La proportion d’achats de 4X4, relevée par les immatriculations de véhicules neufs, ne cesse de s’accroître en Europe. Elle est passée de 4.1% en 2000 à 9.4% en 2007 d’après l’ACEA.
En progression constante, elle a atteint 10.5% en Allemagne et 7.2% en France. Cependant certains pays comme le Danemark qui avait atteint 4.2% en 2006 a vu sa proportion de 4X4 immatriculés décroître en 2007 à niveau de 3.3% parmi les plus bas des pays européens. Nos riches voisins, trop riches pour faire partie de l’Union Européenne que sont la Suisse et la Norvège s’illustrent par leur formidable conscience écologique. Le taux de nouveaux 4X4 en Norvège avait atteint un maximum de 27.5% en 2006, il a reculé en 2007 sûrement en raison de la volonté des dirigeants norvégiens de réduire les émissions de CO2. Quand à nos amis Suisses qui organisent régulièrement des scéances de travail pour élaborer de vastes plans théoriques de réduction des émissions de CO2, ils roulent de plus en plus lourd et cossu. Après tout, ils ont peut-être raison, qui se préoccupe des émissions de CO2 de la Suisse?
Catégorie : Réchauffement Climatique

Achats de 4X4 : un indicateur de conscience écologique?

RWE : un exemple d’électricien allemand pollueur
RWE le deuxième électricien allemand vient de publier ses résultats financiers 2007 qui ne sont pas bons, mais passons. Dans sa publication de 228 pages, les 25 premières pages parlent de protection du climat avec un slogan terrible: "Nous ne faisons pas que parler de la protection du climat, nous investissons des milliards!". Mais quelle est la réalité, en 2007, de ce bienfaiteur de la Planète. Et bien il émet tous les ans 187 millions de tonnes de CO2 en Europe dont 158 millions dans le ciel Allemand.C’est vrai le climat, RWE s’en occupe. La preuve, il largue 1/2 million de tonnes de CO2 par jour dans l’Azur.
Mais allons un peu plus loin dans cette trop sommaire analyse.
L’essentiel de ses productions d’électricité allemandes sont obtenues à partir de Lignite locale (42%) et de Charbon (31%). Un sixième des volumes produits est issu des centrales électronucléaires qui ont été arrêtées plus que de coutume en 2007.
Les énergies renouvelables avec 3,2 TWh ne représentent que moins de 2% de la production de RWE. L’entreprise allemande produit en moyenne 882 kilogrammes de CO2 par MWh d’électricité produite et en faisant abstraction de la partie nucléaire et renouvelable qui ne produisent pas de CO2, les centrales thermiques à flamme de RWE qui assurent 80% de ses productions d’électricité, produisent 1099 kilogrammes de CO2 par MWh, ce sont des ratios chinois.En conclusion, sur fond de discours écolo bobo salvateur du climat, RWE avec ses centrales au lignite et au charbon d’après guerre, est un puissant pollueur européen. Ce ne sont pas les quelques éoliennes qu’il va construire qui vont résoudre le problème des millions de tonnes de CO2 qu’il émet tous les ans.
L’Europe a besoin d’un grand plan de rénovation des centrales électriques les plus polluantes, c’est infiniment plus urgent que les amusements solaires ou éoliens du moment. Cet aveuglement des citoyens allemands ne se posant pas les bonnes questions, est pour tout observateur objectif, incompréhensible. La politique énergétique allemande va dans le mur. Certains commencent à s’en émouvoir, mais le tabou nucléaire empêche toute prise de conscience collective.
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Oslo et Riyad militent pour la reconnaissance de la capture et de la séquestration du CO2
L’Arabie Saoudite et la Norvège ont décidé de joindre leurs forces pour faire reconnaître la CCS (Capture et Séquestration du CO2) comme une méthode reconnue et estampillée par L’Organisation des Nations Unies pour le Changement Climatique dans le cadre du "Clean Development Mechanism" CDM. En effet la Capture et la Séquestration de CO2 qui est retenue par tous les plans américains, européens et asiatiques comme une voie probable, parmi d’autres, de maîtrise des émissions de carbone dans le futur, n’est pas officiellement acceptée par le CDM et ne peut donc pas faire l’objet de crédits carbone. En effet sous la pression de mouvements écologiques "intégristes" et de certaines Nations le CCS est rejeté parce qu’il risquerait de nuire gravement au développement des technologies "purement" écologiques.Cette technologie fera partie à part entière, du panel des outils de maîtrise des émissions de CO2, encore faudrait-il que les organismes de régulation compétents admettent qu’il ne faut pas perdre de temps. En attendant cet agrément, il est certain que les industries concernées joueront la montre, n’investiront pas et continueront à rejeter leurs milliers de tonnes de CO2 dans l’azur.

Siemens et E-On vont coopérer dans la capture du CO2
Siemens et E-On viennent d’annoncer qu’ils vont coopérer dans la capture du CO2 sur les installations nouvelles ou existantes. L’objectif est de tester un nouveau procédé économique de Siemens qui capturerait 90% du CO2 par lavage des gaz de combustion. Rien n’est dit sur la nature des réactifs utilisés sinon que le procédé polluerait peu les gaz décarbonatés et qu’il serait économe en énergie. A ce jour ce sont des amines ou de l’ammoniac qui servent à piéger le CO2. Dans ce type de process, les gaz de combustion sont d’abord refroidis puis envoyés dans une tour de lavage ou ils sont débarassés du CO2 et de l’H2S qu’ils contiennent par une solution qui circule à contre courant. Cette solution est ensuite débarassée thermiquement de ses impuretés et recyclée. Le CO2 est capturé puis traité et séquestré. L’objectif des deux groupes allemands est d’avoir installé une unité pilote en 2010 et de l’optimiser jusqu’en 2014. Leur objectif est de disposer d’une solution industrielle validée et opérationnelle en 2020.On le voit, faute de motivations économiques ou règlementaires puissantes, ces questions traînent en longueur, les acteurs s’associent pour partager les coûts, les délais n’effraient personne. La raréfaction des droits d’émissions de CO2 et la montée de leur cours de 20 euros la tonne à des 40 ou 50 euros devrait stimuler les acteurs pour accélérer la mise au point des procédés de capture et séquestration du CO2 (CCS)

Les émissions de CO2 du transport maritime étaient largement sous estimées
Jusqu’à présent les statistiques officielles de Nations Unies estimaient les émissions de CO2 du transport maritime à 400 millions de tonnes par an. C’était moins que le transport aérien dont les émissions de CO2 sont estimées à 650 millions de tonnes de CO2. Le transport maritime vivait donc tranquillement à l’abri de toute contrainte écologique, contrairement à son homologue du transport aérien tant décrié pour sa pollution. Mais voila, un rapport des Nations Unis, non encore officiel, mais consulté par The Guardian, basé sur une étude analytique de la flotte marchande, de la puissance des moteurs et de leurs heures annuelles de fonctionnement, affirme que les émissions de CO2 et autres polluants associés seraient près de trois fois supérieurs aux estimations. Les émissions annuelles de CO2 des navires de commerce seraient de 1120 millions de tonnes. Ceci représente 4,5% des émissions mondiales annuelles de CO2. De plus ces émissions devraient croître de 30% d’ici à 2020 pour tendre vers 1.5 milliards de tonnes de CO2 émises par an.Voila un domaine d’action pour la Commission Européenne pour appliquer ses nouvelles règles d’allocations de droits d’émissions de CO2.

Alstom et Dow s’allient dans la capture du CO2
Alstom, dans un communiqué du 13/02/2008, annonce qu’il vient de signer un accord de développement et de commercialisation joints (JDA) avec DOW, portant sur la capture du CO2, par les amines, des gaz à basse pression issus des combustions dans les centrales électriques à flamme ou autres industries. D’après cet accord exclusif, Alstom commercialisera et gèrera les installations alors que Dow apportera son support technique dans le développement et l’optimisation des unités de capture. L’objectif est de proposer le meilleur système industriel de capture du CO2 par les amines à partir des connaissances complémentaires des deux industriels, DOW apportant sa compétence en chimie et dans les technologies de traitement des gaz.Un accord d’entreprises européenne et américaine dans ce domaine ne peut avoir que du sens dans un marché qui va être initialement fortement subventionné.

L’ECOFIN critique le projet 2020 de réduction des émissions de CO2 de la Commission
Les ministres des Economies et des Finances de l’Eurogroupe ont examiné le 12/02/2008, le projet de la Commission pour la réduction des émissions de CO2 pour 2020. Ils ont attiré l’attention du Commissaire Andris Piebalgs sur les points suivants:- les mesures pour améliorer l’efficacité énergétique sont moins onéreuses que celles qui accroissent la part des énergies renouvelables, (préconisées par la Commission). Le prix des mesures doit donc être pris en compte.
- le négoce des Droits d’ émissions (ETS) peut se percuter avec des taxes environnementales. Il est donc nécessaire de valider la compatibilité des systèmes en interaction, afin d’éviter des coûts prohibitifs.
- La vente des ETS doit être validée par les Ministres des Finances. Leur enveloppe doit être approuvée par l’Ecofin.
- Les mesures doivent être très flexibles ce qui est incompatible avec des sous-objectifs (nationaux) préconisés par la Commission.
En clair le dispositif préconisé est trop onéreux et trop rigide. Les lobbies allemands des énergies renouvelables apparaissent trop nettement entre les lignes du projet de la Commission. Un dispositif basé sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’amélioration des centrales électriques thermiques à flamme existantes serait tout aussi efficace, mais il ne maintiendrait pas à bouts de bras l’industrie éolienne et solaire allemande, qui ne vit et se développe que parce que ses clients mondiaux sont subventionnés.

Illinois: projet en vrai grandeur de capture et séquestration de CO2
Le Department of Energy américain vient de choisir le Midwest Geological Sequestration Consortium pour réaliser pendant trois ans, des essais de séquestration de CO2 dans le Mont Simon qui se situe, en partie, dans l’Illinois. Ce projet est destiné à tester et démontrer l’aptitude d’une formation géologique à stocker de façon sûre, économique et permanente de grandes quantités de CO2. Le CO2 proviendra d’une usine de production d’éthanol appartenant à Archer Daniels et la division Schlumberger Carbon Services aura en charge la conception, la construction et l’exploitation de toute la partie stockage du gaz. De ces travaux le DOE devrait tirer des enseignements lui permettant d’élaborer les futures règles concernant le stockage du CO2.Le DOE est réellement très actif dans le développement de ces technologies de CCS qui constitueront dans le futur, une part importante des actions de maîtrise et de limitation des émissions de CO2 aux USA.

Les trente premiers électriciens mondiaux
Le TOP 30 des électriciens mondiaux classés en fonction de leur quantité annuelle d’électricité produite fait apparaître les grandes aberrations des Sociétés chinoises et indiennes les plus polluantes. Alors qu’une usine au charbon standard largue en moyenne 0,96 tonne de CO2 par MWh d’électricité produite, la liste des 30 premiers électriciens présente quatre Sociétés, trois chinoises et une indienne, qui relarguent en moyenne 1,25 tonnes de CO2 par MWh d’électricité.
Ces quatre Groupes génèrent 823 millions de tonnes de CO2 pour produire en électricité un peu plus que le Groupe EDF qui lui produit 84 tonnes de CO2 seulement. On mesure le chemin à parcourir. La conversion des usines de ces groupes devrait être une priorité écologique mondiale, sponsorisée par des droits d’émissions de Carbone. La simple conversion des usines de ces quatre Groupes en technologie "clean coal" qui produit 0,8 tonne de CO2/MWh, permettrait d’économiser 300 millions de tonnes de CO2 par an. Une analyse plus fine de Sociétés électriques de moindres tailles permettrait, à coup sûr, de relever d’autres résultats aberrants.Les priorités de la Chine et de l’Inde n’est pas de faire du vent avec quelques éoliennes bidons, elle est dans la modernisation et la montée en puissance de leur parc d’usines électriques existantes. C’est aussi vrai aux USA et en Europe, pour les usines les plus polluantes.
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Electronucléaire : nouveau plan de R&D américain et porter la durée de vie des centrales à 80 ans
L‘objectif des USA est de faire progresser les ressources électriques classiques et électronucléaire en parallèle avec la montée en puissance des sources alternatives. Un objectif pour 2030, élaboré par le Department of Energy (DOE) envisage les nouvelles ressources électriques suivantes:- énergies renouvelables: 70 GWe
- électronucléaire: 64 GWe (puis 300 GWe en 2050)
- charbon de nouvelle génération : 150 GWe (par modernisation des usines existantes et avec un rendement de 49%)
Cette politique tous azimuts, où figureront aussi des centrales au gaz à cycle combiné, couplée à une politique d’efficacité énergétique est la vraie solution pour les années à venir. Le programme électronucléaire qui va nécessiter la construction de plusieurs dizaines de centrales, devait être appuyé par un travail de fond de R&D. Le DOE et l’EPRI (Electric Power Research Institute) ont donc décidé de signer un accord de collaboration dans ce domaine.
Cet accord se fixe deux objectifs:
- accompagner le développement et la construction des nouvelles usines électronucléaires,
- maximiser la contribution des centrales existantes en étendant leur durée opérationnelle, au delà des 60 ans programmés, en essayant d’atteindre 80 ans.
Les thèmes de recherche sont très nombreux, comme par exemple:
- rechercher de nouveaux systèmes de refroidissement,
- former le personnel qui sera nécessaire pour les nombreuse centrales,
- réduire les délais et les coûts de construction,
- développer des lignes à haute tension s’intégrant dans le réseau,
- optimiser le rendement du combustible nucléaire (high-burnup fuel), etc.
Les USA, dans le cadre d’une approche globale des technologies possibles, ont pris conscience qu’ils ne pouvaient pas se passer de l’énergie électronucléaire. Ils vont donc lancer un plan de construction d’une dixaine de centrales par an et un plan d’amélioration des centrales existantes pour porter leur durée de vie à 80 ans. L’appui d’équipes de R&D à ces programmes constituera un apport technologique indispensable à la réussite des projets.
Un tel programme devrait rendre penseurs les membres des équipes du Commissaire à l’Energie, Andris Piebalgs. Ils devraient normalement s’apercevoir qu’ils ont oublié 70% du problème dans leur objectif 2020.