Catégorie : énergie fossile

  • Le Temps des Troubles.

    Le Temps des Troubles.

    Images_2 Il y a huit ans, on nous sortait des couillonnades et des cagasses sur "la nouvelle économie", toujours en croissance, toujours plus belle.
    Pour la "nouvelle économie" en gestation, les dirigeants occidentaux font figures d’inadaptés profonds, d’autistes graves et d’arriérés mentaux.
    La nouvelle économie est née en quelques mois.
    Son principal souci est la taxation des prix alimentaires.
    Pour ce faire, la plupart des pays ont pris des mesures radicales.
    Le retour au protectionnisme a été express et déterminé.
    On n’exportera plus rien, ou le minimum, ce qui est hors de prix. Le riz Basmati, par exemple.

    Au Tibet, en Afrique, d’abord dans les pays du tiers monde, mais aussi dans nos pays "riches", une période tendue, d’énergie chère et d’alimentation chère est là.
    Nos dirigeants, complètement déphasé s’occupent… de faciliter les importations… Alors qu’il est de plus en plus fréquent que les exportations des autres (nos imports à nous) soient interdites ou plafonnées.
    A tel point que la "riche" Allemagne vient de faire un enterrement express, rapide et déterminé aux nécro-carburants.
    Pour répartir la rareté, le libéralisme ne fonctionne pas.
    L’on peut certes produire une -petite- partie de biocarburants.
    Cela suppose deux choses :
    – Taxer les prix alimentaires,
    – faire de la possession d’une automobile, non pas un droit, mais le résultat d’une autorisation.
    Le monde que nous allons connaitre sera donc fort différent de celui que nous avons connu.
    La seule question simple est de savoir si se sera avant ou après des troubles graves.

  • Les compagnies aériennes…

    Les compagnies aériennes…

    Images … se ramassent à la pelle. Parole et chansons d’ Yves Descendant.
    Le prix du pétrole à plus de 100 dollars fait mourir les compagnies, les unes après les autres, les zétazunis, principal pays des compagnies aériennes, le plus vaste, au réseau le plus développés souffre le plus.
    Comme pour la famine : d’abord les petits. Puis quand ceux qui étaient juste au dessus deviendront petits (ou pauvres), ce sera leur tour, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un milliard d’hommes sur terre. Pardon, erreur, quelques compagnies aériennes.
    La logique est la même.
    C’est la reconstitution des monopoles et la fin de la concurrence après une brève période de concurrence.

    L’accord de ciel ouvert va aggraver la situation quelques temps, le régime des faillites aussi, jusqu’à décantation.
    Le transport aérien sera très réduit, très couteux, réservé à une "jet-set" et aux militaires.
    Bien sûr, le mouvement de développement des aéroports sera bientôt abandonné. Les destinations les moins intéressantes, les plus fragiles sont arrêtées, et ne reprendront pas.
    Beaucoup seront rendus à d’autres utilisations, ou à des usages très locaux, avant de mourir définitivement.
    La concentration va s’opérer sur les zones les plus rentables, les liaisons de capitales éloignées à capitales éloignées.
    Peut être assisterons-nous à des scènes dignes de Pagnol et du ferriboite :
    "Quand est-ce qu’on décolle ? Quand on sera plein ! Ou quand la partie de boules, sur la piste sera finie !".
    Méfiez vous donc, si le pilote s’appelle Escartefigue.

  • Valorisation des réserves pétrolières et gazières

    Valorisation des réserves pétrolières et gazières

                                     La valorisation des réserves pétrolières et gazières d’une Société cotée est un exercice complexe. Dans un premier temps il faut bien dissocier réserves de pétrole et réserves de gaz sur lesquelles les marges attendues sont totalement différentes, pour une quantité d’énergie identique. Rser1

    On pourra ensuite associer au pétrole les condensats de gaz, la somme des deux constitue ce que la profession nomme les liquides. Doit-on valoriser les seules réserves prouvées ou prendre une partie des réserves probables? Ces réserves n’étant qu’un droit d’exploitation pouvant être remis en cause par le vrai propriétaire du sous-sol, doit-on pondérer le risque politique? Le Venezuela de Chavez, la Russie de Poutine, le Delta du Niger, l’Alaska de Palin sont des exemples, à des degrès divers, de ces incertitudes. Enfin à quel prix doit on valoriser la marge potentielle qui va dépendre des cours, des taxes, des charges d’exploitation? Chaque analyste a sa recette, alchimie financière complexe et forcément partiale.

                              L’examen des réserves prouvées de liquides (pétrole + condensats de gaz) des Sociétés Exxon-Mobil, BP (hors TNK-BP dont les réserves appartiennent au bon vouloir du Kremlin), Total et Royal Dutch-Shell (Fig.) montre la décroissances de ces réserves au cours des cinq dernières années. Il faut tout de suite mentionner que la nationalisation des huiles lourdes de l’Orénoque au Venezuela a fait perdre 500 millions de barils environ à Exxon et à Total ce qui explique l’accentuation de la pente entre 2006 et 2007 pour ces deux Sociétés.Vanderveer  Pour Royal Dutch Shell l’équation est plus simple: ses reconstitutions de réserves ne sont pas à la hauteur des volumes extraits ce qui permet à Van der Veer de prévoir l’arrivée imminente du peak-oil. Il a raison, pour les volumes produits par sa Société, le peak-oil est pour demain.

                             La valorisation des réserves, dans un premier temps, peut être réalisée sur les réserves prouvées de liquides en prenant de façon prudente, une valeur probable de réalisation de marge moyenne sur ces réserves à 35$ par baril. Le positionnement des capitalisations boursières des quatre Sociétés étudiées par rapport à cette approche théorique montre deux valorisations acceptables et deux anomalies (FIG.).Capita1

              Tout d’abord pour Exxon Mobil la capitalisation boursière à 465 milliards de dollars est au dessus de la droite de valorisation théorique du liquide de 102 mrds$ ce qui intègre les réserves de gaz sec, toute la partie aval (raffinage et distribution) et la chimie du Groupe. La valorisation des réserves semble correcte. Pour Royal Dutch-Shell même approche la différence entre valorisation des liquides et capitalisation est de 88 mrds$ ce qui valorise correctement les gaz, l’aval et la chimie. Mais pour BP (sans TNK-BP) et pour Total les capitalisations boursières sont fortement insuffisantes. On peut estimer la sous valorisation de BP à 100 mrds$ (50%) et celle de Total de 95 mrds$ (>50%) par rapport aux deux autres.

                                 Les deux Groupes devraient donc attirer les investisseurs avec pour Total l’avantage d’une stratégie claire et les inconvénients d’un laisser aller opérationnel dans l’aval et la chimie et d’une cotation sur la place étroite de Paris. Quand à BP c’est l’inverse, la volonté de progrès opérationnel est évidente, la Bourse de Londres est un plus pour la cotation de la valeur, mais la stratégie n’est pas claire et le sort de TNK-BP en question.

    Le 4 Avril 2008

  • Bassorah, veine jugulaire du monde…

    Bassorah, veine jugulaire du monde…

    Images_2 Bassorah tourne au cauchemar pour la puissance occupante.
    Alors que celle-ci a du mal à s’imposer aux factions, malgré sa puissance, un assaut mal conçu, mal mené, malgré l’appui terrestre et aérien des états-unis, par un gouvernement faible, corrompu et incompétent a montré qui était le vrai patron dans la région.
    Il n’a fallu que deux jours pour arriver à un cessez-le-feu, négocié par l’Iran.
    Et visiblement l’armée du Mehdi est sorti renforcé des combats.
    Les clefs de la vallée du Tigre et de l’Euphrate ont été confiées, involontairement à l’Iran.

    2 000 000 de barils y passent chaque jour.
    Là aussi, un élément de vrai puissance échappe désormais à l’occupant.
    Pire, une logique "Dien Bien Phu" se met en place, ici, comme elle se met en place en Afghanistan.
    Dans les deux cas, l’arrière pensée de l’occupant est battue en brêche.
    Dans le cas Irakien, c’était de faire main basse sur les gisements pétroliers, dans le cas de l’Afghanistan, c’était de créer un couloir de sortie pour les richesses minérales d’Asie centrale.
    Dans les deux cas, c’est raté.
    Mais le cas irakien, est, à court terme, pire.
    En effet, une flambée de guerre sur le couloir de Bassorah, ou simplement du sud Irakien provoquera une flambée des prix, peut-être des coupures de production.
    Là, la crise énergétique deviendrait soudaine et immédiate, avec toutes les conséquences qu’on puisse imaginer.
    Z Brzezinski, qui fut conseiller à la sécurité nationale de la maison blanche, et stratège de haute volée, juge durement la façon dont fut mené la guerre.
    Le choix pour la puissance occupante est finalement clair. Chercher à conserver un peu d’influence, ou la perdre. Pour le sud Irakien, c’est déjà, en partie, perdu.

  • « Abandonner le pétrole »…

    « Abandonner le pétrole »…

    Images … "Avant qu’il ne nous abandonne". Faith Birol de l’AIE (agence internationale de l’énergie), semble avoir abandonné la langue de bois.
    "Même si nous ne sommes pas encore à court de pétrole, nous sommes à court de temps ".
    Pour lui, les voies du salut sont simples.
    Abandon du pétrole, là où il est remplaçable "usages industriels, le chauffage et la production d’électricité ", car la production a atteint son maximum.
    Les solutions envisagées, progrès technologiques, fusions et absorptions, utilisation des gisements marginaux, ne changera rien.

    La donne se complique d’un caractère politique. Les pays producteurs jouent, de plus en plus, LEUR jeu.
    Le fait que les états du Golfe aient, pour l’instant, renoncer à casser leur PEG avec le dollar, les fait hésiter à augmenter leur production.
    Il n’y a en effet, pas d’intérêt à accumuler cette devise qui ne permettra bientôt d’acheter que des clous et des néfles.
    Enfin un langage clair de l’AIE, une reconnaissance des problèmes, surtout du caractère politique de la crise énergétique.

  • Récoltes russes.

    Récoltes russes.

    Faucheuse Dans le monde actuel, il y a ceux qui manipulent le vent, rien, en faisant les importants.
    Et ceux qui parlent peu, mais agissent beaucoup.
    Bâtir une puissance est une chose longue et ardue.
    Mais elle s’articule sur des choses vraies.
    Le gaz russe, le pétrole russe et maintenant les récoltes russes sont des choses vraies.
    L’agence Ria Novosti annonce 85 millions de tonnes de céréales en 2008 et, dans un monde où la faim devient une hantise, les trois éléments sont des éléments de vraie puissance.

    "La politique étrangère russe se concentre sur les intérêts de ses propres entreprises publiques, notamment de Gazprom qui a conclu des accords avec bon nombre de pays et compagnies étrangères pour un approvisionnement monopolistique  ".
    Rien de différend avec les autres pays.
    "les consommateurs n’ont pas confiance dans les fournisseurs qui coupent l’approvisionnement, augmentent leurs tarifs sans prévenir, exproprient leurs concurrents et laissent la production diminuer  ".
    Propos d’ignorant. Quand il n’y a plus de marge de manoeuvre, la fiabilité importe peu.
    De plus, avant d’être un problème, il faudrait que les réserves soient épuisées.
    De mémoire elles sont égales à 120 jours.
    En ce qui concerne l’agriculture, la Russie a en partie réussie une reconstitution, vers les productions végétales. Elle a de la marge de manoeuvre d’ailleurs, 20 % de ses terres ne sont pas exploitées.
    Et à tout seigneur tout honneur, s’il y a eu reconstitution, c’est bien grâce a l’interventionnisme du pouvoir politique.
    L’ Ukraine, bien mieux placé géographiquement n’a guère réussi, par contre.
    La Russie, en usant de ses  atouts naturels, reconstitue patiemment sa puissance. 

  • Que s’est il passé à Bassorah ?

    Que s’est il passé à Bassorah ?

    Images On s’est battu à Bassorah.
    L’armée du Mahdi contre l’armée Irakienne appuyée par les américains, pour la possession de cette zone, vitale dans le commerce du pétrole.
    En effet, dans un contexte d’approvisionnement tendu, les exportations irakiennes pèsent désormais lourd sur les prix.
    En réalité, en dehors des péripéties, on peut constater un phénomène classique.
    Une armée s’use et perd en qualité (l’armée US), une autre s’organise, se professionnalise et se renforce de son expérience et de la connaissance de son ennemi de jour en jour.

    Ses effectifs font que, malgré ses pertes, elle n’est pas réellement atteinte.
    Cela lui permet de monter des attaques par vagues, avec des vagues différentes, pendant qu’en face, les effectifs ne sont pas remplacés.
    Pire encore du point de vue étazunien.
    Les iraniens profitent largement de cette expérience de combat.
    On voit donc le grand classique d’une occupation.
    Le gouvernement sous contrôle étranger envoie ses troupes ratisser. Elles échouent, le gouvernement est affaibli, les rebelles renforcés, militairement et politiquement, sans compter toutes les unités qui n’attendent que de le rejoindre.
    Bassorah a été un lourd échec. Le prix du brut a flambé quelques jours.Et le bourbier s’est étendu et approfondi.

  • Afrique du Sud: Sasol veut accroître ses productions de carburants à partir de charbon

    Afrique du Sud: Sasol veut accroître ses productions de carburants à partir de charbon

    Sasol1                            Forster Wheeler Afrique du Sud a signé un accord avec le leader mondial de la conversion du charbon en carburants liquides, le sud africain Sasol. Sasol qui maîtrise le procédé dit "Coal to Liquid" dans le monde avec 150 000 barils par jour de production en Afrique du Sud, veut accroître ses capacités de 80 000 barils par jour. L’étude va porter sur les trois phases du procédé:

    • la production de gaz de synthèse
    • le procédé Fisher Tropsch qui conduit à des cires
    • le procédé d’hydroconversion des cires en carburants liquides

                          Sasol exporte largement ses procédés dans le monde. Il dirige plusieurs projets de conversion de charbon en Chine et a développé le projet Oryx au Qatar de conversion de gaz naturel en combustible liquide.

    le 2 Avril 2008

  • Emeutes en côte d’Ivoire.

    Emeutes en côte d’Ivoire.

    Images_2 La flambée énergétique se traduit par une flambée alimentaire.
    Il n’y a pas de jours sans que des troubles graves éclatent ici et là.
    Les fiefs politiques n’y échappent pas, et en côte d’Ivoire, le gouvernement vit des heures difficiles, surtout dans les zones qui le soutenaient.
    Emeutes dispersées à coups de tirs à balles réelles, mais émeutes renaissantes immédiatement.
    Car ventre affamé n’a pas d’oreilles.
    Demba Moussa Dembelé, lui, parle de faire des économies. En réduisant le gouvernement ivoirien.
    Riche idée, qui devrait être reprise par F. Fillon, qui devrait congédier les 2/3 des ministres, la totalité des sénateurs et la moitié des députés. Je suis sûr que tout le monde applaudirait.

    Il en appel à mettre à la porte FMI et Banque Mondiale.
    Il n’y a pas le choix : "Si les gouvernements africains ne changent pas de manière durable la façon dont ils gèrent leurs économies, les émeutes vont recommencer et même s’étendre à d’autres pays ".
    Le moyen terme s’exprime ainsi : "Devraient suivre des mesures pour encourager une consommation accrue des produits locaux, un soutien des Etats aux revenus les plus faibles et une protection des marchés nationaux.  ".
    A long terme : " il faut carrément s’orienter vers des politiques de souveraineté alimentaire, comme les associations de producteurs  ".
    Le contraire du marché tel qu’on l’enseigne actuellement.
    Mais il n’y a pas et plus le choix.

  • Argentine : suspension de la grève…

    Argentine : suspension de la grève…

    Images_3 La grève est suspendue en Argentine, la Grève des agriculteurs.
    En effet, le gouvernement argentin, devant la flambée des prix agricole avait décidé de taxer des produits qui ne l’étaient pas, et d’augmenter la taxe sur le soja de 35 à 45 % suivant les quantités.
    Le but étant de maitriser l’inflation et de faire contribuer un peu plus les agriculteurs après des années fastes.
    La population agricole est bien entendue, très réduite, symbolique même.
    Les céréaliers négocieront donc avec Cristina Fernandez Kirchner.

    La grève durait depuis 15 jours, comprenant barrages routiers et suspensions d’exportations (ça du être bon pour les prix intérieurs).
    Politiquement, la flambée alimentaire atteint aussi les pays producteurs, on le voit partout et la gourmandise des industriels de l’alimentation, paysans ou autres leur fait perdre de vue un état ancien des choses.
    La réaction des autorités peut être très brutale, car elle repose sur la terreur qu’elle inspire, et sur la terreur ressentie par les gouvernants.
    En effet, dans les siècles passés, la réquisition militaire à prix taxé était très répandue, et la réaction stalinienne dans les années 30 n’en fut qu’un des derniers exemplaires.
    On peut voir aussi deux manières de s’en sortir.
    Cuba après l’écroulement du bloc soviétique (les 2/3 de sa nourriture était importée, et ses productions exportées) a relancé la micro-agriculture biologique très intensive, arrivant presqu’ à l’autosuffisance, l’ex-Urss a pu passer la transition grâce au jardin familial, en revanche, certains s’en tiennent au bienfait du marché.
    En effet, on parle aux USA, de l’interdiction pure et simple du potager.
    Nous verrons donc. Devant cette mesure, même Staline avait reculé.