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  • L’observatoire européen des marchés de l’énergie dénonce les incohérences politiques et règlementaires européennes

    L’observatoire européen des marchés de l’énergie dénonce les incohérences politiques et règlementaires européennes

    Que penser de dirigeants européens qui à la fois

    – condamnent le nucléaire et veulent réduire les émissions de CO2 (paradoxe merkélien),

    – veulent promouvoir les énergies renouvelables non rentables et en même temps réduisent les ruineuses et irréalistes subventions attachées à leur production qui pompent les ressources des consommateurs et affaiblissent les industries électro-intensives jusqu’à les détruire,

    -veulent remplacer les ressources électriques de base nucléaires amorties, largement disséminées sur le territoire ouest-européen, proches des consommateurs, par des ressources intermittentes localisées près des côtes, nécessitant de revoir à fond tout le réseau électrique ouest-européen (« plaque de cuivre »)

    – décrètent une planification de la pénurie énergétique et de la décadence :

    « Un texte de compromis a été adopté par le Conseil de l’union européenne en juin 2012 selon lequel les fournisseurs d’énergie ont l’obligation de réduire leurs ventes de 1,5% par an à partir de 2014. En cas de non respect de cette mesure, ces entreprises seront pénalisées. » (sic)… Ou comment le gratin des personnages responsables, manipulés par la propagande de l’écologisme ambiant,  peut allègrement programmer le déclin d’acteurs essentiels que sont les « utilities » desquels ont attend tout de même de formidables investissements d’adaptation en Europe évalués par l’Union Européenne avant Fukushima à 1000 milliards d’euros d’ici à 2020.

    Bien-sûr ces grandes entreprises de l’énergie ne pourront pas dégager les ressources financières pour assurer cette soi-disant « Transition énergétique » malgré une explosion programmée des prix au détail du MWh en Europe.

    La baisse des cours du charbon américain concurrencé par le gaz naturel et des droits d’émissions de CO2 déprimés par la crise économique favorisent automatiquement les centrales au charbon européennes et entraîne peu à peu la disparition des centrales au gaz moins polluantes et beaucoup plus flexibles, auxiliaires indispensables aux intermittents générateurs éoliens ou solaires. Une seule option: les subventionner!!!

    Lisez les grandes lignes de cette étude de l’excellente Colette Lewiner, conseillère chez Capgemini et qui mériterait de diriger une grande instance européenne chargée de l’énergie… ceci pourrait éviter à nos dirigeants de raconter trop de bêtises. L’Europe souffre de toute évidence du manque de compétences reconnues au sein de ses institutions. Mais qu’attend-on pour les mettre en place? Il manque de toute évidence un DOE européen.

    Dans ce domaine on lira également l’étude de RTE qui évalue à 35 à 50 milliards d’euros, durant les dix ans à venir, les investissements nécessaires à réaliser dans le réseau électrique français pour l’adapter à la nouvelle donne qui devrait être plus  pauvre en nucléaire…allez savoir pourquoi?

    Le 23 Novembre 2012

     

  • Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides

    Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides

    Il n’est pas si loin le temps où les équipes de R&D d’un certain constructeur automobile français ne voyaient aucun avantage compétitif décisif dans les produits hybrides de Toyota. Le bon moteur diesel maison faisait aussi bien sinon mieux et à moindre prix. Pour le concepteur de batterie essayant de  convaincre que de récupérer l’énergie au freinage était une superbe idée de judoka, ce dédain initial, heureusement par la suite renié, fut l’objet d’une cuisante déception. Mais qui pouvait s’opposer aux préjugés de ces grands industriels rigidifiés? Même pas l’évidence d’une innovation chamboulant largement les équations énergétiques. C’est vous dire!

    Aujourd’hui la technologie hybride qui est devenu un « must » pour tout véhicule routier  haut-de-gamme et son inventeur, Toyota, conscient de son avance technologique, la démocratise à marche forcée en l’appliquant à des véhicules de faibles cylindrées. Elle permet en cycle urbain de s’affranchir énergétiquement des interminables bouchons est d’assurer les multiples accélérations sans notable dépense énergétique.

    C’est une technologie qui s’allie parfaitement à un moteur à essence, carburant léger de l’avenir dont une part proviendra des condensats peu onéreux de gaz de schistes. Le kérosène et le gasoil plus rares et plus chers, en partie issus des biocarburants, ne devront être utilisés qu’à bon escient.

    Bien entendu rien n’annonce cette irrésistible révolution énergétique sous le ciel de notre beau pays où la technologie diesel, comme en 1950, est toujours sponsorisée par une taxation différentielle des carburants favorable au carburant le plus lourd lourd vendu improprement au litre et non pas au kilogramme.

    Une évolution majeure est toujours attendue par les professionnels du transport: savoir définir et produire un 44 tonnes hybride pour ramener sa consommation vers les 20 litres aux cent kilomètres au lieu des 34 ou 35 litres du moment. C’est dans les bouchons, à l’entrée des agglomérations que le gaspillage énergétique des poids lourds est à son paroxysme.

    Soyez certains que les futurs prix du gasoil rendront ce progrès décisif  indispensable.

    ACCÉDER à la publication détaillée de Toyota.

    Le 10 Novembre 2012

  • La Commission Européenne veut limiter à 5% la teneur en biocarburants de première génération dans les carburants

    La Commission Européenne veut limiter à 5% la teneur en biocarburants de première génération dans les carburants

     Poursuivant son obsédante et ridicule chasse aux émissions de CO2, axe unique de sa pseudo « politique énergétique », la Commission Européenne fait tout pour sponsoriser encore et encore l’utilisation du pétrole Russe ou Saoudien comme ressource énergétique de base européenne. Pour cela, elle veut limiter à 5% la teneur en biocarburants actuellement produits dans le monde  comme additifs aux carburants européens…en attendant, soi-disant, les biocarburants de deuxième génération dérivés de déchets cellulosiques et non rentables car conduisant par fermentation à des bières trop diluées en alcool ou utilisant des procédés physico-chimiques dégradants de trop les chaînes carbonées pour conduire au syngas (gaz à l’eau) voie aboutissant à un bilan thermodynamique  insupportable. La banqueroute de l’allemand Choren, initialement associé à Shell dans ce procédé, illustre cette problématique du procédé Fischer-Tropsch « bio ».  Échec étouffé d’un espoir écologique allemand, honoré en son temps par une visite en grandes pompes de la chancelière.

    Rappelons à ces Messieurs et Dames de la Commission qu’aborder la problématique des biocarburants par le biais des seules émissions de CO2 constitue  une lourde erreur économique. Les biocarburants sont tout d’abord des ersatz des produits dérivés du pétrole, énergie primaire de plus en plus difficile à extraire et donc onéreuse. De nombreux pays européens ne disposant pas de ressources pétrolières vont voir leur richesse s’envoler et leurs citoyens s’appauvrir pour payer les onéreuses importations de pétrole ou pire encore, de produits raffinés (par manque d’un outil de raffinage local adapté). La France, pays européen que je connais le mieux, a importé au mois d’Août par exemple sur les douze derniers mois plus de 52 milliards d’euros de pétrole et autres produits raffinés. Le bienvenu recyclage des pétrodollars dans les industries du luxe et des armements a de la peine à tenir le rythme. La mise à disposition de biocarburants non subventionnés et produits localement, comme le font les États-Unis,  permettrait de tailler dans cette facture insupportable qu’il faut comparer par son ampleur au « choc de compétitivité » que notre pays ne peut plus se payer.

    Allez! 10% de biocarburants cela ferait déjà une cagnotte annuelle de 5 milliards pour lancer une filière locale à base de betterave, de manioc, de maïs, de goyave ou de tout autre plant  jugé plus adapté localement par nos paysans. La conversion biologique des sucres en terpènes, plutôt qu’en alcool, (procédé Amyris)  compatibles avec le gazole ou le kérosène serait encouragée.

    LIRE le communiqué de la Commission sur les soi-disant  « effets climatiques de la production des biocarburants » (sic). Le ridicule ne tue pas, mais il devrait tout de même créer quelques désagréments physiologiques intestinaux pour favoriser la réflexion.

    Mes amis, nous sommes vraiment mal barrés dans cette tempête mondiale.  L’écologisme intégriste précautionneux ambiant nous pousse à la dérive, tandis que l’Asie décontractée et besogneuse brûle du charbon par milliards de tonnes, pour nous vendre ses produits manufacturés, de plus en plus sophistiqués. Formidable déséquilibre de comportements  qui devrait un jour nous amener  à mettre en doute nos choix économiques étriqués. Le jour proche où, endettés jusqu’au cou, nous ne pourrons même plus importer de produits chinois…peut-être?

    Le 23 Octobre 2012

  • Goldman pronostique une baisse du spread entre barils de pétrole européen (Brent) et américain (WTI)

    Goldman pronostique une baisse du spread entre barils de pétrole européen (Brent) et américain (WTI)

    La nouvelle d’un pronostic de Goldman d’une baisse du spread des cours entre baril de Brent coté à Londres et baril de WTI coté à New York vers les 4 dollars pour 2013 et d’un plafonnement des cours du Brent vers les 110$ le baril peut s’analyser sous la forme pour une part d’information objective et pour une autre d’un jugement subjectif.

    La part objective repose sur l’anticipation d’une baisse des importations de pétrole par les États-Unis  dans le golfe du Mexique en raison de l’inversion des flux de l’oléoduc (le Seaway pipeline) qui relie Cushing dans l’Oklahoma à Houston au Texas.  Cette décision en application depuis le mois de Mai dernier, s’inscrit dans le cheminement général vers l’indépendance énergétique d’une large zone Nord et Latino américaine alimentée par les nouvelles  ressources non conventionnelles canadiennes (sables bitumineux), nord américaines (gaz de schistes) et latino américaines (huiles de l’Orénoque).  Le flux de ce pipeline serait  programmé pour passer de 150 mille barils par jour aujourd’hui à 400 mille barils par jour en 2013.  Bien sûr cette démarche réduirait d’autant les importations américaines de pétroles dans le Golfe du Mexique qui proviennent en partie d’Afrique de l’Ouest et permettrait de libérer ces flux à destination de l’Europe ou de l’Asie.

    Mais la part subjective du message de Goldman qui recommande à ses clients de jouer la baisse du spread et un plafonnement pour 2013 du baril de Brent vers les 110 dollars,  repose sur la conviction que cette différence de cours ne proviendrait que d’évènements intra américains.  Elle passe par zéro l’impact d’une éventuelle hausse de l’euro par rapport au dollar qui pousserait les possesseurs de liquidités en dollars à se couvrir en pétrole papier et l’impact d’éventuels conflits au Proche ou Moyen-Orient dont les populations masculines jeunes, au sang chargé de testostérone  alimentant des cerveaux imprégnés d’idéologies guerrières sur fond de conflits religieux de temps anciens et pour nous moyenâgeux. Bien des évènements non américains, imprévisibles mais probables,  peuvent eux aussi jouer sur les cours relatifs des barils de pétroles américains et européens. Mais il est vrai que les cours du pétrole  dépendent bien souvent de bagarres de préaux d’écoles américaines.

    L’avenir nous dira si les prévisions de Goldman sont auto-réalisatrices, pour cela il faudra suivre attentivement l’évolution du spread Brent-WTI (FIG.) durant les mois à venir.

    LIRE par exemple sur ce sujet un très bon papier du ft  et celle plus ancienne de Reuters sur le pipeline Seaway.

  • Industrie pétrolière: n’oubliez plus les marges de raffinage!

    Industrie pétrolière: n’oubliez plus les marges de raffinage!

    Total, le pétrolier « à la triste figure », vient de surprendre ses observateurs en publiant pour ce troisième trimestre 2012 un index de marge de raffinage européen (ERMI) historiquement élevé (FIG.I). Les cours des produits raffinés à Rotterdam ont progressé plus vite que ceux du pétrole brut. Bien que le Groupe ne donne aucune explication analytique sur les raisons de ce résultat, cette information nous rappelle à bon escient que les produits livrés et commercialisés en bout de la chaîne pétrolière sont  des produits raffinés (carburants, combustibles et autres intermédiaires de la pétrochimie) et non du pétrole brut.

    Les 51 dollars la tonne de marge standardisée ou 7 dollars par baril, se rajoutent grossièrement aux 109,5 dollars des cours moyens du baril de brut (BRENT) du trimestre. La marge de raffinage en Europe a majoré au troisième trimestre les cours moyens des produits raffinés de plus de 6% par rapport à ceux du brut, selon les calculs de Total portant sur une raffinerie européenne « moyenne ».

    Ce résultat partiel publié par Total est à rapprocher aux marges de raffinage publiées par BP sous la forme d’un indice beaucoup plus mondialisé le Refining Marker Margin (FIG.II), reflétant grosso-modo les activités de raffinage de BP qui sont proches des données économiques du Golfe du Mexique.

    Les prix des produits raffinés sont  très proches de part et d’autre de l’Atlantique en raison des nombreux échanges possibles. Ceci  favorise les marges de raffinage américaines par rapport à un baril de WTI dont les cours à New York ont été en moyenne,  durant le trimestre, de 17 dollars  inférieurs à ceux du baril de Brent coté à Londres. Cette différence des cours permet d’expliquer les copieuses marges américaines de raffinage autour des 17 + 7 =24 dollars par baril publiées par BP (courbe rouge). En résumé, les marges de raffinage américaines se valorisent avec les cours du Brent à Londres (courbe bleue). Situation de rente hautement  profitable pour la profession présente en Amérique du Nord qui voit ses produits raffinés majorés en moyenne  de 26% par rapport aux cours locaux du pétrole. Ces données peuvent expliquer le bon timing pour la vente de la raffinerie BP de Texas City à Marathon pour quelques 2,5 milliards de dollars dont 1,8 milliards pour le stock et le cash en caisse.

    En clair tout commentaire pertinent sur les cours du pétrole doit oublier les cours régionaux du WTI américain et se baser soit sur les cours du Brent coté à Londres ou ceux des produits raffinés (essence, gasoil) cotés à New York.

    ACCÉDER aux publications de Total sur le sujet. ACCÉDER à celles de BP.

    Le 16 Octobre 2012

  • Les matériaux composites: une des voies vers la réduction de masse des véhicules routiers

    Les matériaux composites: une des voies vers la réduction de masse des véhicules routiers

    Les constructeurs automobiles, anticipant une hausse importante et inéluctable des carburants durant les décennies à venir°, sont persuadés depuis des lustres que la maîtrise des consommations nominales d’énergie de leurs véhicules constituera le socle de base de l’approche marketing des futures gammes de produits. Cet objectif passe par de nombreux perfectionnements dans la motorisation et la  transmission énergétique interne au véhicule, par la réduction de la traînée et des divers frottements internes ou au contact de la chaussée, par la récupération de l’énergie au freinage avec l’hybridation, par l’aide à la conduite économique et bien sûr par un paramètre fondamental qu’est la réduction de masse des véhicules.  Pour l’instant c’est l’utilisation de l’aluminium en substitution à l’acier qui est la voie industrielle utilisée. Un exemple trivial: dans le domaine des poids lourds par exemple, le transport en vrac de granulats et autres pondéreux par les semi-remorques est assuré majoritairement dans de larges bennes en aluminium qui permettent de transporter plus de charge utile pour une masse totale autorisée constante. Sous le capot de plus en plus de matériaux plastiques armés sont utilisés dans la conception de composants des moteurs, demain les matériaux composites à base de fibres de carbone remplaceront les tôles et les structures d’acier.

    Après BMW et Daimler, un exemple nous est offert par Ford (FIG.) qui présente un prototype de capot à base de fibres de carbone dont la masse est réduite de moitié par rapport au capot traditionnel en acier. Un des points clés du procédé: savoir produire le composant aux cadences de l’industrie automobile serait selon Ford résolu.

    Les véhicules automobiles immatriculés aux USA présentent aujourd’hui des consommations nominales de carburants légèrement inférieures à 10 litres aux cent kilomètres. Ces consommations vont poursuivre leur décroissance pour aller vers les 7 litres puis les 5 litres aux cent kilomètres. Pour cela l’allègement des Suv’s et autres Light Trucks sera indispensable. Le monde découvrira alors qu’il peut  vivre confortablement et se déplacer avec des extractions de pétrole de 50 millions de barils par jour au lieu des 75 millions extraits aujourd’hui. Les efforts d’investissement d’exploration production nécessaires à la satisfaction de de ce flux d’extraction de pétrole seront ainsi plus facilement maîtrisables.

    En clair, c’est la baisse des flux d’extraction de pétrole brut qui résultera des progrès dans l’efficacité énergétique des processus et de l’utilisation croissante des biocarburants qui permettra de maîtriser les investissements indispensables dans l’exploration production du pétrole. Demain, le monde vivra aussi bien qu’aujourd’hui en consommant moins de pétrole. Tout le monde sait que les progrès potentiels d’économies sont considérables et nombreux sont ceux qui se moquent du catastrophisme mondain commercial en vogue, entretenu par nos gazettes sur fond de réchauffement infernal simulé.

    ° Remarque: de nombreux commentateurs économiques et boursiers parlent très doctement et d’un ton assuré, en ces temps agités, de baisse des cours du pétrole en regardant naïvement les cours régionaux du WTI américain, manipulés par des importations pré-électorales massives de pétrole saoudien aux États-Unis. Puis-je leur rappeler qu’au plus bas en fin de séance le baril de Brent a frisé les 108 dollars au début de ce mois et qu’il cote aujourd’hui autour des 114 dollars avec un « spread » positif de près de 22 dollars par rapport au baril de WTI. Ces données  illustrent le caractère superflu d’une hypothétique baisse durable des cours du pétrole et des prix des carburants à la pompe de votre supermarché du coin. N’en déplaise aux Tartarinades de nos Dirigeants politiques élus en ce moment à la tête de l’État.

    LIRE le papier de Ford sur l’intégration des matériaux composites.

    Le 10 Octobre 2012

  • Le Ministère de l’énergie britannique veut faire baisser les prix de l’énergie éolienne offshore

    Nouvelle forme inédite de libéralisme? Allez savoir? Le Gouvernement britannique va réunir à Londres  tous les grands de l’éolien offshore européen (dont Siemens, Vestas, Areva et même Alstom) au sein d’un panier de crabes dénommé Norstec avec pour intention d’essayer de  faire baisser « à tout prix » l’électricité générée par les éoliennes offshore. Le coût moyen estimé sur la totalité de la vie des équipements (« levelized cost of energy ») serait d’après Bloomberg pour l’éolien offshore autour des 226 dollars par MWh à comparer aux 82 dollars pour une centrale au charbon et aux 71 dollars pour une centrale au gaz (ces coûts varient  avec ceux des matières premières brûlées localement).

    Nous ne pouvons souhaiter aux dirigeants britanniques que de réussir dans leur démarche courageuse en rappelant que  notre Président a pour sa part l’objectif encore plus ambitieux de maîtriser les prix des carburants à la pompe. Tartarinades à la mode prétendant maîtriser la facture énergétique des foyers et qui ne dupent que les convertis. L’éolien offshore et son raccordement au réseau vont plomber nos factures d’électricité et donc nous appauvrir, au profit des opérateurs sélectionnés et subventionnés, ce qui permet de réserver les modes économiques de génération d’électricité à nos amis chinois, indiens et saoudiens qui ne s’en privent pas.

    LIRE la nouvelle sur Bloomberg.

    Le 4 Octobre 2012.

  • Transition, transition ….. piège à fonds

    Nos dirigeants se complaisent bien souvent à manipuler des concepts dont la définition est imprécise. Syndrome de l’auberge espagnole où chaque interlocuteur amène ses propres convictions ou sa propre croyance, agréant ainsi sans réticence aux propos du politicien rusé. Citons au hasard « l’ordre juste » « l’impôt équitable » ou mieux encore « la transition énergétique ».

    Dans un papier des Echos, Didier Julienne nous apporte sa propre définition de l’objectif de « transition énergétique » et des solutions à retenir qui seraient à base de nucléaire et de photovoltaïque…. et donc très éloignées semble-t-il des convictions supposées de ceux qui nous dirigent en ces temps incertains.

    Il précise tout d’abord les limites du champ de réflexion: « La transition énergétique a deux fondements : l’énergie ultime est l’électricité et quatre critères sont discutés : l’épuisement des ressources, le CO2 et les déchets, le prix au consommateur, l’emploi. »

    Un économiste s’étonnerait de cette intrusion de « l’emploi » parmi les critères pertinents et parlerait plutôt de « création de richesse » à la base de tout emploi.  De plus, cette définition passe par pertes et profits les carburants brûlés par les moteurs à explosion qui sont à la base du premier poste de la dépendance énergétique de notre pays (pétrole et produits raffinés)…une paille qui affaiblit la portée de l’approche.

    Il affiche une certitude à la formulation étonnante qui introduit le concept de « régulation par l’offre » autrement-dit la pénurie plus ou moins bien organisée. Demain il n’y aura pas d’électricité à prix abordable de 5 heures à 7 heures! Plouf!

    Je cite:

    « Si le citoyen doit exprimer un choix de production électrique, il doit aussi être conscient d’un nouveau prix, ce dernier sera d’autant plus élevé que la régularité de production sera incertaine. En résumé, le prix est moins élevé si l’énergie est nationale, massive et régulée par la demande plutôt que par l’offre. »

    La lecture de ce papier a une grande vertu, même si l’on ne partage pas toutes les convictions de l’auteur à propos de la pénurie durable d’aimants permanents pour générateurs d’éoliennes, elle fait apparaître le champ de réflexion limité qui regarde la soi-disant « transition énergétique »: la seule production d’électricité, et élabore une hypothèse de solution possible et respectable avec un mix entre ressource de base, l’électronucléaire, et de ressource intermittente, le photovoltaïque.  Nul doute que ces deux ressources feront partie de nombreux mix énergétiques dans l’avenir, même si la Chancelière allemande a fait un choix personnel différent à base de combustion du lignite local comme ressource électrique de base.

    LIRE le papier de Didier Julienne.

  • Europe: va-t-il falloir subventionner les centrales à flamme?

    Europe: va-t-il falloir subventionner les centrales à flamme?

    – Quelle est la mission essentielle du réseau électrique européen?

    En ne réfléchissant que quelques secondes, la réponse à cette question qui me vient tout de go est la suivante:

    – C’est de fournir en quantité, en qualité et au moindre coût l’énergie électrique nécessaire à la bonne marche des économies locales et au bien-être des populations.

    -Imbécile! C’est une réponse productiviste périmée.

    -Oui, bien sûr en Europe,…mais  pas ailleurs.

    – Tais-toi! L’objectif N° I c’est tout d’abord de ne pas rejeter de CO2, regarde l’Espagne et l’Allemagne aussi… en faisant abstraction de ses centrales au lignite

    -J’avoue ne pas comprendre pourquoi se fixer de telles contraintes? Puisque l’Asie et autres pays en développement en relarguent sans sourciller 20 milliards de tonnes par an. Pour le Fun? sont -ils eux aussi comme moi productivistes?

    -Le CO2 c’est l’ennemi du Peuple, il va tout réchauffer, même la glace des pôles…c’est vous dire!

    -Mais les glaçons de mon frigo? Va falloir remettre le beurre dans l’eau comme le faisaient mes grands-parents? Acheter les yaourts à l’unité?  Boire le Pastis tiède sans même pouvoir sauver les ours blancs? L’avenir n’est plus ce qu’il était.

    -Mais non cancre las. Les énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques produiront de l’électricité en abondance, subventionnée mais économique pour faire marcher ton frigo.

    -Oui bien sûr….quand il y aura du Vent ou du Soleil.

    -En l’absence de vent ou de soleil nous activerons les vieilles centrales au gaz à cycle combiné, au charbon et autre lignite. Elles travailleront peu et pollueront peu.

    -Oui c’est évident…mais elles ne seront plus rentables. Qui investira alors à perte dans des centrales à flammes en back-up?

    -Aucun problème…il suffira de les subventionner, avec des tarifs « bruns » ou « noirs ».

    Ce dialogue qui peut vous sembler un peu surréaliste est celui qui se déroule en ce moment en Europe.

    En Espagne par exemple les centrales au charbon fonctionnent  l’équivalent de 2000 heures par an à pleine puissance et celles au gaz à cycle combiné moins de 3000 heures (FIG.). Alors par un mécanisme dit de CRM (Capacity Remuneration Mechanisms) les centrales à flamme sont subventionnées pour qu’elles soient  maintenues en activité par les opérateurs.

    Se tromper collectivement d’objectif à ce point conduit l’Europe à la déroute économique. Il nous faut vraiment être pessimistes.

    LIRE, si vous pouvez y accéder, l’excellent papier de Timon Dubbeling « The end of honeymoon for the renewables » sur European Energy Review.

     

  • Faut-il espérer une baisse pré-électorale des prix du pétrole aux Etats-Unis?

    Faut-il espérer une baisse pré-électorale des prix du pétrole aux Etats-Unis?

    Jouer une baisse conjoncturelle des cours du pétrole aux États-Unis à l’approche des élections présidentielles apparaît pour certains comme une opportunité. En effet la baisse des prix des carburants serait favorable à l’éventuelle réélection du Président américain sortant. Les princes dirigeants de l’Arabie Saoudite ne peuvent pas refuser un petit coup de pouce bienvenu à leur ami naturel de longue date, successeur au douzième rang du Président Roosevelt qui scella après Yalta l’amitié entre son pays et le pétrole arabe représenté par Ibn Saoud. Il est des alliances qui dépassent les décennies qui s’écoulent.

    Mais ce devoir d’extraire du pétrole pour satisfaire les besoins du marché, malgré la baisse des productions iraniennes entravées entre autres par la rareté de navires pétroliers, assurés en Europe, les Saoudiens l’accomplissent depuis des mois avec application (FIG., échelles décalées de 5 millions de barils/jour)


    De 8 millions de barils par jour produits en 2009/2010 par l’Arabie Saoudite les volumes extraits ont atteint les 9,7  millions de barils par jour selon l’IEA. Ces productions et leur modulation font de la sunnite Arabie l’arbitre incontesté du marché du pétrole mondial. Sorte de banquier central du pétrole affirment fort justement certains.

    Remarque pour les lecteurs peu familiers avec ces volumes: ces près de 10 millions de barils saoudiens par jour doivent être rapportés aux 75 millions de barils de pétrole qui sont extraits quotidiennement dans le monde. Il ne faut pas confondre ces volumes de pétrole brut extraits avec les volumes de « liquides » consommés (90 millions de barils/jour) issus des raffineries qui englobent:

    • le pétrole brut de départ,
    • les gains en volumes des raffineries (autour des 2 à 3 millions de barils/jour). Le raffinage conduit de plus en plus à  des carburants  légers (gazole, essence) et donc plus volumineux, et de moins en moins à des fonds de barils lourds, grâce aux équipements modernes de conversion profonde.
    • des biocarburants ajoutés aux carburants issus du pétrole (2 millions de barils/jour) et
    • des condensats de gaz qui représentent entre 9 et 10 millions de barils/jour et qui sont une ressource importante en produits légers  pour la pétrochimie (Gaz comprimés, naphta et essence). Ce sont donc près de 15 millions de barils/jour supplémentaires (20% du pétrole extrait) que génère le raffinage, les biocarburants et les condensats de gaz conventionnels ou non. Cette proportion ira en croissant avec la modernisation des raffineries, l’exploitation peu onéreuse des gaz de schistes et le développement des biocarburants.

    Ne pas comprendre cette alchimie simple conduit à s’opposer à l’exploitation des gaz de schistes et à la synthèse de biocarburants  ersatz de carburants de plus en plus onéreux.

    Le Marché du pétrole semble découvrir qu’il n’y a pas aujourd’hui pénurie. Dans les faits le marché attribue une prime élevée à la menace potentielle de rupture d’approvisionnement toujours possible dans le climat branquignolesque politique et religieux du Moyen-Orient.   L’extraction de pétrole qui obéit de façon exemplaire à la Loi des Rendements Décroissants, connaît des rentiers dans cette région politiquement incertaine et oblige les Groupes Pétroliers indépendants à investir lourdement et à prendre des risques dans des zones plus ingrates. C’est la raison majeure qui pousse le pétrole à se valoriser, sous la pression du jeu d’arbitrage contre dollar du pétrole papier sur le NYMEX ou l’ICE où s’échangent des milliards de barils fictifs.

    Il semble de ce fait bien improbable qu’une « menace » de l’Arabie Saoudite de produire plus (au-dessus des 10 millions de barils/jour), dictée par l’Administration Obama, soit de nature à déprimer durablement les cours mondiaux du pétrole. Allez, parlons d’une possible légère détente des cours  jusqu’à l’élection du futur Président américain…à condition qu’il n’y ait  ni conflit inattendu, ni baisse subite du dollar ou hausse de l’euro. Une certitude: le pétrole pas cher pour tous n’est pas pour demain.

    Le 22 Septembre 2012