Catégorie : Réchauffement Climatique

  • Le Japon va lui aussi lancer son satellite de mesure des gaz à effet de serre

    Le Japon va lui aussi lancer son satellite de mesure des gaz à effet de serre

    Ocosatellitenasa                            Connaître avec précision les émissions et les disparitions de gaz à effet de serre sur toute la surface de la terre va devenir un outil de connaissance et de puissance politique de premier ordre. Aujourd’hui il existe sur terre 282 points d’observations où sont analysées les teneurs en gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Nous avons vu que demain la NASA saura mesurer par satellite les concentrations en CO2 dans la basse et dans la haute atmosphère, sur toute la surface du globe (LIRE). Voila la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) qui annonce que l’an prochain, au mois de Janvier, elle va lancer son propre satellite, baptisé Ibuki et pèsera 1750 kg. Il va réaliser des mesures de gaz à effet de serre sur 56000 points sur terre, une mesure tous les 158 km.

                      Dans quelques mois ou dans quelques années ces mesures satellitaires devraient permettre de mieux quantifier les progrès accomplis ou les retards accumulés pour chacune des nations, des régions, des agglomérations ou des complexes industriels bien identifiés. Ce sera un outil de validation des mesures annoncées dans le sens d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre par les diverses nations.

    Le 9 Janvier 2009.

  • Un nouveau satellite de la NASA pour identifier les sources et les puits de CO2 sur toute la surface de la Terre

    Un nouveau satellite de la NASA pour identifier les sources et les puits de CO2 sur toute la surface de la Terre

                               Le bilan entre émissions et absorption du CO2 sur la surface du Globe est un exercice complexe. Pour l’instant les mesures de CO2 dans l’atmosphère indiquent que les émissions sont supérieures aux absorptions, mais la décomposition analytique annuelle de chacun des effets est entachée de graves incertitudes pouvant atteindre plusieurs centaines de millions de tonnes de CO2, parfois supérieures au milliard de tonnes. Pour essayer de mieux appréhender les phénomènes, seules de meilleures collections d’informations des divers pays sur leur consommation d’énergie et des mesures de concentration en CO2 sur la surface de la Terre permettront de mieux quantifier analytiquement chacun des grands paramètres. Dans ce sens, la NASA va lancer le mois prochain un satellite de 451 kg appelé OCO (Orbiting Carbon Observatory) qui va faire le tour de la planète, à 770 km d’altitude, toutes les 98,8 minutes et observer toute la surface du Globe chaque mois. Il fera une mesure tous les 400 mètres.

    .Ocosatellitenasa

                          Ce satellite est équipé de trois spectromètres qui partagent un télescope et une unité cryogénique qui maintient ces trois détecteurs de signaux dans le proche Infrarouge à -150°C. L’un va mesurer la teneur en CO2 à basse altitude, le second la teneur à haute altitude et le troisième va mesurer les teneurs en eau et la présence de nuages dans l’atmosphère. OCO saura faire trois types de mesures: au nadir, c’est à dire à la verticale de la Terre, en réflexion du rayonnement solaire et sur une cible précise. La NASA espère par de longues campagnes de mesures apporter des éclaircissements sur les puits de CO2 "manquants" c’est à dire non encore identifiés.

                          Il est vraisemblable qu’elle va mettre en évidence et quantifier de puissantes sources de CO2 sur certains territoires, comme par exemple en Chine dont les productions de CO2 font débat. De nombreuses incertitudes sur le rôle des forêts en fonction de leur latitude, des océans en fonction de leur salinité et de leur température en surface, des déserts qui semblent eux aussi fixer du CO2 pourraient être au moins partiellement levées par ces nouvelles données expérimentales.

                        La publication d’une carte détaillée des émissions de CO2 sur Terre serait d’un profond intérêt et pourrait constituer un puissant outil de sensibilisation de bien des populations. Une carte de France, du Benelux et de l’Allemagne ou plus généralement d’Europe de l’Ouest serait passionnante à visualiser. Chaque source importante sera identifiée et les progrès accomplis ou non vers une réduction des émissions de CO2 pourront être illustrés.

    Le 5 Janvier 2009.

  • Chine: la consommation de charbon en 2009 ne devrait croître QUE de 5% affirment les officiels

    Chine: la consommation de charbon en 2009 ne devrait croître QUE de 5% affirment les officiels

    Chinoismoderne                            En Chine toute croissance inférieure à deux digits est insignifiante, surtout s’il s’agit de pollution. Telle est du moins l’opinion de ses dirigeants. On le sait les statistiques industrielles et commerciales chinoises sont sujettes à caution. Leur précision est élevée mais leur exactitude est parfois douteuse. Zhang Guobao, le patron de la National Energy Administration, vient d’annoncer que la consommation intérieure chinoise de charbon atteindrait cette année 2,74 milliards de tonnes en croissance QUE de 5% par rapport à 2008. En supposant que ce charbon contient en moyenne 80% de carbone après avoir enlevé l’eau, les pierres et divers résidus oxygénés et soufrés, on arrive à une émission annuelle de CO2 due à la combustion de carbone de 8 milliards de tonnes. Après avoir ajouté à ce chiffre les émissions de CO2 dues à la combustion des produits pétroliers, du gaz naturel et dues à la production de chaux vive ou de ciment, le bilan global chinois semble être bien supérieur au 6,6 milliards de tonnes de CO2 communément admises pour 2007 (LIRE).

                         Après une année 2008 assez chaotique pour les approvisionnements intérieurs chinois en charbon et les nombreuses coupures de courant associées, il semblerait que les stocks de ce combustible soient revenus à leurs plus hauts. Le meilleur indicateur est le feu vert donné par le Gouvernement Central pour un premier quota généreux d’exportation de charbon, au titre de 2009, de 26 millions de tonnes représentant sensiblement 50% des quotas d’exportations de la Chine en 2008. Les exportations atteignaient 41 millions de tonnes de charbon à fin Novembre. Les deux grands du charbon chinois Shenhua et China National Coal récupèrent l’essentiel de ces quotas avec 10,7 millions de tonnes chacun, dont ils peuvent espérer un prix de 80$ à 90$ la tonne.Prixhebdonewcastle200812

                         Le problème qui demeure à résoudre est le prix intérieur chinois de la tonne de charbon. Dans un marché international ou les cours du charbon sur le port australien de Newcastle, benchmark pour l’Asie, se sont stabilisés autour de 80$ la tonne (FIG.) les producteurs d’électricité et les producteurs de charbon chinois ne semblent pas être arrivés à un accord, les premiers attendant une baisse, les seconds proposant une hausse. Mais il semblerait que le problème soit finalement résolu par l’Agence du Planning Economique qui vient de mettre le charbon sous contrôle des prix, à partir du premier Janvier 2009.

                         La devise chinoise s’adressant aux occidentaux: "Nos émissions de CO2 sont votre problème!" est, on ne peut plus, d’une actualité "brûlante".

    Le 4 Janvier 2009.

  • Plaidoyer pour une Politique Energétique Commune européenne

    Plaidoyer pour une Politique Energétique Commune européenne

                          Notre très dynamique président s’est enorgueilli d’avoir réussi à conclure avec les autres représentants des Etats européens un accord historique sur la politique environnementale en enlevant 20% par ci ou 20% par là dont on ne sait trop quoi, on ne sait où, le tout pour 2020, c’est à dire suffisamment loin pour que demain rien ne change vraiment. Il faut être conscient que, malgré les propos fleuris de notre Président, il ne se passera rien de très important en Europe pour tout ce qui concerne les émissions de CO2 tant qu’il n’existera pas une Politique Energétique Commune. Les émissions de CO2 sont au mieux stables ou en très légère décroissance en Europe (FIG.) parce que rien de décisif n’est décidé pour infléchir et accélérer la progression de sa politique énergétique (LIRE). Une indispensable mais pour l’instant politiquement incorrecte, Politique Energétique Commune ou Partagée, dotée d’un budget, devrait se fixer au niveau européen un certain nombre d’objectifs importants.Co2geseu2719902006

    Parmi ceux-ci devraient figurer:

    -des objectifs de substitutions des centrales électriques aux lignites ou au charbon par des centrales nucléaires ou au gaz à cycle combiné éventuellement couplées avec des énergies renouvelables. Pour cela un budget d’aide aux pays européens les plus pollueurs (FIG.II) devrait être défini afin de planifier annuellement les centrales à démanteler et à remplacer.Charboneu_272006

    -les politiques énergétiques des transports terrestres, maritimes et aériens seraient définies et  les infrastructures routières, ferroviaires et les modes de navigation aérienne seraient modernisés

    -les procédés qui marchent et à rentabilité prouvée, centrales à gaz à cycle combiné, centrales nucléaires seraient normalisés et standardisés pour faire décroître les coûts des investissements et assurer des standards de sécurité admis par tous.

    -les aides tarifaires devraient être harmonisées et leur caractère provisoire serait clairement défini,

    -les politiques d’approvisionnement de l’Europe en énergies primaires y seraient établies,

    -les efforts de R&D seraient définis et financés. Ils concerneraient entre autre les futures centrales à neutrons rapides, la fusion nucléaire type Iter, le photovoltaïque de rendement et de coût améliorés, le stockage de l’énergie

    -l’ossature du réseau électrique européen unifié serait définie et réalisée, les standards de qualité et de fiabilité de l’électricité seraient définis

    -les règles, les taxes sur les émissions de CO2 ou les droits d’émissions seraient définis et participeraient au financement de la PEC.

    -enfin les modalités d’aide de l’Europe à d’autres pays (Chine), pour les aider à maîtriser leurs émissions de CO2, y seraient décidées, planifiées et gérées.

                          La mise en commun de ressources pour faire avancer une politique énergétique durable en Europe semble être un objectif prioritaire de bon sens. Cette urgence n’apparaît pas aux yeux d’hommes et de femmes politiques qui gouvernent en Europe. Leur préférence va à l’utilisation de l’inusable arme de la démagogie, pour assurer leur élection future, à l’aide d’éoliennes et de pseudo discours écologiques camouflant leur volonté de ne rien changer.

    Le 14 Décembre 2008.

  • L’Espagne envisagerait de reprendre ses productions d’Uranium

    L’Espagne envisagerait de reprendre ses productions d’Uranium

    Quercus2                      Le Groupe australien Berkeley Resources vient d’annoncer qu’il allait faire une étude de faisabilité  d’une durée de 18 mois, pour lancer ou reprendre l’exploitation de plusieurs gisements d’Uranium en Espagne. Pour cela il travaille avec l’espagnole Enusa Industrias Avanzadas qui possède des droits d’exploitations de certains gisements et les équipements industriels pour extraite des minerais et produire l’oxyde d’Uranium. Enusa avait stoppé toute exploitation entre 2000 et 2003 avec l’effondrement des cours de l’Uranium. L’unité de traitement de Quercus, mise sous cocon serait en très bon état malgré cet arrêt prolongé. Berkeley Resources associée à Enusa, envisagerait d’extraire jusqu’à 65 millions de livres d’U3O8 de l’ensemble de ces gisements espagnols.

                        Rappelons que l’Espagne dispose de huit réacteurs nucléaires qui produisent un cinquième de son électricité. Le gouvernement actuel ne s’est toujours pas prononcé sur le futur de cette filière en Espagne, mais il serait pour le moins bizarre de stopper la filière nucléaire tout en reprenant les productions d’Uranium. Nous prépare-t-on un retournement à l’italienne?

    Le 12 Décembre 2008.

  • Les batteries Sodium-Soufre peuvent-elles être une option pour accompagner l’essor de l’éolien ou du photovoltaïque

    Les batteries Sodium-Soufre peuvent-elles être une option pour accompagner l’essor de l’éolien ou du photovoltaïque

                            La montée progressive de la part des énergies renouvelables éoliennes et solaires, aux caractéristiques éminemment imprévisibles, dans le mix de production d’énergie électrique va de plus en plus poser de problèmes sur la qualité et la conformité aux normes du courant distribué. Il est prévisible que les autorités de supervision des réseaux et de commercialisation de l’énergie vont peu à peu exiger un renforcement de la qualité du courant généré par chaque unité ou par un ensemble d’unités couplées entre elles. De nombreuses options sont envisageables pour améliorer cette caractéristique. Parmi celles-ci figure la mise en tampon d’une batterie stationnaire avec la source principale, cette batterie se trouvant automatiquement en charge durant les périodes de forte génération de puissance électrique et en décharge durant les phases de manque de puissance de l’unité principale (FIG. où la courbe rouge représente la puissance générée par une unité photovoltaïque dans la journée, la surface bleue la charge de la batterie, la surface rose sa décharge et la courbe noire la puissance constante délivrée dans cet exemple entre 9 heures et 18 heures).Moduleetbatterietampon

    .

    .

    .

    .

    .

    .

    .

    .

    .

                         Un tel système où la batterie et la source photovoltaïque sont en parallèles permet d’assurer une prestation constante de puissance et cela sur une plage de temps élargie qui peut permettre à l’opérateur de décharger la batterie en heure de pointe par exemple.

                          Parmi les professionnels travaillant activement sur ce sujet, le japonais NGK Insulators est l’unique et dernier industriel au monde à proposer une batterie de type Sodium-Soufre qui à la caractéristique de fonctionner vers les 300°C. Nous ne rentrerons pas dans les détails techniques de ce système, largement expliqués par ailleurs. Il suffit d’intégrer qu’à cette contrainte de température s’ajoute celle d’un électrolyte-séparateur conducteur d’ions Sodium (Na+) constituée d’alumine béta. IL se présente sous la forme d’un gros tube à essai de quelques fractions de millimètres d’épaisseur. Ce système, mécaniquement fragile ne peut être que stationnaire et implanté si possible en plein air ou dans un bâtiment ventilé. NGK va livrer à l’allemand Younicos une batterie de 1000 kW de puissance pour évaluation.Sodiumsulfurmodule Cette batterie est constituée de 20 modules de 360kWh capables de générer une puissance de 50kW chacun (FIG. II). Chaque module contenant 320 éléments d’accumulateur cylindriques associés à des organes de régulation thermique et de sécurité est rempli de sable. Un module de 5,6 m3 de volume, pèse plus de 3 tonnes. Les accumulateurs en pleine charge peuvent se décharger à 85% de la capacité en 6 heures environ.

                        La batterie complète devrait donc ressembler en taille réduite au chantier 1500 kW de 30 modules de la FIG. III.

                         Le principal intérêt des batteries Sodium-Soufre réside dans la disponibilité des matières actives qui ne font appel à aucun métal de transition. NGK annonce une durée de vie de ces batteries estimée à 15 ans et à une durée de vie en cyclage de 4500 cycles à 85% de profondeur de décharge. NGK estime qu’en production de large série le prix de sa batterie devrait arriver à 140$/kWh, ce qui porterait le prix d’une batterie de 1500 kW à 1,5 millions de dollars.Sodiumsoufre1500kw C’est, à mon avis, encore trois fois trop cher pour opérer une véritable percée.

    Le 12 Décembre 2008.

  • Shell et l’électricien néerlandais Essent veulent étudier un projet de centrale propre

    Shell et l’électricien néerlandais Essent veulent étudier un projet de centrale propre

    Turbinegaz                        On l’appelle IGCC aux USA (Cycle Combiné à Gazéification Intégrée) c’est un procédé qui a été largement étudié par General Electric et qui devrait être, un jour, industrialisé en Californie à partir de coke de pétrole, par une filiale de Rio Tinto et BP (LIRE). Le voila qui est repris en Europe par l’électricien hollandais Essent et Shell qui possède un très bon know-how de gazéification. C’est sur le papier un procédé universel de transformation de n’importe quel combustible solide (Charbon, coke de pétrole, biomasse, etc.) en gaz CO2 +H2 dérivé du syngas (ou gaz à l’eau pour les anciens) lequel est brûlé dans une turbine à gaz combinée à une turbine à vapeur. Le gaz issu de l’opération est un mélange de CO2 et de vapeur d’eau qui après condensation et compression peut être séquestré et utilisé dans des gisements de pétrole en voie d’épuisement. Les deux partenaires ont signé un MOU (memorandum of understanding) pour étudier la possibilité de concevoir en Hollande une centrale électrique de 1000 MW dont les gaz seraient séquestrés dans le sud-ouest du pays.

    LIRE le communiqué de Shell.

    Le 9 Décembre 2008.

  • Une étude japonaise sur les émissions de CO2 dans les transports routiers

    Une étude japonaise sur les émissions de CO2 dans les transports routiers

                             La Japan Automobile Manufacturer Association (JAMA) vient de publier un papier très bien fait sur les divers paramètres qui déterminent les émissions de CO2 liées au transport automobile. En s’appuyant sur l’exemple japonais qui a vu ses émissions de CO2 liées au transport se réduire depuis 2001, le JAMA insiste tout particulièrement sur le concept de "Travelling Coefficient" qui est tout simplement le ratio entre les émissions réelles de CO2 lors d’un trajet et les émissions théoriques déclarées du véhicule, déterminées sur un banc de test selon un profil type.Co2travellingcoefficient Ce coefficient qui peut majorer les consommations des véhicules de 30 ou 40% dépend de divers facteurs que sont le mode de conduite, les embouteillages, l’utilisation d’air conditionné, etc.

    De ce constat, les japonais ont dégagé deux axes majeurs pour réduire les consommations de leur parc automobile:

    • l’éco-conduite par la formation, la sensibilisation des conducteurs et leur mise à disposition d’équipements d’aide à la conduite,
    • la réduction des embouteillages et des diverses causes de réduction de la vitesse du trafic routier.

                    La consommation moyenne des voitures et encore plus des camions beaucoup plus lourds s’emballe littéralement dans les embouteillages. Les Japonais ont déterminé que pour un indice 100 de consommation à 40 km/h en moyenne, cette consommation pouvait être doublée pour une vitesse moyenne de  10 km/h (FIG.II).Co2vitesseembouteillages La réduction des embouteillages est d’évidence un geste écologique. Il n’est pas certain que cette très importante courbe soit bien connue de nos édiles. Un poids lourd qui consomme 30 litres aux cent kilomètres sur autoroute va consommer 60 litres à l’approche des villes ou dans les périphériques urbains encombrés. Les mesures à prendre sont essentiellement collectives, liées aux infrastructures routières, à la mise à disposition de transports en commun, etc. mais aussi individuelles par le choix en temps réel des trajets les plus fluides.

                          L’exemple japonais montre que l’ensemble de ces mesures associées à de nouveaux véhicules plus sobres en carburant peut conduire à une réduction des pollutions liées au transport routier (FIG.III).Co2japontransport19902006

    Je vous recommande la lecture de ce papier très bien fait et instructif.

    Le 8 Décembre 2008.

  • Le torchage des gaz, méprisé par les accords de Kyoto, aurait légèrement baissé en 2007

    Le torchage des gaz, méprisé par les accords de Kyoto, aurait légèrement baissé en 2007

    Flaring_2                          D’après la Banque Mondiale, le torchage (flaring) des gaz associés au pétrole réalisé sur de nombreux puits de forage dans le monde représenterait annuellement une source de CO2 de 400 millions de tonnes, soit un peu plus d’un pourcent des 31 milliards de tonnes libérées chaque année par les activités humaines en 2007. C’est un peu supérieur aux 380 millions de tonnes de CO2 diffusées par la France. La réduction du torchage n’est pas reconnue par le protocole de Kyoto comme une action pouvant bénéficier des crédits de carbone. Imbécillité parmi d’autres, alors que ce serait un bon moyen pour motiver un peu plus les Groupes pétroliers, de plus en plus nationaux, à réduire leur émissions de CO2. D’après les observations par satellites de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américaine elles auraient régressé de 6% entre 2007 et 2006, ce qui constitue un progrès par rapport aux 3% de réduction estimés entre 2006 et 2005. D’après le NOAA ce sont les émissions du Golfe du Niger qui ont le plus régressé, sous l’impulsion des autorités nigérianes qui exigent l’arrêt du torchage par les Groupes privés opérant dans la zone. L’Iran et l’Algérie auraient également fortement réduit leur torchage. Par contre les émissions de la Russie seraient toujours en croissance.

    Voir les données pour chacun des pays.

    Le 7 Décembre 2008.

  • Poznan, une longue et fastueuse réunion pour rien?

    Poznan, une longue et fastueuse réunion pour rien?

    Poznan                 Une organisation des Nations Unies qui passe un gros tiers du problème en pertes et profits, en ne se préoccupant pas des émissions de gaz à effet de serre de la Chine, de l’Inde ni du Moyen-Orient. Une délégation américaine qui n’a rien à dire en ces périodes de transition du pouvoir exécutif. Une Europe, sous la férule de la France, qui essaie de mettre en équation son absence de politique énergétique. Comment parler de règles régissant les émissions de CO2 si, au préalable, un minimum de consensus n’a pas été trouvé sur une politique énergétique commune? Alors la France propose de réduire par deux les objectifs de réduction des émissions de CO2 des pays de l’est de l’Europe et d’exempter les industries sensibles (ciment, acier, aluminium, automobile) susceptibles de fuir des pénalités trop lourdes (carbon leakage). Un projet français a même été préparé pour faire payer l’addition par les producteurs d’électricité.

                         Seraient octroyés aux pays européens à faible PIB et utilisant au moins 30% de charbon ou de lignite comme combustible pour la génération d’électricité, des droits d’émissions gratuits qui pourraient être progressivement réduits jusqu’en 2016. La Commission Européenne aurait, de plus, la possibilité de suspendre ces ventes de droits d’émissions en cas de flambée des cours du combustible (si le cours est trois fois supérieur à la moyenne des six derniers mois connus). Bref une usine à gaz à l’européenne.

                        Mais ce qui est certain c’est que les E-On et autres RWE allemandes, grosses utilisatrices de charbon et de lignite, n’accepteront jamais de payer seules l’addition. Elles peuvent compter sur la dynamique Chancelière Merkel pour les défendre et arrêter le processus en cours. L’écologie à ses limites, surtout en Allemagne.

                        Il n’était vraiment pas nécessaire d’aller à Poznan pour laver le linge sale, on aurait pu rester en famille, entre seuls Européens.

    Le 7 Décembre 2008.