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  • « Qualité Environnementale des Bâtiments », en route vers les indicateurs de performance

    « Qualité Environnementale des Bâtiments », en route vers les indicateurs de performance

    L’isolation des bâtiments est devenue un enjeu majeur avec les contraintes écologiques contemporaines. En effet, une bonne isolation est synonyme de nombreux avantages, à la fois sur le plan économique avec une facture de chauffage moindre et sur le plan environnemental  grâce à la diminution des émissions de CO2.

    Les laines minérales, isolants thermiques et acoustiques sont composées de laine de verre et de laine de roche et constituent un véritable investissement dans le sens où elles sont bénéfiques à la performance énergétique et écologique des bâtiments.

    D’ailleurs, la qualité environnementale des bâtiments est un enjeu d’avenir important. L’association HQE (Haute Qualité Environnementale) a pour intention de l’évaluer  dans le but de réduire les effets néfastes qu’une mauvaise isolation pourrait avoir sur l’environnement, en créant des bâtiments « sains et confortables ».

    Cette qualité environnementale des bâtiments est étudiée par le FILMM (syndicat national des Fabricants d’Isolants en Laines Minérales Manufacturées).  Dans la brochure explicative disponible sur le site www.filmm.org, des tests sont effectués sur deux maisons ayant des niveaux de performances thermiques différents ; il devient alors clair que les isolants jouent sur la consommation énergétique et sur l’environnement, la consommation d’énergie primaire totale passant de 26% sur une maison ayant une réglementation thermique RT 2005 à 34% sur une autre possédant le label bâtiment basse consommation, et l’impact des conditions climatiques de 30 à 38%. L’isolation possède donc un impact environnemental bénéfique à ne pas négliger en permettant notamment de faire des économies d’énergie.

    Les impacts supplémentaires générés par l’ajout de matériau isolant pour atteindre un meilleur niveau d’isolation sont largement « amortis » par la diminution de la consommation d’énergie lors de la vie en oeuvre du bâtiment.

     

    L’isolation constitue donc un « investissement » très rentable en particulier sur l’indicateur

    « énergie primaire totale ».

     

    De plus, l’atteinte d’un meilleur niveau d’isolation apporte un bénéfice environnemental significatif sur certains indicateurs comme l’« énergie primaire totale », le « changement climatique » et l’« acidification atmosphérique ».

     

     En conclusion, les laines minérales sont au service de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Ces résultats témoignent donc de la rentabilité d’investir dans l’isolation de son logement.

    Plus de renseignements sur : www.filmm.fr

     

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  • Est-ce bien le rôle de la FAO que de stimuler la spéculation sur les denrées alimentaires?

    Est-ce bien le rôle de la FAO que de stimuler la spéculation sur les denrées alimentaires?

     La spéculation ne s'est jamais autant développée que par la conjonction de deux données fondamentales: l'annonce d'une rareté ou d'une pénurie évidente, admise par tous, potentielle ou avérée, d'une denrée sur un marché, et sa rencontre avec de riches possédants désirant placer leurs liquidités sur le dit marché. Ceci était le cas pour les contrats à terme concernant les oignons de tulipe et les riches marchands hollandais au XVIIème siècle, ce fut le cas lors de la dernière poussée spéculative généralisée de la première moitié de 2008 alimentée par les liquidités américaines et tirée par la pénurie annoncée de pétrole par les "banquiers professionnels peakoileurs" et la pénurie annoncée de maïs par les écolos anti-bioéthanol et pro-tortillas. Dans les faits comme il ne manquait ni de l'un ni de l'autre, de façon quasi synchrone, les cours se sont effondrés au cours du second semestre 2008 (FIG.). La financiarisation des Marchés des commodities, les arbitrages avec les cours du dollar, la création de "paniers" indiciels regroupant les cours du pétrole et ses dérivés, du gaz, de certains métaux, de denrées alimentaires, etc. créent des variations synchrones de cours sur fond de forte demande des pays asiatiques et de fortes liquidités injectées par la FED et ses accommodements quantitatifs de rachats de papiers.

    Cours BRENT-maïs

     Telles sont les conditions actuelles d'établissement des cours de certaines denrées alimentaires où quelques centaines de millions de dollars investis sur des marchés étroits peuvent largement faire varier ces cours. Les officines étatiques ou para-étatiques qui se préoccupent de ces problèmes doivent donc être très prudentes afin d'éviter de faire un peu plus gonfler par leurs propos les bulles spéculatives. Ces bulles enflent aujourd'hui pour tout un tas de produits agricoles, tirées au démarrage par les cours du blé, ébranlés par la formidable sècheresse russe de l'été dernier.

     Alors que la FAO fasse un point sur les cours de ces matières alimentaires à la fin de 2010 et souligne l'envolée des cours, semble bien naturel. Mais là où elle enfreint son cahier des charges d'organisation des Nations Unies, c'est lorsque Monsieur Abdolreza Abbassian, économiste distingué de cette Food and Agriculture Organisation, se met à réaliser publiquement des pronostics sur l'évolution à la hausse des cours des céréales en raison de la sècheresse en Argentine ou du froid en Europe. Il n'est plus dans son rôle en cautionnant et stimulant un peu plus les prix à la hausse.

    Formidable encouragement pour les tradeurs de tous poils de la part de ce Monsieur qui mérite un grand coup de pied au kul.

    LIRE le rapport concernant les commentaires malvenus de M Abbassian sur Reuters.

    Le 6 Janvier 2011

  • Les gaz de schistes en Europe: un laborieux démarrage qui se fait discret

    Les gaz de schistes en Europe: un laborieux démarrage qui se fait discret

     Rien n’est simple dans la Vieille Europe où les plus beaux projets peuvent disparaître dans les sables mouvants administratifs, où tout ce qui est nouveau est impitoyablement interdit au nom d’un conservatisme écologique obtus ou d’une peur précautionneuse qui prévalent. L’exemple des gaz de schistes risque de devenir un exemple parfait de ce conservatisme ambiant qui méconnaît le monde qui l’entoure.

    Et pourtant le sous-sol de l’Europe doit contenir bien des ressources énergétiques sous forme de gaz et d’hydrocarbures liquides associés au sein des nombreux gisements de schistes qui caractérisent cette partie du monde. Pour les géologues il existerait trois grands types de réservoirs schisteux en Europe dans lesquels le gaz et l’huile issus de la décomposition du kérogène peuvent être hébergés:

    1- le plus ancien datant du Cambrien (au delà de -500 millions d’années) jusqu’au Silurien (-420 millions d’années) va du Danemark à l’Est de la Pologne en passant par le sud de la Suède. Il fait l’objet de prospections poussées, c’est lui en raison de son grand âge qui a le plus de chance de contenir du gaz naturel, dernier produit de décomposition organique.

    2- puis viennent les schistes du Carbonifère (-360 à -300 millions d’années) qui en Europe vont du nord-ouest de l’Angleterre en passant par les Pays-Bas, l’Allemagne jusqu’au sud de la Pologne. Ceux-ci selon la profondeur d’enfouissement peuvent contenir du gaz et des hydrocarbures liquides associés. Ils font l’objet de prospection importante.

    3- les gisements les plus récents qui datent du Jurassique inférieur (-200 millions d’années) ils vont du sud de l’Angleterre, le Bassin Parisien, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suisse. Ce sont généralement des schistes bitumineux mais s’ils sont profondément enfouis ils peuvent avoir atteint la fenêtre de formation du gaz.

    A côté de ces grandes formations cohabitent des gisements régionaux comme celui du Bassin du Languedoc-Provence ou celui du Contrefort Pyrénéen espagnol par exemple.

    Shale-gas-europe

    Combien de gaz récupérable contiennent ces formations en mettant en oeuvre les forages horizontaux et la fracturation des roches (fracking)? Nul ne le sait exactement. Par analogie avec les ressources américaines certains avancent des 550 Tcf (15 mille milliards de m3) dont 200 Tcf estimés pour les seuls Pays-Bas.

    Gaz_schiste_poster2  En ce moment en Europe c’est la ruée vers le gaz de schiste (gas rush) avec de nombreux opérateurs qui forent un peu partout: aux Pays-Bas, en Pologne, en Allemagne, en Angleterre, en Slovaquie, Roumanie, Bulgarie et même en Suisse. En France c’est le Bassin Parisien qui fait l’objet de bien des attentions: il ressemblerait au grand gisement de Bakken des États-Unis. Les gisements du Languedoc attribués en 2010 à divers acteurs devraient être eux aussi faire l’objet de forages exploratoires, mais notre ami Borloo a eu la fabuleuse idée d’inclure une partie du Larzac dans une aire de prospection (Permis de Nant, Carte II, partie verte). Il n’en fallait pas moins pour que le Bové José de « Gardarem lou Larzac » revenant du tribunal après jugement pour arrachage intempestif, se mobilise immédiatement pour stopper tout développement possible. C’est donc mal barré.

     Les nouvelles concernant ces multiples prospections sont peu nombreuses, la prudence impliquant le silence le plus complet. Seule Cuadrilla Ressources, filiale d’un Groupe australien, vient d’annoncer un forage qui serait semble-t-il positif sur le champ de Bowland dans le Lankashire, à côté de Blackpool, au nord-ouest de l’Angleterre. Les Verts du coin, la Paix Verte et les Amis de la Terre et de la Mer réunis se sont immédiatement mis en campagne, comme le reporte The Independent.

     Combien de millions où de milliards vont être gâchés en Europe pour alimenter ces querelles inutiles? Alors qu’il suffirait d’élaborer une spécification européenne commune de bonne conduite imposant des obligations admises et reconnues par tous aux opérateurs ( Respect du site, remise en l’état à la fin du projet, conditions de forage, conditions de fracturation, composition et stockage des liquides, désinfection, obligation de recyclage, respect des nappes phréatiques, etc.). Bien sûr ceci ne sera pas réalisé et l’Europe continuera à importer du gaz russe qui, lui, est exploité dans des conditions écologiques irréprochables…vu qu’aucun Vert n’est jamais venu se plaindre au Kremlin.

    LIRE le papier de The Independant sur le sujet.

    Le 5 Janvier 2010

     

  • USA: les ventes de 4X4 toujours en progression expliquent la meilleure santé des constructeurs

    USA: les ventes de 4X4 toujours en progression expliquent la meilleure santé des constructeurs

     Les ventes de 4X4 et autres SUV's ont représenté plus de 55% des ventes unitaires de véhicules au mois de Décembre aux États-Unis (FIG., courbe rouge). La proportion des ventes de gros véhicules s'est accrue régulièrement tout au long de l'année 2010. Cette hausse est accompagnée d'une hausse du prix moyen de vente unitaire qui atteignait 33 mille dollars au mois d'Octobre dernier (Source: FED, new car loans at auto finances companies).

    USA 4X4 

     Des volumes en croissance, des prix qui se valorisent…tout va pour le mieux dans l'industrie automobile américaine, en attendant un prix à la pompe de 4$/gallon, seuil psychologique qui oblige l'acheteur moyen américain à réfréner son amour pour les grands véhicules polluants, comme ce fut le cas au Printemps 2008.

    Accéder aux ventes américaines du mois de Décembre.

    Le 5 Janvier 2011

  • Doit-on encore rechercher une martingale rationnelle qui permettrait de prévoir les cours du pétrole

    Doit-on encore rechercher une martingale rationnelle qui permettrait de prévoir les cours du pétrole

     L'existence de nombreux marchés dans le monde où se traitent les cours du pétrole et de ses dérivés rend par nature très complexe une analyse des mécanismes qui agissent sur l'établissement des cours et donc sur les prévisions d'évolutions de ces cours à plus ou moins long terme. Là où l'économie classique parle d'offre et de demande, le tradeur vous parlera se son appât du gain ou de sa peur de perdre, de positions "courtes" ou de positions "longues", de marché à terme en "contango" ou "backwardaté". Ce passage intellectuel d'un marché bien réel des échanges physiques et des stocks au monde bien plus complexe des échanges informatiques de "papiers" dérivés multipliant par cent ou plus les volumes échangés et les milliards de dollars en jeu, fait l'objet de nombreuses études et publications rarement convaincantes. Les services en charge de l'analyse des marchés tels que l'EIA américaine, l'IEA de l'OCDE, les bureaux de l'OPEC et diverses officines privées anglo-saxonnes se trompent parfois lourdement et régulièrement dans leurs travaux, ce qui ne les empêche pas de poursuivre leurs activités en faisant passer leurs erreurs de prévisions, actualisées tous les mois, pour de brusques évolutions des marchés physiques. Les trois leaders ne savent toujours pas qu'elle a été l'ampleur des variations de la consommation mondiale de produits pétroliers et autres biocarburants entre 2009 et 2010. Plus 1,4 millions de barils/jour pour l'OPEC, plus 2 millions pour l'EIA et plus 2,5 millions pour l'IEA à Paris. L'ampleur de cette croissance qui mérite encore d'être précisée et dont les causes restent à analyser, n'était absolument pas prévue en Juillet 2009 par les trois officines qui avaient mis le curseur 1 million de barils/jour plus bas (FIG.). Il faut toutefois signaler que ce mouvement de hausse des consommations de 2 millions de barils/jour amène le prélèvement mondial de pétrole en 2010 au niveau de celui atteint en 2006, compte tenu de la part des biocarburants qui s'est accrue et des rendements de raffinage en carburants qui ont progressé aux dépens des fonds de barils.

    Pronostic-accroissement-conso

     Quels sont les paramètres qui à court et moyen terme sont susceptibles d'agir sur l'humeur du marché américain qui oriente encore tous les autres?

     Pour la demande en produit sa croissance réelle ou apparente semble acquise, hors crise économique imprévue style 2009. Dans une analyse de la demande encore faudrait-il quantifier le rôle de formation de stocks stratégiques sur la demande chinoise par exemple. Les USA possèdent 726 millions de barils de stocks stratégiques. La Chine en partant de presque zéro il y a un ou deux ans est en train de constituer les siens. En supposant que son objectif à moyen-terme (5 ans) soit de détenir la moitié des réserves US, ce sont dans les 200 mille barils/jour en moyenne que la Chine amasse et qui apparaissent comme une consommation.

    Biocarburants  Le rôle des biocarburants est également en débat. Partant d'une consommation mondiale de 1,8 million de barils/jour en 2010 dont 1,5 million pour le seul éthanol (FIG.II), leur rôle va apparaître plus ou moins déterminant selon la croissance de ce marché. Nombreux sont ceux qui pensent que l'arrêt des subventions américaines aux mélanges dans les raffineries et l'augmentation des cours du maïs vont stopper leur croissance dans le monde. C'est oublier la montée des prix de l'essence à la pompe qui ont dépassé en cette fin 2010 les 3 dollars le gallon en moyenne aux USA et qui vont évoluer vers les 4 dollars en 2011. De tels prix laissent un boulevard à l'éthanol non subventionné et rentable. C'est oublier également la forte demande européenne qui est en train de passer au mélange E10, que l'alcool de cane brésilien ou les excédents d'alcool américain se feront un plaisir de satisfaire. La demande en biocarburants suivra l'évolution des prix des carburants. Une croissance des volumes consommés de 10 à 15% par an semble raisonnable. Il faut donc imaginer une part croissante et rentable des biocarburants dans l'approvisionnement en carburants dans le monde. Un marché autour des 4 millions de barils/jour en 2015 ou 2016 ne semble pas utopique.

    Residual fuel oil  Les progrès dans le raffinage qui valorisent les fonds de baril par la conversion profonde vont se poursuivre. Pour mémoire les USA consommaient  3 millions de barils/jour de fractions lourdes (residual fuel oil) à la fin des années 70, puis un million dans les années 90 et enfin un demi-million en 2009 (FIG.III). Cette progression qualitative des consommations va se poursuivre dans le monde avec l'arrêt des centrales au fuel et la diesélisation du transport maritime. Ce mouvement est accompagné par la modernisation du raffinage mondial et la fermeture accélérée des unités les moins rentables en temps de crise.

     Il n'est donc pas certain qu'une croissance globale de la demande en produits pétroliers se traduise à moyen terme par un accroissement réel d'extraction de pétrole brut, les progrès en cours dans l'efficacité du raffinage à produire des carburants et l'utilisation en mélanges de biocarburants limitant la demande. Mais les marchés n'analysent pas forcément les choses à un tel niveau de détail. Seule la croissance globale est prise en compte et elle devrait poursuivre son chemin.

     A plus long terme la demande en carburants dans le monde est appelée à se stabiliser puis à décroître en raison des progrès importants qui seront réalisés dans l'efficacité énergétique des transports. L'hybridation des véhicules particuliers, tirée par Toyota et Honda, va se poursuivre et s'accélérer au fur et à mesure de l'arrivée de nouveaux modèles des constructeurs concurrents en retard. C'est l'offre qui patine en particulier en Europe et aux États-Unis. Pour Honda, 23% de ses véhicules à vendre au Japon en 2011-2012 seront hybrides, Toyota veut présenter à la vente avant 2020 un modèle hybride pour tous ses types de véhicules.

    Batteries-prix  L'arrivée de modèles hybrides rechargeables haut de gamme aux Etats-Unis va créer un phénomène de mode qui entraînera peu à peu le marché mondial, les vieux 4X4 obséquieux rejoindront les Musées des horreurs. Quand au véhicule électrique urbain il devrait s'imposer peu à peu en Asie et en Europe. Bien sûr la Chine et ses trafics embouteillés seront probablement les grands débouchés pour ce type de véhicules. Sa démocratisation viendra à la fois de la baisse des prix du kWh de batterie et de la baisse de l'énergie embarquée grâce aux gains d'efficacité énergétique. La Deutsche Bank partant d'un prix des batteries pour EV de 650$ par kWh en 2010, imagine un prix de 450$ en 2012 et de 250$/kWh en 2020. La batterie de 25 kWh de la Leaf qui coûte 16 mille dollars sera remplacée par des batteries de 12 à 17 kWh qui coûteront dans les 4000 dollars en 2020, soit un coût divisé par quatre à attendre d'ici à 10 ans (FIG.IV).

    Remarque: Toyota envisage de proposer pour 2012 une citadine iQ électrique (autonomie 105 km) équipée d'une batterie de 11 kWh ce qui dans le plan de référence utilisé ici ferait un coût de batterie de 450 x 11 ~ 5000 dollars à cette date.

    Conso_Mondiale_2010-2030  Du côté de l'offre nouvelle qu'il faudra mettre en place devant cette demande incertaine qui pourrait passer par un maximum de plus de 90 millions de barils/jour selon la Deutsche Bank, il faut tout d'abord tenir compte de l'épuisement naturel des puits en cours d'exploitation (FIG. V, courbe bleue). Il est de bon ton d'estimer cette vitesse de déplétion naturelle entre 5% à 7% par an en moyenne. Une consommation de produits pétroliers hors biocarburants autour des 90 millions de barils par jour d'ici à 2030 conduit à estimer le besoin de mise en production de nouvelles ressources sur la période 2011- 2030 de 310 millions de barils (FIG.V). De ce volume nouveau à extraire en fonction de diverses hypothèses de productions pays par pays, il apparaît comme évident qu'il va falloir aller exploiter les sables bitumineux canadiens, ce qui nécessite un cours du brut au-dessus des 100 dollars le baril pour motiver les investissements lourds de mise en exploitation. La composante stratégique, vue des États-Unis qui dépendent pour leurs approvisionnements, en concurrence avec la Chine, du bon vouloir des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique, rend encore plus évident le besoin de recourir aux sables bitumineux canadiens.

     A moyen terme le gel de l'exploration et de la mise en exploitation de nouveaux gisements offshore dans le Golfe du Mexique par l'Administration Obama rend encore plus tendue la situation américaine. Une montée des cours à la pompe en 2011 pourrait valoir au Président un peu plus d'impopularité et de renom comme piètre businessman.

    En conclusion l'existence d'une multitude de paramètres objectifs ou non qui peuvent jouer sur le comportement impulsif des opérateurs de marché sur le NYMEX qui détermine les autres marchés dans le monde, rend très périlleuse toute prévision sur les cours. Cependant il semble qu'il y ait depuis près de deux ans plus de paramètres encourageant la recherche du profit sur le pétrole que d'inputs inverses générant la peur de perdre. Le feu vert de l'Arabie Saoudite qui détient une des clés du problème, à une évolution des cours vers les 100 dollars le baril illustre parfaitement ce sentiment des marchés.

     Il est même possible de prévoir dans les décennies à venir une situation où la déplétion des gisements exploités et la gestion patrimoniale prudente des réserves du Moyen-Orient dans un volume global stable ou légèrement décroissant de la demande serait suffisante à expliquer une évolution de l'exploitation pétrolière mondiale vers un schéma économique classique des rendements décroissants. Dans un tel contexte les prix montent au delà des 100 dollars le baril pour assurer la rentabilité des productions marginales lointaines et défavorisées de type offshore profond ou sables bitumineux, alors que ceux qui possèdent de bons gisements (Arabie, Russie) s'en mettent plein les poches.

     Seule une nouvelle crise économique pourrait renverser une telle hypothèse, mais il faut intégrer que les économies de l'OCDE durant la crise précédente de 2009 se sont largement immunisées contre les variations à la hausse des cours du pétrole par une progression irréversible dans l'efficacité énergétique des processus. La prochaine bulle sur les prix des produits pétroliers n'éclatera que pour des cours supérieurs à ceux enregistrés en 2008.

    LIRE l'étude assez exhaustive de la Deutsche Bank sur la question.

    Le 2 Janvier 2011

  • Pour de multiples raisons écologiques et économiques, l’Allemagne adopte l’essence E10

    Pour de multiples raisons écologiques et économiques, l’Allemagne adopte l’essence E10

      Fueling_revolution2[1] Jusque là, les pompes à essence allemandes ne distribuaient au mieux que de l'essence à 5% de bioéthanol. A partir du premier Janvier 2011, cette teneur maximale va doubler pour passer au E10, à 10% de bioéthanol. Ce mélange qui convient à 90% du parc automobile le plus récent utilisant l'essence, sera distribué dans 14000 stations services. Les véhicules les plus anciens pourront encore utiliser du mélange E5 jusqu'en 2013 date à laquelle il ne sera plus commercialisé.

     Rappelons que ce mélange E10 est commercialisé en France depuis Avril 2009.

     L'utilisation des biocarburants dans le monde (1,8 millions de barils/jour pour une consommation totale de produits pétroliers de 86 millions de barils/jour en 2010), couplée avec les progrès continus dans l'efficacité énergétique des véhicules, est une des voies importantes pour amortir les tensions sur la demande pétrolière mondiale dont l'exploration-production obéit aux lois économiques des rendements décroissants. La montée inéluctable des cours des carburants amplifiée par la spéculation financière, va rendre très rentable cette option qui va croître au rythme de 10 à 15% par an, assurant un doublement dans les 5 à 7 ans, au grand dam de ceux qui prêchent la décroissance verte.

     Ces biocarburants issus des cultures de grands pays largement favorisés par la nature (grandes plaines américaines pour le maïs, régions tropicales brésiliennes ou africaines pour la cane à sucre) seront de plus en plus importés en Europe dont les capacités de production de biocarburants qui entrent en compétition avec les productions de céréales et autres cultures vivrières seront limitées. Les biocarburants de deuxième génération issus de déchets cellulosiques seront difficilement industrialisables à des cours compétitifs en raison de la faible énergie volumique de ces déchets et de la complexité des procédés. Seules des cibles devenues très lucratives, comme le bio-kérosène règlementairement indispensable pour le transport aérien voulant limiter ses émissions de CO2, feront l'objet de développements onéreux.

     La décision allemande renforce la conviction que l'utilisation des biocarburants dans le monde va aller en croissant régulièrement…parce qu'elle sera devenue hautement rentable, face aux futurs prix étourdissants à venir des produits pétroliers. Cependant, elle ne participera que très marginalement à la réduction des émissions de gaz carbonique dans les transports.

    LIRE le rapport de visite du vice ministre des transports allemand au Brésil.

    LIRE le papier de DW-WORLD.DE sur le sujet. Il s'inquiète, bien mal à propos, de l'impact de cette décision  sur les prix de l'essence.

    Le 31 Décembre 2010

  • NEC: capacité de production annuelle d’électrodes pour 10 GWh de batteries en 2012

    NEC: capacité de production annuelle d’électrodes pour 10 GWh de batteries en 2012

     La filiale de NEC en charge des production d'électrodes pour les batteries Li-Ion assemblées dans la JV commune avec Nissan, Automotive Energy Supply, vient de décider de multiplier par cinq sa capacité de production d'électrodes en 2012. L'investissement nécessaire sera abondé par le METI japonais dans le cadre d'une "aide régionale au développement aux entreprises œuvrant pour une Société à Bas Carbone".

     Rappelons que la capacité actuelle de production annuelle d'électrodes de NEC permet d'assembler 2GWh de batteries ce qui représente dans les 80 mille batteries de 24 kWh pour EV. Cet investissement portera la capacité de production de batteries de 24 kWh à 400 mille exemplaires par an.

      Eliiy-process

     La production d'électrodes pour accumulateurs Li-Ion est une activité bien spécifique qui consiste à préparer des mélanges homogènes d'ingrédients complexes sous forme de suspension visqueuse et de les enduire sur de très minces feuillards d'Aluminium ou de Cuivre pour ensuite réaliser les opérations de séchage et de calandrage à la précision du micron (FIG., enroulement d'une électrode positive chez Eliiy). C'est bien sûr une étape importante de la maîtrise des procédés d'élaboration des batteries Li-Ion. Cette technologie clé, avec l'assemblage des accumulateurs polymères, est donc destinée à rester prioritairement au Japon, quitte à délocaliser en Europe (Renault) ou aux États-Unis (Nissan) l'assemblage de modules "made in Japan" en batteries qui nécessite de moindres compétences et une intense activité manuelle incompatible avec les coûts de main d'œuvre japonais. Bien sûr cette étape pompeusement appelée production de batteries, justifie des aides financières locales. Sacré Carlos!

    LIRE le communiqué de NEC et COMPRENDRE l'organisation NEC-AESC.

    Le 30 Décembre 2010

  • Le régime chinois poursuit l’organisation de la pénurie mondiale en terres rares

    Le régime chinois poursuit l’organisation de la pénurie mondiale en terres rares

     Après avoir fait fermer pratiquement toutes les mines de terres rares dans le monde par des politiques de dumping durant deux décennies, l'Administration chinoise, avec un gros tiers des réserves mondiales (LIRE), est arrivée à maîtriser 97% des fournitures de ces métaux. Cette stupide politique volontaire ou involontaire de prise continue de parts de marché (allez savoir?) a finalement conduit les Dirigeants du Parti à constater en 2010 que le prélèvement sur les réserves chinoises devenait trop important et qu'il fallait règlementairement limiter les exportations. Le voisin japonais, objet par ailleurs d'une querelle musclée pour la possession d'ilots dans la Mer de Chine, étant le plus gros importateur, la mise en place de restrictions dans ses approvisionnements en métaux de grande importance industrielle s'avérait être politiquement opportune. C'est donc une diminution de 35% des exportations chinoises de terres rares qui vient d'être décidée pour la première allocation annuelle en 2011. Elle passerait de 22 mille tonnes en 2010 à 14 mille tonnes en 2011. Une deuxième allocation pour la fin 2011 pourrait être par la suite décidée, comme en 2010 où elle avait atteint huit mille tonnes.

    Terres rares applications

    L'Admistration chinoise envisagerait également d'augmenter les taxes à l'exportation sur certains de ces éléments. Le Néodyme, composant essentiel des aimants permanents (FIG.) fait déjà l'objet d'une telle taxe. Le Praséodyme et le Dysprosium composants essentiels de ces aimants Ne-Fe-B font partie des éléments les plus recherchés.

    Les réactions probables à cette pénurie organisée vont être de plusieurs ordres:

    – Tout d'abord une très forte augmentation des prix: le prix de l'oxyde de néodyme aurait été multiplié par plus de quatre dans le courant de 2009,

    – puis la décision de réactiver les mines hors de Chine comme aux États-Unis, en Australie, en Mongolie…ainsi que la création d'associations pour développer les transformations métallurgiques en aval. En parallèle le recyclage (logistique, métallurgie) va s'organiser,

    – ensuite opérer de nombreuses substitutions: batteries Ni-MH remplacées par des batteries au Lithium dans les véhicules hybrides, utilisation de pâtes de polissage des verres à base d'oxydes de zirconium, élargissement les applications des aimants au Samarium-Cobalt ou développement de nouveaux moteurs pas-à-pas sans terres rares,

    – mais aussi réduire les teneurs en néodyme et praséodyme dans les alliages pour applications autres que les aimants permanents.

     Le monde industriel va apprendre à se passer des fournitures chinoises de terres rares…c'est une bonne leçon vers plus de prudence et de sagesse stratégique.

    LIRE le papier le moins nul du jour sur le sujet.

    Le 29 Décembre 2010

  • Les cours du Cuivre et du pétrole depuis deux ans illustrent la main-mise de certains gros acteurs sur ces marchés

    Les cours du Cuivre et du pétrole depuis deux ans illustrent la main-mise de certains gros acteurs sur ces marchés

     Pour un physicien, un chimiste, un géologue le cuivre et le pétrole sont des produits très distincts. L'un est un solide, l'autre est un liquide visqueux; le premier est un métal conducteur de l'électricité l'autre est un mélange complexe de composés organiques; enfin les gisements naturels de l'un et de l'autre sont souvent très éloignés géographiquement et géologiquement. Mais pour un financier à la recherche de placements rémunérateurs, la différence entre les deux est beaucoup moins nette. Ce sont des "commodities" très demandées par les pays en voie de développement, l'un dans la construction des réseaux électriques des centrales jusqu'au cœur des appartements qui jaillissent des centres urbains, l'autre dans la couverture des milliers de kilomètres de nouvelles routes sous forme de bitume, les deux enfin dans les engins de transport électriques (rail, EV) ou à combustion interne (Aviation, transport maritime et routier). Mais en réalité les deux substances ont un autre redoutable point commun: ce sont les animateurs de ces Marchés. Ils se nomment Morgan Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan Chase ou Bank of America Merrill Lynch, puissantes institutions financières anglo-saxonnes qui agissent pour leur propre compte ou pour divers clients fortunés et autres "Pension Funds". Ils sont à la fois capables d'accumuler et de négocier ces "commodities" sous formes physiques en possédant d'énormes stocks, ils peuvent également créer des produits papiers dérivés qui vont répliquer les variations de ces matières ou de leurs spreads par rapport à diverses références et multiplier ainsi par cent ou plus les volumes échangés informatiquement. C'est ainsi qu'un seul de ces opérateurs (JPMC) contrôlerait 90% du Cuivre stocké à Londres, ce qui représente la modique somme de 3,5 milliards de dollars au cours actuel du Cuivre au LME. La rumeur affirme que le marché mondial du cuivre est sous-approvisionné, il manquerait en 2010 dans les 450 mille tonnes, il en manquerait 825 mille l'an prochain affirme Barclays. Mais allez savoir quelle est la part d'intox dans toutes ces données qui sentent l'arnaque a plein nez? Allez savoir quelles sont les consommations réelles, hors stockages de tous ordres tout au long de la chaîne d'approvisionnement et de transformation? D'autre part, de nombreuses institutions possèdent des stocks fixes ou flottants de pétrole ou dérivés, produits sans risques déjà vendus à terme sur un marché en contango, dont les prix à terme s'accroissent en avançant dans le temps. Ce phénomène explique la montée bien souvent synchrone des cours et des stocks, paradoxe des marchés modernes.

    Cuivre-Brent

     En deux ans les cours du Cuivre à plus de 9200 $ la tonne, ont été multipliés par trois (FIG.), ceux du pétrole à 92 $ le baril de Brent, par 2,3. Le synchronisme des deux courbes entre la tonne de cuivre et les cents barils de pétrole entre Décembre 2008 et Décembre 2010 est franchement époustouflant, la corrélation linéaire entre les deux paramètres affiche un coefficient de corrélation de 0,95. La corrélation quadratique affiche un coefficient de 0,96, traduisant une accélération des cours du cuivre au second semestre 2010 de façon plus précoce que celle du pétrole. Ce retard à l'allumage du deuxième rallye en cours sur les prix du pétrole s'explique essentiellement par la taille du marché et la nécessité de mettre en ordre de marche un grand nombre d'opérateurs. Mais il semblerait que sous l'œil bienveillant de l'OPEC, les manœuvres soient en marche vers les 100 dollars le baril…et plus si affinité (LIRE).

     Dirigeants des pays importateurs de cuivre et de pétrole attendez-vous donc à des cours de dix mille dollars la tonne et de 100 dollars le baril pour le printemps qui vient! Vous savez bien qu'avec les beaux jours l'activité économique reprend et que les cours des commodities montent! Le solde commercial de la France sur douze mois cumulés à fin Octobre affichait un déficit de 1,26 milliards d'euros pour le cuivre et de 34 milliards pour le pétrole et ses dérivés. Il est urgent d'élaborer un plan de bannissement du chauffage au fuel des locaux par exemple, ce que le creusement de la différence de prix entre gaz naturel et pétrole va rendre de plus en plus évident.

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    Le 26 Décembre 2010.

  • Augmentation annuelle de 10% des prix des produits importés en Allemagne

    Augmentation annuelle de 10% des prix des produits importés en Allemagne

     Tirés par les prix des produits énergétiques et des divers minerais, les prix des importations allemandes au mois de Novembre ont affiché une progression de 10% en un an et de 1,2% en un mois. Un doublement des prix du minerai de fer, une augmentation des prix du gaz naturel de 33% et du poste énergie de 25%, tels sont les faits marquants majeurs de ces évolutions annuelles de prix. Il est à noter que ces données n'ont pas encore intégré le rallye spéculatif en cours sur le pétrole qui n'affichait qu'une progression annuelle de 23%, ni celui sur le charbon qui ne progressait que d'un timide 6,4% en un an dont tout de même un bon 4% sur le dernier mois. Cela signifie que ces augmentations de prix des produits importés en Allemagne vont probablement poursuivre leur croissance dans les mois à venir. Il en sera bien sûr de même pour la France.

    Allemagne-prix-importés

     Nous allons assister en 2011 (réplique de 2008?) à l'amplification de l'impact financier négatif des spéculations sur les métaux et les énergies divers, sur les économies des grands pays d'Europe tributaires des importations de minerais et d'énergie. Ce phénomène va pousser à la baisse les balances commerciales et les progressions des PIB de chacun de ces pays. Les prix de détail de l'énergie et donc celle générale des prix devraient progresser ou se maintenir avec l'accroissement de la facture.

     Les transferts de masses financières vers les pays producteurs de métaux et de produits énergétiques va donc s'amplifier pour le plus grand plaisir du Brésil, de l'Australie, de la Russie, des pays du Moyen-Orient et autres pays riches en ressources naturelles. Les industries de l'armement et du luxe, entre autres françaises, ne devraient que s'en réjouir.

    LIRE le communiqué de Destatis.

    Le 22 Décembre 2010