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  • Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Le sentiment de reprise économique aux États-Unis est de plus en plus largement partagé. Les statistiques de productions et de ventes de voitures, la montée des cours du baril WTI à New-York adossée à des productions de condensats locales croissantes,  les données sur l’emploi américain qui dépassent les 1,2 million d’emplois non agricoles créés sur les 6 premiers mois de l’année, confirmant la tendance longue de création de plus de 180 mille postes par mois (FIG.I), bref, toutes ces données vont dans le sens d’une reprise et contrebalancent largement les lamentations de pythies françaises annonçant la fin brutale du libéralisme américain (séquelles de la pensée marxiste du siècle précédent?), sur le point d’être asphyxié par les soi-disant outrances de la FED. Mais voila, l’économie américaine faite de prises de risques, d’innovations, de créativité, d’ample consommation et de larges ressources naturelles et humaines peut, en avançant, supporter bien des avanies provenant d’initiatives financières créatives et parfois en limites de hors-jeu.

    La révolution énergétique américaine faite de gaz non conventionnels et de biocarburants arrive pile au bon moment pour relayer les formidables avancées numériques locales. Ce qui est un large succès là-bas est interdit ou décrié chez nous. Cherchez les failles précautionneuses et écologiques, d’idéologies étouffantes et destructrices qui font florès ici.

    Ce sont ces données américaines et certaines chicanes entre le sabre et le goupillon le long du Canal de Suez qui expliquent les montées récentes du prix du pétrole avec un WTI qui a franchi aujourd’hui les 103 dollars le baril malgré un raffermissement du dollar vis-à-vis des autres monnaies.

    Le 5 Juillet 2013.

     

  • Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020

    Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020

    La consommation d’un pays, par le transport routier, de carburants issus du raffinage du pétrole  dépend

    – de l’ampleur du parc de véhicules, hors électriques bien-sûr,

    – du trajet moyen de ces véhicules durant la période considérée,

    – de la consommation nominale moyenne de ce parc,

    -de l’état du réseau routier et de la règlementation routière en vigueur,

    – de la part de biocarburants dans les carburants distribués à la pompe.

    La variation du parc automobile constitue un paramètre déterminant pour évaluer la progression des consommations de carburants.

    Ce parc à l’échelle du monde croit. Cette croissance annuelle tirée par l’Asie dépend des mises sur le marché de nouveaux véhicules et de façon négative des mises à la casse des véhicules hors d’âge.

    Remarque: l’exportation de vieux véhicules vers les pays en développement participe donc au maintien du bilan global.

    Dans ce domaine, Michael Sivak de l’Université du Michigan (UMTRI) vient de publier un papier sur le parc automobile américain intitulé: « Has motorization in the US peaked? »

    Il rapproche en particulier dans cet article l’évolution du parc automobile au cours des années et celle de la population US (individus, ménages, conducteurs). Il en conclut que le parc auto américain, malgré un passage à vide en 2009-2010 qui a enregistré une décroissance totale de 6 millions de véhicules, va poursuivre sa croissance après une progression de 3,4 millions de véhicules en 2011, année pour laquelle le parc a atteint 234 millions d’unités.

    J’ai réalisé un calcul simple partant des volumes de véhicules neufs commercialisés en 2012 (14,44 millions) et de ceux attendus en 2013 (autour des 15 millions) et prenant en compte d’une mise au scrap de 13 millions de véhicules par an (moyenne de 2007 à 2011, représentant 5,5% du parc, soit une vie moyenne de chaque véhicule de 19 ans) qui montre que ce parc devrait croitre respectivement de 1,4 million et de 2 millions de véhicules en 2012 et 2013 (FIG.I).

    A ce rythme là, le parc de véhicules routiers américains (hors poids lourds) devrait atteindre les 250 millions d’unités vers 2020.

    En clair, il apparait peu pertinent d’extrapoler aux années suivantes les baisses de consommations de carburants enregistrées en 2010 et 2011 aux Etats-Unis. Les baisses de consommation nominales des véhicules neufs ne suffiront pas à compenser la croissance prévisible du parc automobile. Les prix à la pompe des carburants qui agissent sur le trajet moyen détermineront pour une part  la trajectoire à venir de ces consommations.

     

  • E-ON injecte les premiers m3 d’hydrogène dans le réseau de gaz allemand

    Produire de l’hydrogène par électrolyse à partir de ressources électriques éoliennes excédentaires du Nord de l’Europe et injecter ce gaz dans le réseau de distribution de gaz naturel allemand est sûrement la voie la plus économique pour recycler ce gaz et effacer ainsi les trop fortes productions occasionnelles d’électricité du parc éolien. C’est ce que vient de tester l’énergéticien E-ON en Allemagne.

    On est encore loin du vecteur d’énergie Hydrogène universel prédit par certains et qui empilerait  des pertes dramatiques de rendements énergétiques.

    LIRE un papier de 2011 sur le sujet. Très ambitieux et commercial

    LIRE la dernière annonce d’E-ON. Beaucoup plus modeste dans sa présentation.

    Le 13 Juin 2013

  • La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La relation entre politique et économie ne doit pas être traitée avec légèreté. L’histoire nous a montré l’effondrement inattendu de l’empire soviétique gangréné par son idéologie léniniste économiquement inefficace, elle a illustré une reconversion post-maoïste profonde et bienvenue du communisme chinois à l’économie de marché. Elle nous montre les violences inacceptables dans certaines contrées d’Amérique Latine ou de celles touchées par le soi-disant printemps Arabe. Les progrès de toute civilisation reposent sur le bien-être des populations. La pauvreté n’engendre que régression et retour à la violence primitive,  nécessaire aux plus forts pour leur survie et leur bien-être. Celle-ci est incompatible avec les systèmes démocratiques qui vont de pair avec la bonne santé économique des nations.

    C’est la raison pour laquelle les idéologies qui reposent sur un retour à la frugalité sont potentiellement dangereuses. Bien-sûr le baba-cool non-violent à cheveux longs,  revenu aux champs et vivant avec sa famille des aides de la collectivité et d’une douce activité au black ne présente aucun danger pour son entourage. Mais la généralisation de ce type de comportement pose de toute évidence économiquement problème et porte le risque de conduite à des formes politiques perverses des idéologies romantiques qui la soutiennent.

    La primauté de la nature sur l’homme contient en soi les germes d’une répression possible et donc de régression morale. La primauté de l’homme sur la nature, issue des traditions agricoles, de la mécanisation continue de l’agriculture et de la sélection empirique des semences et des espèces, est à la base de nos nations civilisées. Tout repose sur un dosage intelligent et donc soutenable de cette main-mise et des progrès technologiques qu’elle rend nécessaires et qui l’accompagnent.

    Les investissements, accompagnés de démocratisation du savoir-faire, sont nécessaires au développement de l’agriculture mondiale qui va devoir assurer l’alimentation et une part des ressources énergétiques (biocarburants) de populations de plus en plus nombreuses et exigeantes. Les industries agro-alimentaires européennes voient devant elles une formidable opportunité  de développement industriel et commercial basée sur la qualité de leurs ressources et de leurs méthodes industrielles. Le Chinois du futur voudra lui aussi manger un sandwich pain beurre  au jambon de Parme arrosé de vin de Bordeaux. (Le sandwich au gorgonzola et le vin de Bordeaux développent également des synergies que je vous recommande vivement.)

    Parmi les ressources clés des nations figurent les ressources énergétiques. Elles apparaissent, à la suite d’investissements massifs dans l’exploration de la décennie passée et de progrès technologiques, beaucoup moins rares et plus largement réparties dans le monde que ne le prétendaient certains alarmistes mondains adeptes de la théorie du peak oil. Cette théorie repose sur le principe erroné que la consommation de produits pétroliers dans le monde est aujourd’hui déterminée par la production forcément rare, faisant du monde une large Californie assoiffée de pétrole et alimentée par quelques derricks poussifs et bringuebalants.

    L’évidence montre que les marchés du pétrole, du charbon et du gaz naturel sont en concurrence  entre eux,  avec l’énergie de l’atome et celle des biocarburants (mécanismes de substitution compétitive). Ces marchés sont pilotés par la demande mondiale en énergie, elle-même amortie par des prix unitaires croissants, qui  justifient de nets progrès continus dans l’efficacité énergétique des processus. S’il y avait pénurie il y aurait marché noir.

    C’est ainsi que l’AIE dans son dernier Medium Term Oil Market Report 2013 rejoint les conclusions du Belfer Center et assure que l’offre mondiale de pétrole d’ici à 2018 va croître plus rapidement que la demande . Donc rien de bien nouveau dans ce rapport sinon une étude sur la redistribution des cartes dans le raffinage mondial d’ici à 2018 (FIG.I)

    CDU: crude distillation unit

    Il ressort de cette étude prévoyant entre 2012 et 2018 la fermeture de l’équivalent de 4 raffineries de 400 mille barils par jour dans la zone OCDE Europe et l’installation d’une petite trentaine de raffineries de cette taille dans le monde. Ceci conduit à une capacité de raffinage mondial en croissance de près de 10 millions de barils par jour, essentiellement en Asie (FIG.I), au Moyen-Orient et en Amérique Latine aujourd’hui desservie par le raffinage US.

    La conséquence de ces grandes manœuvres énergétiques sera une puissante satisfaction écologique de façade européenne (les raffineries seront au Moyen-Orient: exemple parfait du stupide « carbon leaking »:  on déplace la source polluante en appauvrissant le pays) et une dépendance accrue de l’Europe aux importations de produits raffinés. Situation économiquement ruineuse et stratégiquement dégradante quand on sait que la France par exemple a importé, nous disent les Douanes, sur les douze derniers mois au mois de Mars dernier près de 18 milliards d’euros de produits raffinés du pétrole à comparer aux 36 milliards d’importation de pétrole brut.  Alors dit l’AIE  il faudra faire des stocks onéreux de produits pétroliers….à condition d’en avoir les moyens financiers pourrait-on ajouter.

    Pour éviter ou limiter cet appauvrissement énergétique potentiellement destructeur les pays européens doivent investir dans la recherche de leur compétitivité énergétique. La maîtrise de l’énergie des atomes, l’exploitation des gaz non conventionnels (schistes, houilles, grès), la synthèse de biocarburants sont autant de domaines qui participent à cet objectif sûrement plus important que la réduction des émissions de CO2 prônée par une administration européenne dont l’incompétence évidente dans ce domaine est de plus en plus mise en exergue.

    LIRE le papier de l’IEA et ACCEDER aux graphiques.

     

  • Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    La  soi-disant « politique énergétique » européenne monomaniaque, axée sur la réduction des émissions de CO2 va se concrétiser dès 2013 par la construction de nombreuses nouvelles centrales allemandes au charbon ou au lignite annonce le BDEW association des producteurs d’énergie allemands (TAB.).

    Pour le moins l’objectif est raté par les incompétents de Bruxelles.  Alors qu’ il est bien connu que la Chine brûle, de son côté, des milliards de tonnes de charbon, cette fantaisie allemande n’apparait pas comme très grave à l’échelle de la planète…mais pour le chantre européen de l’écologie bien-pensante européenne, ceci n’est tout de même pas terrible. Une consolation, ces centrales peu chargées par les droits d’émissions de CO2 (ETS) bradés à vil prix la tonne, produiront une énergie électrique très compétitive pour l’industrie allemande. Les centrales au gaz naturel moins polluantes et plus performantes seront appelées à se mettre en veille…le gaz européen est trop cher.

    Le charbon ressource de base de la transition énergétique allemande.

    CONSULTER la liste, établie par le BDEW,  des diverses centrales électriques allemandes programmées pour les années à venir.

     

  • Le pétrolier Total maintient ses 10% de parts dans le doublement de la raffinerie de Laffan au Qatar

    Le pétrolier Total maintient ses 10% de parts dans le doublement de la raffinerie de Laffan au Qatar

    Le  raffinage mondial se déplace à grands pas des pays consommateurs qui possédaient les technologies de la pétrochimie et où il était traditionnellement installé, vers les pays producteurs qui veulent profiter de la ressource constituée par la valeur ajoutée du raffinage et de la pétrochimie associée. Ce mouvement d’intégration aval a été lancé par exemple ces dernières années à grande échelle par l’Arabie Saoudite qui construit en 2013 deux grandes raffineries de 400 mille barils par jour de capacité: celle de Jubail avec le français Total qui devrait être opérationnelle à la fin de l’année et celle de Yanbu dans laquelle le chinois Sinopec est associé et qui est planifiée pour produire à la fin 2014. Par la suite deux projets saoudiens de raffineries de mêmes tailles seraient à l’étude: celui de Jazan (2016) ainsi qu’une extension de la raffinerie de Petro Rabigh. A l’issue de ces programmes l’Arabie sera devenue un exportateur mondial majeur de produits raffinés et probablement un moindre exportateur de pétrole brut.

    Il n’est pas nécessaire de sortir de la promotion Voltaire pour raisonnablement prévoir que dans les décennies à venir le raffinage pétrolier va se concentrer chez les pays producteurs de pétrole ou de gaz (Moyen-Orient, Afrique, États-Unis, Russie, etc.) qui profiteront d’une ressource  abondante et peu onéreuse, alors que les raffineries occidentales plombées par le coût de la matière première importée et rare, les règlementations, les contraintes écologiques et le niveau des salaires au sein des raffineries fermeront ou réduiront la voilure. La raffinerie invendable de Petroplus,  à Petit Couronne malgré les vains efforts du puissant Ministre voisin, illustre ce processus en cours.

    Pour un pétrolier non américain, tel que le français  Total, il apparaît alors impératif d’être associé à plusieurs projets de raffinage d’avenir au sein de pays producteurs. La raffinerie de Jubail constituera par exemple une source de revenus importante pour cet industriel de plusieurs milliards de dollars. Mais par ailleurs, Qatar Petroleum vient d’annoncer son intention de lancer le doublement de capacité de  sa raffinerie de 162000 barils/jour de Laffan qui valorise les condensats de gaz de l’immense gisement gazier offshore  des North Fields en les convertissant en naphta, kérosène et gazole. Le pétrolier Exxon Mobil qui détient 10% de la première tranche n’est plus associé à cette extension, par contre Total conserve les 10% de parts qu’il détenait dans la première phase. Ceci est à souligner et valorise de toute évidence le Pétrolier français.  Mais peu comprennent  l’importance du raffinage de nos jours?  Et pourtant Patrick Pouyanné, responsable du pôle Raffinage Pétrochimie semble être l’homme qui monte au sein de Total.

    LIRE le communiqué de Qatar Petroleum sur le sujet, découvrir la raffinerie de Laffan.

     

     

  • Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Dans le cadre d’un grand chamboulement mondial des cours des matières premières provoqué par de mauvaises nouvelles sur l’activité chinoise, par des statistiques erronées mais pessimistes sur l’emploi américain, par l’absence d’inflation américaine qui pousse les liquidités vers les bonds,  il est intéressant d’examiner le cas particulier du pétrole.

    Depuis trois jours consécutifs de cotation le prix du baril de pétrole du panier de l’OPEP, constitué d’un mélange savant et pondéré des prix des bruts originaires de divers pays (Algérie, Angola, Équateur, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar, Arabie, Émirats Arabes Unis et Venezuela), est passé au-dessous des cent dollars le baril (FIG.I). La dernière fois qu’un tel évènement est arrivé sur les cours du pétrole, entre Avril et Juillet 2012, ce n’est pas vieux,  les cours du pétrole OPEP avaient dégringolé de façon quasi-monotone de 117 dollars le baril à 95 dollars en 37 jours de cotation, soit un peu plus de 7 semaines. Ce délai correspond à la durée nécessaire pour que les acheteurs de papiers à terme prennent leur pertes et surtout pour que les divers stocks dans le monde se dégonflent (le pétrole n’est pas aisément stockable et le stocker entraîne des frais importants). La remontée des cours de 95 dollars à 103 dollars s’était réalisée en 24 jours de cotation soit environ 5 semaines. Le déstockage terminé, le marché revient alors aux fournisseurs qui se sont comme par hasard assoupis alors que les acheteurs veulent reconstituer leurs stocks et alimenter le marché. Formidable coup d’accordéon sur la demande instantanée.

    Cette expérience de 2012 nous apprend donc qu’un cycle psycho-accidentel de baisse-remontée des cours du pétrole dure sensiblement un trimestre (7 + 5 = 12 semaines) alors que la demande mondiale de pétrole en 2012 était alors globalement stable.

    En ces temps ou la demande de produits pétroliers semblerait se stabiliser en Asie et donc globalement décroître, avant de pronostiquer une inéluctable et irréversible  baisse des cours du brut, il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres qui pourraient agir à contre-courant:

    – la demande asiatique de pétrole n’est pas que chinoise. Les hommes de ces contrées deviennent de plus en plus urbains et certains s’équipent encore de voitures.

    – les statistiques de l’emploi américain étaient globalement bonnes au premier trimestre avec plus de 500 000 emplois créés pour une tendance pluriannuelle de 2 millions d’emplois créés par an. C’est la différence entre Mars et Février publiée et provisoire (88 000) qui a déçu, alors que les créations de Février avaient été superbes et corrigées à la hausse (de 236 à 268 mille). Les publications des variations mensuelles de l’emploi américain par le bls n’ont que peu de sens et le marché prend en compte les différences entre ces variations. Il travaille sur la dérivée seconde d’une donnée quasi instantanée et approximative.

    – une baisse mondiale des cours attirerait dans son sillage une baisse des cours de l’essence américaine ce qui mettrait en péril le business des raffineurs mais aussi le marché du bio-éthanol et la fermeture de nombreuses distilleries. Ce sont alors les agriculteurs de maïs américains qui seraient durement touchés. Il y a là une limite politique à la baisse des prix des carburants américains évidente. Pourquoi mettre de l’alcool dénaturé, non subventionné depuis Janvier 2012, dans l’essence si le prix de revient est plus cher au litre que cette dernière? (FIG.II)

    – intégrons également le rôle croissant que va jouer l’Arabie Saoudite, dès 2014, dans le raffinage mondial. Elle va consommer plus de 300 mille barils de pétrole lourd par jour pour alimenter la raffinerie de Jubail. Ces barils de brut manqueront alors à l’appel vers l’exportation.

    L’ensemble de ces considérations et la prise en compte, bien souvent oubliée par certains que le marché du pétrole est un marché dirigé et contrôlé par un cartel : l’OPEP qui doit même parfois discuter avec le grand exportateur concurrent russe,  me font croire que la baisse des cours du brut ne durera qu’un temps, celui d’épuiser les stocks de pétrole en place… ceci ne prendra braves-gens que quelques semaines, le temps que fleurissent les roses.

    ACCEDER au Site de l’OPEP pour suivre les cours.

    Le 18 Avril 2013

     

  • Le marché américain de la voiture de plus en plus sobre en carburant va de mieux en mieux

    Le marché américain de la voiture de plus en plus sobre en carburant va de mieux en mieux

    Le marché de la voiture et autres small trucks américains confirme sa remise en forme. Pour s’en persuader il suffit d’examiner mois après mois les ventes cumulées de véhicules sur les douze derniers mois. Bien sûr le marché n’a pas encore retrouvé les ventes annuelles enregistrées à fin 2007 qui avaient atteint les 16 millions d’exemplaires, mais il est bien au-dessus des misérables 10 millions d’unités dénombrées à fin 2009 (FIG.I). A fin Mars 2013 ces ventes cumulées sur 12 mois s’élevaient à plus de 14 millions de caisses selon les données publiées par  le site WardsAuto. Pour le mois,  les ventes annualisées correspondaient à 15,2 millions d’exemplaires.

    Mais ces voitures vendues aux US sont de plus en plus sobres en carburants, prix à la pompe et politique commerciale des constructeurs obligent (FIG.II).

    Selon l’UMTRI les consommations moyennes des véhicules neufs vendus au mois de Mars correspondaient à 9,6 litres aux cent kilomètres (traduction européenne d’une autonomie nominale de 24,6 miles par gallon). Cette consommation nominale apparait mois après mois de mieux en mieux maîtrisée. Une extrapolation raisonnable permet d’anticiper un consommation nominale des véhicules neufs autour des 9 litres aux cent kilomètres pour le printemps 2014. De formidables progrès dans la réduction des consommations nominales des véhicules américains sont d’évidence encore possibles.

    Ces données militent pour une croissance maîtrisée des consommations mondiales de produits raffinés et de biocarburants; stables ou en baisse dans la zone OCDE et encore en croissances en Asie et au Moyen-Orient.(FIG.III).

    Dans ce type d’hypothèse il n’apparait  pas nécessaire durant la décennie à venir de faire croître à tout prix les potentiels d’extraction de pétrole, de raffinage et de productions de biocarburants, comme l’avait imaginé en Juin 2012 Leonardo Maugeri du Belfer Center.  C’est la demande en produits raffinés, maîtrisée par les prix à la pompe et l’innovation technologique, qui pilote le flux d’offre en produits pétroliers et autres biocarburants.

    Comprendre aujourd’hui les marchés du pétrole et des biocarburants nécessite de parler de flux et non pas de  pénurie en ressources enfouies durant plus de 5 millions de siècles et encore largement disponibles pour ceux qui investissent.

    Laissons la « finitude du monde » aux sociologues altermondialistes précautionneux, ceux qui  d’après la Constitution de notre pays, devraient décider de ce qui est bon et de ce qui est à proscrire. Telles vont les idéologies de notre  temps. Utopies du déclin bienfaiteur qui nous éviterait l’enfer climatique annoncé … balivernes!

    ACCÉDER aux projections en capacités d’extraction et de raffinage en produits pétroliers pour 2020 de Leonardo Maugeri, papier analytique qui a beaucoup irrité.

    ACCÉDER aux données de l’UMTRI sur les autonomies moyennes des véhicules vendus aux Etats-Unis.

    ACCÉDER au site WardsAuto

    Le 10 Avril 2013

     

     

  • Les anticipations de la Bourse américaine ne sont pas forcément débiles

    Les anticipations de la Bourse américaine ne sont pas forcément débiles

    Les données sur l’emploi sont un indicateur retardé de l’économie d’un pays ou d’une zone de plusieurs nations, puisqu’elles constatent ce qui s’est passé. Les placements financiers en  bourse à l’inverse sont censés anticiper, le joueur anticipe une baisse ou une hausse probable des résultats de l’entreprise ou de l’ensemble des entreprises sur lequel il parie.

    La comparaison des indices boursiers américains (ici le S&P 500) et les emplois non agricoles publiés par le bls américain (FIG.I) illustre clairement ce décalage.


    L’examen de ces deux courbes laisse à penser que les créations d’emploi aux États-Unis devraient se poursuivre durant les mois à venir. Ces créations affichent depuis deux ans une croissance linéaire de 178 mille postes par mois ou plus de deux millions de postes par an, soit une croissance de  1,6% par rapport aux emplois enregistrés en Janvier 2013. Cette tendance est 2,6 fois supérieure à celle de la progression de la population des États-Unis et devrait donc conduire à une réduction du chômage dans ce pays.

     

  • Cours du baril de brent et taux de l’argent aux Etats-Unis

    Cours du baril de brent et taux de l’argent aux Etats-Unis

    Depuis le printemps 2009, à la suite des puissantes envolées et dégringolades des cours du pétrole brut dans le monde,  nous avons tous assisté durant quatre ans à une reprise des consommations de produits raffinés, plus ou moins agrémentées de biocarburants tant décriés par certains et pourtant si utiles dans l’échafaudage du bilan mondial des consommations de carburants liquides. Consommations tirées par les appels chinois et plus globalement asiatiques sur fond d’une profonde vague de développement et d’urbanisation de ces régions du monde. Les besoins mondiaux de ces produits sont passés depuis le plus bas de début  2009, de 84 millions de barils par jour à quelques 90 millions de barils par jour en ce début 2013 (Voir les excellentes courbes moyennes publiées par Stuart Staniford qu’il appelle « oil supplies » et qui sont, en bon français, des consommations mondiales de dérivés pétroliers liquides et autres biocarburants). Ces données affichent une croissance moyenne annuelle de 1,5 million de barils par jour avec une tendance à se tasser sous la pression des prix, précieux support à la progression de l’efficacité énergétique des processus (transport terrestre, aérien, maritime, raffinage, chimie, etc.).

    A ces consommations pétrolières en croissance sont à associer de puissants investissements rentables des industries d’exploration et d’extraction de gaz et de pétrole dans le monde. La disponibilité de pétrole n’est pas de nos jours un problème de stock comme on l’a vu avec les découvertes récentes offshore au Brésil ou au large de l’Afrique de l’Ouest, dans le Golfe du Mexique ou dans les gisements de gaz de schistes américains et tout récemment en Afrique de l’Est. C’est un problème de maintien du flux d’extraction, sponsorisé par des prix attrayants du baril qui incitent les industriels à investir dans l’exploration de pétrole et de gaz ou le développement de biocarburants.

    Les prix du pétrole qui obéissent à la loi des rendements décroissants doivent permettre de financer l’exploitation des ressources lointaines les plus ingrates (sables bitumineux canadiens, éthanol de maïs, huiles lourdes de l’Orénoque, offshore profond, etc.) tout en créant une rente pétrolière pour les grands producteurs en place comme la Russie ou l’Arabie Saoudite qui détiennent à deux la clé des cours du brut. Ce sont eux avec un gros quart des extractions totales de pétrole qui assurent la disponibilité mondiale de la ressource et orientent  les ordres de grandeur des prix.

    Mais examinons la croissance de ces prix durant ces quatre dernières années de post-crise  financière puis économique.  Il faut tout d’abord noter le quasi effacement du rôle du WTI américain échangé à Cushing, bled de l’Oklahoma,  saturé en pétrole par les oléoducs y apportant les extractions du Nord du Continent, et coté à New York. Les prix mondiaux du brut ne se font plus aux États-Unis, mais ils se déterminent sur les cours du Brent coté à  l’ICE à Londres. Le Brent est devenu le benchmark des cours mondiaux avec un énorme spread de plus de 20 dollars au baril par rapport au régional WTI américain. Tels en ont décidé les grands acteurs de ces marchés, conférant ainsi aux États-Unis, privés de leur leadership dans l’établissement des cours,  un formidable avantage concurrentiel énergétique par rapport au reste du monde. Les raffineries américaines se procurent le pétrole local ou les condensats de gaz à 20 ou 25 dollars de moins que le pétrole importé au cours mondial. Elles sont devenues de formidables exportatrices  de produits raffinés américains. (Pauvre raffinerie Petroplus française, laminée par une concurrence injuste et donc devenue invendable!).

    Un examen des cours du Brent durant ces dernières années, montre empiriquement qu’ils sont liés pour une part au taux de l’argent aux États-Unis (FIG.I). Ce mécanisme passe par les formidables échanges de pétrole papier suffisamment larges pour servir de couverture des taux de change du dollar. Les possesseurs de liquidités se couvrent en pétrole papier plutôt qu’en Bons du Trésor américains dès que le dollar tend à baisser contre les autres monnaies.

    La droite de corrélation (FIG., ligne en tirets)  du produit des cours du baril de BRENT en dollars par le taux du Bon du Trésor américain à 10 ans élevé à la puissance 0,65 en fonction du temps sur plus de 3 ans est sensiblement horizontale.

    Cette relation entre les cours du Brent et les taux du Bond à 10 ans américain peut donc s’écrire:

    BRENT ($/baril) = 180 / (US 10 year bond)0.65          (Puissance 0.65)

    Elle est représentée graphiquement (FIG.II)

    Entre Mars 2010 où le Brent cotait moins de 80 dollars le baril et Février 2013 ou les cours frisent les 120 dollars les taux du Bon du Trésor américain à 10 ans sont passés de plus de 3,5% à 2% aujourd’hui en suivant en moyenne la tendance de la courbe de la FIG.II.

    Cette courbe montre qu’un afflux de liquidités en dollars, sous l’impact des banques centrales par exemple, pourrait rapidement propulser les cours du BRENT vers les 140 dollars le baril. Inversement une régulation plus rigoureuse des liquidités disponibles qui conduirait le US Bond à 10 ans vers les 2,5% , ramènerait les cours du Brent vers les 100 dollars le baril. Bien sûr, ces hypothèses de variation supposent que les teneurs de marché que sont l’Arabie Saoudite et la Russie conservent leur position bienveillante vis à vis du marché et assurent une bonne disponibilité en pétrole.

    Une volonté subite de leur part de vouloir économiser leurs réserves et de réduire les livraisons se traduirait immédiatement par une flambée des cours. La Russie dispose d’un moyen de régulation simple de ses exportations en volumes: les taxes sur l’exportation de pétrole qu’elle a fortement réduites durant ces dernières années.

    Ces réflexions montrent que d’attendre, à moyen terme, une baisse des cours du pétrole me paraît comme assez illusoire et en contradiction avec les contraintes économiques et géopolitiques du marché. L’exploration et l’extraction de pétrole, sponsorisées par des cours soutenus du baril devraient permettre d’assurer les fournitures en quantité et en qualité du marché durant les décennies à venir. Inversement une baisse trop marquée des cours du baril ne manquerait pas à dissuader certains investissements devenus peu rentables et à conduire le marché vers la raréfaction de la ressource et vers une concentration accrue entre les mains des deux grands acteurs

    Un flux suffisant d’extraction de la ressource (biocarburants et condensats de gaz compris) présuppose des prix suffisamment rémunérateurs pour assurer la rentabilité des opérations les plus ingrates, les plus onéreuses et les plus risquées qui participent au bilan global d’approvisionnement. Aux gros producteurs favorisés par la nature de gérer en « bons pères de famille » leur rente sur le long terme. Un exemple d’application de la Loi des rendements décroissants.

    Le 20 Février 2013