Catégorie : énergie fossile

  • Tensions mondiales sur les approvisionnements en charbon

    Tensions mondiales sur les approvisionnements en charbon

    Richards_bay_southafrica                          L’Europe approvisionne plus du quart de son charbon à partir du port de Richard’s Bay en Afrique du Sud. L’activité de ce port de manutention opérant les chargements de bateaux est fortement perturbée par les ralentissements de production des mines en amont, en raison d’une pénurie chronique d’électricité en Afrique du Sud. Par exemple, Anglo American a stoppé cinq mines sur neuf en raison de possibles coupures de courant du fournisseur local, Eskom. D’autre part la Chine aurait décidé d’interrompre ses exportations de charbon pendant deux mois afin de reconstituer ses stocks. Les fournitures en provenance des USA sont limitées par les moyens d’acheminement et de manutention locaux. Les cours du charbon en Europe ont de ce fait gagné 6$ à 112$ la tonne.

                                  Les prix du gaz en Angleterre se sont également fortement appréciés, ce qui en fait une énergie de substitution 25% plus chère que le charbon par MWh d’électricité produite (environ +4 euros). Les prix de l’électricité en Europe ne vont donc pas baisser dans les mois à venir.

  • Rôle croissant du Canada dans l’approvisionnement énergétique des USA

    Rôle croissant du Canada dans l’approvisionnement énergétique des USA

    Keystone                                    Le Canada fournit 18% de la totalité des importations en  produits pétroliers (brut + raffinés) aux USA, ce qui en fait son premier fournisseur devant les importations provenant du Golfe Persique, il fournit également 90% des importations de gaz naturel . Cette position de leader nécessite des infrastructures ad’hoc pour acheminer ces forts volumes de produits énergétiques. C’est pour cela que Conoco-Phillips vient de signer un accord avec Transcanada pour acquérir 50% des intérêts dans le "Keystone Oil Pipeline" qui devrait pouvoir, dès fin 2009, acheminer  590 mille barils de brut par jour vers les USA. Ce pipeline de 3456 kilomètres reliera la riche région de l’Alberta aux marché de l’Illinois et au hub de Cushing dans l’Oklahoma, lieu d’échange physique du pétrole WTI coté sur le Nymex.

  • Pemex : chute de production.

    Pemex : chute de production.

    ImagesLa production journalière de la Pemex (pétrole du Mexique) a fortement baissé en 2007.
    On annonce une baisse de 5.3 % (174 000 barils/jour) à 3.082 millions de barils… Contre 3.7 l’année dernière…
    Un malaise aurait il eu lieu dans les calculs de pourcentages ?
    Toujours est il que les recettes pétrolières mexicaines sont en forte hausse, la production de gaz augmente, elle.
    Les responsables en sont l’épuisement du gisement principal, Cantarell, les ouragans, et les attaques contre les moyens de transports.

    La production pétrolière mexicaine est cruciale dans l’économie. En effet, elle participe à la grande malédiction de ces pays trop bien pourvus en richesses minérales. 40 % des recettes de l’état viennent de la Pemex, 40 % du pib sont redevables aux hydrocarbures, et il ne reste que 9 années de réserves…
    le peso mexicain est une des rares monnaies de 2007 à avoir baissé contre le dollar US, malgré les bons chiffres des recettes.
    Le Mexique garde des traits coloniaux antérieurs, l’absence d’impositions qui pèse sur ses finances.
    Pour nota, la population mexicaine s’était effondré au 16° siècle, passant de 25 à 1.5 millions d’habitants, et c’était les taxes sur les mines (quinto real) qui alimentaient principalement les finances du roi.

  • Total joue la montre avec l’Iran sur le projet South Pars

    Total joue la montre avec l’Iran sur le projet South Pars

    Southpars                         Lors d’une conférence sur les énergies renouvelables à Abu Dhabi, Philippe Boisseau de Total aurait avoué que Total rencontrait  "de gros problèmes de coûts" sur le projet de GNL offshore de South Pars dans le Golfe Persique, en Iran et qu’il revoyait les plans du projet avec les autorités iraniennes. Téhéran a donné Juin 2008 comme date butée pour arriver à un accord avec Total, sinon le projet serait poursuivi sans cette Société.

                Compte tenu du contexte géopolitique la probabilité d’arriver à un accord à  mi 2008 est très faible. Tout le monde du côté occidental et sûrement côté iranien voudra attendre la nomination du futur Président des Etats-Unis, avant d’aller plus en avant dans le projet. En cas d’échec il restera les chinois ou les russes, mais on voit mal les autorités  iraniennes laisser venir Gazprom patauger dans le gisement de South Pars, ce serait puéril.

  • Le retour de la guerre froide.

    Le retour de la guerre froide.

    Serbie Insensiblement, le monde européen retourne à la guerre froide.
    Un article intéressant paru dans l’agence de presse RIA NOVOSTI.
    "La Russie est prête à faire un usage préventif de la force militaire, et le cas échéant de la force nucléaire, afin de défendre sa souveraineté et celle de ses alliés".
    En même temps, si la Russie garde un certain sens de la mesure, c’est par pragmatisme :
    "l’histoire et l’expérience montrent qu’une militarisation excessive de la société, en l’absence de guerre, sape les fondements même de son existence"
    Cette question n’est pas sans conséquence, en Europe même.

    La Russie considère t’ elle la Serbie comme une alliée ?
    En effet, une nouvelle guerre froide pourrait naitre après une indépendance du Kosovo.
    Même en l’absence de conflit armé, inutile de dire que ce contexte réduirait à néant toute possibilité de développement des balkans.
    En tout cas, la complication autour des gazoducs risque de tourner aussi au bras de fer.
    Il y a parait il aspiration à l’adhésion européenne des balkans, mais la Serbie regarde, au moins en partie vers la Russie plus que vers l’occident, et si la situation économique et sociale ne s’améliore pas en Bulgarie, il n’est pas interdit de penser que que les Bulgares regarderont davantage vers Moscou que vers Bruxelles.

  • Fin des ampoules à incandescence en Irlande.

    Fin des ampoules à incandescence en Irlande.

    Images_3 L’Irlande ne respectera pas le calendrier européen pour la fin des ampoules à incandescence.
    Ce ne sera pas en effet, en 2015, mais en 2009. Dès cette date, la vente de ces ampoules est interdite.
    On ne peut que regretter le laxisme européen, en même temps, le marché irlandais est petit, et l’effet sur les consommations électrique de cette mesure, important.
    Le gain est immédiat, et l’investissement couteux en lignes et en centrales, évité.

    Evidemment, il faut le rappeler, l’ Irlande n’a pas la chance d’avoir des centrales nucléaires qui lui permette de jeter les KWH par les fenêtres, et ses ressources hydro-électriques sont quand même réduites.
    800 000 tonnes de CO2 seraient économisées par la mesure.
    mais là aussi, les gouvernements veulent éviter de chagriner les grandes compagnies électriques, qui, on le sait sont très émotives.
    Tranquillement,  comme il est, on le sait, de coutume en Irlande, on change d’époque.

  • Le mendiant

    Le mendiant

    Images_2 C’est en mendiant et en radotant que W s’est présenté dans les pays du golfe persique.
    En effet, même pour ce pays qui ne paie le pétrole qu’en faisant fonctionner la planche à billet, la facture est désormais trop lourde.
    La menace n’est pas voilée, elle est une plainte, les USA pourraient réduire leur consommation.
    Mais pour les pays exploitants, la donne est inverse, ce n’est qu’en infligeant des dommages importants à leur économie que les états-unis pourront réduire leur consommation, au moins à court terme.
    Il est certain qu’à long terme, la donne est différente, mais à long terme, les pays producteurs peuvent parfaitement jouer sur la donne "investissement" ou "absence d’investissement", pour ajuster rapidement l’offre.

    Donc, le résultat le plus probant de ce voyage de gueux, n’est pas la ré-affirmation d’une puissance, mais le port d’une croix pour le président, car plus personne ne croit en la menace iranienne, tout le monde pense à l’évacuation de l’Irak dans peu de temps, et il est clair, pour tous que les USA sont désormais un pays consommateur, comme d’autres.
    Le changement de statut est évident, la suprématie du dollar, monnaie de cotation du pétrole, s’use rapidement.
    Les contrats d’armements deviennent aussi de plus en plus lourds pour les pays acheteurs, les armes américaines n’ont plus la côte, qualité médiocre et cout trop important.
    D’autre part, la présence US devient trop pesante, et si l’on parle de possibilité de déstabilisation  après le départ des troupes, il est de plus en plus vraisemblable que cela deviendra une bouffée d’air frais.
    La présence n’étant plus stabilisatrice, mais la cause de conflits.

  • La Famine menace l’Asie.

    La Famine menace l’Asie.

    Nouveau_pacte La hausse des prix alimentaires, les pénuries menace l’ensemble du continent asiatique, contraignant les gouvernements à adopter des mesures d’urgence.
    Au Pakistan, la flambée des prix du blé a entrainé un accroissement de ses exportations, et une pénurie dans le pays. Cette flambée est intimement liée à la situation politique extrêmement grave que traverse le pays.
    Mais la situation la plus grave est en Chine, où un contrôle des prix sur les céréales, le gaz, l’huile, les oeufs, la viande et le lait va être établi.
    Partout, la hausse des prix est supérieur à 50 %, partout des troubles éclatent suite à cette inflation.

    Deux causes à ces flambées.
    L’utilisation des céréales pour produire le "bio"carburant, et l’exportation de l’inflation US, par le déficit de la balance des paiements.
    En effet,  pour préciser le propos, si les marchés financiers ne traitent qu’une toute petite partie des récoltes  (10 à 15  %), la demande en éthanol fait precisement flamber les prix sur ce marché réduit. 
    Il s’ensuit un effet de levier considérable pour la hausse.
    De même, les statistiques économiques dans l’euroland ou aux USA sont stupéfiants de modestie pour l’inflation.
    Une fois les prix transmis à l’extérieur, notamment pour les ménages pour lesquels la nourriture est encore 80 % des dépenses, on n’a pas du tout la même perception.
    L’escroquerie de la statistique ne se discute même pas.
    La situation a clairement basculé dans un contexte révolutionnaire.
    Ventre vide n’a pas d’oreilles, ni de peur.

  • Le Gaz Naturel Hydraté, une voie pour inventer un vrai marché mondial du gaz

    Le Gaz Naturel Hydraté, une voie pour inventer un vrai marché mondial du gaz

    Qflexgnl

                         Pour créer un marché libre mondial de matière première comme celui du Nickel, du pétrole ou du blé il faut répondre à un certain nombre de conditions que sont:

    • une pluralité des productions, sans monopole ou producteur dominant (un exemple de quasi monopole excluant un marché libre: de Beers pour le diamant)
    • une pluralité d’acheteurs solvables,
    • l’existence de stocks disponibles, si possible non périssables, et physiquement transportables (l’électricité n’obéit pas à cette contrainte d’où l’existence de marchés purement régionaux)
    • une place de marché dominante dans le monde (ex. le LME à Londres pour certains  métaux non ferreux, le Nymex à New York pour le pétrole, le Chicago Mercantile Exchange pour les denrées agricoles)

                          Examinons le cas du marché du gaz naturel.

                                       Bien qu’obéissant presqu’à ces quatre règles de base, le gaz est difficilement cotable. Il existe bien des lieux de cotation du gaz, points de livraisons sur un  marché comme le Henry Hub pour les USA, le British National Balancing Point pour la Grande Bretagne. Mais ces cours régionaux, n’ont rien d’universel et ne servent pas à grand chose pour certains marchés physiques bien précis. Par exemple les cours du gaz à New York, véritable goulot d’étranglement, peuvent être à plus du double de ceux du Henry Hub. Que faudrait-il pour qu’existe un vrai cours international du gaz, servant de benchmark à l’ensemble des marchés?

                                     Le secret réside dans la pluralité des sources et la transportabilité. Le gaz est un produit difficilement transportable par gazoduc ou sous forme de GNL qui nécessitent l’un et l’autre, d’énormes investissements ( gazoducs, stations de pressurisation, stockages souterrains, usines de liquéfaction, méthaniers, usines de gazéification) qui font que seuls quelques gros fournisseurs et consommateurs, sur la base de contrats à long terme, peuvent investir des milliards de dollars dans ces équipements. Le marché du gaz est donc entre les mains de gros producteurs (Gazprom en Russie, Sonatrach en Algérie, StatoilHydro en Norvège, le Consortium nigerian pour le marché européen par exemple).

                           Comment casser cet énorme droit d’entrée sur le marché? Comment démocratiser le marché du gaz naturel? Comment l’acheminer en provenance de sources de productions lointaines?

                           Une seule réponse est possible: il faut inventer un moyen de stockage et de transport économique qui réduirait par dix les investissements nécessaires à l’entrée dans le négoce du gaz. Alors les petits et moyens producteurs potentiels, nombreux dans le monde, pourraient rejoindre et animer le Marché.

                             Une voie semble prometteuse c’est l’utilisation de GNH (hydrate de gaz naturel). Nous avons vu que les Japonais, gros importateurs de gaz nécessaire à la production d’électricité, travaillent activement sur cette filière. Sous forme solide stockable à -20°C, ces boulets de glace permettraient de stocker, de transporter et de mettre aisément à disposition du gaz naturel. Un marché mondial du GNH avec des cours mondiaux serait alors envisageable. Pour s’affranchir des ses contraintes d’approvisionnement en gaz, l’Europe devrait activement s’impliquer dans ces recherches de mise au point industrielle de production, de transport par bateau réfrigéré et de gazéification de GNH.

                             Ceci serait à terme beaucoup plus efficace que d’aller construire un gazoduc de plus ou de moins, évitant le sol russe.

  • Poutine en Bulgarie

    Poutine en Bulgarie

    Images Poutine ne sait pas manier que le bâton, il manie aussi habilement la carotte, surtout avec la Bulgarie.
    C’est aussi le prototype d’un homme politique post effondrement monétaire. La monnaie n’est rien, l’investissement est tout, et la partie jouée avec la Bulgarie est habile, l’ Europe fera serrer la ceinture, la Russie apportera des capitaux et de l’ énergie.
    La Russie a deux cartes maitresses dans sa manche, le gazoduc south stream et une centrale nucléaire, avec prêt intégré.
    La centrale nucléaire de Béléné redonnera à la Bulgarie son statut de grand exportateur d’électricité, perdu avec la fermeture de la centrale de Kozlodoui, fermeture causée par l’adhésion à l’union européenne et que ni la population, ni le gouvernement n’avait accepté.

    La diplomatie russe avait la réputation de lourdeur et d’inefficacité.
    Elle vient de faire preuve d’une grande finesse, et c’est désormais la très aristocratique union européenne qui fait figure d’éléphant.
    L’autre projet de gazoduc (nabucco : Asie centrale, Iran, Turquie), reste pour l’instant à l’état de projet. Mais certains voient très clair. La Bulgarie devient le cheval de Troie de la Russie en Europe.
    Moscou tente là de réactiver une alliance balkanique, dans une péninsule où l’indépendance du Kosovo fait figure d’épouvantail.
    L’ union européenne est de même très naïve, en pensant assurer l’indépendance énergétique, en passant par l’ Iran qui vient de couper l’approvisionnement à la Turquie récemment, pour cause de vague de froid…