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  • Compétition entre Honda et Toyota hybrides sur le marché japonais

    Compétition entre Honda et Toyota hybrides sur le marché japonais

                          Honda avec son Insight hybride avait conquis la première place des ventes au Japon au mois d'Avril avec 10481 exemplaires immatriculés, au mois de Mai ce modèle régresse à la troisième place avec 8183 exemplaires. C'est au tour de la Toyota Prius Gen.III de prendre la tête avec 10915 exemplaires immatriculés au mois de Mai, la deuxième place étant prise par la petite Honda Fit.

                         La compétition entre les deux premiers constructeurs japonais dans le domaine des véhicules hybrides s'annonce  particulièrement vive, mais pour l'instant la course mondiale va être limitée par les capacités de production de chacun des modèles.

    Ventes-Prius-Japon 

    Le 4 Juin 2009

  • Les analystes boursiers se préoccupent des futures charges liées aux émissions de CO2 par les entreprises

    Les analystes boursiers se préoccupent des futures charges liées aux émissions de CO2 par les entreprises

    Carbon-footprint                         Jusqu'à maintenant, aux Etats-Unis, larguer du CO2 dans l'azur était "free of charge". Mais sous l'impulsion de l'Administration Obama et dans certains délais (2013?), il se pourrait que les Entreprises américaines soient soumises aux règles du Cap and Trade qui se traduirait, sous une forme ou une autre, par de nouvelles charges financières liées aux quantités de CO2 et autres gaz à effet de serre émises. La Société d'analyse Trucost, agissant pour l'Investor Responsability Research Center, vient de publier une étude intitulée "Carbon Risks and Opportunities in the S & P 500" dans laquelle elle analyse la sensibilité de chacune des entreprises au risque carbone. Sur les 2,17 milliards de tonnes de CO2 émises par ces entreprises en 2007, ce sont les entreprises du Secteur des Utilities (essentiellement la génération de courant) qui émettent 59% des gaz à effet de serre étudiés. D'après l'étude les charges liées aux émissions de CO2 pour les 34 entreprises étudiées, pourraient réduire de 45% les profits de ce secteur. 

                             Le risque financier va donc devenir de plus en plus pesant et l'étude demande en particulier que les émissions de GHG soient clairement reportées dans le bilan des Sociétés. Les émissions de CO2 vont devenir un des paramètres d'analyse économique des Sociétés cotées.

                              Mais ce risque est de plus en plus intégré par les producteurs d'électricité américains. Leurs annonces précisent toutes une volonté politique de désengagement partiel vis à vis du charbon. C'est le cas par exemple de LS Power qui vient d'annuler deux projets de centrales au charbon, l'une dans l'Iowa, l'autre dans le Michigan et qui envisage de construire une centrale au gaz naturel de 780 MW dans le Minnesota qui serait complémentaire des projets d'éoliennes du Midwest. C'est le cas également de PacifiCorp qui se projetant en 2018 estime que sa capacité de génération de courant "vert" atteindra 18,5% de la capacité totale. Couplée avec de la génération au gaz naturel PacifiCorp estime que la part charbon passera de 58% aujourd'hui à 40,6% en 2018. Grâce à ces évolutions "l'intensité carbone" de ses productions d'énergie électrique passera de 0,8 tonnes de CO2 par MWh à 0,53 tonnes en 2018.

                             Parallèlement le producteur de charbon des Appalaches, Foundation Coal, annonce une réduction de ses livraisons et des licenciements de 60 personnes. Il est engagé dans un processus de fusion de 2 milliards de dollars avec Alpha Resources.

                             Toutes ces nouvelles illustrent la révolution industrielle qui se prépare aux Etats-Unis dans le domaine de la génération de courant. Ces informations contrastent avec l'inertie de la politique énergétique en Europe qui repose largement sur les centrales électriques au lignite et au charbon allemandes et qui profitent, sans aucun stress, des attributions gratuites de droits d'émissions de CO2 de la Commission Européenne. Politique d'opérette énergétique sur fond de bla-bla pseudo écologique.

    LIRE le résumé de l'étude.

    Le 4 Juin 2009.

  • Pour l’Energy Information Administration une seule voie possible: business as usual!

    Pour l’Energy Information Administration une seule voie possible: business as usual!

                     "The expectation that, any significant technological advances, liquids will continue to be the primary energy sources in world's transportation sector" envoyez, c'est pesé! Tel est le jugement sans appel de l'EIA. C'est noir ou c'est blanc. General Motors, Chrysler et Ford vont pouvoir reprendre leurs productions comme avant. Les milliers de technologues qui travaillent pour développer et industrialiser les futurs véhicules électriques ou hybrides rechargeables au secteur, peuvent aller se rhabiller. Leurs efforts même en 2030 n'auront aucun effet visible. Quand à ceux qui veulent réduire les consommations par deux par récupération d'énergie au freinage, amélioration des rendements des moteurs, allègement des véhicules, optimisation des frottements des pneumatiques, etc., leurs efforts comptent pour peanuts pour ces Messieurs de l'Administration. Ne parlons pas des projets de TGV!  Alors l'EIA ressort son ancien éventail d'imprévisions sur les futures consommations de pétrole dans le monde. Choisissez votre courbe, il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs du moment (FIG.). 

                     Des hausses de consommations annuelles mondiales de 0,2% à 1,5% avec des contributions des pays OCDE entre -0,5% si le pétrole est cher et +0,5% s'il est bradé, associées à des contributions des NON-OCDE de 1,1% à 2,5% selon la conjoncture et les prix. Un vrai Catalogue de la Redoute, je vous dis!  J'espère qu'ils ne sont pas très cher payés à l'EIA pour pondre de telles banalités.

    EIA_prévisions_2005-2030

    Le 27 Mai 2009

  • Consommation de pétrole et consommation d’énergie doivent être analysées séparément : un exemple la Chine

    Consommation de pétrole et consommation d’énergie doivent être analysées séparément : un exemple la Chine

                                 Dans l'analyse et la projection des consommations d'énergies par pays il est un paramètre fondamental à prendre en compte: l'inégalité des situations de développement des divers pays dans leur mode de consommation d'énergie. Le mix de consommation d'énergie est très divers d'un pays à l'autre, il est donc impossible de déduire les évolutions de consommation d'une ressource énergétique en se basant sur la globalité de l'énergie consommée pays par pays ou mondialement. Il est nécessaire d'adopter une démarche beaucoup plus analytique.

    Part_charbon_energie_2007  

                                Un exemple schématique pour illustrer ce propos est la consommation de charbon dans le bilan énergétique de chacun des pays en 2007, publié par BP. Entre les pays du Golfe Persique qui ne consomment pratiquement pas de charbon et la Chine dont la ressource énergétique dépend à 70% du charbon. Il est évident que la moyenne mondiale à 29% de la consommation d'énergie ne permet pas d'analyser les évolutions de consommations des diverses énergie primaires dans chacun des pays.

                                Les consommations en énergies primaires de chacun des pays vont dépendre de ses ressources, de ses choix énergétiques, de son degré d'urbanisation, de développement et de sa démographie. Le Canada et la Russie ont d'énormes ressources de pétrole et de gaz, ils consomment peu de charbon. La France a fait un choix politique avec le nucléaire, elle ne consomme que très peu de charbon. Les Etats-Unis et l'Allemagne sont attachés à leurs ressources de charbon et de lignite. Enfin l'Inde, la Pologne et surtout la Chine sont de gros consommateurs de charbon.

                             Ces profondes inégalités vont se répercuter sur les autres formes de consommation d'énergie et en particulier sur la consommation de pétrole. De nombreuse décennies séparent le mode de vie canadien ou américain au sein de larges métropoles reliées par de gigantesques réseaux routiers et aériens et le mode de vie de l'Inde ou de l'Ouest de la Chine. C'est semble-t-il une banalité que de rappeler cet état de fait, mais de nombreux propos approximatifs de commentateurs économiques laissent à penser que  cette prise de conscience des inégalités de développement est souvent sous estimée. Il est en particulier un domaine dans lequel on entend prononcer bien des âneries: la consommation de pétrole.

                       La Chine va consommer en 2009 dans les 7,8 millions de barils/jour de pétrole nous indique l'AIE. C'est moins de 10% de la consommation mondiale, c'est environ la consommation de l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la France réunies. La consommation de pétrole est très en retrait par rapport à la consommation d'énergie qui représentait 17% de la consommation mondiale en 2007. 

                      Les consommations chinoises de pétrole sont légèrement supérieures à un litre de pétrole par jour et par personne active, ce qui par rapport aux 15 ou 16 litres américains ou canadiens illustre bien le retard de la Chine. L'Inde, encore plus en retrait que la Chine, consomme par personne active moins de la moitié de cette dernière (FIG.II).

    FIG.II L'inégalité des niveaux de développement est parfaitement illustré par la consommation de pétrole par personne active et par jour. Cet indicateur montre aussi le gaspillage canadien et américain qui constitue une formidable ressource de progrès énergétique.

    Conso_par_personne_active_2008

                      Un think-tank chinois proche du pétrolier Sinopec a récemment estimé que la croissance de la consommation de pétrole de la Chine dans son hypothèse haute va être de 5% par an jusqu'en 2015 puis elle se repliera vers 3,5% par an entre 2016 et 2020. En partant avec de telles prévisions qui ont l'avantage essentiel d'être chinoises et issues d'un Groupe pétrolier, une projection jusqu'à 2020 indique que la consommation de pétrole de la Chine va croitre de 5 millions de barils par rapport à aujourd'hui à l'horizon 2020 pour se situer entre 12 et 13 millions de barils/jour (FIG.III). Le marché va donc avoir affaire à une croissance soutenue de la demande chinoise en pétrole, mais ce ne sera pas l'explosion attendue par certains.

    FIG.III Hypothèse de croissance de consommation de pétrole des pays NON OCDE. La croissance chinoise reprenant une prévision de Sinopec

    Conso_NON_OCDE_2009-2020

                     Sur la base de ces 5% de croissance en appliquant le même coefficient de progression pour les consommations indiennes, 4% pour le Brésil, 3% pour le Moyen-Orient qui consomme presque autant que la Chine et 2% pour les autres pays NON-OCDE, la consommation totale des pays NON-OCDE passerait de 38 millions de barils/jour à 54 millions de barils/jour en 2020.

    FIG.IV Une décroissance annuelle des consommations de pétrole des pays OCDE  de 3% conduirait à une quasi stabilité des consommations mondiales.

    Conso_Mondiale_2009-2020

                     Pour compenser une telle croissance des consommations des pays en développement les pays OCDE devront réduire leur consommation de pétrole de 3% par an (FIG.IV) et passer de 45 millions de barils/jour en 2009 vers les 32 millions en 2020.

                     Bien sûr ces prévisions, comme toutes les autres, ne valent pas grand-chose. De nombreux aléas seront possibles durant les 11 ans à venir. Mais elles montrent simplement qu'un mécanisme de compensation est possible entre les deux zones pour arriver à un ensemble sensiblement constant.

                     Il reste à démontrer que 3% d'économie de la consommation de pétrole dans les pays OCDE est soutenable.

                    La première donnée concerne la démographie. La population active de l'OCDE va croître entre 2010 et 2020 (FIG.V, courbe bleue), mais si l'on ne considère que les pays les plus riches en ne prenant pas en compte les populations turques et mexicaines, il apparaît alors que la population active va demeurer sensiblement constante. En d'autres termes, la croissance de la population active au Canada et aux USA de 12 millions d'habitants va être compensée par une forte décroissante dans la zone Corée-Japon (-7,6 millions) et la Zone OCDE – Europe, hors Turquie (-6.1 millions).

    FIG.V La population active des pays de l'OCDE va croître jusqu'en 2020 en raison de la Turquie et du Mexique qui sont de faibles consommateurs d'énergie et de pétrole

    Population_active_OCDE 

                          Le deuxième poste concerne les gains de productivité du raffinage. La modernisation des raffineries leur permettant de valoriser les fonds de barils par la mise en route d'unités de conversion profonde, entraîne un accroissement du rendement de production des fractions nobles aux dépens des cokes de pétrole et des fonds de baril. La construction de nouvelles raffineries ultra modernes au Moyen-Orient et en Inde utilisant des pétroles lourds va dans le même sens de l'amélioration des rendements de conversion du pétrole brut.  Le rythme de construction va dépendre des cours du pétrole mais il faut anticiper la fermeture de vieilles raffineries en Europe ou aux USA au profit de ces nouvelles unités plus performantes.

                           Le troisième poste concerne les biocarburants. Ils représentent aujourd'hui 1,5 millions de barils environ. Une croissance de production de 10% par an environ participe au bilan des économies de pétrole.

                            Le quatrième poste est l'évolution du parc automobile et des consommations en carburant. La crise sera plus longue que prévue, parce que c'est une crise profonde de changement de priorités dans les choix des consommateurs, délaissant certaines formes de consommation traditionnelle, comme la voiture, au profit d'activités plus épanouissantes et moins polluantes. L'offre produit se retrouve ainsi en profond décalage avec les attentes. Il faudra beaucoup de temps et d'efforts Marketing et Techniques pour que l'offre se recale sur les attentes des consommateurs. C'est le cas avec la voiture. On peut donc anticiper une baisse du parc automobile ou tout au moins une longue stagnation dans les pays OCDE. L'arrivée de modèles de véhicules moins obséquieux, à meilleure efficacité énergétique (moteur, pneus, profil), rendus plus légers par l'utiliusation d'aluminium, de plastiques armés de fibres de verre et de composites en fibres de carbone sur lesquels travaille Toray au Japon, équipés de récupération d'énergie au freinage, partiellement ou totalement électriques, vont faire fortement décroître la demande en carburants. Une décroissance du parc de 0,5% par an, l'arrivée de nouveaux modèles consommant 20% de moins en moyenne  que le parc existant et avec un taux de renouvellement de 5% par an, conduit à une réduction des consommations de carburants de 1,4% par an.

                            La stagnation des voyages d'affaires aériens au profit de transport de masse de touristes retraités, conséquences de la démographie, va favoriser la montée en puissance d'avions gros porteurs économiques ou de trains à grande vitesse, aux dépens d'avions de faibles ou de moyennes tailles. Les consommations de kérosène devraient être sensiblement stables.

                           Dans le transport maritime le prix des carburants est un paramètre du premier ordre. Plus le carburant est cher et plus il est rentable de réduire la vitesse des porte-conteneurs et autres vraquiers, quitte à mettre un peu plus de navires en service pour assurer la continuité de la prestation.

                       Enfin, les mesures d'amélioration de l'isolement et la montée en puissance de l'électricité comme mode de chauffage accompagnant la démocratisation des modules photovoltaïques économiques vont permettre de réduire l'utilisation du fuel et des gaz liquéfiés (propane, butane) pour les habitations. Les gaz liquides seront ainsi de plus en plus utilisés en substitut du naphta dans la pétrochimie, ce que l'industrie pratique l'été, lorsque les cours sont bas.

                        On le voit le champ des gains en efficacité énergétique autour du pétrole sont immenses. Il n'y a aucune impossibilité de réaliser dans les pays riches des économies de consommation s'élevant autour des 3% par an. La consommation en pétrole des pays OCDE a baissé de 3,65% en 2008, elle est prévue en baisse de 4 à 5% en 2009. Nul doute qu'un régime de baisse continue de 3% par an est un objectif soutenable dans les dix ans à venir. Cela conduirait naturellement à une stabilisation des consommations mondiales de pétrole autour des 84 à 85 millions de barils par jour.

                        Les diverses officines de prévision, très politisées, ne devraient pas tarder,  par effet Obama, à publier des chiffres de cet ordre. La prévision deviendra alors une vérité triviale et  admise par tous.

    Le 27 Mai 2009

  • Volkswagen et BYD signent un MOU, Mitsubishi Motors revoit à la hausse ses ventes EV grâce à Peugeot

    Volkswagen et BYD signent un MOU, Mitsubishi Motors revoit à la hausse ses ventes EV grâce à Peugeot

                          L'un, allemand, sait concevoir et produire des voitures et voudrait savoir faire des batteries. L'autre, chinois, sait concevoir et produire des batteries et commence à produire des voitures. La complémentarité de BYD et Volkswagen est évidente et appelle à aller plus loin dans une éventuelle collaboration dans le domaine des véhicules hybrides ou électriques utilisant des batteries au Lithium à base de phosphate de Fer lithié (LiFePO4). Alors les deux managers le Dr Martin Winterkorn et Wuang Chuanfu ont signé un MOU permettant aux deux parties d'explorer les possibilités éventuelles de coopération. C'est la politique des petits pas en attendant un éventuel pas-de-deux sino-germanique.

                        Du côté de Mitsubishi Motors, les plans de lancement des modèles électriques (i-MIEV) est revu à la hausse grâce aux accords de fournitures de véhicules électriques à Peugeot. Pour l'exercice fiscal 2011 Mitsubishi double ses prévisions à 20000 véhicules. La filiale de production de batteries Lithium Energy Japan dirigée par GS-Yuasa va de ce fait devoir doubler également les capacités de production de sa nouvelle usine en cours de construction à Kyoto. Un exemple de relance par l'offre et l'innovation, venant du Japon.

    Alliances-batteries-10

    LIRE le communiqué de VW.

    Le 25 Mai 2009

  • Coup de gueule du MIT devant l’indolence de la reprise toujours attendue de l’énergie nucléaire américaine

    Coup de gueule du MIT devant l’indolence de la reprise toujours attendue de l’énergie nucléaire américaine

                    Le Massachusetts Institute of Technology avait publié une étude en 2003 intitulée Study on the Future of Nuclear Power, avançant avec vigueur la nécessité de relancer un vaste programme électronucléaire mondial pour installer d'ici à 2050 un total 1000 GW de puissance électrique nucléaire dont 300 GW aux Etats-Unis. C'était pour le MIT une nécessité pour se doter d'une technologie permettant de lutter efficacement contre la menace climatique. Il préconisait en particulier à l'Administration américaine de sélectionner un petit nombre de nouveaux projets prototypes et d'aider au lancement de leur réalisation industrielle pour démontrer au public, aux leaders politiques et aux investisseurs l'attrait des performances techniques, de la maîtrise des coûts et de l'acceptabilité environnementale de ces nouvelles technologies. En 2009 le MIT vient de publier une analyse actualisant cette étude et faisant le point sur l'avancement des actions. Le constat du MIT est sans appel: après 5 ans aucune centrale électronucléaire n'est en construction aux Etats-Unis et les progrès accomplis dans le traitement des déchets sont insuffisants. Cette situation appelle "un avertissement solennel, si rien de plus qu'aujourd'hui n'est fait dans le domaine c'est la possibilité de recours à la contribution technique du nucléaire dans les problèmes de changement climatique qui, le moment venu, sera amoindrie" conclut le rapport.

    MIT_Nuclear_2009 

                  Le MIT relève tout d'abord parmi les principaux obstacles à ce redémarrage du nucléaire aux Etats-Unis la dérive des coûts d'investissements qu'il estime à 15% par an dans le chiffrage des projets. Il attire en particulier l'impact de la couverture contre les aléas industriels de cette industrie de prototypes. Il mentionne en particulier l'effet désastreux de l'amateurisme et de la dérive des coûts dans le programme du premier EPR en Finlande. Le chiffrage comparatif entre nucléaire, charbon et gaz naturel illustre parfaitement cette faiblesse d'une industrie non maîtrisée (TAB.I). L'industrie nucléaire doit passer du prototype à l'industrie de série parfaitement sous contrôle. Le MIT chiffre l'écart de coût du à ce "risk premium" à 18$ par MWhe ce qui est pratiquement la différence de prix avec le MWhe nucléaire et celui provenant du charbon ou du gaz.

                Le MIT critique également le caractère infondé du rejet par l'Administration fédérale et de certains Etats de leurs Renewable Portfolio Standards (RPS) la filière nucléaire et le captage et la séquestration du CO2 (CCS). Avec ironie il fait remarquer qu'à terme on demandera à aider financièrement ces technologies rejetées pour qu'elles puissent prendre le relai des choix inefficaces ("poorly crafted policy") que constituent les énergies renouvelables, dans la réduction des émissions de CO2.

              Enfin le MIT est très critique vis à vis des décisions dans un sens (Bush) puis dans l'autre (Obama) concernant le stockage des déchets nucléaires dans la Yucca Mountain.

             Pour le MIT il est clair et il le confirme qu'il y a assez d'Uranium dans le monde pour construire 1000 tranches nucléaires d'un GW dans les 50 ans à venir.

    On LIRA avec intérêt ce pavé dans la mare qui de toute évidence vise le Président Obama et son Administration qui n'ont pas démontré jusqu'à présent avoir défini une politique énergétique américaine très cohérente. Avoir le MIT sur le dos n'est pas politiquement très bon, même si le Secrétaire à l'Energie a obtenu un Prix Nobel.

                Nous, en Europe, sommes beaucoup plus clairs: nous n'avons AUCUNE politique énergétique, personne ne peut donc la critiquer!

    Le 24 Mai 2009

  • La réunion de Copenhague comblera-t-elle les grandes lacunes du protocole de Kyoto?

    La réunion de Copenhague comblera-t-elle les grandes lacunes du protocole de Kyoto?

     Kyoto-protocol                                                        Le protocole de Kyoto ratifié en 1997 par 37 pays industrialisés, qui a pris effet à partir de 2005 et qui prendra fin au 31 Décembre 2012, quels que soient ses mérites dans la prise de conscience mondiale de la menace climatique, a pâti de plusieurs handicaps. Le premier et le plus important a été la non ratification par certains grands pays dont les Etats-Unis. Depuis ce sont 183 pays qui l'ont ratifié. La réunion de Copenhague au mois de Décembre, avec le ralliement attendu des Etats-Unis, devrait acter le ralliement de la quasi unanimité des Nations. Douze ans pour convaincre!

                       Mais il existe d'autres lacunes qui devront être abordées. Parmi les plus importantes il faut noter d'une part la non prise en compte des réalisations de centrales nucléaires dans les mécanismes de réduction des émissions de CO2 que sont le Clean Development Mechanism (CDM) et le Joint Implementation (JI); d'autre part, les procédés de captage et de stockage du CO2 n'avaient pas été retenus comme dignes d'intérêt à l'époque.

                       Ces sujets vont être abordés à la réunion préparatoire de Bonn au mois de Juin. La prise en compte de ces technologies indispensables pour assurer une réelle décroissance des émissions mondiales de CO2 dans les décennies à venir, sera le critère principal qui permettra de juger du réalisme des négociations. Un paragraphe particulier devra être également consacré aux mécanismes de transferts de technologies des pays industrialisés vers les pays en développement, autre clé majeure pour l'avancement des actions de réduction des émissions de CO2 chinoises ou indiennes.

                       Pour ce qui concerne l'énergie nucléaire, Yvo de Boer, Secrétaire Exécutif  aux Nations Unies de l'UNFCCC  a préparé pour la réunion de Bonn quatre options:

    1. les projets nucléaires doivent être définitivement bannis des mécanismes CDM et JI,
    2. les projets nucléaires ne seront pas retenus pour ce nouveau cycle qui démarrera en 2013,
    3. les projets nucléaires seront retenus pour ce nouveau cycle mais sans garantie ultérieure,
    4. les projets nucléaires seront définitivement éligibles dans les CDM et JI.

    Le 22 Mai 2009.

  • Malgré des consommations très déprimées le réseau électrique national importe massivement d’Allemagne

    Malgré des consommations très déprimées le réseau électrique national importe massivement d’Allemagne

                         Les conditions climatiques plutôt douces, économiquement détestables et socialement agitées de la France au mois d'Avril ont entraîné une consommation d'énergie électrique en baisse de 10% (-4.8 TWh) par rapport à celle du même mois 2008. Les productions d'énergie nucléaire ont donc chuté de 3,4 TWh et celles des centrales thermiques à flamme ont été réduites de 1,2 TWh, toujours par rapport à la même référence. Mais il est un poste qui se porte toujours à merveille, informe RTE, ce sont les importations d'énergie électrique en provenance d'Allemagne. Plus il fait chaud, moins il travaille, plus il revendique et d'avantage notre pays importe de l'énergie allemande (FIG.). La France importe en moyenne dans les 1800 MW en provenance de son voisin germanique°.

    électricité-échanges-Allemagne 

                   Si l'énergie électrique d'origine allemande était peu chargée en CO2, ces échanges neutres au niveau des données économiques européennes consolidées, n'auraient que bien peu d'importance. Mais ce n'est pas le cas. L'Allemagne produit 45% de son électricité en brûlant du lignite ou du charbon, ce qui revient à dire que les importations françaises d'énergie électrique allemande sponsorisent en moyenne l'équivalent d'une centrale au lignite ou au charbon germanique de 800MW.

                  Alors, Monsieur Borloo, que fait-on pour rattraper ce retard? Faire fermer une ou deux centrales électriques allemandes serait un bon objectif, digne du Grenelle. La démarche de Poweo mettant en action une centrale au gaz à cycle combiné de 412 MW, voulant en construire une nouvelle dans la région de Toul et désirant établir un important  terminal d'importation de GNL dans le port d'Antifer va dans la bonne voie.

                  °Remarque: pour les bilans d'émissions de CO2 il faut bien séparer les énergies importées des énergies exportées qui n'ont pas, et de loin, la même charge en CO2. Il ne faut donc pas utiliser le solde des échanges.

    Le 18 Mai 2009.

  • Le cours de THEOLIA s’envole malgré l’absence de vent au cours du premier trimestre

    Le cours de THEOLIA s’envole malgré l’absence de vent au cours du premier trimestre

                        Réaction paradoxalement favorable de la cotation de THEOLIA face à des chiffres de ventes d'électricité pour compte propre au cours du premier trimestre en retrait de 27% à puissance installée au 31 Mars en croissance de 4%. La faute à la faiblesse des vents en Allemagne et en France durant le trimestre. Mais ce retrait des ventes d'énergie est plus que compensé par des ventes de fermes éoliennes pour 52 millions d'euros. Le professionnalisme de la nouvelle Direction de THEOLIA semble plaire au marché. Il faut lui souhaiter bon vent. Sur la semaine les Sociétés du photovoltaïque perdent une partie des gains accumulés les semaines précédentes. Les deux leaders Suntech et Q-Cells sont en retrait de 12% (FIG.).

    Bourse-cours-2009-05c 

    Le 16 Mai 2009

  • L’inflation du mois d’Avril dans la Zone Euro tirée vers le bas par le poste énergie

    L’inflation du mois d’Avril dans la Zone Euro tirée vers le bas par le poste énergie

                         L'inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, de la Zone-Euro mesurée par rapport au mois M-12 s'est appréciée de 0,4 points, pour atteindre une valeur courante de 1,8%, quittant ainsi un plus bas de 1,4% du mois dernier (FIG., courbe orange). Mais cette valeur est fortement tirée vers le bas par le poste énergie qui, à -8,8%, profite d'un effet de base du printemps 2008 (courbe rouge) et ramène ainsi l'inflation générale (courbe bleue) à 0,6% valeur identique à celle du mois précédent.  Pour les trois mois qui suivront, Mai, Juin et Juillet cet effet de base sur le poste énergie sera important, puis il s'estompera rapidement ce qui permet d'anticiper, sans être un grand devin, une remontée probable de l'inflation dans le courant du deuxième semestre 2009. On verra alors les Muppets Show de la BCE reprendre leur bâton. Un vrai carnage à Frankfort!

    Inflation-ZE-2009-04 

    Le 15 Mai 2009