Pendant que certains "peak oilers" n’arrêtent pas de tracer des courbes en cloches, dont le déplacement régulier du maximum avec le temps n’altère en rien leurs convictions millénaristes, d’autres, à partir de l’examen des données géologiques, échaffaudent des scénarios de formation du gaz et du pétrole, afin de leur permettre d’être plus efficaces dans leur prospection pétrolière. C’est le cas de Paul Nadeau, Per Arne Bjorkum et quelques autres de chez StatoilHydro ou de l’Université de Stavanger qui depuis une petite décennie élaborent des scénarios de formations par diagénèse des réserves de gaz et de pétrole. Ils ont observé à partir de données sur plus de 50 mille champs pétroliers que 90% d’entre eux se trouvaient dans des zones géologiques dont les températures se situaient entre 60°C et 120°C : la Golden Zone. Ces chercheurs pensent, contrairement aux idées admises jusque là, que le gaz et le pétrole ont pu se former simultanément dans des couches géologiques vers les 120°C ce qui expliquerait leur coexistence fréquente. Ils affirment que les forages pétroliers "surexplorent" des zones plus profondes, plus chaudes d’où le gaz et le pétrole ont été expulsés et donc, où les probabilités de présence de gaz ou de pétrole sont très faibles.
Cette Golden Zone qui est déterminée par le gradient thermique du lieu de prospection, se situe généralement entre 2 km et 4 km de profondeur. Mais dans certaines régions à fort gradient thermique la zone peut être située entre 1 et 2 km de profondeur (réservoirs chauds) alors que dans des zones de faible gradient thermique (réservoirs froids) cette zone peut être située entre 4km et 8 km de profondeur. Cette nouvelle approche thermique permet donc d’explorer les couches géologiques de façon plus efficace, en particulier dans les zones de champs géants déjà connus et exploités.
Dans les zones aux températures inférieures à 60°C, les bactéries ayant ingurgité les fractions légères du pétrole, ce sont les pétroles lourds qui seront découverts.
Ces théories semblent être de plus en plus admises par la profession et confirmées par les succès récents de prospection de StatoilHydro en Mer du Nord ou en Mer de Barents.
Le 26 Août 2008.
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