Catégorie : Réchauffement Climatique

  • Les objectifs d’émissions de CO2 des voitures revus et corrigés par les gouvernements

    Les objectifs d’émissions de CO2 des voitures revus et corrigés par les gouvernements

                          Les gouvernements européens se seraient mis d’accord sur un compromis d’objectif d’émissions de CO2 moyen par gamme de constructeur de 130 grammes aux cent kilomètres à l’horizon 2015. Les 10 grammes pour atteindre les 120 grammes initialement envisagés par la Commission, proviendront par ailleurs des carburants verts et des accessoires (pneumatiques). Un objectif à 95 grammes à l’horizon 2020 a également été retenu. Cette nouvelle règle est à comparer aux objectifs du Japon: 136 grammes de CO2 aux cent km en 2015 et à ceux, retenus pour l’instant par les Etats-Unis, de 35 miles au gallon soit 155 grammes aux cent km, pour un véhicule à essence (FIG.). Un texte modifié va donc être présenté au Parlement Européen pour approbation. A suivre! Normesnationalesco2

    Le 3 Novembre 2008.

  • L’Allemagne, la Pologne et la Grèce brûlent 54% du charbon européen

    L’Allemagne, la Pologne et la Grèce brûlent 54% du charbon européen

                           Eurostat nous apprend que la consommation en charbon et lignite de l’Europe des 27 a très légèrement baissé en 2007, à 835 millions de tonnes, par rapport à 2006 qui avait affiché une consommation de 838 MT. Cette légère décroissance est à mettre au crédit de la Grande-Bretagne (-7MT) et de la Pologne (-6MT). Par contre les consommations dans la Zone Euro  se sont accrues de 2%, soit de 9MT à 452 MT. Cette augmentation mal venue de la consommation est attribuable à l’Allemagne (+4MT), à la France (+2MT), à la Tchéquie et à la Grèce (+1MT chacune). L’Allemagne et la France avaient connu en 2007 des productions d’électricité d’origine nucléaire en baisse. Trois pays européens l’Allemagne, la Pologne et la Grèce représentent 54% des consommations européennes (FIG.).

    .Charboneurope2007

                          Une autre manière de quantifier ces consommations est de les ramener au nombre d’habitants concernés. L’Europe des 27 consomme annuellement 1,7 tonne de charbon et lignite par habitant, bébés compris. Cela fait plus de 5 tonnes pour un foyer de trois personnes. La Zone Euro dont la part d’électricité d’origine nucléaire est plus importante, consomme 1,4 tonne de charbon et lignite par habitant et par an. Parmi les 13 pays européens qui comptent plus de 10 millions d’habitants, la Grèce et la République Tchèque se distinguent avec 5,7 et 5,6 tonnes de consommations respectives (FIG.), puis viennent la Pologne (3,7 tonnes/habitant/an), et l’Allemagne ainsi que les petits pays européens avec 3 tonnes de consommation par habitant et par an.Charboneuropepartete2007

                           La France arrive en dernier dans ce classement avec 319 kg de charbon brûlé annuellement par habitant. Effectivement, Monsieur Borloo, comme vous l’avez déclaré de façon imprudente: nous sommes en retard!

                     Ce graphique simple illustre tout le travail à accomplir en Europe pour réduire nos émissions de CO2 liées essentiellement à la génération d’électricité. Un vaste plan européen pour aider la Grèce, la Tchéquie, la Pologne, la Roumanie et quelques pays moins peuplés (pays baltes) est absolument indispensable et urgent.

                       Pensez aux millions de tonnes de CO2 qui pourraient être économisés si les subventions à l’éolien étaient consacrées à la rénovation des centrales thermiques à flamme obsolètes de ces pays européens.

                          L’Europe des 27 importe 242 MT de charbon tous les ans. A 80 ou 90 euros la tonne livrée dans un port européen, cela représente dans les 20 milliards d’euros de facture annuelle en charbon provenant d’Afrique du Sud, d’Australie ou des Etats-Unis.

    Le 3 Novembre 2008.

  • Les émissions de CO2 de la Chine: un sujet trop important pour être laissé à la seule propagande chinoise

    Les émissions de CO2 de la Chine: un sujet trop important pour être laissé à la seule propagande chinoise

                           J‘avais mentionné, lors d’un précédent post, une étude très sérieuse publiée en Août 2007, sur la prévision des émissions de CO2 de la Chine jusqu’en 2010 par deux chercheurs américains Maximilian Hauffhammer et Richard Carson des Universités californiennes de Berkeley et de San Diego. Leur travail part de données analytiques de chacune des Provinces chinoises rassemblées dans un tableau de 588 données qui s’étalent sur une période allant de 1985 à 2004. Il utilise ces données et divers modèles basés sur une équation du type

                      I = P x A x T          dans laquelle I est l’impact, dans ce cas les émissions de CO2; P est la population; A l’affluence ou la progression des populations urbaines et T un index technologique qui va dépendre des nouveaux investissements.Chineco2emissions2015 Cette étude a été réalisée analytiquement, région par région, qui sont très différentes entre elles, ce qui rend donc un modèle global chinois impossible à réaliser, en raison de cette hétérogénéité.  Ils prévoient que les progressions d’émissions de CO2 de la Chine d’ici à 2010 seront bien supérieures aux maigres réductions venant des accords de Kyoto. Les auteurs estiment une croissance annuelle des émissions de CO2 chinoises aux environs de 12% par an qui sera donc, sur la période 2000 – 2010, supérieure à celle de la croissance du PNB de la Chine.                                       

    Cette étude argumente sur certains points forts qui sont les suivants:

    • bien des investissements de centrales électriques au charbon et de diverses usines polluantes ont été et sont réalisés dans les Provinces sans que le gouvernement central soit au courant,
    • la remise en ordre dans les années 90 avec la fermeture des usines et des centrales les plus polluantes n’a eu qu’un effet temporaire sur les émissions de CO2 (voir la première courbe);
    • les provinces côtières représentent 14% de la surface de la Chine et représentaient 54% des émissions de CO2 du pays en 2004,
    • et c’est dans ces provinces riches que la population croît le plus et où le facteur affluence prend du poids;
    • entre 1985 et 2004 ce sont les régions les moins développées qui ont vu les croissances des émissions les plus fortes (FIG. ci-dessous, courbe en pointillés). Ce sont les régions où les usines les plus polluantes sont implantées.

    Chineprovincesemissionsco2_198520_3 .

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                      La publication du Livre Blanc par les autorités chinoises et la Commission Nationale du Développement et de la Réforme (LIRE)  annonçant la poursuite de la croissance inexorable des émissions de CO2 chinoises vient confirmer, au moins qualitativement, les conclusions de cette étude.

                      Pour ceux qui voudraient aller plus au fond dans la compréhension de ces données, vous pouvez lire l’excellente publication de ces très bons Universitaires californiens (LIRE). Bien sûr c’est un peu plus difficile à suivre que la limpide propagande chinoise. Alors accrochez-vous!

    Le 1er Novembre 2008

  • Un nouveau procédé pour réduire les émissions d’oxydes d’azote sur les poids lourds

    Un nouveau procédé pour réduire les émissions d’oxydes d’azote sur les poids lourds

                       Le savez-vous? Les camions européens sont tous équipés d’un deuxième réservoir rempli d’une solution d’urée (NH2-CO-NH2) vendue très chèrement par les stations services sous l’appellation "Adblue". Une vraie duperie obligatoire, au label écologique (LIRE), destinée à réduire ou supprimer les émissions d’oxydes d’azote par réduction catalytique. Une Société américaine, NxtGen Emission Controls, propose une solution alternative qui consiste à produire l’Hydrogène nécessaire à la réduction des oxydes d’azote, à partir du carburant, à l’aide d’un petit générateur de syngas (gaz à l’eau) relié à l’échappement (FIG.). Cette solution à l’air de beaucoup intéresser le Groupes japonais.

                       Souhaitons également que cette approche intéresse un fabricant européen de camions et vienne concurrencer le monopole européen de l’urée. Nos transporteurs qui se font "tailler" par les Groupes chimiques en seront très heureux. Dieselechappementsyngas

    Le 31 Octobre 2008.

  • Californie: les consommations de carburants à fin juillet amplifient la tendance à la baisse

    Californie: les consommations de carburants à fin juillet amplifient la tendance à la baisse

                          La Californie avec 37 millions d’habitants, est le modèle en pointe des Etats américains dans le domaine de la réduction du gaspillage de l’énergie sous toutes ses formes. Cet Etat, pour des raisons fiscales et non écologiques, publie chaque mois l’état des consommations en carburants. Le suivi de ces données illustre donc les tendances du moment. La baisse la plus importante, par rapport à la référence équivalente 2007, est celle de la consommation de gasoil qui apparaît à -7,9% au mois de Juillet et à -7,1% en cumulé depuis le début de l’année, exprimé en moyenne journalière pour corriger de l’année bissextile. Puis vient le poste le plus important en volume: la consommation d’essence. Elle est en baisse de 5,6% au mois de Juillet et de 3,6% en cumulé depuis le début de l’année (FIG.). Il est intéressant de noter qu’après un maximum atteint en 2005, cette décroissance avait timidement commencé depuis 2006, confirmée en 2007 et amplifiée en 2008.Californieessence200807

    Le 31 Octobre 2008.

  • Les teneurs en méthane dans l’atmosphère reprennent leur ascension

    Les teneurs en méthane dans l’atmosphère reprennent leur ascension

                         D‘après des chercheurs du MIT, à partir d’observations réalisées dans le monde par les observatoires du Advanced Global Atmosphéric Gases Experiment, subventionnés par la NASA, les mesures depuis 1997 jusqu’en Avril 2008 indiquent une croissance récente des teneurs en méthane (FIG.). Elles sétaient révélées stables jusque là durant des années, mais depuis 2007 elles sont reparties à la hausse. Le méthane issu des marais, des rizières, du permafrost qui se dégêle, des animaux, de l’exploitation du gaz naturel et du charbon, est dégradé dans la troposphère par les radicaux hydroxyles (OH°). IL semblait donc exister un équilibre entre l’apport de méthane et sa dégradation par les radicaux hydroxyles. Cet équilibre est donc rompu.Noaa_ch42008

                        Quelles sont les origines de ses teneurs supplémentaires en méthane? On peut incriminer la croissance de l’exploitation du charbon dans le monde (USA, Chine, Australie, Afrique du Sud) essentiellement utilisé pour la génération d’électricité. Le grisou piégé dans les veines exploitées rejoignant l’atmosphère. Certains soupçonnent également le dégel du permafrost formant une boucle positive de réchauffement climatique. Mais ce déséquilibre peut être également du à une baisse de la teneur en radicaux hydroxyles dans les hautes couches de l’atmosphère. Pour l’instant toutes les hypothèses sont examinées pour essayer d’expliquer le phénomène.

    Le 30 Octobre 2008.

  • Les autorités chinoises sont très pessimistes sur les futures émissions de CO2 de leur pays

    Les autorités chinoises sont très pessimistes sur les futures émissions de CO2 de leur pays

    Chinoismoderne1                        Xie Zhenhua, sous-directeur de la puissante commission Nationale du Développement et de la Réforme chinoise a présenté un Livre Blanc sur les émissions de gaz à effet de serre de son pays. Ce livre reconnaît avec humilité que la Chine est arrivée au niveau des Etats-Unis, alors que le monde entier sait qu’en ajoutant toutes les émissions des diverses Provinces chinoises, les Etats-Unis sont, dors et déjà, battus à plate couture dans ce concours de la Nation la plus polluante au monde. Le vénérable Xie a également reconnu que compte tenu de l’explosion du nombre de centrales électriques au charbon dans son pays et de l’impossibilité de modifier le mix énergétique, les émissions de CO2 allaient poursuivre leur progression.

                            Nul doute qu’un plan d’urgence devra être décidé un jour par la Communauté Internationale pour aider les Chinois à résoudre sur deux ou trois décennies ce problème des émissions de CO2 qui nous concerne tous. La rénovation des centrales au charbon et l’accélération d’un plan électronucléaire poussif seraient à la base d’une telle action. Les éoliennes chinoises resteront des attrape-nigauds, paravents pudiques de la pollution de centrales électriques à charbon, modèle "Soviet 1950", dupliquées à plus soif.

    Le 29 Octobre 2008.

  • L’IATA conteste la décision européenne d’intégrer le transport aérien dans les quotas d’émissions de CO2

    L’IATA conteste la décision européenne d’intégrer le transport aérien dans les quotas d’émissions de CO2

                                                                                          140pxiata_logoL’Association du Transport Aérien International qui représente 230 Compagnies Aériennes dans le monde, n’apprécie pas du tout la décision du Conseil de l’Europe d’intégrer à partir de 2012 le transport aérien dans les quotas d’émissions de CO2. D’après l’IATA cette décision présenterait un coût annuel supplémentaire de 3,5 milliards de dollars. L’instance représentante du transport aérien a beau jeu de rapprocher la rapidité de la décision d’imposer cette nouvelle taxe "écologique", à la lenteur que met la mise en place future d’un hypothétique "Ciel Unique Européen" qui nécessiterait la mise en pool européen de toutes les instances nationales de contrôle et de régulation du transport (LIRE) . Une navigation plus efficace dans le ciel européen permettrait, d’après l’IATA, d’économiser des milliards de dollars et de réduire annuellement les émissions de CO2 de 16 millions de tonnes. "Bruxelles agit dans une bulle, même au moment d’une grave crise économique globale" déclare Giovanni Bisignani le patron de l’IATA.

    Le 28/10/2008.

  • L’Europe des 15 respectera les accords de Kyoto, mais aura-t-elle réduit ses émissions de CO2?

    L’Europe des 15 respectera les accords de Kyoto, mais aura-t-elle réduit ses émissions de CO2?

                          L‘Agence Européenne de l’Environnement avec beaucoup de circonvolutions nous apprend que l’Europe des 15 qui compte en son sein les plus grands pays européens, respectera les accords de Kyoto à l’horizon 2012, à condition d’accentuer ses efforts et de prendre en compte toutes les options possibles qu’accordent les accords (non prise en compte des émissions du transport maritime et aérien international, puits de carbones, échanges de droits d’émissions, etc.). En réalité si l’on considère depuis la référence de ces accords (1990) les évolutions de la totalité des gaz à effet de serre et celles du seul CO2 on peut constater une faible décroissance des premières mais un accroissement net des secondes (FIG.). Cependant depuis un maximum local en 2004 on peut noter une timide tendance à la décroissance, tous les espoirs reposent sur l’extrapolation de ces trois derniers points.Co2eu1519902006_3

                        Les émissions de gaz autres que le CO2 ont réalisé de nets progrès en raison des avancées réalisées dans le domaine de la gestion des déchets et de l’agriculture. Mais il n’est pas certain que les progrès réalisés dans les émissions de méthane ou d’oxyde d’azote seront aussi faciles à obtenir dans les années à venir. Le principal poste de progrès sera alors le CO2 (FIG.). L’objectif sur le CO2 à 3260 millions de tonnes à l’horizon 2012 est calculé à partir d’une contribution de 90% des réductions des émissions de CO2 entre 2006 et 2012.

                         Quel que soit l’objectif atteint en 2012 à quelques millions de tonnes près, on peut constater que ce n’est pas la contribution de l’Europe qui bouleversera l’évolution du climat mondial. Mais qui peut être surpris par un résultat aussi médiocre alors qu’aucune remise en cause profonde des modes de génération et d’utilisation de l’énergie n’est avancée. L’Allemagne, la Pologne, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, la Grèce brûlent toujours autant de charbon, de lignite ou de gaz pour assurer leurs consommations croissantes d’électricité. Ce ne seront pas quelques éoliennes qui empêcheront l’Europe d’échouer si elle n’aborde pas de front la mise en place d’une authentique politique énergétique.

                       Les principaux contributeurs à la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre en Europe depuis 1990 ont été les reculs industriels de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Italie et de l’ex Allemagne de l’Est. A ce titre la non régression des émissions de CO2 de l’Allemagne depuis huit ans illustre parfaitement le conservatisme énergétique de cette nation.Co2allemagne19902006

    Le 20 Octobre 2008.

  • Air Liquide veut produire à l’horizon 2015 de l’Hydrogène à partir des énergies renouvelables

    Air Liquide veut produire à l’horizon 2015 de l’Hydrogène à partir des énergies renouvelables

    Air_liquide                      Prétextant une future arrivée de véhicules mus par de l’énergie issue de piles à combustibles, Air Liquide avec l’aide de fonds européens, envisage de poursuivre ses efforts d’étude et le développement de la génération d’hydrogène par les énergies renouvelables et de son mode de distribution à des applications Grand Public. C’est du moins ce qu’a déclaré son Président, Benoît Potier, lors d’une récente interview, avec un objectif d’application vers 2015. L’hydrogène qui représente pour cette Société un milliard d’euros de chiffre d’affaire est actuellement produit à partir de gaz naturel (méthane) ou par électrolyse de l’eau (Usine de Bécancour au Québec). Le marché de l’Hydrogène est en plein développement tiré par des applications en plein essor. Il est possible parmi celles-ci de citer par exemple:

    • la décomposition du silane pour produire du Silicium cristallin, marché tiré par le développement des cellules photovoltaïque en progression de 40% par an,
    • la désulfurisation des hydrocarbures, de plus en plus importante pour obéir à de nouvelles normes de plus en plus sévères, même dans des applications triviales, comme le transport maritime oublié jusque là,
    • la désulfurisation des bitumes issus des sables bitumineux et celles des huiles lourdes dans les étapes de conversion profonde des raffineries modernes
    • l’apport d’hydrogène dans les procédés Ficher-Tropsch,
    • l’apport d’hydrogène lors de la décomposition catalytique des corps gras en biodiesel et en propane issu de la partie glycérol de ces produits (LIRE: procédé Neste Oil).

                         Il est certain que l’obtention d’hydrogène, à un coût attractif, à partir d’énergie solaire par exemple, constituerait un avantage compétitif pour Air Liquide, même si le mirage de l’introduction de pile à combustible dans les transports risque d’être repoussé au 22ème siècle, à l’exception de quelques prototypes de prestiges, à plusieurs centaines de milliers d’euros la bête, pour satisfaire au nouveau snobisme émergeant qui sera "smart and green".

    Le 18 Octobre 2008.