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  • L’Ukraine signe avec Chevron pour valoriser ses gaz de schistes du bassin des Carpates

    L’Ukraine signe avec Chevron pour valoriser ses gaz de schistes du bassin des Carpates

    (Cliquez sur la carte pour en obtenir une version acceptable)

    En accord avec sa volonté de désengagement vis-à-vis de ses approvisionnements en gaz russe, sources d’incessantes querelles, l’Ukraine poursuit sa politique de prospection et de mise en exploitation éventuelle de ses réserves de gaz de schistes. Après avoir signé au mois de Janvier dernier avec Shell un accord de prospection et l’exploitation de ses champs du bassin de Dniepr-Donetz, situé à l’Est du pays, les dirigeants ukrainiens viennent de signer un accord semblable avec l’américain Chevron pour explorer et mettre en exploitation  le champ  d’Olesska situé au coeur du Bassin promontoire des Carpates, à l’Ouest de l’Ukraine (FIG.).

    L’exemple américain a montré qu’il avait fallu plus d’une décennie de prospection avant de posséder une connaissance du sous-sol suffisamment fine pour pouvoir aller extraire avec succès les gaz de schistes. Ce sont donc des contrats de longue haleine qui lient l’Ukraine avec ces Groupes pétroliers.

    Le 6 Novembre 2013

    LIRE le communiqué de l’Agence  Reuters sur le sujet.

  • L’Etat de Californie va autoriser la fracturation hydraulique

    Afin de stopper ou de ralentir le déclin de ses extractions de pétrole, la très écologique Californie est en passe, grâce aux voix des élus démocrates, d’autoriser pour le début de 2015,  la fracturation hydraulique ainsi que les traitements acides des roches calcaires. Bien sûr cette autorisation devrait être accompagnée de solides règles  de conduites, à établir d’ici-là, et de sanctions qui frapperaient tout contrevenant aux règles établies.

    Selon le Gouverneur de cet État, le deal est très clair reporte l’Agence Reuters, la loi autorise le fracking et les traitements acides en contrepartie  »  de fortes protections de l’environnement et d’exigences de transparence ».

    Heureuse et dynamique contrée où le progrès n’est pas barré par un écologisme inquisitorial  moyenâgeux!

    LIRE la dépêche Reuters sur le sujet.

  • Offrez une niche rafraichissante à votre chien!

    Offrez une niche rafraichissante à votre chien!

    Imaginer les applications  qui consommeront de l’énergie électrique dans le monde doit faire partie des préoccupations de ceux qui essaient d’imaginer le futur de notre planète.

    L’éclairage urbain, la  mobilité, le dessalement de l’eau de mer, la production d’aluminium  par exemple sont des domaines qui vont appeler de plus en plus de puissance électrique et rendront ridicules les rêves régressifs de certains écolos, hantés par la finitude du monde.

    Mais d’autres applications insoupçonnables aujourd’hui viendront à-coup-sûr émarger à cette consommation d’énergie. Pour alimenter votre réflexion consultez dans Tech-on ce papier ventant les charmes d’une niche nippone à température régulée qui doivent éviter les coups de chaleur à votre chien (FIG.).

    Allez, viendra un jour où les lits d’enfants seront également rafraichis jour et nuit par effet Peltier.

    Le 7 Août 2013

  • La Grande-Bretagne à fond dans les gaz de schistes

    Qui a déclaré:  » Je veux que la Grande-Bretagne (la France) soit le leader de la révolution des gaz de schistes. Avec un potentiel de création de milliers d’emplois et de réduction de la facture énergétique de millions de personnes »?

    François de Tulle ou le chancelier britannique George Osborne qui vient de réduire par deux les taxes sur l’exploitation des gaz de schistes?

    Ne téléphonez-pas! Bien que la question soit stupide: George n’a jamais intégré l’ENA. Il a de toute évidence du mal à comprendre les règles « justes » d’une saine économie.

    LIRE sur RIGZONE

     

     

  • E-ON injecte les premiers m3 d’hydrogène dans le réseau de gaz allemand

    Produire de l’hydrogène par électrolyse à partir de ressources électriques éoliennes excédentaires du Nord de l’Europe et injecter ce gaz dans le réseau de distribution de gaz naturel allemand est sûrement la voie la plus économique pour recycler ce gaz et effacer ainsi les trop fortes productions occasionnelles d’électricité du parc éolien. C’est ce que vient de tester l’énergéticien E-ON en Allemagne.

    On est encore loin du vecteur d’énergie Hydrogène universel prédit par certains et qui empilerait  des pertes dramatiques de rendements énergétiques.

    LIRE un papier de 2011 sur le sujet. Très ambitieux et commercial

    LIRE la dernière annonce d’E-ON. Beaucoup plus modeste dans sa présentation.

    Le 13 Juin 2013

  • La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La relation entre politique et économie ne doit pas être traitée avec légèreté. L’histoire nous a montré l’effondrement inattendu de l’empire soviétique gangréné par son idéologie léniniste économiquement inefficace, elle a illustré une reconversion post-maoïste profonde et bienvenue du communisme chinois à l’économie de marché. Elle nous montre les violences inacceptables dans certaines contrées d’Amérique Latine ou de celles touchées par le soi-disant printemps Arabe. Les progrès de toute civilisation reposent sur le bien-être des populations. La pauvreté n’engendre que régression et retour à la violence primitive,  nécessaire aux plus forts pour leur survie et leur bien-être. Celle-ci est incompatible avec les systèmes démocratiques qui vont de pair avec la bonne santé économique des nations.

    C’est la raison pour laquelle les idéologies qui reposent sur un retour à la frugalité sont potentiellement dangereuses. Bien-sûr le baba-cool non-violent à cheveux longs,  revenu aux champs et vivant avec sa famille des aides de la collectivité et d’une douce activité au black ne présente aucun danger pour son entourage. Mais la généralisation de ce type de comportement pose de toute évidence économiquement problème et porte le risque de conduite à des formes politiques perverses des idéologies romantiques qui la soutiennent.

    La primauté de la nature sur l’homme contient en soi les germes d’une répression possible et donc de régression morale. La primauté de l’homme sur la nature, issue des traditions agricoles, de la mécanisation continue de l’agriculture et de la sélection empirique des semences et des espèces, est à la base de nos nations civilisées. Tout repose sur un dosage intelligent et donc soutenable de cette main-mise et des progrès technologiques qu’elle rend nécessaires et qui l’accompagnent.

    Les investissements, accompagnés de démocratisation du savoir-faire, sont nécessaires au développement de l’agriculture mondiale qui va devoir assurer l’alimentation et une part des ressources énergétiques (biocarburants) de populations de plus en plus nombreuses et exigeantes. Les industries agro-alimentaires européennes voient devant elles une formidable opportunité  de développement industriel et commercial basée sur la qualité de leurs ressources et de leurs méthodes industrielles. Le Chinois du futur voudra lui aussi manger un sandwich pain beurre  au jambon de Parme arrosé de vin de Bordeaux. (Le sandwich au gorgonzola et le vin de Bordeaux développent également des synergies que je vous recommande vivement.)

    Parmi les ressources clés des nations figurent les ressources énergétiques. Elles apparaissent, à la suite d’investissements massifs dans l’exploration de la décennie passée et de progrès technologiques, beaucoup moins rares et plus largement réparties dans le monde que ne le prétendaient certains alarmistes mondains adeptes de la théorie du peak oil. Cette théorie repose sur le principe erroné que la consommation de produits pétroliers dans le monde est aujourd’hui déterminée par la production forcément rare, faisant du monde une large Californie assoiffée de pétrole et alimentée par quelques derricks poussifs et bringuebalants.

    L’évidence montre que les marchés du pétrole, du charbon et du gaz naturel sont en concurrence  entre eux,  avec l’énergie de l’atome et celle des biocarburants (mécanismes de substitution compétitive). Ces marchés sont pilotés par la demande mondiale en énergie, elle-même amortie par des prix unitaires croissants, qui  justifient de nets progrès continus dans l’efficacité énergétique des processus. S’il y avait pénurie il y aurait marché noir.

    C’est ainsi que l’AIE dans son dernier Medium Term Oil Market Report 2013 rejoint les conclusions du Belfer Center et assure que l’offre mondiale de pétrole d’ici à 2018 va croître plus rapidement que la demande . Donc rien de bien nouveau dans ce rapport sinon une étude sur la redistribution des cartes dans le raffinage mondial d’ici à 2018 (FIG.I)

    CDU: crude distillation unit

    Il ressort de cette étude prévoyant entre 2012 et 2018 la fermeture de l’équivalent de 4 raffineries de 400 mille barils par jour dans la zone OCDE Europe et l’installation d’une petite trentaine de raffineries de cette taille dans le monde. Ceci conduit à une capacité de raffinage mondial en croissance de près de 10 millions de barils par jour, essentiellement en Asie (FIG.I), au Moyen-Orient et en Amérique Latine aujourd’hui desservie par le raffinage US.

    La conséquence de ces grandes manœuvres énergétiques sera une puissante satisfaction écologique de façade européenne (les raffineries seront au Moyen-Orient: exemple parfait du stupide « carbon leaking »:  on déplace la source polluante en appauvrissant le pays) et une dépendance accrue de l’Europe aux importations de produits raffinés. Situation économiquement ruineuse et stratégiquement dégradante quand on sait que la France par exemple a importé, nous disent les Douanes, sur les douze derniers mois au mois de Mars dernier près de 18 milliards d’euros de produits raffinés du pétrole à comparer aux 36 milliards d’importation de pétrole brut.  Alors dit l’AIE  il faudra faire des stocks onéreux de produits pétroliers….à condition d’en avoir les moyens financiers pourrait-on ajouter.

    Pour éviter ou limiter cet appauvrissement énergétique potentiellement destructeur les pays européens doivent investir dans la recherche de leur compétitivité énergétique. La maîtrise de l’énergie des atomes, l’exploitation des gaz non conventionnels (schistes, houilles, grès), la synthèse de biocarburants sont autant de domaines qui participent à cet objectif sûrement plus important que la réduction des émissions de CO2 prônée par une administration européenne dont l’incompétence évidente dans ce domaine est de plus en plus mise en exergue.

    LIRE le papier de l’IEA et ACCEDER aux graphiques.

     

  • Le pétrolier Total maintient ses 10% de parts dans le doublement de la raffinerie de Laffan au Qatar

    Le pétrolier Total maintient ses 10% de parts dans le doublement de la raffinerie de Laffan au Qatar

    Le  raffinage mondial se déplace à grands pas des pays consommateurs qui possédaient les technologies de la pétrochimie et où il était traditionnellement installé, vers les pays producteurs qui veulent profiter de la ressource constituée par la valeur ajoutée du raffinage et de la pétrochimie associée. Ce mouvement d’intégration aval a été lancé par exemple ces dernières années à grande échelle par l’Arabie Saoudite qui construit en 2013 deux grandes raffineries de 400 mille barils par jour de capacité: celle de Jubail avec le français Total qui devrait être opérationnelle à la fin de l’année et celle de Yanbu dans laquelle le chinois Sinopec est associé et qui est planifiée pour produire à la fin 2014. Par la suite deux projets saoudiens de raffineries de mêmes tailles seraient à l’étude: celui de Jazan (2016) ainsi qu’une extension de la raffinerie de Petro Rabigh. A l’issue de ces programmes l’Arabie sera devenue un exportateur mondial majeur de produits raffinés et probablement un moindre exportateur de pétrole brut.

    Il n’est pas nécessaire de sortir de la promotion Voltaire pour raisonnablement prévoir que dans les décennies à venir le raffinage pétrolier va se concentrer chez les pays producteurs de pétrole ou de gaz (Moyen-Orient, Afrique, États-Unis, Russie, etc.) qui profiteront d’une ressource  abondante et peu onéreuse, alors que les raffineries occidentales plombées par le coût de la matière première importée et rare, les règlementations, les contraintes écologiques et le niveau des salaires au sein des raffineries fermeront ou réduiront la voilure. La raffinerie invendable de Petroplus,  à Petit Couronne malgré les vains efforts du puissant Ministre voisin, illustre ce processus en cours.

    Pour un pétrolier non américain, tel que le français  Total, il apparaît alors impératif d’être associé à plusieurs projets de raffinage d’avenir au sein de pays producteurs. La raffinerie de Jubail constituera par exemple une source de revenus importante pour cet industriel de plusieurs milliards de dollars. Mais par ailleurs, Qatar Petroleum vient d’annoncer son intention de lancer le doublement de capacité de  sa raffinerie de 162000 barils/jour de Laffan qui valorise les condensats de gaz de l’immense gisement gazier offshore  des North Fields en les convertissant en naphta, kérosène et gazole. Le pétrolier Exxon Mobil qui détient 10% de la première tranche n’est plus associé à cette extension, par contre Total conserve les 10% de parts qu’il détenait dans la première phase. Ceci est à souligner et valorise de toute évidence le Pétrolier français.  Mais peu comprennent  l’importance du raffinage de nos jours?  Et pourtant Patrick Pouyanné, responsable du pôle Raffinage Pétrochimie semble être l’homme qui monte au sein de Total.

    LIRE le communiqué de Qatar Petroleum sur le sujet, découvrir la raffinerie de Laffan.

     

     

  • Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Dans le cadre d’un grand chamboulement mondial des cours des matières premières provoqué par de mauvaises nouvelles sur l’activité chinoise, par des statistiques erronées mais pessimistes sur l’emploi américain, par l’absence d’inflation américaine qui pousse les liquidités vers les bonds,  il est intéressant d’examiner le cas particulier du pétrole.

    Depuis trois jours consécutifs de cotation le prix du baril de pétrole du panier de l’OPEP, constitué d’un mélange savant et pondéré des prix des bruts originaires de divers pays (Algérie, Angola, Équateur, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar, Arabie, Émirats Arabes Unis et Venezuela), est passé au-dessous des cent dollars le baril (FIG.I). La dernière fois qu’un tel évènement est arrivé sur les cours du pétrole, entre Avril et Juillet 2012, ce n’est pas vieux,  les cours du pétrole OPEP avaient dégringolé de façon quasi-monotone de 117 dollars le baril à 95 dollars en 37 jours de cotation, soit un peu plus de 7 semaines. Ce délai correspond à la durée nécessaire pour que les acheteurs de papiers à terme prennent leur pertes et surtout pour que les divers stocks dans le monde se dégonflent (le pétrole n’est pas aisément stockable et le stocker entraîne des frais importants). La remontée des cours de 95 dollars à 103 dollars s’était réalisée en 24 jours de cotation soit environ 5 semaines. Le déstockage terminé, le marché revient alors aux fournisseurs qui se sont comme par hasard assoupis alors que les acheteurs veulent reconstituer leurs stocks et alimenter le marché. Formidable coup d’accordéon sur la demande instantanée.

    Cette expérience de 2012 nous apprend donc qu’un cycle psycho-accidentel de baisse-remontée des cours du pétrole dure sensiblement un trimestre (7 + 5 = 12 semaines) alors que la demande mondiale de pétrole en 2012 était alors globalement stable.

    En ces temps ou la demande de produits pétroliers semblerait se stabiliser en Asie et donc globalement décroître, avant de pronostiquer une inéluctable et irréversible  baisse des cours du brut, il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres qui pourraient agir à contre-courant:

    – la demande asiatique de pétrole n’est pas que chinoise. Les hommes de ces contrées deviennent de plus en plus urbains et certains s’équipent encore de voitures.

    – les statistiques de l’emploi américain étaient globalement bonnes au premier trimestre avec plus de 500 000 emplois créés pour une tendance pluriannuelle de 2 millions d’emplois créés par an. C’est la différence entre Mars et Février publiée et provisoire (88 000) qui a déçu, alors que les créations de Février avaient été superbes et corrigées à la hausse (de 236 à 268 mille). Les publications des variations mensuelles de l’emploi américain par le bls n’ont que peu de sens et le marché prend en compte les différences entre ces variations. Il travaille sur la dérivée seconde d’une donnée quasi instantanée et approximative.

    – une baisse mondiale des cours attirerait dans son sillage une baisse des cours de l’essence américaine ce qui mettrait en péril le business des raffineurs mais aussi le marché du bio-éthanol et la fermeture de nombreuses distilleries. Ce sont alors les agriculteurs de maïs américains qui seraient durement touchés. Il y a là une limite politique à la baisse des prix des carburants américains évidente. Pourquoi mettre de l’alcool dénaturé, non subventionné depuis Janvier 2012, dans l’essence si le prix de revient est plus cher au litre que cette dernière? (FIG.II)

    – intégrons également le rôle croissant que va jouer l’Arabie Saoudite, dès 2014, dans le raffinage mondial. Elle va consommer plus de 300 mille barils de pétrole lourd par jour pour alimenter la raffinerie de Jubail. Ces barils de brut manqueront alors à l’appel vers l’exportation.

    L’ensemble de ces considérations et la prise en compte, bien souvent oubliée par certains que le marché du pétrole est un marché dirigé et contrôlé par un cartel : l’OPEP qui doit même parfois discuter avec le grand exportateur concurrent russe,  me font croire que la baisse des cours du brut ne durera qu’un temps, celui d’épuiser les stocks de pétrole en place… ceci ne prendra braves-gens que quelques semaines, le temps que fleurissent les roses.

    ACCEDER au Site de l’OPEP pour suivre les cours.

    Le 18 Avril 2013

     

  • Airbus abandonne, pour un temps, la technologie Lithium-Ion pour ses futures batteries

      J’avais imaginé dans une vie professionnelle antérieure, il y a de cela plus d’une décennie, les conséquences néfastes d’un incident d’une batterie rechargeable au Lithium à bord d’un aéroplane et j’avais fait part des conséquences possibles de cette hypothèse pessimiste à ma hiérarchie multiple et  polytechnicienne.  Mon approche, à l’époque,  avait été jugée  « dinosaurienne », opposée à la marche inéluctable du progrès, et fort malvenue par les grands esprits supérieurs auxquels je devais respect, admiration et dont je devais éviter, à tout prix, de déranger les certitudes mathématiques.

    Je dois avouer, près de quinze ans plus tard, que je n’aurais jamais pu imaginer l’impasse technologique et financier  formidable devant lequel se retrouve aujourd’hui cette grande compagnie qu’est Boeing qui va devoir « rétrofiter »  les systèmes de secours électrique de tous ses Boeing 787 de dernière génération. Grosse bêtise technologique imaginée avec un fournisseur japonais, très connu pour sa compétence dans les petites batteries pour gadgets électroniques portables et qui avait découvert l’existence d’un business aéronautique lors de visites des usines bordelaises de batteries.

    Devant cette déroute de l’industriel aéronautique américain et fort sagement, il semblerait qu’Airbus, pour assurer un lancement tardif mais réussi de ses futurs avions, ait décidé de sacrifier la réduction de masse des futures batteries de ses A350 au profit de la fiabilité des batteries Nickel-Cadmium traditionnelles largement éprouvées.

    Il arrive que les avancées technologiques aient parfois le hoquet. Un point clé repose sur la comparaison entre l’enjeu et les risques associés à l’introduction de ces nouvelles technologies. Dans le domaine de  l’aéronautique, en raison du caractère peu acceptable des défaillances, les sauts technologiques sont toujours difficiles à développer et à franchir. Le succès repose sur une analyse objective et expérimentale des cas de défaillances, une recherche de leurs causes et de la mise en place de solutions préventives. Ce lent processus d’optimisation fonctionnelle demande du temps long, des efforts soutenus et donc des financements importants.

    De toute évidence, ce travail n’a pas été mené correctement par le sous-traitant nippon dans le cas de la future batterie Li-Ion de Boeing puisque les autorités compétentes américaines en sont encore à la recherche des causes de défaillances. Airbus en tire logiquement les conséquences en se repliant sur une technologie connue.

    LIRE la dépêche de Reuters sur la décision d’Airbus.

    Le 15 Février 2013

  • France 2012: une économie plombée par plus de 70 milliards de facture énergétique

    France 2012: une économie plombée par plus de 70 milliards de facture énergétique

    La France et son économie sont durablement handicapées par la facture énergétique. Les données 2012, publiées par les Douanes, confirment encore le poids croissant de ce lourd fardeaux financier qui plombe l’économie de notre pays. Plus de 70 milliards d’euros de solde négatif pour le seul poste énergie en 2012, en croissance de 10,7% par rapport à celui de l’année précédente (TAB.). Bien sûr une part de ces devises gaspillées reviendra dans l’économie française sous forme d’achats d’armements ou de produits et services de luxe…mais une faible part seulement.

    En raison des dysfonctionnements du raffinage et de l’inaptitude de cet outil à  fournir suffisamment  de gazole, le solde des échanges de pétrole brut s’est allégé de 765 millions d’euros, mais celui des produits raffinés s’est accru de près de 5 milliards. Le bilan est globalement très défavorable. La volonté russe et saoudite de s’intégrer en raffinage accentuera dans l’avenir cette tendance d’importation croissante de produits raffinés onéreux aux dépens du pétrole brut devenu rare et cher.

    Quand au solde des échanges de gaz naturel il apparaît en rouge de près de 15 milliards d’euros. Boule-schiste!  comme on dirait outre-atlantique.

    Même notre solde d’échanges d’électricité a faibli, l’Allemagne dénucléarisée a beaucoup brûlé de lignite local et de charbon américain pour secourir notre réseau défaillant par grands froids.

    Ces 70,7 milliards d’euros de solde négatif (ou 2600 euros par foyers en métropole) représentent 86% du solde hors matériel militaire et dépassent les 67 milliards du solde global des échanges de la France avec l’extérieur (TAB.).

    Il n’est pas nécessaire d’être grand économiste pour déceler là un grave problème pour ce pauvre pays.

    Ces données nous orientent vers ce que devrait être l’ossature des futures actions énergétiques en France. Isoler, calfeutrer oui bien sûr. Mais aussi produire plus d’énergie avec le parc nucléaire existant, sinon répartir la pénurie aux heures de pointe (« smart grid »),  rechercher et extraire du gaz naturel non conventionnel de houille, de grès (« tight gas ») ou de schistes sur notre territoire. Mettre en place des importations de gaz liquéfié en provenance des États-Unis et mettre ainsi en concurrence nos fournisseurs traditionnels algériens ou russes. Élaborer une politique nationale de raffinage cohérente avec les besoins du marché local, promouvoir les véhicules hybrides à essence. Promouvoir et aider la production locale par un spécialiste reconnu (suédois ou nippon par exemple?) de pompes à chaleur à échange d’air au CO2 fonctionnant jusqu’à -20°C, compatibles avec les températures de l’Est et du Nord de la France. Suivre et évaluer les difficultés allemandes à mettre en place les énergies intermittentes et éviter de commettre les mêmes erreurs grossières (politique du « nice follower » peu fortuné).

    La maîtrise de la facture des consommations énergétiques de notre pays passera soit par une répartition intelligente et tarifaire de la pénurie évidente, soit par une amélioration des rendements énergétiques. Je préfèrerais que mon pays abrite des industries leaders européennes  des pompes à chaleur et des véhicules hybrides à essence que celles des éoliennes intermittentes subventionnées. Les ordres de grandeurs des enjeux économiques ne sont pas les mêmes.

    Sur les pompes à chaleur au CO2 on pourra lire le très bon papier de MHI 

    Le  7 février 2013.