette puissance.
    On dit, à toutes les époques, que là-bas c’est le merdier, et qu’on y parie pas un kopeck dessus.

    Pourtant le pays existe depuis 6 siècles. Les armées sont battues, pour la raison transport, étirement des lignes de communications et fonte des effectifs, de par la taille de la conquête et pour la logistique.
    Il n’y a aucune raison pour que l’Irak et l’Afghanistan soit différents.
    La situation d’ailleurs, de l’Allemagne était bien meilleure en 1944. Malgré toutes ses difficultés, elle bénéficiait de l’avantage transport en étant au centre de la toile, elle pu se rétablir un temps pendant l’hiver pendant que ses ennemis, aux voies de communications distendues soufflaient.
    Pour les forces engageaient en Irak et Afghanistan, ce sera beaucoup plus compliqué de se retirer.

    Jeudi 2 octobre 2008.

  • Miser sur la Russie.

    Miser sur la Russie.

    Pour l’économiste et historien Jacques Sapir, la crise économique actuelle devrait très peu toucher la Russie.
    Images_2 Sa marginalisation (très relative), sa spécialisation internationale, ses disponibilités financières et ses ressources naturelles réanime les caractéristiques qui avaient fait que Staline avait pu décrété "le socialisme dans un seul pays".
    " es efforts importants restent à accomplir, mais ceci était vrai avant que la tempête de la crise ne se déchaîne et ne lui est nullement lié ".
    Les problèmes russes sont des problèmes de géopolitique lié à l’espace -colossal- et à une économie terrestre et non pas maritime, qui nécessitent de gros travaux d’infrastructures, ainsi qu’à une médiocre efficacité productive, pour laquelle la Russie est en situation de demandeuse vis-à-vis de l’Union européenne.

    Le principal problème de la Russie sera le chaos qui pourrait se généraliser et sa participation à l’élaboration d’un monde redéfini est indispensable.
    La raison principale est que désormais, elle est devenue, par un curieux et inattendu retour de l’histoire, un pôle de stabilité.
    L’histoire n’est jamais finie, et on peut savourer désormais la phrase de Gorbatchev : "Avec un pétrole à 80 $, jamais l’URSS ne se serait effondrée".
    Certains attribuerons la réussite russe au pétrole et au gaz, c’est grandement vrai, mais c’est incontournable.
    Des gisements y existent, et l’on y peut rien. D’ailleurs des gisements existaient en Grande-Bretagne aussi.
    Le basculement du centre de gravité européen de l’axe atlantique sur l’axe continental n’est qu’une question de temps. Il devrait être rapide. On ne peut rien contre la géographie.

    Jeudi 2 octobre 2008