Catégorie : énergie fossile

  • Pour revenir sur la fin des flux tendus…

    Pour revenir sur la fin des flux tendus…

    Images_3 La situation actuelle mérite d’être contée, car elle est significative.
    Le bâtiment est entré en récession, et on aurait pu croire que la baisse de pression des besoins aurait entrainé la fin des ruptures chroniques d’approvisionnements, dont c’était, pratiquement, la marque de fabrique.
    Et bien pas du tout.
    Accélérant la récession, les industriels du secteur ont plus vite encore suspendu les productions, tout en continuant à utiliser le flux tendu.
    Comme on continue à produire sur commande, et qu’il faut un certain volume de commandes pour produire, les ruptures sont devenues systématiques, et on essaie de les contrecarrer à grand coups de livraisons d’urgence.
    Pour résumer en un mot, on en arrive à brasser du vent, mais de plus en plus vite.

    Les kilomètres parcourus s’allongent, mais, au dire des professionnels, rien n’est sain.
    Cela repose sur les défauts de l’appareil productif et de distribution, et surtout, la question qui se pose est cruciale : combien de temps le secteur va t’il pouvoir tenir, en distribuant des bouts de chandelles, pour un prix de plus en plus réduit, à un cout de plus en plus élevé.

    Là aussi, le cout de l’énergie, bien qu’en légère détente, aura été crucial. Transporter des quantités de plus en plus infimes, de plus en plus vite et de plus en plus loin, n’a guère de sens économique.
    D’autant que le fabricant, lui-même ne voit pas son intérêt. Ce qui n’est pas produit n’est pas vendu, encore moins encaissé.
    Etre un contrariant dans l’affaire, disposer d’un peu de stocks permettrait d’empocher de coquettes sommes : l’urgent est toujours plus cher.
    Mais dans cette affaire, l’idéologie très mal comprise remplace le réalisme, l’efficacité, le sens du commerce.

    mercredi 1°octobre 2008

  • 45 000 milliards d’ici 2050

    45 000 milliards d’ici 2050

    Aie Pour l’AIE, 45 000 milliards de $ devront être investis d’ici 2050 pour que les énergies renouvelable fournissent 50 % de l’énergie.
    Ce chiffre peut sembler élever, mais reste très relatif sur une quarantaine d’années et reste surtout un redéploiement de ce qui est investi souvent dans le fossile à l’heure actuelle.
    C’est même très peu, comparer au taux d’investissement d’un pays industriel (couramment en dessus de 20 % du pib).
    Pour un petit pays comme la France, l’investissement global sur plus de 40 ans, c’est 25 000 milliards avec le taux actuel, compte tenu de l’augmentation du pib, dont une bonne partie est prévue d’être affecté à la question énergétique.

    Donc, rien de bien nouveau dans le programme de l’AIE, simplement une relativisations des efforts à accomplir.
    Si l’on tient compte du panachage renouvelable + économie, ces 45 000 milliards seraient en grande partie d’ailleurs, remboursés à cette date.
    La remarque principale est la création d’un cadre. Certains pays ont mis en place une dynamique et une industrie qui feront la prochaine révolution industrielle, d’autres pas encore.

    Mercredi 1°octobre 2008

  • La notion de peak oil : une illusion mathématique stérile

    La notion de peak oil : une illusion mathématique stérile

                            Certains géologues, après avoir révisé leur cours de math, ont inventé un jour un concept marketing bien fumeux mais combien menaçant, sorte de punition divine à retardement : le peak oil. On assiste depuis à l'édition d'une floraison de courbes de productions quotidiennes de pétrole, souvent retouchées ou corrigées, passant toutes par un maximum souvent proche ou dépassé (FIG. à la fin du mémo). Mais pour certains plus réalistes, plus raisonnables, intégrant les progrès technologiques d'exploration et de production, ainsi que les hausses de prix du pétrole faisant sauter bien des contraintes financières, imaginent des réserves ultimes bien plus importantes que celles estimées par les "pickistes" purs et durs.Peakoildelayedrichardnehring2007c La notion de pic n'apporte rien au débat, il suffit de faire une hypothèse sur les réserves ultimes et d'imaginer les consommations futures.

                            Les courbes de consommation de pétroles dans les années à venir imaginées et publiées par Richard Nehring par exemple ou d'autres, partent d'abord d'un postulat jusque là non remis en cause: les consommations mondiales de pétrole vont poursuivre leur ascension (FIG., courbe verte). Par la suite elles se stabilisent à 95 millions de barils par jour, dans l'hypothèse médiane de Nehring. La consommation cumulée arrivée à 80% des réserves ultimes supposées à 4100 milliards de barils, la production de ces volumes stables devient alors impossible et la consommation baisse inéluctablement.

                          Il existe un autre scénario tout aussi utopique qui consisterait à imaginer un régime mondial tout puissant qui déciderait demain, afin de ménager un traitement progressif à l'addiction au pétrole, d'imposer une décroissance régulière des consommations annuelles mondiales de pétrole: c'est le scénario dit "communiste" international (courbe violette). Un tel scénario sans à coups, réduirait les possibilités de crises et permettrait aux économies de s'adapter progressivement à la disparition certaine de la ressource.

                           Entre ces deux cas extrêmes se situera sûrement la réalité, dirigée par les marchés et les contraintes politiques multiples et non pas par les seules ressources. Elle ressemblera à quelque chose comme la courbe rouge. Dans cette hypothèse tout d'abord une croissance des consommations jusqu'en 2030 n'a plus cours. Au contraire un processus de désensibilisation des pays de l'OCDE au pétrole étant déjà lancé, c'est plutôt une stabilisation ou une décroissance des consommations qui va être observée mais qui n'est pas due à une réduction de l'offre, mais à celle de la demande. Par la suite au grè des crises et des poussées de fièvres des cours, nous en vivons une en ce moment, les économies par paliers s'adapteront à la nouvelle donne économique, différente de la précédente et plus économe en pétrole. Bien sûr ce sont les autres formes d'énergie, moins chères qui se substitueront au pétrole.

                      Ce qui est intéressant c'est d'établir la liste des grandes ou des petites innovations qui viendront soutenir un scénario de ce type sur une période de 80 ans correspondant à la vie d'un être humain naissant aujourd'hui (liste de loin non exhaustive):

    • le développement des biocarburants,
    • la généralisation de la conversion profonde dans toutes les raffineries,
    • la croissance de l'efficacité énergétique des véhicules (diesélisation, réduction des masses, fin des 4X4, aérodynamisme, pneumatiques, etc.)
    • les véhicules hybrides (voitures puis poids lourds),
    • les véhicules au gaz naturel comprimé ou au DME, éventuellement hybrides,
    • les véhicules électriques,
    • la réduction des consommations de carburants dans les transports maritimes et aériens,
    • le développement du transport ferroviaire par TGV dans de multiples régions du monde,
    • la disparition du chauffage des foyers au fuel et au kérosène,
    • la substitution de la pétrochimie par Fischer-Tropsch à partir de gaz naturel puis de charbon,
    • la relocalisation des productions dans les zones à forte densité démographique,
    • etc.

                     Une approche analytique concernant chacun de ces postes permettrait moyennant de multiples hypothèses, de quantifier les réductions de consommations attendues.

    Le 30 Septembre 2008.

    Pour mémoire un faisceau instructif de courbes pickistesPeakoilfamily les plus récentes.

  • A la réunion de l’ASPO à Sacramento, certains ont drôlement aplati le peak oil

    A la réunion de l’ASPO à Sacramento, certains ont drôlement aplati le peak oil

                          Incroyable mais vrai! L’Association for the Study of Peak Oil a fait intervenir Richard Nehring, homme raisonnable et réfléchi qui est venu exposer ses vues sur les ressources pétrolières mondiales dans les décennies à venir. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a drôlement aplati le peak oil, en le qualifiant de retardé ("delayed").Peakoildelayedricardnehring2008

                             Ce que Nehring est venu expliquer à son auditoire c’est qu’il ne fallait pas négliger les découvertes sur les gisements existants ("recoveries") qui constitueront une part essentielle des ressources à venir et qu’on ne pouvait pas non plus passer par zéro les ressources non conventionnelles comme les huiles lourdes ou les sables bitumineux. A partir de ses connaissances et de ses bases de données il élabore trois scénarios qui font apparaître une pénurie en pétrole à partir des années 2040 pour l’hypothèse la plus timorée et de 2060 pour l’hypothèse moyenne. Nehring explique que ces re-découvertes s’expliquent par des techniques d’exploration des champs plus fines, par des techniques de forages plus sophistiquées et des ressources financières importantes apportées par les prix du baril. Il estime donc les réserves ultimes entre 3400 et 5000 milliards de barils ce qui représente entre 1000 et 2000 milliards de réserves ultimes de plus que celles admises par les aimables "imminent pikists".Ressourcesultimesrichardnehring2008

                     Remarquons cependant que dans ses courbes, Nehring fait monter les consommations annuelles au dessus de 33 milliards de barils par an (90 millions de barils par jour) ce qui n’est plus raisonnable par les temps qui courent. Un plafonnement à 30 milliards de barils (82 millions de barils/jour) permettrait de gagner une dizaine d’années de ressources normales dans l’hypothèse moyenne.

    Le 28 Septembre 2008.

  • La cauchemar britannique

    La cauchemar britannique

    Images Le cauchemar britannique est en train de prendre forme, et la crise géorgienne en a été la cause.
    Ce nouveau "concert européen", se ferait, en effet, sans partie britannique, ou du moins, avec un partenaire britannique réduit à la portion congrue, sans guère d’influence sur les choses.
    La donne, est très simple.
    L’est et l’ouest du continent sont complémentaire (France-Allemagne-Russie), les tenants ont ce qui intéresse les autres.
    Les russes ont l’énergie et la possibilité d’assurer la sécurité du continent, et les puissances industrielles, les équipements qui manquent à la Russie.

    On le voit, le pouvoir britannique pour agir sur l’équilibre continental devient nul.
    C’est la conjoncture crée de 1482 à la fin du 17° siècle qui revient : la Grande Bretagne redevient un état marginal et sans importance.
    C’est pour cela que la virulence britannique est extrême, dans la crise géorgienne, dépassant même celle des USA, et, si elle joue encore, c’est à travers des états marginaux, eux aussi (Pologne, république tchéque), ou à travers des personnages discrédités (Ioutchenko).
    Le changement est extrême. On est passé d’une lutte, il y a trente ans, d’un système contre un autre, à des luttes pour les lignes d’ approvisonnements.
    La position grande-bretonne, axé sur un tout marché est devenue problématique désormais et se ressent sur les factures en tout genre des citoyens.

    Le passage de Schroeder de la chancellerie allemande à une société gazière est, elle aussi significative. Il n’a pas réellement quitté le pouvoir, il l’ a investi d’une autre manière, dans un autre poste.
    Tout cela, pour pouvoir dire "merde au roi d’angleterre"… qui ne peut même plus déclarer la guerre…

    Dimanche 28 septembre 2008

  • Nombreuses opportunités en vue dans l’industrie pétrolière

    Nombreuses opportunités en vue dans l’industrie pétrolière

    Repsol1_2                                C’est la Banque Dredsner Kleinwort qui est en charge d’organiser les enchères pour vendre les 20% détenus par Sacyr dans le pétrolier espagnol Repsol. La fiancée est très séduisante et elle pèse au moins 26 milliards d’euros,  parce qu’elle a des parts du côté des côtes brésiliennes, le nouvel Eldorado pétrolier sud américain. Alors les prétendants se bousculeraient d’après Timesonline, les chinois, les russes, les indiens et bien sûr les pétrolières occidentales comme ENI, RD Shell ou Total. La banque disposerait de 10 jours pour faire un premier tri, mais toute transaction sera éminemment politique, avec un gouvernement espagnol passablement affaibli par la crise.

                               Mais d’autres possibilités se font jour dans l’exploration production en Mer du Nord. Les petites Sociétés qui mènent ce genre d’opérations dans le secteur sont à cours de liquidité, crise des capitaux obligeant. Certaines seraient à vendre à des prix intéressants. Taqa la Société Nationale pétrolière d’Abu Dhabi serait en discussions avec certains de ces explorateurs pour les acheter. Elle avoue être prête à investir plusieurs milliards de dollars dans cette zone. Le Moyen-Orient est devenu trop petit pour les pétrodollars.

    Le 28 Septembre 2008.

  • Baisse des cours du charbon australien sur fond de ralentissement des importations chinoises

    Baisse des cours du charbon australien sur fond de ralentissement des importations chinoises

                               Les cours du charbon au Port de Newcastle en Australie constituent le benchmark des cotations sur les places asiatiques. Après un maximum hebdomadaire à 195 $ la tonne (!) atteint le 4 Juillet, avec celui du gaz, du pétrole et d’autres nombreuses "commodities" dans le monde, les cours se sont fortement détendus pour atteindre 127$ la tonne à la fin de la semaine (FIG.). Ce cours est encore très élevé par rapport aux 88$ la tonne de fin 2007 ou aux 56 $/tonne du mois de Juin 2007. Ce mouvement de baisse s’inscrit dans le cadre d’un recul global des placements financiers sur les "commodities" mais aussi résulte de la réduction des importations chinoises.Charbonnewcastle200809

                            La Chine à fin Août serait exportatrice nette en charbon avec des importations cumulées à fin Août en recul de 18% à 28,7 millions de tonnes à comparer à des exportations stables à 33,6 MT. Les raisons de ce revirement du flux net chinois de charbon proviendrait tout d’abord d’un bon niveau de production. Shenhua le plus grand producteur de charbon du monde, a vu ses productions de charbon croître de 17% au mois de Juillet et de 14% au mois d’Août par rapport aux mêmes mois de 2007. De plus, dans les ports ainsi que dans les usines électriques, les stocks seraient élevés en raison d’une baisse d’activité économique dans le Sud et de bonnes livraisons d’électricité en provenance des barrages des Provinces de l’Ouest.

                           Comprendre les problèmes énergétiques de ce vaste pays est vraiment très complexe, mais il semblerait que la Chine ne soit pas en pénurie de charbon. Il est donc à prévoir que cette décroissance des cours du charbon australien devrait se poursuivre.

    Le 27 Septembre 2008.

  • Russie-Vénézuela

    Russie-Vénézuela

    Images_4 La Russie est en lune de miel avec le Vénézuela.
    Au menu, l’Orénoque, le nucléaire et la finance.
    Les deux pays vont créer un consortium qui exploitera le gisement de Carabobo, c’est pratiquement la porte ouverte pour la Russie à tout le delta de l’Orénoque.
    Au niveau nucléaire, la Russie propose le développement du nucléaire civil, tout en renforçant leur coopération militaire.

    A ce sujet là, le Vénézuela bénéficierait d’un prêt d’un milliard de $ pour l’achat d’armements.
    Enfin, une banque commune serait créée pour les projets économiques communs.
    On le voit, c’est une coopération d’envergure qui se dessine, sinon une alliance.
    En arrière plan, toujours la confrontation des deux, avec les USA, mais des USA, désormais bien malades, sinon en phase terminale.
    Dans ce contexte, l’appui russe, même s’il reste symbolique, donne un allant et une confiance en eux extraordinaire aux dirigeants Vénézueliens.

    Vendredi 26 septembre 2008

  • Feu vert à Conoco-Phillips et Encana pour raffiner les huiles lourdes de l’Alberta

    Feu vert à Conoco-Phillips et Encana pour raffiner les huiles lourdes de l’Alberta

    Sagd_2                   Les sables bitumineux de l’Alberta sont exploités selon deux grands procédés. S’ils sont en surface une technique minière est utilisée et les hydrocarbures par traitement thermique et hydrogénation désulfuration catalytique, sont séparés du sable au voisinage de la mine. Le produit obtenu très proche d’un pétrole léger est très demandé par les raffineurs. S’ils sont enfouis plus profondément, ils sont alors extraits à chaud (SAGD) par forage pétrolier (FIG.), puis sont dilués et acheminés par pipe-line vers une raffinerie plus ou moins lointaine. C’est dans ce deuxième contexte que Conoco-Phillips allié au canadien Encana, vient enfin (LIRE) d’obtenir le feu vert de l’Administration américaine pour adapter la raffinerie de Wood River, à côté de St Louis, au traitement de ces huiles. Un programme d’adaptation et d’extension de 3,6 milliards de dollars vient donc de démarrer avec l’objectif de plus que doubler et porter la capacité de traitement de ces huiles par la filiale à 180 mille barils/jour en 2012. La raffinerie dès 2011, pourra traiter au global, 365 mille barils/jour de pétroles d’origines diverses.

    Le 25 Septembre 2008.

  • EDF et British Energy

    EDF et British Energy

    Images_5 EDF aurait fait une offre majorée sur BE.
    Là aussi, je ne sais pas combien il y a de membres au conseil d’administration, mais il n’y a visiblement pas un seul cerveau en état de marche.
    BE ne vaut rien, et EDF a de sérieux soucis sur les bras.
    Tant que l’option de l’incident de la centrale du Tricastin n’est pas levé, EDF ne vaut rien et aucune compagnie disposant du nucléaire ne vaut pas le moindre kopeck.
    En effet, si l’accident tourne mal, ou même s’il faut évacuer la population proche, l’onde de choc sera dévastatrice.

    Tel l’accident de TMI et de Tchernobyl qui ont conduit à l’arrêt des programmes, la reprise de ceux-ci deviendrait problématique, et le cout industriel d’un chantier de décontamination, même si celle-ci était confiné, réduirait la valeur EDF à zéro.
    On parle d’évacuation des populations, sans bien sûr, vouloir le mettre en parallèle avec l’incident.
    Bien entendu, le cout économique pour la collectivité serait délirant, même celui d’un simple incident sans rejet externe.
    Tout d’abord, la totalité des alentours des centrales françaises perdrait toute valeur, ce que les propriétaires ne verraient pas forcément d’un bon oeil.
    Le pire est que, devant l’incident, EDF ne sait visiblement pas quoi faire, même maintenant.
    En ce qui concerne les prises de participation, il était urgent d’attendre.
    Dans quel monde vivent ils ?

    Mardi 23 septembre 2008.