Catégorie : solaire

  • Un exercice loufoque: la comparaison des coûts de l’électricité nucléaire et de celle des énergies intermittentes

    De savants comptables de Greenpeace  ont l’habitude de se poser et de résoudre un certain nombre de questions stupides telles que, récemment, la comparaison des coûts entre l’électricité d’origine nucléaire  et celle d’origines renouvelables intermittentes comme l’éolien ou le solaire. Bien sûr, les conclusions fondamentales de ces travaux éminents ont immédiatement été reprises par l’AFP, une des caisses de résonance  des divers groupes altermondialistes aujourd’hui en cour et pour lesquels  la question de légitimité n’est jamais posée. Leur légitimité serait-elle  immanente? Postulat de l’idéologie écologique?

    Comparer les coûts des deux ressources n’aurait de sens que s’il y avait possibilité d’arbitrage, de mise en concurrence, de substitution de l’une par rapport à l’autre. Dans le cas du nucléaire et des énergies intermittentes ce n’est pas le cas: ces deux ressources sont tout simplement complémentaires.

    Les énergies électriques intermittentes ne sont opérationnelles sur le continent ouest européen qu’en raison de l’existence d’une ressource électrique de base abondante générée par les centrales au lignite ou au charbon en Allemagne et les centrales électronucléaires en Allemagne et en France. Enlevez ces ressources de base et les énergies intermittentes deviendraient tout simplement impraticables.

    Allonger la durée de vie des centrales nucléaires et accroître leur sécurité coûte cher à EDF, personne n’en disconvient.

    Mais pour comparer les prix des électricités potentiellement alternatives et concurrentes au nucléaire je ne vois que deux options possibles, après avoir éliminé, par dépit,  les centrales au gaz naturel à cycle combiné toutes neuves actuellement sous cocon car non compétitives:

    1- soit le remplacement programmé, en France, des centrales nucléaires par des centrales au charbon, seules capables de fournir de l’énergie électrique de base à des prix compétitifs et donc éligibles par les teneurs de réseau. C’est le choix allemand du « paradoxe merkélien » (moins de nucléaire et moins de CO2…?) et qui dispose du lignite local.

    2- soit d’imaginer un continent ouest-européen recouvert peu à peu d’un parc surdimensionné d’éoliennes, de panneaux solaires, d’onéreuse stations de pompage turbinage ou mieux encore de systèmes de batteries électrochimiques en tampon largement répartis sur le territoire pour suppléer aux manques occasionnels de puissance. Les dirigeants français, visionnaires, affirment vouloir suivre cette audacieuse voie.

    Dans ces deux cas de comparaison je suis entièrement convaincu que le choix de modernisation du parc électronucléaire français est un bon choix économique.

    Ceci dit, chacun a le droit d’avoir peur de la centrale nucléaire du coin, personnellement elle ne m’empêche pas de dormir.

     

    Le 13 Juin 2014

  • La production d’électricité en Europe: un échec de la politique énergétique européenne

    La production d’électricité en Europe: un échec de la politique énergétique européenne

    Mais où sont passés les rêves éveillés de la Directive  20-20-20 européenne, rêves qui devaient illuminer le monde et tracer le chemin vertueux vers une énergie universelle propre et vers celui de la relance économique de l’Europe. Puissance des idées, du faisable et mépris du possible et des faits, telles fonctionnent les idéologies.

    Dans les faits, nous assistons à la croissance ininterrompue d’un outil de production d’électricité onéreux et  subventionné, dans un contexte de décroissance économique illustré en 2013, par une baisse de 0,5% des consommations d’électricité qui selon l’ENTSO-E ont atteint les 3308 TWh sur l’ensemble du réseau électrique ouest-européen, coordonné par cette organisation.

    Cette décroissance s’inscrit dans un lent processus de déclin européen des consommations (FIG.I)

    FIG.I Décroissance continue des consommations électriques du continent ouest-européen

    Des décisions idéologiques préconisant une course effrénée vers les énergies intermittentes, un bannissement allemand des ressources nucléaires (mais dans les faits encore toujours actives parce qu’indispensables à la bonne tenue du réseau), un apport massif d’énergie issue de la combustion de lignite allemand, de charbon américain importé rendu, grâce aux ressources de gaz américain, disponible et abordable, et enfin de gaz russe délivré, tout frais, en direct de Russie grâce au lien Nord Stream passant sous la Baltique et alimentant le Nord de l’Allemagne.

    Importations massives rendant l’Europe de l’énergie encore plus dépendante, politique allemande du « fait accompli » que ses voisins affaiblis, véritables carpettes inaudibles , acceptent sans moufter. Effondrement des prix de gros de l’électricité en raison d’un outil de production surdimensionné, mais accroissement des prix de détails, nécessaire pour payer les subventions tarifaires aux énergies renouvelables.  Affaiblissement financier des grands acteurs européens de l’énergie qui doivent, dépités, se rabattre sur les énergies intermittentes pour préserver en partie leurs marges et qui, comme GDF-Suez,  qui n’a rien vu venir, ferment leurs centrales au gaz à cycle combiné dernier cri, toutes neuves, devenues subitement inutiles dans le cadre règlementaire en vigueur. Gamelle industrielle sans appel.

    Voici à grands traits, l’état du champ de bataille. La gangrène  menace.

    Pour vous convaincre cher lecteur que d’autres partagent ce diagnostic avec encore plus de conviction que la mienne,  je vous invite à lire le papier au vitriol de Cécile Maisonneuve de l’IFRI  intitulé : « l’Europe et  l’Energie: un contrat à refonder d’urgence ». Son analyse est remarquable, la refondation qu’elle appelle et qui nécessitera de remettre en cause certaines certitudes du moment ne me semble pas évidente à construire.

    Un exemple: pourquoi faudra-t-il, peu à peu, accroitre la part du nucléaire dans le mix électrique européen?

    Partons d’un constat objectif. En 2013 nous dit l’ENTSO-E la part de la combustion des énergies fossiles dans le mix électrique européen atteignait les 44%, tirée par les productions allemandes, britanniques et italiennes qui représentaient à elles trois plus de la moitié des générations de ce type (FG.II)

    FIG.II: Répartition par types d’énergies primaires des générations d’électricité en 2013 sur le continent ouest-européen. Détail des générations par pays attribuables aux combustions d’énergies fossiles (Source: ENTSO-E)

    Malgré de formidables efforts financiers collectifs, la part des énergies renouvelables hors hydroélectricité atteint péniblement les 13% de la production d’électricité en 2013, dont 7% pour l’éolien et 2,4% pour le solaire. A la lumière de ces données, il apparaît que la seule voie raisonnable pour progresser dans l’indépendance énergétique de l’Europe, tout en maîtrisant les coûts, c’est d’accroître la part de l’électronucléaire et de réduire d’autant la part des combustions de ressources fossiles importées. Or seuls les grands pays européens comme l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne disposent des ressources géographiques, géologiques et financières répondant au cahier des charges impératifs nécessaires à ces implantations de centrales. Ce sont donc les populations et les dirigeants de ces grands pays qu’il faudra, peu à peu, convaincre de changer à 180° de politique énergétique. Vaste programme.

    Une Europe couverte d’éoliennes, de panneaux solaires et de stations de pompage turbinage, le tout étant subventionné et  hors de prix n’a aucun sens. Les industries se seront au préalable délocalisées et les rares peuples encore présents seront sans ressources. Le processus est déjà  en marche et appelle à un douloureux aggiornamento énergétique européen.

    Les industries américaines aux ressources énergétiques abondantes ne se priveront pas, accompagnées de leurs homologues chinoises, de  rentrer dans le lard de l’industrie européenne handicapée par ses charges énergétiques.

    Braves gens, lors des prochaines négociations de libre échange entre américains et européens, ce n’est pas de bœufs aux antibiotiques ou de crevettes à l’eau de Javel qui vous effraient, dont il faudra parler, c’est de ressources énergétiques et de remise en cause nécessaire de politiques malvenues.

    Le 28 Mai 2014

     

     

     

     

  • Certaines traductions approximatives déforment la réalité énergétique en Europe

    Je voudrais élever la voix   pour exprimer mon désaccord avec la traduction de l’AFP d’une part du communiqué du BDEW allemand concernant le bilan 2013 des productions d’électricité allemandes.

    Voici le début du communiqué dans sa version en anglais, publiée par BDEW:

    « The share of renewable energies in the generation of electricity in Germany rose last year to a record level of 23.4 percent (2012: 22.8 percent). Whilst electricity generated from photovoltaics attained a new high, with an increase of 7.3 percent, the proportion generated by wind decreased by 3.5 percent due to unfavourable weather conditions. Consequently, wind represented 7.9 percent of electricity production (2012: 8.0), biomass 6.8 (6.3), photovoltaics 4.5 (4.2), water 3.4 (3.5) and municipal waste 0.8 (0.8) percent. These figures come from preliminary estimates of the German Association of Energy and Water Industries (BDEW) for the year 2013. »

    Même un faible pratiquant occasionnel et peu doué de la langue anglaise, tel que moi, peut vous expliquer qu’il est question ici de « génération d’électricité« .

    Voici la version de l’AFP:

    « Au premier trimestre 2013, la part des énergies vertes dans la consommation d’électricité avait été de 23%, et sur l’ensemble de l’année 2013 de 23,4%, selon ces chiffres publiés vendredi par la fédération du secteur énergétique BDEW. »

    Miraculeusement la « génération » est devenue « consommation » ce qui transforme complètement le message, alors que le BDEW insiste lourdement dans son papier sur les performances à l’exportation en 2013 de l’industrie électrique allemande.

    « These effects and the central geographical location of Germany within the EU are the basic reasons for the increase in physical electricity flows abroad in 2013. »

    Je souhaiterais faire comprendre, ici, au rédacteur de bonne foi de la dépêche AFP, qu’en raison de larges échanges d’énergies entre pays européens, l’espace pertinent de consommation d’électricité n’est plus la nation, mais c’est l’ensemble de la plaque ouest-européenne représentée par l’ENTSO.  Il est donc possible de parler de productions locales factuelles et incontestables, mais il faut les rapporter à une consommation globale ouest-européenne  qui a été par exemple, en  Janvier 2014, de 309 TWh alors que celle de l’Allemagne n’a été que de 47 TWh. Les 23,4% des productions allemandes  ne sont alors que quelque chose autour des 4% de la consommation de l’ensemble.

    C’est parce que l’Allemagne exporte largement ses bouffées de production d’électricité photovoltaïque vers ses voisins qui l’acceptent sans moufter, qu’elle peut poursuivre à investir massivement dans ces dispositifs intermittents subventionnés et prioritaires.

    Un petit hic, tout de même: les subventions tarifaires payées par les petits consommateurs allemands suivent la musique. Il faudra bien que la plaisanterie cesse un de ces jours. Payer cher de l’énergie dont une large part est revendue en gros à vil prix à ses voisins…même le plus écolo des Germains trouvera, un jour, cela dur à avaler.

    La falsification des Lois du Marché conduit à des comportements économiques inadaptés et malsains. C’est ce à quoi finalement, malgré de bonnes intentions initiales, conduit le « virage énergétique » allemand basé sur des subventions tarifaires et la priorité d’usage des énergies renouvelables.

    Le 9 Mai 2014

  • Les énergies intermittentes solaires et éoliennes n’ont fourni que 9% de l’énergie électrique au réseau ouest-européen

    Les énergies intermittentes solaires et éoliennes n’ont fourni que 9% de l’énergie électrique au réseau ouest-européen

    En raison des puissantes interconnexions électriques transnationales au sein du réseau électrique ouest-européen et de ses voisins qui peuvent être estimées autour des 400 TWh échangés, parler de la part des énergies intermittentes au niveau de chacune des nations n’a que bien peu de pertinence.

    L’exemple le plus folklorique est à-coup-sûr celui du Danemark, interconnecté à l’Allemagne, la Norvège et la Suède et qui a été en 2012 importateur net d’électricité à hauteur de 5,4 TWh pour une consommation totale de  34 TWh. Avec une production éolienne de 10,3 TWh cette année là, il est possible de souligner que ce sont les pays voisins du Danemark, au travers du réseau commun, qui ont, pour une grande part,  assuré, localement, la stabilité du réseau danois. Après avoir dépensé des fortunes dans les éoliennes, le Danemark est incapable d’assurer les générations d’électricité qu’il consomme; certes le constat est sévère mais réel et mesurable.

    Pour parler de façon pertinente des énergies intermittentes en Europe il faut se placer au niveau de l’ENTSO-E  qui fédère l’ensemble des régulations nationales  du réseau ouest-européen de Chypre à l’Islande et du Portugal à la Finlande et qui consolide l’essentiel des échanges de puissances électriques entre nations. Sur 12 mois glissants, à fin Novembre 2013,  dernier mois publié à ce jour, ce sont sur cet ensemble près de 3300 TWh d’ électricité qui ont été générés dont 215 TWh d’origine éolienne et 78 TWh d’origine photovoltaïque (FIG.). Ces deux énergies intermittentes n’ont donc généré durant la période considérée que 9% de l’énergie électrique de la plaque ouest-européenne.

    Dans ce bilan, l’Allemagne qui a généré, avec 536 TWh, 16,2% du total de l’énergie électrique de l’ensemble se distingue par ses générations photovoltaïques (36% de la catégorie avec 28 TWh), éoliennes (21% de celles-ci avec 46 TWh) mais aussi par les larges productions de ses centrales à flamme qui ont représenté 23% de la catégorie ( 326 TWh/ 1427 TWh).

    Le réseau ouest-européen est largement alimenté par les centrales à flamme qui représentent 43% de l’énergie totale générée.

    L’Europe de l’électricité, propre sur-elle, ne relarguant dans l’azur que peu de gaz et de particules fines, n’est encore qu’un mythe entretenu par une fable aux trémolos  écologiques et aux accents d’une symphonie  venant de la rive droite du Rhin.

    La poursuite, durant la décennie à venir, des encouragements financiers et règlementaires anticoncurrentiels  aux énergies intermittentes devrait permettre de doubler la part de ces énergies dans le mix électrique ouest-européen c’est à dire à se diriger vers une part de marché de 17 à 18%. C’est alors, à technologie constante, qu’apparaîtront les vrais problèmes d’instabilité de réseau. Ceci nécessitera au préalable d’investir lourdement dans des dispositifs de stockage d’énergie et des ressources excédentaires de génération d’électricité permettant de recharger ces dispositifs. (Un accumulateur sans chargeur ne sert à rien). Mais qui voudra investir demain en Europe dans ces systèmes complexes et onéreux de secours électriques aux énergies intermittentes? Il faudra, à coup-sur,  pour cela inventer une subvention nouvelle et supplémentaire. Encore!

    L’Europe de l’énergie,  faute d’une équipe compétente pour  définir, proposer et faire accepter par les nations un futur économiquement et politiquement acceptable, me semble être bien mal barrée pour affronter les tempêtes à venir. Laisser le mix énergétique local être défini par les seules nations, sans coordination et mise en cohérence supranationales, me semble être une solution risquée, d’autant plus que certains grands pays européens comme l’Italie, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou la Belgique sont délibérément de gros importateurs nets d’énergie électrique.

    Le 19 Mars 2014

     

     

  • Productions éoliennes et photovoltaïques allemandes au mois de Février 2014

    Productions éoliennes et photovoltaïques allemandes au mois de Février 2014

    FIG.I- Génération de puissances électriques éoliennes et photovoltaïques  en Allemagne durant le mois de Février 2014

    Pour une puissance électrique allemande installée théorique de 33,3 GW en éolien et de 35,7 GW en solaire photovoltaïque, les résultats cumulés des deux ressources durant le mois de Février, publiés par EEX tous les quarts d’heure sont pour le moins saisissants. La puissance générée cumulée varie entre 30 GW, le 24 Février à midi et 0,5 GW deux jours après, le 26 Février à 6h15 du matin. Un quart des puissances générées, l’équivalent d’une semaine, sont inférieures à 6,5 GW. La moitié sont inférieures ou égales à 10,2 GW.

    Ces données nous font comprendre les angoisses des régulateurs du réseau dont la mission est à tout instant de faire coïncider génération de puissance électrique avec la consommation du pays, le pompage éventuel vers les barrages et le bilan net des exportations selon l’équation, aux pertes en ligne près:

    Compte tenu d’une puissance électronucléaire allemande quasiment figée autour des 12 GW et de la faible puissance hydroélectrique disponible, le régulateur ne dispose que des centrales à flamme pour assurer l’exactitude de cette équation à tout instant, que ce soit à midi lorsque le photovoltaïque produit à forte puissance (jusqu’à 20 GW au mois de Février), ou à six heures de l’après-midi lorsque cette ressource passe par zéro alors que le pays s’éclaire et consomme.

    Le rôle essentiel de ces régulateurs consiste à faire réduire ou accroitre les puissances des centrales à flamme, ceci avec on ne sait quelle efficacité énergétique. Équipements onéreux et redondants nécessaires pour assurer une production contrôlée malgré  la variabilité (écart type /moyenne de 57% en Février) des moyens éoliens et solaires de génération de puissance électrique. Exercice bizarre pour cette grande nation industrieuse, aux limites de l’absurde industriel.

    Tout cela ne me ferait ni chaud, ni froid si mon pays ne dépendait pas du même réseau électrique ouest-européen que celui de l’Allemagne.

    Une quasi certitude: dans les conditions actuelles de production et de stockage,  l’Allemagne ne pourrait que très  difficilement se priver des 12 GW de puissance nucléaire dont elle dispose encore et qui lui assurent une ressource de base précieuse. (FIG.II, barres violettes)

    FIG.II Générations de puissance électrique allemande autres qu’éolienne et solaire le 26 Février 2014.

    Le 2 Mars 2014.

     

  • Japon: des modules photovoltaïques flottants

    Japon: des modules photovoltaïques flottants

    4500 modules installés sur un réservoir à Okegawa au Japon, l’idée me semble originale. Pour quand,  une copie plus vaste et plus ambitieuse tout au long du Canal du Midi? (aux platanes incompatibles près).

    LIRE le papier de Shinichi Kato sur le sujet

    LIRE le papier

  • Transition, transition ….. piège à fonds

    Nos dirigeants se complaisent bien souvent à manipuler des concepts dont la définition est imprécise. Syndrome de l’auberge espagnole où chaque interlocuteur amène ses propres convictions ou sa propre croyance, agréant ainsi sans réticence aux propos du politicien rusé. Citons au hasard « l’ordre juste » « l’impôt équitable » ou mieux encore « la transition énergétique ».

    Dans un papier des Echos, Didier Julienne nous apporte sa propre définition de l’objectif de « transition énergétique » et des solutions à retenir qui seraient à base de nucléaire et de photovoltaïque…. et donc très éloignées semble-t-il des convictions supposées de ceux qui nous dirigent en ces temps incertains.

    Il précise tout d’abord les limites du champ de réflexion: « La transition énergétique a deux fondements : l’énergie ultime est l’électricité et quatre critères sont discutés : l’épuisement des ressources, le CO2 et les déchets, le prix au consommateur, l’emploi. »

    Un économiste s’étonnerait de cette intrusion de « l’emploi » parmi les critères pertinents et parlerait plutôt de « création de richesse » à la base de tout emploi.  De plus, cette définition passe par pertes et profits les carburants brûlés par les moteurs à explosion qui sont à la base du premier poste de la dépendance énergétique de notre pays (pétrole et produits raffinés)…une paille qui affaiblit la portée de l’approche.

    Il affiche une certitude à la formulation étonnante qui introduit le concept de « régulation par l’offre » autrement-dit la pénurie plus ou moins bien organisée. Demain il n’y aura pas d’électricité à prix abordable de 5 heures à 7 heures! Plouf!

    Je cite:

    « Si le citoyen doit exprimer un choix de production électrique, il doit aussi être conscient d’un nouveau prix, ce dernier sera d’autant plus élevé que la régularité de production sera incertaine. En résumé, le prix est moins élevé si l’énergie est nationale, massive et régulée par la demande plutôt que par l’offre. »

    La lecture de ce papier a une grande vertu, même si l’on ne partage pas toutes les convictions de l’auteur à propos de la pénurie durable d’aimants permanents pour générateurs d’éoliennes, elle fait apparaître le champ de réflexion limité qui regarde la soi-disant « transition énergétique »: la seule production d’électricité, et élabore une hypothèse de solution possible et respectable avec un mix entre ressource de base, l’électronucléaire, et de ressource intermittente, le photovoltaïque.  Nul doute que ces deux ressources feront partie de nombreux mix énergétiques dans l’avenir, même si la Chancelière allemande a fait un choix personnel différent à base de combustion du lignite local comme ressource électrique de base.

    LIRE le papier de Didier Julienne.

  • CRE: la rente des énergies renouvelables devrait atteindre les 7,5 milliards d’euros en 2020

     Les dépenses des uns sont les recettes des autres, aux frais de collectes près. Mécanisme de redistribution de l’État Providence élevé au rang de quasi-religion dans la France d'aujourd'hui. l'État nous protège (en partie) de la maladie au travers de la Sécurité Sociale non gratuite mais obligatoire, il nous protège aussi de l'étouffement par le gaz carbonique au moyen de la CSPE qui majore insidieusement notre facture d'électricité, impôt sur la consommation qui permet de payer une rente aux investisseurs dans les énergies renouvelables. La Commission de Régulation de l’Énergie a pour mission, entre autres, d'évaluer le montant prévisionnel de cette taxe assise sur notre facture d'électricité. C'est ce qu'elle a publié en 2011 sur la base des décisions prises par le gouvernement précédent pour 2012 et de façon prospective pour 2020. Il ressort de cette étude que le surcoût des énergies renouvelables, hors retard de prélèvements, devrait atteindre les 2,2 milliards d'euros en 2012 pour croître jusqu'à 7,5 milliards d'euros en 2020, soit dans à peine 8 ans.

    La facture prévisionnelle pour 2020 se compose par rapport à un tarif de l'électricité estimé autour des 66 euros/MWh (base 54 euros/MWh en 2013 majoré par la suite de 3% par an) d'un surcoût de 2,5 milliards pour l'éolien offshore et de 2 milliards pour le photovoltaïque pour les postes les plus marquants(TAB.).

    TAB.I: estimation pour 2020 des surcoûts des énergies renouvelables par la CRE

    CRE-facture 2020

     Le MWh issu des modules photovoltaïques sera payé 340 euros (multiplication par 5), celui provenant des futures éoliennes offshore à construire nous reviendrait à 218 euros (x 3,3). Quand au MWh issu de l'éolien terrestre son coût à 97 euros ne serait majoré d'après ces calculs que de 46%, c'est donné, par rapport à un coût de base de 66 euros.

    Croyez-moi, braves gens, il faudra bien un jour, bien avant 2020, se poser la question de la pertinence de ces choix et de leurs prix pour la collectivité! Heureusement la très chère déroute allemande avérée dans sa soi-disant transition énergétique va peut-être vacciner le restant de l'Europe de ces inepties qui veulent transformer la ressource intermittente locale d'électricité en énergie de base pour l'ensemble du territoire. Plaque de cuivre européenne, batteries de stockage multiformes, captages et enfouissements à fonds perdus du CO2, taxes écolos sur les avions chinois venant nous voir… sont des blablas bruxellois à éviter absolument de prendre au sérieux. Les nababs de nos administrations européennes feraient bien de quitter leur petit nuage et d'atterrir sur ce vieux territoire qui s'appauvrit et se délabre.

    LIRE la publication de la CRE sur le sujet.

    Le 14 Juillet 2012

  • Les tribulations du greenbusiness germanique subventionné

    Les tribulations du greenbusiness germanique subventionné

     Germany’s solar manufacturing industry will disappear within five years because of competition from Chinese companies, said Klaus-Dieter Maubach, a member of the management board at EON AG.

     A surge in production of solar cells from Chinese companies is driving down the price of panels and making German companies uncompetitive, Maubach said today at the Bloomberg New Energy Finance Summit in New York.

     “In five years, not a single employee will be working at the German solar companies,” he said. “They will all be bankrupt.”

    Source: Bloomberg…..à moins que, sur le modèle français, E-On ne rachète en soldes Q-Cells ou SolarWorld.

    Cours Qcells et SWV

  • Qui va payer les dettes cumulées et les subventions annuelles espagnoles aux énergies renouvelables?

     L'Espagne premier producteur européen d'électricité d'origine éolienne ou solaire en 2010 (50 TWh) fait ses comptes. Ils sont mauvais: un déficit cumulé de subventions aux énergies renouvelables et au charbon local de 24 milliards d'euros, des subventions annuelles de 7 milliards d'euros dont 4 milliards sont déversés chaque année dans le compte de déficit. Bien sûr tout cela est insupportable pour une économie en récession qui implique de réduire la taille du budget de l'Etat.

     Dans un premier temps le nouveau gouvernement espagnol a stoppé tout nouveau projet de développement dans les énergies renouvelables de son pays, mais il reste l'ardoise à régler et le flux annuel des engagements précédents à répartir entre finances publiques, opérateurs électriciens et consommateurs. La facture va être salée.

     Un exemple des méfaits d'une gestion approximative par des équipes incompétentes qui ont sponsorisé sans limite jusqu'en 2008, et fait installer des ressources énergétiques hors des prix du marché…sans prévenir le consommateur par des tarifs adaptés. Un exemple de ce qu'il ne faut pas faire et que le gouvernement français pratique à la petite semaine en renâclant à actualiser la contribution au service public sur la facture EDF (encore à 9 euros/MWh… jusqu'à la prochaine échéance électorale!).

    Note de la CRE: "Les charges de service public d’électricité prévisionnelles pour l’année 2011 son évaluées à 4,8 Md€, dont 3,5 Md€ correspondent aux charges prévisionnelles au titre de 2011 et environ 1,4 Md€ à la régularisation de l’année 2009".

    LIRE le papier de Bloomberg sur le sujet.

    Le 17 Février 2012