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  • La baisse des cours du pétrole devrait, à terme, se répercuter sur les investissements dans l’extraction des gaz de schistes américains

    La décision récente de l’Arabie Saoudite de maintenir à 30 millions de barils par jour les extractions de pétrole de l’OPEP et la répercussion immédiate de celle-ci sur les cours américains du pétrole qui sont descendus, hier, à New York, à 66 dollars le baril, est une déclaration de guerre commerciale, sans merci, affichée contre les extractions de gaz de schistes américains.

    Pour mesurer l’impact sur l’activité de cet « undershooting » des cours il apparaît  pertinent, à partir d’aujourd’hui, de suivre le nombre de plateformes  en exploitation dans les gaz de schistes par grandes régions productrices que publie tous les mois l’EIA américaine (FIG.).

    Le nombre de plateformes en activité apparaissait au mois d’Octobre dernier à 1335 unités selon les données de l’EIA. L’accroissement récent du nombre de puits provenant essentiellement des gisements du Permien, bien pourvus en condensats et situés à la frontière Ouest du Texas avec le Nouveau Mexique (En marron sur la Carte).

    Par-contre la réduction du nombre de plateformess en exploitation a déjà été observée localement, en particulier dans le gisement de Haynesville (FIG., courbe rouge), à la frontière Est du Texas avec la Louisiane et l’Arkansas.  Cette zone, avec 52 centres en activité, présentant des gisements pauvres en condensats, a été peu à peu délaissée par les investisseurs américains, malgré sa proximité relative avec la pétrochimie du Golfe du Mexique.

    Si l’on excepte les gisements du Permien texan, le nombre de plateformess en activité dans les gaz de schistes américains est resté ces dernières années relativement stable entre 700 et 800 unités.

    Une baisse des cours du pétrole, associée à des prix du gaz naturel américain fortement déprimés devrait calmer l’ardeur de certains investisseurs et  les inciter à prendre leurs pertes.

    Les mois à venir nous diront si le nombre de plateformes en activité dans les gaz de schistes américains se révèlera être  à la baisse, comme anticipé ici.

     

    Le 29 Novembre 2014

     

  • Chine: plus de trois cents millions de possesseurs de permis de conduire

    Il n’aura fallu que 4 ans pour que le nombre de conducteurs potentiels de véhicule chinois se soit accru de 100 millions d’unités pour atteindre les 300 millions de conducteurs potentiels, titulaires d’un permis de conduire,  dont certains d’entre eux seront les acquéreurs des 23 millions de  véhicules neufs mis sur le marché chinois  en 2014.

    Braves-gens, n’ayez aucun  doute sur la poursuite des consommations mondiales de produits pétroliers qui déterminent les productions de pétrole brut!  Les conducteurs asiatiques, disposant de milliers de kilomètres de routes et d’autoroutes neuves, vont se charger de maintenir et de faire croître ces consommations sponsorisées par une baisse bienvenue des cours du pétrole et qui devraient dépasser en 2015 les 92 millions de barils par jour, comme l’affirme l’eia américaine (FIG.).

    A ce rythme là, les excédents de capacité de productions de pétrole et autres produits, résultant de la vague d’investissement dans l’exploration, production et raffinage de la décennie passée, seront vite saturés.

    Alors il faudra que les cours du pétrole retrouvent les 90 à 100 dollars le baril qui assurent une rentabilité acceptable pour le développement de l’extraction des sables bitumineux canadiens ou de la mise en exploitation des champs offshore ultra-profonds.

    Le 28 Novembre 2014

  • Superbes productions de l’électronucléaire allemand au mois d’Octobre 2014

    A partir des puissances électriques installées au mois d’Octobre publiées par le Fraunhofer allemand et des productions cumulées par technologies à fin Octobre et à fin Septembre, il est possible de dégager une bonne estimation des productions électriques allemandes du mois d’Octobre 2014.

    Je voudrais souligner ici les excellentes performances des centrales électronucléaires allemandes qui avec des productions de 8,8 TWh, ont affiché un facteur de charge de 98% (TAB.).

    Il est vrai que le soleil allemand du mois d’Octobre, rappelant étrangement celui d’Austerlitz, n’a que bien peu fait bronzer les multiples modules photovoltaïques locaux qui affichent un facteur de charge sur le mois de 7% et que, allez savoir pourquoi, les miraculeuses  éoliennes de la Mer du Nord et de ses littoraux , se sont la plupart du temps immobilisées, avec un facteur de charge éolien global de 14%.

    Tout cela est de saison vous diront les convertis. Pour ma part je considère que ces données illustrent plutôt un large gâchis économique que l’Europe solidaire assume tous les mois sur son réseau électrique bringuebalant, sauvé par le départ de ses industries électro-intensives.
    Elles reviendront bien un jour, sous peine de voir, un jour, la Chine hérissée d’un millier de centrales électronucléaires.

     

    Le 24 Novembre 2014

  • Etats-Unis: la baisse des cours du pétrole va se répercuter sur les volumes produits

    Etats-Unis: la baisse des cours du pétrole va se répercuter sur les volumes produits

    Les abondantes productions nord-américaines de produits pétroliers, qu’elles proviennent des sables bitumineux ou des gaz de schistes,  présentent un talon d’Achille majeur qui est leur coût d’exploitation et d’acheminement  des produits vers les raffineries. La hausse des cours mondiaux du pétrole enregistrée depuis une décennie avec l’arrivée en force de la Chine et plus généralement de l’Asie, sur les marchés de la consommation de pétrole a fortement favorisé les investissements dans l’extraction de ces ressources non conventionnelles et mis en concurrence ces produits avec les extractions plus classiques et moins onéreuses telles que celles de l’Arabie Saoudite, leader de l’OPEP.
    Ce constat simple explique et justifie la récente réaction inattendue des Saoudiens qui, profitant d’une hausse du dollar affaiblissant les achats de pétrole papier, ont affirmé leur volonté de conserver leur part de marché en Asie tout d’abord, puis aux États-Unis face à leurs concurrents locaux et canadiens.
    La baisse massive de l’ordre d’un tiers des cours du pétrole aux États-Unis résultant de cette position radicale des Saoudiens sur le marché, incite les analystes de marché à poser la question du seuil de rentabilité (break-even) des extractions de gaz et huiles de schistes en fonction des cours du pétrole.
    Bien sûr définir le seuil de break-even site par site, exploitation par exploitation, en fonction des caractéristiques géologiques des sous-sols, du taux de condensats dans le gaz extrait, des problèmes d’acheminement des liquides extraits vers les raffineries,  est d’une grande complexité.
    Il semblerait cependant qu’un niveau des cours du brut vers les 75 dollars le baril constitue un seuil discriminant entre les divers gisements exploités (FIG.).

    Il est possible cependant, de partager une certitude: la baisse des cours va réduire les cash-flow des entreprises d’extraction  et donc réduire à terme leurs capacités d’investissements indispensables pour maintenir leurs flux de production.

    Il semble donc raisonnable de pronostiquer, faute d’investissements suffisants,  une baisse  des extractions des huiles de schistes aux États-Unis durant les années à venir. La défaillance possible des entreprises les plus fragiles serait un indicateur de ces nouvelles difficultés industrielles.

    LIRE sur ce sujet  un excellent papier sur Bloomberg

  • Toyota annonce la MIRAI: hydrogène et pile à combustible

    Toyota annonce la MIRAI: hydrogène et pile à combustible

    C’est à la base un choix délibéré des dirigeants japonais: une part de la ressource énergétique de ce pays, déjà largement importée, devra être assumée par le vecteur hydrogène qui sera au départ, pour l’essentiel, importé puis peu à peu intégré dans les productions énergétiques du pays.

    Il est possible, également, d’imaginer un choix de Toyota pour un véhicule à la fois urbain, non polluant, mais aussi au long cours avec 500 km d’autonomie, argumenté sur le fait qu’une famille japonaise urbaine, faute de parking disponible, ne peut posséder qu’un seul véhicule.

    De plus cette stratégie marketing s’inscrit parfaitement dans le modèle japonais d’écrémage. Un produit « statutaire » initialement rare et cher, désirable, et  qui peu à peu se démocratise.

    Remarque: la présence de larges dispositifs de refroidissement sur le bas de la calandre  du véhicule illustre la nécessité d’évacuer les calories générés par la chaîne électrique (PAC, convertisseur DC/DC, batterie) et surtout par la pile à combustible qui évacue de la vapeur d’eau.

    ACCEDER à la présentation prononcée par le patron Akio Toyoda.

    Le 17 Novembre 2014

     

  • Régulation des réseaux: le retour des batteries économiques à électrolytes aqueux

    La tension des accumulateurs à électrolyte aqueux et donc leurs énergies massiques et volumiques sont limitées par l’électrolyse de l’eau, réaction parasite qui limite les tensions des accumulateurs Ni-Cadmium ou Nickel-Métal Hydrure au-dessous de 1.3 Volt et celle des batteries au plomb vers les 2 Volts, miraculeusement  favorisées par une forte surtension de la réaction d’évolution d’hydrogène sur le plomb en milieu acide.

    C’est la raison pour laquelle une équipe du Japonais Sony a décidé, il y a quelques décennies de là, d’industrialiser un accumulateur cylindrique (18650) à électrolyte organique présentant une tension de 3,6 Volts soit 2 à 3 fois supérieure à celles de ses concurrents d’alors, à électrolytes aqueux.

    Bien sûr, ce saut quantitatif dans les énergies massiques et volumiques est bien souvent déterminant dans le choix de la batterie pour les applications embarquées. L’exemple de la traction des véhicules électriques illustre cet impératif de réduction de masse et de volume qui permet d’atteindre, au détriment du coût de l’ensemble, des autonomies acceptables en circulation urbaine. Les déboires récents rencontrés lors du lancement du Boeing 787 dreamliner illustrent les difficultés de maîtrise de ces systèmes batteries hautement inflammables. Les téléphones cellulaires périssent bien souvent d’une faiblesse de la batterie, obsolescence programmée intrinsèque à la miniaturisation à l’extrême de la batterie d’un dispositif portable de faible épaisseur.

    Dans les applications fixes, telles que la régulation et le secours de réseau électrique, malmené par les dispositifs de génération intermittents, cet impératif de forte énergie volumique et massique disparait au profit d’un nouveau paramètre clé  qu’est l’investissement par cycle. Ce paramètre est défini simplement par le prix initial de la batterie installée divisé par le nombre de cycles de charge et décharge qu’elle assurera.

    Au milieu du XXéme siècle, cette qualité de robustesse et de longue durée de vie était appréciée pour les batteries Nickel-Fer de type EDISON qui pouvaient délivrer des milliers de cycles. De robustes chariots électriques de manutention en milieu confiné en étaient alors équipés, malgré un prix d’achat bien supérieur à celui des batteries au plomb concurrentes.

    Les énergies renouvelables intermittentes ne seront finalement acceptables sur les réseaux que si elles sont associées à des dispositifs de stockage d’énergie et de régulation de la puissance électrique délivrée. De ce fait, le besoin de nouvelles batteries à faible coût d’investissement par cycle apparaît sur le marché de la régulation des réseaux.

    C’est ce qu’a bien compris Aquion Energie qui propose de nouvelles batteries Carbone-MnO2 (FIG.) dont il espère obtenir 3000 à 5000 cycles de charge-décharge sur 24 heures en secours d’un système de génération d’énergie photovoltaïque. La durée du test en vraie grandeur devra s’étaler sur une décennie ou plus.

    Ceci n’a pas dissuadé Total et Shell d’investir dans le capital de ce nouvel acteur dans les batteries.

    ACCÉDER à la présentation d’Aquion Energy

     

    Le 14 Novembre 2014

     

     

  • Réduction de 7 milliards d’euros de la facture énergétique de la France sur les trois premiers trimestres 2014

    Réduction de 7 milliards d’euros de la facture énergétique de la France sur les trois premiers trimestres 2014

    Comme prévu, le mois de Septembre 2014 a enregistré, avec la baisse des prix du pétrole,  une baisse des dépenses énergétiques de la France. Le solde énergétique du commerce extérieur, illustré par le panel habituel (TAB.), fait apparaître en cumulé à fin Septembre une baisse de déficit de 7 milliards d’euros par rapport à la même période en 2013. Ce résultat est obtenu malgré une légère hausse des consommations de carburants routiers sur la période.

    Compte tenu de la baisse très rapide des cours du pétrole enregistrée durant le mois d’Octobre et ce début du mois de Novembre, il me semble raisonnable de pronostiquer qu’en 2014 le solde du déficit énergétique de la France sera réduit de 10 milliards d’euros au-moins  par rapport à celui de 2013.

    ACCEDER à la publication du mois précédent sur le même sujet.

    Le 7 Novembre 2014

     

     

     

  • Pétrole: guerre des prix pour des parts de marché

    Les faits:

    1- les importations de pétrole brut entrant aux États-Unis sont restées sensiblement constantes autour des 7,5 millions de barils par jour depuis le début de l’année (FIG.I). Ces importations de pétroles lourds sont nécessaires aux raffineries américaines pour qu’elles puissent  produire du carburant gazole ou kérosène qu’elles exportent avec profit.

    2- La part de marché des importations en provenance d’Arabie Saoudite a été divisée par deux depuis le début de l’année. Cette perte depuis le début de l’année, de flux de vente de pétrole brut en provenance d’Arabie Saoudite, représentant autour de 0,7 million de barils par jour, a largement été reprise par le Canada voisin (FIG.II).

    Les commentaires:

    Cette perte de part de marché américain qui m’avait au début semblée volontaire, l’Arabie réservant ses exportations vers l’Asie aux prix plus rémunérateurs, apparait aujourd’hui comme non volontaire. En effet l’Aramco, bras armé de l’Arabie Saoudite sur les marchés du pétrole vient d’annoncer qu’elle baissait ses prix sur les ventes de pétrole du mois de Décembre aux États-Unis.

    Une telle attitude agressive, s’attaquant de front au marché Nord-américain, est de nature à faire baisser les cours du pétrole dans le monde entier.

    Il est clair aujourd’hui que l’Arabie veut affirmer son pouvoir de faiseur de marché mondial du pétrole. Elle en a le pouvoir économique, les mois à venir nous diront si elle en a la carrure politique, au sein d’un Moyen-Orient politiquement très agité.

    LIRE sur Bloomberg les analyses américaines sur le sujet.

    Le 5 Novembre 2014

     

     

     

  • Tchang Kaï GIEC

    Où faut-il agir pour réduire le flux des émissions de CO2?

    A Pézenas ou à Pékin? (version sudiste)

    A Pantin ou à Pékin?

    Là est toute la  question.

     

    VOIR l’interview de Jean Jouzel du GIEC sur les Echos. Cette dissymétrie de comportement entre Europe et Chine ne semble pas le passionner, alors qu’il y a là, me semble-t-il, une large part de la problématique et l’indice évident d’un échec annoncé.

    La Chine doit mettre fin à son dumping énergétique délibéré… qui va persuader ses dirigeants de bouleverser leur politique énergétique?

     

    Le 3 Novembre 2014

  • L’Europe devrait investir dans les énergies non renouvelables dit en réalité Colette Lewiner

    Le tropisme éditorial pour le vent et le soleil fait bêtement titrer une interview sur BFM Business de l’excellente Colette Lewiner de CapGemini  : » l’Europe devrait investir dans les énergies renouvelables ». Or c’est l’inverse qu’elle préconise, arguant avec bon sens que les énergies intermittentes subventionnées mettent en danger la stabilité du réseau ouest européen.

    Le titre erroné est bien sûr repris en cœur sur les réseaux. La répétition est un des outils favoris de toute action de propagande.

    Atteindre cette interview.

    Le 28 Octobre 2014