Catégorie : énergie fossile

  • Conséquences de la montée en complexité des technologies pétrolières.

    Conséquences de la montée en complexité des technologies pétrolières.

    Bakerhughes                     La course à la technologie et à la maîtrise des procédés de plus en plus complexes dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz devrait entraîner un phénomène de rapprochement des acteurs du marché. Cette anticipation de redistribution des cartes a été reprise et illustrée par Chad Deaton, PDG du texan Baker Hughes, troisième acteur mondial des  Sociétés de services à l’industrie pétrolière, derrière Schlumberger et Halliburton. Les très fortunées Sociétés pétrolières Nationalisées du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Amérique du Sud investissent de plus en plus dans le développement de leurs ressources. Elles préfèrent généralement traiter avec les Sociétés de services plutôt qu’avec les Sociétés pétrolières indépendantes qui exigent d’être associées aux bénéfices d’exploitation du gisement. Mais encore faut-il que ces Sociétés de services possèdent l’expertise technique? On a vu par exemple Gazprom faire appel à Total pour le champ de Shtokman et non pas à Schlumberger.

                              C’est en raison de cette croissance des exigences techniques que Chad Deaton pense que les phénomènes de concentration parmi les acteurs du métier sont inéluctables. Il faudra posséder une taille suffisante pour investir des sommes considérables en Recherche et Développement. Les trois premiers mondiaux vont investir 1.5 milliards de dollars en R&D cette année.

                                La fusion de Transocean avec Global Santa Fé qui a conduit à la première société mondiale de forage Ultra profond est un exemple timide de cette nouvelle approche. Elle fait de Transocean une proie de choix pour un gros du marché.

                                Mais le vrai déclic d’une chasse à la concentration viendra le jour où une Société d’Etat russe ou chinoise voudra s’offrir la technologie par une OPA sur une Société de services pétroliers occidentale. La réaction des pétrolières indépendantes sera immédiate et les obstacles légaux antitrust seront immédiatement levés.

  • Indépendance Iranienne.

    Indépendance Iranienne.

    Iranmuhammad_riza_shah Le point de vue iranien est simple.
    Il est celui d’une puissance qui se veut indépendante. Réduite à l’état de quasi colonie pendant 25 ans, de la chute de Mossadegh à la chute du Shah, elle qui est si bien doté en ressources naturelles a choisie de ne pas se laisser pourrir la vie par ses hydrocarbures.
    Khomeiny avait un point de vue tranché : le meilleur pétrole est celui qui reste sous terre.
    Il avait vu les effets sur l’Iran de cette ressource : éviction de toute autre activité, corruption, naissance d’une classe "d’entrepreneurs" pétroliers aussi riche que la masse du peuple était pauvre, perte de toute indépendance politique.
    En bref, tout ce qui l’avait amené au pouvoir.

    Pour les relations avec la Chine, on voit qu’il y a eu contrat, mais que celui-ci était en gestation depuis longtemps, trois ans, et qu’il n’est pas non plus trop favorable à la compagnie chinoise, et que celle-ci a finalement signé, non pour faire la nique aux américains, mais en désespérant de faire mieux.
    Quand à ceux qui se focalisent sur la baisse de la production iranienne devrait se rappeler leur point de vue : il vaut mieux vendre peu et cher que beaucoup et bon marché.
    Le pétrole qui n’est pas exploité ne s’envolera pas.
    Il y a effectivement une alliance Pékin /Téhéran, mais elle n’évoque pas l’axe Berlin/Rome de triste mémoire, mais un axe Berlin/ Madrid, où, même en ayant une reconnaissance pour l’aide apporté pendant la guerre civile, le gouvernement espagnol ne se départi pas d’une volonté d’indépendance.
    Plus vite les occidentaux comprendront cela, mieux ce sera pour eux, au lieu de se draper dans un "savoir-faire technologique" qui les rendent "indispensables", mais de moins en moins, car leur avance fond…
    Victoire totale pour Téhéran. Les USA sont ridicules, et la Chine est passée sous les fourches caudines.
    Il faudrait que l’occident oublient cet individu (le shah) et n’espère plus le remplacer par un autre, à leur botte. Les indépendances formelles, vieilles de 50 ans, d’ailleurs, ont l’air de vouloir se muer en indépendances réelles.

  • La terre est plate. Mais bien sûr…

    La terre est plate. Mais bien sûr…

    Terre_plateBien sûr, comme chacun sait, la terre est plate.
    Bien sûr, avec des nouvelles techniques, avec de nouveaux investissements, on peut relancer la production pétrolière.
    Mais, on ne fera que vider un réservoir plus vite, et rendre les conséquences plus sévères. Et plus rapides.
    Jusqu’à ce que l’on ne puisse plus.
    Et puis, pour remplacer un seul gisement de Ghawar, il faudra aussi en creuser des puits. les Etats-Unis en ont creusés plus de 500 000. Ghawar qui produit à peine moins en avait … 625.

    On reste bien dans le schéma du pic oil : l’accroissement continue des quantités d’énergie à dépenser pour découvrir et mettre à disposition 100 barils. Au début, il n’en fallait qu’un, et constamment, chaque année, il en faut de plus en plus.
    Pour les sables bitumineux, c’est le tiers de la production qui y passe.
    Quand aux nouvelles découvertes "prodigieuses" que ce soit Big Jake ou Tupi, elles restent étonnement modestes.
    100 jours de consommation mondiale pour Tupi.
    Quand à Big Jake, c’est de 3 à 15 gBep (milliards de barils), en gros six mois de consommation mondiale dans le meilleur des cas, et un mois dans le pire.
    Comme on le voit, rien de changé, et urgence de recourir au dernier gisement, inépuisable celui là : Négawatt.

  • Le nouveau Président.

    Le nouveau Président.

    KalininVoici la photo du futur président russe, Mikhaïl Ivanovitch Kalinine, quoi ? J’ai fait une erreur ? C’est pas lui ?
    Bon, ça n’a pas grande importance.
    Le nom du chef nominal en Russie a été assez rarement celui du vrai patron.
    Donc, il va s’appeler Medvedev.
    Il est soutenu par le patron (le vrai). Donc il va être élu.
    Medvedev pourra donc avoir une présidence tranquille. Pensez, rien à faire, seulement signer ici.
    Encore un emploi fictif !
    Pour comparatif, alors que Kalinine était chef de l’état, cela n’empêchait pas son épouse de résider en camp de vacances (appelé goulag).
    Ah, ça y est, j’ai retrouvé la photo du nouveau président (page suivante).

    Molotovah non, je me suis encore trompé, ce n’est pas lui.
    Bon enfin, tout le monde sait que c’est Wladimir wladimirovitch Poutine le boss.
    De toute façon Medvedev (au point politique insignifiant) va supplier son ex-patron de devenir son premier ministre.
    Il va lui garder la place au chaud.
    Reste le suspens insoutenable jusqu’à l’élection : Avec quel pourcentage, Medvedev sera t’ il élu ?
    Sont les principaux coupables de cet état, tous les conseillers occidentaux, qui ont préconisés une "thérapie de choc", pendant les années 1990, une libéralisation à outrance, dont finalement personne ne veut réellement, et tout du moins, pas ses conséquences, qui ont complètement discrédité le mot démocratie, et qui fait que la masse de la population préfère un régime avec un degré certain d’autocratie, pourvu qu’il leur donne de quoi vivre, en leur laissant un minimum de liberté.
    D’ailleurs la principale force d’opposition en Russie, reste le parti communiste. Les partis chéris par les occidentaux brillent par le ridicule, en même temps que leur taille lilliputienne.
    D’ailleurs, il n’est pas du tout indifférent aux occidentaux que règne un régime efficace dans cet immense état énergétique qu’est la Russie. La poursuite de l’anarchie Elstinienne aurait crée bien des problèmes en occidentaux, et un choc pétrolier, gazier et uranifère.

  • Schroeder: le gazoduc sous la Baltique ne concurrencera pas les autres.

    Schroeder: le gazoduc sous la Baltique ne concurrencera pas les autres.

    Neue_wege_en1                      L‘ex-chancelier Gerhard Schroeder, Chairman du projet North Stream, a déclaré hier à New-York que les besoins en gaz de l’Europe allaient continuer à croître. Ils sont annuellement de 500 millions de m3 et ils vont passer à 700 millions de m3 en 2015. Le gazoduc North Stream passant sous la Mer Baltique n’assurera qu’une faible part du transport de ce gaz. En 2010 il assurera la livraison de 27,5 millions de m3 de gaz par an, puis dans une deuxième phase, sa capacité sera portée à 55 millions de m3. Ce gazoduc développé par Gazprom, E-On et BASF représente un investissement de 12 milliards de dollars.

                                  Il reste donc de beaux jours pour les deux projets Sud en concurrence: le projet Nabucco, duquel GDF a été ejecté par la Turquie et prévu pour 2012, et le projet Italo-Russe  Gazprom-ENI South Stream programmé pour la même date. Une saine concurrence entre les divers achemineurs de gaz ne pourra être que bénéfique aux consommateurs européens qui disposeront également des livraisons internationales de Gaz Naturel Liquéfié. Un officiel russe anonyme mais haut placé aurait déclaré "Je suis sûr à 100% que ce gazoduc, South Stream, sera construit et qu’il rendra le projet Nabucco totalement non compétitif."

  • Shell lance les travaux d’extension de la raffinerie de Port Arthur

    Shell lance les travaux d’extension de la raffinerie de Port Arthur

                          Motiva                                                            Shell et L’Arabie Saoudite avaient annoncé et Septembre leur intention d’agrandir et de moderniser leur raffinerie américaine de Port Arthur, dans le Texas. Ils vont dépenser dans leur filiale commune Motiva, plus de 7 milliards de dollars pour porter la capacité de la raffinerie à 600 mille barils par jour, ce qui en fera la plus grosse raffinerie des Etats-Unis. La taille et la flexibilité des procédés sont les clés pour assurer la rentabilité de l’activité du raffinage.

                          Durant la cérémonie de lancement des travaux, le responsable de Shell Amérique, John Ofmeister, s’est laissé aller à fortement critiquer la politique énergétique de l’administration US "qui empêche l’accés à des milliards de barils de pétrole qui sont dans le sol." Les prix du pétrole "sont une conséquence directe de l’absence d’une stratégie de développement des ressources pétrolières domestiques." 

  • Primes à la cuve.

    Primes à la cuve.

    Cuve La prime à la cuve, doublée, va être financée (en partie), par un prélèvement exceptionnel sur les compagnies pétrolières.
    En fait, ce qui est frappant, c’est la modestie de ce prélèvement (140 à 150 millions d’euros), face aux bénéfices des dites compagnies.
    En réalité, c’est une politique de dames patronesses.
    On file quelques sous, pour éviter de parler de ce qui fâche : l’ampleur des bénéfices, pas réellement justifié, ni par des investissements, ni par quoique ce soit d’autre.

    Le particulier devra quand à lui avoir une facture établie entre le 10 novembre 2007 et le 31 janvier 2008, pour bénéficier de la bonté publique. Il devra en outre, être non imposable.
    Bien sûr, il faut être chauffé au fioul, mais les chauffages électriques et propanes, bien plus onéreux, ne sont pas concernés.
    Cette aide fonctionne indépendamment du coût.
    Finalement pour le propane, on a encore plus d’emm…iellements que pour le fioul, sans aucun de ses avantages.
    Pourtant, les gaz en bouteilles sont aussi des produits du crackage du pétrole.
    Va comprendre Charles.
    Un seul point reste à éclaircir, les vignerons croiront ils que cette aide s’adresse à eux ?
    A Clochemerle, le débat doit faire rage.

  • Un champ géant exploité au Nord du Qatar, interdit au Sud de l’Iran

    Un champ géant exploité au Nord du Qatar, interdit au Sud de l’Iran

    Southpars                    Nozari, le ministre iranien du Pétrole, raconte à qui veut l’entendre que Total serait prêt à investit 12 milliards de dollars dans le projet de gaz liquéfié iranien de South Pars. Ce champ géant est le même que celui exploité par le Qatar, le plus grand producteur de gaz du monde, et qui en possède la plus grande part. C’est à partir de ces ressources, aidé par Exxon, Shell et Conoco-Phillips, que le Qatar va livrer son GNL dans toute l’Asie avec des méthaniers géants, les Q-Flex coréens, qui peuvent embarquer jusqu’à 216000 m3 de gaz liquide. C’est également avec le gaz de ce North Field que le Qatar alimente ses usines Oryx de synthèse de produits pétroliers par le procédé GTL et qui lui permet de prévoir de futurs développements dans ce domaine avec Shell (projet Pearl). Décidément l’Emir du Qatar est beaucoup plus perspicace que bien des Ayatollahs.

  • 2006 TOP 50 des Compagnies pétrolières

    2006 TOP 50 des Compagnies pétrolières

    Aviation66                     Petroleum Intelligence Weekly publie chaque année un classement des cent premières Sociétés pétrolières mondiales. Voici un extrait des 50 premières. Les faits marquants par rapport au classement 2005 sont les suivants:

    • Le saoudien ARAMCO conserve aisément la tête du classement
    • Forte progression de Conoco-Phillips avec l’acquisition de Burlington Ressources
    • Arrivée du russe Novatek avec la progression de ses réserves et de ses productions.
    • Arrivée du japonais INPEX après sa fusion avec Teikoku Oil
    • La position de Gazprom en douxième place est difficilement compréhensible.
    • Notre "géant" national Total n’est que le dixième (ou onzième avec Gazprom) mondial.
    • Les USA ont 9 classés, la Russie 7, le Royaume-Uni 3

    Top50a

  • Des armes et des canons.

    Des armes et des canons.

    Images_2 EADS et louis Gallois prouvent qu’ils ne prennent pas le pic-oil à la légère.
    En effet, dans sa vision stratégique pour 2020, il veut produire moins d’avions civils, et plus de services et d’aviation militaire.
    En effet, il y a gros à parier que les militaires seront les derniers privés du précieux carburant.
    Visiblement donc, dans un certain milieu, on sait très bien où on en est. Pas à un point très brillant en réalité.

    L’objectif d’EADS est donc d’arriver à une parité 50/50, entre civil et militaire, à l’image de Boeing, le concurrent.
    Airbus constitue au contraire 68 % du chiffre d’affaire d’EADS, et la totalité de son bénéfice.
    Pour le constructeur nord américain, la situation, difficile à quantifier évoquerait plutôt l’inverse, la totalité des bénéfices relevant du militaire.
    La ressource en pétrole, en effet, comme je l’ai déjà dit, affectera en dernier les militaires. Les civils, les activités les moins utiles seront privés, les unes après les autres, bien avant.
    D’ailleurs, les compagnies aériennes sombrent toutes, une à une dans le rouge, jusqu’à constitution de nouveaux monopoles.
    On avait prêté le mot à Brejnev : "il faut pas s’y fier, il faut des armées…"