Catégorie : véhicules électriques

  • Le japonais Showa Denko va développer de nouveaux électrolytes organiques à base de sels Li2B12F12

    Le japonais Showa Denko va développer de nouveaux électrolytes organiques à base de sels Li2B12F12

    B12F12anion Les électrolytes destinés aux accumulateurs de type Li-Ion sont obtenus à partir de solvants organiques polaires, le plus souvent de la famille des carbonates, le plus simple étant l'éthylène carbonate, hétérocycle obtenu par réaction de l'oxyde d'éthylène avec le CO2 : Voir cette réaction. Pour faire de ces solvants des conducteurs ioniques, il faut leur ajouter des sels de Lithium solubles constitués de gros anions de type PF6 ou BF4.

    Le japonais Showa Denko annonce qu'il va développer, sous licence de l'américain Air Products and Chemical de nouveaux électrolytes à bases d'anions de structures de types B12F122- (FIG.).

    Ces anions présentent des stabilités thermiques et chimiques vis à vis des traces d'eau bien supérieures aux anions classiques. Ces propriétés devraient être particulièrement appréciées dans les batteries polymères à parois souples pour véhicules électriques dont les caractéristiques morphologiques, telles que l'épaisseur, doivent rester figées durant toute la vie de la batterie et si possible du véhicule. 

    LIRE le communiqué de Showa Denko

    Le 26 Novembre 2009.
      

  • La Chine devrait choisir une voie originale de développement de son industrie automobile

    La Chine devrait choisir une voie originale de développement de son industrie automobile

    Chinois-moderne  Les grandes métropoles chinoises ne pourront pas se payer le luxe d'un développement de l'automobile sur le mode américain des années 60, sous peine de congestion générale du trafic et de pollution excessive d'une atmosphère déjà en péril. Alors il faut intégrer le fait que la Chine est déjà un grand des batteries et souhaite conforter sa position dans les années à venir, assise sur d'importantes ressources minières en terres rares et en sels de lithium. D'après la toute puissante National Development and Reform Commission (NDRC) la Chine devrait en 2009, produire 140 MWh de batteries de type Ni-MH et 900 MWh de batteries de type Li-Ion. Son objectif est d'en produire 360 MWh et 4000 MWh respectivement en 2010. Formidable croissance qui devrait largement profiter aux développements des marchés des véhicules hybrides et électriques. Les règlements concernant les véhicules de nouvelles technologies, devraient être publiés au printemps 2010 par les autorités chinoises, mais d'ores et déjà, la NRDC annonce des objectifs de 100 milles véhicules électriques en 2012 et de 4 millions d'exemplaires en 2020. La Chine devrait devenir un grand pôle mondial de production et de commercialisation de véhicules électriques dans la décennie à venir.

    LIRE l'article de gasgoo.com.

    Le 25 Novembre 2009

  • Quelques idées simples pour imaginer l’avenir des productions par technologies de l’industrie automobile

    Quelques idées simples pour imaginer l’avenir des productions par technologies de l’industrie automobile

    L'actualité nous apporte régulièrement des études plus ou moins pertinentes sur l'avenir des technologies électriques dans le marché des futures voitures et autres 4X4, d'ici à quelques décennies. C'est le cas de Transport & Environment qui sort un papier assez roboratif intitulé "How to avoid an electric chock" qui s'inspire lui même d'un rapport Mc Kinsey sorti au mois de mai de cette année. Ce genre de papiers qui essaient de se projeter à 20 ans de là, sans très bien connaître et prendre en compte ce qui se trame dans les bureaux d'études des grands constructeurs automobiles, doit toujours être pris avec beaucoup de philosophie. Alors, plutôt que d'essayer de prédire de façon assez illusoire l'avenir avec une grande précision, il me paraît plus important de dégager les grandes tendances technologiques, économiques et démographiques qui sont susceptibles d'infléchir les choix des équipes marketing de ces grands Groupes automobiles et donc de ceux des futurs consommateurs.

    Tout d'abord cette industrie automobile, gravement percutée par la crise, est confrontée à une nécessaire adaptation de sa gamme de produits aux contraintes énergétiques et environnementales. L'efficacité énergétique et les qualités environnementales des produits proposés seront à la fois un puissant argument de vente et une réponse aux contraintes règlementaires qu'il faut imaginer de plus en plus strictes et planificatrices.

    Le deuxième input va concerner les choix des constructeurs automobiles chinois qui dans leur dialogue avec les leaders du régime en place, risquent d'opter pour des solutions innovantes, forts de leur industrie des batteries et de leurs ressources en lithium et autres terres rares; un saut technologique est possible.

    Le troisième paramètre important est le processus d'urbanisation et de vieillissement des populations qui va s'opposer à l'expansion du parc automobile et à l'utilisation de gros 4X4, à l'exception notable des Etats-Unis qui, en raison de l'espace disponible, constituent un marché à part, totalement différent de celui de l'Asie ou de l'Europe.

    Le quatrième paramètre déterminant pour le futur est la synergie entre énergie photovoltaïque décentralisée, réseau électrique smart et véhicule électrique, que ce soit dans un cadre de vie de type pavillonnaire à l'américaine où dans des parcs de stationnement urbains équipés de stations de recharge alimentées par des modules photovoltaïques.

    Enfin il ne faut pas oublier la voiture pour tous, style Tata Motors. Avec 2000 ou 3000 dollars il est difficile de proposer des technologies de pointe. Marché d'entrée de gamme dont les nuisances seront limitées par la présence de réseaux routiers inadaptés et encombrés, et dont le développement sera contrôlé par les autorités en place. Les 1,5 milliard d'Indiens attendus en 2030 ne pourront pas tous se déplacer en Tatamobile.

    TAB.I : calcul du rendement énergétique du puits à la roue des diverses technologies de traction des véhicules.

    Toyota-energy-by-technology 

    A partir de cette grille de cinq idées forces il est, je pense, possible de rêver le futur. Mais voyons tout d'abord la contrainte énergétique et environnementale. Pour cela de façon très intelligible, ce qui se conçoit bien s'énonçant clairement,  je vous propose de partir d'un tableau d'un industriel qui a un peu réfléchi au problème: Toyota. Ce constructeur décompose classiquement le bilan énergétique des divers modes de propulsion en deux facteurs: l'un qui est le bilan du puits de pétrole ou de gaz au réservoir d'essence ou à la batterie et l'autre qui représente le rendement intrinsèque du véhicule du réservoir à la roue. Pour lire ce tableau il faut partir de la ligne du bas, de la voiture à moteur à combustion interne (ICE). Que nous dit cette ligne? Que le Rendement énergétique moyen pour extraire du pétrole, le raffiner et distribuer l'essence produite est de 84%. Ce rendement n'ira pas en progressant dans le temps compte tenu de la difficulté croissante à explorer et exploiter les champs pétroliers offshore de plus en plus profonds, mais cet effort croissant est en partie compensé par l'amélioration des rendements en carburants des raffineries, aux dépens des résidus lourds peu valorisables. Par contre le rendement du moteur à explosion de papa avec 23% déglingue complètement le bilan énergétique qui ressort à 19%. Les quatre cinquièmes du pétrole exploité partent en chaleur. C'est la voie choisie par la Tatamobile et autres véhicules économiques

    Bien sûr, entre cette solution de base et la version hybride de la ligne du dessus il existe bien des améliorations possibles. Mais l'hybridation couplée à un moteur d'excellent rendement, solution de la Prius, est à ce jour la solution énergétiquement la plus favorable puisque Toyota revendique un rendement énergétique du véhicule de 40% et donc un rendement global du puits à la roue de 34%. Dans ce cas les deux tiers du pétrole exploité sont dissipés en chaleur. Des progrès dans cette option hybride sont encore attendus avec la diésélisation par exemple, mais aussi avec l'allègement des véhicules grâce à l'utilisation de matériaux de type composites à fibres de carbone (LIRE). Il faut donc imaginer, pour des raisons énergétiques et environnementales le futur marché des véhicules à moteur à explosion avec un fort taux d'hybridation de 75 à 80%. A ce jour, 12% des voitures vendues au japon sont hybrides, ce n'est plus une activité marginale.

    Le rapport Mc Kinsey (FIG.II) dans son hypothèse la moins détestable, envisage pour 2030 que sur 61 millions de voitures non électrifiées vendues en 2030 dans le monde, seulement 25 millions seront hybrides. Ceci indique une totale incompréhension de l'impact de la contrainte énergétique. Alors disons plutôt pour 2030 que se vendront dans les 15 millions de Tatamobiles et 46 millions d'hybrides, ce serait plus réaliste, si le marché en volume atteint une telle ampleur, soit 90 millions de véhicules vendus annuellement dans le monde.

    FIG.II  : la répartition de ventes des 90 millions (?) de véhicules par technologies à l'horizon 2030 par McKinsey en 2009. 

    McKinsey-car-mix-2030b

    Mais revenons au Tableau I et passons à la ligne au dessus, celle du véhicule électrique. Nous assistons alors à un chamboulement complet de l'équation. En effet, le rendement interne, de la batterie à la roue, devient excellent, 85% affirme Toyota. Ce rendement du véhicule est appelé à progresser encore en travaillant sur les rendements de l'électronique de puissance, de la batterie, sur la masse du véhicule, sur son isolation thermique, sur son coefficient de pénétration dans l'air, ou en l'équipant de modules solaires à haut rendement. En effet c'est l'autonomie, point faible des EV qui est en jeu. Pudiquement Toyota choisit une génération d'électricité au gaz naturel avec un rendement global de 39% pour que l'ensemble soit juste en dessous de la version hybride.

    Au départ de la mise sur le marché des véhicules électriques qu'ils soient purs EV ou Plug-in Hybrides, les besoins en électricité supplémentaires seront marginaux. Par exemple un parc automobile de la Zone Euro à 10% électrique, à savoir composé de 20 millions de véhicules, consommant annuellement chacune (16000 km X 15 kWh/100 km / 0.8 rendement de charge et pertes en lignes) 3000 kWh, conduira à une consommation d'électricité supplémentaire de 60 TWh. Il faut savoir que la Zone Euro consomme aujourd'hui 2238 TWh d'électricité.

    10% du parc automobile de la Zone Euro électrifié ne consommera, avec 20 millions de véhicules, que 3% de la consommation globale d'électricité.

    Si l'on retient l'hypothèse de McKinsey avec une proportion de voitures électriques dans les ventes de 32% à l'horizon 2030, la Zone Euro se dirigerait alors vers un parc de 65 à 70 millions de voitures électriques qui ne consommeraient que dans les 200 TWh d'électricité par an. Il faut donc bien comprendre que l'électrification du parc automobile ne change pas fondamentalement les besoins en électricité d'un pays développé. Par contre elle change fondamentalement sa consommation en produits pétroliers.

    Il faut donc pour juger des bienfaits ou des inconvénients de l'électrification du parc automobile raisonner en marginal. Par rapport à mon outil de génération d'électricité existant qui crache pas mal de CO2 dira un Grolandais que faut-il que j'ajoute en moyens marginaux de production pour que cette électrification se traduise par zéro émission de CO2 supplémentaire? Il va bien sûr penser aux énergies renouvelables et va utiliser la synergie entre génération photovoltaïque locale et véhicule électrique. Si sur le toit de mon garage j'ai des modules photovoltaïques qui produisent les 20 kWh quotidiens nécessaires à recharger mon véhicule, non seulement je ne consommerai pas d'électricité polluante grolandaise et je ne passerai plus jamais à la pompe. Sans oublier que le Président, en homme politique, fera installer des chargeurs solaires sur les parkings de la Place de la Mairie et, en homme d'affaires, sur les parkings de son Supermarché afin que ses citoyens le réélisent et viennent faire leurs achats chez lui.

    Imaginer ce que sera le marché de la voiture dans le monde en 2030 et au delà nécessite donc d'intégrer l'arrivée massive des énergies renouvelables domestiques qui seront complémentaires du mode de traction électrique en cours de développement.

    Enfin, un petit mot sur l'option  Fuel Cell Hybrid. Selon Toyota qui croit beaucoup à cette technologie pour le futur, elle présenterait un rendement énergétique de conversion du gaz naturel en hydrogène, par reforming catalytique et séparation par membrane, de 67%, quand à la pile à combustible avec un rendement de 59% elle serait donc déchargée à 0.87V par élément en moyenne, ce qui suppose que toutes les pointes de courant seraient absorbées par une grosse batterie en tampon. Le retour à cette solution demande d'abandonner pour un bon bout de temps les énergies renouvelables. Une option pour de grosses voitures de prestige de la marque Lexus?

    Il faut donc imaginer un futur de la bagnole avec un fort taux d'hybridation des véhicules à combustion interne, à l'exception des produits "indiens" d'entrée de gamme. Quand aux gammes électriques elles risquent de devenir majoritaires dans des pays fortement administrés comme la Chine et prendre une part importante du marché dans les immenses métropoles américaines ou les banlieues des villes européennes, mais alors couplées avec une génération domestique photovoltaïque d'électricité. Ces évolutions ne se feront qu'avec des investissements massifs de la profession et de ses sous-traitants et une régulation administrée à long terme des prix de la tonne de CO2 qui ne devra pas dépendre des humeurs fantasques de la spéculation. Il faut donc abandonner les systèmes de marché libre de Cap & Trade, ou les borner par le haut et par le bas comme proposent certains, ce qui revient au même.

    CONSULTER le rapport de T & D et CELUI de McKinsey

    Le 16 Novembre 2009.

  • Renault ou les contraintes d’un transfert de technologie dans la construction de batteries pour véhicules électriques

    Renault ou les contraintes d’un transfert de technologie dans la construction de batteries pour véhicules électriques

    Renault a annoncé la semaine dernière que l'Etat Français représenté par le FSI et le CEA (?), allait l'aider à industrialiser sur le site de Flins la production et le recyclage de batteries pour ses futurs véhicules électriques. Les montants financiers annoncés pour ce projet sont assez importants puisque 600 millions d'euros ont été évoqués pour une première phase et qu'il a été question d'un coût global de 1,5 milliards d'euros. Cela ressemble donc à un projet ambitieux qui ne peut qu'aider les industries françaises à entrer dans les technologies du XXIème siècle et qui verront l'électricité prendre le pas, comme vecteur énergétique, dans les transports routiers et les habitations, avec le développement d'un mix énergétique européen à base de photovoltaïque, d'éolien, de nucléaire et de centrales électriques au gaz naturel. Seule voie raisonnable pour atteindre une réduction par trois les émissions de dioxyde de carbone.

    FIG.I : une batterie Renault-Nissan est constituée par assemblage de modules rigides, chacun  contenant 4 éléments de 35 Ah (2S2P) de technologie polymère

    Renault-Nissan-polymer-battery

    C'est donc un beau et grand projet. Mais pour comprendre ce qu'il peut représenter de difficultés, il faut entrer dans le détail des grandes étapes d'un processus complexe de fabrication qui va être rappelé. La production de batteries de type Lithium-Ion polymère pour la traction électrique qui est le choix de Renault-Nissan, nécessite un parcours qui va de la chimie des matériaux, à la mécanique d'assemblage, au traitement électrique des accumulateurs et à l'électronique de contrôle associée. On peut distinguer les grandes étapes suivantes:

    1. l'élaboration des matériaux: supports d'électrodes, matières électrochimiquement actives, liants, additifs conducteurs, matériaux pour séparateur, enveloppe multicouche d'accumulateur, agents de scellement et d'étanchéité, etc. Ces produits, parfois d'une grande complexité, sont réalisés chez des sous-traitants dont les connaissances sont à la base de la réussite de tout projet. Ils sont bien souvent japonais ou plus largement asiatiques, membres importants et souvent ignorés du cluster de la Batterie Asiatique.
    2. la production d'électrodes par rouleau transfert, évaporation et calandrage en continu sur une feuille d'aluminium ou de cuivre d'un mélange liquide qui a été auparavant élaboré (slurry process).
    3. le traitement de surface d'électrode avec apport du matériau qui formera avec l'électrolyte, le polymère gélifié séparateur des deux électrodes.
    4. l'assemblage, en salle sèche, du faisceau d'électrodes, la mise en sachet aluminium souple, l'ajout d'électrolyte organique, le scellement de l'accumulateur.
    5. la formation électrique individuelle et la mesure exacte de la capacité de chaque accumulateur. Cette étape nécessite de lourds investissements en génération-régulation de puissance électrique et acquisition de données
    6. la constitution en boîtier rigide de modules de 500 Wh constitués de 4 accumulateurs (2S2P, LIRE).
    7. l'assemblage de la batterie définitive dans un boîtier rigide avec son connectage, son électronique de surveillance et d'équilibrage (Battery Management System ou BMS), ainsi que divers organes de sécurité. La partie électronique complexe provient de chez un fournisseur, élaborée à partir du cahier des charges du concepteur de la batterie.

     La production de batteries sur un site peut donc se décliner de multiples façons selon nombre d'étapes concernées en partant de l'amont.

     Dans le cas de Nissan aujourd'hui les étapes 4 à 7 de production d'accumulateurs, de modules et de batteries sont réalisées chez AESC une JV 51/49 entre Nissan et NEC. Par contre l'étape 2 et probablement l'étape 3 qui concernent la production et le traitement de surfaces des électrodes sont réalisées chez NEC-Tokin qui a mis au point la technologie. Cette entreprise du Groupe NEC est maintenant spécialisée dans la production d'électrodes. Elle vient de revoir ses objectifs à la hausse, indique le Nikkei, avec la mise en place d'une capacité de production d'électrodes pour 100 mille batteries d'ici à la fin Mars 2011.

     Le Groupe Renault, en signant un accord avec sa filiale indirecte AESC, n'a pu obtenir le know-how et les droits que sur ces étapes de 4 à 7 qui ne constituent donc qu'une partie du procédé. Par la suite pour maîtriser la totalité du procédé en France il faudra soit que NEC-Tokin vienne installer un atelier de production d'électrodes en France, soit envisager le développement d'une filière nationale de production et de traitement d'électrodes sous les conseils avisés du CEA qui, on ne sait pourquoi, a toujours bidouillé dans les générateurs électrochimiques. Ce dernier assure travailler activement sur la filière phosphate de fer (LIRE la plaquette "batteries électriques" de Septembre 2009).

    Les grandes étapes du projet d'intégration par Renault peuvent donc s'imaginer de la façon suivante:

    1- assemblage de batteries à partir de modules provenant du Japon

    2- intégration de l'assemblage des éléments, leur formation électrique et la réalisation de modules, à partir d'électrodes provenant du Japon

    3- construction d'un atelier de production et de traitement d'électrodes

    4- construction d'un atelier de recyclage des batteries usagées

    Ces précisions illustrent la difficulté d'un processus de rattrapage technologique qui va demander beaucoup d'argent et beaucoup d'efforts pour un résultat qui ne risque que d'être partiel. Mais c'est la seule voie sérieuse, à partir d'une technologie japonaise, qu'à notre pays pour relever à terme le défi des batteries Li-Ion polymères.

    Le 9 Novembre 2009

  • Alliance Tonen-Toray dans l’industrie japonaise des séparateurs pour batteries

    Alliance Tonen-Toray dans l’industrie japonaise des séparateurs pour batteries

    Toray Le marché des séparateurs pour batteries au lithium est appelé à suivre le formidable développement des batteries pour véhicules électriques et pour stockage de l'énergie. Ce composant est à la fois un acteur fondamental de la performance et de la sécurité des batteries. C'est aussi un poste important du coût du produit fini. Les développements dans le domaine des séparateurs pour batteries sont donc appelés à s'intensifier dans le futur face à des donneurs d'ordres de plus en plus puissants et exigeants. Pour l'industrie japonaise du séparateur, très puissante dans le domaine, la concurrence chinoise et coréenne est une menace. Ce sont ces considérations qui ont sûrement conduit Tonen Chemical, filiale indirecte du Groupe Exxon Mobil, et Toray Industries à unir leurs forces. Ils viennent de décider d'étudier la possibilité de créer une JV 50/50 regroupant toutes leurs activités dans le domaine des séparateurs. Cette nouvelle alliance devrait être opérationnelle en début 2010.

    LIRE le communiqué commun des deux Compagnies.

  • Les composites fibres de carbone matériaux de l’automobile de la prochaine décennie

    Les composites fibres de carbone matériaux de l’automobile de la prochaine décennie

    Carbon-fiber-fabrics Il avait été mentionné sur ce blog (LIRE pour suivre le feuilleton) combien la masse des véhicules qui prennent régulièrement de l'embonpoint, était un paramètre du premier ordre pour aller vers une réduction des consommations de carburant. Ce phénomène de montée en masse est encore actuel. Un exemple récent, la nouvelle génération de Prius qui présente une masse supérieure à celle de la génération précédente, illustre bien le problème. Mais sous la contrainte des impératifs règlementaires de réduction de consommation de carburants, les constructeurs automobiles vont être obligés d'innover dans le domaine. Parmi les matériaux éligibles après l'Aluminium et divers alliages, viennent les matériaux composites qui s'imposent inexorablement dans les avions modernes. Les Groupes japonais comme Toray travaillent activement sur le thème du développement et de l'industrialisation de composants pour l'automobile. Une des contraintes supplémentaires amenée par cette industrie est bien sûr le coût des matières mises en oeuvre mais aussi la cadence de production d'une pièce. On ne peut pas mettre un quart d'heure et encore moins une heure pour réaliser un capot de voiture. Il faut descendre à quelques minutes pour assurer une production par centaines de milliers de pièces par an. Un atelier en deux équipes, ouvert 3600 heures par an, produit annuellement 200 mille pièces si la production assure 55 pièces à l'heure. Il reste donc à imaginer des procédés et des produits qui se prêtent à cette accélération des productions.

    SGL Group et BMW viennent d'annoncer la création d'une joint venture (51/49) pour associer leurs compétences respectives dans cette aventure des nouveaux matériaux fibres de carbone pour l'automobile. BMW au travers de son projet du "Megacity Vehicle" qui verra le jour dans le courant de la prochaine décennie, compte sur l'utilisation de ces matériaux pour alléger au maximum cette gamme de véhicules urbains de grande métropole. SGL dont les racines sont à la fois allemandes et américaines, est un des leaders dans le domaine des pièces en carbone, des fibres et des matériaux composites. Il est donc fortement intégré dans ce domaine de compétence. De plus SGL annonce d'autre part la formation d'une joint venture Mitsubishi Rayon (2/3) et SGL (1/3) pour la production au Japon de précurseurs en polyacrylonitrile pour la production de fibres de carbone spécifiques destinées l'industrie automobile. Nul doute que cette usine alimentera aussi les besoins japonais.

    L'industrie des composites en fibres de carbone est également très active en France. Il est à espérer que ces professionnels aient déjà élaboré un plan de développement avec les constructeurs automobiles français. Après les travaux sur les batteries, il faudra réduire la masse des véhicules électriques de quelques 300 ou 400 kilos pour en accroître l'autonomie. Les matériaux composites seront alors incontournables. Ne perdons pas de temps!

    Remarque: les plastiques armés fibres de verre dont la mise en oeuvre par injection moulage est beaucoup plus simple peuvent être également d'excellents candidats pour alléger la masse et les coûts de certains composants mécaniquement peu sollicités d'un véhicule.

    LIRE le communiqué de SGL sur le sujet.

    Le 30 Octobre 2009

  • La future maison énergétiquement neutre de GE sera à 100% électrique

    La future maison énergétiquement neutre de GE sera à 100% électrique

     Imaginer ce que seront les demeures du futur, dans un contexte où le gaspillage énergétique sera devenu une incongruité, est un exercice intellectuel des plus revigorants. Certains, se retournant vers un passé pas si lointain, penseront au bois pour se chauffer, d'autres évoqueront la fermentation anaérobie pour récupérer du biogaz. Mais une approche fonctionnelle globale des besoins d'un foyer, se posant la question de ce que pourra être une solution unifiée, permet rapidement de se convaincre que le vecteur énergétique unique sera l'électricité. A ce titre il est intéressant parmi de multiples projets élaborés dans le monde de commenter l'approche de la maison "net zero energy homes 2015" de General Electric (FIG.).

    GE-net-zero-energy-home

    L'ossature énergétique repose sur des panneaux photovoltaïques avec une puissance installée de 3 ou 4 kW (soit 15 à 20 m2 pour de très bons modules présentant un rendement de conversion de 20%) qui vont produire en année pleine, en zone tempérée, avec une irradiance de 1800 heures, entre 5400 et 7200 kWh d'énergie électrique par an, soit en moyenne un peu moins que 20 kWh par jour. Cette énergie dans la journée va être utilisée directement pour les besoins du foyer (chauffage, air conditionné), ou stockée dans une batterie fixe de quelques kWh ou revendue au réseau en heure de pointe. La maison dispose d'un système nerveux central, le Home Energy Manager (HEM), en charge de l'optimisation des consommations d'énergies et en liaison directe avec le réseau électrique par l'intermédiaire d'un compteur élaboré, le Smart Meter, qui va l'informer de disponibilités de courant pas cher ou d'appels de courant en période de surchauffe. Ce Home Energy Manager va piloter les équipements de tout le foyer tels que les pompes à chaleur géothermiques en charge des températures de chaque pièce, du chauffe eau lui aussi basé sur une pompe à chaleur couplée éventuellement à des panneaux solaires thermiques, l'éclairage à base de LED ou de OLED, ainsi que les divers équipements ménagers électriques ou informatiques du foyer. Les équipes de General Electric annoncent qu'ils présenteront un HEM en 2010.

    Il est évident que l'ensemble du système qui est d'une grande complexité, nécessite des équipements d'une grande fiabilité et de performances énergétiques de très grande efficacité. Une réflexion globale montre l'importance du solaire photovoltaïque dans la gestion des besoins décentralisés d'énergie. C'est lui qui oriente tous les choix. Une politique fiscale incitative pour promouvoir ce genre de solution d'avenir doit tenir compte de l'ensemble des composants. La batterie en tampon par exemple est un élément très important pour assurer la réussite de l'ensemble.

    Dans ce foyer du futur de GE, il manque la (ou les) voiture électrique qui sera également un acteur clé de la recherche de solution. Elle pourra justifier la mise en place d'un ensemble photovoltaïque plus puissant pour permettre de recharger à l'oeil les 10 kWh quotidiens d'énergie électrique nécessaires à sa traction. Il manque également une réflexion sur ce que pourrait être une approche de solution pour un immeuble collectif, mais c'est sûrement aux industriels européens que revient l'obligation de se pencher sérieusement sur le sujet. L'ensemble modules photovoltaïque batterie pourrait alors être plus imposant et faire appel à des technologies de batteries de type Sodium-Soufre par exemple (LIRE) qui mettent en oeuvre des matières premières économiques et quasiment inépuisables.

    ACCEDER au site de GE parlant du sujet.

    Les idées japonaises qui envisagent d'utiliser en partie le courant continu dans l'alimentation en énergie du foyer (LIRE) reportent de la même logique de solution à base de modules photovoltaïques.

    Le 22 Octobre 2009

  • Misubishi Motors après ses citadines purement électriques présente un modèle Plug-in plus imposant

    Misubishi Motors après ses citadines purement électriques présente un modèle Plug-in plus imposant

     Mitsubishi Motors va présenter au Salon de Tokyo la PX-MiEV, véhicule hybride rechargeable au secteur (Plug-in). Ce véhicule plus lourd, plus imposant que les petites citadines e-MiEV purement électriques sera équipé d'une batterie de 10 à 12kWh environ, lui permettant d'assurer quelques dizaines de kilomètres en mode purement électrique, pour ensuite prendre le relai en mode hybride. Ce véhicule entre typiquement dans le créneau des véhicules de prestige pour des autonomies de plusieurs centaines de kilomètres (FIG.). Il correspond aux attentes supposées du marché américain des grandes agglomérations.

     EV-segmentation-mitsu
     

    Voir cette photo du PX-MiEV

    Le 22 Octobre 2009

     

  • L’énergie électrique domestique sera distribuée en mode mixte: continu et alternatif

    L’énergie électrique domestique sera distribuée en mode mixte: continu et alternatif

     Les grands japonais de l'électrotechnique comme Panasonic, Sharp ou TDK envisagent sérieusement de distribuer l'électricité domestique à la fois en mode alternatif (110 ou 220V) et en courant continu (20 ou 40V). Cette possibilité, présentée au Salon CEATEC JAPAN cette année, prend tout son sens pour les habitations équipées de panneaux photovoltaïques et de batteries en tampon permettant de stocker l'énergie électrique. Panasonic qui semble être le leader dans ce mouvement de fond envisage des solutions mixtes qui pourraient alimenter en continu l'éclairage avec des lampes LED, tout le matériel informatique et autres applications de faible puissance. Les applications de puissance de type four, chauffage ou air conditionné restant pour l'instant en mode alternatif en raison de la faible tension du réseau continu. Par la suite Panasonic imagine de résoudre les problèmes de sécurité posés par le courant continu et de pouvoir accroître la tension du circuit continu. Une telle possibilité de choix permettrait de supprimer dans nombre d'équipements domestiques les convertisseurs AC/DC et donc d'améliorer leur rendement énergétique.

    FIG.I AC/DC Hybrid Wiring System de Panasonic: les deux réseaux coexistent dans le foyer.

    Panasonic-AC-DC-2009

    Sharp de son côté présente des systèmes photovoltaïques associés avec une batterie Li-Ion de sa filiale Eliiy Power (FIG.II). Certains grands japonais envisagent donc de repenser toute l'architecture de distribution et de stockage de l'énergie électrique au sein du foyer. Bien sûr le véhicule électrique occupe une place importante dans tout ce dispositif.

    FIG.II La batterie Li-Ion Eliiy Power de Sharp, au voisinage d'une voiture électrique

    Eliiy-Power-battery-2009

    LIRE sur Eliiy Power

    Le 15 Octobre 2009
     

  • Toyota va présenter sa petite citadine électrique au Salon de Tokyo

    Toyota va présenter sa petite citadine électrique au Salon de Tokyo

     Les Français considèrent que la prime de 5000 euros pour l'achat des premiers cent mille véhicules électriques, annoncée par notre ami J.L.Borloo, est un gadget. Cette réponse montre combien nos contemporains connaissent JLB mais sous-estiment la révolution en cours des modes de transports. Révolution tranquille certes, évoluant au gré des technologies et des évolutions mentales des consommateurs, mais inscrite dans la nouvelle approche marketing des constructeurs automobiles et dans leur politique de nouveaux produits. Les petites citadines électriques vont arriver dans nos villes avec la e-MiEV de Mitsubishi Motors tout d'abord (2010), distribuée par Peugeot, puis avec les modèles Renault-Nissan (2011). Mais il faudra compter également avec les modèles de Toyota qui ne peut pas être absent de ce segment de marché en forte croissance (FIG.). Le premier constructeur japonais va présenter sa petite citadine électrique au Salon de l'Auto de Tokyo. Par la suite Honda N°2 au Japon, les constructeurs coréens (Hyundai) et chinois (BYD et autres) proposeront leurs propres modèles.

    EV-segmentation

    Cette offre de véhicules typiquement urbains, non polluants et silencieux, d'entretien simplifié, correspond à une demande qui ne pourra aller qu'en croissant avec la pression écologique et l'urbanisation des populations. Il est évident que pour ce type de véhicules le premier marché mondial sera rapidement la Chine qui dispose des compétences dans la conception et l'assemblage des batteries et dont le développement de la mobilité urbaine individuelle ne pourra être qu'électrique. C'est déjà le cas aujourd'hui avec les scooters et autres véhicules à deux roues électrifiés qu'utilisent les Chinois laborieux.

    La présentation par Toyota d'une Prius Plug-in rechargeable au réseau correspond au marché un peu plus sophistiqué des limousines et des 4X4 qui évolueront dans de vastes métropoles urbaines ou dans les banlieues éloignées de grandes agglomérations américaines. Il y a de toute évidence complémentarité entre les deux gammes qui profiteront des infrastructures de recharge mises à leur disposition.

    Pour plus tard, Toyota ne perd pas espoir de définir une Pile à Combustible qui serait 10 fois moins onéreuse que le produit actuel pour fournir l'énergie électrique aux véhicules. Défi à la japonaise pour un objectif industriel à plusieurs décennies et remettant en selle les hydrocarbures. En attendant les modèles hybrides et les biocarburants assureront les solutions techniques des segments des véhicules lourds. Le gaz naturel comprimé constituant une option pour les lourds véhicules urbains dont l'hybridation sera un plus évident.

    LIRE le communiqué de TOYOTA pour plus de détails sur ses nouveaux modèles.

    Le 7 Octobre 2009