Catégorie : Réchauffement Climatique

  • Etats-Unis : la révolution automobile sème la panique chez les constructeurs américains

    Etats-Unis : la révolution automobile sème la panique chez les constructeurs américains

                          Les constructeurs automobiles américains envisageaient au début de l’année un changement en douceur de leurs gammes de produits. Ils  envisageaient d’hybrider lentement leurs "light trucks" et peut-être de faire disparaître les moteurs V8, pour répondre aux demandes d’une moindre consommation en énergie de leurs modèles. Mais leur approche n’avait pas imaginé un changement de perception des consommateurs américains aussi rapide qui en quelques mois, après avoir rêvé pendant près de trente ans de  pick-ups ou SUVs, ne parlent maintenant que de modèles hybrides. Formidables effets de ciseau de la demande et d’accélération des changements de choix de consommation (FIG.). La proportion des ventes de 4X4 (courbe bleue) en croissance pendant 25 ans s’effondre en quelques mois. Ciseau

                          Les ventes de "Light trucks" aux USA cumulées sur les 5 premiers mois ont baissé de 16% à 3 millions de véhicules, en baisse de 0,6 millions. Celles du mois de Mai ont baissé de 24% par rapport à celles de Mai 2007.

                         General Motors voit ses ventes de 4X4 chuter de 37% au mois de Mai et de 24% en cumulé depuis le début de l’année. Celles de Chrysler décroissent de 24% également.

                       Alors c’est la panique chez GM, il annonce des fermetures d’usines pour maintenir le cours en Bourse de son action, mais il n’a pas de véhicule hybride prêt à être lancé, parce qu’il ne sait pas les faire, comme tant d’autres. Ce n’est pas un changement de stratégie, c’est une retraite militaire, saluée par G. Bush.

                      Il faut donc pronostiquer de fortes tempêtes sur l’industrie automobile américaine dans les années à venir et jouer les cartes  Toyota, Honda et Nissan qui voient leurs ventes de voitures classiques ou hybrides progresser. Saluons par exemple, les +32% de voitures Honda et les +19% de voitures Nissan vendues au mois de Mai.

    Le 4 Juin 2008

  • Un objectif pour la Zone Euro: réduire les consommations annuelles de pétrole et de gaz à deux tonnes par habitant

    Un objectif pour la Zone Euro: réduire les consommations annuelles de pétrole et de gaz à deux tonnes par habitant

                                L‘Europe s’est fixée des objectifs à long terme d’émissions de CO2 pays par pays, déjà contestés, parfois irréalistes et qui ne seront pas globalement atteints. Une autre méthode plus analytique et détaillée aurait consisté à identifier les consommations de lignite, de charbon, de pétrole et de gaz par grands secteurs et par pays. A partir de cet inventaire montrant les abus, les anomalies, les incohérences une réelle politique énergétique européenne, sans tabous, aurait pu être esquissée sinon totalement finalisée à ce jour. Par manque de courage politique et de clarté de vue ceci n’a pas encore été réalisé. Un indicateur, parmi bien d’autres, est la consommation de produits pétroliers et de gaz, par habitant (FIG.)Consoparhabitant

                          En 2007, l’Europe qui compait au 1er janvier 495 millions d’habitants, a consommé 2,36 tonnes de pétrole et de gaz par habitant. L’Eurozone tirée par certains gros consommateurs atteignait 2,77 tonnes de pétrole et de gaz par habitant. En raison de ses ressources électronucléaires et sa plus forte consommation en électricité, la France occupe parmi les grands pays européens une place privilégiée avec une consommation de 2,08 tonnes de pétrole et de gaz par an. En ce basant sur cette donnée de la France qui n’est pas, loin s’en faut, un modèle d’économie d’énergie et qui peut encore réaliser de larges progrès vers moins de gaspillage il est possible d’avancer qu’il existe à court ou moyen terme, un modèle économique européen tout à fait acceptable par ses citoyens qui consommerait moins de deux tonnes de pétrole et de gaz par an et par habitant. Co2_eurUn tel objectif représente une réduction des consommations de 30% pour la Zone Euro et la Grande-Bretagne. On remarquera la position anachronique des Pays-Bas que je ne peux m’empêcher de rapprocher des observations de CO2 réalisées par satellite (FIG.)

                         Quels sont les grands axes qui permettraient d’atteindre cet objectif sans privations majeures de la part des citoyens européens. Une politique fiscale européenne de type Bonus-Malus pour accélérer la décroissance de la consommation moyenne en carburant du parc automobile, une politique d’aide au développement de bus et de poids lourds hybrides, une politique de suppression des bouchons de circulation à l’approche des grandes villes, une unification européenne des prix au détail des carburants. La mise en place d’un plan pluriannuel de développement de l’énergie électronucléaire, le subventionnement des énergies renouvelables par les droits d’émissions de CO2 et non pas par des tarifs électriques accrus, le renforcement du réseau électrique européen et des interconnexions. La poursuite de la modernisation des transports en commun et d’un réseau de trains à grande vitesse européen. Et bien d’autres encore.

    Les cours délirants du pétrole et des produits pétroliers devraient permettre de mettre en place et d’accélérer une telle politique énergétique européenne solidaire.

    Lire également: Des 40 Tonnes consommant 20 litres aux cent

    L’ESA publie des images de teneurv en CO2

    Le 3 Juin 2008.

  • Les cours de l’Uranium ont été réduits de moitié en un an

    Les cours de l’Uranium ont été réduits de moitié en un an

    U3o8                     L’offre d’Uranium sous forme d’oxyde U3O8 ou Yellow Cake excède en ce moment la demande. Les cours qui étaient reparti à la hausse en 2004, sur la base de prévisions de fortes consommations chinoises, avaient atteint les 138$ la livre en Juin 2007. Depuis ces cours sont retombés à 60 dollars la livre (FIG.). Les raisons principales de cette baisse sont un accroissement des productions stimulées par les prix et une demande faible de la Chine qui serait quasiment autosuffisante à 1300 tonnes par an en 2007.

                          Le marché de l’Uranium connaît donc les mêmes problèmes que ceux de n’importe quelle métal non ferreux, avec des cours qui s’emballent sur des prévisions mal calibrées et une sous estimation de la stimulation de l’offre par les prix. A long terme il existe cependant une opportunité pour qu’un véritable marché de l’Uranium s’établisse, sponsorisé par les nombreuses nouvelles centrales programmées ou en cours de négociation, mais concurrencé par le MOX obtenu à partir d’Uranium et de Plutonium, généralement issu de stocks militaires. Les acteurs du Marché attendent également que la Chine constitue une réserve stratégique.

    Le 2 Juin 2008.

  • Baisse de la consommation électrique allemande en 2007

    Baisse de la consommation électrique allemande en 2007

                                  La consommation électrique allemande en 2007 a atteint 516 TWh, en baisse de 2,9% par rapport à la consommation 2006 (531 TWh) indique Eurostat. Les centrales électronucléaires ont très mal fonctionné avec une baisse  des productions de 16% (-25 TWh), les productions éoliennes et hydroliques ont marqué le pas avec +2,5% (+0,7 TWh) ce qui a entraîné un accroissement des productions thermiques de 2,4% (+9 TWh) malgré la baisse des consommations. Ces productions thermiques ont été assurées par plus de consommation de charbon et de lignite.

                                La production d’électricité allemande a donc contribué en 2007, à la croissance des émissions de CO2.Allemelectricite

    Lire aussi:

    Les productions de la France

    Les productions britanniques

              Le 30 Mai 2008.

  • Les consommations de pétrole et de gaz européennes ont baissé en 2007

    Les consommations de pétrole et de gaz européennes ont baissé en 2007

                            L‘Allemagne et la France ont vu en 2007, leurs consommations de gaz, de pétrole et de produits pétroliers baisser, par rapport à l’année précédente. Ces baisses ont entraîné une décroissance des consommations de la Zone Euro et de l’Europe. Les premiers chiffres publiés par Eurostat permettent de chiffrer la baisse de consommation en pétrole et produits pétroliers en 2007 (FIG.) de l’Allemagne (-8,4%) et de la France (-5,8%) entraînant une baisse au niveau de l’Eurozone de 3% et de 2,5% pour l’Europe. Les baisses de consommation de gaz sont plus modestes avec -3,5% pour l’Allemagne et -1,2% pour la France.Europtrole2007

                        La baisse des consommations de l’Allemagne se concrétise par une autosuffisance en produits raffinés en 2007, alors qu’elle était importatrice nette de 10 millions de tonnes de produits pétroliers en 2006.

                        La somme des consommations de gaz et de pétrole allemande revient en 2007 à 198 millions de tonnes équivalent pétrole en baisse de 13 millions de tonnes. Les répartitions de consommation de gaz et de produits pétroliers sont très différents d’un pays européen à l’autre (FIG. II). La France en raison de ses centrales électronucléaires et l’Espagne en raison de ses fortes importations de produits pétroliers, consommant proportionnellement peu de gaz. Alors que la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne sont de forts utilisateurs de gaz naturel.Eurogaz2007 Ces consommations relatives donnent une explication rationnelle aux décisions britanniques et dernièrement italiennes de retour à plus d’énergie électrique d’origine nucléaire.

                    38% du gaz consommé en Europe provient de Russie, 25% de Norvège et 16% d’Algérie. Pour le pétrole et les produits pétroliers la Russie fournit 32% des consommations européennes, le Golfe Persique 17% et la Norvège 13%.

                   En conclusion: en dehors de l’Allemagne et de la France il ne semble pas que les autres grands pays européens étudiés ici aient l’intention de modifier radicalement leur mode de vie. Les résultats de l’Espagne championne toute catégorie de l’énergie éolienne et solaire en 2007, sont schématiquement décevants.

    Le  29 Mai 2008.

  • Le trafic routier américain du premier trimestre a nettement décrû

    Le trafic routier américain du premier trimestre a nettement décrû

                          Les State Highway Agencies collectent sur 4000 points des routes des Etats-Unis le trafic horaire des véhicules, ils en déduisent statistiquement une estimation du trafic routier exprimé en véhicules x miles. Les résultats du mois de Mars indiquent un recul du trafic de 4,3%  et en cumul depuis le début de l’année le trafic cumulé recule de 2,3% confirmant le tassement observé l’année précédente (FIG.). Ce sont les Etats du Sud autour du Golfe du Mexique qui marquent le plus net recul de 6% sur le mois.

                        Bien sûr ces résultats émotionnels demandent à être confirmés durant les prochains mois, mais il semble bien que l’effet prix des carburants commence à sérieusement agir sur le comportement des conducteurs américains. Mais le réel effet de décroissance durable des consommations de carburant américaines ne proviendra que d’une modification lente du parc automobile. Pour cela il faut deux conditions: une offre des constructeurs automobiles et la volonté du client de réduire ses dépenses en carburantTraficmars.

    Lire également:

    Les chercheurs du MIT imaginent la flotte de demain

    Le sénateur Obama pense que…

    Le 28 Mai 2008.

  • La fin du tabou électronucléaire avance à grands pas dans le monde

    La fin du tabou électronucléaire avance à grands pas dans le monde

      Ap1000                                                                                                L‘industrie électronucléaire devant la menace du réchauffement climatique a repris du galon. C’est une évidence aux Etats-unis où de plus en plus de groupes écologiques présentent l’énergie nucléaire comme une utile source d’énergie de transition en attendant le développement de ressources renouvelables en quantité suffisante. On lira par exemple l’excellent papier de Staniford "Powering Civilization to 2050" qui considère que les problèmes de sécurité politique posés par la filière électronucléaire sont moins "pressants" que le réchauffement climatique et la très bonne synthèse du Prof. Goose "Is nuclear power a viable option for our energy needs? Je ne cite volontairement que ces deux sources qui jouissent d’un label écologique indiscutable aux USA.

                                   La Commission européenne perçoit intuitivement, que sa position ni PRO ni ANTI, devant l’échec patent de sa politique énergétique, quasi inexistante,comme en témoigne la croissance des émissions de CO2 des entreprises sous quotas, ne peut pas sérieusement durer. Ce n’est pas parce que l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne sont encore opposées au déploiement de nouvelles centrales électronucléaires, qu’il ne doit pas exister une Politique et un Plan électronucléaires européens. La Finlande, la Suède, la Grande-Bretagne, l’Italie depuis peu, la France peuvent se coordonner pour établir un certain nombre de normes du futur standard énergétique européen.

                                   Un point majeur devrait faire basculer l’ensemble des Etats raisonnables vers une politique de développement d’une énergie électronucléaire sûre et propre: c’est l’électrification du parc automobile. La consommation de carburants, issus essentiellement du pétrole, devra être remplacée par l’utilisation de l’énergie électrique. Ce phénomène va commencer par la Californie aux USA, Israël, le Danemark en Europe, le  Japon en Asie avec des taux de croissance inattendus, sponsorisés par les Etats. Les constructeurs automobiles allemands ou américains vont vouloir participer au festin et ce sont eux qui demanderont une large disponibilité de la ressource électrique, à des tarifs les plus bas possibles, pour que ce nouveau segment de marché se développe partout dans le monde. Soyez sûrs que si la santé de Mercedes et de Volkswagen l’exige, l’Allemagne deviendra pro nucléaire.

    On lira également:

    Un nouveau plan pour porter la durée de vie des centrales nuvléaires à 80 ans

    L’alliance AREVA – Mitsubishi…

    Le rapport Mandil sur la sécurité énergétique de l’Europe

    Le 27 Mai 2008

  • Les émissions de CO2 des entreprises européennes sous quotas ont progressé en 2007

    Les émissions de CO2 des entreprises européennes sous quotas ont progressé en 2007

                         Les grandes entreprises européennes soumises aux quotas d’émissions de CO2 sont tenues de déclarer scrupuleusement leurs émanations aux autorités gouvernementales. Ces données sont ensuite consolidées au niveau européen par le CITL (Community Independant Transaction Log). En date du 8 Mai 2008 le CITL publie les données d’émissions de CO2 par les entreprises relatives à l’année 2007. Il ressort que les productions de CO2 ont atteint 2050 milliards de tonnes en 2007, à comparer aux 2034 milliards en 2006 et 2012 milliards en 2005. Cette croissance de 1,9% en deux ans montre, si cela était nécessaire, que l’Europe parle beaucoup de CO2 mais agit peu, en l’absence de toute politique énergétique cohérente. On s’aperçoit parmi les six pays les plus pollueurs que sont dans l’ordre décroissant l’Allemagne (23,8%), la Grande-Bretagne (12,5%), l’Italie (11%), la Pologne (10,2%), l’Espagne (9,1%) et la France (6,2%) que ce sont les deux premiers et la Pologne qui tirent les émissions de CO2 vers le haut (FIG.)Co2europe

                           La Grande-Bretagne voit ses entreprises larguer des quantités de CO2 en croissance de 5,8% en deux ans, la Pologne affiche 3,2% et l’Allemagne 2,5%. Seule la France voit ses entreprises réduire les émissions de CO2 de 4,5%.

                            Le nombre d’entreprises soumises à ces quotas est en augmentation de 900 unités par rapport à 2005, avec 11200 unités concernées.

                            On le sait les quotas de CO2 jusqu’au 31 Décembre 2007 pour la première période de trois ans avaient été largement alloués, ce qui a avait ôté toute efficacité et toute contrainte de ces mesures vis à vis des émissions de CO2 par les entreprises. Depuis cette date les quotas ont été fortement réduits et leur effet devrait enfin se faire sentir. Mais le phénomène de décroissance sera lent: une entreprise qui veut modifier son procédé pour consommer moins d’énergie va tout d’abord étudier et chiffrer le projet, puis le budgéter et enfin le réaliser. Toutes ces étapes peuvent s’étaler sur plusieurs années.

                            Mais le plus grave est l’absence de politique énergétique européenne. Industrie par industrie, énergie primaire par énergie primaire que doit faire l’Europe?  Quelques questions simples pour illustrer cette carence. Quelles sont les centrales électriques à arrêter, à moderniser? L’Europe doit-elle continuer à brûler du lignite? Quel est le plan de développement de l’énergie électronucléaire? Quelle est la part du gaz naturel qui doit être retenue et quelles sont les sources d’approvisionnements possibles? Quelles sont les grandes actions à sponsoriser pour réduire les consommations? Quel sera le parc automobile européen dans trente ans? Quels seront les modes de chauffage des foyers? Etc.

                           En attendant, le Parlement européen propose d’allouer une aide supplémentaire de 470 millions d’euros à "l’entreprise commune" Piles à Combustible et Hydrogène. On croit rêver!

    Lire également:

    Les trente centrales les plus polluantes d’Europe.

    RWE: un exemple d’électricien allemand pollueur.

    Les émissions de CO2 de la Chine dépassent les prévisions

    Image du CO2 sur le Nord de l’Europe

    Le Top 12 des émetteurs de CO2 européens

    Le 26 Mai 2008

  • Les émissions de CO2 en Europe supportent un marché dynamique

    Les émissions de CO2 en Europe supportent un marché dynamique

                          L‘échange de droits d’émissions de CO2, basé sur les réductions de volumes décidées dans le cadre du protocole de Kyoto, a fait l’objet de la création d’un marché très actif en Europe. La plateforme ECX à Londres qui est la plus importante pulvérise chaque mois ses records de volumes échangés. Elle a traité au mois d’Avril plus de 190 millions de tonnes de CO2, soit plus du double de ce qui avait été échangé en Avril 2007. Les cours du CO2 se portent bien (FIG.), ils ont franchi les 27 euros la tonne cette semaine, supportés par des électriciens anglais et allemands qui consomment à tout va du lignite ou du charbon et qui évitent de consommer du gaz, devenu hors de prix avec la financiarisation des cours.Co2ecx_2

                          Brûler du charbon en lieu et place de gaz émet un surcroît de CO2 de 0,55 tonne environ par MWh. En supposant qu’un électricien européen ait consommé tout ses quotas d’émissions, il va être obligé d’acheter une demi tonne de CO2, soit 14 euros par MWh au cours actuel qui vont s’ajouter aux 30 ou 35 euros de charbon, acheté à 150$ la tonne en Europe. Ces prix du charbon et du CO2 sont à rapprocher des 100 à 150 euros du prix de vente hors taxes du MWh d’électricité en Europe.

                         Les mécanismes d’échange de droits de CO2 européens vont être peu à peu copiés ailleurs dans le monde: c’est le cas de l’Australie, du Canada et du Japon. Le Japon pour respecter les accords de Kyoto en 2012 estime devoir acheter 100 millions de tonnes de droits d’émissions par an sur le marché mondial.  Mais la grande question demeure l’instauration d’une plateforme de trading du CO2 aux USA selon ce type de mécanisme dit "cap and trade" qui devrait se mettre en place avec la future administration américaine, tous les candidats s’étant déclarés favorables.

                      Un risque cependant existe avec toutes ces nouvelles bourses de CO2 : le dumping. Par exemple la bourse américaine qui démarrerait avec un prix du CO2 très bas pour ne pas handicaper ses industries, déstabiliserait complètement les cours européens. Il existera un jour un cours mondial du CO2, il ne faudrait pas qu’il soit débilement faible.

    Le 25 Mai 2008

  • L’Administration américaine n’a pas encore intégré que les consommations de pétrole seraient plus faibles en 2030

    L’Administration américaine n’a pas encore intégré que les consommations de pétrole seraient plus faibles en 2030

                         Toutes les études américaines, qu’elles proviennent de l’Information Energy Administration (IEA), des diverses mouvances du peak-oil ou de tout autre organisme supposent que les consommations US en produits pétroliers à l’horizon 2030 vont rester autour de 21 millions de barils par jour. L’exemple le plus récent est celle de l’IEA, portant sur la mise en exploitation de l’Artic Natural Wildlife Reserve (ANWR) en Alaska qui permettrait de porter les productions US de 5,1 millions de barils/jour aujourd’hui à 6,8 millions de barils/jour en 2025 et 6,3 millions en 2030. Mais cette étude présuppose toujours des consommations globales en croissance de 20,7 millions de barils/jour en 2006 à 23 millions en 2030 (FIG.)Anwr2008

                           Il aurait été intéressant que l’IEA, par ces temps de prix fous du pétrole, publie quelques scénarios comportant des hypothèses de baisse de consommation. Elle ne doit pas en avoir encore le droit et c’est bien dommage. Alors, je propose de superposer à cette étude un scénario probable de baisse des consommations US en produits pétroliers, basé sur quelques hypothèses simples et dont l’occurrence semble hautement probable. C’est le "Scénario Vertueux":

    1. la consommation d’essence du parc automobile américain sera réduite de moitié à l’horizon 2030 par la réduction des masses des véhicules, la montée des versions hybrides ou 100% électriques,
    2. le chauffage des foyers américains n’utilisera plus le fuel en 2030,
    3. le trafic routier des poids lourds sera moins consommateur en carburant en raison de l’optimisation de l’aérodynamisme des poids lourds, de l’adoption de pneumatiques à faible résistance au frottement, à la récupération d’énergie au freinage et des gaz d’échappement, à l’optimisation du réseau par la réduction des bouchons à l’approche des grandes agglomérations, etc.
    4. le trafic aéronautique aura largement modernisé son parc d’avions, pour atteindre une consommation de 3 litres de kérosène aux 100km x passager (étude Airbus)

                      L’ensemble de ces actions peut permettre de faire économiser entre 5 et 6 millions de barils par jour aux USA. Ceci donne l’opportunité de réduire les consommations globales US à 18 millions de barils/jour en 2020, 16 millions en 2025 et 15 millions en 2030 (FIG.II)Anwr20081

                      Bien entendu ces baisses de consommations se répercutent directement par des baisses d’importations de pétrole et/ou de produits pétroliers. Le rapport entre produits importés et produits consommés passe de 60% en 2006 à 25% en 2030 (FIG.III). La valeur absolue des importations passerait de 12,4 millions de barils/jour en 2006 à 3,7 millions de barils/jour en 2030.Anwr20082

                         Ce scénario peut passer pour naïvement optimiste. C’est pourtant ce type d’actions complémentaires qui permettra d’atteindre une meilleure répartition des ressources énergétiques dans le monde sans altérer de quelque façon que ce soit les charmes de l"’american way of life" sinon en lui ôtant cette part agaçante de gaspillage. Accroissement des productions US et réduction des consommations sont à la fois complémentaires et incontournables.

    Le 24 Mai 2008