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  • Inexorable et lent déclin des productions du pétrolier TOTAL

    Inexorable et lent déclin des productions du pétrolier TOTAL

                          On ne peut que se poser des questions sur la pertinence des choix stratégiques des équipes dirigeantes du pétrolier TOTAL depuis plusieurs années. Hurler avec les loups n'est pas dans les traditions de ce blog, mais il est des moments où se taire est mentir. Un examen des productions moyennes trimestrielles de pétrole et de gaz (FIG.) montre le déclin inexorable des volumes extraits au cours du temps. Le chiffre de ce deuxième trimestre 2009 décrochant le bonnet d'âne à moins de 2,2 millions de barils/jour dont un inexcusable 1,328 million de barils pour le pétrole et les gaz liquéfiés.

                          Alors que penser de ces investissements de Total  dans les zones à risques de l'Afrique de l'Ouest, de ces alliances ambigües avec des dirigeants russes ou vénézuéliens aux réactions imprévisibles, de cette méconnaissance profonde de tout le continent Nord-américain, de la non présence au Brésil, des investissements massifs dans les sables bitumineux de l'Athabasca pour une future et lointaine rentabilité hypothétique, d'une diversification  "petit bras" dans le photovoltaïque sur des technologies trop onéreuses pour l'Europe, d'une politique pagnolesque du "retenez-moi ou je fais un malheur" dans le nucléaire.

                        Non tout cela ne semble pas très sérieux, les résultats sont là pour en attester. Il est vrai qu'au sein du Conseil d'Administration certains vieux briscards qui ont fait bien pire, au sein d'Alcatel par exemple, ne peuvent être que confits d'indulgence.

    Extractions-2009-T2 

    Le 31 Juillet 2009

  • En raison de la mévente de son gaz, Gazprom pourrait repousser le projet Shtokman

    En raison de la mévente de son gaz, Gazprom pourrait repousser le projet Shtokman

    Shtokman                        Il avait été mentionné ici combien étaient médiocres les performances des ventes de gaz russe en cette année 2009 (LIRE) avec des chutes d'exportations de 55% et la perte par la Russie de sa place de N°1 mondial du gaz naturel au profit des Etats-Unis. La crise économique, le comportement puéril des autorités politiques russes vis à vis de l'Europe, auront montré qu'il faut toujours respecter un client, même quand la demande est forte. Cette contre performance fait gamberger Gazprom qui vient d'annoncer, d'après le Dow Jones Newswires, qu'il pourrait éventuellement repousser le projet Shtokman en fonction de l'évolution des marchés. Rappelons que ce projet mené avec Total et Statoil Hydro prévoit de produire à la fois du gaz naturel acheminé par le réseau de gazoducs russes mais aussi, dans une deuxième étape, du GNL pour les marchés plus lointains.

                            Le gaz naturel n'est plus un produit rare, les producteurs doivent apprendre à lier des relations client-fournisseur de qualité pour s'assurer de débouchés suffisants à leurs désirs de production. Les contraintes sur les rejets de CO2, la complémentarité des centrales au gaz avec les énergies renouvelables sont de bonnes opportunités pour voir se développer le marché du gaz naturel, aux dépens de celui du charbon, dans la génération mondiale d'électricité.

    Le 22 Juillet 2009

  • Les productions automobiles en Amérique du Nord illustrent les propos d’Obama: la crise économique n’est pas terminée

    Les productions automobiles en Amérique du Nord illustrent les propos d’Obama: la crise économique n’est pas terminée

                  Les productions de voitures en Amérique du Nord se sont élevées au mois de Juin à 621 mille exemplaires, ce qui représente la moitié des productions réalisées en 2008 durant le même mois. En cumulé sur les six premiers mois ces productions atteignent les 3,58 millions d'exemplaires, elles aussi à la moitié des productions de 2008 durant le premier semestre. Chrysler depuis deux mois a quasiment stoppé ses productions (6000 exemplaires produits). GM en faillite, a divisé en Juin ses flux par quatre à 76 mille exemplaires. Seul Ford à 153 mille voitures a dépassé la barre des 100 mille exemplaires produits. C'est un véritable séisme industriel qui s'est abattu sur l'Amérique. L'Administration Obama est en train de mesurer l'ampleur des dégâts. Les producteurs américains ne savent pas définir et produire les modèles qui séduiraient leurs clients: cela s'appelle une crise de l'offre, et c'est long à soigner.

    Prod-mensuelle-véhicules-NA-2009-06 

    Le 10 Juillet 2009

  • L’Agence Internationale de l’Energie prévoit une reprise des consommations de pétrole en 2010. Faut-il la croire?

    L’Agence Internationale de l’Energie prévoit une reprise des consommations de pétrole en 2010. Faut-il la croire?

                        Il y a belle lurette que les prévisions de l'Agence Internationale de l'Energie ne font plus frémir les marchés. Tout au plus arrivent-elles à faire sourire les professionnels tant elles peuvent apparaître parfois comme farfelues. Les prévisions à l'été 2007 pour les consommations 2008 (FIG., courbe bleue) avaient prévu un totalement inattendu 88,2 millions de barils/jour qui finit au dessous de 86 millions. Celles de l'été 2008 (courbe parme) avaient prévu une reprise pour 2009!! à 87,7 millions de barils/jour, …. nous en sommes à 83,3 millions. Ces deux exemples illustrent la précision à 18 mois des prévisions de l'Agence. Alors lorsqu'elle prévoit en ce mois de Juillet,  85,2 millions de barils/jour de consommation moyenne de pétrole en 2010 (point rouge) il faut conserver ce sentiment d'imprévisibilité des choses, sinon d'incertitude, qui donne tant de piquant à l'aventure humaine. Alors pour être moins pédant que cette Agence, disons que la consommation moyenne de pétrole pour 2010 devrait se situer dans un intervalle compris entre 83 et 85 millions de barils. A un an et demi de l'échéance une telle précision semble raisonnable, tellement les scénarios peuvent varier.

                       Remarque: l'Energy Information Administration américaine prévoit un accroissement de consommation de moins d'un million de barils/jour en 2010, à 84,8 millions de barils/jour, par rapport à celle de 2009, prévue à 83,9 millions

    AIE-prévisions-2009-07

  • Avec la stabilisation du dollar, baisse annoncée des cours au Casino du pétrole

    Avec la stabilisation du dollar, baisse annoncée des cours au Casino du pétrole

                         Les professionnels l'avouent eux mêmes, le marché du pétrole constitue un vaste Casino animé par quelques centaines de courtiers plus ou moins allumés. Mais cet état de fait semble particulièrement bien satisfaire les autorités politiques qui n'y voient rien à redire et rechignent à encadrer plus strictement l'accès à la Salle de Jeu, comme cela se fait dans tous les Casinos. Alors que dire de ce vaste marché qui a connu un remarquable rallye au mois de Mai (FIG., courbe bleue), indexé avec un puissant levier sur la baisse des cours du dollar (FIG., courbe verte, de 50 euros exprimés en dollars), jouant ainsi le rôle de couverture vis à vis des variations de change. Mais depuis le début du mois de Juin la baisse du dollar est stoppée, faute de devise alternative crédible. La crise économique en Europe et les chamailleries de politique monétaire au sein de la BCE disqualifient l'euro, la Livre Sterling ne fait plus le poids, le Yen, monnaie d'un pays vieillissant n'a pas l'envergure nécessaire. Alors le dollar est condamné à demeurer la monnaie de réserve mondiale et sa baisse n'a plus de raison d'être (FIG., courbe rouge des mêmes 50 euros au mois de Juin). Les Bons du Trésor américains trouvent preneur et les taux longs se relaxent, autour de 3,5% pour le 10 ans. Depuis le début du mois de Juin, le pétrole a perdu son seul support monétaire qui justifiait sa hausse, son cours était donc appelé à se relaxer (LIRE).

    Cours-USA-récents-2009-06

                          Les fondamentaux du marché physique de cette ressource énergétique sont très déprimés et les révoltes du delta du Niger ne peuvent pas constituer un soutien sérieux, tellement l'offre potentielle est abondante. L'Angola voisin est prêt à prendre le relai si nécessaire.  Les autres membres de l'OPEP  et la Russie ne rêvent que de produire plus, à des prix de marché finalement inespérés.

                         Les stocks physiques américains de produits pétroliers continuent à croître, il y a 130 millions de barils de trop, représentant plus de 8 milliards de dollars, dans ces stocks (FIG.II).

    Stocks-produits-US-2009-06

                                  La demande américaine en produits autres que l'essence est en retrait de 9% (LIRE un article précédent) et la demande d'essence est sensiblement stable. Avec la crise économique et une certaine baisse des revenus la consommation des dérivés du pétrole faiblit. Seule la consommation d'essence nécessaire au transport individuel tend à se stabiliser, ce qui est cohérent avec la stabilisation du trafic américain (LIRE).

                                Alors comment anticiper les futures variations de cours? Il va être très difficile aux "spécialistes" , hommes de paille des grandes Banques, de prêcher la reprise économique et la pénurie imminente pour endiguer le repli des cours. Il va leur rester le changement climatique, El Niño et les ouragans attendus sur le Golfe du Mexique pour tenir. L'anticipation de tels évènements peut expliquer la poursuite observée de la montée des stocks américains. Mais le plus probable, à court terme, est une pousuite du repli des cours vers les 60 dollars le baril.

                                L'économie américaine aura du mal à repartir parce qu'elle traverse une crise de l'offre, face à une demande en pleine mutation. C'est la raison principale de l'inefficacité des diverses mesures de soutient à l'économie prises jusque là. L'industrie automobile est un exemple criant de cette situation: les industriels américains ne savent pas produire les produits attractifs que demandent certains consommateurs. Le modèle le plus vendu par Volkswagen aux US est un véhicule à moteur diesel!  La reconversion de cette industrie demandera des années de développement et de réindustrialisation avant de pouvoir présenter des gammes de produits plus sobres et plus respectueuses de l'environnement, qui correspondent à une attente d'une part des citoyens. Celle qui est la cause de la "deuxième transition démographique", qui a élu Obama et qui chamboule tout le paysage consumériste américain.

    Le 5 Juillet 2009.

  • Avec une chute de plus de 20% des productions de gaz naturel, la Russie laisse la première place aux Etats-Unis

    Avec une chute de plus de 20% des productions de gaz naturel, la Russie laisse la première place aux Etats-Unis

                        A force d'avoir répété que la Russie était le producteur de gaz naturel incontournable dans le monde, certains en étaient persuadés. Mais la crise aidant, la concurrence du GNL devenu abondant poussant certaines nations à diversifier leurs approvisionnements, RIA Novosti nous apprend que les productions de gaz russe ont baissé de 20,8% au premier semestre 2009 par rapport à la même période 2008. Elles ont représenté en moyenne 45,7 milliards de m3 par mois, avec un très mauvais score en Juin à 36,3 milliards de m3. Ces chiffres sont à comparer à des productions américaines de 49,1 milliards de m3 sur les quatre premiers mois de l'année 2009, en légère progression par rapport à celles de 2008 (FIG.).

    Gaz-US-prod-2009-04

                         Les exportations russes de gaz ont régressé de 55% à 7,6 milliards de m3 par mois en moyenne. Ce recul explique les 3/4 de la contre performance russe qui perd ainsi sa place de leader parmi les producteurs de gaz mondiaux, évènement qui avait été anticipé dans un article précédent (LIRE).

    Le 3 Juillet 2009.

  • Renault présente son mulet électrique de démonstration: le Kangoo Be Bop Z.E.

    Renault présente son mulet électrique de démonstration: le Kangoo Be Bop Z.E.

                         Deux ans avant la sortie de son premier modèle commercial prévue pour mi-2011, Renault présente son véhicule de démonstration le Kangoo Be Bop Z.E. Renault argumente bien entendu, sur le caractère écologique du véhicule qui avec un rendement énergétique de 90% permet de réduire notablement les émissions de CO2…à condition que l'électricité provienne d'énergie moyennement ou fortement décarbonée (FIG.) au moment de la charge qui aura lieu typiquement la nuit, en heures creuses. La pleine charge sera effective après six à huit heures au régime de 10A ou de 16A. Une option de charge rapide à 32 A en une demi-heure sera également proposée. Propositions tout à fait classiques.

    Renault-EV-CO2-par-km

                     Mais la lecture de la présentation montre clairement que tout n'est pas fin prêt chez Renault-Nissan.

                     On apprend tout d'abord que le mulet présentera une autonomie en pleine charge de 100 km bien qu'équipé d'une batterie de 15 kWh. Mais dit la notice, d'ici à 18 mois les progrès réalisés dans les batteries permettront d'atteindre une autonomie de 160 km. Un progrès de 60% en 18 mois c'est un gros progrès. Il est également annoncé que la durée de vie de cette batterie "provisoire" avec une autonomie d'au moins 80% sera de six ans. Cette batterie composée de 192 éléments, composée de modules "de la taille d'un ordinateur portable" de 4 éléments, présentera une tension de 400V, ce qui fait une tension de 2,1V par élément et montre que cette batterie provisoire n'est pas une batterie Li-Ion classique. Elle fait penser à un produit au titanate de Lithium? Ceci serait logique avec un désir de privilégier la sécurité durant une phase d'expérimentation. Mais on ne peut s'empêcher d'imaginer certaines difficultés techniques rencontrées avec la technologie polymère (laminated) de NEC-Tokin qui est un choix très audacieux et que n'ont pas franchi Mitsubishi et son allié GS-Yuasa en restant avec des éléments à  parois rigides et couvercle soudé, en bon aluminium embouti. De toute évidence l'Alliance a pris un risque technique qui, espérons-le, sera franchi d'ici à deux ans.

                       La batterie de 250 kilogrammes (60 Wh/kg seulement) sera disposée sous le plancher du véhicule pour lui assurer un centre de gravité le plus bas possible.

                       Enfin la fiche de présentation insiste sur le fait que la batterie ne comportera que 3 kg de Lithium et rappelle que les réserves mondiales estimées de Lithium par l'allemand Chemetall et le chilien SQM sont estimées à 14 à 17 millions de tonnes. Cette précision est destinée à clouer le bec aux prêcheurs d'apocalypse qui prévoient la fin du Lithium d'ici à quelques années (LIRE).

    LIRE en détail la présentation de Renault.

    Le 30 Juin 2009.

  • La décroissance du trafic routier américain est terminée depuis le mois de Mars

    La décroissance du trafic routier américain est terminée depuis le mois de Mars

                           Entre Janvier 2005 et les derniers mois de 2007 le trafic automobile américain avait adopté un profil de croissance de l'ordre d'un pourcent par an qui est le taux de croissance de la population active de ce grand pays. Mais à partir de Novembre 2007, sous les coups de boutoirs des prix des carburants et de la crise économique, le trafic routier s'est fortement infléchi pour afficher une décroissance qui semble terminée depuis le mois de Mars et qui a atteint 4% du trafic en 16 mois (FIG.). Ces chiffres sont cohérents avec une baisse de 4% de la consommation d'essence américaine entre Octobre 2007 (9,25 millions de barils/jour) et Mars 2009 (8,87 millions de barils/jour).

                          Ramené au nombre de personnes actives c'est donc une décroissance moyenne du trafic de l'ordre de 5% à laquelle nous venons d'assister. Image nette d'une prise de conscience d'un gaspillage évitable par certains citoyens américains.

    Trafic-USA-2009-04  

    Le 21 Juin 2009

  • Le Japon repousse de cinq ans la possibilité d’utiliser son propre MOX dans ses centrales nucléaires

    Le Japon repousse de cinq ans la possibilité d’utiliser son propre MOX dans ses centrales nucléaires

                       Empêtrée dans ses problèmes sismiques qui font qu'au début du mois de Juin plus de la moitié des réacteurs nucléaires japonais étaient encore à l'arrêt, la Fédération des Industries Electriques Japonaises vient d'annoncer que le plan qui prévoyait d'utiliser du MOX dans 16 à 18 réacteurs nucléaires serait repoussé de 5 ans. La date initialement prévue en 2010 est repoussée à 2015. L'usine de retraitement des combustibles de la Japan Nuclear Fuel, en cours de construction sur le site de Rokkasho-mura, ne pourra pas débuter ses productions de MOX en 2012, comme initialement prévu, mais il faudra attendre 2015.

    Flux-produits-recyclage U en MOX 

                      Le retraitement des combustibles nucléaires et la production de MOX pour des usages civils, ne sont à ce jour pratiqués qu'en France et en Russie, la Grande-Bretagne éprouvant quelques difficultés à maîtriser son process. Le Japon, dans l'attente d'être opérationnel, sous-traite la production de MOX à AREVA. qui va donc se poursuivre 5 ans de plus.

                      Economiquement, aux cours actuels de l'oxyde d'Uranium (50$/livre d'U3O8), le procédé n'est pas économiquement rentable, ce qui incite les instances gouvernementales américaines à repousser tout projet de retraitement, bien qu'elles soient incapables de résoudre simplement et économiquement les problèmes de stockage de déchets de plus en plus encombrants. Il semble cependant évident, dans un monde ou la soutenabilité des processus industriels est un impératif, qu'une industrie électronucléaire qui se respecte doit retraiter et recycler son combustible. C'est une condition nécessaire pour la maîtrise ordonnée d'une saine gestion des déchets.  Les grands penseurs du MIT eux-mêmes, ne perçoivent qu'un modeste intérêt dans ces opérations de retraitement, ce qui montre que la propension au gaspillage, même parmi les élites, est profondément ancrée dans le comportement américain.

                    Pour comprendre l'intérêt du retraitement, le meilleur schéma que j'ai trouvé au gré de diverses lectures, est celui publié par le Boston Consulting Group en 2006 dans une étude réalisée pour le compte d'AREVA et portant sur le recyclage du combustible américain. Cette étude montre qu'à stabilité (2040) pour une consommation annuelle de combustible enrichi de 2100 tonnes, 500 tonnes pourraient provenir du recyclage dont 300 tonnes sous forme de MOX (FIG.).

                     En termes clairs, la généralisation du retraitement permettrait de réduire d'un quart environ la consommation de combustible neuf et donc de minerai d'Uranium. Peut-être faudra-t-il attendre la prochaine poussée de fièvre des cours de l'Uranium pour que les Etats-Unis se décident? Avec un peu de chance la Chine sera équipée bien avant eux. Obama semble encore sous-estimer l'importance du leadership technologique de la filière nucléaire pour les décennies à venir, ce qu'ont bien compris les Japonais propriétaires de Westinghouse Electric (WEC). 

    LIRE le rapport du MIT.

    LIRE le rapport du BCG 2006 réalisé pour AREVA

    Le 14 Juin 2009.

  • Quelques infos au sujet des vieilles ressources primaires d’énergie carbo-polluantes

    Quelques infos au sujet des vieilles ressources primaires d’énergie carbo-polluantes

                    CHARBON : la production de charbon dans le monde, en 2008, s'est accrue de 5,3% nous informe BP dans sa revue annuelle. Les croissances de productions au Kazakhstan (+17%), en Turquie (+13%), en Chine (+10%) ou en Inde (+7%) expliquent cette forte croissance. C'est la forme d'énergie primaire dont la production est la plus concentrée au sein d'un tout petit nombre de pays. Le charbon économiquement exploitable n'est pas largement répandu sur le Globe, contrairement à ce que racontent bien des "experts" (FIG.). Les pays exportateurs nets sont peu nombreux (Afrique du Sud, Australie, USA, Indonésie). La réduction des émissions de CO2 dans le monde ne pourra passer que par une réduction des productions de charbon et donc par la fermeture ou la modernisation des centrales électriques qui l'utilisent. Les Etats devront un jour, espérons-le proche, élaborer un plan de fermeture de certaines de ces centrales!

    Energies-primaires-monde-2008 

                 GAZ NATUREL : La Russie a de justesse conservé sa première place mondiale de producteur de gaz naturel, talonnée par les Etats-Unis qui ont affiché en 2008 une croissance des productions de 7,5%. La production de gaz naturel, largement répartie dans le monde et encore sous-exploitée, n'a progressé que de 3,8% tirée par le Qatar (+21%), les Pays-Bas (+11%), la Norvège (+10%) et les Etats-Unis.

                  Il est possible de pronostiquer que la part de production de gaz naturel de la Russie dans les années à venir va connaître une décroissance continue au profit des USA, du Qatar et de l'Iran. Le développement partiel (phase 11) du gisement de South Pars en Iran, le plus grand gisement gazier du monde partagé avec le Qatar, qui aurait du être assumé par Total, le sera par le chinois CNPC qui vient d'obtenir un contrat de 5 milliards de dollars.

                  PETROLE : Les productions de pétrole en 2008 ont sensiblement été étales en moyenne en 2008, mais avec un fort déséquilibre entre les deux semestres. Il est indispensable de lire dans la présentation du Rapport Annuel de BP la conclusion de son patron Tony Hayward: "Nos données confirment que le monde possède assez de réserves prouvées de pétrole, de gaz naturel et de charbon pour répondre aux demandes d'énergie durant les prochaines décennies. Les difficultés que le monde aura à surmonter pour satisfaire aux besoins en énergie ne sont pas dans le sous-sol, elles sont au dessus. Les problèmes ne sont par géologiques, ils sont humains."

                La montée des cours du pétrole actuelle dans un Marché délabré, illustre parfaitement ces propos. Bien des avatars qui arrivent à cette ressource sont d'origines spéculatives ou politiques.

                Obama dispose en ce moment d'une arme formidable pour faire baisser les cours du pétrole: il lui suffirait de menacer le NYMEX, par l'intermédiaire de son gendarme la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), d'imposer des limitations de volumes ou de taxer les échanges de futures et d'options. On assisterait immédiatement à l'affaissement du soufflet des cours du pétrole, totalement manipulés par la spéculation. Mais il n'est pas évident qu'une baisse des cours de l'énergie soit la meilleure méthode pour encourager à une réduction des émissions de CO2 aux Etats-Unis. Cruel dilemme!

                Trop d'énergie a été gaspillée, trop de charbon a été consommé dans le monde en 2008.

    Le 11 Juin 2009