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  • Premier cours d’écologie énergétique: ne pas se gourer d’ordre de grandeur

    Premier cours d’écologie énergétique: ne pas se gourer d’ordre de grandeur

    Forêt-des-landes                      Au gré des lectures de blogs plutôt verts, on peut apprendre que la biomasse sert de combustible dans les cheminées, les chaudières et les centrales au charbon, qu'elle permet de produire depuis Noé de l'éthanol, puis qu'elle va bientôt nous permettre d'obtenir de l'essence verte grâce à des enzymes gloutons qui vont couper les ligno-celluloses en sucres alors que d'autres enzymes transformeront ces mêmes sucres en alcools, enfin, plus tard par des réactions de type Fischer-Tropsch cette biomasse permettra de produire de grandes quantités de carburants ou d''Hydrogène  qui alimentera des Piles à Combustibles devenues miraculeusement peu chères et électriquement efficaces. Bien sûr cette brave biomasse continuera, entre temps, à  alimenter les populations de plus en plus nombreuses et exigeantes en apports de protéines. Les progrès de l'agriculture, la sélection de nouveaux plants par les techniques génétiques modernes, les apports mesurés d'eau et d'engrais permettront à l'ensemble de la filière de progresser et de s'adapter aux besoins de l'humanité.

                        Tel est le tableau idyllique que certains nous décrivent, en prêchant l'abandon de filières énergétiques d'un âge sauvage et attardé telles que le nucléaire ou, assez curieusement, la production d'alcool de maïs qui n'a pas la cote. Le Bourbon ne serait pas un produit estampillé du greenbusiness?

                        Alors pour essayer de descendre du petit nuage et de remettre les pieds sur terre, comme les lecteurs de ce blog doivent plutôt être plutôt francophones, je vais prendre l'exemple de la Forêt des Landes et supposer la création de centrales électriques très modernes qui brûleraient tout le bois produit dans les Landes. Cela permettrait d'arrêter les productions des papèteries qui puent, de la centrale nucléaire de Golfech située le long de la Garonne et rendrait inutile le projet de terminal de regazéification de gaz naturel liquéfié dans l'estuaire de la Gironde qui énerve tant nos écolos allergiques aux MacDos et à l'Eau de Javel. Super programme écolo me direz-vous, il fallait y penser!

                      Mais avant d'aller plus loin dans ce projet génial je vous propose de vérifier ensemble la faisabilité de ce projet révolutionnaire. Simple formalité.

                     Cette forêt plantée au XIXème siècle présente une surface boisée de 550 mille hectares, à 90% de pin maritime. Le volume de bois sur pied est estimé par la DDA de la Forêt des Landes à 82 millions de m3 de conifères et 12 millions de m3 de feuillus. La production de bois en 2005 a été de 4,2 millions de m3. Sur la base d'une densité de bois sec de 0,55 (mélange de pin et de chêne) et d'une énergie de combustion de 5000 kWh par tonne de bois sec (ou 18 Gjoule par tonne), il serait possible en brûlant tout le bois produit par la Forêt des Landes d'obtenir une énergie thermique de 11,5 TWh par an.

                   En supposant des centrales thermiques modernes présentant un rendement de Carnot de 50% ce sont donc 5,8 TWh d'énergie électrique qui seraient générés annuellement par cette combustion grandiose. C'est le pied!

                     Comparons cette production théorique à ce que génère une vielle tranche nucléaire de 1200 MW qui fonctionne avec un taux de charge annuel moyen de 70%. Son énergie électrique annuelle produite est de : 1200 x 24 x 365 x 0,7 x 1E-6 = 7,4 TWh. Grande déception!

                     La combustion de tout le bois exploité annuellement dans la Forêt des Landes (6300 tonnes de bois sec par jour) permettrait de remplacer un peu plus de 78% d'une tranche nucléaire de 1200MW.

                     La production française ayant été en 2005 de 56,6 millions de m3 de bois, en prenant les mêmes hypothèses de calcul, il est possible de déduire que  la combustion de tout le bois exploité en France permettrait de générer dans les 78 TWh d'énergie électrique par an. L'ensemble des centrales nucléaires françaises a généré 418 TWh d'énergie électrique en 2008. Tels sont les ordres de grandeur.

                     Pour comprendre l'ampleur des problèmes posés par la modification de la ressource énergétique d'un pays, il faut avoir à l'esprit ce genre de comparaison chiffrée. Cela veut dire que l'on ne peut pas du jour au lendemain radicalement modifier un mix énergétique d'un grand pays consommateur d'énergie par n'importe quelle solution, fût-elle déclarée écologique.

                    Le corollaire de cette démonstration manquée est que la biomasse va pouvoir participer au mix énergétique comme elle le fait d'ailleurs en ce moment, mais de façon très limitée. Se chauffer au bois, brûler des résidus de bois dans les centrales à  charbon, faire de l'éthanol à partir de canne à sucre ou de maïs sont des contributions qui ont représenté dans les 5% du bilan énergétique mondial en 2007. Cette contribution pourra être  accrue dans le futur de quelques points de pourcent supplémentaires, mais il serait illusoire de penser qu'elle puisse participer au mix énergétique de la planète de façon prépondérante, sinon en remplaçant toutes les forêts par d'immenses champs de Miscanthus et autres switchgrass. Il faudra donc localement choisir entre les applications à privilégier soit brûler le bois, soit faire des carburants, soit faire de l'hydrogène.

                    Le bon sens indique que les procédés les plus simples, les moins "chimiques", les plus agricoles pour de simples raisons de logistique, seront sûrement les meilleurs. Ceci rend les synthèses de type Ficher Tropsch à partir de biomasse, étudiées par exemple en Allemagne par Choren ou Lurgi, assez illusoires sinon utopiques. Le premier ne se pose pas la question d'approvisionnement en matière première, le second passe par le biooil produit localement et acheminé vers une grande usine chimique mais sans trop regarder les conséquences sur les autres applications de la biomasse et aux perturbations de marché qu'une telle collecte génèrerait.

                   La biomasse est une ressource annuelle limitée, son exploitation raisonnable imposera des choix de filières. Si l'une s'impose, d'autres disparaîtront.

    Le 9 Mai 2009.

  • De bonnes et de mauvaises nouvelles pour le photovoltaïque en Europe

    De bonnes et de mauvaises nouvelles pour le photovoltaïque en Europe

    Breaking-news                        Les bonnes nouvelles viennent du Sud de l'Europe, là où il y a du soleil. Le gouvernement italien aurait l'intention de pousser plus à fond l'énergie photovoltaïque. Des 450 MW couramment installés, le marché pourrait atteindre 800 à 900 MW cette année et croître jusqu'à 1200 ou même 1300 MW en 2010 et au delà. C'est ce qu'à déclaré Gerardo Montanino Directeur General chez GSE (Gestore dei Servici Elettrici), Société d'Etat italienne en charge des énergies renouvelables. Cette information serait cohérente avec l'arrivée annoncée de la technologie Sharp en Italie, au travers de l'accord de coopération et de production à partir de fin 2011 de modules en couches minces triple jonction avec ENEL. L'Italie a sûrement l'opportunité de devenir un acteur majeur du photovoltaïque en Europe, avec, entre autres, ses propres productions.

                     Les mauvaises nouvelles viennent du Nord là où les brumes et le soleil rasant se moquent des industriels du solaire. Le N° 1 mondial 2008, l'allemand Q-Cells va se séparer des actions qu'il détient dans l'industriel du Silicium norvégien REC et qui représentent 17,2% du capital. Les deux Groupes souffrent de la conjoncture déprimée et de la concurrence asiatique. Q-Cells se désengage ainsi d'un fardeau important et va récupérer quelques liquidités. REC demeure le fournisseur de Q-Cells et ils possèdent en commun une filiale, Sovello, qui produit des wafers selon le procédé en continu d'Evergreen et dont l'activité n'est pas bonne et les dettes importantes. L'ensemble de la profession qui a fortement investi est pris à contre pied par le fort ralentissement de la demande et la chute des cours du silicium.

    Le 7 Mai 2009

  • Pendant que la France joue au meccano ABB et Siemens travaillent : un exemple les transmissions de puissance électrique HVDC

    Pendant que la France joue au meccano ABB et Siemens travaillent : un exemple les transmissions de puissance électrique HVDC

                            Le pôle transmission et distribution d'AREVA fleuron de la technologie française dans l'acheminement massif et intelligent de l'énergie électrique, a réalisé un chiffre d'affaires en 2008 d'un peu plus de 5 milliards d'euros et a vu ses entrées de commandes régresser de 7% au premier trimestre 2009 à 1,47 milliards d'euros. Pour bien positionner ce pôle tant convoité par Alstom qui veut le récupérer après l'avoir cédé, beaucoup plus mal en point, par des temps difficiles, il faut tout d'abord savoir que les activités équivalentes chez Siemens pèsent deux fois plus lourd et trois fois plus chez ABB (FIG.I).

                            Au sein de ces activités les technologies de transfert d'énergie électrique en courant continu et haute tension (HVDC) ou ultra haute tension (UHVDC) sont particulièrement en pointe, en particulier chez les grands concurrents européens d'AREVA. Cette technologie qui utilise le courant continu présente des avantages clés qui la rendent incontournable pour de grandes applications énergétiques du moment.

    AREVA-Siemens-ABB 

                    Tout d'abord, elle est indispensable pour les interconnexions entre les grandes zones qui possèdent des normes de courant alternatif différentes et qui sont donc asynchrones. En Europe par exemple l'Irlande, la Grande-Bretagne, les Pays Nordiques, l'Europe de l'Ouest ont des réseaux différents qui nécessitent des interconnexions en courant continu. De nombreuses liaisons sont déjà actives (FIG.II), mais ABB vient par exemple de remporter récemment un contrat pour relier l'Irlande au Pays de Galle par une liaison sous-marine HVDC de 200 kV et 500 MW, longue de 186 km.

    HVDC-Europe-7  

    Ensuite cette technologie est indispensable pour les liaisons sous marines à longue distance, en effet contrairement au courant alternatif qui génère une puissance réactive dans les câbles, le courant continu n'est pas concerné par ce phénomène. Il est donc obligatoire de l'utiliser. De plus les pertes en lignes sont réduites et cela d'autant plus que la tension de la liaison est élevée. C'est pour cela que les liaisons à très longues distances(plus de 1000 km) font de plus en plus appel à des technologies d'ultra haute tension de 800 kV aujourd'hui et de 1000 ou 1100 kV demain. La Chine et l'Inde sont les deux grands pays les plus intéressés par ces technologies qui vont permettre de transmettre à longue distance (2000 km ou plus) l'énergie de barrages alimentés par les eaux de l'Himalaya par exemple.

    HVDC-Asia

                    Enfin cette technologie sous sa forme la plus moderne, grâce à des systèmes modulaires, appelés HVDC Light chez ABB ou bien HVDC Plus chez Siemens, est parfaitement adaptée pour transporter quelques dizaines ou centaines de MW sur longues distances. Ces solutions trouvent tout naturellement des applications dans les champs d'éoliennes offshore, dont Siemens est le leader mondial et derrière lequel AREVA court derrière avec Multibrid en Allemagne.

                    La faible part de marché d'AREVA dans ces applications d'avenir de transmission d'énergie électrique sur grandes distances devrait inquiéter nos responsables. Le vrai problème aujourd'hui n'est pas de savoir s'il faut rattacher le pôle transmission et distribution à Alstom ou le laisser à AREVA. Le problème est de savoir si par un effort de développement majeur d'AREVA ou d'Alstom, cette activité est capable de recoller au peloton des technologies UHVDC et autres Smart Grid ou bien s'il faut, une fois de plus, qu'une activité à Direction française se laisse complètement larguer par les concurrents.

                    La politique industrielle des entreprises françaises pilotée à partir du Palais de l'Elysée constitue un modèle original de management stratégique qui risque de souffrir de quelques lacunes graves de pertinence. Il n'est pas évident que ces interventions répétées soient une chance pour le prompt rétablissement du tissu industriel français. Dans tous les cas, l'arrivée de Spinetta chez AREVA ne pouvait pas être plus lamentable. Espérons qu'il trouvera le bon chemin qui passe par le Japon et une alliance avec la partie nucléaire de Mitsubishi Heavy Industries.

    Le 4 Mai 2009.

  • Et si toute la politique écolo-énergétique d’Obama n’arrivait qu’à promouvoir l’utilisation du gaz naturel?

    Et si toute la politique écolo-énergétique d’Obama n’arrivait qu’à promouvoir l’utilisation du gaz naturel?

                           Un gaz naturel aux prix bradés à mois de 3.5 dollars par MMBTU, des méthaniers géants en manque de clients en Europe qui viennent vider leur chargement de GNL dans les terminaux de regazéification de Louisiane ou du Texas, un Qatar qui a surinvesti en moyens de liquéfaction et de transport, en ces périodes de crise. Tout milite pour que le gaz naturel devienne la ressource énergétique de base des centrales électriques américaines. C'est l'analyse qu'en fait l'analyste Michael Zenckler, de Barclay's Capital, qui prévoit que 6000 MW de puissance électrique vont basculer cette année, du charbon vers le gaz. Sur le papier ce sont 16000 MW qui pourraient basculer, le principal frein étant les contrats à long terme d'approvisionnement en charbon établis entre les grands électriciens et les Groupes miniers.

    US-electric-superhighways  

                       Mais la politique de "Cap and Trade" des émissions de CO2 souhaitée par le Président et en préparation au Congrès américain va venir tôt ou tard pénaliser le charbon américain et donc avantager les énergies primaires concurrentes. Pour Guy Caruso, l'ancien patron de l'Energy Information Administration, fraîchement débarqué avec l'arrivée d'Obama, la mise en place d'un dispositif de taxe des émissions de CO2 pourrait faire passer la part du charbon dans la génération d'électricité américaine de 50% à moins de 40%. Cette baisse de génération d'électricité par le charbon serait essentiellement remplacée par le gaz et le nucléaire, les énergies renouvelables n'ayant pas la capacité de prendre le relai.

    Que faut-il penser de ce point de vue qui a été largement repris par les médias américains? 

                      Tout d'abord il faut souligner que le principal handicap des énergies renouvelables aux Etats-Unis c'est l'acheminement du courant des zones de productions vers les zones urbaines de consommation. Des milliers de MW éoliens ou solaires en projets attendent la mise en place d'une ligne électrique qui permettra d'évacuer la puissance électrique produite. Or la mise en place des infrastructures ad' hoc va demander de promulguer de nouvelles lois fédérales adaptées à ce problème, elle va se heurter à des oppositions les plus diverses et des conflits d'intérêts, ce sont donc des années qui seront nécessaires pour instruire les projets, les financer et lancer leur réalisation. Ce point milite donc pour conforter le point de vue de Caruso.

                       En ce qui concerne l'énergie nucléaire, c'est le silence radio le plus complet de la part de l'Administration en place. Le sujet semble être tabou. Le Président est contre, l'opinion publique est majoritairement pour, alors on la ferme! C'est le Sénateur Lamar Alexander du Tennessee qui vient mettre les pieds dans le plat: "Si les Démocrates veulent parler d'énergie, de changement climatique et de la qualité de l'air ils devraient promouvoir l'énergie nucléaire américaine en la mettant au centre, en première ligne…mais au lieu de cela, ils répondent au problème en termes de milliards de subventions pour les énergies renouvelables…Quand les Républicains préconisent de construire 100 nouvelles centrales nucléaires dans les 20 ans à venir, leur réponse est qu'il n'y a pas la place pour stocker les déchets…Nous répondons mais recyclez donc les déchets, comme cela se fait en France! La réponse est alors: "Non, nous ne pouvons pas"!". L'avenir de l'énergie nucléaire américaine semble pour l'instant très incertain. Il est cependant une évidence, les Etats-Unis ne peuvent pas se laisser distancer dans le nucléaire par le Japon ou l'Europe. Il faudra bien qu'Obama promulgue, tôt ou tard, un programme minimum de survie de cette industrie.

                         Au nucléaire près, l'opinion de Caruso semble donc évidente: l'abandon d'une partie de la génération de l'électricité au charbon aux Etats-Unis se fera au profit du gaz. Les nouvelles centrales à cycles combinés avec des rendements frisant les 60% sont de formidables outils pour réduire par trois les émanations de CO2 des vieilles centrales au charbon des années 50. Elles permettent de supprimer également les rejets en divers polluants et les cendres toxiques des centrales au charbon. Heureux américains!

                         Vouloir faire la révolution dans un domaine aussi complexe que l'énergie dans un Etat Fedéral complexe est sûrement une erreur fondamentale que sont en train de commettre Obama et ses conseillers. Mais quel que soit le nouveau métier que l'on entreprend dans la vie, de l'artisan à l'ingénieur ou au Président des Etats-Unis, ne faut-il pas quatre ou cinq ans de pratique et d'échecs pour en posséder toutes les ficelles?

    Le 3 Mai 2009.

  • Volkswagen en phase de discussions avancées avec le chinois BYD au sujet de batteries

    Volkswagen en phase de discussions avancées avec le chinois BYD au sujet de batteries

                          Les lecteurs du Blog Energie en sont maintenant convaincus: celui qui possèdera dans le monde le système batterie le plus performant et le moins cher, dominera le marché des véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Formidable changement de modèle stratégique qui prend à contre pied les grands spécialistes mondiaux du moteur à explosion, incapables de se reconvertir en assembleurs d'accumulateurs, de systèmes batteries complexes et en designers de logiciels complexes de gestion de systèmes électriques de puissance. C'est donc toute une nouvelle architecture qu'ils ignorent. Il est certain que chez les grands constructeurs allemands comme Volkswagen, c'est la découverte de la profondeur du retard cumulé. Alors VW essaie de rattraper ce temps perdu avec une "approche tous azimuts". Des batteries Ni-MH pour le premier véhicule hybride du Groupe sous la marque AUDI seront approvisionnées auprès de SANYO, du classique longuement mis au point avec Honda; puis Toshiba pourrait fournir une batterie de forte puissance au titanate de lithium pour un petit véhicule électrique, mais là c'est plus risqué et sûrement beaucoup plus cher.

    Alliances-batteries-8   

                           Alors le constructeur de batteries chinois BYD, venu sans complexe des batteries pour téléphones cellulaires et pour ordinateurs, à l'automobile, nous apprend au détour d'un entrefilet de presse, qu'il est en discussions avec VW sur une éventuelle alliance dans les batteries à base de LiFePO4 qu'il produit pour ses propres véhicules.

                         Le Président Martin Winterkorn, questionné, avoue même au Salon de Shanghai que des équipes de VW vont se rendre chez BYD pour assister à une démonstration de la technologie chinoise. Les discussions semblent donc être assez avancées.

    Le 28 Avril 2009

  • Interview de Jean-Francois Fourt: Truffle et le Développement durable (1/5)


    Comment investir dans le développement durable?

    Une réponse intéressante de Jean-François Fourt cofondateur de Truffle Capital. Ce fonds, que j’avais déjà reçu, est un des pionniers de l’investissement dans le secteur du developpement durable. Cette première partis explicite l’approche globale et originale visant à la fois les energies fossiles et renouvelables.

  • Vers une stabilisation de la dégradation des entrées de commandes à l’industrie dans la Zone Euro

    Vers une stabilisation de la dégradation des entrées de commandes à l’industrie dans la Zone Euro

                             Les statistiques du mois de Février publiées par Eurostat semblent indiquer pour la Zone Euro une stabilisation globale de la dégradation des entrées de commandes à l'industrie manufacturière travaillant sur commande. La chute des commandes par rapport au même mois de 2008 apparaît à -34,5% contre -34.3% le mois précédent (FIG., courbe rouge). L'Allemagne avec -39,4% continue à s'enfoncer (courbe verte). L'Espagne et l'Italie se stabilisent à des niveaux très bas. Seule la France parmi les grands pays européens, semble avoir trouvé le fond au mois de Janvier (courbe noire). Hors Zone Euro, la Grande-Bretagne assiste à une dégradation du marasme à -29% en Février contre -24% en Janvier.

                       Pour la bonne santé de l'Europe et de l'Euro il serait important de voir un jour, la chute des entrées de commandes à l'Allemagne se stabiliser. Il faudra attendre les effets des diverses primes à la casse nationales, l'industrie automobile étant un poste important de cet indice.

    Entrées-commandes-2009-02 .

    Le 23 Avril 2009

  • AREVA veut doubler la taille de son projet d’enrichissement d’Uranium aux Etats-Unis

    AREVA veut doubler la taille de son projet d’enrichissement d’Uranium aux Etats-Unis

    Areva                             AREVA avait déposé auprès de la NRC américaine à la fin de 2008 une demande d'autorisation pour construire une unité d'enrichissement d'Uranium par centrifugation dans l'Idaho à Eagle Rock. Ce projet est plus ou moins en compétition avec celui d'USEC dans l'Ohio, premier fournisseur d'Uranium enrichi des Etats-Unis avec plus de 50% de part de marché. Pour se donner plus de "flexibilité" devant un marché mondial prévu en forte croissance, AREVA Enrichment Services (AES) vient d'informer la NRC que le projet initial allait être doublé de taille et que la capacité de production initialement prévue à 3,3 millions d'UTS, serait portée à 6,6 millions d'UTS. Pour une usine dont AREVA espère démarrer les travaux de construction en 2011, la date de mise à disposition de la capacité totale de production serait reportée de 2018 initialement prévue à 2022.

                  Il est probable que le doublement de taille du projet renforce la crédibilité d'AREVA, auprès de l'Administration américaine, de devenir un acteur majeur de l'énergie électronucléaire aux Etats-Unis.

    LIRE l'info sur le projet initial et la demande de garantie d'emprunt associée.

    Le 23 Avril 2009

  • Le Groupe Linde veut produire de l’Hydrogène à partir de glycérine

    Le Groupe Linde veut produire de l’Hydrogène à partir de glycérine

                           La transformation des corps gras en biodiesel peut se réaliser par deux procédés. Le plus récent, utilisé par Neste Oil, repose sur une hydro-isomérisation catalytique des corps gras, qui en présence d'Hydrogène conduit à des isoparaffines et à du propane. L'autre procédé, le plus classique, repose sur la transestérification en milieu alcalin qui conduit à des esters d'acides gras et à de la glycérine. La glycérine constitue donc un sous-produit de la production de biodiesel dont la valorisation est incertaine. Dans ce cadre là, le Groupe industriel allemand LINDE spécialiste des gaz industriels, se propose de construire une unité pilote dans son usine de Leuna qui permettra de produire de l'hydrogène par pyrolyse de la glycérine. Cette unité devrait être opérationnelle à mi 2010 et travailler en parallèle avec l'unité industrielle de production d'hydrogène.

    Glycerine-hydrogene  

    LIRE le procédé Neste Oil qui évite la formation de glycérine

    LIRE le communiqué de LINDE

    Le 23 Avril 2009

  • Faut-il systématiquement choisir les nouveaux termes techniques français aux racines éloignées du mot anglo-saxon?

    Faut-il systématiquement choisir les nouveaux termes techniques français aux racines éloignées du mot anglo-saxon?

    Greves_Total_UK                                  Les Français cultivés sont des êtres parfois bizarres qui ont généralement tendance à vouloir remettre en cause les termes scientifiques que d'autres ont inventé. Besoin d'appropriation du concept, volonté de masquer l'origine étrangère de l'innovation ou tout simplement incompétence d'un lettré devant de la sordide technologie. C'est ainsi que le terme "cellular phone" inventé dans le nord de l'Europe et la Grande-Bretagne et adopté en Amérique du Nord qui traduit bien l'existence d'un maillage du territoire permettant d'émettre et de recevoir des signaux, est devenu un vulgaire "téléphone portable" et finalement un "Portable", lui qui aurait du être un "Cellulaire". Heureusement nos cousins Québécois ont gardé le terme générique de téléphone cellulaire et peuvent ainsi passer facilement la barrière des deux langues.

                                  Que dire de la traduction de "sustainable" par "durable"!!! Le professeur pourtant évoque la nécessité d'un effort soutenu pour obtenir de meilleures notes en classe. Il parle bien d'un effort régulier…durable à fournir par l'élève! Est soutenable ce que l'on peut porter, accompagner, supporter. C'est exactement ce que veut dire le terme anglais, mais on a décidé de ne pas adopter "soutenable" pour donner la préférence à ce sordide "durable". Est insoutenable ce qui demande trop d'effort, de patience, de moyens. Va-t-il falloir créer l'adjectif  "indurable". Mon Portable est "indurable" dira le jeune étudiant écolo en colère!

                                 La langue anglaise avec sa souplesse créatrice a inventé "biofuel", "bioethanol", "biodiesel", "biooil",  formidable langue qui vous permet de traduire en un mot simple  un produit ou une famille de produits, élaboré par un nouveau procédé. Qui nous interdirait de les utiliser pour être compris de tous…même des anglo-saxons. Alors mettons à la poubelle les "agricarburants", les "agrigazoles" qui nous irritent les fosses "nazales". Insupportable "Z" de gazole… je n'utiliserai que "gasoil" que tout le monde comprend. Et que vivent les biocarburants!

                                Enfin levons notre chapeau à la serre anglo-saxonne, au doux nom de greenhouse, qui a permis de créer le terme de "greenhouse gas" que nous sommes obligés de traduire par l'interminable  "gaz à effet de serre" et qui se résume bien souvent en un incompréhensible "GES". Mais là personne n'a trouvé comment qualifier de façon simple cette famille de gaz qui absorbent les rayonnements dans l'infrarouge.

    Le 19 avril 2009