Catégorie : énergie fossile

  • Un exercice incertain et périlleux: anticiper des cours du pétrole

    La prévision des variations des cours du pétrole dans le monde relève de l’analyse factorielle multiple qui prendrait en compte les variables quantitatives (cours du dollar, ampleur des stocks dans diverses zones, capacités mondiales de productions, investissements dans l’exploration production, demande mondiale en produits pétroliers, cours de break-even de diverses extractions, cours de capitulation ou de disparition des acteurs. Cette analyse doit aussi tenir compte de paramètres qualitatifs de premier ordre, difficilement quantifiables tels que l’humeur de Princes Saoudiens, la volonté de coopération des dirigeants russes avec ces derniers, les nombreuses tentatives d’intoxication de l’humeur des marchés par les soi-disant experts des grands groupes financiers et autres traders.

    Bref une équation d’une grande complexité dans laquelle les meilleurs se font rouler. A ma connaissance, j’ai retenu les expériences d’analyse multifactorielles  d’Akira Yanagisawa qui, bien-sûr, en 2011 n’avait pas prévu la rébellion saoudienne, décidant d’abandonner sa mission de teneur de marché international du pétrole.

    Je pense, cependant, qu’il est possible de déterminer de grands seuils de cours au-delà desquels  une pérennité des cours devient fortement improbable.

    Celui qui me semble évident est le seuil inférieur des cours pour lesquels les opérateurs physiques mondiaux  disparaissent. Un marché peut aller dans les pires excès sauf celui de faire disparaitre le dit Marché. L’auto-destruction d’un marché n’est pas une hypothèse acceptable, sauf si le produit coté est devenu inutile ou mondialement banni, je pense au Cadmium par exemple. Mais je ne pense pas que le monde de l’énergie soit en mesure de bannir, aujourd’hui et pour belle lurette, le pétrole et ses dérivés. Dernièrement les retraits des cours vers les vingt dollars le baril ont entraîné  la capitulation de nombreux opérateurs américains de l’industrie parapétrolière et de l’extraction des huiles de schistes.  Ce seuil des 20 dollars le baril constitue en ce moment une borne basse des cours au delà de laquelle les opérateurs, à court ou moyen terme, disparaissent. Certains s’inquiètent même de la pérennité des activités pétrolières du Venezuela, si mal géré par de fins guignols populistes et disposant, sur le papier, des premières réserves mondiales.

    Le seuil haut est beaucoup plus complexe à définir. En période de pénurie, moment où la demande voudrait dépasser l’offre, il a été constaté dans le passé que ces cours peuvent dépasser gaillardement les cent dollars le baril. Mais en période d’excès d’offre, après une phase de copieux investissements dans l’exploration production, comme c’est le cas aujourd’hui, ce seuil haut doit correspondre au prix marginal pour lequel certaines productions abondantes retrouvent leur rentabilité. Aujourd’hui ce sont certaines extractions d’huiles de schistes américaines qui déterminent ce seuil. Les milieux informés parlent alors de 50 à 60 dollars le baril. Prix du baril à partir duquel tous les aventuriers américains, aidés par leurs banques régionales, se remettent à forer le sol de leur pays.

    Le marché du pétrole mondial se trouve donc aujourd’hui et pour de longues années dans une phase de consolidation qui consiste à purger les excès de stocks et ceux de capacités d’extraction par le jeu de la déplétion. Pourquoi de longues années: en raison de l’ampleur des stocks et de la rémanence des processus (par exemple, malgré des cours actuels déprimés, le Golfe du Mexique produit encore, en ce moment, en abondance du pétrole en raison des investissements réalisés durant la décennie précédente (FIG). Les investissements ayant été réalisés autant en tirer quelque chose en cash, même si c’est le cinquième de ce que l’on espérait, au départ.).

    Lors du dernier super-cycle du pétrole entre 1980 et 2010, cette phase de consolidation s’était étalée sur une décennie, délai nécessaire pour que le marché mondial passe de la surabondance de l’offre, à la pénurie.

    Il est possible de penser raisonnablement que le marché du pétrole est entré en 2015 dans une longue phase durant laquelle les cours vont osciller dans une plage de 40 + ou- 20 dollars le baril (FIG.). Dans un climat de croissance continue de la demande, il faudra attendre le milieu des années 20 pour voir émerger à nouveau une longue phase de pénurie des capacités d’extraction et de montée des cours.

    Bien-sûr je ne place aucun pari sérieux  sur cette prévision incertaine qui peut être démolie, à tout moment, par un obscur prince du pétrole en colère ou un oukase du Kremlin

    LIRE l’analyse multifactorielle historique des cours par Akira Yanagisawa

    Le 6 Mai 2016

     

     

  • OCDE: une image de la longue marche vers la transition énergétique

    Au sein des pays riches de l’OCDE la part de génération électrique  des énergies renouvelables, pour une large part intermittentes, est passée de 6,5% du total en 2014 à 7,5% du total en 2015. Cette part, réseau par réseau, est encore trop faible pour voir apparaître les vrais ennuis de l’intermittence et de l’insuffisance des moyens de stockage. Ils devraient cependant commencer à se révéler sur les réseaux isolés et mal dotés en modes traditionnels de génération à machines tournantes. Nous avons abordé dernièrement la possibilité de ruptures d’approvisionnement en électricité, cet été, en Californie par exemple.

    Les ventes d’onéreuses  batteries installées en tampon, moyen le plus rapide d’installation d’un stock de puissance électrique permettant de stabiliser le réseau, devraient se développer rapidement et renchérir, ainsi, le prix du MWh.

     

    Le 11 Avril 2016

    ACCEDER aux données de l’IEA

  • 80% des investissements à venir dans les infrastructures en Asie seront affectés à l’énergie électrique et aux réseaux routiers

    Si certains doutent encore de la poursuite de la formidable croissance des économies asiatiques et de leur besoin en ressources énergétiques, poussés par la croissance démographique de ces pays et le dynamisme des populations de plus en plus éduquées et formées, il est temps, pour eux, de mesurer les projections d’investissements dans les infrastructures qui vont être réalisés d’ici à 2020 dans cette région du monde.

    Le NIKKEI publie des données qui estiment les montants dans ces investissements à venir, entre 2015 et 2020, dans les infrastructures en Asie autour des 6500 milliards de dollars dont les quatre cinquièmes seront affectés à la génération et distribution d’électricité et à la construction ou la modernisation des réseaux routiers (FIG.). Tout cela augure bien de la croissance des consommations de carburants et de ressources d’énergies primaires dans ce continent.

    Ces données ont une vertu: elles concernent l’ensemble des pays asiatiques qui représente sensiblement plus du double parfois de la seule Chine, objet de tant d’attentions et d’estimations en Occident.

    Par exemple pour les consommations de produits pétroliers en 2016  l’EIA annonce 11,5 millions de barils par jour pour la seule Chine, mais aussi 12,6 millions de barils par jour pour le reste de l’Asie, hors Japon et 17,3 millions de barils par jour avec le Japon. Il est vrai que dans le processus de développement des Nations, les consommations de pétrole sont des indicateurs en retard par rapport à celles d’autres matières premières comme l’acier ou le ciment pour lesquelles la Chine possède une très forte position.

    Une large part de l’Asie, dont la Chine, va rattraper son retard, par rapport aux pays de l’OCDE, dans la consommation de produits pétroliers que ce soit pour alimenter en carburants les divers moyens de transport ou pour alimenter en fractions pétrolières les industries de la pétrochimie. Il est peu probable que les énergies intermittentes solaires ou éoliennes, trop aléatoires, aient une part significative dans ce processus de premier équipement de l’Asie. Les énergies intermittentes, réduites à un rôle marginal, ne sont acceptables que dans les régions, comme l’Europe, largement suréquipées en modes de génération conventionnels.

    Quant aux véhicules électriques urbains (hors deux-roues), il faudra attendre des réseaux électriques disponibles et largement  alimentés en puissance pour que ces modes de déplacement occupent une part significative du parc automobile.

    Consulter le papier du NIKKEI sur ce sujet.

    Le 7 Avril 2016

  • Fuite de gaz: la Californie serait-elle en graves difficultés énergétiques?

    Fuite de gaz: la Californie serait-elle en graves difficultés énergétiques?

    Les États-Unis utilisent de plus en plus leurs centrales alimentées au gaz naturel pour subvenir à leurs besoins en électricité (FIG.). Cette évolution des moyens de génération d’électricité présente, pour ce pays, un triple intérêt:

    -un intérêt économique en raison du faible prix d’approvisionnement en gaz de ce pays producteur,

    -un intérêt écologique et économique, le gaz naturel brûlé dans des centrales à cycle combiné, se substitue aux centrales au charbon polluantes  et qui nécessitent de complexes équipements de traitements des rejets gazeux,

    – un intérêt énergétique, les centrales au gaz, de par leur flexibilité de mise en œuvre,  constituent les compléments  adéquats et nécessaires aux ressources intermittentes d’électricité solaire ou éolienne.

    La Californie, État modèle du Continent Nord-Américain, largement dotée en moyens de générations intermittents d’électricité, brûle de ce fait beaucoup de gaz naturel  pour alimenter et stabiliser son réseau électrique avec un pic de consommation en été, période où les équipements d’air conditionné sont les plus sollicités.

    La fuite de gaz, détectée depuis Octobre 2015,  d’un des grands réservoirs  de stockage du Canyon Aliso,  géré par une filiale du groupe Sempra Energy, a déjà  relargué des milliers de tonnes de méthane et d’éthane dans l’atmosphère. Les essais de colmatage s’étant avérés infructueux, ce lieu de stockage de gaz va devoir être abandonné.

    Certains s’inquiètent déjà de possibles black-out, durant l’été prochain, en Californie. Les communautés concernées par les problèmes environnementaux s’en émeuvent déjà, occasion inespérée, pourtant, d’un sain retour à la Nature.

    LIRE l’histoire détaillée de la fuite du Canyon Aliso et le rapport de Bloomberg sur les risques de black-out.

    Le 6 Avril 2016

     

     

  • Shell et Kawasaki Heavy vont coopérer dans le transport d’hydrogène liquide

    Kawasaki Heavy veut travailler avec Shell pour assurer le transport par mer d’hydrogène liquide d’Australie vers le Japon. Ce nouveau combustible, stratégique pour le Japon et ses piles à combustible fixes ou embarquées sur un véhicule,  serait produit en Australie, à partir de lignite abondant et peu coûteux ce qui permettrait d’obtenir un gaz dont le coût au kWh  serait 20% plus cher que celui du gaz naturel actuel, mais moins onéreux que celui du pétrole ou des produits pétroliers importés.

    Dans le bilan de la réaction, invoquée ici

    C + 2H2O  ——-> CO2 +  2H2

    c’est l’Australie qui gardera le CO2 et c’est le Japon qui, vertueux, utilisera le seul hydrogène (660 mille tonnes importées  sont programmées pour 2030…et 11 fois plus, en masse, de CO2 resteront sur place).

    Espérons que, dans ce partage inéquitable,  l’Australie fera le nécessaire pour valoriser le CO2 produit, mais l’histoire ne le dit pas.

    Les fables écologiques, destinées aux enfants, sont souvent très pudibondes.

    ACCEDER à cette nouvelle du NIKKEI.

  • Vers une décroissance des capitaux engagés dans l’exploration-production de pétrole dans le monde

    Vers une décroissance des capitaux engagés dans l’exploration-production de pétrole dans le monde

    Les principales leçons que l’on peut tirer de la baisse actuelle des cours du pétrole, observée depuis quelques mois, portent, sans nul doute, sur l’ampleur des investissements massifs réalisés dans le secteur pétrolier et gazier depuis plus d’une décennie et sur leur impact économique mondial.
    Les réserves de pétrole et autres hydrocarbures dans le monde sont loin d’être épuisées, les dynamiques extractions américaines,  saoudiennes et russes actuelles en attestent.
    Ces extractions, pour assurer un flux économiquement satisfaisant,  nécessitent cependant des moyens technologiques de plus en plus sophistiqués et qui donc dépendent de plus en plus des investissements réalisés dans l’exploration et la production de ressources brutes, c’est à dire dans l’amont du processus industriel.

    Bien entendu, ceci n’enlève aucune des obligations d’investir également et en parallèle dans l’aval de ces industries pétrolières, domaine qui va des moyens de stockage de ces ressources brutes, à leur acheminement  (navires pétroliers ou de transport de GNL,  oléoducs et autres gazoducs ou transport ferroviaire), ceci  jusqu’aux raffineries puis à la distribution de ces fractions pétrolières valorisées mais aussi aux multiples équipements de pétrochimie qui apportent une part des matières premières indispensables à l’ensemble des industries modernes. Enfin dans le cadre d’une moindre dépendance du monde aux ressources fossiles, il faudrait également prendre en compte les investissements  réalisés dans la production et la mise à disposition de biocarburants et autres carburants de synthèse à partir de gaz, de charbon, de CO2 et de biomasse.

    Cet inventaire complexe conduit l’UFIP, à la suite de rapports mondiaux les plus prestigieux, à rappeler, après les rêves éveillés parisiens de la COP 21 ou « du monde tel qu’il devrait être », que les ressources pétrolières et gazières constitueront  la base des ressources énergétiques mondiales à l’horizon 2040.  Je rajouterai, à titre d’inventaire  exhaustif, qu’à cette date, à moins d’un hypothétique, audacieux et révolutionnaire programme électronucléaire chinois à venir, il est probable que les consommations de charbon dans le monde, prévues par l’IEEJ japonais (organe technique du prestigieux MITI) à 9,4 milliards de tonnes par an en 2040, n’auront pas encore amorcé leur phase de décroissance. (l’IEEJ estime ces consommations de charbon  en 2016 autour des 8,2 milliards de tonnes).

    Mais revenons aux consommations de pétrole et de produits pétroliers.

    L’EIA américaine nous apprend que les consommations annuelles de produits pétroliers et autres biocarburants dans le monde avaient atteint en 2014 les 33,7 milliards de barils.  Avec les ressources dégagées de ces ventes, les industries pétrolières, nous dit l’UFIP, avaient investi dans l’amont  autour des 683 milliards de dollars, ce qui correspond à une dépense de plus de 20 dollars par baril de produits pétroliers commercialisés en sortie de raffineries (TAB.). Ceci représente un triplement des capitaux engagés par baril en une décennie, compatible avec une croissance moyenne de 11% par an.

    Bien entendu, avec un pétrole brut à 30 ou 40 dollars le baril, les compagnies pétrolières ne savent plus investir de tels montants par baril dans l’amont et donc tenir ce rythme de croissance.

    Les données établies depuis 1985 et publiées par l’IEA (FIG.) montrent que les investissements par baril dans l’amont ne s’élevaient jusqu’en 2004 qu’à quelques dollars. Ce n’est qu’à partir de cette date, où l’on a vu arriver en masse  les consommations chinoises de produits pétroliers,  que se sont accélérés les investissements dans l’amont. Dix ans après, 2014 marque le maximum de ces dépenses qui maintenant ont tendance à décroître et sont revenues vers les 14 dollars par baril en 2016.

    et suite actualisée du graphique précédent:

    Compte tenu de l’inertie du processus de production  et des mécanismes de fixation des prix, de la poursuite de nouvelles productions de pétrole démarrées il y a quelques mois à partir des investissements réalisés durant les années fastes, compte tenu de l’amplitude des stocks disponibles, il me semble raisonnable de penser qu’il faudra attendre près d’une décennie pour que l’offre de pétrole à la baisse dans le monde s’adapte à une demande en croissance et conduise les prix vers les cent dollars le baril. Ceci nous conduit allègrement vers le milieu des années vingt de ce siècle.

    En attendant, les dépenses en investissements dans l’amont devraient poursuivre leur décroissance et rejoindre les 10 dollars par baril maximum (FIG.) qui représentent la tendance longue des années 1985-2005 actualisées à aujourd’hui.

    En résumé, la persistance de cours du pétrole déprimés durant les années à venir condamnera les industries pétrolières et gazières mondiales à limiter leurs investissements dans l’amont  autour des dix dollars le baril.

    Vous avez le droit d’être en désaccord avec cette projection pessimiste qui jette un froid évident de plusieurs années sur l’avenir des Sociétés parapétrolières et qui apportent leurs services à l’industrie pétrolière amont, mais je ne vois pas comment l’ensemble de ces industries pourra éviter ce remède de cheval nécessaire. Les pétro-dollars ne tombent pas du ciel.

    CONSULTER la présentation de l’UFIP sur ce sujet.

    Le 12 mars 2016

  • En 2015 le solde des échanges énergétiques de la France voit sa facture se réduire de près de 15 milliards

    En 2015 le solde des échanges énergétiques de la France voit sa facture se réduire de près de 15 milliards

    Selon les relevés douaniers, établis à fin Décembre 2015, la facture énergétique de la France, avec un solde exportateur déficitaire annuel de 45 milliards, faisait apparaître par rapport à celui de 2014, une sensible amélioration de près de 15 milliards d’euros (TAB.)

    Dans ce bilan, bien peu est attribuable aux lancinants discours écolo-bien-pensants de ceux et celles qui dirigent notre pays et nous menacent de l’enfer carbonique.  Les consommations de carburants sont toujours soutenues et les taxes prélevées sur ces consommations se sont insidieusement accrues. Mais ces progrès sont imputables à la baisse des cours des produits pétroliers et gaziers dans le monde, cours qui actent les surcapacités de productions développées au cours de ces dernières années, par les investissements massifs réalisés dans l’industrie pétrolière et gazière mondiale.

    Notons également les résultats en progrès des exportations d’énergie électrique vers nos voisins européens dont les ressources électriques, parfois intermittentes, les obligent à faire appel à nos robustes ressources de base.

    Ces baisses de prix des ressources énergétiques mondiales sont en-train de se tasser et seront suivies par des remontées de cours durant les années et les décennies à venir. Pour devenir moins sensible à ces aléas tarifaires, notre pays devrait s’appuyer plus encore sur la ressource électrique dont il a la maîtrise et, pourquoi pas, sur les biocarburants dont l’intérêt énergétique et l’attrait financier reviendront rapidement d’actualité.

    Par ailleurs, la recherche de ressources gazières dans le sous-sol de notre pays ne serait pas obligatoirement stupide.

    Le Jeudi 3 Mars 2016

  • La Chine veut réduire la teneur en manganèse de ses carburants

    Le marché mondial de l’essence est en cours de connaître de profondes perturbations. Hier, par exemple, le cours à New York  est passé en quelques heures de 105 à 132 cents-dollar par gallon ce qui a conduit les cours de l’essence  à s’apprécier de plus de 30% en quelques jours sur le marché mondial.

    Il semblerait, si l’on en croit l’agence Bloomberg, que ces mouvements sur les cours proviendraient d’une forte demande des raffineries chinoises  qui rechercheraient de l’essence ou des additifs, fractions de distillations à fort indice d’octane, qu’elles ne savent pas produire. Les stocks à Amsterdam s’en trouvent fortement sollicités.

    Selon toujours  Bloomberg , ce phénomène serait du à la décision des autorités chinoises de modifier, au départ dans les Provinces de l’Est et les grandes villes, à partir de 2017, des essences chinoises les quantités d’ additifs à base de Manganèse (tel que le méthyl-cyclopentadienyl-tricarbonyle de manganèse ) ersatz du plomb tétraéthyle  beaucoup plus connu, lui,  comme additif à l’essence.

       Ces additifs de types ligands du manganèse ont la propriété     d’accroitre l’indice d’octane du mélange, mais aussi de libérer dans l’air des particules contenant des dérivés du manganèse qui à fortes doses sont neurotoxiques (manganisme ou maladie du soudeur).

    Les brumes urbaines chinoises seraient-elles donc trop riches en manganèse, ce que les dirigeants chinois voudraient corriger?

    Mais la demande de carburants par la Chine est une donnée du premier ordre pour le marché mondial de ces produits, de tels changements de recettes ne sont pas anodins sur les flux et donc sur les cours. Le marché des transports chinois (routiers, ferroviaires, aériens et nautiques) d’hommes et de marchandises va de plus en plus déterminer les cours mondiaux  du pétrole et de ses dérivés. Ce genre d’évènement anodin observé ici nous le rappelle.

    L’article de Bloomberg sur le sujet et une version plus explicite du Chicago Tribune

    Le 1er Mars 2016

     

  • La chute des prix des condensats du Nord-Dakota annonce de nouvelles capitulations

    Eloignée des côtes américaines et de ses raffineries, cette dure région désormais célèbre, est handicapée par son isolement qui conduit ses productions de liquides à des prix de marché très bas. Parmi les exploitants, seuls les plus robustes, ceux qui pourront attendre des jours meilleurs, survivront.
    November : $32.16/barrel
    December : $27.57/barrel
    January :$21.13/barrel
    Today’s (Feb 17) : $16.50/barrel