Catégorie : Réchauffement Climatique

  • Une majorité d’américains sont favorables à l’énergie nucléaire, mais avec des nuances

    Une majorité d’américains sont favorables à l’énergie nucléaire, mais avec des nuances

                               L'Institut de sondages Gallup révèle que 59% des Américains interrogés sont favorables à l'utilisation de l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité (FIG.I). Ils n'étaient que 46% en 2001 partageant ce point de vue. Les incidents de Three Miles Island (1979) et de Tchernobyl (1986) s'estompent dans la mémoire collective. Mais ce résultat de 59% est la moyenne entre 71% d'avis favorable pour les hommes et 47% seulement pour les femmes (FIG.II).Gallup-Nucléaire-2009  Gallup-Nucléaire-HF-2009 

    Pour faire confiance au nucléaire aux Etats-Unis il vaut mieux également avoir de bons revenus et être de tendance républicaine.

      Gallup-Nucléaire-RP-2009  Gallup-Nucléaire-RD-2009

    LIRE les détails de ce sondage

    Le 22 Mars 2009

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  • Renault en 2015 produira plus de véhicules à essence et 10 à 15% de véhicules électriques

    Renault en 2015 produira plus de véhicules à essence et 10 à 15% de véhicules électriques

                            Pour d'obscures raisons fiscales, dont l'explication historique doit se perdre dans les archives de Bercy, la France a réussi à vendre le gazole au litre, pourtant 15% plus lourd que l'essence (FIG.), à un prix inférieur. Cette anomalie locale, qui consiste à surtaxer l'essence, explique le succès français des moteurs diesel et de leurs perfectionnements coûteux (turbocompression, filtres à particule, post combustion catalytique des oxydes d'azote). L'avantage fiscal en valait la peine. Mais les nouvelles normes européennes d'émissions des véhicules, dites Euro VI, qui s'appliqueront à fin 2014 seront beaucoup plus exigeantes sur les émissions de particules et d'oxydes d'azote (NOx). Ces nouvelles contraintes très pénalisantes pour les moteurs diesel, vont relancer l'attrait du moteur à essence qui va bénéficier des perfectionnements du moteur diesel avec l'injection directe, la turbocompression accompagnant la baisse moyenne de cylindrée.

    .Densités 

                            C'est la raison pour laquelle Philippe Ousaire explique dans l'Argus que ces nouvelles normes vont complètement bouleverser la donne industrielle au profit des moteurs à essence, moins onéreux et pouvant être largement perfectionnés. La volonté de Renault-Nissan d'introduire une gamme de véhicules électriques urbains amène Oursaire à prévoir pour 2015 un mix Renault qui serait de l'ordre de:

    • diesel: 45 à 50%,
    • essence: 40 à 45% contre 35% aujourd'hui,
    • électrique : 10 à 15%.

                              L'arrivée de véhicules hybrides d'autres constructeurs va également pousser la consommation française de carburant vers plus d'essence.

                             Une facturation du carburant à la pompe à la masse délivrée et non au volume qui serait aisément faisable techniquement aujourd'hui, un microprocesseur corrigeant les volumes des variations de densité et de températures, permettrait de faire disparaître peu à peu ces incompréhensions liées à la facturation au volume de liquides à densités variables d'un produit à l'autre et selon les saisons ou les latitudes.

    Remarque: parler d'émissions de CO2 au kilomètre revient à parler de consommation de carburant en masse au kilomètre (LIRE).

    Le 22 Mars 2009.

  • Le stockage sous-terrain du CO2 norvégien apparaît être très efficace

    Le stockage sous-terrain du CO2 norvégien apparaît être très efficace

                          Il existe en Europe peu d’unités de capture et de réinjection de CO2 industriellement opérationnelles: parmi elles, celle de la plateforme norvégienne de Sleipner en Mer du Nord est sûrement la plus ancienne. Elle extrait le CO2 d’un gaz naturel en contenant 9%, par un procédé classique aux amines, puis le réinjecte sous pression dans la formation d’Utsira. Cette structure géologique de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur est constituée de sable et d’eau salée sur une surface de 26 km2. Elle est surmontée d’une couche de roches schisteuses qui en assurent l’étanchéité. Depuis la mise en exploitation en 1996 ce sont plus de 10 millions de tonnes de CO2 qui ont été réinjectées dans le sous-sol. StatoilHydro qui est l’opérateur de cette plateforme, associé à Exxon et à Total, réalise tous les deux ans des mesures sismiques qui lui permettent de suivre la diffusion du CO2 dans la formation d’Utsira (FIG.). Les résultats montrent que le CO2 occupe une surface de 3 km2 et que la diffusion se réalise normalement sans élévation de pression au point d’injection. Ccsutsirasleipnerstatoil

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    LIRE le communiqué de StatoilHydro sur le sujet.

    Le 9 Mars 2009.

  • L’accroissement des émissions de CO2 américaines en 2007 illustre l’indigence politique de l’Administration précédente

    L’accroissement des émissions de CO2 américaines en 2007 illustre l’indigence politique de l’Administration précédente

                          L’année 2006 avait été une année en trompe l’oeil pour les émissions de CO2 (LIRE). Un début d’hiver 2006-2007 très doux avait vu les consommations de fuel et de propane stagner. Mais depuis 2007 a permis de rattraper le retard. L’Agence de Protection de l’Environnement américaine (EPA) vient de publier son pavé annuel sur les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis en 2007. Les chiffres ne sont pas bons, ils sont supérieurs aux estimations publiées en Mai 2008 (LIRE). Les émissions de CO2, à 6,1 milliards de tonnes, croissent de 1,4% (FIG.I) et celles de Méthane augmentent de 0,6%.

    .Co2usa20002007b

                         Par grands secteurs d’application c’est la génération d’électricité qui prend la plus grande part des émissions avec 2,4 milliards de tonnes, soit 42% du total, puis viennent les transports avec 1,9 milliards de tonnes ou 33% des émissions et enfin les autres combustions industrielles et résidentielles qui ont généré près de 1,5 milliards de tonnes de CO2, dont 860 millions pour la seule industrie (FIG.II).Co2usa20002007c

                      Une politique de réduction des émissions de CO2 qui représentent 85% des émissions de gaz à effet de serre est à mettre en place aux Etats-Unis. Compte tenu des habitudes de gaspillage énergétique qui prévalaient avant la crise, des progrès importants pourraient être rapidement enregistrés dans ce domaine.

    LIRE le rapport de l’EPA en commençant par le Résumé.

    Le 8 Mars 2009

  • Des géologues américains dressent la carte des roches pouvant séquestrer le CO2

    Des géologues américains dressent la carte des roches pouvant séquestrer le CO2

                           Certaines roches comme le basalte ou certaines roches mafiques, remontées des entrailles de la Terre lors de mouvements tectoniques, présentent la faculté de pouvoir opérer une séquestration minérale du CO2 par réaction chimique. Des roches comme la péridotite, la dunite et autres, réagir avec le CO2 pour former des carbonates. Des géologues américains viennent d’établir une carte détaillée des Etats-Unis pour recenser ces gisements de roches particulièrement abondants dans les Etats de l’Ouest (Californie, Oregon, Washington) et dans l’Est tout au long de la ceinture des Appalaches de Terre-Neuve à l’Alabama (FIG.I, points rouges sur la carte). Usaultramaficrocksmapb

                         Certains de ces minéraux comme la Serpentine et l’Olivine par exemple réagissent avec le CO2 pour former du carbonate de magnésium (FIG.II)Co2mineralisationultramaficrock.

                     Des essais de séquestration minérale de CO2 dans ce genre de gisements, par injection d’eau chargée de CO2, sont en cours de réalisation dans le monde afin d’évaluer la faisabilité industrielle d’un tel procédé. L’eau qui fait exploser la roche, doit permettre en la fracturant, d’obtenir une réaction  suffisamment rapide de minéralisation du CO2. Le principal intérêt de ce procédé réside dans le caractère irréversible de la réaction.

    LIRE l’exposé de ce travail sous l’égide de l’US Geological Survey.

    Le 7 Mars 2009.

  • Le mode de négoce des droits d’émissions de CO2 européen constitue-t-il un modèle pour les Etats-Unis?

    Le mode de négoce des droits d’émissions de CO2 européen constitue-t-il un modèle pour les Etats-Unis?

                         Notre Commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas, est persuadé que le système d’allocation et de cotation des droits d’émissions de CO2 mis en place en Europe est un chef d’oeuvre d’ingéniosité financière et qu’il doit être transposé ou même étendu dans le cadre d’une vaste Alliance aux Etats-Unis (LIRE). Ce point de vue semble cependant être peu partagé outre Atlantique, le modèle européen tendrait même à servir de repoussoir à la mise en place d’un système de quotas et de ventes de droits d’émissions de CO2 (cap and trade) dont l’Administration américaine a tant besoin pour faire rentrer des dollars dans les caisses. Le principal reproche, tout à fait pertinent, porte sur la forte variation des cours du CO2 incompatible avec une réelle politique industrielle de réduction des émissions (FIG.).Droitsets200902

                         Citons Rex Tillerson, le patron d’Exxon Mobil: " A cap and trade system is going to be opaque to consumers and, I would argue, even to investors. That’s being our experience in Europe, were prices have been very volatile. When prices are very volatile you tend to do things at the edge and avoid making significant changes right away." Il faut avouer que la lenteur de mise en place des actions de réduction des émissions de CO2 en Europe conforte l’avis de Tillerson qui bien sûr voudrait voir les taxes à venir porter sur autre chose que sur les émissions de CO2 d’Exxon.

                        La deuxième critique que l’on peut faire au système européen est la lenteur d’application des taxes à certaines industries et en particulier aux centrales au charbon polluantes. Mais il faut demander aux pays européens grands consommateurs de charbon les raisons de cette lente paresse (FIG.).Charboneu_272006

                     Un système d’allocations et de tarification des émissions de CO2 reste donc à inventer. Le Congrès et l’Administration américains vont devoir se plier à cet exercice. Il est difficile de comprendre ce qu’apporte un marché de cotation en continu des droits d’émissions tel qu’imaginé en Europe, sinon de créer de la spéculation à la hausse ou à la baisse et d’introduire ainsi une grande variabilité artificielle des cours. Une mise aux enchères mensuelle de droits d’émissions, avec un prix plancher de réserve (20 dollars la tonne par exemple) serait au moins aussi efficace et beaucoup plus stable que le système de marché anglo-saxon actuel . Les industriels pourraient alors faire des calculs de rentabilité sur leurs investissements sur des bases financières solides.

    Remarque: le CO2 est bien sûr coté à Londres sur l’ECX et fait l’objet de multiples transactions spéculatives qui rapportent au teneur de la place. En 2008 2,81 milliards de tonnes de CO2 ont été échangées sur l’ECX soit une croissance de 170% par rapport à 2007. Ce chiffre de 2,8 milliards de tonnes est à comparer aux émissions totales européennes de CO2 qui s’élèvent à 4,2 milliards de tonnes. En Janvier 2009 le nombre de transactions à 288 millions de tonnes était en croissance de 68% par rapport à il y a un an.

    Le 6 Mars 2009.

  • Une mesure extensive indirecte du changement climatique: la montée du niveau moyen des mers

    Une mesure extensive indirecte du changement climatique: la montée du niveau moyen des mers

                          Quantifier l'ampleur des changements climatiques dans le monde n'est pas très facile. Il est cependant un indicateur indirect difficilement contestable: le niveau moyen des océans qui résulte à la fois de la déperdition du volume d'eau et de glace en réserve sur les continents et des phénomènes de dilatation thermique dans l'hypothèse d'un réchauffement global des masses d'eau océaniques (FIG.I). Les mesures satellitaires de plus en plus précises des niveaux des océans, par les satellites TOPEX puis JASON, permettent d'affirmer que le niveau moyen augmente de plus de 3mm par an (FIG.II).

    . Sealevelmeasurement

    FIG.II: Le niveau moyen des mers monte de 3,3 mm par an: Niveaumer               

        Des chercheurs de l'Université du Colorado, Boulder viennent de publier un papier portant sur le futur équilibre des glaciers dans le monde ce qui leur permet de prévoir une augmentation du niveau moyen des océans, à climat constant par rapport à aujourd'hui, comprise entre 15 et 21 centimètres. Dans l'hypothèse de la poursuite des changements climatiques, ce niveau dans le siècle qui vient pourrait s'accroître de 35 à 39 cm.

    FIG. III: La dilatation thermique participe pour 1,2 mm par an:

    .Sealevelthermodilatation

                        Si l'on en croit ces hypothèses, en sachant que la dilatation thermostérique des océans intervient pour un tiers environ du phénomène global (FIG. III, courbe bleue), cela veut dire que l'augmentation du niveau moyen des océans de plus de 3 mm par an devrait se poursuivre durant des décennies.

    Le 1er Mars 2009.

  • Echec du lancement du satellite de la NASA chargé de l’observation des sources et des puits de CO2

    Echec du lancement du satellite de la NASA chargé de l’observation des sources et des puits de CO2

    Ocosatellitenasa_2               La lutte contre les émissions de CO2 et la meilleure compréhension des phénomènes vient de perdre une bataille. Le lancement du satellite d’observation Orbiting Carbon Observatory (OCO) vient d’échouer. C’était un programme d’une grande importance pour la compréhension des phénomènes, en particulier concernant les puits de CO2, et pour initialiser un inventaire mondial des sources d’émissions de CO2 (LIRE). Il faudra attendre que le gros dinosaure qu’est la NASA comprenne ce qui est arrivé, mène les actions correctrices, construise et relance un nouveau satellite. Plusieurs années de perdues pour un important programme.

    Le 25 Février 2009

  • Pour commencer à réduire significativement les émissions de CO2, il faut éliminer les centrales électriques au charbon ou au lignite

    Pour commencer à réduire significativement les émissions de CO2, il faut éliminer les centrales électriques au charbon ou au lignite

                          Les activités humaines dans le monde génèrent chaque année 30 milliards de tonnes de CO2. Près de la moitié de ces émissions sont issues de la génération d’électricité par les centrales thermiques à flamme (FIG.).  La réduction des émissions de CO2 doit donc se focaliser en priorité sur la politique de génération d’énergie électrique. Or, c’est exactement ce que l’Europe ne fait pas: le sujet, pour des questions électorales allemandes, est tabou.

    .Missionsmonderpart

                   Quelques chiffres pour éviter les terribles erreurs d’ordre de grandeur:

    -L’Europe émet chaque année 4,3 milliards de tonnes de CO2, elle apparaît en troisième position dans le TOP 5 après l’Asie (10 milliards de tonnes dont 7 pour la Chine), l’Amérique du Nord (7 milliards de tonnes dont 6 pour les Etats-Unis) et devant la Russie et se satellites (2,4 milliards de tonnes) suivis de l’OCDE Asie (Japon-Corée) avec 1,9 milliards de tonnes (FIG.II).

    . Missionsmonderpartgeograph

    -Une centrale électrique au charbon ou au lignite émet en moyenne un million de tonnes de CO2 par TWh. Les plus polluantes peuvent atteindre 1,4 million de tonnes.

    -Annuellement une centrale de 1500 MW au charbon avec un taux de charge autour de 80% émet entre 10 et 11 millions de tonnes de CO2.

    -Une centrale au gaz à cycle combiné émet 0,36 MT de CO2 par TWh soit le tiers d’une centrale au charbon.

    -Un champ de 250 éoliennes de 2 MW, avec un taux de charge de 25%, génère annuellement 1.1 TWh. Il permet donc d’économiser 1.1 x 0,36 = 0,4  million de tonnes de CO2 qui aurait été généré par la centrale au gaz couplée avec le champ d’éoliennes.

    -Les trente centrales électriques les plus polluantes d’Europe (LIRE) génèrent 400 TWh d’énergie électrique, sur un total de 1800 TWh d’origines thermique, elles produisent annuellement 400 millions de tonnes de CO2, soit 10 % environ des émissions européennes.

                           Le constat est évident: si l’Europe veut réduire de 10% ses émissions de CO2, il faut IMPERATIVEMENT qu’elle s’attaque à l’élimination de dizaines de ses centrales électriques les plus polluantes, alimentées au lignite ou au charbon.

                            Les solutions techniques de remplacement existent, ce sont soit des centrales au gaz couplées avec des énergies solaires ou éoliennes, soit des centrales nucléaires. Plus tard il sera possible de revenir au charbon, couplé à la biomasse, dans des centrales à cycle combiné et gazéification intégrée (IGCC) équipées de capture et de stockage de CO2. Un programme européen sur 10 ans, quatre ans de préparation et six ans d’exécution, permettrait de démanteler la trentaine de centrales les plus polluantes.

                          Mais pour cela il faut attendre qu’Angela Merkel ait changé de coalition…surréaliste!

    Le 22 Février 2009.

  • Un projet de capture et stockage de CO2 californien entravé par une Commission de cet Etat

    Un projet de capture et stockage de CO2 californien entravé par une Commission de cet Etat

    California                               La Californie est renommée pour sa politique écologique, mais les difficultés financières et économiques du moment tendent à amoindrir ou même à entraver cette avancée environnementale (LIRE). Un projet exemplaire est en ce moment menacé: c’est le projet Hydrogen Energy International dont nous avons déjà dit quelques mots ici il y a quelques temps (LIRE). BP et Rio Tinto ont imaginé de créer une joint venture qui transformerait du coke de pétrole, vendu actuellement à la Chine, en Hydrogène servant à alimenter une centrale électrique selon un procédé IGCC (Cycle Combiné à Gazéification Intégrée) . Le CO2 formé durant la synthèse de l’hydrogène serait capté et injecté dans une nappe pétrolifère de l’Occidental Petroleum pour accroître le flux de production de pétrole. Bien sûr un tel accord nécessite la participation d’un électricien local. Southern California Edison intéressée par le projet, s’est vue refuser par l’Administration californienne de passer dans ses augmentations de tarifs les 30 millions de dollars des frais d’études qu’elle voulait engager pour supporter ce projet. La Commission en charge des autorisations souhaiterait que d’autres électriciens soient associés pour minorer ou repousser la facture.

    Le 21 Février 2009.