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  • Eugène! Apportez moi un bol d’hydrogène

    Nos parlementaires nous dit l’AFP viennent de faire la synthèse entre la voiture électrique à Pile à Combustible proposée par Toyota et reprise par certains constructeurs automobiles allemands et  l’écrêtage par utilisation des surproductions occasionnelles et fatales des nombreuses éoliennes allemandes pour produire de l’hydrogène qui serait réinjecté dans le réseau de gaz à prix bradé.

    Ils en déduisent que la technologie française est en retard dans ces domaines et qu’il faudrait donc apporter la manne publique à une filière hydrogène. Après le PLAN CALCUL, voila le PLAN  HYDROGENE.

    Mais voila il va falloir investir massivement dans les éoliennes offshore pour produire trop d’électricité et la convertir en hydrogène qui sera bradé dans le réseau de gaz. Ou bien produire par électrolyse les quelques litres d’hydrogéne pour Pile à Combustible, qui sont produits aujourd’hui sans problème à partir de gaz naturel.

    Bien sûr l’animateur de Club, soucieux de réduire les dépenses de l’Etat,  Arnaud Montebourg, est dans le coup.

    Même l’AFP veut nous rendre idiots en qualifiant l’hydrogène de source d’énergie (« Un rapport parlementaire publié mardi propose de doper l’hydrogène comme source d’énergie en France, via un soutien accru de l’Etat, notamment pour alimenter des voitures électriques à plus grande portée et l’injecter dans le réseau gaz. » (sic, quel charabia!)

    Quand à l’électrolyseur qui produit l’hydrogène il devient gaillardement « catalyseur »:

    « Toutefois, il peut également être produit via des catalyseurs d’eau consommant de l’électricité renouvelable (éolien, photovoltaïque…) »(sic)

    Pas possible, ils ont embauché des Avocats à l’AFP pour parler d’énergie!

    Tout cela ne me semble pas être très sérieux et n’améliore pas l’image de notre pauvre Pays.

    Le 21 Janvier 2014

  • Un baril de pétrole américain au-dessus des 100 dollars, mais sans panique

    Un baril de pétrole américain au-dessus des 100 dollars, mais sans panique

    La certitude que la consommation de pétrole dans le monde croît et va durablement progresser, un euro dopé par les annonces du patron de la BCE,  des stocks américains de brut en décroissance habituelle en fin d’année,  pour  éviter les taxes, il n’en faut pas plus pour voir les cours du baril de WTI coté à New York passer la barre des 100 dollars. Les productions croissantes de condensats de gaz de schistes ne suffisent pas à déprimer le marché local du pétrole. Les liquidités financières, malgré des taux d’intérêts des bons du trésor américain en progression (3% pour le 10 ans US),  se placent toujours sur le marché du pétrole pour s’affranchir d’une baisse du dollar. Mais ceci se déroule pour l’instant en bon ordre avec une courbe des prix à terme « backward » (FIG.I) présentant une pente moyenne annuelle négative de 9,4 dollars par baril, ce qui refroidit les éventuelles volontés de stockage physique spéculatif de pétrole.

    Rappelons que le prix international du pétrole est en ce moment autour des 110 dollars le baril (112 pour le Brent à Londres et 109 pour le DME à Dubaï).

    L’économie d’un pays importateur de pétrole, comme la France, sera d’autant moins impactée par une hausse des prix du brut qu’elle se sera préparée à y résister par un appel solide aux biocarburants,  par une modernisation, sobre en carburant, de ses moyens de transport, de son trafic routier, de son industrie et  par le développement d’une capacité de production de biens ou de services permettant de recycler les pétrodollars. Dans ce champ là,  la récente  commande de la compagnie Emirates à Airbus ou l’investissement du Qatar dans le PSG sont exemplaires. Par contre, les embouteillages de la circulation parisienne ou le chauffage au fuel des foyers sont les modèles de ce qu’il faut éviter à tout prix, surtout si l’écologisme vous habite.

    J’ai personnellement opté pour une voiture hybride que j’alimente rarement avec du carburant E10 et pour une pompe à chaleur alimentée été comme hiver par une électricité riche en énergie de l’atome, produite localement. J’ai ainsi la conviction de me comporter en citoyen cohérent dans son approche énergétique, même si cela est un tant-soit-peu blasphématoire aux yeux de certains intégristes partisans du Grand Bond en Arrière qui assimilent de façon erronée un réseau électrique, dont la puissance doit toujours être disponible, à Internet où chacun peut faire localement sa tambouille médiatique.

    La tambouille énergétique…c’est du vent, du solaire et du rationnement, hors de prix.

    Le 29 Décembre 2013

  • Pour une dénonciation des utopies énergétiques européennes.

    Pour une dénonciation des utopies énergétiques européennes.

    Nous assistons médusés à ce soi-disant virage énergétique allemand, fait de recettes unilatérales, comme la fermeture brutalement décidée d’une large part des capacités électronucléaires du pays, dont certains voudraient s’inspirer et  les appliquer à leurs façons, mais sans se rendre compte que l’Allemagne a pris les devants ce qui rend, pour un pays voisin, quasiment impossible toute imitation du coup de force .

    Un peuple, détaché des idéologies du moment,  peut-il parler sérieusement de l’avenir de ses enfants tout en laissant ses dirigeants faire le nécessaire pour les conduire dans une impasse énergétique?

    Non, les ressources électriques aléatoires et intermittentes ne conduiront pas à elles seules, dans un avenir prévisible et à un prix acceptable, à la mise à disposition d’une puissance électrique continue suffisante sur le réseau de l’ensemble de l’Ouest Européen, espace pertinent où se créent et s’échangent nos ressources électriques. Les énergies éoliennes ou solaires photovoltaïques trop aléatoires ne peuvent pour l’instant que servir d’appoint sur un fond prévisible de puissance modulable,  issue de la combustion des énergies fossiles (lignite, charbon, gaz) éventuellement enrichies de biomasse stockable et disponible (pellets et autres granulats) ou issue de l’énergie des atomes. Les énergies renouvelables continues telles que celles issues des centrales hydroélectriques au fil de l’eau, demain celles issues des courants marins, présentent par leur prévisibilité des caractéristiques d’exploitabilité évidentes.

     Le caractère renouvelable d’une énergie est d’évidence une qualité, son caractère aléatoire la condamne à n’être que marginale et sûrement très onéreuse à mettre en œuvre de façon pérenne.

    Cette affirmation de bon-sens repose sur le fait que nous ne savons pas aujourd’hui stocker de façon réaliste l’énergie électrique. Les stations de pompage qui nous fournissent aujourd’hui une part de la puissance en heures de pointes en France reposent sur la fourniture fatale et quasi-gratuite d’énergie nucléaire nocturne. Une fois les centrales nucléaires démantelées, quelle ressource nocturne alimentera les stations de pompage?  L’éolien aléatoire de pleine mer éloigné des montagnes, le solaire disqualifié la nuit? Allez savoir?

    Quand aux batteries électrochimiques, pour l’instant,  le projet le plus ambitieux est celui de la sous-station de Sendai au Japon (FIG.) qui va utiliser une batterie Toshiba en tampon de 20 MWh pour générer des pointes de puissance de courant de 40MW , en charge de maintenir la fréquence du courant issu de stations éoliennes et solaires nippones. Ces monstres, sortes d’énormes capacités en tampon, définis pour un maximum d’une demi-heure d’autonomie continue, ne sont pour l’instant que des prototypes qui permettront de valider en vraie grandeur le concept, à la mode japonaise, indépendamment des coûts.

    L’approche occidentale du moment est de vouloir faire appel à des « smart-grids » pilotées par des compteurs dits intelligents et qui répartiront à prix fort les faibles puissances électriques disponibles en périodes de disette énergétique. La pénurie de ressources serait régulée par les prix pour que la consommation accompagne la production aléatoire. Gare aux hautes pressions sur la Mer du Nord et la Baltique, alors le kWh issu du réseau dégradé vaudra une fortune. Une consommation régulée par les prix se calquera sur la chiche disponibilité de la ressource. En bon français on appelle une telle issue une stratégie de  rationnement et non une « smart grid » terme si acceptable d’un point de vue marketing.

    Autre forme d’utopie: se convaincre que l’énergie de l’atome,  difficile à maîtriser et dangereuse dans certaines conditions naturelles extrêmes, doit être bannie du mix énergétique des nations. Ceci promeut immédiatement la combustion de lignite et de charbon importé, forme, pour l’instant, la plus économique de génération de courant électrique qui disqualifie, en Europe de l’Ouest,  les centrales à gaz moins polluantes, partenaires idéales des ressources  intermittentes, mais trop éloignées, par les prix, des critères de sélection des centrales à activer au jour-le-jour par les gestionnaires du réseau européen.

    Une autre option pourrait se pencher sur la définition d’unités électronucléaires plus sûres  et sur leur implantation dans les zones les moins menacées par les phénomènes naturels extrêmes. Ne pas vouloir examiner cette option me semble être une choix erroné, dicté par l’émotion.

    Il me semble important de dénoncer ces utopies, même si ce n’est pas dans l’air du temps qui glorifie un certain jeunisme frugal éclairé, forme d’un écologisme du retour vers un passé qui n’a jamais existé. L’avenir énergétique de nos enfants européens dépend de décisions qui ne semblent pas être toutes dictées par la raison mais plutôt par l’émotion, même si elles permettent à la chancelière Merkel d’être populaire dans son pays, ce qui d’évidence est important pour elle, mais sans aucun intérêt pour la collectivité européenne.

    FIG. Énergies électriques générées par technologies en 2011 et distribuées par le réseau Ouest-Européen:

    Disqualifier a-priori  l’énergie de l’atome dans le mix énergétique du futur me semble être une option insoutenable pour le réseau de l’Ouest de l’Europe. Débrancher l’ensemble des centrales électronucléaires de la zone qui ont généré en 2011, selon l’ENTSO-E , 26,5% de l’énergie électrique totale de la zone (886 TWh sur un total de 3347 TWh, part rose du camembert de répartition par types de génération) et annuler les projets en cours de réalisation conduirait le réseau vers une formidable anarchie électrique dont il est difficile de mesurer les conséquences néfastes pour la santé économique des nations concernées. En 2011, les centrales électronucléaires allemandes avaient généré 101,4 TWh soit 3% de l’énergie générée sur la zone, cette faible part explique que le réseau soit capable d’accepter l’arrêt de toutes les centrales électronucléaires allemandes, mais elle montre aussi que ce geste symbolique ne résout pas la potentielle dangerosité des nombreuses centrales électronucléaires en Europe . Pour la France c’est plus de 4 fois l’Allemagne 2011 (421 TWh en 2011) qu’il faudrait débrancher. On n’est plus dans l’épaisseur du trait.

    Remarque: un examen heure après heure des productions allemandes d’électricité en période de forte production éolienne et photovoltaïque, au mois d’Octobre dernier, (FIG.III) montre que ces productions sont encore, la plupart du temps, minoritaires par rapport aux productions conventionnelles. On notera une qualité intrinsèque évidente de la ressource photovoltaïque qui apporte sa part d’énergie durant la journée, si le temps est clair, et s’efface la nuit en heures creuses. Le revers de cette énergie photovoltaïque sur-payée abondante est la mise au repos des centrales classiques qui perdent ainsi leur rentabilité économique. Il faudra donc à terme subventionner la construction et le fonctionnement de centrales thermiques pour qu’elles restent économiquement acceptables. Paradoxe de formes d’énergies que l’on voudrait proscrire mais qui restent indispensables à la bonne marche de l’ensemble.

    FIG.III Productions électriques allemandes exprimées en GW horaire moyen durant trois jours, en Octobre 2013, de fortes productions de ressources renouvelables.

    LIRE la synthèse des statistiques 2011 publiée par l’ENTSO-E.

    La batterie Toshiba pour la sous-station de Sendai.

  • Quel peut-être le comportement des grands exportateurs de pétrole face à l’accord sur le nucléaire iranien?

    Quel peut-être le comportement des grands exportateurs de pétrole face à l’accord sur le nucléaire iranien?

    Le dégel des relations diplomatiques, sur fond de problèmes nucléaires, entre les États-Unis et l’Iran ne sont pas de nature à bouleverser à court-terme les marchés mondiaux du pétrole. L’Iran, membre de l’OPEP  est un modeste producteur de pétrole (2,8 millions de barils par jour) qui importe des produits raffinés pour sa propre consommation. Cependant, ce pays, en raison de ses réserves de gaz et de pétrole (157 milliards de barils de réserves prouvées selon BP), pourrait devenir un des grands pays exportateurs de produits énergétiques bruts ou raffinés, comme le sont l’Arabie Saoudite ou la Russie. Mais ceci nécessiterait au préalable la mise en place, avec les Groupes pétroliers compétents, d’actions de développement et de financement à long terme de projets gaziers ou pétroliers ambitieux. De tels projets nécessitent de longues négociations dans un climat de confiance à instaurer ou à rétablir. Il est évident que tout ceci n’est ou ne sera pas immédiat.

    Par contre à court-terme il est possible d’assister sur les marchés à une détente de quelques dollars des prix du baril de pétrole mondial.

    La question qui se pose alors est la suivante: quelles vont être les réactions des grands pays exportateurs de pétrole comme l’Arabie Saoudite ou la Russie?

    Sans vouloir faire de la géostratégie du Café du Commerce, il est une donnée importante à prendre en compte, ce sont les productions conjoncturelles élevées de pétrole  de l’Arabie Saoudite (FIG.)

    FIG.: Arabie Saoudite productions mensuelles moyennes de pétrole brut exprimées en millions de barils/jour

    Elles auraient atteint selon l’EIA américaine les 10,2 millions de barils par jour au mois d’Août 2013, après une hausse importante visant à suppléer aux manques de productions libyennes et syriennes. Elles seraient retombées au mois d’Octobre dernier à 9,8 millions de barils par jour.

    L’Arabie Saoudite, se sentant délaissée par son grand protecteur américain séduit par la Perse,  pourrait tout simplement décider de faire retomber ses productions vers les habituels 9 millions de barils/jour ou en-deçà (Courbe en pointillés) ou de consommer plus de pétrole en interne pour produire son électricité et pour alimenter son raffinage tout récent.

    Il sera intéressant de suivre dans les mois à venir les actions saoudiennes sur le marché du pétrole et des produits raffinés dont les demandes croissent dans le monde.

    Le 25 Novembre 2013

  • Variations des émissions de CO2: l’alouette européenne affronte le cheval chinois

    Variations des émissions de CO2: l’alouette européenne affronte le cheval chinois

    En 22 ans, entre 1990 et 2012, les émissions annuelles de CO2 larguées dans l’azur européen ont été réduites de 0,59 milliard de tonnes (-13,6%, courbe verdâtre) alors que celles évaporées dans le ciel chinois (courbe rouge) et qui ont atteint les 10,8 milliards de tonnes en 2012 (productions de ciment comprises),  se sont accrues de 7,4 milliards de tonnes (multipliées par près de quatre durant la période considérée).

    Les émissions annuelles mondiales à 34,5 milliards de tonnes de CO2 en 2012 se seraient accrues de 52% depuis 1990, selon les données de l’agence de l’environnement néerlandaise.

    Si ces émissions sont vraiment une menace pour la Planète, il est possible d’avancer que ses habitants sont mal barrés. Mais prédire l’évolution du climat est une équation complexe, bien trop complexe pour que les nombreuses simulations mathématiques approximatives en cours  ne présentent  une quelconque pertinence prédictive. Dieu soit loué!

    Je pencherais plutôt à me persuader que l’accroissement inéluctable des prix des ressources énergétiques fossiles durant les années à venir,  devrait venir calmer peu à peu le rythme de combustion par l’homme et ses machines de ces ressources de plus en plus demandées, en particulier par l’Asie. Même et surtout les Chinois vont devoir améliorer l’efficacité énergétique de leurs processus industriels, commerciaux et résidentiels s’ils veulent retrouver un air respirable dans certaines agglomérations. La Chine dispose d’un vaste réseau routier qui ne demande qu’a être saturé de bagnoles. C’est pour les années à venir.

    La réduction du flux des émissions mondiales de gaz carbonique (pour les plus jeunes: terme ancien désignant le dioxyde de carbone) devrait se réaliser plus ou moins naturellement sous l’impact des lois élémentaires de l’économie, après l’échec patent des grand- messes onusiennes sur le sujet, toujours en vigueur.

    ACCEDER aux données publiées par l’Agence PBL.NL

  • Grâce à une bonne récolte aux Etats-Unis, les cours du maïs à Chicago retrouvent leurs niveaux d’il y a trois ans

    Grâce à une bonne récolte aux Etats-Unis, les cours du maïs à Chicago retrouvent leurs niveaux d’il y a trois ans

    Souvenez-vous, braves-gens! Lors du printemps 2011 les cours du maïs en grains à Chicago avaient atteint les 7,5 dollars le boisseau (FIG.), ceci représentait, dans les conditions normalisées de siccité des grains, un prix autour des trente cents US le kilogramme (scandale écologique!). De doctes économistes, issus pour la plupart des rangs de l’altermondialisme,  nous avaient alors expliqué qu’à ces prix là,  les pauvres mexicains n’allaient plus pouvoir acheter leurs tortillas et que tout cela était la faute des biocarburants qu’il fallait bannir.

    Effectivement, sur un Marché libre,  une forte demande nouvelle est de nature à faire grimper les cours mais elle entraîne généralement un accroissement de l’offre à terme.

    Les agriculteurs américains en fin 2011 et courant 2012 accrurent les surfaces plantées de maïs de 13% ( pour atteindre plus de 39 millions d’hectares) nous affirme l’USDA, mais les conditions climatiques s’étant révélées peu propices à la culture du maïs, les cours atteignirent les 8 dollars le boisseau (32 cents le kg). Catastrophe, les biocarburants affament la planète!

    La ténacité des agriculteurs  américains de la corn-belt les décida à maintenir globalement pour la campagne 2012-2013 les surfaces plantées, ce qui vient de conduire, selon l’USDA, les récoltes de maïs aux États-Unis en 2013 à un record de 14 milliards de boisseaux. Record absolu de quantité produite (FIG.II). Les cours sont de ce fait revenus vers les 4 dollars le boisseau (16 cents le kilogramme) comme en Août 2010. Superbe courbe en forme de chapeau.

    Ces quelques données simples montent que le « productivisme » abhorré par certains n’est pas mort et qu’il nous entoure. Ce n’est ni-plus, ni-moins, dans ce cas, que la résultante d’un travail constant de sélections de semences, de savoir faire de paysans et de demande soutenue de cette ressource pour l’alimentation humaine, pour l’alimentation animale et pour la fourniture de carburants liquides. Ameuter à la pénurie imminente n’est qu’un indice de non compréhension des phénomènes de progrès économiques séculaires qui ne se sont pas arrêtés, même si certains philosophes se plaignent de n’y plus rien comprendre. Le paysan américain, lui, comprend très bien que son exploitation est plus efficace que celle de son père ou de son grand-père et que sa vie est plus douce.

    La mort de l’histoire est un concept démenti tous les jours par les formidables progrès technologiques en-cours. Aux idéologies métaphysiques florissantes de s’adapter à cette donnée  évidente et qui les gêne parfois. Qu’elles s’abstiennent surtout de donner des conseils ou de promouvoir des interdits précautionneux.

    ACCEDER aux données de l’USDA américaine.

  • Japon: des modules photovoltaïques flottants

    Japon: des modules photovoltaïques flottants

    4500 modules installés sur un réservoir à Okegawa au Japon, l’idée me semble originale. Pour quand,  une copie plus vaste et plus ambitieuse tout au long du Canal du Midi? (aux platanes incompatibles près).

    LIRE le papier de Shinichi Kato sur le sujet

    LIRE le papier

  • Les taxes éco ne rient plus! Nous non plus.

    Malgré les menaces de sanctions européennes, les compagnies chinoises ne veulent pas payer à l’Europe les taxes (ETS) portant sur les émissions « nocives » issues des réacteurs de leurs aéroplanes, les Bretons nous apprennent que de vouloir taxer les camions au kilomètre parcouru (pourquoi pas au mètre?) sur certaines portions du réseau routier, à l’aide d’Arcs de Triomphe surplombant nos routes,  est une immense absurdité, fruit technologique d’un profond écologisme dogmatique et obtus, aux pensées aussi fumeuses que l’air à Pékin.

    Et pourtant une taxe est une taxe que paieront à la fin les consommateurs et non pas ceux qui « usent nos chaussées » (externalité négative vous diront les économistes fringants) puisqu’ils répercuteront les importants coûts de « tracking » et les taxes en pied de facture. Le transport n’est pas une activité ludique ou obscène que l’on peut réduire par des taxes; le transport est une résultante de l’activité économique et des besoins d’optimisation des flux d’échange de biens dans notre pays. Taxer le transport quoi-qu’on en dise n’est pas écologique, c’est tout simplement taxer une fois encore les processus économiques d’échange, au sein de toutes les régions de France qui ne sont pas toutes équipées de canaux avec péniches Freyssinet pour livrer les paquets de biscuit le matin à 6 heures à la Grande Surface du coin.

    L’Histoire nous apprend, des croisades à l’islamisme violent d’actualité, en passant par les atrocités qui ont égrené le siècle précédent,  que les  idéologies conduisent bien souvent les peuples à agir de façon stupide. L’écologisme possède bien sûr cette capacité. Pour l’instant ce n’est pas très grave, l’écolo bobo est respectable et consomme (cher), mais la propagande ne cesse d’émettre et de nous casser les oreilles pour émousser notre capacité de bon-sens et de bonne compréhension du monde.

    Amis, comme les braves Bretons ou les Camarades Chinois,  faites gaffes et gardez intactes vos capacités d’analyse, les abscons précautionneux nous dirigent!

    Le 10 Novembre 2013

     

     

     

  • Essai de segmentation du marché pétrolier: une volonté américaine

    Essai de segmentation du marché pétrolier: une volonté américaine

    Depuis 1975, suite au premier choc pétrolier, et afin de préserver les ressources pétrolières américaines pour les besoins du pays, par l’ »Energy Policy and Conservation Act »  renforcé en 1979 par l’ »Export Administration Act »,  les exportations hors des États-Unis de pétrole brut sont soumises à autorisation de la Présidence. Dans les faits seuls quelques dizaines de milliers de barils par jour de brut sont exportés hors des US, vers le Canada,  par ailleurs gros fournisseur de pétrole des États-Unis. Par contre, les exportations de produits raffinés sont, elles, autorisées. Cet état de fait explique l’existence de deux grandes familles de prix du pétrole dans le monde l’une aux États-Unis avec comme benchmark le WTI coté à New York et échangé physiquement à Cushing (Oklahoma). L’autre famille (hors Russie) avec pour benchmark le Brent coté sur l’ICE à Londres et talonné par  le brut DME coté à Doubaï, qui affichent à quelques dollars près entre les deux, le  prix du brut mondial, hors USA et Russie.

    Question: Y-a-t-il une chance pour que l’exécutif américain change un jour la règle du jeu? Ceci apparait comme peu probable. En effet en raison des productions américaines croissantes de condensats de gaz de schistes en parallèle avec  des importations de pétrole brut lourd adapté aux raffineries américaines, le Golfe du Mexique et ses raffineries regorgent de pétrole ce qui pousse les prix du brut WTI vers le bas et favorise les exportations américaines de produits raffinés lucratifs tels que le gazole. Une autorisation sans contrainte des exportations de brut américain se traduirait immédiatement par une augmentation des prix du baril de brut américain et par une baisse des prix du pétrole mondial, avouons-le, ceci n’irait pas dans le sens des intérêts économiques américains.

    Quelques données quantitatives : depuis plus d’une décennie les raffineries américaines ingurgitent 15 millions de baril de brut par jour. Ceci représente un cinquième (15/76) des productions mondiales de brut et de condensats dans le monde.

    Pour alimenter leurs raffineries les États américains disposent de leurs propres productions de brut qui croissent et atteignent en ce moment autour des 7,5 millions de barils par jour et des importations qui décroissent et restent encore autour des 7,6 millions de barils par jour.

    On le voit, les États-Unis sont encore dépendants à hauteur de 50% des importations de pétrole brut s’ils veulent faire tourner à plein régime leurs outil de raffinage et exporter. L’EIA qui a récemment publié sur ce sujet affichait pour 2010 un taux de dépendance aux importations de 62%. Les données changent à toute vitesse.

    A partir de ces données il est possible de pronostiquer que la charge des raffineries américaines va de moins en moins dépendre du pétrole importé. Ceci implique que l’Administration américaine va devenir de moins en moins sensible à l’accroissement des prix du pétrole mondial (non américain). L’Arabie Saoudite leader de l’OPEP, pourra alors de plus en plus librement exercer toute pression à la hausse des prix mondiaux, si elle le désire, sans avoir besoin de demander l’autorisation préalable à son grand protecteur américain, elle pourrait même être sollicitée par ce dernier pour le faire.

    Tout cela dessine pour les années à venir, une baisse des cours du baril de pétrole américain par excès de ressources et une hausse des cours du baril de pétrole mondial, contrôlés  par un cartel et tirés vers le haut par les consommations asiatiques, avec pour conséquence un accroissement du spread entre les deux. Ce spread était tombé au plus bas (entre 2 et 3$ le baril) au mois de Juillet 2013 avec la suppression du goulot à Cushing , il est revenu cette semaine autour des 12 dollars le baril. Le revoir vers les 20 ou 30$ le baril n’aurait rien d’étonnant. Un avantage concurrentiel américain indéniable.

    Le 7 Novembre 2013

     

    ACCEDER aux débats américains sur le sujet:

    US export ban dans le ft.com lire à partir de Google le très bon papier de Nick Butler: https://www.google.fr/search?q=google&rls=com.microsoft:fr:IE-Address&ie=UTF-8&oe=UTF-8&sourceid=ie7&rlz=1I7GGLJ&gws_rd=cr&ei=xUV7UveiI-GZ0QXVv4GgCg#q=US+export+ban&rls=com.microsoft:fr%3AIE-Address

  • L’Ukraine signe avec Chevron pour valoriser ses gaz de schistes du bassin des Carpates

    L’Ukraine signe avec Chevron pour valoriser ses gaz de schistes du bassin des Carpates

    (Cliquez sur la carte pour en obtenir une version acceptable)

    En accord avec sa volonté de désengagement vis-à-vis de ses approvisionnements en gaz russe, sources d’incessantes querelles, l’Ukraine poursuit sa politique de prospection et de mise en exploitation éventuelle de ses réserves de gaz de schistes. Après avoir signé au mois de Janvier dernier avec Shell un accord de prospection et l’exploitation de ses champs du bassin de Dniepr-Donetz, situé à l’Est du pays, les dirigeants ukrainiens viennent de signer un accord semblable avec l’américain Chevron pour explorer et mettre en exploitation  le champ  d’Olesska situé au coeur du Bassin promontoire des Carpates, à l’Ouest de l’Ukraine (FIG.).

    L’exemple américain a montré qu’il avait fallu plus d’une décennie de prospection avant de posséder une connaissance du sous-sol suffisamment fine pour pouvoir aller extraire avec succès les gaz de schistes. Ce sont donc des contrats de longue haleine qui lient l’Ukraine avec ces Groupes pétroliers.

    Le 6 Novembre 2013

    LIRE le communiqué de l’Agence  Reuters sur le sujet.